Après avoir donné mon avis et mes conseils sur beaucoup trop de CV, j'ai décidé de me soulager un peu de temps de travail en écrivant ce document de conseils. Car malheureusement, je souffre d'un mal existentiel :
Ce document ne reflète que mon opinion. Chacun a une vision très particulière et intime concernant les CV. Ce qui est une vérité absolue pour moi est une hérésie pour d'autres. Mais les règles que j'applique ne sont pas sorties de ma cuisse, c'est après plus de quinze années de recherche régulière d'emploi, de frustration et de conseils venant de toutes personnes (recruteurs, collègues, amis), dans un contexte international (Alsace, Paris, Irlande), dans le domaine informatique. Mon CV me permet de trouver un job facilement, il doit donc avoir une certaine qualité, je ne dois pas avoir totalement tort.
N'oubliez pas qu'un CV est personnel, qu'il doit refléter votre personnalité mais aussi l'image que vous voulez rayonner.
Je suis ouvert à toute suggestion d'ajout, ou même de débats. N'hésitez pas à me faire part de votre expérience.
Pour référence, mon CV (versions courte et longue) est ouvert à modifications (pull requests ou patches) via GitHub.
Si vous êtes pressé et happy to comply, voici une liste résumant mes bons conseils.
- être en empathie avec le recruteur
- éviter le traitement de texte, favoriser un outil de mise en page (layout design)
- l'orthographe et la grammaire sont cruciales
- la typographie est cruciale
- le style est important
- utilisez les styles de votre outil de rédaction
- essayez d'aérer
- éliminez les blocs vides
- la cohérence est primordiale
- le titre doit correspondre au poste postulé
- éviter la redondance d'information
- pas d'adresse physique complète
- pas de photo
- pas de date de naissance
- pas d'âge
- pas d'informations hors-sujet
- courriel, qui sonne professionnel, sérieux
- sections obligatoires dans l'ordre
- profil
- expérience
- formation (études, diplômes, certifications)
- sections optionnelles
- compétences
- loisirs
- ne pas faire de littérature
- ne surtout pas faire de périphrases
- ne pas paraphraser une information déjà exposée
- faire des listes
- utiliser l'emphase sur les éléments résonnant avec le poste proposé
- ne pas minimiser sa contribution (rien n'est petit ou modeste)
- ne pas employer de formules négatives
Je vais directement jeter un pavé dans la marre : en dehors des étudiants cherchant un premier travail, il est impossible pour un professionnel de l'informatique de produire un CV pertinent et utilisable qui tient sur une seule page A4.
C'EST IMPOSSIBLE.
Ou presque. Je vous invite à comparer mes CV court et long). Si on ignore la section « compétences » du CV court, le CV tient sur une page. Le soucis est qu'on ne sait pas ce que j'ai fait, on sait vaguement que j'ai occupé un poste dans telle entreprise, usant de telles technologies. Mais au final, le recruteur ne sait pas quelles missions je menais, dans quel environnement j'évoluais, etc. Et surtout, il faut sacrifier les compétences.
Bref, il y a un prix à payer pour obtenir la page unique, un prix que je n'aime pas payer.
Beaucoup de recruteurs demandent des détails sur ce que le candidat a réalisé chez des employeurs précédents. Lorsque je travaillais en Irlande, même avec mon CV long j'avais encore des demandes pour plus de détails… tout ceci est très relatif, et certes ici les conseils sont pour des CV francophones destinés au marché français. Mais gardez en tête que tout le monde ne veut pas le même CV, et qu'il faut trouver le bon équilibre, quitte à en faire plusieurs versions de base.
Le pire outil pour rédiger un CV, c'est le traitement de texte. Je sais, tout le monde
commence par là, parce que la plupart de ceux qui nous conseillent au départ n'ont jamais
vraiment eu besoin de rédiger un CV. Et pourtant, après toutes ces années où je me suis
battu avec StarOffice OpenOffice OpenOffice.org LibreOffice pour avoir une bonne
mise en page, il a bien fallut que je me rende à l'évidence : un CV est une plaquette
publicitaire, et aucun professionnel ne réalise des
prospectus publicitaire de qualité à travers un traitement de texte. Alors je sais,
tout le monde ne sait pas utiliser un outil de mise en page tel que QuarkXPress, InkScape,
Adobe InDesign, moi le premier. Si vous n'avez pas le choix, faites un premier jet avec
votre traitement de texte favori, et trouvez quelqu'un pour vous aider. Mais sinon,
investissez quelques jours. En plus ça vous fera une compétence supplémentaire.
