Created
November 17, 2017 23:10
-
-
Save adamscott/a8f60ff7efb7242f368465ebb5adebfd to your computer and use it in GitHub Desktop.
Articles de Richard Martineau
This file has been truncated, but you can view the full file.
This file contains hidden or bidirectional Unicode text that may be interpreted or compiled differently than what appears below. To review, open the file in an editor that reveals hidden Unicode characters.
Learn more about bidirectional Unicode characters
{ | |
"journal_montréal": [ | |
{ | |
"date" : "2009-12-08", | |
"title" : "Les dogmes de la religion verte", | |
"content" : "<p>J'ai toujours cru que l'élément premier de la pensée scientifique est le doute.<\/p>\n\n<p>Sans le doute, sans la capacité de poser des questions, il n'y a pas de véritable science.<\/p>\n\n<p>Comme l'a dit Cyrille Barrette, biologiste québécois et auteur de l'essai<i>Mystère sans magie : science, doute et vérité<\/i> :<\/p>\n\n<p>«L'esprit critique est la condition primordiale d'une bonne hygiène mentale. Un esprit critique vigoureux est d'autant plus important que les spécialistes nous bombardent d'informations de plus en plus complexes et que les charlatans sont de plus en plus habiles à exploiter notre crédulité...»<\/p>\n\n<p><b>BRÛLONS LES INCROYANTS !<\/b><\/p>\n\n<p>Si l'esprit critique est la pierre angulaire de la pensée scientifique, voulez-vous me dire pourquoi on ne peut pas questionner la théorie du réchauffement climatique sans se faire traîner dans la boue ?<\/p>\n\n<p>Prenez Freeman Dyson. Mathématicien et physicien de réputation mondiale, ce scientifique affirme que «le battage autour du réchauffement climatique est grossièrement exagéré».<\/p>\n\n<p>Selon lui, non seulement y a-t-il des phénomènes plus inquiétants pour l'avenir de l'humanité que le prétendu réchauffement de la planète, mais l'essentiel de l'évolution de la vie s'est déroulée sur une Terre nettement plus chaude et plus riche en CO2 qu'aujourd'hui.<\/p>\n\n<p>Or, pour avoir osé s'écarter du troupeau, Dyson se fait traiter de crétin et de fosse septique par ses pairs.<\/p>\n\n<p>Pourquoi ? Les scientifiques auraient-ils perdu la capacité de se questionner ?<\/p>\n\n<p><b>UNE NOUVELLE RELIGION <\/b><\/p>\n\n<p>Dyson n'est pas le seul intellectuel à confronter les adeptes de la «religion verte». Le philosophe français Dominique Lecourt, qui a toute sa carrière louangé les vertus de l'esprit critique, émet lui aussi des doutes sur le bien-fondé de ce credo.<\/p>\n\n<p>«Ce qui est important dans la démarche scientifique, ce n'est pas le consensus, c'est la remise en question méthodique de ce qu'on accepte comme certitude, a-t-il dit au magazine Books.<\/p>\n\n<p>«Si la science a pu avancer au fil des ans, c'est parce qu'il y avait des gens comme Galilée (en astronomie) et Lois de Mendel (en génétique) qui ont osé confronter les dogmes de leur époque.<\/p>\n\n<p>«Le consensus autour de la question du réchauffement climatique n'a rien de scientifique. Les idées avancées par les hérauts de l'effet de serre ne s'appuient sur aucune démonstration. Pourtant, tous ceux qui osent remettre ce credo en question se font traiter de fous. C'est comme si on ne pouvait rien dire, rien questionner. C'est une attitude religieuse...»<\/p>\n\n<p><b>UN AGENT DU PÉTROLE <\/b><\/p>\n\n<p>«La théorie du réchauffement climatique est devenue une ligne de parti, dit Freeman Dyson. Selon les apôtres de cette religion, je suis payé par l'industrie du pétrole. C'est faux, mais ça ne fait rien, les écolos sortent cet argument chaque fois que quelqu'un ose remettre leurs croyances en question.<\/p>\n\n<p>«L'histoire des sciences est remplie de gens qui sont si sûrs de leurs prédictions qu'ils ont fini par y croire.<\/p>\n\n<p>«Prenez Al Gore. Dans son documentaire<i>Une vérité qui dérange<\/i>, il affirme que l'ouragan Katrina est la preuve irréfutable que la nature devient folle. C'est vraiment n'importe quoi. Si Katrina a causé tant de dégâts, c'est que personne n'avait pris la peine de construire des digues adéquates, c'est tout...»<\/p>\n\n<p>Le maréchal français Ferdinand Foch disait qu'à la guerre, celui qui doute est perdu.<\/p>\n\n<p>En sciences, c'est le contraire: il n'y a rien de plus dangereux qu'une personne qui ne doute pas...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2009\/12\/08\/les-dogmes-de-la-religion-verte", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2009-12-09", | |
"title" : "L'holocauste et les masculinistes", | |
"content" : "<p>Dimanche dernier, je vous disais que je ne comprenais pas pourquoi certains groupes d'hommes dépeignent Marc Lépine comme une pauvre victime des méchantes féministes.<\/p>\n\n<p>«Que des groupes masculinistes militent pour recevoir plus de subventions afin de venir en aide aux hommes en détresse est une chose, écrivais-je. Mais de là à s'apitoyer sur le sort d'un désaxé qui a tué 14 femmes, il y a une marge.<\/p>\n\n<p>«Les masculinistes ne se rendent-ils pas compte qu'ils se tirent dans le pied en tenant un tel discours ? Qu'ils discréditent totalement leur cause ?»<\/p>\n\n<p><b>À LA DÉFENSE DU MONSTRE<\/b><\/p>\n\n<p>Cette chronique m'a valu un joli courriel du groupe L'Après-rupture :<\/p>\n\n<p>«Monsieur Martineau, l'équipe de L'Après-rupture tient à vous remercier pour votre chronique. En plus de nous faire connaître, vous transmettez largement notre message qui dérange les idées reçues, la pensée unique concernant Polytechnique.<\/p>\n\n<p>«Marc Lépine est un monstre créé par le mouvement féministe radical, monstre que ce mouvement a récupéré pour mieux s'enrichir avec l'argent des citoyens. Nous souhaitons qu'avant longtemps, vous puissiez écrire sur des accusations concernant de possibles activités criminelles de certaines organisations féministes...»<\/p>\n\n<p>Vous trouvez ce point de vue tordu ? Attendez, vous n'avez encore rien lu...<\/p>\n\n<p><b>ILSA, LA LOUVE DES SS <\/b><\/p>\n\n<p>Dans La domination masculine, un documentaire sur les masculinistes radicaux du Québec tourné par le réalisateur belge Patrick Jean, on entend des phrases encore plus tordues :<\/p>\n\n<p>«Le Québec, c'est l'opposé du taliban. Le taliban, c'était l'oppression contre les femmes. Le Québec, c'est l'oppression contre les hommes...»<\/p>\n\n<p>«Le féminisme est un crime contre l'humanité...»<\/p>\n\n<p>«On vit exactement comme sous l'Allemagne nazie. Et ce n'est pas plus subtil que sous l'Allemagne nazie...»<\/p>\n\n<p>Ben oui, les amis, les hommes du Québec vivent le même calvaire qu'ont vécu les Juifs européens dans les années 1940.<\/p>\n\n<p>C'est EXACTEMENT la même chose !<\/p>\n\n<p>Des hordes de femmes habillées en rose patrouillent les rues de Limoilou et mettent le feu aux tavernes, elles organisent des rafles dans les Cages aux sports de la province, obligent les hommes à porter un petit pénis brun à leur boutonnière et les envoient finir leurs jours dans des camps de rééducation sexuelle dirigés par des lesbiennes sanguinaires qui fabriquent des colliers en testicules et des sacs à main en peau de scrotum.<\/p>\n\n<p><b>TALIBANS, PQ <\/b><\/p>\n\n<p>Et tout comme les Afghanes sous le régime des talibans, les mâles québécois n'ont pas le droit d'aller à l'école, ne peuvent sortir dans la rue sans être accompagnés de leur mère ou de leur soeur et se font lapider s'ils ne portent pas une cagoule en plein été.<\/p>\n\n<p>C'est à se demander pourquoi les GI américains n'organisent pas un débarquement à Dolbeau pour nous libérer !<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2009\/12\/09\/lholocauste-et-les-masculinistes", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2009-12-10", | |
"title" : "Quand l'école fait de la propagande", | |
"content" : "<p>Depuis son implantation dans les écoles québécoises en septembre 2008, le cours d'éthique et de culture religieuse a fait couler beaucoup d'encre.<\/p>\n\n<p>On dit qu'il viole la liberté de religion des parents catholiques, qu'il gomme nos traditions, qu'il relativise notre héritage culturel en mettant toutes les croyances sur un même pied d'égalité...<\/p>\n\n<p><b>VIVE LA CHARTE DES DROITS !<\/b><\/p>\n\n<p>Selon Joëlle Quérin, sociologue et chercheuse associée à l'Institut de recherche sur le Québec, un think tank qui s'intéresse aux questions liées à l'identité québécoise, le cours d'éthique et de culture religieuse n'est rien d'autre qu'un cours d'accommodements raisonnables 101.<\/p>\n\n<p>Il a été mis sur pied pour «rééduquer» le peuple québécois, rendre les enfants plus «accommodants» et nous enfoncer le multiculturalisme à la Trudeau dans la gorge...<\/p>\n\n<p>Dans une étude qui risque de faire beaucoup de vagues, madame Quérin affirme que le but du cours d'éthique et de culture religieuse est de montrer aux jeunes Québécois que toutes les conceptions de la vie s'équivalent et que la seule chose qui nous unit, au-delà de nos différences, c'est la Charte des droits et libertés.<\/p>\n\n<p><b>UNE NATION CIVIQUE <\/b><\/p>\n\n<p>«Il s'agit de dire aux enfants qu'ils sont tous Québécois et qu'être Québécois signifie tout simplement de respecter la Charte québécoise des droits et libertés, dit Joëlle Quérin. Aussi bien qualifier de Québécois tous les touristes qui, durant leur séjour, n'enfreindront pas la Charte ! Sous prétexte de rassembler les élèves en leur enseignant les fondements de notre culture commune, le cours d'éthique et de culture religieuse consacre une conception du Québec comme nation strictement civique, définie non pas à partir de son histoire et de ses spécificités culturelles, mais uniquement à partir de sa Charte...»<\/p>\n\n<p>Bref, selon ce cours, il n'y aurait pas de culture spécifiquement québécoise. Il n'y aurait qu'une série de lois, point.<\/p>\n\n<p>Comme si on résumait la culture italienne aux règlements que l'on trouve dans le Code criminel de l'Italie!<\/p>\n\n<p><b>UN OUTIL DE PROPAGANDE <\/b><\/p>\n\n<p>Pour Joëlle Quérin, le cours d'éthique et de culture religieuse n'apprend aucune connaissance spécifique aux enfants.<\/p>\n\n<p>«Tout comme l'enseignement de l'histoire, qui a été délesté des connaissances factuelles de type encyclopédique pour servir uniquement à discuter des enjeux d'actualité dans le cadre de l'éducation à la citoyenneté, le cours d'éthique et de culture religieuse abandonne complètement les connaissances pour se consacrer exclusivement à la promotion du multiculturalisme, rebaptisé pluralisme.»<\/p>\n\n<p>Bref, ce n'est pas un cours destiné à apprendre aux enfants l'histoire des autres religions, c'est un outil de propagande destiné à vendre les vertus du multiculturalisme à la Bouchard-Taylor.<\/p>\n\n<p>Comme l'écrit madame Quérin : «Après avoir suivi le cours d'éthique et de culture religieuse pendant dix ans, les élèves n'auront pas de grandes connaissances sur les religions, mais une chose est sûre, aucun accommodement ne leur paraîtra déraisonnable !»<\/p>\n\n<p><b>PAS LE DROIT DE CRITIQUER <\/b><\/p>\n\n<p>Alors que dans la population, plusieurs personnes ont critiqué le port de l'hijab au nom de l'égalité entre les hommes et les femmes et ont reproché au kirpan d'être un symbole de violence qui n'a pas sa place dans les écoles, le cours d'éthique et de culture religieuse refuse aux élèves le droit de tenir un tel discours.<\/p>\n\n<p>«Le programme doit inculquer le respect absolu de toute position religieuse», dit Joëlle Quérin.<\/p>\n\n<p>Bonjour l'esprit critique !<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2009\/12\/10\/quand-lecole-fait-de-la-propagande", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2009-12-14", | |
"title" : "Gros party pour la Caisse de dépôt", | |
"content" : "<p>Faut que je vous en raconte une bonne. Vendredi soir dernier, j'ai invité mon père à venir voir le combat de Jean Pascal, au Centre Bell.<\/p>\n\n<p>Comme vous le savez, le Centre Bell est situé juste à côté de la gare Windsor.<\/p>\n\n<p>Pendant que j'attendais mon père, je faisais les cent pas devant la gare. À travers la vitre, on pouvait voir ce qui se déroulait à l'intérieur.<\/p>\n\n<p><b>LE PARTY <\/b><\/p>\n\n<p>Il y avait un gros party chic.<\/p>\n\n<p>Femmes en robe de soirée, hommes en cravate noire, le vin coulait à flot, les invités (plus de 500, m'a-t-on dit) se promenaient avec des flûtes de champagne à la main, musique à fond la caisse, éclairages sophistiqués, table à buffet, petites bouchées -bref, la grosse surboum.<\/p>\n\n<p>Devant la porte, il y avait un monsieur aux cheveux blancs qui fumait une cigarette.<\/p>\n\n<p>Je suis allé le voir et j'ai commencé à discuter avec lui. Il m'a dit qu'il travaillait pour le Canadien Pacifique, mais qu'il allait perdre son emploi après les Fêtes, car la gare Windsor a été vendue au groupe Cadillac Fairview.<\/p>\n\n<p>«Allez-vous avoir un party de Noël ? lui ai-je demandé.<\/p>\n\n<p>-Non, la compagnie a dit qu'elle n'a pas assez d'argent pour nous en payer un cette année...<\/p>\n\n<p>-C'est comme ça dans beaucoup d'entreprises. À cause de la crise, on coupe dans les partys de bureau.<\/p>\n\n<p>-Il y a quand même des chanceux qui fêtent et qui se la coulent douce, m'a dit le monsieur, en me montrant les gens qui rigolaient de l'autre côté de la vitre.<\/p>\n\n<p>-Ouais, c'est qui, ça ? Quelle compagnie ? Ils n'ont pas l'air de ressentir l'effet de la crise, eux ! Le champagne semble couler à flot !<\/p>\n\n<p>-Ça, m'a répondu le gardien, ce sont vos taxes à l'oeuvre.<\/p>\n\n<p>-Comment ça ?<\/p>\n\n<p>-C'est le party de Noël de la Caisse de dépôt...»<\/p>\n\n<p><b>LA CROISIÈRE S'AMUSE <\/b><\/p>\n\n<p>Oui, les amis. Y a rien de trop beau pour la classe ouvrière !<\/p>\n\n<p>Tu creuses un trou de 40 milliards de dollars dans le bas de laine des Québécois ? Pas de problème ! Non seulement on donne de généreux bonis aux employés pour les féliciter pour leur beau travail, mais on loue la gare Windsor pour organiser un super gros party de Noël au nez et à la barbe des citoyens...<\/p>\n\n<p>Quand j'ai entendu ça, j'ai eu le goût de monter dans l'arène du Centre Bell pour sacrer une volée à Adrian Diaconu.<\/p>\n\n<p>Vous ne trouvez pas ça obscène ?<\/p>\n\n<p>Le Québec coule à pic et la Caisse de dépôt (qui nous a fait foncer dans un iceberg) boit du champagne sur le pont en rigolant.<\/p>\n\n<p><b>SERREZ-VOUS LA CEINTURE <\/b><\/p>\n\n<p>Y a quand même une maudite limite à rire de nous.<\/p>\n\n<p>Pendant ce temps, le gouvernement dit que nous allons devoir nous serrer la ceinture, couper dans nos dépenses et payer plus cher pour recevoir des services.<\/p>\n\n<p>Il y a tellement de gens qui veulent nous fourrer qu'on va bientôt devoir se creuser des trous dans le dos avec un vilebrequin pour répondre à la demande !<\/p>\n\n<p>Des pertes de 40 milliards et ça organise un super party de Noël à la chic gare Windsor !<\/p>\n\n<p>Il y a des gens qui n'ont aucune honte, aucune décence, aucune pudeur...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2009\/12\/14\/gros-party-pour-la-caisse-de-depot", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2009-12-15", | |
"title" : "Le retour de l'homme des cavernes", | |
"content" : "<p>L'autre jour, je vous parlais des masculinistes radicaux du Québec. Savez-vous que même le journal Le Monde s'intéresse au sujet ?<\/p>\n\n<p>Vendredi dernier, le quotidien français a publié un texte sur le 20e anniversaire de Polytechnique. La journaliste Martine Valo en a profité pour interviewer Jean-Claude Boucher, le fondateur du groupe L'Après-rupture.<\/p>\n\n<p>Ses propos sont assez spéciaux, merci.<\/p>\n\n<p><b>TOUTES DES LESBIENNES ! <\/b><\/p>\n\n<p>Voici un petit florilège des affirmations de monsieur Boucher :<\/p>\n\n<p>«Polytechnique ne peut pas être séparée du féminisme. Je n'irai pas jusqu'à dire que les féministes l'ont suscité... mais enfin, cet événement-là faisait leur affaire...»<\/p>\n\n<p>«Depuis les années 1980, les hommes n'ont plus aucun privilège. Tout ça à cause de la propagande haineuse des féministes. Il y a un Allemand qui a fait basculer tout un pays de cette façon.»<\/p>\n\n<p>«C'est le lesbianisme qui est derrière tout ça. Une femme qui a un bon père, un bon mari et deux enfants mâles ne peut pas être féministe ! Ça n'a pas de bon sens.»<\/p>\n\n<p>«Il faut admettre que nos cerveaux sont différents. Les femmes n'aiment pas occuper des postes de pouvoir. Elles sont d'extraordinaires numéros deux. Pourquoi vouloir changer ça ?»<\/p>\n\n<p><b>LES EXTRÊMES SE TOUCHENT <\/b><\/p>\n\n<p>Je ne donne pas le Bon Dieu sans confession aux groupes féministes. J'ai condamné à plusieurs reprises leurs dérapages, et j'ai souvent pourfendu la façon méprisante dont on traite les hommes dans la publicité, par exemple.<\/p>\n\n<p>La femme a toujours réponse à tout, alors que le gars est dépeint comme un cornichon...<\/p>\n\n<p>Mais de là à dire que les féministes sont des lesbiennes fascistes qui détestent les hommes ou que les femmes sont «biologiquement» programmées pour être des secrétaires ou des assistantes, il y a une marge!<\/p>\n\n<p>Avec des amis comme Jean-Claude Boucher, les groupes masculinistes n'ont pas besoin d'ennemis.<\/p>\n\n<p>Le directeur de L'Après-Rupture me fait penser à Andrea Dworkin, la féministe radicale qui, dans les années 70, affirmait que toute pénétration vaginale, même consentie, était un viol !<\/p>\n\n<p>C'est un enragé qui discrédite sa cause... Comme dit le proverbe : les extrêmes se touchent.<\/p>\n\n<p><b>RETOUR SUR LE PARTY DE LA CAISSE <\/b><\/p>\n\n<p>Hier, je vous disais que les employés de la Caisse de dépôt ont eu droit à un beau gros party à la gare Windsor.<\/p>\n\n<p>Mon texte pouvait donner l'impression que le party était financé à 100% par la Caisse. Ce n'est pas le cas.<\/p>\n\n<p>Le party était payé par le Fonds social des employés de la Caisse, qui est financé à 50 % par les employés et à 50 % par la Caisse.<\/p>\n\n<p>La Caisse a donc payé la moitié du party de Noël de ses employés - soit près de 22 500 $ (500 personnes à 90 $ chacune, m'a-t-on dit).<\/p>\n\n<p>Tout ça, alors que la plupart des entreprises privées mettent leurs partys de Noël sur la glace à cause du contexte économique...<\/p>\n\n<p>C'est bien de voir que malgré les déboires catastrophiques de la Caisse de dépôt (on parle tout de même de pertes historiques de 40 milliards de dollars, ce qui n'est pas de la tarte), ses employés avaient quand même le coeur à fêter.<\/p>\n\n<p>Il faut dire qu'avec le régime de bonus qui a été mis en place pour les féliciter de leur bon travail, moi aussi, je danserais !<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2009\/12\/15\/le-retour-de-lhomme-des-cavernes", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2009-12-16", | |
"title" : "Think Big!", | |
"content" : "<p>Hier,<a href=\"http:\/\/www.cyberpresse.ca\/opinions\/forums\/200912\/15\/01-931301-ca-suffit.php\" target=\"_blank\">dans La Presse<\/a>, l’animateur Patrick Marsolais signait une lettre ouverte pour se plaindre du fait que 95 % des chansons qui jouent lors des matches des Canadiens sont en anglais. <br>\n <br>\n « C'est correct que les Black Eyed Peas soit entendus et je n'ai aucun problème à ce qu'on entende le hit de La Roux, c'est dans l'air du temps, écrit-il. <br>\n <br>\n « Mais dans la même logique, pourquoi ne pas faire place à Marie-Mai, Yann Perreau ou aux Cowboys Fringants ? On ne parle quand même pas d'artistes hyperobscurs qui ont vendu 19 copies de leur dernier opus !<br>\n <br>\n « Et puis, si on nous offre un vieux hit de The Offspring, en quoi des tounes des Vulgaires Machins ou de Jean Leloup sonneraient faux ? »<br>\n <br>\n <strong>DE LA MUSIQUE DE MATANTE !<\/strong><br>\n <br>\n Effectivement, la question se pose. Montréal, après tout, n’est pas Toronto ou Vancouver. La dernière fois que j’ai regardé, il y avait quand même plusieurs francophones qui allaient applaudir les Canadiens (un acte de charité particulièrement généreux qui mériterait une déduction fiscale). <br>\n <br>\n Sauf que pour avoir osé poser cette question, mon ami Marsolais s’est fait rouler dans la boue. Surtout sur les ondes de la radio de Québec.<br>\n <br>\n On lui a dit :<br>\n <br>\n 1) « Voyons donc, la musique francophone, c'est de la musique de matante, c'est pas avec ça qu'on va faire embarquer les gens ! »<br>\n <br>\n 2) « L'anglais, c'est la langue universelle. » <br>\n <br>\n 3) « Les anglophones ne connaissent pas la musique franco alors que les francophones connaissent tous la musique anglo. »<br>\n <br>\n 4) « 5 %, de toute façon, c’est le maximum de chansons francophones qu'on peut jouer parce qu'après, la qualité n'y est plus... »<br>\n <br>\n <strong>QUE NOUS À BLÂMER<\/strong><br>\n <br>\n Je dis souvent que la langue française se porte mal, au Québec. Mais si elle traîne autant de la patte, ce n’est pas de la faute des méchants anglais : c’est de notre faute à nous. <br>\n <br>\n Non seulement nous la parlons et l’écrivons mal, mais nous ne la défendons pas. <br>\n <br>\n Pire : nous avons honte d’elle ! Comme si la culture québécoise était une culture de bouseux. <br>\n <br>\n Je suis sûr que si je demandais aux animateurs de radio de Québec ce qu’ils pensent des accommodements raisonnables, ils sauteraient au plafond :<br>\n « C’est épouvantable, on fait la carpette devant les autres, on nie nos valeurs, notre culture ! »<br>\n <br>\n Et cracher sur votre langue comme vous le faites, les amis, c’est quoi, sinon une négation de ce que vous êtes, de ce que nous sommes ?<br>\n <br>\n Si vous tripez autant sur l’anglais, voulez-vous me dire pourquoi vous faites de la radio en français ? Soyez cohérent, faites le saut et <em>speak english<\/em> !<br>\n <br>\n Arrêtez de faire de la radio de matante ! <em>Rock the boat, my friends, shoot the stars, talk to the whole world<\/em> !<br>\n <br>\n <strong>COMPTER DANS SON PROPRE BUT<\/strong><br>\n <br>\n La situation est telle, maintenant, que les francophones qui défendent leur langue passent pour des extrémistes et des arriérés qui fument la pipe et portent une ceinture fléchée !<br>\n <br>\n En terminant, je voudrais transmettre un message à Patrick Marsolais : je ne le sais pas si tu le sais, Pat, mais le journal dans lequel tu as publié ta lettre hier trouve que l’érosion du français à Montréal est une vue de l’esprit, que tout ça est une invention des séparatistes pour faire avancer leur cause...<br>\n <br>\n Avec des amis comme ça, pas besoin d’ennemis.<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2009\/12\/16\/think-big", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2009-12-17", | |
"title" : "Le Sénat, quossa donne ?", | |
"content" : "<p>Chaque fois que j'entends un politicien vanter les vertus du Sénat, je pense toujours au rapport du sénateur Pierre Claude Nolin sur le cannabis.<\/p>\n\n<p>Vous souvenez-vous de ça ?<\/p>\n\n<p><b>UNE RECHERCHE EXHAUSTIVE <\/b><\/p>\n\n<p>À l'été 2000, le sénateur conservateur Pierre Claude Nolin a été nommé à la tête d'un Comité spécial du Sénat sur les drogues illicites, chargé d'étudier si le gouvernement canadien devrait ou non légaliser les drogues douces.<\/p>\n\n<p>Ce Comité spécial formé de neuf sénateurs a siégé pendant deux ans.<\/p>\n\n<p>D'importantes ressources scientifiques ont été mobilisées pour faire le point sur la question: 23 rapports de recherche ont été réalisés par des scientifiques de réputation internationale, on a entendu 200 témoins et experts, consulté des chercheurs et des spécialistes au Canada et à l'étranger, organisé de nombreux groupes de discussion, le directeur de recherche du Comité a assisté à diverses conférences à travers le monde, on a tenu des audiences publiques dans huit villes canadiennes, on a passé des centaines d'études au peigne fin - bref, on a travaillé fort et fait le tour du sujet comme jamais auparavant.<\/p>\n\n<p><b>LÉGALISONS LE POT !<\/b><\/p>\n\n<p>Le Comité spécial du Sénat a déposé son rapport en septembre 2002.<\/p>\n\n<p>Il proposait entre autres que le gouvernement canadien légalise le cannabis.<\/p>\n\n<p>«Tout résident canadien pourra obtenir une licence de distribution de cannabis à condition qu'il s'engage à ne pas en distribuer à des personnes de moins de 16 ans et à n'en vendre qu'à des résidents canadiens», pouvait-on lire dans le rapport.<\/p>\n\n<p>«Tout résident canadien pourra obtenir une licence de production de cannabis à condition de ne vendre que de la marijuana et du haschich n'excédant pas un contenu en THC supérieur à 13%.»<\/p>\n\n<p>«La consommation de cannabis dans des lieux fréquentés par des gens de 16 ans et plus sera permise», etc., etc.<\/p>\n\n<p>Bref, le Comité spécial présidé par le sénateur Pierre Claude Nolin proposait une véritable révolution.<\/p>\n\n<p>Or, qu'est-il arrivé avec ce rapport?<\/p>\n\n<p>Rien. Il dort quelque part dans un sous-sol poussiéreux du Parlement.<\/p>\n\n<p>On l'a sorti des presses, on l'a mis dans une boîte, puis on l'a enterré à grands coups de pelle.<\/p>\n\n<p><b>TOUT ÇA POUR ÇA <\/b><\/p>\n\n<p>«Je vais au Sénat pour parler de pauvreté», a clamé Jacques Demers quand il a été nommé sénateur en août dernier.<\/p>\n\n<p>Le Canadien serait-il sur le bord de la faillite? Toujours est-il que la seule fois où monsieur Demers a pris la parole jusqu'à maintenant, c'était pour rendre hommage à son ancien club et lui souhaiter bon centenaire.<\/p>\n\n<p>D'où la question quiz de la semaine: le Sénat, quossa donne?<\/p>\n\n<p>À quoi ça sert de faire plancher des sénateurs sur un sujet épineux pendant deux ans si on n'écoute pas ce qu'ils ont à dire et si notre idée est déjà faite?<\/p>\n\n<p>Vous ne trouvez pas que c'est une formidable perte de temps?<\/p>\n\n<p><b>UN PAYS BILINGUE <\/b><\/p>\n\n<p>Un petit mot, en terminant, sur le français...<\/p>\n\n<p>Comme vous le savez, un nouvel hôtel a ouvert ses portes à l'aéroport Montréal-Trudeau: le Marriott, qui est directement relié à l'aéroport.<\/p>\n\n<p>Afin de montrer aux nouveaux arrivants que le Canada est un pays bilingue, le site Internet de l'hôtel est disponible en deux langues: anglais et... espagnol.<\/p>\n\n<p>Pas un maudit mot en français.<\/p>\n\n<p>«L'érosion du français à Montréal est une vue de l'esprit...» Bien tiens.<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2009\/12\/17\/le-senat-quossa-donne", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2009-12-22", | |
"title" : "Un désastre total", | |
"content" : "<p>Pas un. Pas deux. Mais trois textes défendant l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta.<\/p>\n\n<p>C'est ce qu'on a pu lire dans La Presse la semaine dernière.<\/p>\n\n<p><b>DES MARAIS QUI POLLUENT <\/b><\/p>\n\n<p>L'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta, rappelons-le, est considérée par les groupes écologiques comme le projet le plus polluant de la planète.<\/p>\n\n<p>Comme le soulignait Mathieu Turbide la semaine dernière, la famille Desmarais, propriétaire de Power Corporation, a d'importants intérêts dans ce projet.<\/p>\n\n<p>Paul Desmarais Jr, président du conseil et co-chef de la direction de Power Corporation, siège depuis 2002 au conseil d'administration de la compagnie Total, un géant de l'or noir qui projette d'investir 20 milliards de dollars dans les sables bitumineux au cours des 20 prochaines années.<\/p>\n\n<p>Est-ce pour cette raison qu'André Pratte, Alain Dubuc et Lysiane Gagnon ont défendu ce projet?<\/p>\n\n<p>Toujours est-il que la publication en rafale de ces trois textes d'opinion n'est pas passée inaperçue.<\/p>\n\n<p>Pendant ce temps, des chroniqueurs du quotidien de la rue Saint-Jacques crient à la convergence dès qu'une photo de Star Académie est publiée dans Le Journal.<\/p>\n\n<p>On n'appelle plus ça avoir une poutre dans l'oeil. Mais une maison au grand complet. Avec un patio en bois traité.<\/p>\n\n<p><b>UN PROJET DÉGUEULASSE <\/b><\/p>\n\n<p>Je n'avale pas tout ce que les écolos disent. Parfois, je trouve qu'ils y vont un peu fort.<\/p>\n\n<p>Un militant vert très connu m'a déjà dit qu'on devrait cesser de déneiger, l'hiver. Trop polluant.<\/p>\n\n<p>«Et on va aller travailler comment ?», lui ai-je demandé.<\/p>\n\n<p>«En ski de fond», m'a-t-il répondu. Pas de farce. Tout juste s'il ne m'a pas dit qu'on devrait s'acheter des traîneaux à chiens...<\/p>\n\n<p>Mais je ne vois pas comment on peut défendre l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta. Car s'il y a un projet dégueulasse, c'est bien celui-là. Total (avec l'aide financière de Power Corporation, qui détient une participation majeure dans le Groupe Bruxelles Lambert, le plus important actionnaire individuel de la pétrolière française) a transformé un territoire gros comme l'Angleterre en véritable champ lunaire.<\/p>\n\n<p>Plus de 70 000 hectares de forêt ont disparu et 140 000 km2 sont menacés. Un territoire aussi gros que la Grèce !<\/p>\n\n<p>De plus, une étude épidémiologique a montré une augmentation de 30 % des cancers chez les habitants d'un village situé en aval de la rivière Athabasca.<\/p>\n\n<p><b>APPARENCES DOUTEUSES <\/b><\/p>\n\n<p>Le projet des sables bitumineux est la raison numéro un pour laquelle le Canada est si détesté à l'étranger.<\/p>\n\n<p>Or, quel est le seul Canadien à siéger sur le conseil d'administration du géant pétrolier Total ?<\/p>\n\n<p>Paul Desmarais Jr.<\/p>\n\n<p>Et quel quotidien vient de publier trois textes d'opinion défendant le projet des sables bitumineux de l'Alberta ?<\/p>\n\n<p>La Presse.<\/p>\n\n<p>Y a-t-il un lien? Je ne le sais pas.<\/p>\n\n<p>Mais comme dit le proverbe : «Si ça sent le caramel, que ça goûte le caramel et que ça ressemble à du caramel, fortes sont les chances que ça soit du caramel...»<\/p>\n\n<p><b>UN EXXON VALDEZ PAR AN <\/b><\/p>\n\n<p>Selon une étude indépendante publiée il y a deux semaines aux États-Unis, la pollution provenant des sables bitumineux de l'Alberta est cinq fois plus élevée que ne l'affirment les statistiques produites par les dirigeants de l'industrie.<\/p>\n\n<p>Les émissions toxiques issues des sables bitumineux se compareraient à un déversement majeur de pétrole... chaque année.<\/p>\n\n<p>Le jeu en vaut-il la chandelle ?<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2009\/12\/22\/un-desastre-total", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2009-12-23", | |
"title" : "Viande à chien", | |
"content" : "<p>La semaine dernière, en Beauce, la propriétaire d’un élevage de bœufs a été accusée de cruauté envers les animaux.<br>\n <br>\n Elle possédait un troupeau de 80 bœufs et les bêtes étaient laissées à elles-mêmes. <br>\n <br>\n « Les bœufs n'avaient ni eau ni nourriture et ils avaient les pattes dans le fumier jusqu'aux genoux », a expliqué le porte-parole de la SQ.<br>\n <br>\n Résultat : la dame est passible d'une amende maximale de 10 000 $ ou d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à cinq ans.<br>\n <br>\n <strong>DOUBLE STANDARD<\/strong><br>\n <br>\n Nos relations avec les animaux sont étranges.<br>\n <br>\n Vous laissez des vaches patauger dans le fumier ? Vous risquez d’aller en prison. <br>\n <br>\n Vous prenez des poulets, vous les entassez les uns sur les autres dans des bâtiments sans fenêtre, vous leur coupez le bec pour les empêcher de s’automutiler, vous les faites grossir artificiellement jusqu’à ce que leurs pattes fléchissent sous leur poids, vous les laissez mijoter dans leur merdre jusqu’à ce qu’ils s’infectent, vous les plongez dans un bain électrifié tête première et vous les égorgez avec des couteaux automatiques ? <br>\n <br>\n Pas de problème, on applaudit des deux mains !<br>\n <br>\n Essayez d’y comprendre quelque chose...<br>\n <br>\n <strong>LES YEUX GRANDS FERMÉS<\/strong><br>\n <br>\n Idem avec les chiens et les chats. <br>\n <br>\n Vous maltraitez un chien ? Non seulement on vous enverra en taule, mais vous subirez l’opprobre populaire.<br>\n <br>\n Mais si vous séparez un veau de sa mère, que vous l’enchaînez dans un enclos hyper étroit qui l’empêche de bouger, que vous le bourrez d’antibiotiques, que vous lui donnez de la moulée pauvre en fer pour que sa chair soit tendre, que vous le gardez dans l’obscurité, que vous l’affaiblissez et que vous l’égorgez, on vous saluera votre sens des affaires !<br>\n <br>\n C’est comme si la loi stipulait qu’on pouvait massacrer certaines races d’êtres humains, mais pas d’autres ! <br>\n <br>\n Paul McCartney a raison : si les murs des abattoirs et des fermes industrielles étaient transparents, les gens arrêteraient de manger de la viande. <br>\n <br>\n On ne veut pas savoir ce qui se passe dans ces endroits. On veut notre T-Bone, c’est tout. <br>\n <br>\n <strong>DES USINES À VIANDE<\/strong><br>\n <br>\n On dit qu’il faut cesser de se promener en auto pour protéger la planète. Faux : il faut réduire notre consommation de viande.<br>\n <br>\n Non seulement les bovidés sont-ils responsables de 20 % des émissions totales de gaz à effet de serre (leurs flatulences polluent plus que votre auto), mais la production de viande mobilise 70 % des terres arables. Il faut entre trois et neuf calories végétales pour produire une seule calorie animale. <br>\n <br>\n Selon l’ONU, pour répondre à la demande, la production mondiale de viande devra doubler d'ici à 2050, passant de 229 à 465 millions de tonnes.<br>\n <br>\n Pour nourrir tous ces gens, il faudra construire des usines à viande hyper performantes, des chaînes de montage géantes capables de transformer un poussin en poulet et un veau en boeuf dans un temps record. <br>\n <br>\n Ce qui veut dire : encore plus d’hormones et d’additifs, et des conditions encore plus cruelles. <br>\n <br>\n <strong>MON CADEAU<\/strong><br>\n <br>\n Savez-vous ce que j’aimerais vous donner, à Noël ?<br>\n <br>\n Une copie du film Food Inc (Les alimenteurs). <br>\n <br>\n Ce documentaire sur l’industrie de la bouffe est disponible dans tous les clubs vidéo. On peut aussi le louer sur Illico sur demande (poste 900). <br>\n <br>\n Je vous encourage fortement à la regarder. En famille, si possible. <br>\n <br>\n Il risque de changer votre vie...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2009\/12\/23\/viande-a-chien", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-01-04", | |
"title" : "La victoire des barbus", | |
"content" : "<p>Les citoyens irlandais pourront critiquer un système idéologique ou un parti politique, mais ils n'auront pas le droit de proférer «des propos grossièrement abusifs ou insultants sur des éléments considérés comme sacrés par une religion, choquant ainsi un nombre important de fidèles de cette religion».<\/p>\n\n<p><b>LA LIBERTÉ RECULE <\/b><\/p>\n\n<p>Les islamistes doivent rire dans leur barbe. Imaginez : quatre ans après la célèbre affaire des caricatures de Mahomet, un pays démocratique situé en plein coeur de l'Europe interdit à ses citoyens de critiquer une religion !<\/p>\n\n<p>Pour eux, c'est un cadeau du Ciel...<\/p>\n\n<p>Si une loi semblable avait été en vigueur au Danemark, en France ou même ici, au Québec ( Le Devoir a publié quelques-unes des fameuses caricatures du quotidien danois Jyllands-Posten), des éditeurs, des caricaturistes et des journalistes auraient été obligés de payer une amende salée pour avoir osé critiquer l'intégrisme islamiste !<\/p>\n\n<p>Et après ça, certains lecteurs m'écrivent pour dire que je suis parano lorsqu'il est question de religion...<\/p>\n\n<p><b>ACHETER LA PAIX <\/b><\/p>\n\n<p>La loi irlandaise vise à protéger TOUTES les religions, même la religion catholique.<\/p>\n\n<p>Mais personne n'est dupe : si les parlementaires irlandais ont adopté cette loi, c'est d'abord et avant tout pour calmer les extrémistes islamistes qui menacent de tout faire sauter dès que quelqu'un ose dire quoi que ce soit sur leur Dieu.<\/p>\n\n<p>On veut acheter la paix avec les fous d'Allah.<\/p>\n\n<p>«Si vous ne voulez pas qu'on se moque de votre religion, menacez d'égorger des dessinateurs et de faire sauter des salles de rédaction. Vous verrez, vous finirez par avoir gain de cause. Plus personne n'osera vous critiquer.»<\/p>\n\n<p>Voici le message que l'Irlande lance au monde entier... Génial, non ?<\/p>\n\n<p><b>LA MÉTHODE DES GANGS DE RUE <\/b><\/p>\n\n<p>Que les catholiques se le tiennent pour dit : si personne n'hésite à ridiculiser votre pape ou à insulter vos prêtres, c'est parce que votre Église est trop gentille et qu'elle tend toujours l'autre joue quand on la gifle.<\/p>\n\n<p>Vous êtes chrétiens et vous êtes écoeurés de vous faire insulter ? Attachez une ceinture d'explosifs sous votre soutane. Vous verrez, tout le monde vous respectera...<\/p>\n\n<p>C'est comme ça que les gangs de rue -et les barbus - fonctionnent. Ils «achètent» le respect à coups de fusil...<\/p>\n\n<p>«Aimez-vous les uns les autres», c'est vieux jeu. Désormais, il faut dire : «Si tu ne m'aimes pas, je vais mettre ton pays à feu et à sang...»<\/p>\n\n<p>Abandonnez l'humanisme gnangnan du Nouveau Testament et renouez avec les tonnerres et les déluges de l'Ancien !<\/p>\n\n<p>Menacez de transformer vos ennemis en statues de sel !<\/p>\n\n<p><b>RETOUR SUR MEUNIER <\/b><\/p>\n\n<p>Parlant de gens qui n'entendent pas à rire... Il y a quelques jours, je vantais le génie d'un vieux sketch<\/p>\n\n<p>de Claude Meunier dans lequel un Québécois de souche s'asseyait par terre et se mettait «en bedaine» pour mettre un Noir à l'aise...<\/p>\n\n<p>J'ai croisé l'auteur, hier, et il m'a dit que suite à la diffusion de ce sketch, Radio-Canada avait reçu 704 lettres de plaintes soutenant que Meunier était raciste !<\/p>\n\n<p>«Les relations raciales et la religion sont encore des sujets très, très délicats», de me dire Meunier.<\/p>\n\n<p>Tu parles...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/01\/04\/la-victoire-des-barbus", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-01-05", | |
"title" : "Stupide jusqu'à la dernière goutte", | |
"content" : "<p>S'il y a une chose que nous avons apprise à Copenhague, c'est que l'image du Canada a piqué du nez dans l'opinion mondiale.<\/p>\n\n<p>Avant, quand les étrangers entendaient le mot «Canada», ils voyaient des étendues sauvages remplies d'épinettes, de rivières et de caribous. Maintenant, ils voient des lacs remplis de pétrole, des paysages lunaires s'étendant sur des milliers de kilomètres carrés et des forêts saignées à blanc.<\/p>\n\n<p>Et tout ça, à cause d'un seul projet : l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta dénoncée partout aux quatre coins de la planète.<\/p>\n\n<p><b>LE CRIME DU SIÈCLE <\/b><\/p>\n\n<p>Il y a deux ans, le journaliste montréalais William Marsden publiait un essai choc sur le sujet : «Stupid to the last drop : How Alberta is bringing environmental Armageddon to Canada» (Stupide jusqu'à la dernière goutte : comment l'Alberta amène l'apocalypse environnemental au Canada).<\/p>\n\n<p>Marsden couvre habituellement le crime organisé pour le quotidien The Gazette. Pourquoi s'est-il intéressé aux sables bitumineux ? Parce que, pour lui, c'est la même chose !<\/p>\n\n<p>«Franchement, je crois que ce qui se déroule en Alberta est un crime, a-t-il déjà dit en entrevue au magazine Maclean's. Des gens qui ressemblent à des gangsters ont littéralement pris le contrôle de la province et l'ont complètement sabotée...»<\/p>\n\n<p>«À la fin des années 1950, un géologue américain voulait faire exploser une bombe nucléaire dans le sous-sol albertain pour libérer le pétrole des sables bitumineux, a dit Marsden. Heureusement, son plan n'a pas été mis en exécution.»<\/p>\n\n<p>«Mais ce qui se passe actuellement est tout aussi révoltant.»<\/p>\n\n<p><b>LE MONDE DES AFFAIRES SENSIBILISÉ <\/b><\/p>\n\n<p>Le livre de Marsden n'est pas passé inaperçu. En avril 2008, il a remporté le National Business Book Award, l'un des prix littéraires les plus prestigieux et les plus respectés au Canada. Parrainé par PricewaterhouseCoopers et BMO Groupe financier, ce prix est décerné à l'auteur d'un livre exceptionnel portant sur le monde des affaires.<\/p>\n\n<p>Bref, le message de William Marsden n'a pas seulement trouvé écho chez les militants vert pur et durs, il a aussi sensibilisé le monde des affaires.<\/p>\n\n<p>Enfin... une partie du monde des affaires. Car certaines entreprises (comme Power Corporation, qui détient des investissements dans Total, un géant pétrolier qui espère tirer un minimum de cinq milliards de barils de pétrole des sables albertains au cours des 30 prochaines années) continuent de faire la sourde oreille aux avertissements des spécialistes sous prétexte que l'économie justifie et pardonne tout.<\/p>\n\n<p><b>FAITES CE QUE JE DIS, PAS CE QUE JE FAIS <\/b><\/p>\n\n<p>«On nous présente l'exploitation des sables bitumineux comme un projet d'avenir, continue Marsden. Or, c'est tout le contraire. Le fait que nous sommes prêts à faire autant de dégâts pour extraire du pétrole montre à quel point nous sommes au bout du rouleau...»<\/p>\n\n<p>Coïncidence savoureuse : en avril 2008, deux semaines avant que William Marsden ne remporte le prestigieux National Business Book Award, Al Gore était de passage à Montréal pour prononcer un discours.<\/p>\n\n<p>Dans les pages du journal La Presse, qui organisait l'événement, on pouvait voir une photo de l'ex-vice-président américain aux côtés de l'environnementaliste Jean Lemire et d'André Desmarais, le président de la direction de Power Corporation !<\/p>\n\n<p>D'un côté, on donne la main au géant vert. De l'autre, on brasse des affaires avec Total.<\/p>\n\n<p>C'est ce qu'on appelle être en business...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/01\/05\/stupide-jusqua-la-derniere-goutte", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-01-06", | |
"title" : "Mes super héros", | |
"content" : "<p>Ils n'ont pas de cape. Aucun film n'a raconté leurs faits d'armes.<\/p>\n\n<p>Ils n'ont pas été mordus par une araignée radioactive ni survécu à une explosion nucléaire. Personne ne leur a décerné une médaille.<\/p>\n\n<p>Malgré tout, ce sont mes super héros préférés.<\/p>\n\n<p><b>COMMENT FONT-ILS ?<\/b><\/p>\n\n<p>Tous les jours, ces gens affrontent les pires épreuves. Pourtant, ils continuent malgré tout à rire et à embrasser la vie.<\/p>\n\n<p>Comment font-ils pour ne pas se décourager ?<\/p>\n\n<p>Pour le savoir, j'ai rencontré trois d'entre eux. Trois parents d'enfants handicapés ou gravement malades.<\/p>\n\n<p>Charles Lafortune, qui a un fils autiste. Marie-Josée Taillefer, qui a deux enfants sourds. Et Bruno Guglielminetti, réalisateur à la radio de Radio-Canada, qui a un fils atteint d'une rare maladie de la peau qui l'empêche de dormir et le pousse à se gratter jusqu'au sang.<\/p>\n\n<p>Comme tous les parents qui vivent ce calvaire, comme tous les pères et toutes les mères qui, jour après jour, traversent cette vallée de larmes, ces trois personnes sont mes héros, mes champions.<\/p>\n\n<p><b>UNE LEÇON DE COURAGE <\/b><\/p>\n\n<p>Faire un atterrissage d'urgence, c'est extraordinaire, mais ça n'arrive qu'une fois dans une vie.<\/p>\n\n<p>Essayer d'établir un contact avec un enfant perdu dans sa bulle, ou tenter d'apporter un peu de réconfort à un enfant qui souffre du matin jusqu'au soir, c'est une épreuve qui demandera le meilleur de vous-même tous les jours de votre vie. TOUS LES JOURS.<\/p>\n\n<p>Vous imaginez la somme d'amour que vous devez générer ? La foi (et j'utilise ce mot dans sa version laïque) que vous devez avoir dans la vie ?<\/p>\n\n<p>Je n'arrive même pas à le concevoir. Le courage et l'optimisme de ces gens me dépassent et me font honte, moi qui me prends les cheveux dès que mon fils, qui est en excellente santé, fait une bêtise...<\/p>\n\n<p><b>«JE N'ABANDONNERAI JAMAIS»<\/b><\/p>\n\n<p>Cette entrevue, qui sera diffusée ce soir aux Francs- Tireurs à Télé-Québec (désolé pour la plogue, mais c'est le moins que je puisse faire pour mes invités, qui ont eu le courage et la générosité de me parler aussi franchement de leur vie), m'a bouleversé.<\/p>\n\n<p>Ce qui m'a encore plus touché dans l'histoire de ces trois parents est qu'ils sont toujours avec leur douce moitié.<\/p>\n\n<p>Malgré les épreuves. Malgré le fardeau. Malgré le stress.<\/p>\n\n<p>«Je n'abandonnerai jamais, a déjà écrit Charles Lafortune dans Elle-Québec. Je serai un homme, un vrai. Si à un moment donné, j'ai envie de pleurer, je m'enfermerai dans ma voiture et mettrai la musique à fond pour étouffer mes sanglots. Je ne lâcherai jamais, même si je sais que ce serait plus facile de vivre ce que je vis une semaine sur deux...»<\/p>\n\n<p><b>LE BONHEUR POUR ACQUIS <\/b><\/p>\n\n<p>En discutant avec ces trois personnes exceptionnelles, je me suis rendu compte à quel point on se plaint souvent pour rien.<\/p>\n\n<p>On perd 30 minutes dans un embouteillage, et on dit qu'on vit l'enfer.<\/p>\n\n<p>On prend la santé de nos proches pour acquise. Le bonheur est assis sur nos genoux et nous fait son plus beau sourire, mais on ne le voit pas, trop occupés que nous sommes à le chercher dans le catalogue d'IKEA ou les rayons de Future Shop.<\/p>\n\n<p>On vénère des héros en plastique, alors que des gens ordinaires déplacent des montagnes tous les jours sans le moindre encouragement.<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/01\/06\/mes-super-heros", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-01-07", | |
