C'était mon sixième Paris Web, j'y vais tous les ans depuis 2007. J'ai même été orateur pour un atelier en 2009 et suite à ça, j'ai rejoint une petite agence web sur Toulouse, alors qu'une carrière dans la fonction publique me tendait les bras.
D'année en année, on revient tous pour puiser les forces nécessaires qui nous poussent à construire un web que l'on voudrait meilleur. Le sentiment d'appartenance à une communauté est manifeste chez beaucoup, qui éprouvent le besoin ce cette véritable bouffée d'oxygène. C'est l'occasion de rencontrer des personnes qu'on estime et qui nous influencent à différents niveaux, avec qui on peut interagir et échanger pour de vrai. Cela peut même déboucher sur des projets, c'est un peu la magie de ces journées trop rares dans l'année.
Je précise que j'ai du poser deux jours de RTT pour venir et que je me suis payé la place et le transport, donc 225EUR - ouf j'ai réussi à avoir une place à tarif réduit - et une centaine d'euros pour l'avion depuis Toulouse, sans compter quelques autres pour les transports (Orlyval, Métro, Train). Au final c'est pas loin de 400EUR pour venir assister à des conférences et discuter avec des gens. En comptant les sous que j'ai dépensé sur le stand Eyrolles je dépasse les 500EUR, comme ma taxe d'habitation. Ça représente près d'un tiers de mois de salaire pour moi, donc pas négligeable.
C'est aussi pour cette raison qu'il y a deux ans avec quelques copains montés à la capitale pour l'occasion, nous avons cru bon d'organiser un évènement annuel dans le Sud de la France, basé sur les mêmes valeurs d'écoute, de respect et de partage. Nous sommes des enfants de Paris Web et de cette belle communauté francophone.
À Paris Web comme dans toutes conférences, on distinguera ceux qui viennent avant tout pour les conférences de ceux qui viennent principalement pour rencontrer les autres participants, même si la plupart essaient de concilier les deux sauf timidité maladive à soigner de toute urgence, si on veut pouvoir tirer le maximum de ce type de manifestation.
En ce qui me concerne, je suis curieux de nature, et je m'intéresse autant au design qu'au code, qu'aux interactions humaines au sein d'une équipe, qu'aux participants. La diversité des sujets abordés est donc quelque chose qui ne me dérange pas et j'ai pris autant de plaisir à écouter Mike Monteiro, rappeler que nos métiers ont un impact sur les gens et le monde en général, qu'une conférence plus technique comme celle de Jake Archibald sur la gestion native du cache en HTML5 qui est un vrai casse-tête. Je cite ici deux conférenciers anglophones aguerris mais je prends tout autant de plaisir à découvrir de nouvelles têtes chaque année qui franchissent le pas et viennent partager leur retour d'expérience comme l'ont très bien fait Anne-Sophie et ses petits camarades de chez The Ebook Alternative par exemple. J'ai beaucoup aimé aussi la présentation de Matthieu Pillard sur le pair programming, pleine de bons conseils et d'humour.
Le fait d'avoir plusieurs conférences en parallèle reste toujours un gros dilemme pour moi et il faut se persuader de faire le meilleur choix en allant à une présentation plutôt qu'une autre. Cette année, j'ai privilégié les petites salles, où il y avait de l'interaction entre participants en me disant que je me rattraperais avec les vidéos pour les autres, même si assister à une conférence n'a pas forcément le même impact qu'en la regardant sur le web.
Au final, je ressors quand même assez frustré des informelles car le format était beaucoup trop court pour pouvoir débattre plus sereinement. Trop de confs tuent les confs.
Maintenant c'est toujours aussi agréable de se retrouver entre passionnés et d'échanger dans la bonne humeur jusqu'au bout de la nuit pour les plus imbibés téméraires, quitte à avoir du mal à se lever le lendemain, mais il y a cette énergie qui vous porte et qui vous dit que ce n'est pas le moment de vous reposer.
Oui Paris Web est intense et c'est comme ça que c'est bon. Difficile de faire des reproches au staff qui se démènent comme des fous pour nous offrir tout ça.
Maintenant ça fait déjà depuis 2 ans qu'on évoque un OFF pour ceux qui ne se sentent plus forcément la cible première de Paris Web et qui veulent laisser leur place à d'autres qui n'ont pas encore eu la chance de goûter à cet évènement.
La solution serait alors de trouver un endroit pour ceux qui veulent simplement venir se retrouver à l'occasion de Paris Web pour discuter et échanger dans un format libre. David Larlet a ouvertement posé la question pendant l'informelle sur l'organisation de Paris Web et je relais cet appel.
C'est pour cette raison que je ne me suis pas inscrit aux ateliers cette année, même si j'aurais voulu assister à certains. Au final je me suis retrouvé avec Guillaume Fillière et Thomas Parisot à échanger dans une cantine japonaise autour d'un bon thé Genmaicha et quelques heures plus tard, au fil de la discussion, Thomas a crée BordeauxJS, alors que nous évoquions des sujets de conférences possibles pour la prochaine édition de Sud Web.
C'est encore un peu tôt pour savoir ce que je retiendrais vraiment de ces trois jours : de nouvelles rencontres, des conférenciers inspirants, des discussions sur l'exogamie, des marches nocturnes dans Paris, des dédicaces de livres avec des dessins et des bisous dedans ? Un peu de tout ça j'imagine.
Je profite de ce billet pour remercier chaleureusement Bastien Jaillot et Claire de m'avoir accueilli pendant ces quelques jours. Encore une fois des liens se créent pendant cet évènement et c'est peut-être ça qui en fait sa richesse.
Juste en passant (désolé la fatigue me fait mal écrire/structurer) : je pense que faire deux événements c'est se tirer un belle balle dans le pied, le off existe avec les apéros web tout au long de l'année (et un peu partout) et l'intérêt d'événements comme PW c'est justement le mélange des deux cibles.
Parce que pour moi aussi il y a deux cibles : les vieux (dont je fais partie) et les jeunes (étudiants, débutants, juniors). Les rares "jeunes" que j'ai vus à PW cette année étaient totalement ravis des confs, émerveillés de voir des objectifs qu'ils ne soupçonnaient peut-être pas et des combats nouveaux qui valent la peine d'être menés. Nous ces combats on les connaît déjà et comme beaucoup j'ai l'impression de moins apprendre à PW que par le passé.
Je suis de plus en plus convaincu que ce qui manque surtout c'est un tarif "étudiant" à prix réduit (et limité en places) pour faire venir cette population (car le prix est prohibitif surtout pour eux), plutôt qu'un early bird qui ne favorise que des habitués ayant a priori les moyens de casquer plein pot. Et la com qui va avec autour.
Juste une piste, mais je pense faire un retour au staff en ce sens...