Si malgré tout vous choisissez le traitement de texte, essayez d'utiliser les styles nommés le plus possible. Il n'y a pas de garantie à ce qu'ils restent cohérent, mais changer la taille de la police sur les sections chronologiques sera plus simple s'il suffit de changer la taille dans un style, plutôt que de devoir aller dans chaque paragraphe et en changer la taille (avec toutes les opportunités d'erreurs que celà suppose).
Pour ma part, par déformation professionnelle, j'ai opté pour une solution
HTML
/CSS
/JS
.
Évidement, j'ai tous les problèmes liés au support relatif des navigateurs (surtout au
niveau des veuves et orphelines), mais j'ai enfin séparé la logique métier de la
présentation, et je peux plus facilement personnaliser un CV à la volée. Si vous avez
une solution plus ultime, je suis tout ouïe.
Il y a cependant un défaut à cette approche : les recruteurs vont être un peu pénible, puisqu'ils sont encore et toujours prisonniers de Microsoft, et réclameront un « document Word ». On ne peut pas leur en vouloir, c'est une pratique encore trop courante de leur industrie (et de la nôtre, mais c'est un autre débat). La plupart du temps, exporter vers MS Word devrait être possible… parfois ils accepteront un PDF. Mais les plus pénibles d'entre eux seront ceux qui veulent faire mentir votre CV en s'arrangeant avec la réalité. À vous de choisir si vous voulez participer à ce jeu de dupes.
Un CV devrait être personnalisé pour chaque recruteur ou employeur. Oui, je sais, ça semble être un gros travail à fournir, et ça l'est. Mais c'est parfois la différence entre un job à 30k€ et un autre à 70k€.
Il faut adapter le titre, les compétences mises en avant, les expériences relevantes, etc. Tout ceci va dépendre de votre outil, et du temps que vous pourrez y consacrer. Chercher un travail reste un boulot à plein temps.
Je sais, il est tentant de considérer que le recruteur est limité intellectuellement, après tout, il confond Java et JavaScript. Mais nous serions bien plus stupide de le juger sur ce critère : son métier n'est pas le nôtre, il doit être compétent dans son domaine et pas dans le nôtre, il faut être indulgent et espérer que ses compétences en networking (professionnel) sont adéquates.
Alors faites attention en rédigeant le CV, et ne faites pas en sorte qu'il se sente infériorisé. Le recruteur peut reconnaître des motifs, faire des soustracation, et même apprendre que Java et JavaScript n'ont absolument rien en commun à part quelques mots-clefs.
En général, un CV propose les sections suivantes :
- titre professionnel, intitulé du poste
- profil
- compétences
- expérience
- formation
- loisirs
Cet ordre est relativement canonique. L'expérience doit toujours être placé avant les formations.
Le titre du document est généralement lié au profil dans la mise en page.
En lisant ce document, vous verrez de nombreuses fautes. Pourtant, j'aurais relu plusieurs fois, fait relire à des amis, passé dans Antidote si j'en ai l'occasion, etc. Alors vous aussi, n'hésitez pas à faire relire votre CV et de le passer à une moulinette pour réduire les erreurs typographiques, orthographiques et grammaticales.
Je tiens à mentionner qu’en français, l’accent a pleine valeur orthographique, même pour les capitales et majuscules. Si sous Linux c'est facile (CAPS Lock + é), je conviens que sous MS Windows, il faut connaître les séquences ALT, ou utiliser un outil spécialisé. C'est parce que le monde Microsoft est plus accessible (oui, ceci est du sarcasme).