"title" : "L'ère du soupçon", | |
"content" : "<p>«J'ai toujours cru que l'élément premier de la pensée scientifique est le doute, disais-je. Sans le doute, sans la capacité de poser des questions, il n'y a pas de véritable science.»<\/p>\n\n<p>«Si l'esprit critique est la pierre angulaire de la pensée scientifique, voulez-vous me dire pourquoi on ne peut pas questionner la théorie du réchauffement climatique sans se faire traîner dans la boue ?»<\/p>\n\n<p><b>UN COUP SUR LA GUEULE<\/b><\/p>\n\n<p>Cette chronique m'a valu de nombreux courriels intéressants.<\/p>\n\n<p>«Si vous dites qu'on a le droit, voire le devoir d'émettre des doutes sur la théorie du réchauffement de la planète, m'ont fait valoir plusieurs lecteurs, pourquoi, dans une chronique précédente, avez-vous traîné dans la boue tous ceux qui ont osé remettre en question le dogme du vaccin contre la grippe A (H1N1) ?»<\/p>\n\n<p>«Pourquoi on ne peut pas se poser des questions sur le danger de cette pseudo-pandémie et sur la pertinence de l'actuelle campagne de vaccination sans passer pour des fous ou des illuminés ?»<\/p>\n\n<p>Bonne question. J'avoue que ces courriels m'en ont bouché un coin... Après les avoir lus, je me sentais comme Diaconu après son combat contre Jean Pascal.<\/p>\n\n<p>J'avais mal à la mâchoire.<\/p>\n\n<p><b>DOUTER DE TOUT, TOUT LE TEMPS ?<\/b><\/p>\n\n<p>Effectivement, si «ce qui est important, dans la démarche scientifique, n'est pas le consensus, mais la remise en question méthodique de ce qu'on accepte comme certitude», comme l'affirme le philosophe des sciences Dominique Lecourt, il faut pousser la logique jusqu'au bout et accepter que l'on remette en question TOUTES les certitudes, pas seulement celles qui nous agacent.<\/p>\n\n<p>Donc, au lieu de rouler dans la boue les amateurs de complots qui osent critiquer la version officielle des attaques du 11 septembre, par exemple, il faudrait au contraire les féliciter, car ils participent à «remettre en question ce qu'on accepte comme certitudes»!<\/p>\n\n<p>Alors, on arrête ça où ? À partir de quel point peut-on dire: «Il y a suffisamment de faits qui appuient la théorie X pour cesser d'émettre des doutes sur sa véracité» ?<\/p>\n\n<p>À partir de quelle limite le doute n'est plus permis ? À partir de quel point le doute est-il douteux ?<\/p>\n\n<p><b>QUI DIT VRAI ?<\/b><\/p>\n\n<p>Je ne suis ni scientifique ni philosophe, donc je ne peux répondre intelligemment à cette question.<\/p>\n\n<p>Mais j'avoue qu'elle me turlupine depuis que vous m'avez écrit...<\/p>\n\n<p>C'est ça, la conséquence fâcheuse de la société d'information dans laquelle on baigne.<\/p>\n\n<p>On trouve tout et son contraire. Présentez-moi une étude qui affirme à 100 % que la fumée secondaire cause le cancer, par exemple, et je vous trouverai une étude tout aussi sérieuse qui réfute cette théorie.<\/p>\n\n<p>Résultat : on ne croit plus en rien. On devient sceptique, cynique.<\/p>\n\n<p>Vous avez vu un documentaire dénonciateur qui vous a bouleversé ? Vous allez sur Internet, et vous trouvez dix sites qui affirment, preuves à l'appui, que les créateurs du long métrage qui vous a tant choqué ont menti.<\/p>\n\n<p>Alors, on croit qui ?<\/p>\n\n<p>Si toutes les théories s'équivalent, plus rien n'est vrai...<\/p>\n\n<p><b>QUESTION<\/b><\/p>\n\n<p>«Douter de tout et tout croire sont deux solutions faciles qui nous dispensent de réfléchir...», disait le mathématicien Henri Poincaré.<\/p>\n\n<p>Bref, c'est bien beau, douter. En autant que le doute ne devienne pas une certitude...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/01\/07\/lere-du-soupcon", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-01-11", | |
"title" : "Un beau tour de machine", | |
"content" : "<p>Or, que se passe-t-il?<\/p>\n\n<p>Rien. Le premier ministre roule tranquillement sur la 20.<\/p>\n\n<p>Pout-pout-pout, les deux mains sur le volant, la vitre baissée, le coude sorti, une p'tite toune de Johnny Matis à la radio... Un beau p'tit tour de machine avec mononcle Johnny.<\/p>\n\n<p>Le Québec a beau être dans le rouge, le premier ministre ne panique pas.<\/p>\n\n<p>Pas de virage à droite, pas de virage à gauche. Une belle balade en ligne droite comme si de rien n'était...<\/p>\n\n<p><b>QU'ATTEND JEAN CHAREST ?<\/b><\/p>\n\n<p>Le premier ministre est dans une position exceptionnelle pour réaliser la réingénierie de l'État qu'il avait promise. L'opposition n'est pas menaçante, il a du temps devant lui, les Québécois veulent du changement et il a les deux mains sur le volant...<\/p>\n\n<p>Qu'attend-il?<\/p>\n\n<p>On dirait un pépère qui brette à un carrefour alors que le feu est vert depuis longtemps!<\/p>\n\n<p>Au lieu d'appuyer sur l'accélérateur, Monsieur Charest a choisi d'organiser un forum économique à Lévis les 20 et 21 janvier.<\/p>\n\n<p>Maudit que c'est québécois, ça! Le feu est pris dans la maison et on tient une assemblée de cuisine pour savoir quel meuble on va sortir en premier...<\/p>\n\n<p><b>UNE ÉNORME PERTE DE TEMPS <\/b><\/p>\n\n<p>Tout le monde sait ce qu'il faut faire. Tous les économistes se sont prononcés, toutes les études ont été faites, tous les chiffres ont été rendus publics, on a vu tous les tableaux, toutes les analyses...<\/p>\n\n<p>Pensez-vous vraiment qu'on va apprendre quelque chose de nouveau à ce forum? Ça va être comme la commission Bouchard-Taylor: une énorme perte de temps.<\/p>\n\n<p>Les syndicats vont dire qu'il faut augmenter les impôts, les patrons, qu'il faut réduire les charges fiscales. Les lucides, diront qu'il faut hausser les tarifs, les solidaires qu'il faut faire payer les riches.<\/p>\n\n<p>Bla bla bla bla bla...<\/p>\n\n<p>On sait tout ça, merde! Ça fait 10 ans qu'on voit la vague arriver et qu'on reste là, sur la plage, à s'enfouir la tête dans le sable en espérant qu'un miracle nous sauve in extremis de la noyade...<\/p>\n\n<p>Peut-on arrêter de parler et agir?<\/p>\n\n<p><b>OSONS !<\/b><\/p>\n\n<p>«Si le politicien échoue, qu'il échoue au moins en osant de grandes choses, de sorte que sa place ne soit jamais celle de ces âmes froides et timides qui ne connaissent ni la victoire ni la défaite», disait Theodore Roosevelt.<\/p>\n\n<p>On devrait inscrire cette citation sur une banderole et l'accrocher sur le toit du Parlement de Québec pour que Jean Charest puisse la lire chaque fois qu'il se pointe à l'Assemblée nationale !<\/p>\n\n<p>Oser de grandes choses, ce n'est pas gouverner sans faire de vagues, comme le fait le premier ministre actuellement. C'est prendre les virages qui s'imposent, arrêter de viser le consensus à tout prix et cesser de croire que la seule solution au marasme économique actuel est de creuser encore plus la dette du Québec.<\/p>\n\n<p><b>PARLER POUR PARLER <\/b><\/p>\n\n<p>Le Québec n'a pas besoin d'un autre forum, d'une autre table ronde, d'un autre symposium ou d'une autre commission.<\/p>\n\n<p>Il a besoin d'un leader.<\/p>\n\n<p>Le poste est libre, Monsieur Charest. Ça ne vous tente pas de soumettre votre candidature?<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/01\/11\/un-beau-tour-de-machine", | |
"image_url" : "http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/dynamic_resize\/sws_path\/jdx-prod-images\/03340fb5-792c-4c1a-8340-f228f0111e3a_ORIGINAL.jpg?quality=80&version=1&size=1936x", | |
"image_credit" : "© Journal de Montréal", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-01-12", | |
"title" : "La droite au bûcher!", | |
"content" : "<p>«Nous savons tous ce qui va se dire autour de cette table, écrivais-je. Peut-on arrêter de parler et agir?»<\/p>\n\n<p>Si j'en juge par les nombreux courriels que j'ai reçus, je ne suis pas seul à trouver qu'on perd notre temps. Vous êtes plusieurs à en avoir ras le toupet des tables rondes et des sommets.<\/p>\n\n<p><b>UN CONSENSUS ILLUSOIRE<\/b><\/p>\n\n<p>Dans son blogue, Joanne Marcotte, la réalisatrice du documentaire<i>L'Illusion tranquille,<\/i> se demande pourquoi le premier ministre cherche à tout prix à atteindre un «consensus» avec les grands lobbies.<\/p>\n\n<p>«N'avez-vous pas assez entendu leurs refrains qui ne visent qu'à protéger leurs acquis et les privilèges de leurs membres ? N'avez-vous pas assez vu les dégâts d'un manque de souplesse dans les conventions collectives et de liberté dans l'organisation du travail dans le réseau de la santé?»<\/p>\n\n<p>«N'avez-vous pas compris le gaspillage de potentiel humain dans nos écoles causé par la sanctification de l'ancienneté, le nivellement vers le bas et une réforme qui enlève la liberté professionnelle des enseignants et leur capacité de transmettre la passion d'un savoir réel, pleinement maîtrisé?»<\/p>\n\n<p>«Que vous faudra-t-il donc? À quand l'exercice d'un véritable leadership de principes et de convictions?»<\/p>\n\n<p><b>LA RELIGION D'ÉTAT<\/b><\/p>\n\n<p>Madame Marcotte a raison de se prendre la tête. Malheureusement, elle n'a pas fini de le faire.<\/p>\n\n<p>Car plusieurs solutions aux problèmes économiques du Québec se situent à droite de l'échiquier politique. Et au Québec, la droite est une notion taboue, honnie.<\/p>\n\n<p>Dangereuse.<\/p>\n\n<p>Madame Marcotte a d'ailleurs fait les frais de cette fatwa idéologique. Dans L'Illusion tranquille, le documentaire qu'elle a réalisé en 2006, cette ex-militante de l'ADQ osait remettre en question les dogmes du sacro-saint «modèle québécois».<\/p>\n\n<p>Cela lui a valu d'être envoyée au bûcher par de nombreux curés de la go-gauche qui n'ont pas digéré qu'une vulgaire citoyenne s'attaque aussi cavalièrement à la religion d'État.<\/p>\n\n<p><b>QUEL BLASPHÈME!<\/b><\/p>\n\n<p>La critique publiée dans<i>La Presse<\/i> était particulièrement virulente. Le journaliste disait que le film (qui avait - quelle horreur - «le malheur d'exposer plusieurs théories chères à la droite») était «alarmiste», «démagogue» et «manipulateur» et qu'il peignait un portrait «apocalyptique» du Québec.<\/p>\n\n<p>Imaginez... Affirmer que les dépenses de l'État sont trop élevées par rapport à ses revenus! Dire que nous n'avons plus les moyens de nous payer des programmes sociaux mur à mur! Avancer l'idée que nous devrions gérer les finances publiques de façon responsable! Demander non pas ce que l'État peut faire pour le citoyen, mais ce que le citoyen peut faire pour l'État!<\/p>\n\n<p>Quel affront! Quel crime! Quel blasphème!<\/p>\n\n<p>«Le documentaire de Joanne Marcotte nous incite à être plus durs envers les gouvernements, à les surveiller de plus près, écrivait le journaliste de<i>La Presse<\/i> à la fin de sa critique. Qu'en pensez-vous, Monsieur Charest? Aurait-on été trop mou avec vous?»<\/p>\n\n<p><i>La Presse<\/i> trop molle avec Jean Charest ???? Mais non, voyons. Quelle idée!<\/p>\n\n<p><b>L'EXORCISTE<\/b><\/p>\n\n<p>Dès que quelqu'un ose prononcer le mot «droite», au Québec, on sort tout de suite le Petit Livre rouge de la CSN et on procède à un exorcisme.<\/p>\n\n<p>Comment voulez-vous qu'on bouge?<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/01\/12\/la-droite-au-bucher", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-01-13", | |
"title" : "Une question de respect", | |
"content" : "<p>Comme vous le savez probablement, la France songe à adopter une loi interdisant le port de la burqa sur son territoire.<\/p>\n\n<p>Le politicien Jean-François Copé, le «père» de ce projet de loi controversé, a récemment accordé une entrevue au Figaro Magazine (un magazine de droite, tous aux abris !!!) pour expliquer les raisons qui l'ont amené à vouloir interdire le voile intégral dans son pays.<\/p>\n\n<p>Ses propos sont extrêmement intéressants.<\/p>\n\n<p><b>LA SÉCURITÉ AVANT TOUT <\/b><\/p>\n\n<p>Pour Copé, le délicat sujet de la burqa n'est pas un problème religieux, puisqu'il ne s'agit pas d'une prescription religieuse.<\/p>\n\n<p>\"C'est ce que nous ont dit les autorités religieuses que nous avons consultées, explique-t-il. Ce n'est pas non plus un problème d'immigration : l'essentiel des femmes concernées sont Françaises. En revanche, c'est un problème de respect des femmes et de sécurité.<\/p>\n\n<p>«Qui peut imaginer qu'un enseignant puisse laisser un enfant sortir de l'école et le remettre à une personne dont il ne voit pas le visage ? Qui peut penser, à un moment où nous développons des moyens de vidéoprotection, qu'on puisse se balader le visage intégralement masqué ?»<\/p>\n\n<p><b>TUER UNE MOUCHE AVEC UN CANON ?<\/b><\/p>\n\n<p>Il y a quelques mois, à la radio de Radio-Canada, des commentateurs tournaient ce projet de loi en ridicule en disant que seule une poignée de femmes portaient la burqa.<\/p>\n\n<p>«Tout ce débat alors qu'il n'y a que 376 femmes qui portent la burqa en France», a déploré le rappeur Ivy.<\/p>\n\n<p>«C'est ce qu'on appelle tuer une mouche avec un canon», a renchéri Diane Lemieux.<\/p>\n\n<p>Ah oui? Ce n'est absolument pas ce que pense Jean-François Copé.<\/p>\n\n<p>«Il y a peu de temps, on nous disait que cela ne concernait que 300 femmes. Or, aujourd'hui, elles sont 2 000 ! Plus on tarde, plus il sera difficile de réagir. Et puis, ce n'est pas une querelle du nombre, mais une question de principe. Que ferait- on si demain, porter la burqa devenait un phénomène de mode ?»<\/p>\n\n<p>Mais on organisera des défilés, voyons ! Avec Diane Lemieux comme commentatrice et Ivy aux tables tournantes...<\/p>\n\n<p><b>UN SIMPLE «INCIDENT»<\/b><\/p>\n\n<p>Parlant d'extrémisme...<\/p>\n\n<p>Vous ne trouvez pas ça bizarre qu'Umar Farouk Abdulmutallab, l'islamiste nigérian qui a tenté de faire exploser un avion de passagers le jour de Noël, soit traité comme un prisonnier de droit commun ?<\/p>\n\n<p>Il me semble qu'il y a une différence entre un pyromane qui met le feu à une maison et un djihadiste qui effectue une mission-suicide parce qu'il fait partie d'un groupe religieux extrémiste qui a déclaré la guerre aux États-Unis.<\/p>\n\n<p>Ce n'est pas du tout la même chose...<\/p>\n\n<p>Pourtant, Barack Obama persiste à dire que cet événement est un «incident»...<\/p>\n\n<p>Pas de farce, c'est le mot qu'il emploie : «incident». Comme si c'était un simple fait divers, une tentative de meurtre comme il y en a tant d'autres aux États-Unis.<\/p>\n\n<p><b>MARCHER SUR DES OEUFS <\/b><\/p>\n\n<p>Idem pour Malik Nidal Hasan, le psychiatre islamiste qui a tué 12 soldats américains sur la base militaire de Fort Hood, en novembre.<\/p>\n\n<p>C'était la première fois qu'un attentat terroriste était commis sur une base militaire située sur le territoire américain. Pourtant, le président n'a JAMAIS utilisé le mot attentat.<\/p>\n\n<p>Il a dit que c'était un «incident».<\/p>\n\n<p>Ce n'est pas le Prix Nobel de la paix qu'on aurait dû lui décerner. C'est celui de l'aveuglement.<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/01\/13\/une-question-de-respect", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-01-14", | |
"title" : "Les damnés de la Terre", | |
"content" : "<p>Les Mayas ont fait des erreurs de calcul. En Haïti, la fin du monde est arrivée deux ans plus tôt que prévu.<\/p>\n\n<p>Pendant que l'Amérique grosse et grasse dépense des milliards de dollars pour créer des catastrophes digitales, histoire d'expier symboliquement sa surconsommation et ses crimes écologiques, le pays le plus pauvre au monde s'effondre comme un château de cartes.<\/p>\n\n<p>Avec un tel sort qui s'abat sur eux, c'est à se demander pourquoi les Haïtiens sont si croyants...<\/p>\n\n<p><b>ABONNÉ À LA SOUFFRANCE <\/b><\/p>\n\n<p>Au lendemain du tsunami de 2004, le dalaï-lama a dit dans sa grande sagesse (hum) que les victimes de ce séisme avaient perdu la vie, car elles s'étaient mal comportées dans leur vie antérieure. J'ai hâte de voir ce que Sa Bedonnesse va dire à propos d'Haïti.<\/p>\n\n<p>Car s'il y a un pays qui a un mauvais karma, c'est bien celui-là. Quand ce n'est pas les bottes des militaires qui lui tiennent la tête sous l'eau, c'est la nature qui le prend par les cheveux et lui coupe la gorge.<\/p>\n\n<p>Non seulement les pays du Tiers-Monde croupissent-ils dans une pauvreté obscène, mais ils sont frappés par des ouragans, des tremblements de terre et des tsunamis.<\/p>\n\n<p>Sans oublier le sida et la malaria. Tout ça sous un soleil radieux, qu'ils<\/p>\n\n<p>louent aux touristes pâlottes pour une bouchée de pain.<\/p>\n\n<p><b>LA BOUCHE OUVERTE <\/b><\/p>\n\n<p>C'est à se demander si Haïti va s'en sortir, un jour.<\/p>\n\n<p>Au moins, si «la perle des Antilles» était assise sur des barils de pétrole, l'Occident s'intéresserait à son sort. On lui donnerait des morceaux de miroir pour pomper généreusement son sous-sol. Mais non...<\/p>\n\n<p>Les Haïtiens sont tout nus dans la rue. Et noirs comme du charbon.<\/p>\n\n<p>Qui se soucie de leur sort ? Alors, on les laisse crever la bouche ouverte.<\/p>\n\n<p><b>VIVE LES CATASTROPHES ! <\/b><\/p>\n\n<p>Sauf quandilyadescatastrophesnaturelles. CarenOccident, les catastrophes, on adore !<\/p>\n\n<p>Primo, ça fait de belles images.<\/p>\n\n<p>Une famille qui crève de faim dans un taudis infect, ce n'est pas cinématographique, il n'y a rien à faire avec ça, c'est plate à mourir.<\/p>\n\n<p>Mais une famille affamée qui est jetée dans la rue par un incendie, ça, c'est du spectacle, les amis !<\/p>\n\n<p>Ça, c'est télévisuel !<\/p>\n\n<p>Rien de mieux qu'un bon vieux tremblement de terre pour intéresser les médias au sort d'un pays oublié de Dieu.<\/p>\n\n<p>Vos enfants passent leurs journées à fouiller dans les immondices pour se nourrir ? Achalez-nous pas, on s'en fout. Mais si vos enfants se retrouvent ensevelis sous les décombres d'une maison, tassez-vous, on arrive !<\/p>\n\n<p>On va organiser des spectacles-bénéfice, on va vous envoyer des sacs de riz et nos meilleurs reporters vont jouer des pieds et des mains pour installer leur caméra devant le dépotoir qui vous tient lieu de maison.<\/p>\n\n<p>Vous allez voir, on va s'occuper de vous !<\/p>\n\n<p><b>L'HORREUR EN 3D <\/b><\/p>\n\n<p>Je caricature, mais à peine.<\/p>\n\n<p>Les seules fois où l'Occident s'intéresse à Haïti, c'est quand le pays est l'objet d'un coup d'État ou qu'il est frappé par une catastrophe naturelle.<\/p>\n\n<p>La misère au quotidien et la mort à petit feu, on s'en balance. Pourquoi les gens se taperaient un documentaire sur la pauvreté quand ils peuvent voir 2012 en 3D avec de vrais effets spéciaux ?<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/01\/14\/les-damnes-de-la-terre", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-01-16", | |
"title" : "Déshabillez-vous, SVP!", | |
"content" : "<p>Probablement que non.<\/p>\n\n<p>C'est pourtant ce que vous allez bientôt devoir faire.<\/p>\n\n<p><b>LA BEDAINE DE GERMAINE<\/b><\/p>\n\n<p>Grâce aux scanneurs corporels qui seront bientôt installés dans les aéroports, gracieuseté de nos musulmans extrémistes qui adorent se faire sauter entre ciel et terre (histoire, sans doute, de rejoindre encore plus vite les vierges qui les attendent de «l'autre côté»...), les douaniers pourront bientôt voir à travers vos vêtements.<\/p>\n\n<p>Exactement comme Superman!<\/p>\n\n<p>Ils pourront scruter les bourrelets de votre tante, la bedaine de votre mère et les bijoux de famille de votre grand-père...<\/p>\n\n<p>Avec l'aide des pirates informatiques, ces clichés se retrouveront peut-être sur Internet... Qui sait?<\/p>\n\n<p>Ces scanneurs, dit-on, peuvent identifier les implants mammaires!<\/p>\n\n<p>Nicole Kidman a-t-elle de faux seins? Seul son douanier le sait!<\/p>\n\n<p><b>«SMALL IS BEAUTIFUL»<\/b><\/p>\n\n<p>Selon un spécialiste de la lutte antiterroriste qui a récemment été interviewé dans le magazine Newsweek, les militants d'Al-Qaïda ne s'entendent pas sur les méthodes à utiliser pour terroriser l'Occident.<\/p>\n\n<p>Ceux qui appartiennent au noyau dur veulent mettre les États-Unis à genoux. Ils rêvent d'un «attentat monstre» et rejettent toutes les idées qui leur paraissent moins spectaculaires que le feu d'artifice du World Trade Center.<\/p>\n\n<p>Ils veulent détruire la Maison Blanche, faire exploser un engin nucléaire en plein centre de Manhattan, empoisonner le système d'eau potable de Washington, etc.<\/p>\n\n<p>Mais plusieurs sympathisants croient au contraire qu'il faut frapper moins fort, mais plus souvent. Pour eux, « small is beautiful ».<\/p>\n\n<p><b>LA TERREUR AU QUOTIDIEN<\/b><\/p>\n\n<p>L'important, pour ces fous de Dieu, n'est pas de travailler en cachette pendant cinq ans pour faire sauter un bâtiment. C'est de commettre des tas de petits attentats régulièrement.<\/p>\n\n<p>Entrer dans un supermarché de Détroit et abattre cinq personnes à la mitraillette, poignarder six personnes dans le métro de New York, mettre le feu à un centre commercial de Pittsburgh, tuer les clients d'un hôtel de Los Angeles (comme ils l'ont fait en Inde), faire sauter une garderie à Burlington, etc.<\/p>\n\n<p>Pour eux, ces «miniattentats» (qui sont beaucoup moins longs et beaucoup moins coûteux à organiser) seraient la meilleure façon de terroriser les citoyens et de foutre le bordel aux États-Unis.<\/p>\n\n<p><b>TOUCHER RECTAL OBLIGATOIRE?<\/b><\/p>\n\n<p>Disons (et je le crois) que ce spécialiste a raison.<\/p>\n\n<p>On fait quoi? On installe des scanneurs corporels partout? À l'entrée des écoles, des hôtels, des stations de métro?<\/p>\n\n<p>Et si les barbus décident de changer de tactique et de s'implanter de minuscules bombes dans l'anus (ne riez pas, ils y songent), on fera quoi?<\/p>\n\n<p>On demandera à tout le monde de baisser son pantalon et de se pencher?<\/p>\n\n<p>C'est quand même dingue! Les fous d'Allah rêvent de recouvrir leurs femmes d'abris Tempo et, pour y arriver, ils sont en train de nous obliger de nous foutre à poil...<\/p>\n\n<p><b>SUR LE TERRAIN<\/b><\/p>\n\n<p>C'est bien beau, les scanneurs, mais la meilleure façon de nous protéger à long terme est encore d'améliorer notre système d'espionnage et d'aider les musulmans modérés à marginaliser encore plus les extrémistes qui parlent en leur nom.<\/p>\n\n<p>Mais encore faut-il que ces modérés sortent de leur mutisme et osent dénoncer les fous qui se cachent au sein de leur communauté.<\/p>\n\n<p>Ce qui est une autre histoire...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/01\/16\/deshabillez-vous-svp", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-01-18", | |
"title" : "Un constat dur, mais nécessaire", | |
"content" : "<p>Mon confrère Joseph Facal, que je tiens en très haute estime (et dont je déplore le retrait -momentané, j'espère -de la politique active) vient de sortir un important ouvrage sur le Québec.<\/p>\n\n<p><i>Quelque chose comme un grand peuple<\/i>, publié chez Boréal, jette un regard lucide et sans compromis sur les forces et les faiblesses du Québec.<\/p>\n\n<p>Tout y passe: l'école, la famille, l'immigration, le système de santé, la confusion identitaire, les accommodements...<\/p>\n\n<p><b>LA CULTURE DU QUOTIDIEN <\/b><\/p>\n\n<p>Faire le tour d'un tel livre en 545 mots est impossible. Je vais donc me concentrer sur un thème qui me tient particulièrement à coeur et dont j'ai souvent traité dans ma chronique : l'école.<\/p>\n\n<p>La mission première de l'école, dit Facal, est d'instruire, c'est-à-dire d'arracher l'enfant à son petit monde pour «l'élever au-dessus du quotidien», «le faire accéder à une culture qui n'est pas sa culture coutumière», lui faire découvrir les auteurs classiques, l'histoire -bref, montrer à l'élève «en quoi le présent est issu de la trajectoire d'une civilisation».<\/p>\n\n<p>Or, qu'affirme le ministère de l'Éducation dans son magnifique Programme de formation de l'école québécoise ? Que «l'école doit d'abord considérer la culture immédiate».<\/p>\n\n<p>Pour Facal, c'est une dérive majeure. «On comprend ce que cela signifie, écrit-il : tout doit désormais partir du vécu du jeune, de sa réalité, de ses goûts télévisuels, musicaux, de ses amis, etc.»<\/p>\n\n<p><b>LE PETIT CATÉCHISME <\/b><\/p>\n\n<p>Autre faiblesse importante de notre système d'éducation, selon Joseph Facal : on n'utilise pas l'école pour instruire les jeunes, mais pour faire d'eux «des bons petits enfants ouverts, inclusifs, tolérants et pluralistes...»<\/p>\n\n<p>Comme il dit : «(Nos enfants) ne comprendront jamais bien la différence entre la guerre de Sécession et la guerre de Sept ans, mais l'essentiel est qu'ils ne se chamaillent pas dans la cour avec Kevin-Alexis, qu'ils ne manquent jamais de respect à Sarah-Andréanne et qu'ils trouvent full cool le kirpan du petit Guptar.»<\/p>\n\n<p>Comprenez bien : Facal n'est pas contre l'ouverture et le respect ! Qui pourrait être contre cela ?<\/p>\n\n<p>Mais, comme la sociologue Joëlle Quérin (qui a publié une étude affirmant que le cours d'éthique et de culture religieuse est un outil de propagande destiné à vendre les vertus du multiculturalisme à la Trudeau), il souhaite que les jeunes Québécois accèdent «à l'universalité véritable, celle de l'humanisme et de la raison, et non à cet universalisme de pacotille qu'est le citoyen du monde dans la version qu'en propose le catéchisme contemporain de la rectitude politique : gentil et généreux, mais inculte, apatride, enchaîné au quotidien et historiquement autiste.»<\/p>\n\n<p>Bref, il est contre l'école gnangnan !<\/p>\n\n<p><b>ENCORE UN EFFORT !<\/b><\/p>\n\n<p>«Je ne vois pas de chantier plus urgent, plus important, plus impérieux pour l'avenir de notre peuple que le redressement de l'école publique québécoise», écrit Joseph Facal.<\/p>\n\n<p>Mais pour remettre notre école sur les rails, affirme le chroniqueur, il faudra cesser d'ériger la médiocrité en système, retirer l'école des mains des apprentis sorciers qui accouchent de réformes bidon et, surtout, cesser de tolérer l'ignorance et de protéger nos pôvres petits bouts de choux des affres de l'échec.<\/p>\n\n<p>«Le progrès authentique de l'esprit est dans la capacité intellectuelle de voir loin parce qu'on aura réussi à se hisser sur les épaules de nos plus grands esprits», dit Facal.<\/p>\n\n<p>Et pas seulement sur celles de Bono...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/01\/18\/un-constat-dur-mais-necessaire", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-01-19", | |
"title" : "Les barbares", | |
"content" : "<p>Plusieurs lecteurs m’ont écrit pour me faire part de leur indignation devant les images de pillage et de violence qui nous proviennent d’Haïti.<br>\n <br>\n « Comment des gens peuvent agir de telle façon alors qu’ils viennent tout juste d’être victimes d’une catastrophe ? », me demandent-ils.<br>\n <br>\n « N’est-on pas censé être solidaire quand on traverse une telle crise ? Pourquoi on les aiderait s’ils ne s’aident même pas eux-mêmes ? »<br>\n <br>\n <strong>LA LOI ET L’ORDRE<\/strong><br>\n <br>\n Effectivement, ces images ont de quoi choquer.<br>\n <br>\n Alors que la communauté internationale se donne la main pour porter secours aux Haïtiens, certains d’entre eux profitent de la situation pour voler leurs prochains et défoncer des commerces.<br>\n <br>\n Cela dit, il faut mettre ces actes déplorables dans leur contexte. Haïti est l’un des pays le plus pauvre de la planète.<br>\n <br>\n Quand on passe sa vie à regarder le monde étaler ses joyaux derrière une grande vitre blindée alors qu’on ne gagne même pas de quoi nourrir convenablement sa famille, pas étonnant qu’on ait envie de se servir quand le système d’alarme se brise. <br>\n <br>\n Et puis, regardons-nous dans le miroir, deux minutes.<br>\n <br>\n Pensez-vous qu’on agirait plus décemment si le système policier tombait, s’il n’y avait plus personne pour faire régner l’ordre et nous obliger à respecter la loi ?<br>\n <br>\n Pas sûr. <br>\n <br>\n Rappelez-vous ce qui s’est passé en 1977 à New York. Plongée dans l’obscurité après une panne d’électricité majeure, la mégapole a été la proie d’émeutes et de pillages entraînant l’arrestation de 4000 personnes.<br>\n <br>\n Et souvenez-vous des imbéciles qui volaient le bois de chauffage ou la génératrice de leurs voisins lors de la crise du verglas de 1998.<br>\n <br>\n Ce n’était guère plus reluisant...<br>\n <br>\n <strong>LA JUNGLE<\/strong><br>\n <br>\n On se pète les bretelles en se disant que contrairement aux « sauvages » qui habitent « dans la jungle », on est civilisé, poli, courtois.<br>\n <br>\n Tout ça, c’est de la frime. <br>\n <br>\n Nous sommes comme n’importe quel autre être humain : la seule chose qui nous protège de la barbarie et de la sauvagerie, c’est l’État.<br>\n <br>\n Enlevez l’État, éradiquez le système de police et l’armée, et notre belle « civilisation » va sombrer dans la chaos en 48 heures. <br>\n <br>\n Et puis, entre vous et moi, à part la cravate et le veston lustré, il n’y a pas beaucoup de différence entre nos Vincent Lacroix qui arnaquent des retraités et les Haïtiens qui profitent d’un tremblement de terre pour se remplir les poches...<br>\n <br>\n <strong>UN LOUP POUR L’HOMME<\/strong><br>\n <br>\n L’homme est fondamentalement bon et la société le corrompt, disait Rousseau.<br>\n <br>\n Traitez-moi de sale pessimiste, mais je penche plutôt du côté de Sade : l’homme est fondamentalement mauvais, et heureusement qu’il y a la société pour l’obliger à respecter certaines règles, sinon il passerait ses journées à piller et à voler. <br>\n <br>\n Oui, c’est choquant de voir des hommes profiter d’une catastrophe pour défoncer des vitrines. Mais voir des têtes brûlées profiter d’un match de hockey pour faire la même chose n’est pas plus génial. <br>\n <br>\n Comme le disait fort justement le pamphlétaire royaliste Antoine de Rivarol (1753-1801) :<br>\n <br>\n « Les peuples les plus civilisés sont aussi voisins de la barbarie que le fer le plus poli l'est de la rouille. Les peuples, comme les métaux, n'ont de brillant que les surfaces... »<br>\n <br>\n <strong>10-4<\/strong><br>\n <br>\n Les croqueurs de flics ne m’aimeront pas, mais c’est la vérité : le seul rempart contre le chaos et le bordel, c’est la police. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/01\/19\/les-barbares", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-01-20", | |
"title" : "Un peuple plus responsable ?", | |
"content" : "<p>Mais n'attendez pas des miracles. En effet, Jean Charest a annoncé que la santé des finances publiques ne fera pas partie du menu de cette discussion.<\/p>\n\n<p>Imaginez... On va parler de l'avenir économique du Québec, mais on ne dira pas un maudit mot sur les finances de l'État.<\/p>\n\n<p>C'est comme si on organisait un Sommet sur le réchauffement climatique, et qu'on ne parlait pas des émissions de gaz à effet de serre !<\/p>\n\n<p>Allô ?<\/p>\n\n<p>C'est ça que vous appelez avoir les deux mains sur le volant ? Moi, j'appelle ça conduire la nuit les yeux fermés et les phares éteints.<\/p>\n\n<p><b>UN ÉLÉPHANT SUR MON BALCON <\/b><\/p>\n\n<p>Pendant que les «acteurs» de la société québécoise discuteront de l'avenir de notre économie sans jamais mentionner l'éléphant de six tonnes qui est assis sur notre petite caisse, le peuple québécois, lui, fait preuve de lucidité et demande au gouvernement de se sortir la tête du carré de sable, de prendre le pachyderme par la trompe et d'agir.<\/p>\n\n<p>Dans Quelque chose comme un grand peuple, l'essai passionnant qu'il vient de publier, Joseph Facal affirme que le peuple québécois agit parfois comme un enfant gâté.<\/p>\n\n<p>Il prend pour preuve un sondage CROP qui révélait que 68 % des répondants souhaitaient une réduction du rôle de l'État, mais que 74 % s'opposaient à une réduction des services publics!<\/p>\n\n<p>Les Québécois seraient-ils devenus plus responsables ? Toujours est-il que selon le sondage que nous vous présentons aujourd'hui, la majorité des citoyens se disent prêts à subir des diminutions de services pour sortir le Québec du marasme.<\/p>\n\n<p>Ils savent que le bon vieux temps où l'on pouvait exiger d'avoir le beurre et l'argent du beurre est terminé.<\/p>\n\n<p>Il faut maintenant faire des choix.<\/p>\n\n<p><b>ÉCOEURÉS DE PAYER <\/b><\/p>\n\n<p>Vous me direz que c'est un sondage, que ça n'engage les répondants à rien, que lorsque les sondeurs demandent aux gens ce qu'ils écoutent à la télé, ils répondent toujours les documentaires songés et jamais l'émission de téléréalité où les filles se frenchent dans le jacuzzi.<\/p>\n\n<p>Mais bon, c'est un départ.<\/p>\n\n<p>Une chose est sûre : les gens sont ÉCOEURÉS de payer. Les groupes qui ne jurent que par l'augmentation des taxes et des impôts (bonjour, madame Carbonneau) peuvent déjà prendre leur rapport, le rouler serré et s'asseoir dessus.<\/p>\n\n<p>D'ailleurs, avez-vous remarqué ? C'est toujours les groupes qui disent représenter le peuple qui prônent des augmentations d'impôts... Or, le peuple ne veut RIEN SAVOIR de cette solution.<\/p>\n\n<p>Ces groupes pseudo «populaires» connaissent autant le peuple qu'Edgar Fruitier, l'oeuvre complète des Sex Pistols.<\/p>\n\n<p>En fait, tout ce qu'ils veulent protéger, c'est LEUR intérêt. Celui du peuple, ils n'en ont rien à foutre.<\/p>\n\n<p><b>DIMINUEZ LES PORTIONS <\/b><\/p>\n\n<p>Au lieu de payer davantage, les Québécois préfèrent recevoir moins de services.<\/p>\n\n<p>En d'autres mots : au lieu de payer 15 $ pour un plat de pâtes qui leur coûtait 10 $ avant, ils veulent payer 10 $ pour un plus petit plat de pâtes.<\/p>\n\n<p>N'augmentez pas les prix : diminuez les portions. Le hic, c'est de savoir où couper. On donne moins de pâtes, moins de sauce ou moins de pain ? Le Forum sur l'avenir économique du Québec était<\/p>\n\n<p>l'événement rêvé pour discuter de cette question. Mais Jean Charest ne veut pas. Comprenne qui pourra...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/01\/20\/un-peuple-plus-responsable", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-01-21", | |
"title" : "Après les fleurs, le pot", | |
"content" : "<p>Il cesse de demander le beurre et l'argent du beurre et accepte (enfin) de faire des sacrifices.<\/p>\n\n<p>Mais lorsque je regarde les résultats du sondage d'aujourd'hui, et que je vois où les contribuables veulent couper, je me demande si j'ai bien fait d'écrire ce que j'ai écrit hier...<\/p>\n\n<p>Car au risque de vous froisser, chers amis, certaines des «solutions miracles» que vous proposez m'apparaissent comme de très mauvaises idées.<\/p>\n\n<p><b>LES BELLES ET LES MOCHES <\/b><\/p>\n\n<p>Prenez votre première proposition : «Ne plus subventionner les écoles privées.»<\/p>\n\n<p>Vous êtes sûrs que c'est une bonne idée ?<\/p>\n\n<p>Si on cesse de subventionner les écoles privées, elles hausseront leurs frais, et si elles haussent leurs frais, les membres de la classe moyenne ne pourront plus y envoyer leurs enfants. Résultat : seuls les riches pourront dorénavant profiter de ces institutions.<\/p>\n\n<p>Pas fort, comme logique.<\/p>\n\n<p>Cela dit, c'est typiquement<\/p>\n\n<p>québécois... Les parents n'ont plus confiance dans<\/p>\n\n<p>le système public et envoient de plus en plus leurs enfants dans des écoles privées ? Pas de problème ! Au lieu de renverser la tendance en rehaussant la qualité des écoles publiques, on va tout simplement empêcher les gens de classe moyenne d'accéder à l'école privée !<\/p>\n\n<p>Comme ça, ils n'auront pas le choix et devront envoyer leurs enfants à l'école publique, qu'ils le veuillent ou pas.<\/p>\n\n<p>C'est comme si je disais : les gars préfèrent les belles filles aux filles laides ? Pas de problème, au lieu d'aider les laides à être plus désirables, on va tout simplement éliminer les belles, comme ça les gars n'auront pas le choix de sortir avec des boudins, et les moches seront contentes...<\/p>\n\n<p><b>SE TIRER DANS LE PIED <\/b><\/p>\n\n<p>Autre idée qui me fait sauter au plafond : «Réduire significativement les subventions aux festivals et événements culturels.»<\/p>\n\n<p>Ça, ça me scie les deux jambes...<\/p>\n\n<p>Qu'est-ce qui attire les touristes au Québec, selon vous? La sloche ? L'architecture moche ? Non : notre vie culturelle.<\/p>\n\n<p>Faites disparaître les festivals qui font groover Montréal, et la métropole aura autant de charme que Pittsburgh au mois de novembre. Coupez les vivres au Festival d'été qui fait vibrer les Plaines, et Québec ressemblera au décor du film Nouvelle-France.<\/p>\n\n<p>Couper les subventions aux événements culturels, c'est scier la branche sur laquelle nous sommes assis.<\/p>\n\n<p>Si les habitants de Saint-Glin-Glin n'ont plus les moyens de se payer un festival de la gibelotte ou de la poutine BBQ, tout ce qu'il va leur rester, c'est des mouches noires...<\/p>\n\n<p><b>BEAU SUR PAPIER <\/b><\/p>\n\n<p>Troisième idée qui me laisse dubitatif : «Augmenter significativement les impôts aux entreprises.»<\/p>\n\n<p>Sur papier, c'est parfait. Mais en pratique, c'est une autre paire de manches.<\/p>\n\n<p>Primo, parce que les entreprises bougent. Si elles sont trop taxées ici, elles vont déménager ailleurs.<\/p>\n\n<p>Deuxièmement, les entreprises ne sont pas des organismes de charité. Elles doivent débourser plus d'argent ? Elles vont tout simplement refiler le montant aux citoyens en augmentant le prix des produits qu'elles fabriquent ou, comme le souligne Joseph Facal dans son dernier livre (en citant une étude de l'université d'Oxford), en freinant la progression des salaires de leurs employés.<\/p>\n\n<p>Au bout du compte, c'est nous qui allons finir par payer.<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/01\/21\/apres-les-fleurs-le-pot", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-01-25", | |
"title" : "La soumission féminine", | |
"content" : "<p><a href=\"http:\/\/www.ladominationmasculine.net\/\" target=\"_blank\">La Domination masculine<\/a>, le documentaire du réalisateur belge Patric Jean sur les relations hommes-femmes, a pris l’affiche la semaine dernière dans certaines salles du Québec.<br>\n <br>\n Comme vous le savez probablement, ce film féministe (qui ferait passer Simone de Beauvoir pour Serge Gainsbourg) brosse un portrait extrêmement dur du mâle contemporain. <br>\n <br>\n On entend des masculinistes dire que le féminisme est un crime contre l’humanité, on voit Léo Ferré affirmer que les femmes ne sont pas intelligentes, un jeune homme nous dit qu’il s’est fait allonger le pénis pour pouvoir enfin « marcher la tête haute », etc. <br>\n <br>\n Bref, l’homme y est dépeint comme un grand singe qui ne pense qu’avec sa queue, un monstre qui n’a qu’une idée en tête : dominer et asservir la femme. <br>\n <br>\n <strong>MÂLES ALPHA RECHERCHÉS<\/strong><br>\n <br>\n Les entrevues que le cinéaste a réalisées avec des masculinistes québécois ont beaucoup fait jaser, et avec raison : <a href=\"http:\/\/fr.canoe.ca\/infos\/chroniques\/richardmartineau\/archives\/2009\/12\/20091215-081700.html\" target=\"_blank\">ces machos nostalgiques de « la belle époque »<\/a> où les femmes restaient à la maison et torchaient leurs petits disent des énormités hallucinantes (genre : les féministes sont des nazies, des talibans)...<br>\n <br>\n Mais ce qui m’a particulièrement marqué, ce sont les déclarations des filles. <br>\n <br>\n Patric Jean profite d’une séance de speed dating pour demander à des femmes quels types d’hommes elles recherchent. <br>\n <br>\n « Des hommes ambitieux, répondent-elles, protecteurs, dominants, riches... »<br>\n <br>\n Pas des hommes aimants, gentils, courtois, non : des mâles alpha, qui roulent des mécaniques et qui ont un portefeuille gros comme ça. <br>\n <br>\n <strong>LA LOI DU MARCHÉ<\/strong><br>\n <br>\n Remarquez, ce n’est pas la révélation du siècle.<br>\n <br>\n Tous les hommes savent que les femmes recherchent des mâles protecteurs, c’est un secret de polichinelle vieux de plusieurs milliers d’années, il suffit de voir le nombre de belles filles qui sortent avec des monstres bourrés de fric pour se rendre compte qu’il n’y a rien comme le pouvoir pour faire craquer les femmes. <br>\n <br>\n Mais c’est la première fois que je vois des filles l’avouer haut et fort. <br>\n <br>\n « Nous, on ne veut pas des hommes roses. On veut des mâles qui sont situés tout en haut de l’échelle sociale... »<br>\n <br>\n L’écrivain Michel Houellebecq (Extension du domaine de la lutte, Les particules élémentaires) a raison : l’idéologie néo-libérale déteint sur tout, même sur les relations hommes-femmes.<br>\n <br>\n Dans le sexe, comme dans l’économie, ce sont les puissants, les riches et les forts en gueule qui remportent la mise. <br>\n <br>\n Les autres (les timides, les faibles, les pauvres) sont condamnés à la solitude ou à la masturbation...<br>\n <br>\n Il n’y a pas de place pour les Ovide Plouffe du monde entier dans le lit de Claudia Schiffer...<br>\n <br>\n <strong>LES FEMMES PRÉFÈRENT LES GINOS<\/strong><br>\n <br>\n Oui, les gars veulent montrer à tout le monde qu’ils sont puissants, dit Patric Jean. Ils jouent toujours à qui est le plus fort, qui pisse le plus loin...<br>\n <br>\n Mais s’ils sont autant obsédés par leurs couilles, c’est peut-être parce qu’ils savent que les femmes fuient les hommes qui n’en ont pas. <br>\n <br>\n « Nous avons les politiciens que nous méritons », dit l’adage.<br>\n <br>\n Idem pour les relations hommes-femmes.<br>\n <br>\n S’il y a autant d’hommes dominateurs, c’est peut-être parce qu’il y a beaucoup de femmes qui aiment se faire dominer...<br>\n <br>\n Si les femmes ne préféraient pas les Ginos, les machos, les Camaro, pour citer le groupe Zébulon, les hommes changeraient peut-être de disque et rouleraient moins des mécaniques...<br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/01\/25\/la-soumission-feminine", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-01-26", | |
"title" : "La guerre des sexes", | |
"content" : "<p>Primo, parce que c'est un documentaire qui brasse la cage (et que j'aime les gens qui ont le courage de leurs opinions). Et secundo, parce qu'il m'est arrivé un petit événement dont j'aimerais vous parler...<\/p>\n\n<p><b>UN DOCUMENT BIAISÉ ? <\/b><\/p>\n\n<p>Hier midi, à l'émission que j'anime à LCN, j'ai consacré une douzaine de minutes à ce documentaire. Je recevais le réalisateur (qui était au bout du fil) et Jean Julien, un militant du groupe Fathers-4 Justice.<\/p>\n\n<p>Première question au réalisateur :<\/p>\n\n<p>«Ne trouvez-vous pas que votre film suinte la mauvaise foi ? Les masculinistes que vous avez interviewés disent des énormités, que le féminisme est un crime contre l'humanité, que les féministes sont des nazies, etc. Mais j'aurais pu faire EXACTEMENT la même chose avec le clan adverse !»<\/p>\n\n<p>«J'aurais pu mettre une caméra devant des féministes extrémistes (comme Andrea Dworkin, qui a déjà dit que toute pénétration vaginale, même consentie, est un viol), les faire parler pendant une heure, isoler leur affirmation la plus tordue, mettre tous ces extraits d'entrevues bout à bout et dire : »Regardez, toutes les féministes sont des cracks-pots !«»<\/p>\n\n<p>Il me semble que la question se pose, non ? Après tout, quand on fait un film provocateur, comme se vante monsieur Jean, il faut s'attendre à ce que les gens réagissent, sinon on reste chez soi et on fait des tartes.<\/p>\n\n<p>Eh bien, monsieur le réalisateur n'a pas apprécié. Alors, pas du tout.<\/p>\n\n<p><b>DIALOGUE DE SOURDS <\/b><\/p>\n\n<p>Non seulement s'est-il dit surpris de ma réaction (comme si j'étais la première personne à se poser la question en regardant son pamphlet cinématographique...), mais il a pris le mors aux dents. Tout le long de la rencontre, il n'a cessé de couper la parole à l'autre invité, de parler quand monsieur Julien parlait, il n'écoutait pas, etc.<\/p>\n\n<p>À la fin de cette conversation cacophonique, Patric Jean a même envoyé un message à la recherchiste disant qu'il était outré et qu'il allait boycotter TVA.<\/p>\n\n<p>Pour un gars qui dénonce les dominateurs, disons que c'était assez savoureux, merci. J'avais l'impression que l'homme ne prenait aucune critique, qu'il était fermé à tout dialogue et que la seule posture qu'il acceptait de la part de ses interlocuteurs était... la soumission à ses idées.<\/p>\n\n<p><b>LES INTOUCHABLES <\/b><\/p>\n\n<p>Loin de moi l'idée de défendre les masculinistes. Il suffit de lire la chronique que je leur ai consacrée le 9 décembre dernier pour se rendre compte que peu de chroniqueurs ont été aussi durs envers eux.<\/p>\n\n<p>Mais, bon, peut-on débattre, s'il vous plaît ? Peut-on confronter des points de vue divergents ?<\/p>\n\n<p>N'est-ce pas le but d'un film comme La domination masculine : susciter des réactions, lancer le débat, jeter de l'huile sur le feu ?<\/p>\n\n<p>Toujours la même chose...<\/p>\n\n<p>On a le droit de critiquer les patrons, JAMAIS les syndicats.<\/p>\n\n<p>On a le droit de tirer à boulets rouges sur les masculinistes, JAMAIS sur les féministes.<\/p>\n\n<p>On a le droit de critiquer les hommes, JAMAIS les femmes.<\/p>\n\n<p><b>L'AUTRE INTOLÉRANCE <\/b><\/p>\n\n<p>Pour Patric Jean, les masculinistes «rêvent tous de renvoyer les femmes à leurs casseroles».<\/p>\n\n<p>C'est aussi gros que de dire : «Les féministes veulent toutes couper le zizi des hommes».<\/p>\n\n<p>C'est aussi bête, aussi intolérant...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/01\/26\/la-guerre-des-sexes", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-01-27", | |
"title" : "Vive les téléthons!", | |
"content" : "<p>J’aime les intellectuels.<br>\n <br>\n Quand je dis « intellectuels », je ne parle pas des « écriveux » qui, comme moi, publient des chroniques dans les journaux et réagissent à chaud à l’actualité, non : les vrais intellectuels, les gens dont le principal travail est de prendre leur distance pour lire, penser et réfléchir.<br>\n <br>\n Chaque fois qu’on les traite de « pelleteux de nuages », je monte à leur défense. La vie va vite, et on a besoin de gens qui acceptent de descendre du manège pour approfondir un sujet...<br>\n <br>\n Mais Dieu, que certains sont déconnectés de la réalité ! Ça fait tellement longtemps qu’ils sont enfermés dans leur tour d’ivoire qu’ils ont complètement perdu le contact avec la vraie vie...<br>\n <br>\n <strong>UN SPECTACLE OPPORTUNISTE ?<\/strong><br>\n <br>\n C’est le cas de Fabien Loszach, étudiant à l’UQAM. Hier, ce grand savant (qui brandit son titre — « doctorant en sociologie » — avec autant d’empressement qu’un rappeur met à exhiber ses pitounes, ses bijoux en or et son portefeuille) a publié un <a href=\"http:\/\/www.ledevoir.com\/international\/amerique-latine\/281774\/quand-le-showbiz-s-empare-d-haiti\" target=\"_blank\">texte sur \"le scandale\" des téléthons<\/a> dans l’auguste Devoir. <br>\n <br>\n Sa thèse : les téléthons participent à « la mise en scène de la charité et de la solidarité » et à « la mise en spectacle du Bien par des artistes vertueux, pleins de bons sentiments et de compassion ».<br>\n <br>\n Pour monsieur le doctorant, on a tous les droits de « remettre en doute la bonne foi des vedettes du show-business » et de questionner « l’opportunisme » des médias qui profitent des tragédies pour se faire du capital de sympathie. <br>\n <br>\n <strong>UN PETIT DÉTAIL<\/strong><br>\n <br>\n Tout cela est bien beau. Mais monsieur Loszach était tellement occupé à relire le philosophe Philippe Murray pour trouver une citation pouvant donner un peu de poids à son texte qu’il a oublié un petit détail : le téléthon Ensemble pour Haïti, un « spectacle de la charité » organisé par des « artistes en mal de publicité », pour utiliser sa prose méprisante, a ramassé six millions de dollars en deux heures et demie. <br>\n <br>\n Six millions de dollars, monsieur.<br>\n <br>\n Vous, combien avez-vous amassé d’argent pour Haïti ? <br>\n <br>\n Les étudiants en sociologie de l’UQAM ont fait quoi pour venir en aide aux sinistrés qui souffrent sous les décombres ?<br>\n <br>\n <strong>UN TEMPS POUR CHAQUE CHOSE<\/strong><br>\n <br>\n Monsieur Loszach dit qu’on perd tellement d’énergie à monter des spectacles bénéfices qu’on ne prend pas le temps de s’interroger sur les véritables raisons de la pauvreté endémique d’Haïti.<br>\n <br>\n Faux.<br>\n <br>\n Je ne compte pas le nombre de reportages, de dossiers et d’entrevues qui se sont penchés sur cette importante question.<br>\n <br>\n Et puis, si notre doctorant s’aventurait hors de sa cabane, il se rendrait compte qu’il y a un temps pour chaque chose. <br>\n <br>\n Un temps pour agir. Puis un temps pour réfléchir.<br>\n <br>\n Quand des milliers de gens pleurent et souffrent, on ne leur lit pas les plus belles pages de notre rapport de maîtrise.<br>\n <br>\n On amasse de l’argent et on leur envoie des vivres et des médicaments.<br>\n <br>\n Et s’il faut danser à claquettes et chanter Quand les hommes vivront d’amour avec la moitié du bottin de l’Union des artistes pour amasser cet argent, eh bien, soit. <br>\n <br>\n <strong>DES PROPOS MINABLES<\/strong><br>\n <br>\n Pendant que vous pensiez au texte savant que vous alliez écrire pour Le Devoir, monsieur, des « artistes en mal de publicité » se démenaient pour CONCRÈTEMENT venir en aide au peuple haïtien.<br>\n <br>\n Honte à vous de les pointer du doigt. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/01\/27\/vive-les-telethons", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-01-28", | |
"title" : "Un cinéma de colonisés", | |
"content" : "<p>Pourquoi le Québec cherche-t-il autant à se fuir ? Pourquoi méprisons-nous autant qui nous sommes ?<br>\n <br>\n Pourquoi voulons-nous à tout prix plaire aux autres ?<br>\n <br>\n C’est la question que je me posais hier en lisant les propos étonnants de Claire Samson.<br>\n <br>\n <strong>VIANDE À CHIEN<\/strong><br>\n <br>\n Madame Samson est présidente de l'Association des producteurs de films et de télévision du Québec (APFTQ). Hier, dans un texte publié dans La Presse, madame Samson disait, et je cite :<br>\n <br>\n « Le film Séraphin, on y tient, mais on ne le refera pas six fois ! On ne peut pas penser avoir un cinéma aussi fort dans les prochaines années si on fait seulement des histoires locales. Sinon, on risque de désintéresser notre public et ça deviendrait un cinéma de folklore. Il faut par exemple qu'on soit capable de faire des films sur Haïti ou encore sur les femmes en Arabie Saoudite... »<br>\n <br>\n Je n’ai qu’une question à poser à madame Samson : pourquoi ?<br>\n <br>\n Pourquoi faudrait-il que nos réalisateurs et nos producteurs visent à tout prix le marché international ? <br>\n <br>\n <strong>MADE IN QUEBEC<\/strong><br>\n <br>\n Les producteurs, je vous le rappelle, sont subventionnés avec NOTRE argent. Et si on les subventionne avec NOTRE argent, ce n’est pas pour qu’ils racontent des histoires qui vont plaire aux Américains, aux Français ou aux Sud-Africains, mais des histoires qui vont nous plaire À NOUS et dans lesquelles NOUS allons nous reconnaître.<br>\n <br>\n Vous voulez faire du cinéma américain pour les Américains ? Allez vivre aux États-Unis.<br>\n <br>\n Ah non, c’est vrai : là-bas, vous ne serez pas subventionnés. Vous devrez faire vos films avec VOTRE argent.<br>\n <br>\n Beaucoup moins drôle...<br>\n <br>\n Bien mieux faire des films financés au Québec, mais destinés au marché étranger. Comme ça, vous avez le beurre, l’argent du beurre et le cul de la fermière. <br>\n <br>\n Sans prendre de risque.<br>\n <br>\n <strong>L’INDUSTRIE DE LA CULTURE<\/strong><br>\n <br>\n Y a quand même un boutte à rechercher l’approbation des autres ! <br>\n <br>\n Quel est le film québécois le plus respecté au monde ? De père en flic ? Non : Mon oncle Antoine, un film « local » et « folklorique », comme le dit hautainement madame Samson. <br>\n <br>\n À entendre ces bonzes du showbizz, pour qui la culture est d’abord et avant tout une industrie (comme la confection de saucisses au porc ou la fabrication de cure-dents à la menthe), Pagnol n’aurait pas dû situer ses histoires dans des petits villages de Provence, mais à New York ou en Arabie Saoudite !<br>\n <br>\n Au lieu d’écrire Marius, il aurait dû écrire Mohamed ou Johnny !<br>\n <br>\n C’est quoi, la suite ? On ne fait pas la bio de Maurice Richard parce que personne ne connaît le Rocket à Paris ?<br>\n <br>\n Quel mépris... Quelle haine de soi...<br>\n <br>\n « Je pense que les cinéastes québécois et canadiens ont le droit d'avoir des ambitions de réaliser des films planétaires », dit Claire Samson.<br>\n <br>\n Personnellement, je crois qu’ils ont surtout le devoir de parler de NOUS.<br>\n <br>\n Si on ne raconte pas qui nous sommes, madame la productrice intergalactique, qui le fera ? Les cinéastes danois, norvégiens, iraniens ?<br>\n <br>\n <strong>DU SOUS-HOLLYWOOD<\/strong><br>\n <br>\n Le cinéma de Denys Arcand est profondément québécois, il parle de NOTRE histoire, de NOS questionnements, il est ancré dans NOTRE culture.<br>\n <br>\n Pourtant, il a connu un rayonnement planétaire.<br>\n <br>\n À l’ère de la mondialisation, c’est ça, être international, madame Samson. <br>\n <br>\n C’est être local, authentique. <br>\n <br>\n Pas faire du sous-Hollywood. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/01\/28\/un-cinema-de-colonises", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-02", | |
"title" : "Les parents terribles", | |
"content" : "<p>Après les «mères indignes», qui ont pris la plume pour dégonfler le mythe de la maman parfaite(et vanter les vertus apaisantes de l'alcool), c'est maintenant au tour de Biz, du groupe Loco Locass, de dire qu'il a détesté se réveiller en pleine nuit pour sécher les larmes de son fils d'un an.<\/p>\n\n<p>Heureusement que les jeunes d'aujourd'hui n'ont qu'un ou deux héritiers.<\/p>\n\n<p>Vous les imaginez, vous, avec douze marmots, comme dans le temps ?<\/p>\n\n<p>Ils finiraient comme Jack Nicholson dans<i>The Shining<\/i>. En train de courir après leurs enfants, une hache dans chaque main.<\/p>\n\n<p><b>PASSE-MON-TOUR<\/b><\/p>\n\n<p>Dans Dérives, un roman autobiographique publié chez Leméac, Biz (qui a eu un enfant en 2006) n'essaie pas de polir son image. Il dit avoir souverainement détesté les trois premières années de sa vie de papa.<\/p>\n\n<p>«J'aurais bien voulu être un père exemplaire et dévoué, écrit-il, mais ça s'est révélé au-dessus de mes forces. Littéralement. Pendant trois ans, j'ai été fourbu, impatient, irritable et carrément malheureux.»<\/p>\n\n<p>On a beau penser ce qu'on veut de ce genre d'exercice, reste que ça prend un certain culot pour écrire ces lignes.<\/p>\n\n<p>Car<i>Passe-Partout<\/i> a beau avoir tiré sa révérence en 1998, nous vivons toujours à l'ère de l'enfant-roi. Dire qu'on n'aime pas changer des couches, en 2010, c'est comme dire qu'on crache sur les quêteux ou qu'on donne des jambettes aux aveugles : ça ne se fait pas.<\/p>\n\n<p>Il suffit de lire les messages que j'ai reçus sur mon blogue pour s'en rendre compte :<\/p>\n\n<p>«Biz dit qu'il veut bâtir un pays. Comment peut-on bâtir un pays avec des gens qui ne sont pas même capables de prendre soin de leur enfant ? Je n'en reviens pas à quel point les gars sont femmelettes !»<\/p>\n\n<p>«Biz est un grand parleur et un petit faiseur.»<\/p>\n\n<p>«Comme les gars de son âge, Biz est un adolescent, incapable de prendre ses responsabilités.»<\/p>\n\n<p><b>LA PHASE FÉDÉRALISTE<\/b><\/p>\n\n<p>Personnellement, j'ai toujours eu de l'admiration pour les personnalités publiques qui dévoilent leurs faiblesses. Ça change des vedettes<i>botoxées<\/i> aux dents trop blanches.<\/p>\n\n<p>Ce n'est pas ce que vous voulez, de l'authenticité ?<\/p>\n\n<p>Quand un artiste est trop propre, vous le roulez dans la boue. Quand il montre sa vulnérabilité, vous l'accusez d'exploiter son malheur.<\/p>\n\n<p>Faites-vous une idée !<\/p>\n\n<p>Moi, j'ai bien aimé le livre de Biz. Parce qu'il aurait pu s'attaquer à un sujet plus consensuel pour son premier roman. Et parce qu'il mêle parfaitement l'intime et le social, l'individuel et le collectif.<\/p>\n\n<p>Comme quand il parle de la phase du «Non» de son fils, qu'il appelle sa «phase fédéraliste» !<\/p>\n\n<p>«C'est quand même fascinant que la première étape du contrôle d'un humain sur son environnement soit le pouvoir du bâton dans les roues, écrit-il. On découvre très tôt la joie d'emmerder les autres en bloquant leurs projets.»<\/p>\n\n<p>«On commence sa vie en disant non. Pas surprenant que ce soit si difficile de dire oui à l'âge adulte.»<\/p>\n\n<p><b>LA FACE CACHÉE<\/b><\/p>\n\n<p>Tous les jours, à la télé, on nous dit que c'est fantastique d'avoir un enfant, que ça nous comble, que ça donne un sens à notre vie.<\/p>\n\n<p>Vous ne trouvez pas ça rafraîchissant que certains parents nous montrent aussi la face cachée du soleil ?<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/02\/les-parents-terribles", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-03", | |
"title" : "D'un voile à l'autre", | |
"content" : "<p>Le hasard fait drôlement les choses. Dans ma chronique du 9 février, je vous disais qu'en France, une musulmane qui portait le voile intégral avait été expulsée d'un cours de francisation pour immigrants, car on avait jugé que son voile, qu'elle refusait d'enlever, «entravait le bon déroulement des formations».<\/p>\n\n<p>Or, trois semaines plus tard, on apprend que la même histoire s'est déroulée ici, chez nous ! Le ministère de l'Immigration est en effet intervenu pour expulser d'un cours de francisation une femme d'origine égyptienne qui refusait de dévoiler son visage en classe.<\/p>\n\n<p>Le monde est petit, non ?<\/p>\n\n<p><b>UN CAS EXTRÊME <\/b><\/p>\n\n<p><b> <\/b><\/p>\n\n<p>Le cas rapporté par<i>La Presse<\/i> hier est tellement extrême (la femme ne voulait pas que les hommes présents dans la classe la regardent dans les yeux) qu'il ne porte pas à discussion. La preuve : même <i>La Presse<\/i> et maître Julius Grey trouvent qu'on a bien fait de l'expulser !<\/p>\n\n<p>C'est dire à quel point les accommodements exigés par la dame (et consentis par le cégep !) n'avaient aucun sens.<\/p>\n\n<p>Cela dit, à force de se concentrer sur le niqab et la burqa, on finit par oublier l'essentiel : à savoir que le problème n'est pas que le voile cache le visage ou pas.<\/p>\n\n<p>Le problème, c'est le voile, point. Comme l'a écrit Taslima Nasreen,<\/p>\n\n<p>écrivaine bangladaise menacée de mort par une fatwa : «L'hidjab islamiste est un uniforme intégriste, comme le furent par le passé la chemise brune ou noire.»<\/p>\n\n<p><b>LA VERSION «LIGHT»<\/b><\/p>\n\n<p>Tout le monde est contre le port de la burqa. Ça ne prend pas la tête à Papineau pour trouver que cette prison de tissu n'a pas sa place dans une démocratie.<\/p>\n\n<p>Mais ce n'est pas parce qu'un voile ne recouvre que la tête qu'il est moins sexiste et plus égalitaire !<\/p>\n\n<p>Comme l'écrit Michèle Vaniès, présidente du groupe Regards de femmes : «Le voile islamiste n'est pas une tenue folklorique. Il a été inventé par les tenants de l'Islam politique pour montrer leur capacité d'occuper les espaces et les esprits.»<\/p>\n\n<p>«Ce n'est pas un bout de tissu quelconque. Des femmes qui refusent de le porter sont fouettées, égorgées, lapidées. Dès que les intégristes prennent le pouvoir dans un pays, leur première mesure est de voiler les femmes.»<\/p>\n\n<p>Oui, le voile intégral (comme celui que portait la musulmane qui a été expulsée) est choquant. Mais l'hidjab l'est tout autant. C'est la version «light» du voile intégral, c'est tout.<\/p>\n\n<p>Il est au niqab ce que les Players Light sont aux Players.<\/p>\n\n<p><b>À QUAND UNE LOI ? <\/b><\/p>\n\n<p><b> <\/b><\/p>\n\n<p>En mars 2004, la France a voté une loi interdisant les signes religieux ostentatoires dans les établissements scolaires.<\/p>\n\n<p>Un an plus tard,<i>Le Figaro<\/i> écrivait que les signes religieux ostensibles avaient pratiquement disparu des établissements scolaires. «Nombre de jeunes filles et de parents ont vécu l'application de la loi comme une libération», a dit le haut conseil à l'intégration.<\/p>\n\n<p>Qu'est-ce qu'on attend pour faire de même?<\/p>\n\n<p><b>ERRATUM <\/b><\/p>\n\n<p>Dans ma chronique du 28 février, j'écrivais que Daniel Weinstock, l'instigateur du Manifeste pour un Québec pluraliste, avait participé à un colloque en France sur le multiculturalisme canadien.<\/p>\n\n<p>L'intervention de monsieur Weinstock était inscrite au programme, mais le philosophe n'a pu participer à l'événement pour des raisons de santé.<\/p>\n\n<p>Nous lui souhaitons prompt rétablissement.<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/03\/dun-voile-a-lautre", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-04", | |
"title" : "Un chausson, avec ça ?", | |
"content" : "<p>Revenons si vous le voulez bien à cette histoire de niqab.<\/p>\n\n<p>Hier, je vous disais qu'une affaire similaire s'était déroulée en France.<\/p>\n\n<p>Une musulmane qui portait le niqab a été expulsée d'un cours de francisation en mai 2008, car on avait jugé que «l'impossibilité de voir le visage d'un élève dans un cours de langue est un obstacle à un enseignement efficace».<\/p>\n\n<p><b>DIX MOIS DE NIAISAGE <\/b><\/p>\n\n<p>Les deux histoires se ressemblent. Mais il y a une différence majeure entre les deux.<\/p>\n\n<p>En France, on n'a pas perdu de temps pour expulser la dame. Alors qu'ici, on a tenté de l'accommoder pendant dix mois!!!<\/p>\n\n<p>Dix mois à répondre à ses exigences, à se plier en quatre, à faire le tapis, la carpette, la descente de lit, le plancher, la moquette, le paillasson et le prélart.<\/p>\n\n<p>Et après ça, Lucien Bouchard dit qu'on fait preuve de fermeture et Daniel Weinstock affirme qu'on n'est pas assez accommodants!<\/p>\n\n<p>Vous voulez rire de nous, ou quoi?<\/p>\n\n<p><b>QUÉBEC, ENCORE UN EFFORT ! <\/b><\/p>\n\n<p>Mais le pire, c'est maître Julius Grey.<\/p>\n\n<p>Avant-hier, à l'émission de Jean-Luc Mongrain, le grand défenseur des accommodements raisonnables a dit que même si le cégep de Saint-Laurent avait toutes les raisons du monde d'expulser la dame au niqab du cours de francisation, la société québécoise devait quand même trouver une façon pouvant permettre à cette femme de terminer son cours.<\/p>\n\n<p>Bref, il faut continuer de l'accommoder même après l'avoir expulsée!<\/p>\n\n<p>Une question, monsieur Grey: «Pourquoi?»<\/p>\n\n<p>Pourquoi le fardeau de l'intégration des nouveaux arrivants reposerait-il entièrement sur les épaules de la société d'accueil?<\/p>\n\n<p>Pourquoi serions-nous dans l'obligation de trouver une façon d'intégrer une immigrante qui, de toute évidence, ne veut pas s'intégrer et rejette catégoriquement nos valeurs les plus fondamentales?<\/p>\n\n<p><b>FERMÉE COMME UNE HUÎTRE <\/b><\/p>\n\n<p>La dame ne voulait pas que les hommes la regardent dans les yeux! Elle a demandé de faire son exposé oral au fond de la classe, de dos!<\/p>\n\n<p>Maudite belle façon de montrer que tu veux t'intégrer<\/p>\n\n<p>Et vous dites qu'il faudrait lui envoyer un prof privé à la maison?<\/p>\n\n<p>S'il vous plaît, Maître Grey...<\/p>\n\n<p>C'est bien beau, croire aux vertus du pluralisme, mais passé une certaine limite, ça devient de l'aveuglement.<\/p>\n\n<p>Je vais aller plus loin: pourquoi cette dame a-t-elle décidé de vivre ici si elle a nos valeurs en horreur?<\/p>\n\n<p>Iriez-vous vous installer dans un pays qui défend des valeurs complètement opposées aux vôtres? Moi, non.<\/p>\n\n<p>Personne n'a obligé cette dame à venir ici. Pourquoi a-t-elle choisi le Québec, au lieu de déménager dans un pays qui lui permettrait de vivre en accord avec ses valeurs, avec ses croyances?<\/p>\n\n<p>Iriez-vous vivre en Afrique si vous étiez raciste? Déménageriez-vous dans le quartier gai si vous étiez homophobe?<\/p>\n\n<p>Pourquoi décider de vivre dans une société qui a l'égalité des sexes à coeur si vous n'acceptez même pas qu'un homme vous regarde dans les yeux?<\/p>\n\n<p><b> EN MISSION COMMANDÉE? <\/b><\/p>\n\n<p>La décision de cette dame de s'installer ici est tellement saugrenue qu'on en vient à se demander si elle n'a pas été envoyée par des extrémistes pour tester les limites de notre système.<\/p>\n\n<p>Je suis parano? Je ne le pense pas.<\/p>\n\n<p>Cela dit, je préfère être parano que de baigner dans un idéalisme naïf et béat.<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/04\/un-chausson-avec-ca", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-06", | |
"title" : "C'est pas moi c'est lui", | |
"content" : "<p>«La liberté implique la responsabilité», disait l'écrivain George Bernard Shaw.<\/p>\n\n<p>On devrait inscrire cette phrase sur les plaques d'immatriculation.<\/p>\n\n<p>Car le sens des responsabilités est une valeur en voie d'extinction.<\/p>\n\n<p>On blâme toujours les autres pour nos erreurs, nos faiblesses, nos mauvaises décisions.<\/p>\n\n<p><b>LES DÉBOIRES D'UN TAPON <\/b><\/p>\n\n<p>Cette semaine, le San Jose Mercury News racontait qu'un Californien avait décidé de poursuivre son institution financière car celle-ci lui avait accordé une hypothèque qu'il n'avait pas les moyens de payer!<\/p>\n\n<p>Le gars travaillait comme disquaire.<\/p>\n\n<p>(Entre vous et moi, s'il y a un boulot qui est sur le point de disparaître, à l'ère des iPod et de iTunes, c'est bien disquaire! Être disquaire en 2010, c'est comme être palefrenier en 1908, quand la première automobile est sortie des usines Ford. Tes jours sont comptés. Pas besoin d'avoir un MBA pour le comprendre.)<\/p>\n\n<p>Bref, le gars travaillait comme disquaire, et il s'est acheté une maison de 815 000$, avec quatre chambres à coucher et une piscine creusée. Y a rien de trop beau pour la classe ouvrière!<\/p>\n\n<p><b>LA FAUTE AU BANQUIER <\/b><\/p>\n\n<p>Mais est arrivé ce qui devait bien arriver à l'ère du téléchargement: l'homme a perdu son boulot. Pour payer son hypothèque, il a dû livrer du pain la nuit. Il n'arrivait plus à faire ses paiements.<\/p>\n\n<p>Il a donc embauché un avocat (à 3000$ par mois) afin de poursuivre sa banque, sous prétexte qu'aucune institution financière ne devrait pas prêter 800 000$ à un gars qui travaille dans un magasin de disques.<\/p>\n\n<p>Jamais il ne lui est passé par la tête qu'aucun disquaire ne devrait demander une hypothèque de 800 000$!<\/p>\n\n<p>Pour lui, le seul responsable de ses déboires est son banquier.<\/p>\n\n<p><b>L'ÉTAT PROTECTEUR <\/b><\/p>\n\n<p>C'est comme les histoires de joueurs compulsifs qui se suicident après avoir flambé leurs économies dans les casinos.<\/p>\n\n<p>C'est triste, c'est déchirant, mais ce n'est quand même pas la faute du casino si tu as décidé de jouer ta maison!<\/p>\n\n<p>Va-t-on fermer tous les bars et toutes les succursales de la SAQ sous prétexte que des alcoolos sont incapables de s'empêcher de boire comme des trous?<\/p>\n\n<p>C'est ce que prônaient les prohibitionnistes dans les années 20: l'État doit protéger les alcooliques d'eux-mêmes.<\/p>\n\n<p>On connaît le résultat de cette décision: les gens ont continué à boire, les criminels se sont organisés pour répondre à la demande et maintenant, la mafia est partout et on n'est plus capable de s'en débarrasser.<\/p>\n\n<p>Pourquoi demander aux autres de NOUS protéger quand c'est NOUS qui avons un problème?<\/p>\n\n<p><b>UNE GROSSESSE DE DIX ANS <\/b><\/p>\n\n<p>Un petit mot en terminant sur le ministre de la Santé.<\/p>\n\n<p>Le 31 mai 2009, le ministre Yves Bolduc a promis aux couples infertiles du Québec que le programme destiné à rembourser les traitements de fécondation in vitro serait en vigueur à l'automne 2009.<\/p>\n\n<p>Or, le gouvernement annonce maintenant que ce programme ne sera pleinement en vigueur que dans dix ans!<\/p>\n\n<p>«Le dossier est extrêmement complexe», explique le ministre pour justifier ce retard.<\/p>\n\n<p>D'accord, on comprend.<\/p>\n\n<p>Mais pourquoi lancer des promesses en l'air et dire que tout va être réglé dans quatre mois quand on sait fort bien qu'il y a loin de la «croupe au lièvre», comme dirait Jean Perron?<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/06\/cest-pas-moi-cest-lui", | |
"image_url" : "http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/dynamic_resize\/sws_path\/jdx-prod-images\/60895536-e936-4d36-80e8-bebe7c4ea9e0_ORIGINAL.jpg?quality=80&version=1&size=1936x", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-07", | |
"title" : "Touche pas à mon hymne!", | |
"content" : "<p>Stephen Harper a beau avoir une image de cowboy, il a quand même les femmes à cœur.<\/p>\n\n<p>La preuve: il voulait changer les paroles de l'hymne national afin de le rendre moins sexiste.<\/p>\n\n<p>Au lieu de chanter: «Que la ferveur patriotique anime tous vos fils», il voulait que les Canadiens anglais chantent: «Que la ferveur patriotique nous anime tous.»<\/p>\n\n<p>Mais la réaction de la population a été tellement vive que le gouvernement conservateur a décidé d'abandonner sa proposition et de laisser l'hymne national en paix.<\/p>\n\n<p><b>MES AÏEUX <\/b><\/p>\n\n<p>Cela dit, ce n'est que partie remise.<\/p>\n\n<p>Car veut, veut pas, un jour, le débat sera relancé. Des groupes de pression vont dire que l'hymne national est trop passéiste et qu'il faut le changer pour mieux refléter la nouvelle réalité du pays...<\/p>\n\n<p>Prenez les paroles de la version française.<\/p>\n\n<p>«Ô Canada! Terre de nos aïeux\/Ton front est ceint de fleurons glorieux!»<\/p>\n\n<p>Pourquoi «Terre de nos aïeux»? Ça exclut tous les immigrants qui sont venus enrichir le pays au fil des ans.<\/p>\n\n<p>C'est bien beau, les ancêtres, mais le pays n'appartient pas seulement à ceux qui l'ont bâti il y a 200 ans, il appartient aussi à ceux qui sont arrivés hier!<\/p>\n\n<p>Comment voulez-vous qu'un immigrant originaire de Tanzanie chante «Terre de nos aïeux» avant un match de hockey?<\/p>\n\n<p>Ses aïeux sont en Afrique!<\/p>\n\n<p><b> LA CROIX EN QUESTION <\/b><\/p>\n\n<p>Continuons... «Car ton bras sait porter l'épée\/Il sait porter la croix...» Aïe, aïe, aïe... Deux anachronismes dans la même strophe!<\/p>\n\n<p>Premièrement, l'allusion à l'épée est trop violente, ça donne à penser que le Canada est une dictature militaire (au lieu d'un gros CPE, comme c'est le cas).<\/p>\n\n<p>Et deuxièmement, pourquoi nos bras devraient-ils seulement porter la croix? C'est insultant envers les croyants des autres religions!<\/p>\n\n<p>Surtout que, si la tendance se maintient, dans quelques années, il y aura probablement plus de mosquées et de synagogues que d'églises chrétiennes au Canada.<\/p>\n\n<p>Qu'est-ce que cette phrase va vouloir dire quand Mohamed et Moishe vont se passer la rondelle sur la glace du Centre Bell?<\/p>\n\n<p>Absolument rien.<\/p>\n\n<p><b> IL ÉTAIT UNE FOI<\/b><\/p>\n\n<p>Strophe suivante:<\/p>\n\n<p>«Ton histoire est une épopée, des plus brillants exploits...» Le massacre des Amérindiens est un exploit brillant? La déportation des Acadiens, la pendaison de Louis Riel, l'exécution des Patriotes, l'internement des Japonais pendant la Deuxième Guerre mondiale, les enfants de Duplessis, la loi des mesures de guerre, tous ces événements qui ont jalonné notre histoire méritent-ils qu'on se pète les bretelles?<\/p>\n\n<p>Pas sûr.<\/p>\n\n<p>Finalement:<\/p>\n\n<p>«Et ta valeur, de foi trempée\/Protégera nos foyers et nos droits.»<\/p>\n\n<p>Pourquoi «de foi trempée»? Qu'en est-il des athées et des agnostiques? On est censé vivre dans un pays laïque, après tout! Pourquoi parler de religion dans l'hymne national?<\/p>\n\n<p>Et pourquoi «protégera nos droits»? Nos droits ne sont-ils pas suffisamment protégés avec la Charte? Pourquoi mentionner seulement nos droits et pas nos devoirs?<\/p>\n\n<p><b>À VOS CRAYONS! <\/b><\/p>\n\n<p>Bref, comme vous le voyez, on a du chemin à faire. Moi, si j'étais premier ministre du Canada, j'appellerais tout<\/p>\n\n<p>de suite Luc Plamondon pour qu'il se mette au travail. Ou plutôt, Luck Mervil et Elisapie Isaac. Ce serait plus politiquement correct...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/07\/touche-pas-a-mon-hymne", | |
"image_url" : "http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/dynamic_resize\/sws_path\/jdx-prod-images\/5ccc6296-adeb-450c-b1cc-11938b7c997e_ORIGINAL.jpg?quality=80&version=1&size=1936x", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-08", | |
"title" : "Vous êtes plus riches que vous le croyez", | |
"content" : "<p>Les temps sont durs, répètent les gouvernements.<br>\n <br>\n Il faut se serrer la ceinture, couper dans les dépenses et augmenter certains tarifs sinon on va frapper un mur.<br>\n <br>\n 10-4, on comprend, on n’est pas fou, on sait compter.<br>\n <br>\n Mais il me semble que ce message passerait mieux si TOUT LE MONDE était mis à contribution. Or, ce n’est pas le cas.<br>\n <br>\n Pendant que les citoyens sont pressés comme des citrons, plusieurs entreprises multimilllionnaires fuient leurs responsabilités en plaçant leur argent dans des paradis fiscaux. <br>\n <br>\n <strong>LE PARADIS POUR LES RICHES<\/strong><br>\n <br>\n C’est le cas des banques. <br>\n <br>\n Comme l’affirme <a href=\"http:\/\/www.cese.uqam.ca\/pdf\/rec_04_banq_canadiennes.pdf\" target=\"_blank\">le prof Léo-Paul Lauzon<\/a>, les banques n’ont de leçon à donner à personne en matière de responsabilité fiscale.<br>\n <br>\n Il y a deux ans, le coloré professeur de comptabilité a <a href=\"http:\/\/www.uqam.ca\/nouvelles\/2008\/08-210.htm\" target=\"_blank\">publié une étude sur les banques<\/a> et les paradis fiscaux.<br>\n <br>\n On y apprenait qu’en 2007, les cinq plus grandes banques canadiennes (la Banque Royale du Canada, la Banque Toronto Dominion, la Banque Scotia, la Banque de Montréal et la CIBC) comptaient au minimum 89 filiales officielles dans les paradis fiscaux. <br>\n <br>\n Entre 1993 et 2007, ces cinq institutions bancaires ont réussi, selon les chiffres extraits de leurs états financiers vérifiés, à éluder aux fiscs canadien et provinciaux un montant de 16 milliards de dollars d'impôts grâce à l'évasion fiscale pratiquée dans les paradis fiscaux par leurs filiales.<br>\n <br>\n Seize MILLIARDS de dollars.<br>\n <br>\n Vous imaginez ce qu’on pourrait faire avec ça ?<br>\n <br>\n Pas étonnant qu’on soit dans le trou...<br>\n <br>\n <strong>LEUR JUSTE PART<\/strong><br>\n <br>\n « Les bien nantis ne cessent de répéter que nous avons une dette monstrueuse, un État obèse et trop de services publics, <a href=\"http:\/\/www.journalmetro.com\/paroles\/article\/213985--les-paradis-fiscaux\" target=\"_blank\">écrit Léo-Paul Lauzon<\/a> dans son rapport. Mais ils ne disent jamais un mot sur la fraude fiscale dans les paradis qu’ils connaissent bien puisqu’ils en sont les responsables.<br>\n <br>\n « Avec l’acceptation par nos élus du maintien de la fraude fiscale pratiquée dans les paradis fiscaux par les entreprises et les riches contribuables, nos gouvernements se privent volontairement de recettes fiscales qui devraient, en toute légitimité, revenir à la collectivité. »<br>\n <br>\n Bonne remarque, non ?<br>\n <br>\n Au lieu de nous demander de nous serrer la ceinture et de payer davantage, les gouvernements devraient obliger les grosses entreprises à payer leur juste part.<br>\n <br>\n Ça serait un début...<br>\n <br>\n <strong>DESSINE-MOI UN MOUTON<\/strong><br>\n <br>\n D’un côté, il y a les pauvres qui ne paient pas d’impôts. De l’autre, les grosses entreprises qui fuient leurs responsabilités. <br>\n <br>\n Et entre les deux, la classe moyenne qui paie pour combler les manques des uns et des autres. <br>\n <br>\n Heureusement qu’on l’a, la classe moyenne. Elle travaille, elle fait de l’argent, elle dépense, elle s’endette, elle obéit aux lois, elle ne cache pas son fric dans des paradis fiscaux et elle fait ce qu’on lui dit sans jamais se révolter.<br>\n <br>\n Qu’est-ce que vous voulez de mieux ?<br>\n <br>\n Un beau petit mouton qu’on peut raser à volonté. <br>\n <br>\n Et quand elle se fâche et qu’elle vote ADQ, on dit qu’elle manque de solidarité et de compassion...<br>\n <br>\n <strong>LA GRÈVE DE LA CLASSE MOYENNE<\/strong><br>\n <br>\n En France, les immigrants ont organisé une Journée sans Immigré. Pendant 24 heures, les immigrants restent chez eux et ne font rien, histoire de montrer à leurs compatriotes que la France serait dans le trou s’ils n’étaient pas là.<br>\n <br>\n À quand une Journée sans classe moyenne ?<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/08\/vous-etes-plus-riches-que-vous-le-croyez", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-09", | |
"title" : "Celui qui le dit c'est celui qui l'est", | |
"content" : "<p>S' il y a une chose que la vie m'a apprise, c'est de me méfier comme de la peste des gardiens de la morale.<\/p>\n\n<p>La plupart du temps, les défenseurs de la vertu sont les pires pécheurs.<\/p>\n\n<p>C'est comme les gens qui s'empressent à crier «Ça pue !» dès qu'une odeur malodorante flotte dans l'air. Trois fois sur quatre, ce sont eux qui ont pété.<\/p>\n\n<p><b>DANS LA GARDE-ROBE <\/b><\/p>\n\n<p>Prenez le sénateur américain Roy Ashburn. En 2005, ce politicien républicain a organisé une campagne nationale destinée à défendre le mariage traditionnel, qui était menacé, selon lui, par le lobby des groupes homosexuels.<\/p>\n\n<p>Depuis son élection au poste de sénateur de Californie, Ashburn n'a cessé de vouloir limiter les droits des gais.<\/p>\n\n<p>En 2008, il a voté contre l'adoption d'une motion destinée à combattre la discrimination sexuelle.<\/p>\n\n<p>En 2009, il a voté contre la légalisation du mariage gai.<\/p>\n\n<p>Et en septembre 2009, il s'est opposé à la création d'une journée destinée à rendre hommage à Harvey Milk, le premier politicien ouvertement homosexuel à avoir été élu aux États-Unis.<\/p>\n\n<p>Or, la semaine dernière, Ashburn a été arrêté pour conduite en état d'ivresse alors qu'il sortait... d'un bar gai !<\/p>\n\n<p><b> VISAGES À DEUX FACES <\/b><\/p>\n\n<p>Ashburn n'est pas seul dans son groupe. Souvent, les pires homophobes sont des gais qui refusent d'admettre leur véritable nature.<\/p>\n\n<p>S'ils combattent les gais avec autant de ferveur, c'est qu'ils ont peur d'eux-mêmes, de leurs propres penchants. Ils pensent qu'en brandissant la Bible et en criant très fort, ils vont éloigner les démons qui les hantent.<\/p>\n\n<p>J. Edgar Hoover, le célèbre patron du FBI, ne cessait de vilipender les homosexuels. Or, c'était un gai qui adorait s'habiller en femme.<\/p>\n\n<p>Le Républicain Larry Craig, qui a siégé au Sénat pendant 18 ans, s'est fermement opposé à la légalisation du mariage gai et à l'adoption d'une loi condamnant la discrimination sexuelle. Or, il a été arrêté alors qu'il abordait des hommes dans les toilettes publiques d'un aéroport.<\/p>\n\n<p>Le républicain David Dreier a passé sa carrière à bloquer l'avancement des groupes gais. Or, le<i>L.A. Weekly<\/i> a publié un long reportage affirmant qu'il a eu une longue liaison avec son chef de cabinet.<\/p>\n\n<p><b>Etc., etc. <\/b><\/p>\n\n<p>Bref, la prochaine fois que vous voyez un politicien ou une personnalité publique mépriser les homosexuels ou dénoncer avec zèle la «menace gaie», posez-vous des questions.<\/p>\n\n<p>Sous son pantalon, cet homme porte peut-être un portejarretelles.<\/p>\n\n<p>Car un homme qui est bien dans sa peau ne ressent pas le besoin d'abaisser les gens qui sont différents de lui...<\/p>\n\n<p><b> À ROME... <\/b><\/p>\n\n<p>En terminant, une petite note sur le voile. Mohammed Sayyed Tantawi est le grand Imam de la<\/p>\n\n<p>mosquée Al-Azhar, l'une des institutions les plus importantes du monde sunnite. Il est aussi l'autorité suprême musulmane d'Égypte.<\/p>\n\n<p>Voici ce qu'il a dit en décembre 2003, en plein débat sur l'interdiction du voile en France :<\/p>\n\n<p>«La question du voile, en ce qui concerne la femme musulmane, est une obligation divine. Cependant, si la femme musulmane réside ailleurs que dans un pays musulman (comme en France, par exemple), et que les responsables de ce pays décident d'adopter des lois opposées au port du voile, c'est leur droit le plus absolu...»<\/p>\n\n<p>Qu'est-ce qu'on attend, bordel?<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/09\/celui-qui-le-dit-cest-celui-qui-lest", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-11", | |
"title" : "Servez-vous !", | |
"content" : "<p>«La politique est l'art de se servir des hommes en leur faisant croire qu'on les sert.» -- Louis Dumur<\/p>\n\n<p>Je suis peut-être naïf, mais il me semble qu'avant, les fonctionnaires et les politiciens avaient un certain sens de la noblesse.<\/p>\n\n<p>Ils se considéraient comme des «serviteurs de l'État». Aujourd'hui, on a l'impression que c'est l'inverse.<\/p>\n\n<p>Les gens qui travaillent au gouvernement ne servent pas l'État : ils se servent de l'État.<\/p>\n\n<p>Ils pigent dans le Trésor public, comme si c'était un plat<\/p>\n\n<p>de bonbons.<\/p>\n\n<p><b> LA CRISE ? OÙ ÇA ? <\/b><\/p>\n\n<p>Quand ce ne sont pas des représentants de la Reine qui mènent la vie de château sur le bras de la princesse, ce sont des fonctionnaires qui se paient des voyages à Disney World ou des politiciens qui empochent de généreuses primes de départ après avoir eux-mêmes claqué la porte de leur bureau.<\/p>\n\n<p>D'un côté, on nous dit qu'il faut se serrer la ceinture parce que les temps sont durs.<\/p>\n\n<p>De l'autre, on n'hésite pas deux secondes à payer 1 000 $ pour faire changer un interrupteur ou installer une sonnette.<\/p>\n\n<p>Et après ça, on déplore le cynisme des citoyens...<\/p>\n\n<p>«Bou hou hou, les citoyens ne vont plus voter. Bou hou hou, ils sont toujours en train de nous critiquer...»<\/p>\n\n<p><b>LES AVENTURES DE FIFI BRINDACIER <\/b><\/p>\n\n<p>Les «serviteurs de l'État» me font penser à Fifi Brindacier.<\/p>\n\n<p>Vous vous souvenez ? Fifi Brindacier avait neuf ans, elle vivait seule avec un singe et un cheval, mais ne manquait jamais d'argent. Quand elle voulait acheter des bonbons, elle descendait dans la cave et revenait les poches remplies de pièces d'or, à la grande joie de ses amis.<\/p>\n\n<p>Chaque fois que je regardais Fifi Brindacier, je me demandais tout le temps : «Mais où elle prend son argent ?»<\/p>\n\n<p>Or, après quelques épisodes, j'ai enfin appris son secret : le père de Fifi Brindacier était un pirate qui lui avait laissé un coffre au trésor.<\/p>\n\n<p>Les fonctionnaires font exactement la même chose.<\/p>\n\n<p>Quand ils ont besoin de 2 000 $ pour acheter deux plantes (ils vont les chercher où, grands dieux ? Dans la forêt amazonienne ?), ils descendent dans la cave et se servent.<\/p>\n\n<p>La seule différence est qu'ils ne pigent pas dans le coffre au trésor, mais dans le coffre du Trésor.<\/p>\n\n<p>C'est-à-dire : dans nos poches.<\/p>\n\n<p><b>BAR OPEN <\/b><\/p>\n\n<p>Remarquez, les fonctionnaires et les politiciens ne sont pas seuls à agir ainsi.<\/p>\n\n<p>Tout le monde pige dans le plat de bonbons. Et à deux mains, en plus.<\/p>\n\n<p>Regardez la manière dont on utilise le système de santé.<\/p>\n\n<p>Un petit rhume ? Allez, on va à l'urgence ! De toute façon, ça ne coûte rien, aussi bien en profiter...<\/p>\n\n<p>Nous agissons tous comme si l'État était un gros «bar open». Comme si les services offerts par le gouvernement ne coûtaient rien.<\/p>\n\n<p>Or, c'est NOUS qui payons ces services ! Avec NOTRE argent !<\/p>\n\n<p>Mais on ne voit pas la couleur des factures, alors on croit que c'est gratuit.<\/p>\n\n<p><b>SUR LA PAILLE <\/b><\/p>\n\n<p>Vous connaissez l'histoire du gars qui vit dans une maison en bois et qui brûle une planche de sa maison chaque fois qu'il a froid ?<\/p>\n\n<p>Un jour, il se retrouve sur la paille. Eh bien ça, c'est nous.<\/p>\n\n<p>À force de piger dans le plat de bonbons, il ne restera plus rien.<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/11\/servez-vous", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-13", | |
"title" : "Au plus haut des cieux", | |
"content" : "<p>Si je vous demandais si le Québec est un État laïc, vous me répondriez quoi?<\/p>\n\n<p>Oui?<\/p>\n\n<p>Désolé de dégonfler votre baloune, les amis, mais ce n'est pas le cas. Oh que non!<\/p>\n\n<p><b>GLOIRE À ALLAH <\/b><\/p>\n\n<p>Voici ce qu'on peut lire sur le site de L'Académie culturelle de Laval, une école privée pour musulmans:<\/p>\n\n<p>«L'Académie culturelle de Laval est une école préscolaire et primaire offrant un programme d'enseignement privé francophone conformément aux normes du ministère de l'Éducation du Québec. Elle répond aux besoins de la communauté arabe et musulmane puisque plusieurs séances de cours d'arabe sont incluses dans le programme et que l'enseignement religieux est basé sur l'Islam.»<\/p>\n\n<p>«L'Académie puise sa ligne de conduite du Coran, de la Sounnah du Prophète et des avis de savants musulmans reconnus tels que l'imam Malik, l'imam Abou Hanifah et l'imam Ahmad. Par conséquent, elle est sur la voie suivie par des millions de musulmans à travers le monde.»<\/p>\n\n<p><b>GLOIRE À JÉSUS <\/b><\/p>\n\n<p>Voici maintenant ce qu'on peut lire sur le site de l'École Marie-Clarac:<\/p>\n\n<p>«Dirigée par les soeurs de Charité de Sainte-Marie, l'École Marie-Clarac (qui comprend une garderie pour enfants de trois et quatre ans, une école préscolaire, une école primaire et une école secondaire) s'engage à transmettre des connaissances et à cultiver les vertus qui caractérisent un chrétien épanoui.<\/p>\n\n<p>«Marie-Clarac est une école catholique qui donne l'enseignement religieux et fait place à l'animation pastorale. Nous visons à favoriser le développement de la foi chrétienne et de la vie spirituelle, et à amener le jeune à donner un sens à sa vie à travers les valeurs chrétiennes et catholiques...»<\/p>\n\n<p><b>GLOIRE À YAHVÉ <\/b><\/p>\n\n<p>Finalement, voici ce qu'on peut lire sur le site du Campus Snowdon de l'École United Talmud Torahs:<\/p>\n\n<p>«Les écoles Talmud Torahs Unies font partie des écoles juives privées et indépendantes. Elles offrent à leurs élèves un programme académique en anglais, en français et en hébreu, et en études juives. Les étudiants de nos écoles sont bien informés et apprennent à être des leaders engagés dans la société tout en mettant en valeur leur héritage juif, leurs valeurs, coutumes et traditions.<\/p>\n\n<p>«Grâce à l'excellent programme d'études juives Tal Am, nos élèves apprennent à être fiers de leur identité juive et renforcent leur amour pour Israël...»<\/p>\n\n<p><b>PENDANT CE TEMPS, AU PUBLIC... <\/b><\/p>\n\n<p>Rappelons que pendant que les écoles privées confessionnelles forment de bons petits musulmans, de bons petits catholiques ou de bons petits juifs, les écoles publiques, elles, font la promotion de l'ouverture et de la diversité et enseignent aux jeunes à mettre toutes les religions sur le même pied d'égalité.<\/p>\n\n<p>Bref, c'est un cas flagrant de «deux poids, deux mesures».<\/p>\n\n<p>Le privé forme des croyants qui prient UN SEUL Dieu. Le public forme des adeptes du multiculturalisme... Bref, quand vous avez les moyens de payer,<i>the sky is the limit! <\/i><\/p>\n\n<p><b>MÉCHANT GOUROU <\/b><\/p>\n\n<p>Un petit mot, en terminant, sur ce cher Clotaire Rapaille. Il y a quelques semaines, le journal<i>Les Affaires,<\/i> sous la plume de Martine Turenne, nous apprenait que le psychanalyste préféré du maire Labeaume avait déjà eu pour mission de trouver le «code» secret des États-Unis.<\/p>\n\n<p>Après un long travail, le prof a dévoilé sa trouvaille: «Rêve.» Comme dans «le rêve américain». Wow! On n'y aurait jamais pensé...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/13\/au-plus-haut-des-cieux", | |