C'est un parent pauvre, et pourtant, on peut apporter de la qualité visuelle rien qu'en respectant des règles de base. Je ne suis pas un typographe, donc amusez-vous à faire quelques recherches sur le sujet. Par exemple, utilisez :
- les espaces insécables avant les doubles ponctuations en français
- les tirets
–
pour les mots composés ou lier deux dates dans une paire de dates définissant une période, et non-
(le fameux tiret du6
, symbole des soustractions), à ne pas confondre avec—
qui est employé pour indiquer un dialogue - les guillemets français
«
et»
pour citer quand il y a besoin, respectivement suivi ou précédé par une espace insécable - ceci est un et un seul caractère :
…
C'est énervant de voir tant de personnes croire que la touche « entrée » doit être utilisée pour réguler l'espacement des sections. Un professionnel de la profession sait qu'il existe des marges, a minima, pour gérer ceci. Ensuite, on peut ajouter la gestion des orphelines et veuves pour éviter des titres qui se baladent sans corps. De plus, utiliser des styles permet d'éviter (voir supprimer) l'enfer de la mise à jour du CV, en permettant d'ajuster en quelques cliques la taille des polices, l'espacement, les marges, etc.)
Alors utilisez les styles !
Il faut à tout prix éviter d'utiliser plus de mots que nécessaire. C'est véritablement impératif. Un CV est un outil de référence. À l'instar d'un index, il doit pouvoir être parcouru rapidement. Pour aider le recruteur à trouver des mots, il faut impérativement détartrer les phrases des adverbes, des déterminants et des conjonctions autant que possible.
Il faut éviter de faire des phrases bien formées, surtout dans les listes. Le point qui finit une phrase, ou encore la majuscule qui la commence peuvent être oubliés. Les verbes sont le plus souvent à l'infinitif ; présent ou passé, c'est selon votre style. On introduit généralement les éléments à l'aide d'un adverbe pour éviter d'utiliser un sujet.
Par exemple :
De Mai 2016 à Juin 2018 (2 ans 1 mois)
Acme SàRL, rue Quinquampoix, Paris, France, Terre
Développeur agile en charge de la qualité
Dans une équipe agile de 5 personnes, qui emploie la méthodologie Scrum, sous la responsabilité du responsable technique, j'étais en charge de la mise en place d'une solution de déploiement, de sa maintenance, ainsi que de l'étude du processus d'intégration continue dans laquelle les tests unitaires et fonctionnels permettaient de s'assurer de la qualité des développements.
Deviens :
Mai 2016 → Juin 2018
Acme SàRL, Paris
Développeur intégration et qualité
- équipe de 5, Scrum
- responsabilités : déploiement ; intégration continue ; tests unitaires et fonctionnels ; qualité
Bon, d'accord, j'avoue, je trolle un peu : on ne sais jamais, un recruteur pourrait confondre avec « Paris, Texas, USA, Earth 42 ».
Cependant, vous noterez que si vous voulez rapidement lire le CV, un pavé va ralentir la lecture, alors qu'une liste est facile à découper et interpréter.
Être concis peut être un véritable challenge, ne sous-estimez pas la tâche, et demander autour de vous si votre formulation n'est pas trop sèche ou trop dénuée de sens.
Il doit refléter votre personnalité, et faire honneur à vos compétences. Par exemple, un graphiste qui fournit un CV peu inspiré sera difficilement crédible. Cependant, attention à l'excès d'originalité, il faut que le CV soit en résonnance avec le récepteur.
Une condition capitale est que le CV doit pouvoir être imprimé en noir et blanc, sans que sa lisibilité n'en soit affecté. Croyez-le ou non, mais imprimer un CV et le manipuler reste encore une méthode efficace pour départager les candidats sur une table. Et vous ne méritez pas la couleur, la planète est formelle.
Je l'ai déjà dit, mais je le répète : il est important que le CV ne soit pas une série de pavés littéraires agglutinés. Si dans le contenu la consision est importante, ceci donne l'opportinité d'aérer un peu les paragraphes. C'est une question d'équilibre, entre les marges de pages, les marges de blocs, les interlignes, la taille des polives.
Les titres des sections devront se démarquer par une pirouette stylistique, sans en faire trop. Par exemple, si vous utilisez les petites majuscules, il est peut-être inutile d'ajouter du gras et de souligner et surligner.