"image_url" : "http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/dynamic_resize\/sws_path\/jdx-prod-images\/e57a3b5d-c69f-4885-86b7-ce7734c70b1d_ORIGINAL.jpg?quality=80&version=1&size=1936x", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-14", | |
"title" : "Parents responsables recherchés", | |
"content" : "<p>Il y a quelques jours, dans l'État du Rhode Island, les membres d'une commission scolaire ont décidé de renvoyer le directeur, les profs, les administrateurs et tout le personnel d'une école secondaire (93 personnes!) parce qu'ils n'étaient pas contents de la performance des élèves.<\/p>\n\n<p>«Tout l'monde dehors! On recommence à neuf...»<\/p>\n\n<p>Cette décision, qui a fait couler beaucoup d'encre, a été défendue par Barack Obama lui-même.<\/p>\n\n<p><b>DES BOUCS ÉMISSAIRES FACILES <\/b><\/p>\n\n<p>Dans une chronique savoureuse publiée sur le site du journal<i>Huffington Post<\/i>, le comédien Bill Maher a dit que ce ne sont pas les profs qu'on aurait dû congédier, mais les parents des enfants.<\/p>\n\n<p>«C'est trop facile de blâmer les professeurs pour l'échec de nos enfants, écrit-il. Ce sont des boucs émissaires parfaits. Mais si l'on se fie aux études, les profs ne font aucune différence. L'important, c'est l'attitude et l'implication des parents. Tu as beau envoyer ton enfant dans une école privée qui te coûte 20 000$ par année, si tu ne t'impliques pas dans son éducation et s'il n'y a aucun livre chez toi, il va couler, point.»<\/p>\n\n<p>«Quand il n'y a ni livre ni parents à la maison, qui élève les enfants ? La télévision. Nous laissons la télé transformer nos enfants en idiots finis.»<\/p>\n\n<p><b>LE COMPTOIR DES PLAINTES <\/b><\/p>\n\n<p>C'est le réflexe de l'époque. Nos enfants ratent leurs examens?<\/p>\n\n<p>C'est la faute des profs. Ils engraissent? C'est la faute de MacDo. Ils sont violents? C'est la faute de Nintendo. Ils sont vulgaires? C'est la faute des vidéoclips. Ils sont obsédés par le sexe? C'est la faute d'Internet. Toujours la faute des autres, jamais la nôtre. Nous sommes tous des victimes du système. Dans Lire, c'est la vie, un passionnant recueil de chroniques qu'il vient de publier chez Boréal, Jacques Godbout pourfend cette attitude:<\/p>\n\n<p>«Les parlements sont devenus des services d'aménagement des droits et des plaintes, écrit-il. Les diverses communautés qui forment la société sont dans une perpétuelle concurrence victimaire: les homosexuels, les handicapés, les églises, les noirs, les réfugiés, les cancéreux, les chômeurs, les syndiqués, les artistes demandent tous à l'État de leur venir en aide.»<\/p>\n\n<p>«Il s'agit moins de trouver comment vivre ensemble que de tirer profit, chacun pour soi, des richesses accumulées. Le Québec n'est plus une patrie, mais un État protecteur. Une compagnie d'assurances.»<\/p>\n\n<p><b>«AIDEZ-NOUS!»<\/b><\/p>\n\n<p>On pourrait ajouter les parents à cette longue liste de victimes.<\/p>\n\n<p>«Aidez-nous, nous sommes débordés! Ouvrez les garderies plus tôt, fermez-les plus tard, éduquez nos enfants, élevez- les, instruisez-les, aimez-les, montrez-leur les bonnes manières, donnez-leur le goût de lire, attisez leur curiosité, faites-les bouger, rendez-les plus ouverts, altruistes, compatissants, gentils, généreux, car nous, parents, n'avons ni le temps ni l'énergie...»<\/p>\n\n<p>Certains parents voudraient que leurs enfants soient comme des ordinateurs. Vous les branchez, ils sont hyperfonctionnels et, toutes les deux semaines, ils mettent automatiquement leurs logiciels à jour sans qu'on ait à lever le petit doigt.<\/p>\n\n<p>Malheureusement, ce n'est pas comme ça que ça marche...<\/p>\n\n<p><b>DRÔLE D'HÉRITAGE <\/b><\/p>\n\n<p>En terminant, je vous livre la meilleure citation que j'ai lue sur les erreurs des parents. Elle provient du psychologue américain James Dobson:<\/p>\n\n<p>«Nous nous efforçons de donner à nos enfants tout ce qui nous a manqué dans notre jeunesse et nous négligeons de leur donner ce dont nous avons bénéficié.»<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/14\/parents-responsables-recherches", | |
"image_url" : "http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/dynamic_resize\/sws_path\/jdx-prod-images\/50643017-3091-4aa2-a3cc-64af71f4fa2d_ORIGINAL.jpg?quality=80&version=1&size=1936x", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-15", | |
"title" : "Le corps du Christ", | |
"content" : "<p>Après les États-Unis, l’Autriche, les Pays-Bas et l’Irlande (où le nombre de plaintes d’abus sexuels commis par des prêtres dépasse 14 000), c’est maintenant au tour de la Suisse et de l’Allemagne d’être secoués par une série de scandales sexuels impliquant des membres du clergé catholique.<br>\n <br>\n Quoiqu’en pensent les grenouilles de bénitiers, on ne peut plus parler de cas « isolés ». Il s’agit bel et bien d’un problème de fond. <br>\n <br>\n Une épidémie de pédophilie est en train de gangrener l’Église catholique. <br>\n <br>\n « Laissez venir à moi les petits enfants », a dit Jésus. <br>\n <br>\n Certains prêtres ont pris cette phrase au pied de la lettre...<br>\n <br>\n <strong>UN SECRET DE POLICHINELLE<\/strong><br>\n <br>\n Pour le <a href=\"http:\/\/www.lefigaro.fr\/actualite-france\/2010\/03\/11\/01016-20100311ARTFIG00010-pedophilie-le-celibat-des-pretres-en-question-.php\" target=\"_blank\">cardinal Christoph Schönborn<\/a>, archevêque de Vienne, pas de doute : la règle obligeant les prêtres à faire vœu de célibat est la cause de tous les maux.<br>\n <br>\n Un point de vue que partagent plusieurs catholiques, <a href=\"http:\/\/www.lemonde.fr\/opinions\/article\/2010\/03\/04\/pour-lutter-contre-la-pedophilie-abolissons-le-celibat-des-pretres-par-hans-kung_1314399_3232.html\" target=\"_blank\">dont le théologien suisse Hans Küng<\/a>.<br>\n <br>\n « Certes, ces déviances pédophiles ne sont pas exclusivement à porter au débit du célibat, a écrit Küng dans Le Monde. Mais c’est l'expression la plus frappante de la relation crispée qu'entretient la hiérarchie catholique avec la sexualité. <br>\n <br>\n « Pierre, ainsi que les autres disciples du Christ, ont été mariés tout au long de leur apostolat, et Paul s'est porté en faux contre ceux qui soutenaient qu'\"il est bon pour l'homme de s'abstenir de la femme\".<br>\n <br>\n « L'obligation du célibat constitue la principale cause du déficit catastrophique en prêtres. Quelle est la meilleure façon d’attirer de jeunes prêtres ? L'abrogation de la règle du célibat et l'ouverture de l'ordination aux femmes. Les évêques le savent bien, mais encore faudrait-il qu'ils aient le courage de le dire à voix haute. Ils auraient pour eux la grande majorité de la population... »<br>\n <br>\n <strong>UNE VIE D’HOMME<\/strong><br>\n <br>\n Vous me direz que permettre aux prêtres de se marier et d’avoir une vie sexuelle <a href=\"http:\/\/www.lemonde.fr\/opinions\/article\/2010\/03\/13\/distinguer-celibat-et-pedophilie-par-stephane-joulain_1318666_3232.html\" target=\"_blank\">n’est pas un remède-miracle contre la pédophilie<\/a>. Après tout, plusieurs pédophiles ont des épouses...<br>\n <br>\n Effectivement. Reste que comme l’affirmait <a href=\"http:\/\/www.lemonde.fr\/europe\/article\/2010\/03\/13\/anachronisme_1318614_3214.html\" target=\"_blank\">un éditorial du Monde<\/a>, on n'a jamais relevé de phénomène de pareille ampleur dans des religions où les pasteurs sont mariés. <br>\n <br>\n Et puis, entre vous et moi, pourquoi un prêtre ne pourrait-il pas avoir une vie sexuelle ? Pourquoi l’amour terrestre entrerait-il en contradiction avec l’amour céleste ?<br>\n <br>\n Selon moi, c’est le contraire : la seule façon de comprendre vraiment les hommes (donc, de pouvoir leur venir en aide) est de partager entièrement leurs peines et leurs joies, bref, de mener une vie d’homme, et non une vie d’ange. <br>\n <br>\n Comme disait le poète latin Térence : « Je suis un homme, et rien de ce qui est humain ne m’est étranger. »<br>\n <br>\n <strong>UNE OBSESSION MORBIDE<\/strong><br>\n <br>\n Qu’est-ce qu’un prêtre peut comprendre à l’amour s’il n’aime pas charnellement ? Qu’est-ce qu’il peut comprendre au mariage s’il n’est pas marié ? <br>\n <br>\n Pas étonnant que les églises se vident. Pourquoi irais-je me confesser à un homme qui passe sa vie à nier son humanité, à nier son désir ? Qu’est-ce que cet homme peut m’apprendre ? Comment peut-il comprendre ce que je vis ? <br>\n <br>\n Sa connaissance de l’expérience humaine n’est que théorique. <br>\n <br>\n Tout le monde sait que la meilleure façon de développer une obsession morbide pour le sexe est d’inhiber ses pulsions...<br>\n <br>\n C’est ce que veut le Vatican ? Un clergé vieillissant peuplé de prêtres névrosés et angoissés, croulant sous le remords ?<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/15\/le-corps-du-christ", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-16", | |
"title" : "Que les vrais racistes se lèvent", | |
"content" : "<p>Ainsi, selon certains éditorialistes et chroniqueurs canadiens anglais, toujours prompts à dénoncer l’intolérance entre deux insultes anti-francophones, les Québécois seraient racistes car ils n’acceptent pas le niqab.<br>\n <br>\n Pour montrer au reste du monde que nous ne sommes pas des adeptes du KKK, il faudrait roucouler comme des pigeons et nous pâmer de joie chaque fois que nous croisons une femme qui porte un drapeau islamiste sur la tête. <br>\n <br>\n <strong>MALADIE MENTALE<\/strong><br>\n <br>\n Ce qui m’énerve, dans cette analyse hautaine et condescendante, est que les grands humanistes qui habitent The Rest of Canada laissent croire que l’allergie au niqab est une maladie mentale qui ne touche que les Québécois de souche.<br>\n <br>\n Or, c’est faux. Plus faux que ça, tu fais comme la très subtile CBC, et tu nommes Don Cherry « Great Canadian ».<br>\n <br>\n Chaque semaine, je reçois des messages venant de Néo-Québécois qui pourfendent les accommodements. <br>\n <br>\n Si les génies du National Post et du Globe and Mail sortaient de leur bureau et venaient passer quelques jours au Québec, ils se rendraient compte qu’il n’y a pas que des Tremblay et des Bouchard qui détestent l’extrémisme religieux.<br>\n <br>\n Il y a aussi des NGuyen, des Diaz et des Benhabib. <br>\n <br>\n Sans oublier Fatima Houda-Pépin, sans qui les Ontariens seraient actuellement aux prises avec la charia. <br>\n <br>\n <strong>L’OISEAU FAIT SON NID<\/strong><br>\n <br>\n Tenez, voici <a href=\"http:\/\/martineau.blogue.canoe.ca\/2010\/03\/12\/lettre_d_un_lecteur\" target=\"_blank\">un courriel que j’ai reçu l’autre jour de la part d’un lecteur<\/a> nommé Ali Mouallem (qui, je le présume, n’est pas né dans une cabane à sucre au Saguenay). <br>\n <br>\n Si l’auteur de cette lettre s’appelait Jean-Claude Biron, nos intellos de Toronto (de même que leurs collabos du Québec, les Taylor, Weinstock et compagnie) crieraient au scandale et dessineraient des croix gammées sur le fleurdelisé.<br>\n <br>\n Mais voilà, il s’appelle Ali Mouallem. <br>\n <br>\n Oui, oui, un arabe ! Qui pense comme nous ! Ça vous en bouche un coin, non ?<br>\n <br>\n J’imagine qu’ils vont dire qu’il a été contaminé à force de nous côtoyer...<br>\n <br>\n <strong>REGARDEZ-VOUS<\/strong><br>\n <br>\n Chaque fois que j’entends un English Canadian brailler sur le terrible sort que les méchants Québécois font vivre à leurs pauvres minorités, je pense aux francophones hors Québec qui sont traités comme de la sous-merde par nos fanas du multiculturalisme. <br>\n <br>\n Et je me dis qu’ils n’ont aucune leçon à nous donner.<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/16\/que-les-vrais-racistes-se-levent", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-17", | |
"title" : "Mieux vaut tard que jamais", | |
"content" : "<p>Hier, une centaine d'intellectuels québécois ont pris position contre la laïcité ouverte par le biais d'un manifeste publié dans<i>Le Devoir<\/i>.<\/p>\n\n<p>Si j'applaudis l'initiative à deux mains, j'ai envie de dire:<\/p>\n\n<p>\"Enfin! Où étiez-vous tout ce temps, chers universitaires? Ça fait longtemps que monsieur et madame Tout-le-monde (qui pourfendent ce concept depuis des mois) vous attendaient...<\/p>\n\n<p>Pourquoi ça vous a pris tant de temps pour sortir de votre trou?\"<\/p>\n\n<p><b>L'ÉLITE AUSSI EST CONTRE <\/b><\/p>\n\n<p>La publication de ce manifeste fera taire ceux qui croient qu'il n'y a que le «petit peuple» pour condamner le multiculturalisme.<\/p>\n\n<p>Car pour plusieurs adeptes de cette religion, notre relation à ce concept varie en fonction de la place qu'on occupe dans l'échelle sociale.<\/p>\n\n<p>Plus vous vous éloignez du «petit monde», plus vous vous rapprochez de l'élite, et plus vous courez la chance de tomber sur des gens qui aiment, comprennent et défendent le multiculturalisme.<\/p>\n\n<p>C'est faux.<\/p>\n\n<p>Faux comme les lèvres d'Emmanuelle Béart et les seins de Pamela Anderson.<\/p>\n\n<p><b>COMMENT RÉUSSIR SON IMMIGRATION <\/b><\/p>\n\n<p>Voici ce que Jacques Godbout écrivait dans le magazine<i>L'Actualité<\/i> en octobre 1991 (tiré de son livre <i>Lire, c'est la vie<\/i>):<\/p>\n\n<p>\"Le but que vous poursuivez, en tant qu'immigré, c'est de vous faire accepter. Votre objectif est de passer inaperçu, comme nous tous.<\/p>\n\n<p>\"Ce n'est donc pas en brandissant vos différences, vos racines, vos couleurs ou vos mythes d'un retour au pays d'origine que vous réussirez une intégration harmonieuse.<\/p>\n\n<p>«Vos enfants, à l'école publique, vivent justement le début d'une intégration qu'il ne faut pas rater. Mais vous devez désirer devenir Québécois à part entière si vous voulez réussir votre immigration.»<\/p>\n\n<p>À ce que je sache, Godbout fait partie de l'élite intellectuelle.<\/p>\n\n<p>Pourtant, ça ne l'empêche pas de refuser de s'agenouiller aux côtés des tenants de la laïcité ouverte et du multiculturalisme à tous crins.<\/p>\n\n<p>Il a passé trop de temps à lutter contre le clergé pour permettre aux autres religions d'entrer par la porte d'en arrière...<\/p>\n\n<p><b>LE CONGRÈS JUIF EN REMET <\/b><\/p>\n\n<p>S'il n'y avait que le ROC pour nous traiter de racistes, ça serait une chose. C'est désagréable, mais, bon, ce n'est guère surprenant.<\/p>\n\n<p>Mais non, il y a aussi le Congrès juif qui saute dansla bataille, en accusant le PQ d'être intolérant.<\/p>\n\n<p>Et tout ça pourquoi? Parce que le parti de Pauline Marois est contre le fait que l'État subventionne des écoles confessionnelles!<\/p>\n\n<p>Paraît que c'est antisémite. N'importe quoi...<\/p>\n\n<p>Le Congrès juif voudrait nous faire croire qu'il parle au nom de TOUS les Juifs.<\/p>\n\n<p>Ridicule. Pour chaque Juif qui s'accroche à sa religion, on peut trouver un Juif laïc qui se balance totalement des rabbins et de la Torah.<\/p>\n\n<p>Woody Allen, les boys, ça vous dit quelque chose? Philip Roth, Jerry Seinfeld?<\/p>\n\n<p><b>SE REFAIRE UNE VIRGINITÉ <\/b><\/p>\n\n<p>Parlant d'interculturalisme...<\/p>\n\n<p>Ce soir à 20 heures à Télé-Québec, dans le cadre de l'émission<i>Les Francs-Tireurs<\/i>, le réalisateur Stéphane Thibault et moi présentons un reportage sur la reconstruction d'hymen.<\/p>\n\n<p>Croyez-le ou non, mais à l'heure où vous lisez ces lignes, à Montréal, des chirurgiens recousent l'hymen de musulmanes qui ont perdu leur virginité, pour ne pas qu'elles soient mises au ban de leur communauté.<\/p>\n\n<p>Est-ce raciste de s'offusquer d'une telle situation et de dire que ça n'a AUCUN sens?<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/17\/mieux-vaut-tard-que-jamais", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-18", | |
"title" : "Relooke ton look", | |
"content" : "<p>Avant-hier, j’étais en train d’écrire à mon ordi quand des images diffusées sur ma télé ont attiré mon attention.<br>\n <br>\n Un gros gars arborant une coupe Mohawk parlait à la caméra, entouré de ses goons.<br>\n <br>\n « Tiens, me suis-je dit, la SQ a arrêté des Hell’s ! »<br>\n <br>\n Eh non.<br>\n <br>\n C’était Rambo Gauthier, représentant du local 791 du Syndicat des opérateurs de machinerie lourde, FTQ-Construction, qui répondait aux questions des journalistes.<br>\n <br>\n <strong>LES VÊTEMENTS PARLENT<\/strong><br>\n <br>\n Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi, si on m’accusait d’être un fier-à-bras qui fait de l’intimidation sur des chantiers de construction, me semble que je ferais attention aux signaux que j’envoie quand je me présente devant les caméras. <br>\n <br>\n Je ne me pointerais pas avec mon entourage, et j’éviterais de m’habiller comme Mom Boucher. <br>\n <br>\n Et si jamais mes compagnons d’armes voulaient à tout prix s’asseoir derrière moi pour manifester leur soutien et m’apporter un peu de réconfort en me flattant le dos et en me tapotant la cuisse, je leur dirais d’enlever leur casquette, de décroiser les bras, d’amorcer un semblant de début de sourire (vous savez, quand la bouche se met en forme de demi-lune vers le haut ?) et de ne pas trop montrer leurs tatouages.<br>\n <br>\n Relations publiques 101<br>\n <br>\n « Le vêtement est un langage, disent les spécialistes. On choisit les vêtements que l’on porte en fonction du message que l’on veut transmettre. »<br>\n <br>\n Je ne sais pas si c’est volontaire, mais hier, les vêtements que Rambo Gauthier et ses goons portaient disaient :<br>\n <br>\n « Tasse-toé, l’gros, sinon on va t’en crisser une dans face ! »<br>\n <br>\n Pas génial quand tu veux prouver aux gens que tu n’es pas violent.<br>\n <br>\n <strong>LES BRUTES ANTI-BRUTALITÉ<\/strong><br>\n <br>\n Idem pour les manifestant contre la brutalité policière.<br>\n <br>\n Vous croyez que c’est une bonne idée de vous pointer à une manifestation anti-violence avec des briques, des cagoules et des barres de fer ?<br>\n <br>\n Hmmmmmmmmm, pas sûr....<br>\n <br>\n Je ne suis pas un expert en images, mais il me semble que ça envoie le message inverse que celui vous voulez communiquer.<br>\n <br>\n C’est comme se pointer à une manif pour les droits des animaux avec un vison. Ou organiser un méchoui pour financer une association végétarienne. <br>\n <br>\n Vous voyez ce que je veux dire ?<br>\n <br>\n Et puis, qu’un doctorant en philosophie prenne la plume pour m’expliquer, mais c’est quoi, l’idée derrière la cagoule ? Vous aviez froid ? Vous vouliez apporter votre soutien à Naema ?<br>\n <br>\n <strong>À VISAGE DÉCOUVERT<\/strong><br>\n <br>\n Vous allez trouver ça drôle, chers amis altermondialistes, mais dans la population civile (vous savez, les nonos qui travaillent de 9 à 5 et qui paient des impôts pour que vous puissiez discuter des meilleures façons de faire tomber le capitalisme à l’UQAM), porter une cagoule, c’est dire haut et fort qu’on s’apprête à poser un geste illégal et qu’on ne veut pas se faire identifier.<br>\n <br>\n Oui, je sais, c’est niaiseux, mais que voulez-vous, c’est comme ça que le vrai monde pense. <br>\n <br>\n Ils n’ont pas encore lu les grands exégètes de la pensée anarchiste. <br>\n <br>\n Ça ne vous tenterait pas d’essayer un autre costume, l’an prochain ? <br>\n <br>\n Je ne sais pas, moi, vous pourriez vous déguiser en représentant syndical d’opérateurs de machinerie lourde.<br>\n <br>\n Ça ne coûte pas cher : un t-shirt noir, des tatouages qui partent au lavage et un air de beu. <br>\n <br>\n Vous allez voir, l’effet est garanti. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/18\/relooke-ton-look", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-20", | |
"title" : "Santé: la solution du Parc Safari", | |
"content" : "<p>Le grand cinéaste Milos Forman (<i>Vol au-dessus d'un nid de coucou<\/i>) avait une jolie formule pour parler du régime communiste, qu'il a connu en Tchécoslovaquie, et du régime capitaliste, qu'il a découvert quand il s'est installé à Hollywood.<\/p>\n\n<p>Il disait que le communisme était un zoo, et le capitalisme, une jungle.<\/p>\n\n<p><b>AVEC OU SANS CAGE <\/b><\/p>\n\n<p>Dans le zoo, tes besoins primaires sont pris en charge par l'État, mais tu n'as aucune liberté.<\/p>\n\n<p>Et dans la jungle, tu es complètement libre, mais tu dois te débrouiller toi-même pour manger, t'habiller et te trouver un logement.<\/p>\n\n<p>Si tu es faible, le zoo est parfait pour toi, car tu n'as pas à te battre pour survivre. Les geôliers viennent t'apporter de la nourriture trois fois par jour, on te protège des prédateurs qui pourraient te blesser, etc.<\/p>\n\n<p>Mais si tu es fort, la jungle est ton habitat naturel, car tu es libre de faire ce que tu veux. Tu veux manger six fois par jour? Pas de problème, c'est toi qui décides, il n'y a aucune limite à ce que tu peux accomplir.<\/p>\n\n<p>Mais si jamais tu te blesses ou tu tombes malade, ne va pas pleurer sur l'épaule de qui que ce soit, c'est TON problème.<\/p>\n\n<p><b>LE ZOO QUÉBÉCOIS<\/b><\/p>\n\n<p>On pourrait reprendre ces termes pour parler du système de santé.<\/p>\n\n<p>Présentement, le système de santé américain (qui n'offre pas de couverture universelle par l'État) est une jungle. Les forts s'en sortent, les faibles boivent la tasse.<\/p>\n\n<p>Alors que le système de santé québécois est un zoo. Le gouvernement dirige tout. Hors de l'État, point de salut.<\/p>\n\n<p>Pour protéger la population, on a mis des barreaux partout. Le hic, c'est que ces barreaux (qui imposent toutes sortes de limites aux praticiens) étouffent ceux qui rêvent de liberté.<\/p>\n\n<p>Chaque système a ses forces et ses faiblesses.<\/p>\n\n<p>Certains sont heureux de vivre dans un zoo, d'autres s'y sentent au contraire à l'étroit...<\/p>\n\n<p><b>LIBERTÉ SURVEILLÉE <\/b><\/p>\n\n<p>Pourquoi pas un système situé entre les deux?<\/p>\n\n<p>Un zoo qui permet une plus grande liberté. Une jungle qui offre une meilleure protection. Pour les animaux, ça existe. C'est la formule du Parc safari.<\/p>\n\n<p>Les bêtes sont en liberté surveillée. Elles sont libres de faire ce qu'elles veulent, à condition qu'elles respectent certaines limites.<\/p>\n\n<p>C'est une jungle, mais encadrée. Policée.<\/p>\n\n<p>Le Parc safari permet à ses locataires de se dégourdir les pattes et de profiter d'une certaine liberté, sans tomber dans le free-for-all.<\/p>\n\n<p><b>35 HEURES MINIMUM <\/b><\/p>\n\n<p>On pourrait faire ça avec notre système de santé. Prenez la solution que propose l'Institut économique de<\/p>\n\n<p>Montréal pour régler le dossier des médecins spécialistes. On n'a pas les moyens d'offrir les hausses salariales que<\/p>\n\n<p>le Dr Barrette et ses amis exigent? O.K., on va leur permettre d'exercer dans le privé, à la condition qu'ils fassent 35 heures par semaine minimum dans le secteur public.<\/p>\n\n<p>On n'ouvre pas les vannes, on n'abat pas les murs qui séparent les secteurs public et privé, on ne transforme pas le zoo en jungle: on construit un Parc safari.<\/p>\n\n<p>Tu as fait tes 35 heures dans le public? Parfait, on te permet de travailler quelques heures dans le privé, le soir ou le week-end. Il me semble que ce n'est pas irréaliste, non?<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/20\/sante-la-solution-du-parc-safari", | |
"image_url" : "http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/dynamic_resize\/sws_path\/jdx-prod-images\/1ae0b5ff-98eb-4496-9161-bf7ebc945323_ORIGINAL.jpg?quality=80&version=1&size=1936x", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-21", | |
"title" : "La guerre ordinaire", | |
"content" : "<p>C’est cette semaine qu’a commencé<a href=\"http:\/\/www.hbocanada.com\/thepacific\/\" target=\"_blank\">The Pacific<\/a>, la nouvelle mini-série de Tom Hanks et Steven Spielberg sur la Deuxième guerre mondiale.<br>\n <br>\n Autant Band of Brothers, sur la campagne européenne, m’avait bouleversé, autant le premier épisode de cette reconstitution de la guerre du Pacifique m’a laissé sur ma faim. <br>\n <br>\n On dirait une Minute du patrimoine.<br>\n <br>\n <strong>PAS DES HÉROS<\/strong><br>\n <br>\n Si, comme moi, vous êtes fasciné par cette période de l’Histoire, tout en étant allergique au cliché du « soldat laconique qui verse une larme en regardant le drapeau de son pays claquer au vent », je vous conseille de lire <a href=\"http:\/\/www.edvlb.com\/ficheProduit.aspx?codeprod=351703\" target=\"_blank\">Ils ont écrit la guerre<\/a>, de Sébastien Vincent, publié chez Vlb éditeur.<br>\n <br>\n Enseignant à la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (pourquoi n’aie-je jamais eu un prof comme ça ?), ce jeune homme nous offre des extraits de lettres, carnets et journaux intimes écrits par des combattants canadiens-français lors de la Deuxième guerre.<br>\n <br>\n Le résultat est passionnant. <br>\n <br>\n On se rend compte que ces soldats n’étaient pas des héros à la Private Ryan : juste des gars ordinaires qui essayaient de survivre.<br>\n <br>\n <strong>L’ENFER<\/strong><br>\n <br>\n « Nous étions en août 1944 et nous n’avions pas pris de bain depuis le début de juillet, raconte un lieutenant. Les poux, la gale s’étaient installés malgré nos habits de combat enduits de désinfectant. Nous avions des ampoules aux pieds, nos ongles d’orteils, pourris dans des chaussons qui tombaient en lambeaux, puaient la charogne. On avait l’air de condamnés à mort... »<br>\n <br>\n « Le système nerveux de certains de nos hommes n’étant pas assez solides pour résister, la peur les avait rendu fous, écrit le caporal Côté. L’un pleurait comme un enfant et de gros sanglots secouaient son corps de la tête aux pieds. L’autre, étouffé par des convulsions nerveuses, se roulait par terre. Le spectacle était pitoyable. Il ne nous restait qu’à fumer et à prier... »<br>\n <br>\n « La rotule d’un de mes genoux tremblait sans arrêt, même quand je l’empoignais solidement, avoue le Sergent Juteau. Il n’y avait pas d’erreur, j’avais peur. Une peur viscérale, qui me rivait les fesses pour m’empêcher de tout lâcher. J’avais beau me raisonner, j’avais peur. Je tremblais, et ce n’était pas de froid. »<br>\n <br>\n On est loin de John Wayne !<br>\n <br>\n <strong>LA CHAIR DE POULE<\/strong><br>\n <br>\n J’ai lu beaucoup d’ouvrages sur la Deuxième guerre (Cornelius Ryan, Stephen Ambrose, John Lukacs), et je peux vous dire que cet essai fait partie des grands livres du genre. <br>\n <br>\n On a l’impression d’être à côté des soldats, de sentir leur haleine, d’entendre leur voir trembler lorsqu’ils dénoncent avec colère l’incompétence de leurs supérieurs, « avec leurs pantalons bien pressés, la figure violacée par l’abus de cognac, qui nous regardaient de haut et nous trouvaient bien malodorants pour leurs narines sensibles ».<br>\n <br>\n « Mon capitaine a la chair de poule continuellement, écrit un soldat. Pauvre diable ! Dans les moments dangereux, on ne le voit plus. Ça me dégoûte, tous les gars sont dégoûtés. On ne peut pas compter sur nos officiers, ils sont inutiles... »<br>\n <br>\n <strong>RENDRE LE PASSÉ VIVANT<\/strong><br>\n <br>\n Je ne peux vous dire à quel point j’ai adoré ce livre. S’il était américain, Sébastien Vincent ferait le tour des émissions de télé et son livre serait un best-seller. <br>\n <br>\n Malheureusement, il est né dans une province qui doit écrire « Je me souviens » sur ses plaques d’immatriculation pour se rappeler de ne pas oublier...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/21\/la-guerre-ordinaire", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-22", | |
"title" : "Laissez Claude Barzotti tranquille!", | |
"content" : "<p>Ce qui est inquiétant, avec Internet, c'est que toutes les rumeurs, même les plus folles et les plus saugrenues, finissent par prendre l'apparence de la vérité.<\/p>\n\n<p>Elles circulent dans tellement de courriels qu'on finit par se dire: «Il y a sûrement un peu de vrai là-dedans.»<\/p>\n\n<p><b>La France aux Français!<\/b><\/p>\n\n<p>Prenez le courriel qui circule sur le chanteur Claude Barzotti.<\/p>\n\n<p>Vous ne l'avez pas reçu? Vous êtes probablement le seul.<\/p>\n\n<p>Selon ce courriel, le chanteur de charme a enregistré une chanson d'extrême droite intitulée La France est aux Français.<\/p>\n\n<p>En voici les paroles:<\/p>\n\n<p>«Vous êtes toujours là \/ À roder comme des rats \/ Toujours à trafiquer \/ À rien faire à traîner.<\/p>\n\n<p>«Retournez donc chez vous \/ Vous foutez la pagaille \/ Il n'y a plus de travail \/ Barrez-vous, cassez-vous \/ On a déjà donné \/ Du balai, du balai \/ La France est aux Français.<\/p>\n\n<p>«Maintenant ça suffit \/ Maintenant y'en a marre \/ Vous engrossez nos filles \/ Et faites des bâtards \/ Il n'y a plus de Français \/ Et on est plus chez nous \/ Ça commence à bien faire \/ Là vous nous pompez l'air.<\/p>\n\n<p>«Ah, si on avait su \/ On est toujours trop bon \/ C'est fini, moi, je donne plus \/ Barrez-vous, petits cons!»<\/p>\n\n<p><b>Les nouveaux nomades<\/b><\/p>\n\n<p>J'ai dû recevoir les paroles de cette chanson 50 fois par courriel.<\/p>\n\n<p>Chaque fois, la personne qui me l'expédie écrit: «Claude Barzotti a osé!»<\/p>\n\n<p>Effectivement, Barzotti a vraiment écrit cet hymne raciste. Sauf que c'était dans le cadre d'une comédie musicale intitulée Les nouveaux nomades, dans laquelle Barzotti incarnait un politicien d'extrême droite qui luttait contre l'immigration.<\/p>\n\n<p>Ce n'est pas ce qu'il pense, c'est ce que son personnage pense!<\/p>\n\n<p>Malheureusement, avec le temps, le souvenir de cette comédie musicale s'est estompé. Il ne reste plus que cette chanson, que tout le monde cite hors contexte.<\/p>\n\n<p>Barzotti regrette sûrement le jour où il l'a écrite. À cause d'Internet, il passe maintenant pour un militant anti-immigration, lui qui, dans son grand succès Le Rital, chantait :<\/p>\n\n<p>«À l'école, quand j'étais petit \/ Je n'avais pas beaucoup d'amis \/ J'aurais voulu m'appeler Dupont \/ Avoir les yeux un peu plus clair \/ Je rêvais d'être un enfant blond \/ J'en voulais un peu à mon père.<\/p>\n\n<p>«C'est vrai je suis un étranger \/ On me l'a assez répété...»<\/p>\n\n<p><b>Le code Chastenay<\/b><\/p>\n\n<p>Ce qui me désole le plus, dans cette histoire, ce n'est pas que des gens prennent la chanson de Barzotti au premier degré. C'est que certains en applaudissent les paroles !<\/p>\n\n<p>Ils croient vraiment que les immigrants sont des «racailles qui volent nos jobs»!<\/p>\n\n<p>À ces internautes qui mélangent tout (accommodements, immigration, extrémisme religieux, etc.), je n'ai qu'un conseil à donner : regardez Le code Chastenay à Télé-Québec, le mardi à 19 h.<\/p>\n\n<p>Cette émission animée par l'astrophysicien Pierre Chastenay donne la parole aux scientifiques québécois.<\/p>\n\n<p>Vous verrez : plusieurs d'entre eux sont d'origine étrangère.<\/p>\n\n<p><b>Créateurs de jobs<\/b><\/p>\n\n<p>Grâce à ces immigrants hyperéduqués, le Québec fait bonne figure dans le domaine de la recherche scientifique.<\/p>\n\n<p>Ces gens-là ne volent pas des jobs. Ils en créent ! Il y a tellement de «cerveaux» qui menacent de quitter le<\/p>\n\n<p>Québec qu'il faut applaudir ceux qui ont décidé de s'établir ici!<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/22\/laissez-claude-barzotti-tranquille", | |
"image_url" : "http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/dynamic_resize\/sws_path\/jdx-prod-images\/ff7650e8-a7c3-4fe4-9366-dcc4d8665808_ORIGINAL.jpg?quality=80&version=1&size=1936x", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-23", | |
"title" : "Le génie québécois", | |
"content" : "<p>Il y a des gens qui disent que le Québec manque d'ambition, des gens qui s'ennuient du bon vieux temps de Manic-2, avec son réservoir géant, sa structure bétonnée de 400 tonnes et ses turbines colossales.<\/p>\n\n<p>«Ça, c'était un projet porteur, disent-ils. Dans ce temps-là, le Québec n'avait pas peur de voir les choses en grand!»<\/p>\n\n<p>Effectivement, c'était la belle époque. Tout était à construire, tout était à faire.<\/p>\n\n<p>Mais aujourd'hui encore, nous élevons des structures gigantesques, démesurées, pharaoniques.<\/p>\n\n<p>La seule différence est qu'on ne peut pas les voir ni les visiter. Elles n'existent que sur papier.<\/p>\n\n<p><b>Des projets colossaux<\/b><\/p>\n\n<p>Prenez l'organigramme du Ministère de la Santé et des services sociaux.<\/p>\n\n<p>La semaine dernière, dans sa chronique, Pierre Duhamel disait que le MSSS compte sept fois plus d'employés que le Mouvement Desjardins, qui est pourtant le premier employeur privé du Québec. Il y a 1,4 fois plus d'employés dans ce ministère que dans toute la fonction publique fédérale, et son budget annuel est de 27 milliards de dollars.<\/p>\n\n<p>(Juste comme point de comparaison, les revenus totaux de Bombardier sont de 21 milliards.)<\/p>\n\n<p>C'est pas colossal, ça? C'est pas titanesque?<\/p>\n\n<p>Si le MSSS était un bâtiment, il ferait passer les grandes pyramides d'Égypte pour des cabanes à moineaux.<\/p>\n\n<p>On pourrait entreposer l'Empire State Building dans ses toilettes!<\/p>\n\n<p><b>Des structures stupéfiantes<\/b><\/p>\n\n<p>Dire que pendant ce temps-là, les cheiks de Dubaï s'énervent le poil des jambes avec leur tour de 160 étages...<\/p>\n\n<p>Tu veux voir des grosses structures, Mohamed? Va sur Internet et regarde l'organigramme de l'État québécois. Tu vas avoir le vertige de ta vie...<\/p>\n\n<p>Pour paraphraser Napoléon: «Du haut du bureau du premier ministre, une dette de 217 milliards de dollars vous contemple...»<\/p>\n\n<p>Ce n'est pas vrai que le Québec manque d'ambition. Dans le domaine de la construction d'organigrammes, nous sommes les meilleurs au monde.<\/p>\n\n<p>Nos structures étatiques stupéfient le monde entier. Promenez-vous à travers le monde et parlez aux fonctionnaires que vous croisez, vous verrez: personne ne sait comment nos ministères tiennent debout.<\/p>\n\n<p>Ça défie toute logique!<\/p>\n\n<p><b>Oui, le Québec sait faire!<\/b><\/p>\n\n<p>Tiens, j'ai une idée: pour stimuler la fierté de nos jeunes, et leur montrer que le Québec sait faire, on devrait organiser une exposition ambulante des plus beaux organigrammes de l'État québécois. Imaginez l'impact!<\/p>\n\n<p>Les enfants seraient littéralement bouche bée. Toutes ces cases, toutes ces lignes, toutes ces structures qui se chevauchent, se surimposent et se dédoublent!<\/p>\n\n<p>Tous ces bureaux qui ne servent à rien, ces ordis qui ne sont jamais ouverts, ces chambres d'hôpital vides, ces comités bidon, ces rapports tablettés, ces hauts fonctionnaires qui passent leur temps à compiler des factures et à gérer des comptes de dépenses!<\/p>\n\n<p>C'est bien simple, juste à y penser, j'ai les yeux pleins d'eau...<\/p>\n\n<p><b>À l'envers<\/b><\/p>\n\n<p>Ce qui fait le génie de l'État québécois est qu'habituellement, les structures sont en forme de triangle.<\/p>\n\n<p>La base en bas, le sommet en haut.<\/p>\n\n<p>Or, au Québec, nos organigrammes sont construits à l'envers! Plus tu grimpes dans la structure, plus il y a d'employés, et plus ils ont des moyens!<\/p>\n\n<p>AUCUN autre pays ne fonctionne comme ça. Nous sommes les seuls au monde à adopter ce modèle.<\/p>\n\n<p>«Nous sommes quelque chose comme un grand peuple», disait Ti-Poil.<\/p>\n\n<p>You Bet!<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/23\/le-genie-quebecois", | |
"image_url" : "http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/dynamic_resize\/sws_path\/jdx-prod-images\/6562783d-de5c-46a4-b7a7-f74b0b568599_ORIGINAL.jpg?quality=80&version=1&size=1936x", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-24", | |
"title" : "Les gros bras de l'UPA", | |
"content" : "<p>Chaque fois qu’on entend parler d’intimidation syndicale, on pense toujours au monde la construction.<br>\n <br>\n Dans l’imaginaire collectif, ça va ensemble, comme le quartier chinois et les Chinois.<br>\n <br>\n Mais si l’on en croit certains producteurs agricoles, le harcèlement syndical ne se pratique pas seulement sur les chantiers de construction des grandes villes. <br>\n <br>\n Il empoisonne également l’air frais des campagnes. <br>\n <br>\n <strong>BRIS DE CONFIANCE<\/strong><br>\n <br>\n Selon Benoît Girouard, <a href=\"http:\/\/www.unionpaysanne.com\/\" target=\"_blank\">président de l’Union paysanne<\/a>, un syndicat agricole citoyen qui dénonce depuis des années le <a href=\"http:\/\/unionpaysanne.com\/images\/stories\/Doc\/fiches\/monopole_syndical.pdf\" target=\"_blank\">monopole de l’UPA<\/a>, un artisan-fromager qui s’apprêtait à sortir un fromage appelé Le Brie du Monopole (histoire de faire connaître avec humour le combat que mène l’Union paysanne pour la liberté d’association) aurait subi des pressions de la part de Marcel Groleau, le président de la Fédération des producteurs de lait du Québec, un organisme associé à l’UPA. <br>\n <br>\n Monsieur Groleau se serait rendu en personne chez le fromager avec l’intention de le « dissuader » de sortir son fromage. <br>\n <br>\n <strong>CONSEIL D’AMI<\/strong><br>\n <br>\n Avant-hier, j’ai reçu monsieur Groleau à mon émission à LCN (Franchement Martineau). <br>\n <br>\n Le président de la Fédération des producteurs de lait m’a dit que contrairement à ce qu’affirme monsieur Girouard, il n’a jamais intimidé ou fait des pressions auprès du fromager.<br>\n <br>\n Il a juste, « en toute amitié », demandé au fromager pourquoi il avait accepté de sortir un fromage portant ce nom, alors que « ses affaires allaient si bien ». <br>\n <br>\n « Je voulais le sensibiliser au fait qu’il a des voisins, que ceux-ci n’apprécieraient peut-être pas qu’il sorte un fromage portant ce nom, et que ça me faisait de la peine de voir un ami producteur qui jouit d’une si bonne réputation se retrouver soudainement en pleine controverse... » <br>\n <br>\n <strong>UNE MENACE ? JAMAIS !<\/strong><br>\n <br>\n Il y a deux façons de menacer un agriculteur.<br>\n <br>\n 1) Tu te pointes chez lui, et tu lui dit : « Si tu vas de l’avant avec ton projet, je vais te le faire payer cher en ta... ! » <br>\n <br>\n 2) Tu te pointes chez lui, et tu lui dis que ça te ferait énormément de peine de voir un ami que tu respectes et admires se retrouver dans une position difficile parce qu’il a pris une mauvaise décision. <br>\n <br>\n Monsieur Groleau a choisi la deuxième.<br>\n <br>\n Est-ce une menace, techniquement parlant ?<br>\n <br>\n À vous de décider. <br>\n <br>\n Mais disons que ça y ressemble étrangement. <br>\n <br>\n C’est comme la différence entre : « Si tu continues, je vais te foutre mon poing sur la gueule » et « Mon bon ami que j’aime tant, de grâce, fais attention où tu mets les pieds quand tu marches car tu risques de trébucher et de tomber la face la première sur mon genou, ce qui serait grandement déplaisant, avouons-le... »<br>\n <br>\n <strong>LA POINTE DE L’ICEBERG<\/strong><br>\n <br>\n Selon Benoît Girouard, ce qui se passe actuellement dans le milieu de l’agriculture ressemble étrangement à ce qui se passe dans le milieu de la construction.<br>\n <br>\n C’est la même bouse, le même purin. <br>\n <br>\n La même campagne d’intimidation, les mêmes jeux de pouvoir, le même harcèlement envers ceux qui osent vouloir se libérer de l’emprise du syndicat. <br>\n « Chaque semaine, des syndicats affiliés à l’UPA poursuivent des agriculteurs, affirme le président de l’Union paysanne. Ce qui s’est passé avec ce fromager n’est que la pointe de l’iceberg. »<br>\n <br>\n Mais il n’y a AUCUN problème avec le monde syndical, noooooon...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/24\/les-gros-bras-de-lupa", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-25", | |
"title" : "Se plaindre le ventre plein", | |
"content" : "<p>Finalement, le CRTC a tranché. L'organisme fédéral a décidé d'exclure CBC et Radio-Canada du processus de négociations des redevances.<\/p>\n\n<p>En guise de réponse, les patrons de Radio-Canada nous ont présenté un beau récital de violon.<\/p>\n\n<p>«C'est un jour sombre», a lancé l'un des bonzes de la SRC.<\/p>\n\n<p>«Je suis déçu, renversé et furieux, a tonné Hubert Lacroix, le PDG de Radio-Canada. On s'adresse aux problèmes des diffuseurs privés et on oublie Radio-Canada et CBC.»<\/p>\n\n<p><b>Un détail important<\/b><\/p>\n\n<p>À entendre les défenseurs de Radio-Canada, la décision du CRTC est injuste et crée un déséquilibre entre Radio-Canada et les diffuseurs privés, qui sont à leurs yeux, trop gourmands.<\/p>\n\n<p>C'est drôle, mais dans tout ce débat, PERSONNE n'a mentionné que CBC\/Radio-Canada reçoit une subvention annuelle de 1,1 milliard de dollars du gouvernement fédéral.<\/p>\n\n<p>Me semble que c'est un détail important, non? Et Radio-Canada voudrait EN PLUS recevoir des redevances des câblodistributeurs?<\/p>\n\n<p>Tant qu'à faire, pourquoi ne pas demander aux diffuseurs privés d'organiser un téléthon pour venir en aide à la société d'État, histoire qu'elle continue de diffuser des quiz, des variétés, des séries américaines et des émissions d'humour?<\/p>\n\n<p><b>Dans les plate-bandes du privé<\/b><\/p>\n\n<p>On me dira que les diffuseurs privés n'ont pas à se plaindre, car ils reçoivent aussi de l'aide de l'État par le biais du Fonds canadien de la télévision, par exemple.<\/p>\n\n<p>Exact.<\/p>\n\n<p>Mais Radio-Canada itou. En 2008-2009, CBC\/Radio-Canada a reçu 107 millions de dollars d'aide de l'État PLUS son enveloppe annuelle de 1,1 milliard.<\/p>\n\n<p>Si Radio-Canada utilisait cet argent pour offrir une programmation DIFFÉRENTE de celle des diffuseurs privés (comme le font PBS ou la BBC, deux réseaux qui jouent vraiment leur rôle de télé publique), personne n'aurait rien à redire.<\/p>\n\n<p>Mais voilà: elle utilise ces sommes pour jouer dans les plates-bandes des diffuseurs privés!<\/p>\n\n<p>Pour acheter (à fort prix) des séries américaines comme Perdus, Beautés désespérées, Leçons d'anatomie, Frères et soeurs et Six pieds sous terre!<\/p>\n\n<p><b>Deux personnalités<\/b><\/p>\n\n<p>Radio-Canada souffre d'un dédoublement de personnalité.<\/p>\n\n<p>D'un côté, elle brandit son statut de télé publique pour recevoir une enveloppe spéciale. De l'autre, elle flirte avec les commanditaires, court après les cotes d'écoute et exige les mêmes avantages que les télés privées!<\/p>\n\n<p>Je m'excuse, mais on ne peut pas jouir des avantages du privé ET du public sans supporter aucun des désavantages! Il faut choisir son camp...<\/p>\n\n<p>Radio-Canada est-elle un diffuseur public, oui ou non?<\/p>\n\n<p>Si oui, qu'elle se comporte comme tel, et qu'elle cesse de vouloir manger dans la même auge que les diffuseurs privés...<\/p>\n\n<p><b>Intégristes en cravate<\/b><\/p>\n\n<p>Un petit mot en terminant sur les intégristes religieux... On pense toujours aux musulmans et aux juifs quand on<\/p>\n\n<p>entend parler d'intégrisme. Rarement aux catholiques. Pourtant, ils sont tout aussi actifs.<\/p>\n\n<p>Hier, par exemple, des députés libéraux pro-vie à la Chambre des communes ont contribué à la défaite d'une motion visant à intégrer la planification familiale dans les efforts canadiens pour améliorer la santé des femmes et des enfants dans les pays en voie de développement.<\/p>\n\n<p>Ils ne voulaient pas que l'on parle de contraception aux habitants du Tiers-Monde.<\/p>\n\n<p>Ces intégristes-là ne portent pas de voile ou de barbe. Mais ils sont tout aussi fermés que les intégristes juifs et musulmans. Comme quoi l'habit ne fait pas le moineau...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/25\/se-plaindre-le-ventre-plein", | |
"image_url" : "http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/dynamic_resize\/sws_path\/jdx-prod-images\/42881738-91be-4442-801a-433d25b8549b_ORIGINAL.jpg?quality=80&version=1&size=1936x", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-27", | |
"title" : "Le tour de magie", | |
"content" : "<p>Avez-vous déjà suivi un cours de magie ?<br>\n <br>\n La première chose qu’on vous apprend est comment distraire votre public. <br>\n <br>\n Vous attirez l’attention des spectateurs sur votre main droite pendant que votre main gauche insère un deux de pique dans le paquet de cartes ou dissimule un billet de vingt dollars. <br>\n <br>\n Eh bien, c’est exactement ce que Jean Charest vient de faire avec son projet de loi sur les accommodements.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>MAGIC TOM CHAREST<\/strong><br>\n <br>\n Il lève la main droite et dit : « Regardez, mesdames et messieurs, on va interdire le voile intégral dans la fonction publique !!!! »<br>\n <br>\n Et pendant que les citoyens poussent des Ohhhhhhh et des Ahhhhhhhhh admiratifs, avec sa main gauche, Magic Tom Charest nous enfonce le port des signes religieux ostentatoires dans la gorge. <br>\n <br>\n C’est ce qu’on appelle : nous en passer une p’tite vite.<br>\n <br>\n À part interdire le niqab et la burqa dans la fonction publique (ce qui est aussi courageux que d’interdire les automobilistes de rouler à 220 km\/h dans les rues résidentielles), le projet de loi 94 ne règlera strictement rien. <br>\n <br>\n Les fonctionnaires, les juges, les policiers, les profs et les éducateurs en garderie vont pouvoir continuer de porter une croix, un kippa, un turban ou un hidjab. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>ON NAGE DANS LE FLOU<\/strong><br>\n <br>\n Sans parler du libellé du projet de loi, qui est hyper flou.<br>\n <br>\n Prenez le point 5 :<br>\n <br>\n « Un accommodement ne peut être accordé que s’il est raisonnable, c’est-à-dire s’il n’impose au ministère, à l’organisme ou à l’établissement aucune contrainte excessive... »<br>\n <br>\n Qu’est-ce qu’on entend par « raisonnable » et par « excessive » ? <br>\n <br>\n Votre définition de ces deux mots n’est peut-être pas la mienne ou celle du premier ministre. <br>\n <br>\n De plus, le point 4 stipule clairement que « tout accommodement doit respecter la Charte des droits et libertés de la personne, notamment le principe de neutralité religieuse de l’État... »<br>\n <br>\n Faut choisir : l’État est neutre, ou pas ? S’il est neutre, pourquoi on accepterait des signes religieux ostentatoires ?<br>\n <br>\n Bref, ce projet de loi est du Charest tout craché. Il veut tellement ménager tout le monde qu’il ne satisfait personne. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES QUÉBÉCOIS ONT RAISON !<\/strong><br>\n <br>\n On a fait grand cas des propos anti-Québécois tenus par une certaine élite canadienne anglaise, qui voit dans notre défense de la laïcité une preuve supplémentaire de notre intolérance et de notre xénophobie.<br>\n <br>\n Mais c’est l’élite go-gauche qui pense comme ça. Les Canadiens situés plus à droite de l’échiquier politique sont parfaitement d’accord avec nous.<br>\n <br>\n Dans le plus récent numéro du magazine Maclean’s, Mark Steyn, un columnist conservateur qui s’intéresse de très près à la montée de l’islamisme en Europe, dit haut et fort qu’il est du côté des Québécois « intolérants ».<br>\n <br>\n Dans le reste du Canada, écrit-il, les seuls groupes qui ont droit au chapitre sont les minorités chéries par les gauchistes : les gais, les Amérindiens, les musulmans... Alors qu’au Québec, le groupe le plus important est LA MAJORITÉ. <br>\n <br>\n Le niqab, dit-il, ne mérite pas plus de « respect culturel » qu’un gars qui se pointe dans une classe déguisé en Darth Vader. <br>\n <br>\n Et il termine son texte en disant : « Vive le Québec niqab-libre ! »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>PREMIER PAS<\/strong><br>\n <br>\n Cela dit, Steyn devrait lire attentivement le projet de loi 94. <br>\n <br>\n Il se rendrait compte que si c’est un pas dans la bonne direction, c’est un pas extrêmement timide...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/27\/le-tour-de-magie", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-28", | |
"title" : "Entre nous...", | |
"content" : "<p>Connaissez-vous Peace Village? Il s'agit d'une enclave islamique de 3 000 habitants située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Toronto.<\/p>\n\n<p>Une sorte d'enclos pour musulmans originaires du Pakistan, où toutes les rues mènent à la mosquée.<\/p>\n\n<p><b>HOMMES ET FEMMES SÉPARÉS <\/b><\/p>\n\n<p>Le 18 mars dernier, le journal français<i>Le Figaro<\/i> a publié un reportage sur Peace Village.<\/p>\n\n<p>Non seulement y trouve-t-on la plus grosse mosquée du Canada, mais toutes les maisons respectent les préceptes de l'Islam. Par exemple, dans les salons, des portes coulissantes permettent de séparer les hommes des femmes.<\/p>\n\n<p>Le journaliste du<i>Figaro<\/i> a tenté de parler à des femmes voilées qui se promenaient dans les rues du village, mais il a éprouvé quelques difficultés. Comme lui ont expliqué deux gaillards qui semblaient surveiller les allées et venues des femmes, les étrangers ne sont pas les bienvenus dans cette enclave. «Il faut demander la permission pour parler aux gens et se promener...», lui ont-ils dit.<\/p>\n\n<p>Je vous rappelle que nous ne sommes pas au Moyen- Orient, mais à 50 kilomètres de Toronto...<\/p>\n\n<p><b>«L'AVENIR NOUS APPARTIENT!»<\/b><\/p>\n\n<p>Il y a quelques semaines, une enquête de l'Institut national de la statistique du Canada a révélé que, dans 20 ans, les minorités visibles représenteront 63% de la population de Toronto.<\/p>\n\n<p>Le reporter du<i>Figaro<\/i> a demandé à Naseer Ahmad, le créateur de Peace Village, ce qu'il pensait de cette étude. Le riche promoteur immobilier n'a pas caché sa joie:<\/p>\n\n<p>«Ce pays a été fondé par les Français et les Anglais, a-t-il lancé. Maintenant, il y a une troisième force, c'est nous. Au Canada, il faudra qu'il y ait un premier ministre pakistanais!»<\/p>\n\n<p>Puis l'homme a montré le centre commercial de Peace Village. «Il y a plusieurs restaurants halal ici, a-t-il expliqué. J'ai même créé un cimetière musulman. Peace Village est une expérience unique, qui jette les bases d'autres villages du genre.»<\/p>\n\n<p>«Bientôt, nous construirons un vaste centre islamique, juste à côté de la mosquée.»<\/p>\n\n<p><b>UNE ÉGLISE RASÉE <\/b><\/p>\n\n<p>En octobre 2007, le<i>National Post<\/i> a publié un reportage sur Peace Village.<\/p>\n\n<p>On y apprenait que, pendant le jeûne du ramadan, l'école du quartier met des lits à la disposition des enfants affamés pour qu'ils puissent reprendre des forces entre deux cours.<\/p>\n\n<p>Des Italiens vivaient à côté de Peace Village. Ils y avaient leur église, la Teston United Church. Mais les promoteurs du village musulman ont décidé d'agrandir leur enclave pour accueillir de nouveaux arrivants et ils l'ont rasée...<\/p>\n\n<p>«On est allé les voir en pleurant, mais ça n'a rien donné, de dire une Italienne qui fréquentait cette paroisse. Ils ont refusé d'entendre nos doléances et ils ont démoli notre église... »<\/p>\n\n<p>Imaginez comment la communauté musulmane réagirait si des chrétiens décidaient de démolir une mosquée!<\/p>\n\n<p><b>VIVE LE CANADA!<\/b><\/p>\n\n<p>Le journaliste du<i>National Post<\/i> est allé rencontrer de nouveaux résidents de Peace Village et leur a demandé pourquoi ils avaient décidé de déménager dans cette enclave.<\/p>\n\n<p>«Parce qu'on se reconnaît dans le nom des rues», a répondu un homme. Il y a neuf rues dans Peace Village et chacune porte le nom d'un disciple important de l'ahmadisme, une branche particulière de l'Islam.<\/p>\n\n<p>«Le multiculturalisme canadien est extraordinaire...», a lancé un résident de Peace Village.<\/p>\n\n<p>Je suis sûr qu'Allah est d'accord...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/28\/entre-nous", | |
"image_url" : "http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/dynamic_resize\/sws_path\/jdx-prod-images\/c29ea5e3-0dde-4c6b-8f07-750c36102347_ORIGINAL.jpg?quality=80&version=1&size=1936x", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-29", | |
"title" : "Le désert des Tartares", | |
"content" : "<p>«Syndrome de Stockholm : propension des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers à développer une empathie, voire une sympathie, avec ces derniers» - Wikipédia<\/p>\n\n<p>Il y a quelques jours, le Bloc québécois a célébré son 20e anniversaire.<\/p>\n\n<p>«Ne craignez rien, on n'est pas à Ottawa pour s'incruster, disaient les fondateurs du parti. Juste le temps qu'il faut pour préparer l'indépendance.»<\/p>\n\n<p>C'était en 1990.<\/p>\n\n<p>Vingt ans plus tard, l'indépendance a raté deux rendezvous et les députés du Bloc siègent toujours à Ottawa.<\/p>\n\n<p>On dirait une pièce de Tchekhov. «Un jour, nous irons à Moscou», ne cessent de répéter les personnages du dramaturge russe.<\/p>\n\n<p>Mais ils n'y vont jamais.<\/p>\n\n<p>Ils restent assis sur leur steak, à siroter du thé dans leur luxueuse datcha.<\/p>\n\n<p><b>LE RÊVE DE JEAN CHAREST <\/b><\/p>\n\n<p>«On voulait changer le monde, mais c'est le monde qui nous a changés», disent les anciens combattants de mai 1968.<\/p>\n\n<p>Idem pour les députés du Bloc: ils voulaient changer le Canada, mais c'est le Canada qui a fini par les changer.<\/p>\n\n<p>La preuve: Gilles Duceppe et ses troupes sont maintenant des adeptes de la laïcité ouverte. Contrairement à Pauline Marois, qui défend la neutralité de l'État en matière de religion, les bloquistes ne voient aucun problème à ce que des profs portent des signes ostentatoires à l'école...<\/p>\n\n<p>Une prof de bio voilée? Un prof d'éthique qui se promène avec un médaillon de Raël autour du cou?<\/p>\n\n<p>Bof, y a rien là... Amenez-en, des turbans, c'est pas de l'onguent!<\/p>\n\n<p>Jean Charest doit capoter. Même dans ses rêves les plus fous, il n'a jamais imaginé voir Gilles Duceppe à ses côtés...<\/p>\n\n<p><b>UN MIRAGE <\/b><\/p>\n\n<p>Avez-vous déjà lu<i>Le désert des Tartares<\/i>, de Dino Buzatti?<\/p>\n\n<p>Des soldats italiens sont envoyés dans un fort situé en plein désert afin de repousser l'attaque de troupes tartares. Mais les méchants Tartares ne se pointent jamais.<\/p>\n\n<p>Pendant des années, les soldats passent leurs journées à observer les dunes du haut de leur mirador. Peine perdue: la seule chose qu'ils voient, c'est du sable, du sable et encore du sable.<\/p>\n\n<p>Pas un maudit Tartare à l'horizon.<\/p>\n\n<p>À force de passer leur temps à contempler le vide et à attendre un événement qui ne se produit pas, ils finissent tous par perdre la carte...<\/p>\n\n<p>J'ai l'impression que c'est ce qui se produit avec le Bloc. À force d'attendre une souveraineté qui ne vient pas, les députés de Gilles Duceppe ont fini par avoir le tournis.<\/p>\n\n<p>Ils sont victimes d'illusions d'optique et ils prennent la laïcité ouverte pour une oasis luxuriante...<\/p>\n\n<p><b>DES AMIS COMME ÇA <\/b><\/p>\n\n<p>C'est quand même hallucinant...<\/p>\n\n<p>En appuyant ainsi publiquement la laïcité ouverte (le doudou chéri de Charles Taylor et de Daniel Weinstock), Gilles Duceppe et ses sbires ne font pas que s'opposer publiquement aux péquistes: ils font passer ces derniers pour des croisés de la laïcité intégrale, des purs et durs qui méritent d'être dépeints comme des xénophobes par le<i>Globe and Mail<\/i>!<\/p>\n\n<p>Merci, les boys! Avec des amis comme vous, le mouvement souverainiste n'a pas besoin d'ennemis...<\/p>\n\n<p>Dire qu'il y a quelques années, je voyais Gilles Duceppe à la barre du PQ...<\/p>\n\n<p>J'imagine que c'était mon mirage à moi.<\/p>\n\n<p>À force de patauger dans le désert, on finit par croire à n'importe quoi...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/29\/le-desert-des-tartares", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-30", | |
"title" : "Fable de la fontaine (de Tourny)", | |
"content" : "<p>« Les gens qui ont peu d’affaires sont de très grand parleurs », disait Montesquieu.<br>\n <br>\n La phrase colle parfaitement à Clotaire Rapaille. <br>\n <br>\n En effet, il semble que le chouchou du maire Labeaume, qui a été embauché pour refaire l’image de Québec (pour la modique somme de 250 000 $), parle plus qu’il n’agit. <br>\n <br>\n Non seulement cet « expert » a-t-il imaginé une partie de ses souvenirs d’enfance, mais son C.V. est truffé de mensonges et d’exagérations. <br>\n <br>\n Mais, bon, l’homme (qui a du toupet à revendre) parle bien, et il a réussi à emberlificoter le maire Red Bull, qui était tout fier de se faire flatter l’ego par un « génie » de réputation internationale...<br>\n <br>\n Cela m’inspire d’ailleurs une fable, qu’on pourrait intituler <em>Le fin renard et le petit paon<\/em> :<br>\n <br>\n Régis Labeaume, sur un arbre perché <br>\n Tenait en son bec un magot.
 <br>\n Clotaire Rapaille, par l'odeur alléché<br>\n Lui tint à peu près ces propos :<br>\n « Et bonjour, monsieur le maire<br>\n Que votre ville est jolie ! Que vous me semblez beau !
 <br>\n Sans mentir, si votre ramage
 <br>\n Se rapporte à votre plumage<br>\n Vous êtes le plus grand politicien que j’ai rencontré.
 »<br>\n À ces mots, notre beau paon est tout enjoué<br>\n Et pour montrer sa belle voix<br>\n Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
 <br>\n Le fumiste s'en saisit, et dit : « Mon bon Monsieur,<br>\n Apprenez que tout flatteur
 <br>\n Vit aux dépens de celui qui l'écoute.
 <br>\n Cette leçon vaut bien 250 000 $ sans doute.
 » <br>\n Le maire honteux et confus
 <br>\n Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/30\/fable-de-la-fontaine-de-tourny", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-03-31", | |
"title" : "Les finances publiques qu'on mérite", | |
"content" : "<p>«Le gouvernement devrait gérer les budgets de l'État comme un bon père de famille, arrêter de s'endetter et couper dans les dépenses!»<\/p>\n\n<p>Tout ça est bien beau.<\/p>\n\n<p>Mais qu'en est-il de NOTRE façon de gérer NOTRE argent ? Les «bons» pères et les «bonnes» mères de famille sont-ils aussi responsables qu'on le dit ?<\/p>\n\n<p>Pas sûr.<\/p>\n\n<p><b>TCHICK-A-TCHI<\/b><\/p>\n\n<p>Quand on regarde la façon dont les familles gèrent leur budget, on se dit qu'on a les gouvernements - et les finances publiques - qu'on mérite.<\/p>\n\n<p>* Selon Statistique Canada, le taux d'endettement des ménages canadiens a atteint 145 % au troisième trimestre 2009. C'est le taux le plus élevé de l'histoire.<\/p>\n\n<p>* Selon un sondage réalisé par la Coalition des associations de consommateurs du Québec, le solde moyen des cartes de crédit des 18-25 ans est de 1700 $.<\/p>\n\n<p>* L'endettement des ménages canadiens a atteint un sommet historique de 1,3 billion de dollars en 2008, et cette hausse est principalement attribuable à la consommation plutôt qu'à la constitution de patrimoine.<\/p>\n\n<p>* Les marges et les cartes de crédit représentent la première dette des consommateurs.<\/p>\n\n<p>* En 1981, l'ensemble des dettes des consommateurs québécois s'élevait à 8,9 milliards. En 2008, ce montant dépassait les 75 milliards, soit huit fois plus. La hausse réelle (c'est-à-dire ajustée en fonction de l'indice des prix à la consommation) est de 324 %!<\/p>\n\n<p><b>AUCUN COUSSIN<\/b><\/p>\n\n<p>Non seulement sommes-nous hyper endettés, mais nous ne mettons pas d'argent de côté.<\/p>\n\n<p>* Selon un sondage Léger Marketing, seulement 38 % des Canadiens ont cotisé à un Régime enregistré d'épargne retraite avant la date limite du 1er mars 2010.<\/p>\n\n<p>* Le Québec est parmi les provinces où le taux d'épargne personnelle est le plus bas au pays : en 2008, il se situait à 2,1 %, contre 3,7 % pour l'ensemble des Canadiens.<\/p>\n\n<p>* Selon la Régie des rentes du Québec, un Québécois sur trois ne dispose d'aucune couverture en vue de sa retraite, pas même un RÉER personnel.<\/p>\n\n<p>* Selon une enquête menée par l'Association des comptables généraux accrédités du Canada, le tiers des ménages n'affecte aucune ressource à l'épargne. Un ménage sur quatre, même en tenant compte de sa marge de crédit, serait incapable de faire face à une dépense imprévue de 5 000 $.<\/p>\n\n<p><b>LA RÉVOLUTION CULTURELLE<\/b><\/p>\n\n<p>Vous me direz que si les contribuables roulent sur leurs cartes de crédit et ne mettent pas d'argent de côté, c'est tout simplement parce qu'ils n'ont plus de marge de manoeuvre et qu'on les presse comme des citrons.<\/p>\n\n<p>Je m'excuse, mais êtes-vous allé dans un magasin d'objets électroniques, récemment ?<\/p>\n\n<p>Les gens continuent d'acheter des consoles vidéo, des écrans plats et des télés HD.<\/p>\n\n<p>À ce que je sache, ces gadgets ne font pas partie des biens essentiels.<\/p>\n\n<p>La vérité est que nous sommes extrêmement mal placés pour faire la leçon aux gouvernements. Comme eux, nous dépensons trop, sommes beaucoup trop endettés et avons les yeux plus gros que la panse.<\/p>\n\n<p>«Il faut une révolution culturelle au Québec», disait le ministre Raymond Bachand.<\/p>\n\n<p>100 % d'accord.<\/p>\n\n<p>Mais cette révolution doit aussi se dérouler dans nos têtes, pas juste au sein de l'État.<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/03\/31\/les-finances-publiques-quon-merite", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-03", | |
"title" : "Le professionnel", | |
"content" : "<p>J'ai rencontré un cinéaste, hier. Un réalisateur de métier, une dizaine de longs métrages derrière la cravate, des séries télé, quelques gros succès, autant publics que critiques. Bref, un «professionnel de la profession» qui a tourné des grosses productions commerciales comme des films d'auteur à petit budget.<\/p>\n\n<p>«Qu'est-ce que tu fais ces temps-ci?», que je lui demande.<\/p>\n\n<p>-Je tourne des séries américaines à Toronto.<\/p>\n\n<p>-Pourquoi?<\/p>\n\n<p>-Parce que je n'ai pas de boulot ici.»<\/p>\n\n<p><b>EXPÉRIENCE NON REQUISE <\/b><\/p>\n\n<p>«Je ne suis plus la saveur du mois, m'explique-t-il. On préfère financer des films de jeunes cinéastes, permettre à des comédiens connus de passer derrière la caméra... Alors pour exercer mon métier, je dois aller aux États- Unis ou à Toronto.<\/p>\n\n<p>«Ça ne me tente pas particulièrement, mais je n'ai pas le choix. Au Québec, mon expérience est perçue comme un boulet. Là-bas, c'est vu comme un avantage... On aime les réalisateurs de métier, on leur court après...<\/p>\n\n<p>«C'est quand même dommage, car ce sont les institutions québécoises qui ont payé pour ma formation. C'est grâce à elles que j'ai pu faire mes premières erreurs et apprendre à maîtriser mon art.<\/p>\n\n<p>«Or, juste comme j'arrive à maturité, on me fait savoir qu'on n'a plus besoin de moi. Et qui profite de mon expertise et de mon savoir-faire, maintenant? Les Américains et les Ontariens.<\/p>\n\n<p>«C'est absurde, mais c'est la réalité. Et je ne suis pas le seul, il y a plein d'autres cinéastes qui font comme moi et qui ont quitté le Québec pour travailler ailleurs...»<\/p>\n\n<p><b>UNE HISTOIRE QUI SE RÉPÈTE <\/b><\/p>\n\n<p>Le gars est réalisateur. Mais il aurait pu être médecin, infirmier, enseignant, ça serait la même affaire, la même histoire.<\/p>\n\n<p>Il a reçu des offres au Québec. Mais c'était pour des séries faites avec de la corde et des bâtons de popsicle. Des moyens du bord, des budgets pic-pic, des conditions précaires que tu acceptes quand tu débutes, pas quand tu as 30 ans de métier.<\/p>\n\n<p>«Ici, on m'offre de faire des séries avec une petite caméra vidéo et un trépied. Là-bas, j'ai une Mitchell (grosse caméra de studio), une grue, bref, des moyens...»<\/p>\n\n<p>Il y a quelques semaines, je vantais la débrouillardise d'un groupe de jeunes qui ont réussi à percer sur le marché international avec un film indépendant ( Snow Ashes) qu'ils ont produit avec leurs cartes de crédit.<\/p>\n\n<p>C'est parfait pour des jeunes loups. Mais un professionnel qui n'a plus à faire ses preuves a-t-il le droit de pratiquer son métier avec de «vrais» moyens?<\/p>\n\n<p><b>CONCORDE ET CESSNA<\/b><\/p>\n\n<p>Je me souviens, il y a quelques années, Jean-Luc Mongrain (dans une sortie qui est passée à l'histoire) dénonçait justement cette situation en comparant les médecins à des pilotes d'avion.<\/p>\n\n<p>«Nous avons ici, au Québec, des médecins qui sont formés avec suffisamment de compétence pour, mettons, piloter un Concorde, disait-il. Le problème, c'est que pour travailler, on leur donne des équipements qui ressemblent à des Cessna.<\/p>\n\n<p>«Le gars qui est un pilote de Concorde veut se réaliser avec les meilleurs équipements possibles. Donc, il lève les feutres et s'en va dans un pays où on a investi dans la technologie, dans la santé et dans le développement.»<\/p>\n\n<p>On paie pour leur formation, mais on laisse les autres en profiter.<\/p>\n\n<p>On paie pour leur formation, mais on laisse les autres en profiter.<\/p>\n\n<p>Pas très logique, non?<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/03\/le-professionnel", | |
"image_url" : "http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/dynamic_resize\/sws_path\/jdx-prod-images\/c6a7040e-4a48-42db-ae6d-20edc6da4053_ORIGINAL.jpg?quality=80&version=1&size=1936x", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-04", | |
"title" : "Prenez ça avec le sourire", | |
"content" : "<p>C'est décidé: si ça ne marche pas dans le journalisme, je quitte mon métier et je me lance dans la formation de fonctionnaires.<\/p>\n\n<p>D'abord, il y a un fric fou à faire là-dedans (Revenu Québec a dépensé des dizaines de milliers de dollars pour «motiver» ses troupes). Et ce n'est pas trop forçant.<\/p>\n\n<p>Il suffit d'être dynamique et d'aligner des phrases creuses, comme: «C'est toi le champion» ou «Tu es le réalisateur du film de ta vie».<\/p>\n\n<p><b>TOUJOURS PLUS HAUT!<\/b><\/p>\n\n<p>Je vais leur faire suivre toutes sortes d'ateliers bidon: silence, chatouillage, yoga... On va jouer du tambour pour laisser sortir le stress, on va marcher à quatre pattes dans le bois, je vais les mettre en file indienne et leur demander de se laisser tomber dans les bras de leur voisin de derrière -bref, je vais mettre en pratique tous les trucs que j'ai appris chez les scouts.<\/p>\n\n<p>Deux ans à me promener en chemise à manches courtes avec un foulard autour du cou, faut bien que ça serve, non?<\/p>\n\n<p>Je vais devenir le King de la motivation. Ma réputation va faire le tour du Complexe G, je n'arriverai plus à fournir...<\/p>\n\n<p>Il va falloir que j'embauche de l'aide pour donner des cours d'origami aux employés du Département de la coordination, du financement, de l'équipement et des res-sources informationnelles du CLSC de Beauce-Sud.<\/p>\n\n<p><b>B.U.L.L.S. H.I.T. <\/b><\/p>\n\n<p>Tout d'abord, je dois me trouver une devise.<\/p>\n\n<p>Le conférencier Alain Samson, spécialiste du «mieux-être au travail», en a une: CHANCE.<\/p>\n\n<p>C pour «Choisissez d'aller plus loin», H pour «Happez l'instant présent», A pour «Anticipez positivement l'avenir», N pour «Nourrissez votre réseau de contacts», C pour «Contextualisez les obstacles» et E pour «Exécutez sans plus attendre».<\/p>\n\n<p>Pas mal, non?<\/p>\n\n<p>Moi, ça pourrait être MERDE. M pour Motivation, E pour Énergie, R pour Résolution, D pour Direction et E pour Énergie (on n'en a jamais assez).<\/p>\n\n<p>Il me faut aussi trouver un thème de conférence. Le motivateur Pierre Montpetit (un spécialiste du télémarketing qu'on a baptisé «l'expert du téléphone») donne une conférence qui s'intitule «Trouvez les WOW de votre entreprise...»<\/p>\n\n<p>Vous vous imaginez, debout devant des fonctionnaires de la SAAQ, en train de leur demander: «Chacun à votre tour, dites-moi quels sont les WOW de votre département»?<\/p>\n\n<p><b>DU GAZ!<\/b><\/p>\n\n<p>Il faut aussi se diversifier. Par exemple, la conférencière Marguerite Wolfe (qui a travaillé pour des dizaines d'organismes gouvernementaux) aborde plusieurs thèmes: «Devenez un plaisir ambulant», «Découvrez votre bouton de plaisir», «Youppi, un problème!», «Moi, les autres et mon sourire» et «La vinaigrette du succès».<\/p>\n\n<p>L'important est de croire en soi. Prenez Michel Chevalier. Ce conférencier, peut-on lire sur sa page Web, «n'a pas de baccalauréat ni de maîtrise, simplement de la détermination et un diplôme de l'école de la vie».<\/p>\n\n<p>Sa spécialité? «Il dit les vraies affaires. On a tous une flamme à l'intérieur de nous. Donnez-lui du gaz pour qu'elle s'allume!»<\/p>\n\n<p><b>COMPÉTITION TROP FORTE<\/b><\/p>\n\n<p>En fait, savez-vous quoi? Je ne viserai pas les fonctionnaires, il y a déjà trop de motivateurs payés par l'État.<\/p>\n\n<p>Je vais prononcer des conférences devant des contribuables.<\/p>\n\n<p>Premier sujet: «Se faire fourrer avec le sourire!» Je vais avoir un succès bœuf...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/04\/prenez-ca-avec-le-sourire", | |
"image_url" : "http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/dynamic_resize\/sws_path\/jdx-prod-images\/428e6d80-5281-46d0-8cb8-e143cd13f0ea_ORIGINAL.jpg?quality=80&version=1&size=1936x", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-05", | |
"title" : "Tout est relatif...", | |
"content" : "<p>Avez-vous déjà ouvert un cahier d'exercices du cours d'éthique et de culture religieuse?<br>\n <br>\n On y trouve de jolies perles.<br>\n <br>\n Par exemple, dans le Fascicule B du cahier d'exercices destiné aux étudiants de secondaire 2, on propose une série de sujets de recherche à effectuer.<br>\n <br>\n En voici trois, vous allez voir, c'est assez croustillant...<br>\n <br>\n 1) « Dans votre école, quel aspect du vécu scolaire devrait-on adopter pour que chacun et chacune se sente respecté dans ses droits? <br>\n <br>\n (Exemple: avoir un local aménagé pour la réflexion ou la prière pour ceux et celles qui le désirent...) »<br>\n <br>\n 2) « Y a-t-il des modifications concernant les congés fériés que l'on pourrait faire et qui permettraient à tout le monde de se sentir intégré? <br>\n <br>\n (Exemple: renommer la fête de l'Action de grâces en octobre \"fête des couleurs automnales\"...) »<br>\n <br>\n 3) « Dans votre école, quel aspect du règlement scolaire ou du code de vie devrait-on inclure concernant l'habillement et qui respecterait la diversité culturelle et le pluralisme religieux? <br>\n <br>\n (Exemple: on permet le port du voile musulman pour les filles et on tolère la casquette pour les garçons, mais en restreignant leur usage à des endroits particuliers dans l'école...) »<br>\n <br>\n Ce dernier sujet est particulièrement révélateur du relativisme dans lequel baigne ce cours controversé. En effet, on met un pied d'égalité le voile islamique (signe de soumission) et la casquette!<br>\n <br>\n Vous en connaissez beaucoup, vous, des pays où les hommes sont fouettés et lapidés parce qu'ils ne portent pas de casquette des Expos?<br>\n <br>\n Il faut vraiment être crétin pour établir une équivalence entre ces deux signes vestimentaires!<br>\n <br>\n Mais, bon, ça va dans le sens du programme: tout est égal, tout s'équivaut, il faut tout comprendre et tout accepter...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/05\/tout-est-relatif", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-06", | |
"title" : "Une question de symbole", | |
"content" : "<p>Alors, comment se passe votre lendemain de veille du budget ?<br>\n <br>\n Avez-vous encaissé le coup, ou êtes-vous toujours aussi furieux contre le gouvernement ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN MESSAGE CONTRADICTOIRE<\/strong><br>\n <br>\n Si je me fie aux courriels que j’ai reçus, votre grogne est toujours aussi vive. <br>\n <br>\n Vous ne comprenez pas pourquoi on vous demande de payer davantage alors que l’État n’hésite pas à donner de <a href=\"http:\/\/argent.canoe.ca\/lca\/affaires\/quebec\/archives\/2010\/04\/20100402-173203.html\" target=\"_blank\">généreux bonis aux employés d’Hydro-Québec<\/a>.<br>\n <br>\n On est-tu dans le trou, oui ou non ?<br>\n <br>\n Si oui, voulez-vous me dire pourquoi on paie des <a href=\"http:\/\/lcn.canoe.ca\/lcn\/infos\/regional\/archives\/2010\/04\/20100401-075122.html\" target=\"_blank\">ateliers de yoga<\/a> à des fonctionnaires ?<br>\n <br>\n Et pourquoi on donne des <a href=\"http:\/\/www2.canoe.com\/infos\/quebeccanada\/archives\/2010\/04\/20100401-041742.html\" target=\"_blank\">bonis au rendement<\/a> à 15 000 cadres des réseaux de la santé et de l’éducation ?<br>\n <br>\n Le gouvernement ne devrait-il pas faire le ménage dans sa propre maison avant de nous demander d’ouvrir (encore une fois) notre portefeuille ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>AU-DELÀ DES CHIFFRES<\/strong><br>\n <br>\n Chaque fois qu’ils entendent ces arguments, les experts en économie répondent toujours la même chose :<br>\n <br>\n « Oui, l’État devrait mieux gérer ses dépenses, mais ce n’est pas en allant chercher 100 000 $ ici ou 200 000 $ là qu’on va remettre les finances publiques du Québec sur les rails. Il faut utiliser des moyens plus radicaux, comme la hausse de la TVQ... » <br>\n <br>\n Effectivement, ce ne sont pas les quelques centaines de milliers de dollars que nous payons en formation de toutes sortes qui vont faire une différence.<br>\n <br>\n Mais il ne faut pas sous-estimer l’importance des symboles.<br>\n <br>\n Après tout, l’homme est un être symbolique. C’est ce qui nous différencie des animaux, nous accordons une valeur morale à certains gestes. <br>\n <br>\n C’est bien beau, les chiffres, mais les symboles sont tout aussi importants, sinon plus. Ce sont des représentations porteuses de sens. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>FRAPPER L’IMAGINAIRE<\/strong><br>\n <br>\n Or, c’est ce qui manque dans ce budget : du sens. <br>\n <br>\n Un jour, le gouvernement demande aux citoyens de payer une taxe Santé.<br>\n <br>\n Le lendemain, le journal nous apprend que des fonctionnaires du Ministère de la santé ont suivi un atelier destiné à leur apprendre à « lire le langage des gestes ».<br>\n Il est où, le sens, là-dedans ? Nulle part.<br>\n <br>\n « Les geste symboliques, ça donne bonne conscience, mais c’est nourrissant pour personne », disait le musicien punk Jim Carroll. <br>\n <br>\n C’est vrai. Ce n’est pas avec des gestes symboliques qu’on va réussir à sortir le Québec de la dèche. <br>\n <br>\n Par contre, il n’y a rien comme un symbole pour faire passer un message. Ça donne le ton, ça frappe l’imaginaire. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE RÊVE AVANT TOUT<\/strong><br>\n <br>\n Voilà où le gouvernement Charest s’est planté, voilà pourquoi son message ne passe pas.<br>\n <br>\n Il aurait dû être accompagné d’un geste symbolique fort. Comme annuler tous les bonis promis aux cadres, par exemple.<br>\n <br>\n C’est plate à dire, mais l’implacable vérité des chiffres n’est pas suffisante pour démontrer la valeur d’un budget, aussi courageux fut-il...<br>\n <br>\n Surtout au Québec, où le rêve a toujours compté davantage que les mathématiques, comme le prouve l’état pitoyable de nos finances personnelles...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/06\/une-question-de-symbole", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-07", | |
"title" : "Les nouveaux pédophiles", | |
"content" : "<p>Il fut un temps où l’image typique du pédophile était celle d’un homme solitaire, refermé sur lui-même, qui ne partageait sa passion avec personne.<br>\n <br>\n Tout ça, c’est du passé.<br>\n <br>\n La révolution Internet a permis aux pédophiles de se regrouper. Non seulement peuvent-ils maintenant discuter entre eux et échanger toutes sortes de trucs, mais ils utilisent les nouveaux médias pour défendre leurs droits et faire avancer « leur cause ».<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DES EXPÉRIENCES « POSITIVES »<\/strong><br>\n <br>\n Terminée, l’époque où les pédophiles croulaient sous la honte. Les « amoureux de jeunes garçons et de jeunes filles », comme ils s’appellent, sortent maintenant du placard et demandent qu’on respecte leurs « droits » et leur « nature ».<br>\n <br>\n C’est le cas de NewgonWiki, un organisme qui vise à « montrer le côté positif des relations sexuelles entre mineurs et adultes ».<br>\n <br>\n Affirmant haut et fort que « les enfants peuvent être sexuels eux aussi » (un slogan qu’ils impriment fièrement sur des affiches et des bannières), les directeurs de NewgonWiki offrent toutes sortes de trucs à leurs membres : comment cacher des images pornographiques sur leur disque dur, comment les effacer rapidement en cas de descente policière, comment surfer sur le Web en protégeant leur identité, etc. <br>\n <br>\n On informe aussi les pédophiles des législations en vigueur à l’étranger (très utile pour les amateurs de tourisme sexuel), et publie divers témoignages de mineurs qui se rappellent « avec émotion » de la première fois où ils ont couché avec un adulte (exemple : « J’avais 12 ans et j’ai couché avec mon prof de sciences, c’était fantastique... »).<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DES « RÉSISTANTS »<\/strong><br>\n <br>\n Autre organisation défendant les « droits » des pédophiles : The Child Love Resistance (CLR). <br>\n <br>\n Fondé en août 2008 pour « combattre les préjugés négatifs qui circulent sur les amoureux d’enfants » (on ne prononce jamais le mot « pédophile », qui est considéré comme discriminatoire), ce groupe cherche à unir les membres de « la communauté » pour changer les lois concernant les rapports sexuels entre adultes et mineurs.<br>\n <br>\n Son premier objectif : abaisser l’âge de consentement sexuel à 12 ans aux États-Unis. <br>\n <br>\n « En permettant aux gens qui partagent notre point de vue de se regrouper, nous pourrons participer à changer les mentalités », affirme l’organisme sur son site. <br>\n <br>\n L’administrateur du blogue de CLR est le fondateur d’un autre groupe pro-pédophile appelé Little Boy Lover. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>CHANGER LES MENTALITÉS<\/strong><br>\n <br>\n Le 28 mars dernier, CLR publiait sur son site une entrevue avec Richard Kramer, l’un des directeurs de B4U-ACT.<br>\n <br>\n Cet organisme sans but lucratif basé au Maryland tente d’établir un « dialogue constructif » entre les « amoureux d’enfants » et les professionnels de la santé, afin que la pédophilie ne soit plus considérée comme une maladie mentale.<br>\n <br>\n « Comment se porte votre mission ? », demande le représentant de CLR.<br>\n <br>\n « Nous remportons un succès remarquable, répond Richard Kramer. Nous avons organisé quatre ateliers auxquels ont participé des travailleurs sociaux et des psychiatres. Nous leur avons expliqué pourquoi ils doivent changer d’attitude envers nous.<br>\n <br>\n « Ces ateliers se sont tellement bien déroulés que nous allons bientôt lancer une publication rédigée conjointement par des amoureux d’enfants et des professionnels de la santé ! Nous préparons également un important colloque... »<br>\n <br>\n En passant, qui subventionne B4U-ACT ? Le Baltimore Mental Health Systems, un organisme qui supervise tous les services offerts aux malades mentaux dans la ville de Baltimore.<br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/07\/les-nouveaux-pedophiles", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-08", | |
"title" : "Quand les pédophiles font de la politique", | |
"content" : "<p><img src=\"http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/dynamic_resize\/?src=http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/blogs-prod-static\/2010\/04\/08\/image\/fa534ef18ff47adf9bbc4c8ebd6623b2.jpg&size=400\" border=\"0\" title=\"pédos\" alt=\"pédos\"><br>\n <br>\n <br>\n Hier, je vous disais que les pédophiles sortent du placard et forment des organisations pour défendre leurs « droits » et « établir un dialogue constructif » avec les professionnels de la santé.<br>\n <br>\n Eh bien, des pédophiles néerlandais sont allés encore plus loin dans la recherche d’une légitimité. <br>\n <br>\n Ils ont tout simplement formé un parti politique !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>VIVE LA RÉVOLUTION SEXUELLE !<\/strong><br>\n <br>\n <a href=\"http:\/\/pnvd.nl\/EN_index.html\" target=\"_blank\">Le Parti de la Charité, de la Liberté et de la Diversité<\/a>, fondé le 31 mai 2006 par Marthijn Uittenbogaard, un pédophile très connu aux Pays-Bas, propose la suppression progressive de l’âge de consentement sexuel et la dépénalisation de la pornographie juvénile. <br>\n <br>\n <a href=\"http:\/\/www.pnvd.nl\/EN_Prog_May_2008.html\" target=\"_blank\">Le programme de cette formation<\/a> politique tire dans toutes les directions.<br>\n <br>\n Il est pour la fermeture des écoles confessionnelles, pour la légalisation du suicide assisté et pour l’adoption d’une loi anti-déficit, mais aussi pour la légalisation de la pratique de la prostitution dès l’âge de 16 ans, pour le droit de consommer de l’alcool et des drogues (douces et dures) dès l’âge de 12 ans, pour le nudisme en public, pour la légalisation des rapports sexuels avec les animaux et pour la diffusion de films pornographiques à la télé à toute heure du jour. <br>\n <br>\n Se disant nostalgique des années 70 « où l’on pouvait toucher les enfants sans que cela ne fasse de drames », Uittenbogaard (qui voue un culte aux frères Hanson, un groupe pop des années 90 formé de trois jeunes blondinets) croit que la société est prête pour une deuxième « révolution sexuelle ». <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA BÉNÉDICTION DU JUGE<\/strong><br>\n <br>\n En 2007, des membres d’une association néerlandaise de défense des droits de l’enfance ont tenté de faire interdire le Parti de la Charité, de la Liberté et de la Diversité, mais le juge les a déboutés, sous prétexte que « la liberté d’expression et la liberté d’association, qui incluent la liberté de monter un parti politique, sont l’un des fondements de la démocratie ».<br>\n <br>\n Bref, ce parti (<a href=\"http:\/\/pnvd.nl\/EN_Board_members.html\" target=\"_blank\">fondé par trois hommes qui brandissaient fièrement leur amour des mineurs<\/a>) a reçu la bénédiction du système de justice !<br>\n <br>\n « Les pédophiles abusent de la tolérance de la loi néerlandaise, a lancé Anke de Wijn, l’avocate qui représentait les opposants au parti. Les victimes sont blessées par le fait que des pédophiles utilisent l’arène politique pour faire la promotion de leurs idées. »<br>\n <br>\n Vous imaginez, vous, un parti politique qui fait la promotion de l’inceste ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>« UNE BELLE AMITIÉ... »<\/strong><br>\n <br>\n Heureusement, la démocratie a fini par avoir gain de cause.<br>\n <br>\n En effet, faute d’avoir amassé suffisamment de signatures pour se présenter aux élections de 2011, le Parti de la Charité, de la Liberté et de la Diversité <a href=\"http:\/\/www.littleboylover.com\/CLResistance\/archives\/181\" target=\"_blank\">s’est officiellement dissous<\/a> le 14 mars dernier. <br>\n <br>\n Cela dit, les idées que ses membres ont défendu pendant quatre ans sur la place publique continuent d’alimenter les forums des associations de défense des droits des pédophiles.<br>\n <br>\n Il suffit de lire cet éditorial d’une revue pro-pédophile pour s’en rendre compte :<br>\n <br>\n « La plupart des amoureux d’enfants sont des citoyens responsables qui ont un emploi normal et mènent une vie discrète. Pourtant, nous sommes les victimes d’une chasse aux sorcières. À cause de certains pédophiles qui ont commis des actes répréhensibles contre ces enfants que nous aimons tant, nous ne pouvons pas contribuer à enrichir la vie de nos amis mineurs. Car, oui, il ne s’agit que de cela, d’une belle et tendre amitié... »<br>\n <br>\n Yeah, sure...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/08\/quand-les-pedophiles-font-de-la-politique", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-10", | |
"title" : "La salade de fruits", | |
"content" : "<p>Deux études publiées presque coup sur coup ont fait beaucoup jaser, cette semaine.<\/p>\n\n<p>D'abord, l'étude du député péquiste Pierre Curzi montrant que les immigrants demeurant à Montréal sont davantage attirés par l'anglais que par le français.<\/p>\n\n<p>Puis l'étude du groupe CIRANO affirmant que de toutes les provinces du Canada, c'est au Québec où les immigrants ont le plus de difficulté à percer le marché de l'emploi.<\/p>\n\n<p><b>LE CENTRE ET LA MARGE<\/b><\/p>\n\n<p>À première vue, il n'y a pas vraiment de rapport entre ces deux études.<\/p>\n\n<p>Mais quand on y regarde de plus près, on y voit un certain lien, pour ne pas dire un lien certain.<\/p>\n\n<p>Se pourrait-il que les immigrants soient plus attirés par l'anglais tout simplement parce qu'ils se sentent plus acceptés par la communauté anglophone que par la communauté francophone?<\/p>\n\n<p>Plus acceptés «culturellement», mais aussi «socialement»?<\/p>\n\n<p>La question mérite d'être posée.<\/p>\n\n<p>J'ai étudié en cinéma à l'université Concordia. Dire que cette université était multiculturelle est un euphémisme. Elle ferait passer l'ONU pour une organisation xénophobe !<\/p>\n\n<p>Dans les universités francophones du Québec, il y a, au centre, une grande culture de souche qui «accueille» et «intègre» les petites cultures d'origines diverses.<\/p>\n\n<p>Mais à Concordia, il n'y a pas de «culture centrale» prête à accueillir «les autres cultures». La diversité EST la culture centrale!<\/p>\n\n<p>Me comprenez-vous?<\/p>\n\n<p>La culture francophone du Québec ressemble à une couverture blanche à laquelle on a brodé QUELQUES fils de couleurs. Alors que la culture anglophone est une courtepointe composée de centaine de carreaux de TOUTES les couleurs. Aucun carreau n'est plus grand que les autres. Aucun carreau ne tire la couverture de son bord.<\/p>\n\n<p><b>UNE QUESTION DE CULTURE<\/b><\/p>\n\n<p>Pas étonnant que la majorité des immigrants soient plus attirés par la culture anglophone que par la culture francophone!<\/p>\n\n<p>Un immigrant qui décide de se joindre à la communauté anglophone ne se retrouve jamais dans la marge. Il est tout de suite projeté au centre. Tout simplement parce que dans la communauté anglophone, il n'existe pas de marge! Tant que vous parlez anglais, vous faites «partie de la gang»<\/p>\n\n<p>Contrairement à ce que pensent certains commentateurs du<i>National Post<\/i> ou du <i>Globe and Mail<\/i>, ce n'est pas une question de générosité, les anglos ne sont pas plus ouverts, plus compatissants et plus accueillants que les francos.<\/p>\n\n<p>Cette «ouverture» n'est pas le fruit d'une décision songée de la part des anglophones. C'est tout simplement inscrit dans leur culture, dans leur histoire.<\/p>\n\n<p>La culture canadienne anglaise est, par son essence même, multiculturelle. Enlevez le multiculturalisme, et il n'y a plus de culture canadienne anglaise!<\/p>\n\n<p>Ça serait comme enlever les fruits d'une salade de fruits!<\/p>\n\n<p><b>COMBATTONS EN TOUTE LUCIDITÉ<\/b><\/p>\n\n<p>Pour cette raison, la culture canadienne anglaise sera TOUJOURS plus attirante pour les immigrants. On aura beau passer toutes les lois 101 possibles et impossibles, les immigrants seront toujours plus attirés par l'anglais que par le français.<\/p>\n\n<p>Cela dit, ça ne veut pas dire qu'il faut rester les bras croisés devant le déclin du français à Montréal!<\/p>\n\n<p>Il faut juste demeurer lucide. Une loi est un garde-fou.<\/p>\n\n<p>Ça empêche les débordements. Mais ça ne peut changer des attitudes profondément ancrées dans l'histoire, la culture et la religion d'un peuple...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/10\/la-salade-de-fruits", | |
"image_url" : "http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/dynamic_resize\/sws_path\/jdx-prod-images\/b3dce090-bfe9-4c54-9289-e2bb336f5bf3_ORIGINAL.jpg?quality=80&version=1&size=1936x", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-11", | |
"title" : "La secte de Madonna", | |