Je suis un adepte de la « justification » du texte. Je n'aime pas avoir du texte qui cisaille sur un bord ou l'autre (alignement du texte à droite ou à gauche). Justifier un texte a l'inconvénient de devenir moche si le moteur de rendu se bat avec des mots trop grands pour une largeur trop étroite. C'est à ajuster.
S'il y a bien une chose à ne pas faire, c'est prendre le recruteur pour un con. Lorsqu'il reçoit votre CV, son cerveau pense déjà qu'il va recevoir un CV, le layout du document lui confirmera cette information.
Curriculum Vitæ n'est pas un bon titre.
Le titre doit refléter le poste recherché, ou correspondre à ce que vous êtes ou ce que vous souhaitez laisser penser.
Et évidement, le titre devrait être en haut de la page. J'utilise le conditionnel car on peut toujours imaginer une mise en page particulière, où le titre va se développer sur un côté, ou traverser le document, etc. Bref, c'est une question d'originalité que je ne discuterai pas.
Le profil devrait afficher les informations suffisantes pour être contacté par un recruteur, et exposer des éléments pertinents pour permettre au recruteur d'en apprendre plus sur vous.
Il ne faut pas indiquer une adresse complète, la ville (éventuellement un arrondissement) et le pays (si c'est pertinent) suffisent. Tout d'abord, ça n'a aucun intérêt pour un recruteur de connaître votre digicode. Mais surtout, ceci peut être un grave problème de respet de la vie privée. Pas seulement pour vous, mais aussi pour le recruteur qui voit son fichier de candidats soumis à des restrictions (déclaration CNIL par exemple en France). Il n'est pas rare qu'en Irlande un CV soit refusé lorsqu'il contient une telle information. Et enfin, pensez aux trolls et aux usurpateurs d'identité : vous leur facilité la vie. Je sais que ce ne sont pas des données secrètes, mais ça ne vous viendrait pas à l'idée de mettre votre numéro de sécurité sociale sur votre CV… et pourtant je l'ai fait, car à l'époque, la menace de l'usurpation d'identité n'était pas si preignante, et qu'il me paraissait pertinent de facilier la vie aux ressources humaines en leur fournissant directement toutes mes informations personnelles. Heureusement que ce CV n'a pas traîné dans les InterWebs à l'époque !
Dans la logique d'éviter la redondance, des informations dont le format est évident ne devraient pas être labelisées :
- téléphone
- courriel
- adresse
Je fais tout de même une entorse à cette règle : si votre identifiant n'est pas un courriel, mais y ressemble furieusement (Hangout, Skype, FB Messenger), on peut considérer un moyen d'indiquer que ce ne sont pas des courriels. Là ce sera une question de style, entre ajouter une icône ou un label.
J'avoue, j'utilise des symboles pour indexer ces informations dans mon propre CV. Je le justifie par la volonté de donner au recruteur un indice visuel pour accélérer sa recherche, mais c'est un indice visuel.
La visibilité de votre nom est importante, c'est un élément qui doit sauter aux yeux. Mais attention à l'excès, une taille trop grande peut suggérer un égo surdimensionné. Faites comme moi, cachez-le et soyez raisonnable, et faites en sorte que votre nom apparaisse un chouïa plus petit que le plus gros texte apparent, qui est évidement l'intitulé du CV.
On pourrait croire que c'est une donnée purement technique, et pourtant, il est important
de faire en sorte qu'il apparaisse comme quelque chose de professionnel. [email protected]
est difficilement professionnel.
Personnellement, j'ai un nom de domaine, sur lequel j'administre mes courriels. C'est donc
assez facile pour moi d'émettre des adresses uniques (même quand un incompétent empêche
l'usage du délimiteur +
), et donc de traquer le bon usage de mes données
personnelles, mais aussi de suivre une candidature.
Si vous avez peur d'administrer vos courriels, utiliser une adresse dédiée pour la recherche d'opportunité est une solution alternative intéressante. N'oubliez pas de faire en sorte que l'adresse apparaisse comme « professionnelle », quoi que celà signifiât.
Si vous êtes à la campagne, en dehors de tout réseau de transport, ou si vous postuler à un poste requérant des déplacements, c'est une information pertinente. Sinon, ça ne sert à rien.
Je suis loin d'être un SJW, je ne peux cependant que vous encourager à simplifier la vie de tout ceux qui n'ont pas votre chance d'être beau, mâle et blanc. Je ne m'inclus pas, je suis gros, et pas très beau. Alors ayez un peu de pitié pour nous autres, qui n'avons pas votre chance :
- pas de photo
- pas d'âge ou date de naissance
Certains m'ont rétorqué qu'ils devraient mettre en avant leur jeunesse. Si vous voulez travailler au SMIC (pour les plus chanceux), ou attendre six à douze mois avant de trouver un employeur qui aura le désir, le budget et la patience de vous former, c'est en effet une bonne stratégie.
Il est intéressant de fournir un lien vers votre :
- profil LinkedIn
- site web
- portfolio
Pour un développeur Web, le portfolio peut consister en votre profil GitHub, ou une page spéciale qui regroupe vos projets.
Pour un graphiste, un artiste, la page DevianArt ou Instagram peut être pertinente.
L'important est que vos profils doivent être professionnellement pertinent et présentables. C'est à vous d'évaluer en fonction du poste postulé, et surtout de la culture d'entreprise qui semble régner dans l'entreprise cible.
Pour LinkedIn, il faut personnaliser l'URL. Attention à ne pas mettre de diacritiques, LinkedIn ne comprend pas. Il existe d'autres réseaux professionnels, Viadeo par exemple semble avoir quelque traction en France. Si vous pensez que ça vaut le coup, n'hésitez pas à dupliquer votre CV, mais attention, c'est chronophage, car tout ces sites génèrent énormément de bruit.
C'est une évidence, mais parfois on voit des CV dans l'ordre chronologique : c'est une erreur. Le recruteur veut savoir ce que vous avez réalisé ou appris dernièrement. Les expériences plus anciennes permettent alors de donner du contexte et une direction, mais c'est plus facile de commencer à partir d'aujourd'hui.
Encore une fois, il est inutile de prendre le recruteur pour un imbécile : on indique soit les périodes travaillées, soit le mois de départ et la durée de l'entrée. On pense bien que le recruteur sait faire une soustraction. Augmenter la surface d'exposition de la période peut avoir un inconvénient, surtout pour des expériences courtes, c'est mieux de ne pas insister.
Informations obligatoires :
- période de temps : paire début, fin ou paire début, durée
- employeur
- localisation géographique
- métier de l'employeur
- poste occupé, responsabilité
Informations optionnelles :
- description de la structure de travail (équipe, taille, méthode)
- détail des accomplissements
- détail des technologies utilisées
Informations obligatoires :
- période de temps : paire début, fin ou paire début, durée
- établissement (université, centre de formation, etc)
- localisation géographique
- intitulé de la formation
Informations optionnelles :
- programme de l'année
- compétences acquises
- diplômes ou certifications obtenus
- mentions
- thèses
- projets réalisés
Dans l'idéal, il faudrait lister les compétences correspondant à l'annonce postulée, pour les mettre en avant, en les diluant avec quelques compétences annexes qui puissent nous démarquer des autres postulants. Personnellement, je suis un être exhaustif qui a du mal à élaguer. Mais si vous n'avez pas ce travers, profitez-en pour ne mettre en avant que ce qui est utile.
Le problème avec les compétences, c'est que nous ne les maîtrisons pas toutes, il est difficile d'être expert en tout. Vient alors la question d'indiquer notre niveau en cette compétence, et en quoi cette évaluation est pertinente. Pour les langues, c'est assez facile, référez-vous à la section suivante. Par contre, pour le reste, le débat semble animé, et je n'ai moi même pas trouvé de manière élégante d'indiquer un niveau, surtout que ce niveau peut être dépendant du rôle considéré. Un développeur peut maîtriser PHP pour créer une application, mais n'avoir aucune idée de la manière dont on déploie PHP, ou même l'application elle-même. Je vous assure, des profils comme le mien, qui savent tout faire (full-stack devops), c'est d'une rareté déconcertante.