"content" : "<p>On peut toujours compter sur les vedettes pour améliorer le sort de la planète.<\/p>\n\n<p>Prenez Madonna.<\/p>\n\n<p>Il y a quelque temps, la chanteuse a déclaré qu'elle allait ouvrir une école pour filles au Malawi.<\/p>\n\n<p>Chose promise, chose due. Cette semaine, la superstar s'est rendue dans ce petit pays d'Afrique pour poser la première pierre de sa future école.<\/p>\n\n<p>«Je veux user de tout ce que je possède pour faire du monde un endroit meilleur, où les gens pourront vivre heureux», a dit la Material Girl devant une chorale qui louait sa gloire comme si elle était une sainte.<\/p>\n\n<p><b>UNE USINE À MISSIONNAIRES<\/b><\/p>\n\n<p>Émouvant, non? Mais il y a un hic.<\/p>\n\n<p>Comme l'a dévoilé le site Rue89, l'école de Madonna est en fait un gros centre de propagande destiné à vanter les vertus de la Kabbale, une branche ésotérique du judaïsme qui fait triper les vedettes en mal de spiritualité. Les jeunes diplômées de l'école de Madonna seront envoyées un peu partout en Afrique afin de propager la Bonne Nouvelle...<\/p>\n\n<p>Pour l'Union nationale des associations de défense des familles et des individus victimes de sectes (UNADFI), le Centre de la Kabbale, qui a été fondé en 1970 par un ancien agent d'assurance, est une secte qui contrôle 3,5 millions de cerveaux.<\/p>\n\n<p>Le Centre de la Kabbale possède une cinquantaine de «temples» à travers le monde. Celui de New York ressemble à un gros bloc de marbre. Madonna aurait versé 22 millions$ pour sa construction.<\/p>\n\n<p><b>UN LIVRE MAGIQUE<\/b><\/p>\n\n<p>Comme toutes les religions, la Kabbale base ses enseignements sur un livre «sacré»: le Zohar. Il est écrit en araméen, mais vous n'avez pas besoin de connaître cette langue pour le lire.<\/p>\n\n<p>En effet, le Zohar est un livre magique. Il suffit de le «scanner» avec la main pour comprendre automatiquement son message!<\/p>\n\n<p>Selon les grands prêtres de la Kabbale, «aucun médecin n'a jamais soigné personne. Il n'y a qu'une force énergétique qui guérit véritablement, c'est la Lumière du Créateur. Un corps malade est un corps dont le niveau de Lumière est bas...»<\/p>\n\n<p>Heureusement, le Centre de la Kabbale vend des talismans pour protéger ses adeptes de la sorcellerie et des maladies...<\/p>\n\n<p><b>UNE FORME D'ÉNERGIE<\/b><\/p>\n\n<p>Comme tous les faibles d'esprit qui sont tombés sous l'emprise d'une secte, les adeptes de la Kabbale doivent verser 10 % de leur salaire au Centre.<\/p>\n\n<p>Mais que les esprits cyniques se calment: pour les grands prêtres de la Kabbale, l'argent n'a aucune valeur. «C'est une forme d'énergie, comme l'électricité...»<\/p>\n\n<p>C'est fou comme les vedettes sont naïves!<\/p>\n\n<p>Quand ce n'est pas Tom Cruise et John Travolta qui se transforment en hommes-sandwichs pour l'Église de Scientologie, c'est Madonna, Demi Moore et Barbra Streisand qui mettent leur célébrité au service du Centre de la Kabbale.<\/p>\n\n<p>J'imagine qu'à force de recevoir autant d'argent pour faire des grimaces devant des gonzillions de personnes, on finit par se sentir coupable.<\/p>\n\n<p><b>PAR ICI LE FRIC!<\/b><\/p>\n\n<p>Madonna a écrit trois livres pour enfants qui ont été traduits en 30 langues et vendus dans plus de 100 pays.<\/p>\n\n<p>Tous les profits de la vente de ces livres vont dans les poches des directeurs du Centre de la Kabbale.<\/p>\n\n<p>Ça enlève un peu le goût d'acheter ses CD, non?<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/11\/la-secte-de-madonna", | |
"image_url" : "http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/dynamic_resize\/sws_path\/jdx-prod-images\/3b9ac570-7b65-4b8e-8c85-dca33f0f7855_ORIGINAL.jpg?quality=80&version=1&size=1936x", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-12", | |
"title" : "L'État est malade", | |
"content" : "<p>Connaissez-vous la chirurgie bariatrique ?<br>\n <br>\n C’est ce qu’on appelle communément « se faire brocher l’estomac ». Les gens qui souffrent d’un problème d’obésité morbide et qui sont incapables d’arrêter de s’empiffrer ont recours à cette opération pour perdre du poids. <br>\n <br>\n C’est la solution du dernier recours. Le moyen ultime qu’on utilise quand tous les autres ont échoué.<br>\n <br>\n Eh bien, je crois qu’on est rendu là. <br>\n <br>\n Va falloir brocher l’estomac de l’État.<br>\n <br>\n Parce que si ça continue, c’est bien simple, il va exploser.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>PROMESSES D’IVROGNE<\/strong><br>\n <br>\n L’État est un robineux qui fait des promesses d’ivrogne, disait Michel Beaudry, l’autre jour. <br>\n <br>\n Toujours en train de nous dire qu’il a arrêté de boire, et toujours saoûl comme un cochon. <br>\n <br>\n « Donne-moi de l’argent, je te jure, je ne t’en demanderai plus, c’est la dernière fois, promis sur la tête des mes enfants, je vais me relever les manches, je vais me prendre en main et je vais me sortir de la misère... »<br>\n <br>\n On lui donne une couple de piastres et qu’est-ce qu’il fait avec ?<br>\n <br>\n Il traverse la rue, va au dépanneur et s’achète une bouteille de vin cheap...<br>\n <br>\n C’est ça, l’État québécois. Un jour, il nous dit qu’il va se serrer la ceinture et mettre de l’ordre dans son budget. Le lendemain, il part sur une baloune et <a href=\"http:\/\/fr.canoe.ca\/infos\/quebeccanada\/archives\/2010\/04\/20100412-040300.html\" target=\"_blank\">dépense 732 millions de dollars<\/a>. <br>\n <br>\n C’est comme si on prenait les quatre filles de Sex and the City, qu’on leur donnait chacune une carte de crédit et qu’on les lâchait lousses chez Macy’s.<br>\n <br>\n Une salle de danse, une piscine semi-olympique, une subvention de 13 millions à Générale Électrique, un prêt de 20 millions de dollars US à une entreprise minière, des programmes, des projets, des fonds, des attributions, des investissements...<br>\n <br>\n Awèye, mets-en, c’est pas d’l’onguent !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA BOUCHE PLEINE<\/strong><br>\n <br>\n Et après ça, on vient nous dire, l’air grave :<br>\n <br>\n « Citoyens, citoyennes, les temps sont durs, vous devrez payer davantage pour votre panier de services car l’État n’a plus d’argent... »<br>\n <br>\n C’est comme L. Jacques Ménard, de la Banque de Montréal, qui sermonne les Québécois de ne pas vouloir faire leur part alors que de 1993 à 2007, son entreprise a caché 2 254 000 000 $ dans des paradis fiscaux !!!<br>\n <br>\n Aye, Chose, veux-tu rire de nous ? <br>\n <br>\n Moi, me faire dire que je devrais perdre du poids par un obèse qui a trois beignes dans la bouche et un gâteau au chocolat dans chaque main, je ne le prends juste pas. <br>\n <br>\n Mercredi dernier, mon confrère Pierre Duhamel écrivait que le Québec était le paradis du B.S. corporatif.<br>\n <br>\n Chaque année, on verse 3,6 milliards de dollars aux entreprises. Et ça donne quoi ? Cela rend-il le Québec plus compétitif, plus performant ?<br>\n <br>\n Non. <br>\n <br>\n Mais ça ne fait rien, on continue. On est comme Tiger Woods devant une belle fille, incapable de dire non. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>MENTEUR CHRONIQUE<\/strong><br>\n <br>\n Preuve que l’État est INCAPABLE de s’arrêter de dépenser : la semaine dernière, le gouvernement du Québec a acheté de l’espace publicitaire dans les journaux pour annoncer qu’il allait... réduire son budget de publicité !!!!<br>\n <br>\n Pas de farce ! <br>\n <br>\n Rendu là, c’est de la maladie mentale. <br>\n <br>\n Pas étonnant que le peuple grogne. <br>\n <br>\n Ça fait quinze fois que l’État nous dit qu’il va suivre le programme des Weight Watchers, et ça fait quinze fois qu’on le pogne chez Krispy Kreme. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/12\/letat-est-malade", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-13", | |
"title" : "Les Grands Balais", | |
"content" : "<p>L’Argentine a eu sa révolte des casseroles et les États-Unis ont leur « tea parties ».<br>\n <br>\n Le Québec aura-t-il sa contestation des balais, ou la manif d’avant-hier n’était-elle qu’une montée de lait sans lendemain ?<br>\n <br>\n L’avenir nous le dira.<br>\n <br>\n Mais si le mouvement perdure, j’espère qu’on continuera de brandir des balais. C’est le symbole parfait de ce que ressentent plusieurs Québécois :<br>\n <br>\n « Faites le ménage chez vous avant de venir fouiller dans nos poches ! »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE PIÈCE D’ACTUALITÉ<\/strong><br>\n <br>\n Si jamais un jour, les « amis du balai » décident de terminer une de leur manif par un show, j’ai une proposition pour eux : Le Diable rouge, d’Antoine Rault.<br>\n <br>\n Cette pièce contemporaine qui se déroule au 17e siècle met en scène le cardinal Mazarin, qui était chargé de l’éducation du jeune Roi Louis XIV, et Jean-Baptiste Colbert, alors contrôleur général des finances.<br>\n <br>\n Certains échanges semblent avoir été écrits aujourd’hui. Prenez ce <a href=\"http:\/\/martineau.blogue.canoe.ca\/2010\/04\/06\/plus_ca_change_3\" target=\"_blank\">dialogue sur la fiscalité, par exemple<\/a>...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>RÊVER EN COULEURS<\/strong><br>\n <br>\n Pas mal, non ? J’imagine fort bien Pierre Lebeau et Guy Nadon dans les rôles principaux. Ça serait génial. <br>\n <br>\n Cela dit, je crois que je rêve en couleurs. On a autant de chance de voir des artistes mettre leurs talents au service de la classe moyenne que de voir le pape défroquer. <br>\n <br>\n Prendre la défense des arbres, des phoques, des pauvres, des intellectuels et des marginaux, ça, pas de problème, le bottin complet de l’UDA ferait la file pour mettre l’épaule à la roue et réciter de longs monologues, un trémolo dans la voix. <br>\n <br>\n Mais monter sur scène pour défendre la classe moyenne ?<br>\n <br>\n Beurk ! Aussi bien vendre du pâté pour chiens...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>FRUITS ET LÉGUMES<\/strong><br>\n <br>\n Pauvre classe moyenne. <br>\n <br>\n Pour le gouvernement, elle est un citron que l’on presse. Et pour les artistes, des endives qu’on ridiculise. <br>\n <br>\n Dans des mini-séries et des films financés à même les impôts qu’elle paie...<br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/13\/les-grands-balais", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-14", | |
"title" : "Le dernier des vrais", | |
"content" : "<p>Chaque fois qu’une personnalité forte en gueule passe l’arme à gauche, on répète toujours la même phrase creuse : « C’était le dernier des vrais. »<br>\n <br>\n On a dit ça quand Bourgault est mort, on a dit ça quand Falardeau est mort, et on le dit maintenant pour Chartrand.<br>\n <br>\n Sauf que cette fois-ci, j’ai bien peur que ça ne soit vrai.<br>\n <br>\n J’ai l’impression qu’avec la disparition de Michel Chartrand, on ne célèbre pas seulement la fin d’une époque.<br>\n <br>\n On assiste aussi à la mort d’un certain syndicalisme.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES TEMPS CHANGENT<\/strong><br>\n <br>\n On l’a vu hier : Chartrand (comme René Lévesque) était aimé du peuple. Que dis-je ? Adoré. Les gens le percevaient comme un des leurs.<br>\n <br>\n Quelle personnalité du monde syndical peut se vanter d’avoir une telle cote d’amour, aujourd’hui ?<br>\n <br>\n Michel Arsenault de la FTQ ? Claudette Carbonneau de la CSN ? Réjean Parent de la CSQ ?<br>\n <br>\n Poser la question, c’est y répondre. <br>\n <br>\n Même les gens qui n’étaient pas particulièrement pro-syndicaux aimaient Chartrand. Son bagout, bien sûr. Sa verve, sa truculence.<br>\n <br>\n Mais d’abord son engagement et son humanisme. <br>\n <br>\n Pour Chartrand, le syndicalisme n’était pas une fin, mais un moyen. Pas une religion, mais un outil. <br>\n <br>\n Pas une entreprise qui cherche à augmenter sa part de marché, mais un mouvement qui voulait améliorer le sort des petits travailleurs.<br>\n <br>\n (Et quand je dis « petits travailleurs », je ne parle pas de ceux qui sont payés à temps et demi pendant leurs vacances, mais des ouvriers qui se faisaient exploiter honteusement et qui avaient de la difficulté à joindre les deux bouts.)<br>\n <br>\n <br>\n <strong>L’ÈRE DU CORPORATISME<\/strong><br>\n <br>\n Je ne dis pas que le syndicalisme n’a plus sa place. Mais disons qu’entre l’époque de Chartrand et aujourd’hui, le paysage a changé.<br>\n <br>\n Nous sommes maintenant à l’ère du corporatisme. Terminée, l’époque où les leaders syndicaux étaient considérés comme des apôtres détenteurs de la Vérité. <br>\n <br>\n Maintenant, on accueille les discours des leaders syndicaux avec la même méfiance que celle qu’on réserve à la classe politique ou au grand patronat. <br>\n <br>\n « Tiens, un autre qui tire la couverture de son bord », se dit-on quand un leader syndical ouvre la bouche. « Un autre qui fait semblant d’avoir le sort de la société à cœur, alors que la seule chose qui l’intéresse est le bien-être de sa gang... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>SPEAK WHITE<\/strong><br>\n <br>\n À l’époque, les manifestations ouvrières se terminaient dans le sang et les grèves étaient matées à coups de matraque. <br>\n <br>\n C’était l’époque de Speak White et de la loi des mesures de guerre. La classe ouvrière sentait le cambouis et semblait tout droit sortie d’un livre de Marx ou de Zola. <br>\n <br>\n Aujourd’hui, quand on entend « gros bras », on pense aux cols bleus et aux syndicats de la construction.<br>\n <br>\n Autre temps, autres mœurs. <br>\n <br>\n Au cours des prochains jours, tous les ténors du monde syndical vont se bousculer pour chanter les louanges de Michel Chartrand.<br>\n <br>\n Je les comprends.<br>\n <br>\n Rien de mieux que de glorifier les gloires du passé pour faire oublier les déboires du présent.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>MA PRIÈRE<\/strong><br>\n <br>\n Cela dit, j’espère que nos bonzes syndicaux ne pousseront pas l’affront jusqu’à ériger une statue stalinienne comme celle qu’ils ont plantée devant le quartier général du Syndicat des cols bleus de la Ville de Montréal pour célébrer la mémoire de Jean « gros bras » Lapierre. <br>\n <br>\n Gardez-vous une p’tite gène, les gars. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/14\/le-dernier-des-vrais", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-15", | |
"title" : "Les enfants gâtés", | |
"content" : "<p>Ma chronique de mardi sur la « révolte des balais » qui a réuni 50 000 contribuables en colère m’a valu un courriel fort intéressant d’un ami commentateur.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE MANIF SANS BON SENS<\/strong><br>\n <br>\n « Cher Richard, je ne suis pas d’accord avec toi sur ton analyse du tea party québécois. <br>\n <br>\n « Les séances de yoga sont débiles, bien sûr, et on les doit les éliminer, surtout en période de crise (bien que des spécialistes en ressources humaines te diraient que ce genre d’activité, très répandue dans le privé, augmente effectivement la productivité). <br>\n <br>\n « Mais même si on élimine toutes les séances de yoga du monde, ça ne va représenter que 0,000001 % de nos problèmes de finances publiques. Les gens veulent le beurre et l’argent du beurre. On en revient toujours à ça. <br>\n <br>\n « On ne peut pas couper dans la santé, l’éducation et le service de la dette, tout le monde s’entend là-dessus. Or, le reste, c’est des miettes. <br>\n<\/p>\n\n<p><br>\n « Les 50 000 personnes dans la rue, c’est n’importe quoi. On y retrouvait autant des gauchistes (qui, d’habitude, sont pour la hausse de taxes afin de payer les services chromés qu’ils réclament) que des gens de droite (qui veulent qu’on abolisse des pans entiers de l’État). C’est une manifestation d’enfants gâtés qui ne veulent pas payer pour leurs folies passées et actuelles. »<br>\n<\/p>\n\n<p><br>\n <br>\n <strong>MA RÉPONSE<\/strong><br>\n <br>\n Cher ami, effectivement, on retrouvait toutes sortes de gens à cette manif. Des libertariens qui ne veulent rien savoir de l’État, des enfants gâtés, des X ameutés par une station de radio, des gauchistes qui veulent faire payer les riches...<br>\n <br>\n Mais c’est le propre des manifs improvisées que d’être hétérogènes. Contrairement aux militants syndicaux qui marchent tous dans le même sens et scandent tous le même slogan, le peuple est multiple, varié, diversifié, et c’est tant mieux. <br>\n <br>\n Pour une fois que des contribuables « ordinaires » sortent dans la rue, on ne va pas quand même pas s’ennuyer du « bon vieux temps » des manifs idéologiques !<br>\n <br>\n Tu affirmes que ces manifestants sont des enfants gâtés. Je crois que ce sont surtout des parents écoeurés de voir l’État dépenser leur argent n’importe comment tout en leur demandant d’ouvrir encore une fois leur portefeuille pour remplir le plat de bonbons qu’ils vident à deux mains. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>DES « MIETTES »<\/strong><br>\n <br>\n Tu dis que les fameuses séances de yoga ne coûtent que des miettes. Vrai. Mais tous comme c’est avec des cennes qu’on fait des piastres, c’est avec des miettes qu’on fait des miches de pain. <br>\n <br>\n À partir de combien de « miettes » on a le droit de s’indigner ? C’est quoi le chiffre magique qui nous permet de sortir dans la rue ? <br>\n <br>\n Moi, ce n’est pas la « miette » de 350 000 $ du party de la SAQ qui m’écoeure. C’est l’accumulation de miettes. <br>\n <br>\n Tous les jours, Le Journal sort des histoires du genre. Et il faudrait prendre ça avec un haussement d’épaules ? <br>\n <br>\n Contrairement à toi, je crois que les contribuables sont prêts à faire un effort, ils ne sont pas fous. Mais que l’État ajoute un trou à sa ceinture, bordel ! Ou qu’il se rentre le ventre quand on le regarde ! Qu'il se garde une petite gène!<br>\n <br>\n Mais non, il est là, tout évaché sur un lazy-boy qu'on lui paie à crédit, la bedaine qui dégueule par-dessus son pantalon...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>BOIRE LA TASSE<\/strong><br>\n <br>\n Chaque fois que l’État dépense de l’argent inutilement, on dit : « Bof, c’est une goutte... »<br>\n <br>\n Puis un jour, on fait glou glou.<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/15\/les-enfants-gates", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-17", | |
"title" : "Québécois, réveillez-vous!", | |
"content" : "<p>Marc Lebuis, le directeur et fondateur de Point de Bascule, un organisme qui vise à sensibiliser les Québécois aux dangers de l’islamisme, a marqué un grand coup hier.<br>\n <br>\n Afin de souhaiter la « bienvenue » à Tariq Ramadan, le chouchou de l’establishment islamiste qui était invité à Montréal pour prononcer trois discours (dont deux au Palais des Congrès, rien de moins), Lebuis a rassemblé quatre intellectuels qui luttent d’arrache-pied contre la montée de l’islamisme :<br>\n <br>\n Tarek Fatah, fondateur du Congrès musulman du Canada<br>\n <br>\n Salim Mansur, membre du conseil d'administration du Center for Islamic Pluralism, à Washington<br>\n <br>\n Naser Khader, député danois d’origine syrienne et chef de file des musulmans démocrates<br>\n <br>\n Zuhdi Jasser, fondateur de l’Islamic Forum for Democracy, en Arizona. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>MESSAGE AUX NAÏFS<\/strong><br>\n <br>\n Pourquoi est-ce un grand coup ?<br>\n <br>\n Parce qu’en rassemblant ces quatre intellectuels autour d’une table, Marc Lebuis montre à toutes les Lysiane Gagnon de ce monde que ce ne sont pas seulement des Blancs, des catholiques et des Québécois de souche qui ont peur de l’islamisme. <br>\n <br>\n Des MUSULMANS aussi craignent la montée de ce mouvement politique qui se drape dans des oripeaux religieux. <br>\n <br>\n Contrairement à ce que laissent penser certains chroniqueurs naïfs, qui voient des racistes partout (surtout dans les rangs souverainistes), la lutte à l’islamisme n’a rien à voir avec une quelconque forme de discrimination anti-arabe ou anti-musulmane. <br>\n <br>\n Comme l’a déjà dit Salim Mansur, qui est lui-même musulman : <br>\n <br>\n « L'islamisme est une idéologie politique, une idéologie politique armée du même type que le bolchevisme ou le maoïsme. De même que le communisme était un mouvement internationaliste poursuivant un objectif internationaliste — renversement de la liberté et écrasement des démocraties — de même aujourd’hui l'islamisme est engagé dans un effort mondial pour renverser les démocraties et étendre les frontières où il pourra mettre en œuvre son idéologie, la charia... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE MENACE RÉELLE<\/strong><br>\n <br>\n « L’Islam et islamisme sont deux choses distinctes, de dire Tarek Fatah. L'islam est une religion, celle que je pratique. L’islamisme est une idéologie politique dont les partisans utilisent l'islam comme outil pour favoriser leur agenda politique. »<br>\n <br>\n « L’Islam devrait s’adapter à l’évolution de la société moderne et accepter la liberté individuelle, la pensée critique et le pluralisme, a écrit pour sa part Naser Khader. Seules les idéologies totalitaires ne supportent pas la critique. »<br>\n <br>\n Pour ces quatre musulmans, les Occidentaux font preuve de naïveté face à la montée de l’islamisme.<br>\n <br>\n « Réveillez-vous, lancent-ils. N’ayez pas peur de défendre vos lois et vos valeurs ! Et cessez de vous laisser intimider par ces intellectuels de gauche qui crient au racisme et à la xénophobie dès que quelqu’un ose critiquer l’islamisme. »<br>\n <br>\n La conférence organisée par Point de bascule est disponible sur le <a href=\"http:\/\/www.pointdebasculecanada.ca\/article\/1330-conference-de-presse-la-menace-islamiste-au-quebec-en-directlive-press-conference-the-islamist-threat-in-quebec.php\" target=\"_blank\">site de l’organisme<\/a>.<br>\n <br>\n J’espère que madame Gagnon et ses amis vont prendre le temps de la regarder.<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/17\/quebecois-reveillez-vous", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-18", | |
"title" : "Le cas Bellemare", | |
"content" : "<p>Marc Bellemare a tout à perdre, dit-on. Si un jour, on finit par prouver qu’il a menti et que ses accusations n’avaient aucun fondement, il va se retrouver tout nu dans la rue, sa réputation en ruines.<br>\n <br>\n C’est vrai.<br>\n <br>\n Mais ce jeu se joue dans les deux sens. <br>\n <br>\n Si la suite des choses montre que l’ex-ministre de la Justice avait bel et bien raison, ce sont les chroniqueurs et les éditorialistes qui le traitent présentement de menteur et d’affabulateur qui auront des comptes à rendre à leurs lecteurs.<br>\n <br>\n On leur demandera pourquoi ils tenaient tant à mettre sa réputation en doute. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>« JE ME SUIS FAIT FOURRER »<\/strong><br>\n <br>\n Il y a quelques mois, j’ai interviewé Marc Bellemare pour l’émission Les Francs-Tireurs, à Télé-Québec. <br>\n <br>\n (Vous pouvez revoir cette <a href=\"http:\/\/video.telequebec.tv\/video\/1849\" target=\"_blank\">entrevue ici<\/a>)<br>\n <br>\n On a parlé de son passage-éclair en politique et de son combat pour réformer le régime du no-fault de la SAAQ. <br>\n <br>\n L’homme ne mâchait pas ses mots à l’égard de son ancien patron, Jean Charest.<br>\n <br>\n « Je croyais sincèrement que Jean Charest était venu me chercher parce qu’il voulait lui aussi réformer cette loi, m’a-t-il lancé. <br>\n <br>\n « Quand il m’a appelé pour me demander de faire le saut en politique, il m’a dit : Marc, emmène des associations de victimes d’accidents automobiles, on veut un show, on veut du monde pour dire que le Parti Libéral, c’est le parti des victimes. Ça nous prend un porteur de ballon !<br>\n <br>\n « C’était sexy pour Jean Charest d’avoir le Robin des Bois des accidentés dans son équipe. Or, tout ce qui l’intéressait, c’était d’aller chercher des votes. Bref, je me suis fait fourrer dans cette affaire-là. <br>\n <br>\n « Écoutez, mon projet (qu’on avait pourtant présenté en grandes pompes à la presse nationale un mois avant l’élection de 2003) n’est même pas monté au Conseil des ministres ! On n’en a jamais discuté !<br>\n <br>\n « Après un an, quand j’ai vu que le premier ministre ne bougerait pas, j’ai décidé de sacrer mon camp... » <br>\n <br>\n <br>\n <strong>« IL M’A JURÉ PAR ÉCRIT »<\/strong><br>\n <br>\n Finalement, vous avez été naïf, ai-je lancé à Marc Bellemare, non ?<br>\n <br>\n « Écoutez, je suis avocat, m’a-t-il répondu, piqué au vif. Je ne me suis pas lancé en politique sans garantie. Avant de faire le saut, j’ai demandé à Jean Charest de me jurer par écrit qu’il allait bel et bien réformer le régime de la SAAQ. Regardez, j’ai la lettre avec moi ! »<br>\n <br>\n Et Marc Bellemare de me montrer une lettre dans laquelle le premier ministre s’engageait auprès de son futur ministre de la Justice de réformer le régime du no-fault. <br>\n <br>\n « Les gens pensent que le ministre fait ce qu’il veut, de continuer Marc Bellemare. Ça ne marche pas de même ! Je n’ai JAMAIS été aussi dépendant de ma vie que lorsque j’étais ministre de la Justice. T’es dépendant d’un premier ministre, c’est pire que ton père, ça ! Il peut te flusher à une heure d’avis en te disant : Regarde, je ne t’aime pas la face, débarrasse ! »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN HOMME PRÉPARÉ<\/strong><br>\n <br>\n Marc Bellemare ne s’est pas présenté à l’entrevue les mains vides. Il a apporté toutes sortes de documents avec lui, des lettres du Premier Ministre, des dossiers, des chemises remplies de papiers...<br>\n <br>\n Et vous me direz qu’il a lancé ses récentes accusations contre le Premier Ministre sur un coup de tête, sans être blindé ? <br>\n <br>\n J’ai du mal à le croire...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/18\/le-cas-bellemare", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-19", | |
"title" : "Les orphelins", | |
"content" : "<p>Regardez-moi dans les yeux et répondez-moi franchement.<br>\n <br>\n Selon le dernier sondage Léger Marketing, le taux d’insatisfaction envers le gouvernement Charest <a href=\"http:\/\/lejournaldemontreal.canoe.ca\/journaldemontreal\/actualites\/national\/politiqueprovinciale\/archives\/2010\/04\/20100412-143932.html\" target=\"_blank\">atteint les 77 %<\/a>. Du jamais vu, dit-on. En deux mois, ce taux a grimpé de 15 points.<br>\n <br>\n Même le Titanic n’a pas coulé aussi rapidement. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE PAIRE DE FESSES<\/strong><br>\n <br>\n Si la tendance se maintient, comme dirait l’autre, le PLQ risque de boire la tasse aux prochaines élections.<br>\n <br>\n Pour qui allez vous voter, alors ? Pour le PQ ?<br>\n <br>\n Soyons sérieux. Rayon « contrôle des dépenses », la feuille de route du PQ est aussi déplorable, sinon plus, que celle du Parti Libéral.<br>\n <br>\n Le parti Québécois n’a jamais vu une dépense qu’il n’aimait pas. <br>\n <br>\n Une entreprise made in Québec bat de l’aile ? On n’hésite pas une seconde : on ouvre les vannes du Trésor public et on injecte des millions ! <br>\n <br>\n C’est ce qu’on a fait avec la Gaspésia et c’est ce qu’on a fait avec l’industrie des courses de chevaux...<br>\n <br>\n Pas étonnant que le parti de Pauline Marois fait du surplace malgré les malheurs qui accablent le gouvernement Charest. Les gens savent que le PQ ne gère pas mieux les finances publiques que le PLQ.<br>\n <br>\n Comme disait Chartrand : « Ces deux partis se ressemblent comme une paire de fesses... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN VIDE À COMBLER<\/strong><br>\n <br>\n L’ADQ, alors ? <br>\n <br>\n Arrêtez, vous allez me faire pisser dans mes culottes. <br>\n <br>\n C’est beau croire aux miracles, mais il y a une limite. L’ADQ a eu sa chance, elle l’a ratée de façon spectaculaire. Faites-vous des forces, les amis, on se reverra dans dix ans...<br>\n <br>\n Pour qui on va voter, donc ?<br>\n <br>\n Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais pour la première fois, je me sens politiquement orphelin. J’ai l’impression d’être dans le film Home Alone, mes parents ont sauté dans le premier Jet qu’ils ont vu et m’ont laissé tout seul à la maison...<br>\n <br>\n « On fait face à un vide de leadership. Il y a de la place pour quelqu'un qui veut se lever et offrir un projet mobilisateur », de dire Christian Bourque, de Léger Marketing.<br>\n <br>\n O.K., mais qui ? Joseph Facal ? <br>\n <br>\n Entre vous et moi, je suis sûr que ça le démange. Il suffit de lire Quelque chose comme un grand peuple, un programme politique déguisé en essai, pour se rendre compte que l’homme rêve de revenir sur la glace.<br>\n <br>\n Mais dans quelle équipe ? Le PLQ ? Impossible. L’ADQ ? Trop brinquebalant. Le PQ ? Trop lié aux centrales syndicales et aux groupes de pression. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>CONSTRUISEZ VOTRE BATEAU !<\/strong><br>\n <br>\n C’est ça, le problème actuellement. Ce n’est pas le manque de capitaines, c’est le manque de bateau prêt à les accueillir. <br>\n <br>\n Une personnalité publique qui désire braver les eaux troubles de la politique, maintenant, a le choix entre un canot pneumatique, un radeau et un pédalo. <br>\n Rien de très inspirant. <br>\n <br>\n La seule solution est qu’elle construise elle-même son embarcation. <br>\n <br>\n Or, c’est déjà assez dur faire de la politique, si tu dois en plus bâtir toi-même ton parti « de la coque au pont », comme chantait Aznavour, oublie ça. La tâche est trop lourde. <br>\n <br>\n Aucune personne saine d’esprit ne va se lancer dans cette aventure.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DURE RÉALITÉ<\/strong><br>\n <br>\n Je suis cynique ? Peut-être. <br>\n <br>\n Mais comme l’écrivait Oscar Wilde : « Le cynisme consiste à voir les choses telles qu’elles sont et non telles qu’elles devraient être. »<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/19\/les-orphelins", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-20", | |
"title" : "Le mille-pattes à mille têtes", | |
"content" : "<p>Je vous ai déjà parlé de l’organigramme du ministère de la Santé. Une patente hallucinante qui donne le vertige.<br>\n <br>\n Mais avez-vous vu celui du ministère de l’Éducation ? <a href=\"http:\/\/www.mels.gouv.qc.ca\/ADMINIST\/organigr.pdf\" target=\"_blank\">C’est tout aussi ahurissant<\/a>. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN VRAI FOUILLIS<\/strong><br>\n <br>\n Il y a la Direction générale des politiques, de la recherche et de la planification stratégique ; le Bureau de projets des technologies de l’information ; le Service de l’information décisionnelle et de la géomatique ; le Service de la gestion des environnements technologiques ; le Service de l’exploitation et des applications en production ; le Service de l’enregistrement et de la validation des données ; le Secrétariat aux affaires religieuses, blablabla.<br>\n <br>\n Un véritable fouillis. <br>\n <br>\n Et chaque petite case de cette immense structure a ses secrétaires, ses assistants, ses bureaux, ses budgets, ses spécialistes, ses lologues...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES INVASIONS BARBARES<\/strong><br>\n <br>\n En contemplant ce labyrinthe bureaucratique, je ne pouvais m’empêcher de penser à une scène <a href=\"http:\/\/www.youtube.com\/watch?v=eqXmM91PleY\" target=\"_blank\">des Invasions barbares<\/a>, de Denys Arcand. <br>\n <br>\n Le personnage interprété par Stéphane Rousseau demande à une fonctionnaire du réseau de la santé (la savoureuse Lise Roy) si elle ne pourrait pas permettre à son père malade de changer de chambre d’hôpital. <br>\n <br>\n<\/p>\n\n<p>« C’est formidable, se pâme la fonctionnaire devant cette manifestation d’amour filial. C’est une démarche qui s’inscrit tout à fait dans le contexte de nos programmes de sensibilisation des intervenants familiaux mais malheureusement, les mises en disponibilité de nos infrastructures ont été ciblées en fonction des directives du ministère dans le cadre du virage ambulatoire alors c’est absolument impossible de prioriser des éléments de solution au niveau du bénéficiaire individuel...<br>\n <br>\n « Il faut que vous compreniez que nos allocations de ressources sont axées sur un mode de dispensation des soins gérés en fonction des paramètres de dépistage identifiés par la table de concertation de la région administrative 02... »<br>\n <br>\n Le pire est que la fonctionnaire récite ce chapelet d’inanités d’une voix douce, remplie de compassion... Ce qui rend son discours encore plus insupportable !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE VISION DU MONDE<\/strong><br>\n <br>\n Pour moi, c’est ça qui ne marche plus dans nos sociétés. Ces structures débiles, ces discours creux. Cette bureaucratie inhumaine, ce langage clinique qui transforme les élèves en « apprenants » et les malades en « bénéficiaires », comme si l’ignorance et la souffrance étaient plus supportables quand on employait des mots neutres pour les nommer. <br>\n <br>\n Vous me direz que c’est un détail, que ce ne sont que des dessins et des mots. Faux : c’est une vision du monde qui s’articule dans ces organigrammes et dans ces discours !<br>\n <br>\n Une vision où plus personne n’est responsable de quoi que ce soit, où la vie est réduite à une série de statistiques !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>FULL VIDE<\/strong><br>\n <br>\n Vous vous souvenez de la pièce <a href=\"http:\/\/www.youtube.com\/watch?v=mlIBRb8g_DA&amp;feature=related\" target=\"_blank\">Les Voisins, de Claude Meunier et Louis Saïa<\/a> ? Pendant deux heures, des banlieusards s’échangent des répliques d’une prodigieuse insignifiance (« C’est bon, de la mayonnaise, ça goûte rien... »).<br>\n <br>\n Eh bien, l’État québécois ressemble aux Voisins. Les politiciens parlent de décrochage et d’engorgement dans les urgences, on voit leurs lèvres bouger, des sons sortent de leurs bouches, mais ça ne veut strictement rien dire !<br>\n <br>\n C’est du langage technocratique complètement déconnecté de toute réalité. <br>\n <br>\n Comme si la vie, NOTRE vie, était un organigramme avec des petites cases et des petites lignes en pointillé...<br>\n <br>\n À quand une machine au service de L’HUMAIN ?<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/20\/le-mille-pattes-a-mille-tetes", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-21", | |
"title" : "La maudite machine", | |
"content" : "<p>Aujourd’hui, j’aimerais vous faire faire un petit exercice.<br>\n <br>\n Vous avez vu <a href=\"http:\/\/www.mels.gouv.qc.ca\/ADMINIST\/organigr.pdf\" target=\"_blank\">l’organigramme du Ministère de l’Éducation<\/a> dont je vous ai parlé hier ? Toutes ces cases, tous ces départements avec des noms longs comme le bras ?<br>\n <br>\n J’aimerais que vous pensiez à cet organigramme en lisant les prochaines lignes.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE TÂCHE IMPOSSIBLE<\/strong><br>\n <br>\n Il s’agit d’une lettre qu’une enseignante a postée sur le blogue de Jean-Luc Mongrain, hier.<br>\n <br>\n « Bonjour monsieur Mongrain. Je suis enseignante en alphabétisation depuis neuf ans. La Commission scolaire exige un ratio minimum de 15 personnes analphabètes multi-niveaux pour chaque professeur (Ces jeunes sont tous dyslexiques et ont tous de gros problèmes d'apprentissage.) <br>\n <br>\n « Imaginez, je dois enseigner à tous ces élèves en même temps ! Chaque soir, à mon retour, je suis extrêmement déçue car la tâche est tout simplement impossible... »<br>\n <br>\n D’un côté, une structure hallucinante qui ferait baver Moshe Safdie, l’architecte d’Habitat 67.<br>\n <br>\n De l’autre, un prof sans moyen à qui l’on demande d’intégrer une quinzaine de cas lourds dans sa classe.<br>\n <br>\n Vive la bureaucratie.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>AU FRONT<\/strong><br>\n <br>\n Il y a quelques jours, je vous parlais <a href=\"http:\/\/fr.canoe.ca\/infos\/chroniques\/richardmartineau\/archives\/2010\/03\/20100321-084300.html\" target=\"_blank\">d’un livre passionnant<\/a> qu’un jeune historien avait consacré aux anciens combattants de la Deuxième guerre : Ils ont écrit la guerre, publié chez VLB.<br>\n <br>\n L’auteur, Sébastien Vincent, nous livre des extraits de lettres et de journaux intimes écrits par des militaires. <br>\n <br>\n Dans un récit particulièrement touchant, un soldat parle de ses supérieurs.<br>\n <br>\n « Je revois encore ces experts faire leurs commentaires sur ce que nous avions fait et sur ce que nous aurions dû faire. Tout ce beau monde, dont les grades brillaient de mille feux au soleil, avait les pantalons bien pressés, la figure rouge et même violacée par l’abus de cognac. Tous ces experts en la matière nous regardaient de haut et nous trouvaient probablement bien malodorants pour leurs narines sensibles. Ils étaient des experts à condition d’être loin en arrière... »<br>\n <br>\n J’exagère peut-être, mais c’est exactement comme ça que je perçois la guerre à l’ignorance que mène le ministère de l’Éducation.<br>\n <br>\n Au front, des enseignants fatigués, mal outillés et croulant sous la tâche. <br>\n <br>\n Et loin derrière, dans les bureaux climatisés d’un quelconque bunker, des « lologues » bardés de diplômes rédigeant de beaux programmes bien propres. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>DES SOLDATS ABANDONNÉS<\/strong><br>\n <br>\n On dit souvent que le problème, au Québec, est le manque d’argent.<br>\n <br>\n Faux, faux, archi faux.<br>\n <br>\n Le problème, c’est la façon dont on DISTRIBUE cet argent. <br>\n <br>\n Au lieu d’utiliser ces sommes pour embaucher des spécialistes qui aideraient les profs à mieux intégrer les « cas lourds » dans les classes régulières, par exemple, on préfère nourrir la machine.<br>\n<\/p>\n\n<p><br>\n Pour revenir à la métaphore militaire : au lieu d’envoyer des armes aux soldats qui sont au front, on préfère envoyer des biscuits aux généraux qui planifient la bataille. <br>\n <br>\n Résultat : laissée à elle-même, l’infanterie mange une maudite raclée.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN SYSTÈME RIGIDE<\/strong><br>\n <br>\n « La bureaucratie est un système lent et rigide qui tue l’initiative, empêche toute forme d’adaptation et peut même finir par paralyser l’organisation », écrivait le sociologue français Michel Crozier. <br>\n <br>\n Voilà pourquoi, selon moi, des milliers de contribuables sont sortis dans la rue, l’autre jour.<br>\n <br>\n Pas parce qu’ils sont écoeurés de payer, comme l’affirment certains commentateurs. <br>\n <br>\n Mais parce qu’ils sont écoeurés de voir comment l’État utilise leur argent.<br>\n <br>\n La machine doit être au service des gens. Pas le contraire. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/21\/la-maudite-machine", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-22", | |
"title" : "Où sont les femmes?", | |
"content" : "<p>S’il y a un sujet avec lequel je n’ai jamais vraiment été à l’aise, c’est celui de l’avortement.<br>\n <br>\n J’ai toujours eu de la difficulté à me « faire une idée », comme on dit. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN DÉBAT COMPLEXE<\/strong><br>\n <br>\n D’un côté, je trouve que les militants pro-vie manquent de compassion et jugent trop sévèrement les femmes qui ont eu recours à l’avortement. (J’aimerais bien voir ce qu’ils feraient si leur fille de 16 ans tombait enceinte !) De plus, leur discours catho me tombe sur le gros nerf.<br>\n <br>\n De l’autre, je trouve que les militants pro-choix souffrent d’angélisme. <br>\n <br>\n Vous leur demandez ce qu’ils pensent des femmes qui utilisent l’avortement comme moyen de contraception, et ils vous disent : « Ah, c’est un phénomène exagéré, ça n’existe pratiquement pas... »<br>\n <br>\n Or, je suis désolé, mais ça existe. <br>\n <br>\n L’autre jour, un ami m’a parlé d’une de ses copines qui s’est faite avorter parce qu’elle allait refaire son sous-sol et que ce n’était pas le temps d’avoir un enfant...<br>\n <br>\n Bref, je trouve que les deux côtés ont tendance à simplifier un débat extrêmement complexe, histoire de faire avancer leur cause. <br>\n <br>\n Je ne m’identifie à aucun camp.<br>\n <br>\n Les uns dramatisent, les autres banalisent.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA NATURE DÉBALANCÉE<\/strong><br>\n <br>\n Prenez ce qui se passe en Chine, par exemple. <br>\n <br>\n <a href=\"http:\/\/www.economist.com\/opinion\/displaystory.cfm?story_id=15606229\" target=\"_blank\">Selon la revue britannique The Economist<\/a>, en 2020, il y aura de 30 à 40 millions plus d’hommes âgés de 19 ans et moins que de femmes en Chine !<br>\n <br>\n Le profil démographique du pays sera complètement débalancé. Et pourquoi ?<br>\n <br>\n L’infanticide et l’avortement. On a beau être en 2010, l’idée voulant qu’un homme a plus de valeur plus qu’une femme est encore très courante dans certaines régions du pays. Résultat : plusieurs femmes enceintes décident de se faire avorter quand elles apprennent qu’elles portent une fille.<br>\n <br>\n L’avortement sur la base du sexe de l’enfant est interdite en Chine depuis 1995. <br>\n <br>\n (Imaginez : il y a quinze ans seulement, on permettait aux femmes d’avorter juste parce qu’elles attendaient une fille !!!! C’est quand même hallucinant quand on y pense... C’est comme si on permettait aux femmes d’avorter parce qu’elles portaient un bébé noir ! Si un pays faisait ça, tout le monde crierait au racisme. Mais quand on discrimine en fonction du sexe, pas de problème.) <br>\n <br>\n Le hic, c’est que tout le monde contourne la loi. Les femmes enceintes ont juste à dire qu’elles ne veulent pas d’enfant parce qu’elles ne sont pas prêtes psychologiquement, qu’elles ont été violées, etc.<br>\n <br>\n Comment savoir si c’est vrai ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>EN INDE AUSSI<\/strong><br>\n <br>\n Il n’y a pas qu’en Chine ou le ratio homme-femme est complètement débalancé par l’intervention humaine. On remarque aussi cette tendance en Inde, en Corée, à Singapour, à Taïwan...<br>\n <br>\n Et toutes les analyses scientifiques le démontrent : ce n’est pas dû au hasard. Il y a moins de filles parce que de nombreuses femmes qui portent des fœtus féminins se font avorter. <br>\n <br>\n On note la même chose au sein de la communauté sino-américaine !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN GÉNOCIDE<\/strong><br>\n <br>\n On calcule qu’actuellement, il manque 100 millions de femmes dans le monde !<br>\n <br>\n Il y a un mot pour ça : gentricide. Un génocide commis non sur la base de la race ou de la religion, mais du sexe.<br>\n <br>\n Peut-on dire que c’est dégueulasse sans passer pour un militant d’extrême droite ?<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/22\/ou-sont-les-femmes", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-24", | |
"title" : "Des liens douteux", | |
"content" : "<p>Ce soir, à 19 h 30, dans le cadre du Festival Métropolis Bleu qui se déroule à Montréal, l'auteure Sheema Khan, fondatrice du Conseil canadien des relations américaines-islamiques (CAIR-CAN), sera interviewée par le journaliste et chroniqueur Dennis Trudeau.<\/p>\n\n<p>Je ne sais pas quelles questions Dennis Trudeau posera à Mme Khan, mais voici celles que j'aimerais lui poser.<\/p>\n\n<p><b>Un lobby islamiste<\/b><\/p>\n\n<p>* En mai 2005, l'Assemblée nationale a adopté une motion interdisant l'établissement de tribunaux islamiques au Québec. Or, l'association CAIR-CAN, que vous avez fondée, a signé une pétition demandant à l'Assemblée nationale de retirer cette motion. Pourquoi ? Êtes-vous en faveur de la charia ?<\/p>\n\n<p>*L'avocat DavidB. Harris, ancien chef de la planification stratégique du Service canadien du renseignement de sécurité, a déjà écrit dans un rapport portant sur les réseaux terroristes que CAIR-CAN est un lobby islamiste financé par l'Arabie saoudite. Qu'en pensez-vous ?<\/p>\n\n<p>* Selon l'organisme CAIR Observatory, CAIR-USA, la branche américaine de CAIR-CAN, reçoit des millions de dollars de l'Iran, des Émirats arabes unis et du Koweït. À quoi sert cet argent ?<\/p>\n\n<p>* Dans son livre Muslim Mafia, P. David Gaubatz, agent spécial de l'Air Force, affirme que CAIR-USA est «une organisation subversive alliée au terrorisme international» et «un poste avancé d'une conspiration menée par les Frères musulmans pour ouvrir la voie à l'instauration de la loi islamique de style saoudien aux États-Unis». Vos réactions ?<\/p>\n\n<p><b>Du bien beau monde<\/b><\/p>\n\n<p>De plus, si j'étais à la place de Dennis Trudeau, je profiterais de ma rencontre avec Mme Khan pour lui rappeler les faits suivants :<\/p>\n\n<p>* Ghassan Elashi, l'un des fondateurs du chapitre texan de CAIR-USA, a été arrêté pour avoir mis sur pied un réseau frauduleux destiné à financer le Hamas.<\/p>\n\n<p>* Randall Royer, employé de CAIR-USA, a été condamné à 20 ans de prison pour avoir planifié un attentat terroriste.<\/p>\n\n<p>* Bassam Khafagi, directeur des relations avec la communauté pour CAIR-USA, a été déporté en Égypte pour avoir distribué des tracts appelant à la guerre sainte.<\/p>\n\n<p>* Nabil Sadoun, employé de CAIR-USA, a été accusé d'avoir participé à des activités organisées par le Hamas.<\/p>\n\n<p>* Mohammad El-Mezain, ancien leveur de fonds de CAIRUSA, a été accusé d'avoir financé un groupe terroriste. Il aurait amassé deux millions de dollars pour le Hamas.<\/p>\n\n<p>* Riad Abdelkarim, directeur des communications de CAIR-USA pour la côte Ouest, a été arrêté par les services secrets israéliens pour avoir financé le Hamas.<\/p>\n\n<p>* Rabih Haddad, ex-employé de CAIR-USA, a été déporté au Liban, car jugé dangereux pour la sécurité américaine.<\/p>\n\n<p>* Sayyid Syeed, ex-membre de la direction de CAIR-USA, est soupçonné d'entretenir des liens avec des groupes terroristes.<\/p>\n\n<p>* Sans oublier Ihsan Bagby, ex-membre de la direction de CAIR-USA, qui a déjà affirmé : «Nous ne deviendrons jamais des citoyens américains, car nous ne pouvons pas adhérer aux institutions et à l'idéologie de ce pays.»<\/p>\n\n<p><b>Qui le prochain ?<\/b><\/p>\n\n<p>La semaine dernière, Tariq Ramadan a prononcé trois discours à Montréal. Et cette semaine, Sheema Khan est invitée au Festival Métropolis Bleu.<\/p>\n\n<p>On est en business!<\/p>\n\n<p>«Monsieur Martineau, continuez d'éclairer vos lecteurs sur les dangers que représente l'islamisme radical, m'a écrit un chirurgien d'origine égyptienne, cette semaine. Il faut que les gens se réveillent !»<\/p>\n\n<p>Je fais ce que je peux, Monsieur...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/24\/des-liens-douteux", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-25", | |
"title" : "Les pogneux de beigne", | |
"content" : "<p>Le hasard fait drôlement les choses.<\/p>\n\n<p>La semaine dernière, j'écrivais que la guerre que l'État mène à l'ignorance et à la maladie est mal gérée: au lieu d'aider les professionnels qui sont au front, on chouchoute les bureaucrates qui remplissent des formulaires dans des bureaux climatisés.<\/p>\n\n<p><b>À deux mains<\/b><\/p>\n\n<p>Or, qu'est-ce que j'ai lu dans le<i>Journal<\/i> de vendredi?<\/p>\n\n<p>1) Des dizaines de fonctionnaires de Santé Canada ont été pincés à passer le plus clair de leur temps à surfer sur le Web, à regarder des vidéos ou à jouer à des jeux en ligne.<\/p>\n\n<p>2) Plusieurs médecins songent à prendre une retraite prématurée, car ils sont «fatigués, essoufflés et au bout du rouleau».<\/p>\n\n<p>C'est exactement ce que je vous disais!<\/p>\n\n<p>Les profs, les médecins et les infirmières qui sont au front en prennent plein la gueule, alors que les fonctionnaires situés tout en haut de la structure se pognent le beigne à deux mains.<\/p>\n\n<p>Et après ça, on nous dit que le problème est l'argent. Ben tiens!<\/p>\n\n<p>Quel gouvernement va avoir le courage de mettre la hache dans ces organigrammes obscènes, ces structures obèses qui nous étouffent sous le poids de leur inutilité?<\/p>\n\n<p><b>Les intouchables<\/b><\/p>\n\n<p>«Le gaspillage qui a cours au ministère de l'Éducation m'horripile, m'a écrit un enseignant. Trop peu de gens savent qu'avec un budget similaire et pour une population démographiquement semblable, la Finlande et le Danemark sont des modèles à suivre.<\/p>\n\n<p>«Le succès des pays scandinaves réside dans le fait qu'ils ont réduit au maximum la bureaucratie et engagé à la base des gens compétents qui s'occupent des élèves en chair et en os au lieu de s'en occuper abstraitement sur un écran cathodique!»<\/p>\n\n<p>Tout à fait d'accord, Monsieur.<\/p>\n\n<p>Cela dit, il manque quelque chose dans votre message. C'est bien beau de critiquer le gouvernement, mais j'aurais bien aimé vous entendre sur les centrales syndicales qui protègent ces fonctionnaires inutiles qui pompent les ressources.<\/p>\n\n<p>Savez-vous pourquoi AUCUN gouvernement ne veut s'attaquer à ces structures monstres? Parce que dès que le gouvernement ose faire un pas dans cette direction, les syndicats de la fonction publique crient au meurtre et menacent de tout bloquer.<\/p>\n\n<p>Ça serait bien que vous les critiquiez aussi, non?<\/p>\n\n<p>Après tout, les<i>pogneux<\/i> de beigne et les syndicats qui les protègent font partie du problème...<\/p>\n\n<p><b>Chacun pour soi<\/b><\/p>\n\n<p>Voilà pourquoi le Québec n'avance pas.<\/p>\n\n<p>Parce que tout le monde protège SON petit territoire. Au lieu de tous pousser dans la même direction, chacun tire la couverture de son bord. Ce n'est pas le bien-être de la société au grand complet qui nous importe, mais notre bien-être à NOUS. Regardez ce qui se passe à Québec.<\/p>\n\n<p>La Ville de Québec a loué les services d'une firme privée pour savoir si ses employés font du<a href=\"http:\/\/fr.canoe.ca\/techno\/nouvelles\/archives\/2010\/04\/20100423-085802.html\" target=\"_blank\"><b>cyberflânage<\/b><\/a>, s'ils perdent leur temps sur Internet.<\/p>\n\n<p>Qu'a fait le Syndicat des fonctionnaires municipaux? A-t-il dit: «Wow, c'est une excellente idée, nous allons collaborer! Après tout, nous sommes des contribuables nous aussi et nous voulons nous assurer que les taxes et les impôts que nous payons sont bien utilisés»?<\/p>\n\n<p>Non: il va déposer un grief sous prétexte que cette enquête interne menace «la vie privée des employés de la Ville»!<\/p>\n\n<p>Décourageant...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/25\/les-pogneux-de-beigne", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-26", | |
"title" : "Tous unis pour la cause", | |
"content" : "<p>Avez-vous suivi ce qui s'est passé en Ontario ces derniers jours ?<\/p>\n\n<p>Il y a quelques mois, le ministère de l'Éducation de la province a annoncé la création d'un nouveau cours de sexualité. On aurait parlé d'homosexualité, de lubrification vaginale, de sexe anal, on aurait appris aux enfants à dire «pénis» plutôt que «bizoune», etc.<\/p>\n\n<p>Mais ce cours ne sera finalement pas offert.<\/p>\n\n<p>En effet, des militants catholiques et musulmans ont décidé d'unir leurs efforts pour torpiller le projet.<\/p>\n\n<p><b>Le lobby des parents somaliens <\/b><\/p>\n\n<p>«Nous croyons que c'est le rôle des parents de parler de sexualité à leurs enfants, pas celui de l'école, de dire Suad Aimad, président des Parents somaliens pour l'éducation. C'est un sujet d'intérêt privé, pas public.»<\/p>\n\n<p>Imaginez... Il existe un regroupement de parents somaliens pour l'éducation! Pourquoi pas une association de grands-parents serbo-croates ou de belles-soeurs luxembourgeoises, tant qu'à faire?<\/p>\n\n<p>Êtes-vous en train de me dire que les spécialistes du ministère de l'Éducation de l'Ontario doivent prendre en compte le point de vue des parents SOMALIENS chaque fois qu'ils rédigent un plan de cours?<\/p>\n\n<p><b>Très, très pointu <\/b><\/p>\n\n<p>Le multiculturalisme canadien est en train de devenir ingérable. N'importe quel sous-groupe ethnique ou religieux a maintenant son association ou son groupe de pression...<\/p>\n\n<p>Par exemple, saviez-vous qu'il existe une Association des infirmières et infirmiers auxiliaires d'origine haïtienne du Québec? Pas une association d'infirmiers, pas une association d'infirmiers auxiliaires, mais une association d'infirmiers auxiliaires d'origine haïtienne!<\/p>\n\n<p>C'est ce qu'on appelle être pointu. À quand un chapitre pour les gauchers? Après tout, les infirmiers auxiliaires gauchers d'origine haïtienne n'ont pas les mêmes besoins que les infirmiers auxiliaires droitiers d'origine haïtienne. Il ne faudrait quand même pas les mettre dans le même panier !<\/p>\n\n<p><b>Un front commun <\/b><\/p>\n\n<p>Bref, les extrémistes religieux, qui sentent les flammes de l'Enfer leur lécher les fesses dès qu'un sexologue ose prononcer le mot «hymen» devant un ado de 14 ans, ont finalement eu raison du nouveau cours de sexualité du ministère de l'Éducation de l'Ontario.<\/p>\n\n<p>Après ça, on me dira que les fondamentalistes religieux ont une influence marginale dans notre société.<\/p>\n\n<p>Ce qui est intéressant, dans cette affaire, c'est qu'on a assisté à un front commun des amis de Dieu.<\/p>\n\n<p>Les extrémistes musulmans ET catholiques sont passés par-dessus leurs divergences et se sont serré les coudes pour venir à bout de leur ennemi commun: le sexe!<\/p>\n\n<p>C'est comme dans<i>Le parrain<\/i>, quand les Tattaglia et les Barzini, qui se détestent depuis des décennies, s'allient pour détruire la famille Corleone.<\/p>\n\n<p><b>Rencontre au sommet <\/b><\/p>\n\n<p>Parlant du<i>Parrain<\/i>: vous vous souvenez de la fameuse scène où les chefs des cinq grandes familles se réunissent pour enterrer la hache de guerre sous prétexte que «c'est mauvais pour le business»?<\/p>\n\n<p>C'est à se demander si ça ne se passe pas comme ça dans le domaine religieux.<\/p>\n\n<p>Le pape, le dalaï-lama, le grand imam d'Al-Azhar et le grand rabbin d'Israël, tous réunis dans un café de Saint- Léonard afin d'établir un plan commun pour combattre le féminisme, les homosexuels et les sexologues.<\/p>\n\n<p>Tiens, ça ferait un bon sketch pour les gars de South Park!<\/p>\n\n<p>Mais il faudrait qu'ils «effacent» le personnage de l'imam... Car les musulmans ont le sens de l'humour d'un bâton de dynamite...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/26\/tous-unis-pour-la-cause", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-27", | |
"title" : "Cris et suçotements", | |
"content" : "<p>Le 28 octobre, les Québécois auront leur propre chaîne spécialisée dans le divertissement pour adultes, Vanessa.<br>\n <br>\n Terminés, les films de cul américains doublés à Paris (« Allez, Fabrice, bourre-moi le popotin... ») ! Grâce à Anne-Marie Losique, nous pourrons enfin entendre des grognements bien de chez nous.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>VIVE LA CULTURE LOCALE !<\/strong><br>\n <br>\n Au lieu de regarder <a href=\"http:\/\/www.echolalie.org\/wiki\/index.php?ListesDeNomsDeFilmsDeCulRigolos\" target=\"_blank\">L’étroit mousquetaire, Harry Ploteur et Ça glisse au pays des merveilles<\/a>, nous pourrons nous émousser en visionnant des chefs-d’œuvre locaux comme La p’tite vite ou À vos marques, baisez !<br>\n <br>\n Est-ce à dire que le Québec est sexuellement libéré ?<br>\n <br>\n Non. <br>\n <br>\n Car pendant que papa et maman astiqueront leur télécommande en regardant Anne-Marie Losique se frotter sur un bras de sofa, les enfants, eux, continueront de faire leur éducation sexuelle en pitonnant le mot « étalon » sur Google. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE QUESTION DE TUYAUX<\/strong><br>\n <br>\n Depuis 2005, l'éducation à la sexualité (qui était auparavant intégrée dans le cours de Formation personnelle et sociale) est considérée comme une compétence transversale aux yeux du ministère de l'Éducation. <br>\n <br>\n En bon français, ça veut dire qu’il n’y a plus de cours consacré à la sexualité. L’éducation sexuelle est maintenant une matière qui doit être abordée dans tous les cours.<br>\n<\/p>\n\n<p><br>\n Comme l’a déjà expliqué <a href=\"http:\/\/monteregieweb.com\/main+fr+01_300+La_sexualite_cette_competence_transversale.html?ArticleID=563751&amp;JournalID=28\" target=\"_blank\">une conseillère en communications au ministère de l'Éducation<\/a> : « Les notions de reproduction ou de cycle menstruel peuvent être intégrées dans un cours de sciences et technologie, par exemple. »<br>\n <br>\n Qu’est-ce qu’un cours de Science et technologie a à faire avec le cycle menstruel, vous demandez-vous ?<br>\n <br>\n Aucune idée. <br>\n <br>\n On se dit peut-être qu’un prof de génie qui passe ses journées à parler de débit, de déversoir, de gestion des crues, de tuyaux et de système de vannes sera à l’aise à parler des trompes de Fallope !<br>\n <br>\n Idem pour les profs de maths : « Paul, qui a la chaude pisse, couche avec deux filles différentes par jour pendant une semaine. Sachant que ces deux filles couchent chacune avec trois gars différents à tous les deux jours, combien de gens seront infectés en six mois ? »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES PRIORITÉS DU MINISTÈRE<\/strong><br>\n <br>\n C’est quand même incroyable...<br>\n <br>\n On abolit les cours d’éducation sexuelle (alors qu’on vit dans une société hyper asexuée), mais on apprend aux jeunes le mythe amérindien de Glouskap ou le récit du castor qui dérobe le feu.<br>\n <br>\n Parce que la religion, ça c’est important, monsieur !!!<br>\n <br>\n C’est essentiel que nos enfants sachent à quelle date les Indiens célèbrent la naissance du gourou Nanak !<br>\n <br>\n Mais la gonorrhée, l’herpès, la chlamydia ?<br>\n <br>\n Bof.... Parlez-en à vos parents, ça n’est pas du ressort du ministère de l’Éducation, c’est comme l’économie, on n’a plus le temps de vous apprendre à gérer votre argent de poche, on est trop occupés à vous raconter ce que l’Ange Gabriel a dit à Moïse il y a 5 000 ans. <br>\n <br>\n On laisse l’économie et le sexe aux parents. Mais on enseigne la religion...<br>\n <br>\n Suis-je seul à trouver que ça n’a pas de sens ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>PILE ET FACE<\/strong><br>\n <br>\n En passant, j’espère qu’on va parler de la fatwa qui a été prononcée contre les créateurs de South Park dans le fameux cours d’éthique et de culture religieuse.<br>\n <br>\n J’espère qu’on ne se contente pas de montrer que les bons côtés des religions, qu’on ose aussi parler de la hargne des barbus et du laisser-faire de l’Église catholique face aux pédophiles...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/27\/cris-et-sucotements", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-28", | |
"title" : "La grande famille", | |
"content" : "<p>Imaginez que vous êtes propriétaire d’un dépanneur.<br>\n <br>\n Pas un gros, non : un petit dépanneur de quartier. Qui vend du lait, de la bière et des cigarettes. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE INJUSTICE FLAGRANTE<\/strong><br>\n <br>\n On vous demande de cacher vos paquets de cigarettes ? Vous cachez vos paquets de cigarettes.<br>\n <br>\n On vous demande de ne pas vendre des cigarettes à des mineurs ? Vous ne vendez pas de cigarettes à des mineurs.<br>\n <br>\n Bref, vous respectez la loi. Vous vous conduisez en citoyen responsable. <br>\n <br>\n De toute façon, vous n’avez pas le choix : la loi, c’est la loi. Si vous ne la respectez pas, on va vous faire payer une amende. <br>\n <br>\n Comment vous sentiriez-vous si, à côté de votre commerce, au vu et au su de tous, un de vos compétiteurs faisait des affaires d’or en violant systématiquement la loi et en vendant ses cigarettes à moitié prix ?<br>\n <br>\n Vous seriez probablement en beau joual vert. Vous diriez que c’est une injustice flagrante, un cas patent de double standard.<br>\n <br>\n Eh bien, c’est exactement ce qui se passe. Les propriétaires de dépanneurs se font littéralement fourrer par <a href=\"http:\/\/www2.canoe.com\/infos\/societe\/archives\/2010\/04\/20100426-052817.html\" target=\"_blank\">un groupe de bandits<\/a> qui se foutent complètement de la loi.<br>\n <br>\n Et personne ne fait rien parce que « c’est politiquement délicat » d'intervenir dans les réserves mohawks.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN JEU DANGEREUX<\/strong><br>\n <br>\n Nous vivons dans une société de loi. La seule façon de s’assurer que les citoyens respectent la loi est de faire en sorte qu’elle soit la même pour tout le monde.<br>\n <br>\n Tu n’obéis pas au règlement ? Tu reçois une amende, que tu te promènes avec des plumes sur la tête ou des fleurs dans le cul. <br>\n <br>\n En permettant à certains groupes d’échapper à la loi, les autorités jouent à un jeu dangereux. Non seulement alimentent-elles le cynisme de la population, mais elles menacent la cohésion sociale.<br>\n <br>\n « Pourquoi mon frère a-t-il le droit de manger devant la télé, mais pas moi ? Pourquoi mon copain de classe a-t-il le droit d’apporter un couteau à l’école, mais pas moi ? Pourquoi ma voisine a-t-elle le droit de se couvrir la tête sur sa photo de passeport, mais pas moi ? »<br>\n <br>\n « Pourquoi mon fils n’a pas le droit à des repas végétariens au CPE alors que s’il était bouddhiste, les éducateurs se feraient un devoir de ne jamais lui servir de viande ? »<br>\n <br>\n C’est quoi, ces doubles standards ? Les règlements sont les mêmes pour tous, oui ou merde ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>PAS DE DESSERT !<\/strong><br>\n <br>\n Après ça, on se demande pourquoi certaines tensions surviennent entre la majorité et les minorités...<br>\n <br>\n Tu veux que tes enfants s’entendent bien entre eux ? Traites-les tous de la même façon !<br>\n <br>\n C’est pas compliqué, me semble... Pas besoin d’avoir un post-doc en psychologie pour comprendre ça. <br>\n <br>\n Idem pour l’économie.<br>\n <br>\n Tu as mal fait ta job ? Tu prends la porte et TU NE REÇOIS PAS DE BONUS ! <br>\n <br>\n C’est comme ça pour le gars qui flippe des boulettes chez MacDo, et c’est comme ça pour le PDG de la Caisse de dépôt. <br>\n <br>\n T’as fait une bêtise ? Pas de dessert et va réfléchir dans ta chambre !<br>\n <br>\n Le premier ministre n’arrête pas de dire qu’il va gérer l’État comme un bon père de famille. Il devrait appliquer cette méthode de gestion à tous les niveaux.<br>\n <br>\n Après tout, une société, c’est une grande famille.<br>\n <br>\n Si les parents sont injustes, ils ne se font pas respecter. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/28\/la-grande-famille", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-04-29", | |
"title" : "Le monde est fou", | |
"content" : "<p>Connaissez-vous le<a href=\"http:\/\/fr.wikipedia.org\/wiki\/Manuel_diagnostique_et_statistique_des_troubles_mentaux\" target=\"_blank\">Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux<\/a> ?<br>\n <br>\n Il s’agit d’un manuel de références qui établit la liste des troubles mentaux (névroses, psychoses, phobies) dûment répertoriés par les spécialistes.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA DANSE DU BACON<\/strong><br>\n <br>\n On met régulièrement ce manuel à jour, afin d’informer les psys sur les nouvelles pathologies mentales officiellement diagnostiquées par les experts.<br>\n <br>\n En 1952, année de sa première publication, ce Manuel diagnostiquait 60 troubles psychiatriques. En 1968, 145. En 1980, 230. Et en 1994, 410.<br>\n <br>\n Bref, la folie connaît une croissance exponentielle.<br>\n <br>\n Le Manuel évolue avec les époques.<br>\n <br>\n Par exemple, ses deux premières éditions affirmaient que l’homosexualité était une maladie mentale. Mais on a corrigé ça en 1973.<br>\n <br>\n Or, devinez quelle nouvelle maladie mentale risque se faire son apparition dans le Manuel ?<br>\n <br>\n Le « terrible two » !<br>\n <br>\n Eh oui, selon certains experts, si votre enfant de deux ans pleure et fait la crise du bacon quand vous ne lui donnez pas des bonbons, <a href=\"http:\/\/www.nationalpost.com\/news\/story.html?id=2954711\" target=\"_blank\">il souffre d’un trouble psychique<\/a> appelé « Désordre de la régulation du tempérament avec dysphorie ».<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE NOUVEAU RITALIN<\/strong><br>\n <br>\n Un détail, dites-vous ?<br>\n <br>\n Pas vraiment. Si le très respecté Manuel décide d’écouter ces experts et d’inclure le « terrible two » dans sa liste de troubles mentaux officiellement reconnus dans sa prochaine édition, les compagnies pharmaceutiques vont pouvoir produire des pilules destinées à « guérir » cette « affreuse » maladie. <br>\n <br>\n Et quand on voit ce qu’on fait avec le Ritalin (on distribue ce médicament puissant comme si c’était des Smarties), on a toutes les raisons de s’inquiéter...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE SOCIÉTÉ ANESTHÉSIÉE<\/strong><br>\n <br>\n Bientôt, si ça continue, notre société va ressembler au roman Le Meilleur des mondes, d’Aldous Huxley. <br>\n <br>\n Tout le monde va recevoir sa petite dose de tranquillisant en se levant le matin.<br>\n <br>\n Plus de crise, plus de révolte, plus de contestation.<br>\n <br>\n Une belle société bien calme, bien polie, tout le monde à sa place, plus personne qui ne brasse la cage. <br>\n <br>\n Chaque écart de conduite aura son médicament. Des pilules pour les crises d’adolescence, les femmes qui veulent se divorcer, les altermondialistes qui manifestent, les gens qui prennent trop de temps à se relever d’un deuil...<br>\n <br>\n On va pouvoir enfin vivre dans un monde efficace, performant, consensuel !<br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/04\/29\/le-monde-est-fou", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-02", | |
"title" : "A-t-on le droit d'être heureux?", | |
"content" : "<p>Les mercredis 5 et 12 mai, à 21 heures, TVA présentera<i>La Familia,<\/i> un documentaire en deux parties sur la famille.<\/p>\n\n<p>Pendant deux heures, vous pourrez entendre quatre mères et quatre pères discuter sans ambages de leur rôle de parent et partager leur bonheur d'avoir des enfants.<\/p>\n\n<p><b>«DES PROPOS CULPABILISANTS»<\/b><\/p>\n\n<p>J'ai eu le privilège de participer à ce documentaire, aux côtés de Marina Orsini, Marie-Claude Barrette, France Castel, Lise Dion, Michel Barrette, Normand Brathwaite et Pierre- François Legendre.<\/p>\n\n<p>Le réalisateur Jean-Marc Létourneau et l'intervieweuse Dominique Savoie ont fait un travail formidable.<\/p>\n\n<p>Mais si je vous parle de cette production, c'est pour réagir à un texte qui a été publié sur le site Internet du magazine<i>7 Jours<\/i> -- texte qui, selon moi, est parfaitement représentatif d'une certaine mentalité québécoise.<\/p>\n\n<p>«Parfois, les propos des participants peuvent être culpabilisants pour certaines personnes qui ne savent pas ce que c'est que d'être entourées d'une famille et d'être aimées de leurs parents, écrit la journaliste Roxanne Tremblay. N'oublions pas que dans certains cas, souvent victime de cruauté psychologique et physique, la seule issue afin qu'un individu survive est justement de couper les ponts avec la famille...»<\/p>\n\n<p>En d'autres mots, les invités auraient pu se garder une petite gêne avant d'étaler leur bonheur au grand jour, et penser aux enfants qui ont été mal aimés par leurs parents!<\/p>\n\n<p><b>UNE NOTION SUSPECTE<\/b><\/p>\n\n<p>Je m'excuse, mais dans 90% des cas, quand on parle de la famille, c'est pour en brosser un portrait négatif!<\/p>\n\n<p>Divorces, inceste, violence, enfants agressés, parents irresponsables, mères exaspérées, pères absents, bébés secoués, bambins laissés à eux-mêmes, dysfonction, manque d'amour, impatience...<\/p>\n\n<p>Peut-on, pendant deux périodes de 50 minutes, chanter les louanges de la famille? Me semble que ça ferait changement!<\/p>\n\n<p>Maudit que c'est Ti-Québec, ça...<\/p>\n\n<p>T'es bon à l'école? Dis-le pas trop fort, ça va miner l'estime de soi des autres élèves...<\/p>\n\n<p>Tes affaires vont bien et tu fais de l'argent? Ferme ta gueule, ça va écœurer les pauvres...<\/p>\n\n<p>Tu as grandi dans une famille aimante? Garde ça pour toi, ça va culpabiliser ceux qui ont vécu une enfance malheureuse...<\/p>\n\n<p>Bref, il faut toujours s'excuser de ne pas crever de faim, de ne pas être déprimé et de ne pas détester son patron, ses enfants ou ses parents.<\/p>\n\n<p>Comme si le bonheur était une notion suspecte. Comme s'il ne fallait SURTOUT PAS montrer des exemples positifs!<\/p>\n\n<p><b>VIVE LE MISÉRABILISME<\/b><\/p>\n\n<p>«Les gens heureux n'ont pas d'histoire», dit-on.<\/p>\n\n<p>Bullshit. Les gens heureux ont plein d'histoires à raconter. C'est juste qu'on ne veut pas les entendre.<\/p>\n\n<p>C'est comme le cliché stupide voulant qu'il faut souffrir pour créer...<\/p>\n\n<p>Bientôt, je vais fonder une nouvelle association : les HA,pour Heureux Anonymes.<\/p>\n\n<p>On va se rencontrer dans un sous-sol, et on va s'apporter aide et réconfort.<\/p>\n\n<p>«Bonjour, je m'appelle Pierre Tremblay, et je suis un employé heureux.«<\/p>\n\n<p>«Bonjour, je m'appelle Jean Dumont, et je suis un mari comblé.»<\/p>\n\n<p>«Bonjour, je m'appelle Lune Dumouchel-Labrie et j'aime mes parents.»<\/p>\n\n<p><b>BROYER DU NOIR<\/b><\/p>\n\n<p>On ne peut pas dire publiquement qu'on est heureux? On va se rencontrer en cachette pour le murmurer.<\/p>\n\n<p>Comme ça, les rabat-joie ne seront pas «heurtés». Et le Québec pourra continuer de broyer du noir et de crier que tout va mal...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/02\/a-t-on-le-droit-detre-heureux", | |
"image_url" : "http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/dynamic_resize\/sws_path\/jdx-prod-images\/95991747-429e-44ed-ab58-9b08c01ba665_ORIGINAL.jpg?quality=80&version=1&size=1936x", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-03", | |
"title" : "La marée noire", | |
"content" : "<p>Vingt et un an après le naufrage de l’Exxon Valdez, qui a déversé 42 millions de litres de pétrole dans les eaux de l’Alaska, c’est au tour du golfe du Mexique de boire la tasse.<br>\n <br>\n Selon les experts, l’explosion de la plate-forme de BP, le 20 avril dernier, a déversé six millions de litres de pétrole dans la mer. <br>\n <br>\n Et ça continue, au rythme de 760 000 litres par jour. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN MILLIARD D’AMPOULES<\/strong><br>\n <br>\n Cette catastrophe vous décourage ? Vous n’avez encore rien vu. <br>\n <br>\n Selon les démographes, la population mondiale augmentera d’un milliard de personnes d’ici 10 ans. <br>\n <br>\n Vous imaginez la demande énergétique ? Ça va être hallucinant.<br>\n <br>\n Dans <em>Hot, Flat and Crowded<\/em>, son dernier essai, le chroniqueur du New York Times Thomas Friedman raconte une histoire qui nous permet de mieux saisir les conséquences de cette explosion démographique.<br>\n <br>\n « Imaginons que nous donnons une ampoule de 60 watts à chacune de ces personnes supplémentaires, dit-il. Et imaginons que ce milliard de personnes utilisent leur ampoule quatre heures par jour. <br>\n <br>\n « Eh bien, pour répondre à cette nouvelle demande énergétique, il faudra construire 20 nouvelles centrales électriques de 500 mégawatts chacune, fonctionnant au charbon ! <br>\n <br>\n « Tout ça pour UNE seule ampoule! »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>TROP D’AMÉRICAINS<\/strong><br>\n <br>\n Il y a quelques années, un spécialiste en environnement a inventé un nouveau terme : l’Américom.<br>\n <br>\n Un Américom est une unité de mesure représentant un groupe de 300 millions de personnes qui ont adopté le mode de vie américain. <br>\n<\/p>\n\n<p><br>\n En 1953, il y avait 2,5 Américoms dans le monde (750 millions de personnes). Aujourd’hui, il y en a neuf. <br>\n <br>\n Deux milliards sept cent millions de personnes qui vivent comme des Américains ! <br>\n <br>\n Qui bouffent comme des Américains, consomment comme des Américains et gaspillent comme des Américains !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>POMPE, BÉBÉ, POMPE !<\/strong><br>\n <br>\n Avant, les Chinois et les Indiens mangeaient du riz et se promenaient à vélo. Aujourd’hui, grâce à la mondialisation de l’économie qui a exporté le mode de vie américain aux quatre coins de la planète, ils bouffent de la viande, utilisent des appareils électroménagers et roulent en auto. <br>\n <br>\n Vous imaginez comment ça va être dans 20 ans, quand d’autres pays du Tiers-Monde deviendront eux aussi des puissances économiques ?<br>\n <br>\n Pour subvenir aux besoins énergétiques de tout ce beau monde, on n’aura pas le choix : il faudra pomper du pétrole partout. Dans les parcs nationaux, près des zones habitées, dans la mer...<br>\n <br>\n Vous en voulez, des catastrophes et des déversements ? Vous allez en avoir !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA COULEUR DE L’ARGENT<\/strong><br>\n <br>\n Pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’on ne peut pas continuer comme ça. À un moment donné, ça va péter. <br>\n <br>\n Je sais que pour la plupart des gens, les écolos sont des rêveurs qui mangent des graines, embrassent les arbres et pleurent dès qu’une auto écrase une grenouille.<br>\n <br>\n Mais le temps est venu de mettre un terme à cette caricature. <br>\n <br>\n Les écolos ne sont pas CONTRE le progrès. Ils sont pour UNE AUTRE FORME de progrès. Plus censé, plus responsable.<br>\n <br>\n Au lieu de perdre notre temps à pomper, pourquoi on n’investit pas dans le développement de nouvelles formes d’énergies ?<br>\n <br>\n Non seulement ça permettrait de sauver la planète, mais ça pourrait être super payant pour les pays qui exporteront ces technologies.<br>\n <br>\n Comme l’a dit le maire de Vancouver : <br>\n <br>\n « Il faut arrêter de penser que le vert est la couleur du sacrifice. C’est la couleur de l’argent ! »<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/03\/la-maree-noire", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-04", | |
"title" : "Honte à l'ONU", | |
"content" : "<p>Je dis souvent que les démocraties scient la branche sur laquelle elles sont assises en voulant faire plaisir à tout le monde et en ouvrant leurs bras aux extrémistes qui combattent leurs valeurs.<br>\n <br>\n On en a eu un exemple flagrant il y a un mois. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>BRONZAGE INTERDIT<\/strong><br>\n <br>\n Croyez-le ou non, mais les <a href=\"http:\/\/www.postedeveille.ca\/2010\/04\/onu-liran-%C3%A9lu-membre-de-la-commission-de-la-condition-de-la-femme.html\" target=\"_blank\">Nation Unies ont permis à l’Iran de siéger<\/a> sur sa Commission de la condition féminine !!!<br>\n <br>\n Plus imbécile que ça, tu meurs. <br>\n <br>\n Selon Mina Ahadi, Mahin Alipour, Shahla Daneshfar et Maryam Namazie, quatre féministes iraniennes qui ont publié un manifeste pour la libération des femmes en Iran, « la République islamique d’Iran est un État misogyne, l’architecte de l’apartheid entre les sexes et le responsable de trois décennies des plus odieuses formes d’abus, de discriminations et de violences contre les femmes en Iran ».<br>\n <br>\n Non seulement les Iraniennes sont-elles obligées de porter le hidjab, mais il y a quelques jours, le chef de la police de Téhéran a dit que toutes les femmes bronzées seront arrêtées et emprisonnées pour avoir porté atteinte à la loi islamique ! Un ayatollah a même affirmé que les tenues trop légères des femmes provoquait des tremblements de terre !<br>\n <br>\n Et que fait l’ONU ? Critique-t-elle ces barbus arriérés ?<br>\n <br>\n Non, elle accepte que l’Iran siège sur sa Commission de la condition féminine !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>VIOLÉES ET EXÉCUTÉES<\/strong><br>\n <br>\n En Iran, il est illégal d’exécuter une femme vierge, quel que soit le crime qu’elle ait commis.<br>\n <br>\n Que fait-on quand on veut tuer une femme qui n’a pas encore eu de relations sexuelles ?<br>\n <br>\n La veille de son exécution, on la marie de force à un gardien de prison, qui la viole. <br>\n <br>\n En juillet 2009, le journal The Jerusalem Post a publié <a href=\"http:\/\/dalje.com\/en-world\/i-raped-virgins-before-they-were-executed\/271463\" target=\"_blank\">une entrevue avec un membre d’une milice paramilitaire<\/a> islamiste qui était chargé « d’épouser » certaines détenues avant leur exécution.<br>\n <br>\n « Les filles avaient plus peur de la nuit de leur mariage que de l’exécution qui les attendait le lendemain matin, a-t-il confié. Elles se débattaient tellement qu’on devait mettre des somnifères dans leur nourriture. Le lendemain matin, les jeunes filles avaient un regard vide sans expression, on aurait dit qu’elles étaient prêtes, et même qu’elles désiraient la mort... »<br>\n <br>\n Au lieu d’apporter son appui aux féministes iraniennes qui luttent courageusement contre les atrocités commises dans leur pays, l’ONU permet à l’Iran de se donner une bonne image en siégeant sur une Commission internationale chargée d’établir des politiques visant à améliorer le sort des femmes !!!<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN ORGANISME INUTILE<\/strong><br>\n <br>\n Cette nomination révoltante montre à quel point l’ONU est un organisme futile qui ne sert strictement à rien. <br>\n <br>\n C’est le multiculturalisme porté à son point le plus absurde.<br>\n <br>\n Tous les pays s’équivalent, tous les pays ont le droit de vote, avec le résultat qu’en 2003, la Libye, « l’un des pays les moins recommandables du monde », selon le quotidien français Libération, a été nommée à la présidence de la Commission des droits de l’Homme !<br>\n <br>\n Un pays où les prisonniers politiques se comptent par centaines, où la liberté d'expression est strictement limitée et où la législation interdit la formation de partis politiques ainsi que toute critique du régime !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES MOUTONS<\/strong><br>\n <br>\n Bref, il n’y a qu’une chose à dire : honte à l’ONU.<br>\n <br>\n Et honte aux démocraties qui refusent de défendre leurs valeurs. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/04\/honte-a-lonu", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-05", | |
"title" : "L'intégriste", | |
"content" : "<p>Selon<a href=\"http:\/\/eglisecatholiquedequebec.org\/\" target=\"_blank\">le cardinal Ouellet<\/a>, « le Créateur de l'homme est l'unique maître de la vie », « l’autonomie absolue de la femme » est une valeur « imposée par un courant destructeur » et « les couples non mariés de même que les expériences scientifiques et les foyers détruits » sont le signe d’une humanité « aspirée par le néant ».<br>\n <br>\n Si monsieur Ouellet était musulman, tout le monde (moi le premier) grimperait dans les rideaux.<br>\n <br>\n Mais vu qu’il est catholique, on se contente de hocher la tête en silence.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DES PROPOS INTRANSIGEANTS<\/strong><br>\n <br>\n Selon le Larousse, l’Intégrisme est « l’attitude et la disposition d'esprit de certains croyants qui, au nom du respect intransigeant de la tradition, se refusent à toute évolution ».<br>\n <br>\n La définition sied parfaitement au cardinal Ouellet.<br>\n <br>\n Appelons un chat un chat : l’Archevêque de Québec ne porte peut-être pas de turban ni de barbe noire, mais il n’en demeure pas moins un intégriste, au même titre que ces imams arriérés qui pestent contre la liberté des femmes et rêvent de remonter le temps. <br>\n <br>\n Il se chauffe au même bois, s’abreuve à la même fontaine. <br>\n <br>\n Ce n’est pas parce qu’il porte une soutane au lieu d’une djellaba que ses propos sont plus éclairés.<br>\n <br>\n C’est le même discours creux, les mêmes jugements rétrogrades, le même (pour reprendre les mots de l’écrivain britannique Martin Amis) « ramassis de réponses routinières, de clichés, de formulations héritées et jamais remises en question ».<br>\n <br>\n C’est le point zéro de la pensée.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>QUI SOMMES-NOUS POUR JUGER ?<\/strong><br>\n <br>\n La religion est en train d’empoisonner le monde.<br>\n <br>\n Quoiqu’en pensent le cardinal Ouellet et ses fidèles, la réponse à l’intégrisme islamique n’est pas l’intégrisme catholique. <br>\n <br>\n C’est la raison, le doute et la compassion. <br>\n <br>\n Qui sommes-nous pour juger une fille de 16 ans qui se fait avorter ? Qui sommes-nous pour juger un couple qui a divorcé ?<br>\n <br>\n Qui êtes-vous, monsieur Ouellet, pour juger les gens atteints d’une maladie chronique qui appellent désespérément la mort afin de mettre un terme à leurs souffrances ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE NÉANT<\/strong><br>\n <br>\n Vous savez c’est quoi, la culture de la mort, monsieur Ouellet ?<br>\n <br>\n C’est aller en Afrique et dire aux chrétiens de ne pas porter de condom, alors que leur continent est ravagé par le sida.<br>\n <br>\n C’est prendre un prêtre qui a agressé des enfants, et le changer de paroisse pour qu’il puisse recommencer son manège ailleurs.<br>\n <br>\n C’est dépeindre la sexualité comme un vice, les divorcés comme des pécheurs, les homosexuels comme des pervertis, les femmes comme des citoyennes indignes de servir la messe, tout juste bonnes à mettre au monde de futurs catholiques, masculins de préférence.<br>\n <br>\n C’est empêcher les prêtres de vivre pleinement leur vie d’homme, sans tendresse ni caresse.<br>\n <br>\n C’est ça, le néant.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>À L’OMBRE DES CLOCHERS<\/strong><br>\n <br>\n Je m’inquiétais, il y a quelques jours, de la construction d’un centre islamique à Montréal. « Quelle version de l’Islam va-t-on y véhiculer ? demandai-je. La version modérée ou la version rétrograde ? »<br>\n <br>\n La construction d’une grosse église catholique me pousserait à me poser les mêmes questions. <br>\n <br>\n Quelle version du catholicisme sera enseignée à l’ombre de ces clochers ?<br>\n <br>\n Celle, modérée, de Jean Vanier et des prêtres ouvriers ou celle, rétrograde, du cardinal Ouellet ?<br>\n <br>\n Il ne faut pas lutter seulement contre l’intégrisme islamique.<br>\n <br>\n Il faut lutter contre TOUS les intégrismes, qu’ils brandissent la croix ou le croissant. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/05\/lintegriste", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-06", | |
"title" : "La chasse au gras", | |
"content" : "<p>C' est un cliché, mais c'est vrai : le beau est une notion qui varie selon les époques.<\/p>\n\n<p>Ce qu'on trouvait beau hier peut maintenant passer pour laid, et vice-versa.<\/p>\n\n<p>On pourrait presque dire : «Dis-moi quel genre d'individu tu trouves désirable, et je te dirai à quelle époque tu vis.»<\/p>\n\n<p>Vive les gros !<\/p>\n\n<p>Dans<i>Les métamorphoses du gras : histoire de l'obésité du Moyen-ge au XXe siècle<\/i> (Seuil), Georges Vigarello, chercheur français spécialisé dans l'histoire de l'hygiène et de la santé, raconte comment les gros sont passés de demi-dieux à pestiférés en quelques siècles.<\/p>\n\n<p>Au Moyen-ge, les gros faisaient l'envie de tout le monde. Dans un monde où la plupart des gens crevaient de faim, l'obésité était un signe de richesse, de puissance, de sensualité.<\/p>\n\n<p>Dans la littérature, les personnages bedonnants étaient toujours dépeints comme des gaillards sympathiques et généreux qui mordaient dans la vie à belles dents.<\/p>\n\n<p>Mais en 1701, coup de tonnerre pour les personnes enveloppées : le mot «obésité» fait sa première apparition dans un dictionnaire. Dès lors, la perception des gens commence à changer.<\/p>\n\n<p>On regarde les gros de travers, et les médecins s'intéressent de plus en plus à leur «condition».<\/p>\n\n<p><b> Des boulets <\/b><\/p>\n\n<p>À la fin du XVIIIe siècle, la Révolution industrielle secoue l'Europe. Excités par les machines à vapeur qui leur permettent d'accélérer la cadence, les gens sont de plus en plus obsédés par la notion d'efficacité, et les gros sont vus comme des freins, des boulets.<\/p>\n\n<p>Des poids morts, qui empêchent la société d'avancer. Aujourd'hui, le gras est perçu comme une tare, une menace qu'il faut éradiquer. Les gros sont stigmatisés, pointés du doigt.<\/p>\n\n<p>La chasse au surpoids est devenue une affaire publique, qui interpelle la société au grand complet.<\/p>\n\n<p><b> La mort de l'âme<\/b><\/p>\n\n<p>«Jamais dans l'histoire, l'exigence vis-à-vis du corps n'a atteint un tel degré, de dire Vigarello. Moins une société est religieuse, moins les gens croient à l'existence de l'âme et de l'esprit, et plus ils s'identifient à leur corps.»<\/p>\n\n<p>Bref, le corps est devenu un succédané de l'âme. On ne juge plus les gens par ce qu'ils sont «à l'intérieur», mais par ce qu'ils sont «à l'extérieur».<\/p>\n\n<p>Tu es mince ? Tu te prends en main, tu t'impliques, tu es actif et responsable.<\/p>\n\n<p>Tu es gros ? Tu traînes de la patte, tu te pognes le beigne et tu n'as aucune volonté.<\/p>\n\n<p>L'obésité, qui était autrefois un symbole de richesse, est maintenant un signe de pauvreté.<\/p>\n\n<p>Pauvreté économique, mais aussi pauvreté culturelle et mentale.<\/p>\n\n<p>«Ah, il est gros. Il doit passer ses journées sur son sofa à regarder la télé...»<\/p>\n\n<p><b> Des être inférieurs <\/b><\/p>\n\n<p>«Un esprit lourd», «un drame pesant», «un film indigeste», «une structure écrasante», «un gag épais»<\/p>\n\n<p>Terminées, les belles métaphores sur l'opulence ! La grosseur est maintenant synonyme de stupidité et de bêtise, et la minceur est considérée comme une preuve de vertu et de supériorité morale.<\/p>\n\n<p>Comme l'a dit un auteur français : Marie-Antoinette voulait que le peuple mange des brioches. On veut maintenant les lui enlever !<\/p>\n\n<p>À quand une révolution des gros ?<\/p>\n\n<p><b>La phrase de la semaine <\/b><\/p>\n\n<p>«Tony Tomassi fait son travail au mieux de ses possibilités et de ses talents», a dit le Premier ministre.<\/p>\n\n<p>C'est-tu moi, ou ça ressemble à une insulte ?<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/06\/la-chasse-au-gras", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-08", | |
"title" : "Défendre l'indéfendable", | |
"content" : "<p>Il n'y a pas que Jean Charest qui aime défendre l'indéfendable, au risque d'y perdre sa réputation.<\/p>\n\n<p>Prenez ce qui s'est passé à l'Assomption en 2006.<\/p>\n\n<p><b>DES GESTES BARBARES<\/b><\/p>\n\n<p>Sophie Gagnon, une préposée aux bénéficiaires d'un CHSLD, prend un septuagénaire souffrant d'Alzheimer par le bras et le traîne sauvagement sur le plancher de sa chambre, comme s'il s'agissait d'un vulgaire sac de patates.<\/p>\n\n<p>Tout ça est filmé par une caméra vidéo.<\/p>\n\n<p>Les images parlent d'elles-mêmes, il n'y a aucune ambiguïté possible: la préposée a bel et bien maltraité un vieillard malade et sans défense.<\/p>\n\n<p>Or, qui a pris la défense de cette employée sans cœur? Qui a remis en question son congédiement? Qui s'est rendu jusqu'en Cour Supérieure pour que madame soit réembauchée?<\/p>\n\n<p>Son syndicat.<\/p>\n\n<p><b>SO-SO-SO SOLIDARITÉ<\/b><\/p>\n\n<p>Je comprends que les syndicats doivent défendre leurs membres.<\/p>\n\n<p>Mais il y a une maudite limite.<\/p>\n\n<p>Ça prend quoi pour qu'un syndicat dise: «Désolé, ma vieille, mais les gestes que tu as posés sont tellement barbares, tellement dégradants, qu'on a décidé de ne pas prendre ta défense?»<\/p>\n\n<p>C'est bien beau, la solidarité syndicale, mais passé un certain point, ça devient carrément obscène.<\/p>\n\n<p>Après ça, on nous dira que les syndicats ont le bien de la société à cœur...<\/p>\n\n<p>Les syndicats n'ont qu'un seul but: protéger leurs membres, quoiqu'ils fassent.<\/p>\n\n<p>L'histoire de Sophie Gagnon en est la preuve flagrante.<\/p>\n\n<p><b>PROTÉGER LA VIE PRIVÉE?<\/b><\/p>\n\n<p>Selon le syndicat, les images captées - par la caméra cachée qu'avait installée la fille du pauvre homme, afin de savoir pourquoi son père avait toujours des bleus et des contusions - n'auraient pas dû être admissibles en cour, car «elles violaient la vie privée des travailleurs».<\/p>\n\n<p>Vie privée, mon cul!<\/p>\n\n<p>Premièrement, Sophie Gagnon n'était pas dans son salon ou dans sa chambre à coucher. Elle était sur son lieu de travail!<\/p>\n\n<p>Deuxièmement, que faites-vous du droit au respect de l'intégrité physique d'une personne âgée? Il ne doit pas être défendu, lui?<\/p>\n\n<p>Ah, c'est vrai, j'ai oublié: le malade ne payait pas de cotisations au syndicat. Il n'avait donc aucune valeur...<\/p>\n\n<p><b>«UNE DEUXIÈME CHANCE»<\/b><\/p>\n\n<p>Une question me chicote...<\/p>\n\n<p>Si le vieillard avait perdu la vie suite aux mauvais traitements que lui a fait subir Sophie Gagnon, qu'aurait fait le syndicat des employés du CHSLD?<\/p>\n\n<p>Aurait-il quand même défendu son membre? Aurait-il essayé d'écarter la preuve en disant que les images «violaient le droit à la vie privée des travailleurs»?<\/p>\n\n<p>Le syndicat a dit que Madame Gagnon devait être réembauchée, car «elle méritait une deuxième chance».<\/p>\n\n<p>Les patrons qui ne respectent pas les règles élémentaires de santé et de sécurité au travail, méritent-ils une deuxième chance quand un de leurs employés se pète la gueule par leur faute?<\/p>\n\n<p>Non, ce sont des enfants de chienne qui mettent la vie des honnêtes gens en danger.<\/p>\n\n<p>Eh bien, ce qui est bon pour minou est bon pour pitou.<\/p>\n\n<p><b>PAS DE PARDON<\/b><\/p>\n\n<p>Je ne vois pas pourquoi une employée dégueulasse comme Sophie Gagnon mériterait qu'on lui pardonne.<\/p>\n\n<p>Après tout, elle ne trie pas des tomates: elle travaille avec des malades!<\/p>\n\n<p>Moi, si j'étais membre de ce syndicat, disons que je ne serais pas content de voir que mes cotisations servent à défendre une telle dame jusqu'en Cour Supérieure...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/08\/defendre-lindefendable", | |