Évidement, c'est aussi un piège. Prenons le cas du développeur C++. Un débutant va indiquer 80 % parce qu'il croit maîtriser C++ du fait de sa formation, là où un expert saura qu'il ne maîtrise que 20 % du langage après des années de pratique. Le premier pèche par ignorance, le second par humilité, et derrière, bonne chance au recruteur pour estimer lequel des deux est expert !
Quelques pistes de réflexion :
- nuage de mots
- symboles tels que des cartes à jouer, des étoiles, des faces souriantes, etc
- des jauges de progression
J'applique la charte qui suit aux niveaux de langue que je vois sur les CV. À préciser qu'il n'est pas forcément judicieux d'indiquer qu'on a des notions dans une langue. Personnellement, je n'indiquerais que j'ai des notions d'allemand que quand je postule en Suisse, en Allemagne ou au Luxembourg (car même si mon Allemand scolaire est très mauvais, je suis capable de comprendre une offre d'emploi ou des articles d'un journal rédigé en allemand). Mais globalement, on s'en fout de l'allemand dans l'IT alors ce n'est pas la peine de l'indiquer systématiquement.
- notions : compréhension et production basique
- scolaire : compréhension et production modeste, besoin des sous-titres dans la langue cible
- courant : peut soutenir une conversation et une correspondance sans difficulté avec des locuteurs natifs, suivre des séries et des films sans recours aux sous-titres
- professionnel : peut soutenir une conversation et une correspondance sans difficulté en milieu professionnel
Bien sûr, si vous avez fait certifié votre niveau de langue (un TOEIC® par exemple), n'hésitez pas à l'indiquer en lieu et place du niveau.
Je ne sais pas les mettre en valeur, parce que j'ai tendance à les considérer comme des compétences en tant que tel. Si quelqu'un a quelques conseils, je suis preneur.
Pendant longtemps j'avais un cartouche en haut de page, en dessous de mon intitulé, qui permettait de lister un certain nombre de compétences techniques. C'est la section qui avait tendance à me prendre le plus de temps, car c'est ce que je personnalisais le plus dans le CV. Aujourd'hui c'est pour moi une longue litanies de sections détaillant les connaissances (plus ou moins approfondies) que j'ai glanées. Ce n'est pas une bonne idée, et je cherche actuellement à rendre cette section moins indigeste.
Ce qui est important à retenir, c'est que vous devez en faire un sac à mots-clés. De nos jours, les CV sont souvent passés dans des moulinettes plus ou moins inspirées, qui vont de l'extraction bête et méchante de mots-clefs à l'inspection par Skynet™. Donc c'est assez important de l'inclure, sans en faire le cœur du document.
Une section qui m'est très difficile à remplir. Et pour cause, la plupart de mes loisirs sont à l'intersection de mes compétences techniques. Si vous avez la chance d'avoir des activités plus diverses, n'hésitez pas. C'est la section idéale pour exposer votre niveau de ski, de voile, un lien vers votre collection de cailloux, votre follie numismatique ou votre indéfectible soutien à un club de foot (ouais, personne n'est parfait). Mais restez raisonnable, il n'est pas forcément pertinent de partager certains fétichismes, tel la schoïnopentaxophilie.
J'ai mentionné que j'ai postulé à l'étranger. Je ne me permettrai pas de donner une opinion sur l'ensemble des marchés du travail à travers le monde. En plus d'être présomptueux, ce serait stupide. Non, je vais juste me permettre de vous donnez le conseil suivant :
- demandez conseil à des compatriotes qui se sont déjà cassé les dents
- poussez la porte d'agences de recrutement ou d'intérim et demandez-leur conseil
Écrire un bon CV est une tâche ardue. J'espère mes conseils bons, qu'appliqués avec discernement ils vous permettent d'éditer un CV de qualité qui attirera l'œil du recruteur et propulsera votre carrière. Avec un peu de chance, vous n'aurez pas besoin de devenir un expert de la rédaction de CV.
Bonne chance et bon courage 🐱