"image_url" : "http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/dynamic_resize\/sws_path\/jdx-prod-images\/11ec8a63-5a93-46f3-a47c-19de57e81faa_ORIGINAL.jpg?quality=80&version=1&size=1936x", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-09", | |
"title" : "Une tradition qui ne veut plus rien dire", | |
"content" : "<p>Mon ami Vincent m'a posé une bonne question, l'autre jour, en regardant le hockey:<\/p>\n\n<p>«Veux-tu me dire pourquoi on chante encore l'hymne national avant un match?»<\/p>\n\n<p>Bonne question.<\/p>\n\n<p>Lors des remises de médailles aux Olympiques, on peut comprendre. Après tout, c'est une compétition entre pays. Idem pour la Coupe du Monde de soccer.<\/p>\n\n<p>Mais quand Philadelphie joue contre Boston, ou Toronto affronte Montréal, voulez-vous bien me dire pourquoi on en-tonne le Star Sprangled Banner ou le Ô Canada?<\/p>\n\n<p>C'est quand même pas l'honneur du pays qui est en jeu. Ce sont deux équipes du même pays qui s'affrontent!<\/p>\n\n<p><b>LA NOBLE COMPÉTITION<\/b><\/p>\n\n<p>Sur son site Web, le chanteur Charles Prévost Linton (anciennement des Sinners) écrit qu'il a chanté l'hymne national 200 fois au Centre Bell.<\/p>\n\n<p>«Je tente par mon interprétation d'établir une ambiance de fierté mutuelle, un sens de l'honneur et de la fraternité dans la grande famille sportive, explique-t-il. Ce n'est pas le patriotisme qui motive la présentation des hymnes nationaux lors des grands événements sportifs. C'est plutôt l'idée de la noble compétition entre les équipes qui s'affrontent, du courage et de la vaillance de ces gladiateurs des temps modernes qui vont se donner corps et âme dans l'arène de glace...»<\/p>\n\n<p>Si cette tradition n'a plus rien à faire avec le patriotisme, pourquoi ne pas abandonner les hymnes nationaux, alors?<\/p>\n\n<p><b>LÂCHEZ LES DRAPEAUX!<\/b><\/p>\n\n<p>On pourrait tout simplement écrire un hymne au hockey.<\/p>\n\n<p>Ou faire comme à l'Assemblée nationale, et imposer quelques secondes de silence avant le match. Tous les participants regarderaient le bout de leurs patins, et turluteraient leur petite toune dans leur tête.<\/p>\n\n<p>Pour certains, ça serait l'hymne national de Russie. Pour d'autres,<i>Money<\/i> de Pink Floyd.<\/p>\n\n<p>Qu'est-ce que vous en pensez, vous? Vous ne trouvez pas que cette tradition ne rime plus à rien et qu'elle devrait être remplacée par quelque chose de plus neutre?<\/p>\n\n<p>Pensez-vous vraiment que les joueurs de hockey veulent gagner la partie pour faire honneur à leur pays?<\/p>\n\n<p>À leur équipe, oui. À leur ville, peut-être. Mais à leur pays? Franchement, ça m'étonnerait.<\/p>\n\n<p>J'attends vos réponses. Si vous réagissez en masse, on part une pétition.<\/p>\n\n<p><b>DÉFENDRE L'INDÉFENDABLE<\/b><\/p>\n\n<p>Concernant mon texte d'hier sur la préposée qui a perdu son travail après avoir traîné un vieillard atteint de la mala-die d'Alzheimer sur le plancher...<\/p>\n\n<p>Certaines personnes m'ont écrit pour me demander quel était le brillant syndicat qui s'est rendu jusqu'en Cour supérieure pour que madame puisse réintégrer son emploi.<\/p>\n\n<p>Il s'agit du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CSSS du sud de Lanaudière, qui est affilié à la CSN.<\/p>\n\n<p>Un lecteur, Marc Lalonde, m'a écrit en me disant: «Si c'était un employé masculin qui avait traîné une dame âgée sur le plancher en la tirant par le bras, pensez-vous que le syndicat aurait été aussi empressé et persistant pour le défendre? Je pense que non.»<\/p>\n\n<p>Moi aussi, monsieur, je pense que l'affaire aurait été traitée très différemment.<\/p>\n\n<p><b>OÙ SONT LES HOMMES?<\/b><\/p>\n\n<p>Selon un prof de Harvard, les sociétés occidentales manquent d'hommes virils.<\/p>\n\n<p>La virilité, dit-il, c'est d'avoir le courage de ses opinions, et ne pas avoir peur d'aller à l'encontre des idées reçues.<\/p>\n\n<p>Mais, c'est le cardinal Ouellet, ça!<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/09\/une-tradition-qui-ne-veut-plus-rien-dire", | |
"image_url" : "http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/dynamic_resize\/sws_path\/jdx-prod-images\/d9a4a777-eb53-4555-9a15-360b8fc95d03_ORIGINAL.jpg?quality=80&version=1&size=1936x", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-10", | |
"title" : "On est en business!", | |
"content" : "<p>« Le Québec est dans le rouge, il faut se serrer la ceinture, sinon, on va foncer dans le mur ! »<br>\n <br>\n Ça fait combien de fois que le gouvernement nous répète ce discours ?<br>\n <br>\n Cent ? Deux cent fois ?<br>\n <br>\n Pendant ce temps, l’État sort ses cartes de crédit et s’achète des votes <a href=\"http:\/\/fr.canoe.ca\/infos\/quebeccanada\/archives\/2010\/05\/20100510-061818.html\" target=\"_blank\">en construisant des installations sportives<\/a> à gauche et à droite.<br>\n <br>\n Coudonc, nous prenez-vous pour des caves ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA POIRE ET LE FROMAGE<\/strong><br>\n <br>\n Me semble que si je suis pris à la gorge, je ne vais pas m’acheter une piscine creusée à crédit, non ?<br>\n <br>\n On va donner 23 millions de dollars pour agrandir le stade Saputo, bordel !<br>\n <br>\n En 2008, les revenus de Saputo étaient de 5 milliards 58 millions de dollars. <br>\n <br>\n C’est ça que vous appelez « se serrer la ceinture » ? Donner de l’argent à une entreprise qui est déjà riche ?<br>\n <br>\n Vous me direz que l’Impact est sur le point de devenir une équipe de calibre international et qu’on ne pouvait simplement pas manquer le bateau...<br>\n <br>\n Et les milliers de Québécois qui n’ont toujours pas de médecins de famille ni de place dans une garderie, on fait quoi avec eux ? On les laisse sur le quai ? <br>\n <br>\n On leur envoie une carte postale autographiée par Nick De Santis ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE PRIORITÉ PRIORITAIRE<\/strong><br>\n <br>\n D’un côté, on dit qu’on n’a plus d’argent pour financer les universités, et de l’autre, on investit deux millions de dollars dans l’achat d’un système de neige artificiel au Saguenay. <br>\n <br>\n Désolé, je ne comprends pas. <br>\n <br>\n Ou les systèmes d’éducation et de la santé sont une priorité, ou ils n’en sont pas. <br>\n <br>\n S’ils sont une priorité, on devrait s’en occuper PRIORITAIREMENT ! C’est-à-dire AVANT toute chose !<br>\n <br>\n Surtout avant l’achat d’une machine à faire de la neige pour un centre de ski PRIVÉ !<br>\n <br>\n Comment peut-on dire dans le même souffle « Vous devrez dorénavant payer une taxe santé pour financer le système » et « On va donner des millions de dollars à la famille Saputo pour qu’elle puisse ajouter 30 loges corporatives à son stade » ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DUPLESSIS VERSION 2010<\/strong><br>\n <br>\n Certains chroniqueurs « avisés » diront que mes propos sont démagogiques. Qu’une machine à neige n’est pas un gaspillage, mais un investissement rentable pour une région qui vit du tourisme. <br>\n <br>\n C’est justement ça, le problème ! Il y aura toujours quelque chose. Si c’est pas une machine à neige, ça sera une salle de spectacle, un Festival international du pain brun ou une pelouse synthétique pour un terrain de boulingrin à Roxboro. <br>\n <br>\n Ou on se serre la ceinture, ou on ne se la serre pas. <br>\n <br>\n Et puis, soyons sérieux. Tout le monde sait comment fonctionne le merveilleux monde de la politique, surtout au Parti Libéral.<br>\n <br>\n Si Jean Charest construit des arénas, ce n’est pas parce qu’il veut que les jeunes du Québec soient en forme. C’est parce qu’il veut avoir des votes aux prochaines élections.<br>\n <br>\n On est en 2010, maudit, on a vu neiger ! Tout le monde a vu Réjeanne Padovani et la série Duplessis !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>BRIS DE CONFIANCE<\/strong><br>\n <br>\n Le deal entre Québec et les contribuables est clair : « Faites votre bout, on fera le nôtre. »<br>\n <br>\n Les contribuables n’ont pas le choix : la loi va les obliger à « faire leur bout ».<br>\n <br>\n Mais l’État, lui ? Qui va l’obliger à honorer sa partie du contrat ? <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/10\/on-est-en-business", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-11", | |
"title" : "Ouvrez votre parachute!", | |
"content" : "<p>On parle beaucoup de la culture des bonis, ces temps-ci. Les petits cadeaux que les grands chefs d’entreprises et les hauts fonctionnaires reçoivent quand ils ont bien fait leur boulot.<br>\n <br>\n Les ténors du monde des affaires disent que les médias font preuve de démagogie quand ils dénoncent l’existence et l’attribution de ces bonis.<br>\n <br>\n « Ces bonis sont nécessaires pour attirer des gestionnaires de qualité », expliquent-ils.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE AUGMENTATION DÉGUISÉE<\/strong><br>\n <br>\n O.K., d’accord : on n’attire pas des mouches avec du vinaigre. Si on veut de bons gestionnaires, il faut sortir le pot de miel, sinon, on va se ramasser avec des deux de pique. <br>\n <br>\n Cela dit, peut-on s’assurer que le bonus soit justifié avant de le décerner ?<br>\n <br>\n Parce qu’actuellement, on a l’impression qu’on le donne de façon automatique, que la performance du gestionnaire soit bonne ou pas. C’est une augmentation de salaire, déguisée en prime au rendement. <br>\n <br>\n « Tu vas gagner X dollars par année, plus X dollars en bonis, X dollars en primes, X dollars en options d’achat, X dollars en indemnités de départ, X dollars en redevances et X dollars en gratification... » <br>\n <br>\n C’est rendu qu’il y a presque plus de miel que de pain !<br>\n <br>\n Au lieu de dire : « Tu vas gagner 300 000 $ en salaire plus 200 000 $ en bonis », disons « Tu vas gagner 500 000 $ », non ?<br>\n <br>\n Ça va être plus clair. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>RISQUE ZÉRO<\/strong><br>\n <br>\n On dit qu’il faut donner des cadeaux aux chefs d’entreprises car ils prennent des risques.<br>\n <br>\n Comme j’ai entendu un économiste dire à France-Culture, l’autre jour : « Avant, peut-être. Plus maintenant. <br>\n <br>\n « Chacun sait que lorsqu’ils sont embauchés, les chefs des très grandes entreprises signent un contrat qui indique ce qu’ils toucheront quand ils quitteront. Seule la date de départ n’est pas mise. Mais la première chose qu’ils négocient, c’est leurs indemnités de départ. <br>\n <br>\n « Le risque que prennent les patrons est nul car même s’ils se plantent, ils savent qu’ils vont recevoir un gros bonus à leur départ. Aucun de ces grands chefs ne prend un risque pour lui-même. Il les fait prendre aux autres... »<br>\n <br>\n C’est ainsi que des gestionnaires comme Henri-Paul Rousseau partent avec le magot, même s’ils ont démissionné et même s’ils ont mis leur entreprise dans la merde. <br>\n <br>\n Faut le faire, non ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA DURE VIE DES MONOPOLES<\/strong><br>\n <br>\n Et puis, quand j’entends des hauts fonctionnaires comme le patron de la SAQ dire qu’il faut donner des bonis dans le secteur public parce que c’est comme ça que ça se passe dans le privé, j’ai des maux de ventre.<br>\n <br>\n Dans le privé, les gestionnaires doivent compétitionner avec d’autres entreprises. C’est la jungle. <br>\n <br>\n Mais elle est où, la compétition, dans le secteur public ?<br>\n <br>\n La SAQ compétitionne contre qui ? Le vendeur de hash du coin de la rue ? Le quincaillier qui vend de la térébenthine ?<br>\n <br>\n Elle est où, la compétition de Loto-Québec ? Le casino de Monaco ?<br>\n <br>\n Vous pensez vraiment que les p’tites vieilles en survêtements et les Chinois qui portent des couches pour pouvoir jouer dans les machines à sous jusqu’à 4 heures du matin vont aller à Monaco si les casinos du Québec ne leur donnent pas un bon service ? <br>\n <br>\n Hmmmm, pas sûr. <br>\n <br>\n (Patron, j’ai écrit une chronique dans le temps requis. Ai-je droit à un bonus ?)<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/11\/ouvrez-votre-parachute", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-12", | |
"title" : "La grande mosquée", | |
"content" : "<p><strong>« Il faut dénoncer les éléments extrémistes qui sont en train de disséminer une vision de l'islam qui est totalement en rupture avec ce qu'on devrait vivre dans le monde moderne... » 
<br>\n <br>\n — Fatima Houda-Pepin, Le Devoir, 8 juin 2006 <\/strong><br>\n <br>\n <br>\n Comme vous le savez, un groupe musulman formé entre autres des associations étudiantes musulmanes des universités McGill et Concordia projette de construire une grosse mosquée au centre-ville de Montréal, dans un bâtiment construit par les Soeurs grises. <br>\n <br>\n Le 1er mai dernier, dans un texte qui portait justement sur ce projet, je me demandais quelle version de l’Islam logera à cette adresse. <br>\n <br>\n Un Islam modéré ou un Islam politique ?<br>\n <br>\n Eh bien, j’ai ma réponse. <br>\n <br>\n Et au risque de me faire traiter de paranoïaque par les adeptes du multiculturalisme gnan gnan, ce n’est pas une très bonne nouvelle. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>DES PROPOS INQUIÉTANTS<\/strong><br>\n <br>\n Comme l’écrivait <a href=\"http:\/\/fr.canoe.ca\/infos\/societe\/archives\/2010\/05\/20100511-054205.html\" target=\"_blank\">mon confrère Mathieu Turbide avant-hier<\/a>, le futur centre islamique (qui comprendra une mosquée, une bibliothèque, des salles de conférence et une école coranique) sera géré par la <a href=\"http:\/\/www.macnet.ca\/\" target=\"_blank\">Muslim Association of Canada<\/a> (MAC), un regroupement musulman basé à Ottawa. <br>\n <br>\n Pour ceux qui l’ignorent, le <a href=\"http:\/\/www.pointdebasculecanada.ca\/article\/1329-tariq-ramadan-et-les-freres-musulmans-par-tarek-fatah.php\" target=\"_blank\">MAC voue un véritable culte à Hassan el-Banna<\/a>, le fondateur des <a href=\"http:\/\/www.mohamed-sifaoui.com\/article-36913980.html\" target=\"_blank\">Frères musulmans<\/a>, un organisme considéré par plusieurs observateurs (dont le site <a href=\"http:\/\/www.pointdebasculecanada.ca\/\" target=\"_blank\">Internet Point de Bascule<\/a>) comme le fer de lance de l’intégrisme islamique en Europe. <br>\n <br>\n Pour vous donner une petite idée des positions défendues par ce grand démocrate, voici quelques citations de monsieur el-Banna :<br>\n <br>\n « Il est obligatoire pour nous (musulmans) de se battre contre eux (les infidèles) après leur avoir transmis l'invitation (d'adhérer à l'islam) et ce, même s'ils ne se battent pas contre nous. »<br>\n <br>\n « Donnez-moi 12 000 croyants et avec eux, je conquerrai les montagnes, traverserai les mers et envahirai les territoires. »<br>\n <br>\n « Allah est notre but. Le prophète est notre exemple. Le Coran est notre constitution. Le djihad est notre chemin. Le martyr est notre désir. »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA CONQUÊTE<\/strong><br>\n <br>\n Ça, ce sont des citations de Hassan el-Banna, le fondateur des Frères musulmans.<br>\n <br>\n Voici maintenant une citation de Yusuf al-Qaradawi, le chef spirituel des Frères musulmans :<br>\n <br>\n « L'islam va retourner en Europe comme un conquérant et un vainqueur après en avoir été expulsé à deux reprises. Cette fois-ci, je maintiens que la conquête ne se fera pas par l'épée mais en recourant au discours et à l'idéologie. »<br>\n <br>\n Rappelons que sur son site Internet, le MAC (qui gèrera la future grande mosquée de Montréal) affirme « vouloir implanter l’Islam tel qu’il a été compris par le fondateur des Frères musulmans. »<br>\n <br>\n Rassurant, non ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>SUIVEZ L’ARGENT<\/strong><br>\n <br>\n La fondation à l’origine de ce projet de grande mosquée a amassé 2,1 millions de dollars.<br>\n <br>\n D’où provient cet argent ?<br>\n <br>\n Aucune idée. <br>\n <br>\n Tout ce que je peux dire, c’est qu’en 2001, <a href=\"http:\/\/www.mafhoum.com\/press5\/146C31.htm\" target=\"_blank\">un groupe de travail du Ministère de l’Intérieur français<\/a> déposait un volumineux rapport sur l’Islam en France.<br>\n <br>\n « La plupart des constructions de mosquées de quelque ambition ont été financées par une aide venue d'ailleurs, c'est-à-dire par les dons d’institutions islamiques et de certains pays arabes du Golfe », concluait ce groupe. <br>\n <br>\n So, so, solidarité, mes frères. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/12\/la-grande-mosquee", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-13", | |
"title" : "À votre discrétion", | |
"content" : "<p>Il y a une expression qui m'a toujours fait tiquer : «Enveloppe discrétionnaire».<\/p>\n\n<p>Un politicien donne des subventions à telle ou telle entreprise en suivant des règles bien précises, mais il a une enveloppe spéciale qu'il peut allouer à n'importe qui «à sa discrétion», sans passer par les canaux habituels.<\/p>\n\n<p>J'ai toujours trouvé que l'expression «à ma discrétion» sonnait comme «à mes amis».<\/p>\n\n<p><b>Un programme «flexible»<b><\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>Prenez le cas de BCIA. <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>En novembre 2009, cette firme de sécurité (qui aime beaucoup le PLQ) a reçu un prêt de 1,3 million de dollars de la part d'Investissement Québec. <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>Ces prêts sont accordés à des entreprises en bonne santé financière. On étudie votre dossier, on analyse vos livres et, si vos affaires vont bien, on vous accorde le prêt. C'est mathématique. <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>Or, cinq mois après avoir reçu ce joli magot, BCIA se plaçait sous la protection de la Loi sur la faillite ! <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>Les analystes d'Investissement Québec chargés d'éplucher les dossiers des entreprises auraient-ils mal fait leur travail ? <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>Non, c'est pire. Ils ne l'ont pas fait, point. <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>«On a une certaine flexibilité à l'intérieur du programme, une certaine discrétion», a avoué candidement le président d'Investissement Québec à <i>La Presse<\/i>. <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>«Oui, il y a des règles, mais il faut juger au cas par cas», a dit pour sa part le ministre du Développement économique Clément Gignac. <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b><b>Les copains d'abord<\/b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>En d'autres mots, il y a deux façons de faire. <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>Une pour l'ensemble des entreprises. Et une autre pour les «entreprises amies» qui jouissent d'une aide «discrétionnaire ». <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>C'est comme si un prof disait à un de ses élèves : «Tu dois passer ton examen en suivant les règles de l'école». Et à un autre : «Tu as droit à un dictionnaire et à Internet»... <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>C'est quoi, cette façon de faire ? Ça ouvre toutes grandes les portes à l'arbitraire et au copinage ! <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>Ou les règles sont les mêmes pour tout le monde, ou il n'y a pas de règles ! <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>On ne peut pas à la fois établir des règles générales qui doivent être respectées par toutes les entreprises ET faire du cas par cas ! <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>Pourquoi une entreprise devrait-elle prouver hors de tout doute qu'elle est bel et bien solvable pour recevoir une aide de l'État, alors qu'une autre récolterait 200 millions sans passer par Go ? <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b><b>La faute aux médias <\/b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>C'est comme les règlements concernant la cigarette. <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>Si tu es un citoyen ordinaire, tu dois respecter la loi. Mais si tu habites sur une réserve, tu peux agir comme bon te semble, personne ne va te punir. <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>Et après ça, on nous dit qu'on vit dans une société de droit qui traite tout le monde également. <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>Pendant ce temps, les commentateurs se demandent pourquoi la population est aussi cynique envers les politiciens. <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>Duh ! <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>Ça doit être à cause des méchants médias et des chroniqueurs démagogues qui ont la mauvaise manie de s'indigner devant des injustices flagrantes au lieu de chanter: «Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, lalalère...» <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b><b>Par ici, les enfants ! <\/b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>L'affaire Tomassi aura eu du bon. <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>Elle nous aura permis de nous rendre compte que les garderies privées à but lucratif sont des business très, très, très rentables. <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b>Comme l'élevage de porcs ou la culture du maïs. <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>\n\n<p><b><b> <\/b><\/b><\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/13\/a-votre-discretion", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-14", | |
"title" : "Les sauvages", | |
"content" : "<p>« Si l’on prête attention au besoin d’exploser qui habite la force des jeunes gens, on ne s’étonne pas de les voir mettre si peu de finesse et si peu de discernement dans le choix de telle ou telle cause : ce qui les aiguillonne, c’est la vue de la ferveur qui entoure une cause, et en quelque sorte la vue de la mèche allumée — non pas la cause elle-même. »<br>\n <br>\n Cette phrase a été écrite en 1882 par le philosophe allemand Nietzsche (dans son livre <a href=\"http:\/\/fr.wikisource.org\/wiki\/Le_Gai_Savoir\" target=\"_blank\">Le Gai Savoir<\/a>).<br>\n <br>\n Cent vingt-huit ans plus tard, elle est toujours aussi pertinente.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>RIEN À VOIR AVEC LE HOCKEY<\/strong><br>\n <br>\n Les jeunes qui se sont conduits comme des barbares, avant-hier, se foutent du hockey comme de leur première bière.<br>\n <br>\n Ce qui les intéresse, c’est allumer une mèche, comme disait le philosophe.<br>\n <br>\n Tout casser, tout briser. <br>\n <br>\n Ce sont les mêmes sauvages qui lancent des briques dans les manifs anti-mondialisation, renversent des autos dans les manifs contre la brutalité policière et mettent le feu dans les hangars à la Fête de la Reine.<br>\n <br>\n La cause, ils s’en torchent.<br>\n <br>\n Aujourd’hui, c’est le G8. Demain, ça sera une manif étudiante. <br>\n<\/p>\n\n<p><br>\n L’important, c’est qu’il y ait du monde, des flics et des caméras. <br>\n <br>\n Pour eux, chaque manifestation publique est un restaurant « Apportez votre cocktail Molotov ». <br>\n <br>\n <br>\n <strong>PROFESSION : CASSEUR<\/strong><br>\n <br>\n Plus moyen de manifester publiquement sa joie ou son mécontentement sans que ces casseurs professionnels se pointent et foutent le bordel. <br>\n <br>\n Ils ne respectent rien : aucune cause, aucun commerce, aucun individu. <br>\n <br>\n Ils sont ni de droite, ni de gauche. Juste cons. Et gavés de bière jusqu’aux oreilles. <br>\n <br>\n Contrairement au roi Midas qui transformait en or tout ce qu’il touchait, ils discréditent tous les groupes qu’ils infiltrent. <br>\n <br>\n Vous souvenez-vous du film <em>The Wild One<\/em> (1953), avec <a href=\"http:\/\/www.youtube.com\/watch?v=yCENBce_dls\" target=\"_blank\">Marlon Brando<\/a> dans le rôle d’un motard qui détruit tout sur son passage ?<br>\n <br>\n Un moment donné, une jeune fille lui demande : « What are you rebelling against, Johnny ? »<br>\n <br>\n Il répond : « Waddya got ? » <br>\n <br>\n C’est exactement ça : « Donne-moi une cause, n’importe laquelle, et je vais mettre le feu aux poudres. »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>ON ATTEND QUOI ?<\/strong><br>\n <br>\n Chaque fois qu’un flic met la main sur sa matraque, 500 militants anti-fascistes se réunissent avec des pancartes et des porte-voix pour dénoncer la brutalité policière.<br>\n <br>\n Ils sont où, ces bien pensants, quand vient le temps de dénoncer la violence des casseurs ?<br>\n <br>\n Nulle part. <br>\n <br>\n Trop occupés à trouver des slogans pour leur prochaine manif contre les « beux ».<br>\n <br>\n Qu’est-ce qu’on attend pour sévir contre ces sauvages qui ont tout brisé?<br>\n <br>\n « Ne craignez rien, on les connaît, on sait qui ils sont », disait le porte-parole de la police à la télé hier matin.<br>\n <br>\n Si vous avez leur photo, voulez-vous bien me dire pourquoi vous ne faites rien ? <br>\n <br>\n Vous attendez quoi — qu’ils foutent le feu à une maison ? <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES FLICS SUR LE BANC<\/strong><br>\n <br>\n Avant-hier, rue Sainte-Catherine, les policiers ressemblaient à Georges Laraque quand il jouait pour les Canadiens : ils voulaient sauter sur la glace et foncer, mais leur « coach » a décidé de les garder sur le banc. <br>\n <br>\n Résultat : la situation s’est envenimée et les flics ont perdu le contrôle. <br>\n <br>\n C’est bien beau, la rectitude politique, mais un jour, il va falloir arrêter de courber l’échine devant les casseurs.<br>\n <br>\n Tu ne respectes pas l’autorité ? Tu n’obéis pas aux lois ? Tu te conduis en sauvage ?<br>\n <br>\n Prépare-toi, ça va faire mal. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/14\/les-sauvages", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-15", | |
"title" : "La grande noirceur", | |
"content" : "<p>Les textes que mon confrère Mathieu Turbide et moi avons écrits sur la grande mosquée qu’on s’apprête à construire dans le centre-ville de Montréal nous ont valu plusieurs courriels de votre part.<br>\n <br>\n Visiblement, cette histoire vous intéresse.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN RAPPORT HALLUCINANT<\/strong><br>\n <br>\n Comme on vous l’a mentionné, les associations étudiantes musulmanes des universités McGill et Concordia sont à la base de ce projet. <br>\n <br>\n « Si des étudiants sont mêlés à ça, c’est la preuve que ça ne sera pas un antre d’extrémistes, pensent certains d’entre vous. Après tout, la laïcité et l’égalité homme-femme sont des valeurs chères aux universitaires. »<br>\n <br>\n Hmmmmm, pas sûr. <br>\n <br>\n En 2007, la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (qui regroupe un demi-millions d’étudiants à travers le pays) a publié <a href=\"http:\/\/www.cfsontario.ca\/mediareleaselinks\/TaskForce-Final.Report.pdf\" target=\"_blank\">un rapport sur les besoins des étudiants musulmans<\/a>. Ce rapport contenait une soixantaine de recommandations visant à combattre la « discrimination islamophobe » sur les campus.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>VIVE LA SÉGRÉGATION<\/strong><br>\n <br>\n Voici quelques-unes de ces recommandations :<br>\n <br>\n * Construire des salles de prières facilement accessibles et assorties d’installations pour les ablutions rituelles. Le coût de l’aménagement et de l’entretien de ces installations devrait être assumé intégralement par les universités.<br>\n <br>\n * Prévoir des heures réservées exclusivement aux femmes dans les piscines et les centres sportifs.<br>\n <br>\n * Pendant ces séances « pour musulmanes seulement », installer des rideaux dans les fenêtres donnant sur la piscine de manière à cacher les nageuses du regard des hommes.<br>\n <br>\n * Prévoir des zones « sans alcool » dans les résidences étudiantes.<br>\n <br>\n * Prévoir des périodes « sans alcool » lors des événements étudiants. Par exemple, lors des fêtes, la première heure pourrait être « sans alcool » afin d’accommoder les étudiants musulmans. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>POUR DES UNIVERSITÉS ACCOMMODANTES<\/strong><br>\n <br>\n * Servir des mets halal dans les cafétérias. <br>\n <br>\n * Intégrer la perspective islamique dans le contenu de certains cours.<br>\n <br>\n * Créer un comité spécial chargé d’identifier les points de vue eurocentriques dans les plans de cours. <br>\n <br>\n * Permettre aux étudiants musulmans de contracter des prêts sans intérêts. <br>\n <br>\n * Faire en sorte que les étudiants musulmans ne se sentent pas mal à l’aise lorsqu’on discute de l’Islam en classe.<br>\n <br>\n * Ne pas punir les élèves lorsqu’ils ne se présentent pas en classe pendant les périodes de prière. <br>\n <br>\n * Encourager les étudiants musulmans à écrire des lettres ouvertes dans les journaux dénonçant la façon dont les médias parlent de l’Islam.<br>\n <br>\n Pas mal, non ?<br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/15\/la-grande-noirceur", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-16", | |
"title" : "Croyez-vous au Père Noël?", | |
"content" : "<p>Selon le Conseil du statut de la femme, la fameuse franchise santé du gouvernement Charest viole la charte des droits et les conventions internationales.<br>\n <br>\n Pourtant, une telle franchise existe en France depuis des années, et personne n’a déchiré sa chemise. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>PAS DE PROBLÈME EN FRANCE<\/strong><br>\n <br>\n Il y a trois ans, mon confrère Éric Yvan Lemay a signé dans une série de reportages sur le système de santé en France.<br>\n <br>\n « Les patients français paient un ticket modérateur sans s’offusquer, écrivait-il. Une partie de ce montant est remboursée par la Sécurité sociale, l'équivalent de notre assurance-maladie, alors que le reste est assumé par les assurances que la majorité des Français paient, souvent avec leur employeur. »<br>\n <br>\n De dire un médecin français interviewé par le journaliste :<br>\n <br>\n « Payer chez le médecin est une bonne chose du point de vue symbolique. Le fait qu'il y a un échange d'argent permet aux patients de prendre conscience des coûts de la santé. »<br>\n <br>\n Ça tombe sous le sens...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>ON ALERTE L’ONU ?<\/strong><br>\n <br>\n En 2007, 93 % des Français avaient une assurance qui remboursait le ticket modérateur. Quant aux patients moins bien nantis, ils n’ont pas à payer de franchise. Ils sont protégés par la couverture médicale universelle (CMU).<br>\n <br>\n Or, à ce que je sache, la santé des Français va très bien, merci.<br>\n <br>\n Pourquoi ça marche en France et ça ne marcherait pas ici ?<br>\n <br>\n Pourquoi dès qu’un Québécois ose émettre l’idée d’instaurer une contribution annuelle ou un ticket modérateur, tout le monde crie au meurtre ?<br>\n <br>\n On peut critiquer la taxe santé du gouvernement Charest, déplorer le fait qu’elle ne tienne pas compte du revenu des contribuables, par exemple.<br>\n <br>\n Mais dire qu’elle viole les conventions internationales ?<br>\n <br>\n On se calme !<br>\n <br>\n Comment voulez-vous qu’on change quoi que ce soit si les groupes de pression prédisent la fin du monde chaque fois que le gouvernement touche au système ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA GRANDE OPÉRATION<\/strong><br>\n <br>\n Du côté du PQ, on dit qu’on peut régler tous les problèmes du système de santé sans augmenter les taxes ou couper dans les services.<br>\n <br>\n Désolé, je n’y crois pas. <br>\n <br>\n Nous sommes en 2010. Les contribuables ne sont plus naïfs comme avant, ils ne croient plus au Père Noël. <br>\n <br>\n Il ne s’agit pas d’apporter deux ou trois petites modifications. Il faut rénover le système au grand complet et changer complètement notre façon de penser.<br>\n <br>\n C’est sûr que ça va faire mal, voyons ! <br>\n <br>\n Prétendre le contraire est un mensonge. <br>\n <br>\n Le contribuable québécois n’est pas un enfant. Pas besoin de nous parler en bébé ou de nous cacher la vérité. Nous sommes capables d’en prendre.<br>\n <br>\n À quand une opposition qui aura le courage de nous regarder dans les yeux et de nous dire qu’il n’y a pas de gain sans douleur (No pain, no gain) ? <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/16\/croyez-vous-au-pere-noel", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-17", | |
"title" : "Jugez-vous les uns les autres", | |
"content" : "<p>Tout le monde, ou presque, a eu la même réaction en écoutant le cardinal Ouellet délirer sur l'avortement, ce week-end: \"Coudonc, qu'est-ce qu'il connaît aux femmes, lui?\" Qu'est-ce qu'il connaît aux enfants ? Qu'est-ce qu'il connaît à la sexualité ?<\/p>\n\n<p><b>Sourd et aveugle <\/b><\/p>\n\n<p>Me semble que si j'étais aveugle, je ne me prononcerais pas sur l'oeuvre de Picasso, et si j'étais sourd, je me garderais bien de comparer la Neuvième de Beethoven à la Cinquième de Mahler.<\/p>\n\n<p>C'est quoi, ces vieux chastes puritains qui se permettent de donner des leçons sur la sexualité et la fécondation ?<\/p>\n\n<p>Si le cardinal Ouellet avait parlé de masturbation, j'aurais porté attention, car je me serais dit que le bonhomme connaît sûrement bien son sujet.<\/p>\n\n<p>Mais la copulation ? L'amour charnel ? Euh... non.<\/p>\n\n<p>Comme disait Woody Allen dans un de ses films : \"La dernière fois qu'il est entré dans une femme, c'est quand il est allé visiter la Statue de la liberté.\"<\/p>\n\n<p><b>Mal placé pour juger<\/b><\/p>\n\n<p>Vous voulez parler de sexe et de morale, monsieur Ouellet ?<\/p>\n\n<p>Parfait : parlez-nous du révérend Lawrence Murphy soupçonné d'avoir abusé 200 enfants malentendants pendant 25 ans.<\/p>\n\n<p>Parlez-nous de ce prêtre brésilien de 82 ans qui a été filmé en train de forcer un jeune garçon à lui faire une fellation.<\/p>\n\n<p>Parlez-nous de Georg Ratzinger, le frère du pape, qui est accusé d'avoir agressé des enfants alors qu'il était maître de chapelle.<\/p>\n\n<p>Parlez-nous du chef de l'Église catholique irlandaise qui a fermé les yeux sur des abus sexuels qui ont été commis auprès de 11 000 enfants.<\/p>\n\n<p>Parlez-nous de ces serviteurs de Dieu qui, de l'Allemagne aux Pays-Bas, et de l'Autriche au Mexique, ont profité de leur position pour violer des gamins, souvent avec la bénédiction de leurs supérieurs qui détournaient la tête et regardaient ailleurs.<\/p>\n\n<p>Vous ne trouvez pas que vous êtes dans une drôle de position pour nous faire la morale et prendre la défense des pauvres petits enfants innocents ?<\/p>\n\n<p><b>Un peu de compassion<\/b><\/p>\n\n<p>Il me semble que si j'étais prêtre, ces temps-ci, je me garderais de juger quiconque.<\/p>\n\n<p>Au contraire : je ferais preuve de beaucoup de compassion et de commisération, histoire de montrer au monde entier que l'Église n'est pas sourde à la souffrance.<\/p>\n\n<p>Les femmes victimes de viol sont déjà suffisamment perturbées comme ça sans devoir en plus être dépeintes comme des meurtrières par les représentants d'une institution gangrenée jusqu'à la moelle par des scandales sexuels.<\/p>\n\n<p><b>Jésus versus Allah<\/b><\/p>\n\n<p>Je ne sais pas ce qui se passe avec la religion, ces temps-ci, mais on a l'impression d'assister à un tournoi de la WWF.<\/p>\n\n<p>C'est à quelle religion a les plus gros muscles et la posture idéologique la plus rigide, la plus menaçante. \"Mon Dieu est plus intolérant que le tien !\"<\/p>\n\n<p>Où est passée la pitié ? La miséricorde ? La tolérance ? Les gens ont besoin d'entendre le message d'amour du<\/p>\n\n<p>Nouveau Testament, monsieur Ouellet, pas les élucubrations vengeresses de l'Ancien, avec ses déluges, ses cataclysmes et ses femmes transformées en statues de sel.<\/p>\n\n<p>Slaquez sur Sodome et Gomorrhe et donnez-nous un peu plus de Cana !<\/p>\n\n<p>À moins que nous n'éprouviez un plaisir malsain à voir vos églises et vos couvents se transformer en condos, en discothèques.<\/p>\n\n<p>Ou en mosquées.<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/17\/jugez-vous-les-uns-les-autres-1", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-17", | |
"title" : "Jugez-vous les uns les autres", | |
"content" : "<p>Tout le monde, ou presque, a eu la même réaction en écoutant le cardinal Ouellet délirer sur l’avortement, ce week-end :<br>\n <br>\n « Coudonc, qu’est-ce qu’il connaît aux femmes, lui ? »<br>\n <br>\n Qu’est-ce qu’il connaît aux enfants ? Qu’est-ce qu’il connaît à la sexualité ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>SOURD ET AVEUGLE<\/strong><br>\n <br>\n Me semble que si j’étais aveugle, je ne me prononcerais pas sur l’œuvre de Picasso, et si j’étais sourd, je me garderais bien de comparer la Neuvième de Beethoven à la Cinquième de Mahler.<br>\n <br>\n C’est quoi, ces vieux chastes puritains qui se permettent de donner des leçons sur la sexualité et la fécondation ?<br>\n <br>\n Si le cardinal Ouellet avait parlé de masturbation, j’aurais porté attention car je me serais dit que le bonhomme connaît sûrement bien son sujet. <br>\n <br>\n Mais la copulation ? L’amour charnel ?<br>\n <br>\n Euh... non.<br>\n <br>\n Comme disait Woody Allen dans un de ses films : « La dernière fois qu’il est entré dans une femme, c’est quand il est allé visiter la Statue de la liberté. »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>MAL PLACÉ POUR JUGER<\/strong><br>\n <br>\n Vous voulez parler de sexe et de morale, monsieur Ouellet ?<br>\n <br>\n Parfait : parlez-nous du révérend Lawrence Murphy soupçonné d’avoir abusé 200 enfants malentendants pendant 25 ans. <br>\n <br>\n Parlez-nous de ce prêtre brésilien de 82 ans qui a été filmé en train de forcer un jeune garçon à lui faire une fellation. <br>\n <br>\n Parlez-nous de Georg Ratzinger, le frère du pape, qui est accusé d’avoir agressé des enfants alors qu’il était maître de chapelle.<br>\n <br>\n Parlez-nous du chef de l’Église catholique irlandaise qui a fermé les yeux sur des abus sexuels qui ont été commis auprès de 11 000 enfants. <br>\n <br>\n Parlez-nous de ces serviteurs de Dieu qui, de l’Allemagne au Pays-Bas, et de l’Autriche au Mexique, ont profité de leur position pour violer des gamins, souvent avec la bénédiction de leurs supérieurs qui détournaient la tête et regardaient ailleurs. <br>\n <br>\n Vous ne trouvez pas que vous êtes dans une drôle de position pour nous faire la morale et prendre la défense des pauvres petits enfants innocents ? <br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN PEU DE COMPASSION<\/strong><br>\n <br>\n Il me semble que si j’étais prêtre, ces temps-ci, je me garderais de juger quiconque.<br>\n <br>\n Au contraire : je ferais preuve de beaucoup de compassion et de commisération, histoire de montrer au monde entier que l’Église n’est pas sourde à la souffrance. <br>\n <br>\n Les femmes victimes de viol sont déjà suffisamment perturbées comme ça sans devoir en plus être dépeintes comme des meurtrières par les représentants d’une institution gangrenée jusqu’à la moelle par des scandales sexuels. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>JÉSUS VERSUS ALLAH<\/strong><br>\n <br>\n Je ne sais pas ce qui se passe avec la religion, ces temps-ci, mais on a l’impression d’assister à un tournoi de la WWF.<br>\n <br>\n C’est à quelle religion a les plus gros muscles et la posture idéologique la plus rigide, la plus menaçante. « Mon Dieu est plus intolérant que le tiens ! »<br>\n <br>\n Où est passée la pitié ? La miséricorde ? La tolérance ?<br>\n <br>\n Les gens ont besoin d’entendre le message d’amour du Nouveau Testament, monsieur Ouellet, pas les élucubrations vengeresses de l’Ancien, avec ses déluges, ses cataclysmes et ses femmes transformées en statues de sel. <br>\n <br>\n Slaquez sur Sodome et Gomorrhe et donnez-nous un peu plus de Cana !<br>\n <br>\n À moins que nous n’éprouviez un plaisir malsain à voir vos églises et vos couvents se transformer en condos, en discothèques.<br>\n <br>\n Ou en mosquées.<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/17\/jugez-vous-les-uns-les-autres", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-19", | |
"title" : "Voile intégral : pas si simple", | |
"content" : "<p>Devrait-on oui ou non interdire le port du voile intégral ? La question fait l'objet de vives discussions tant en France qu'au Québec.<\/p>\n\n<p>Pour le maire de Saguenay, pas de doute : le voile intégral devrait être interdit sur l'ensemble du territoire québécois.<\/p>\n\n<p>«On ne peut pas accepter que des gens se promènent dans la ville avec le visage voilé», a-t-il déclaré en entrevue à LCN.<\/p>\n\n<p><b>Passer pour des victimes <\/b><\/p>\n\n<p>Mais pour l'intellectuelle française Caroline Fourest, de passage à Montréal et à Québec, la question est plus délicate qu'il n'y paraît.<\/p>\n\n<p>Dans<i>Libres de le dire<\/i> (Flammarion), un essai passionnant qu'elle a coécrit avec Taslima Nasreen, une féministe du Bangladesh menacée de mort par les intégristes islamistes, cette journaliste, qui combat les fondamentalistes religieux depuis des années, affirme que l'interdiction pure et simple n'est peut-être pas la bonne solution.<\/p>\n\n<p>\"L'interdit doit prendre garde à ne pas soulever plus de problèmes qu'il n'apportera de solutions, dit-elle. Il ne faut pas aller trop loin dans l'autoritarisme au nom de la laïcité.<\/p>\n\n<p>\"Si demain, à cause d'une loi générale, des policiers se mettent à embarquer des femmes portant le voile intégral, ces images vont permettre aux intégristes de passer pour des martyres et de recruter.<\/p>\n\n<p>«Par solidarité, des centaines de femmes portant le voile simple vont passer au voile intégral, alors que pour l'instant, elles ne sont qu'une poignée...»<\/p>\n\n<p><b>Chacun sa mode<\/b><\/p>\n\n<p>Vous imaginez ce qui arriverait si des dizaines et des dizaines de femmes se mettaient à porter la burqa pour protester contre cette interdiction ? Ça serait le foutu bordel, et ces images passeraient en boucle dans les pays islamistes.<\/p>\n\n<p>De plus, les policiers ont autre chose à faire que de courir après des femmes qui se voilent le visage...<\/p>\n\n<p>Qu'on se comprenne : Caroline Fourest, une femme courageuse qui n'a jamais hésité à attaquer les fous de Dieu, ne défend pas les tenants du voile intégral !<\/p>\n\n<p>Elle se demande juste si une loi proclamant son interdiction ne sera pas contre-productive.<\/p>\n\n<p>\"La France (et le Québec) peut-elle prendre le risque d'être comparée à un pays comme le Soudan, qui va jusqu'à interdire certains vêtements dans la rue ?<\/p>\n\n<p>\"Bien sûr, il y a une grande différence entre interdire le voile pour protéger l'égalité des sexes, et interdire aux femmes de sortir en pantalon parce que leur corps incite à la débauche. Ce n'est pas du tout la même chose, c'est même l'inverse.<\/p>\n\n<p>«Mais ce type de nuances ne voyage jamais. Les fanatiques des autres pays se régaleront à dire : chacun sa mode. Vous, vous interdisez le voile intégral, et nous, nous interdisons les pantalons.»<\/p>\n\n<p><b>Pour notre sécurité<\/b><\/p>\n\n<p>Alors, on fait quoi ? Pour Caroline Fourest, si on veut interdire le voile intégral, il n'y a qu'une solution: brandir l'argument de la sécurité. Comme ça, on ne vise pas un vêtement religieux en particulier, mais toutes formes de masques.<\/p>\n\n<p>«Et les islamistes ne pourront pas jouer les victimes», dit-elle.<\/p>\n\n<p>Si vous voulez entendre madame Fourest, elle participera à un important colloque sur la religion et la laïcité les 19, 21 et 22 mai à la Grande Bibliothèque de Montréal, et le 20 mai au Musée de la civilisation à Québec.<\/p>\n\n<p>Infos :<i>http:\/\/www.cciel.ca\/colloque-egalite-et-laicitequelles- perspectives<\/i><\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/19\/voile-integral--pas-si-simple", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-20", | |
"title" : "Où est le scandale?", | |
"content" : "<p>Ainsi, selon certains membres de l’opposition, maître Pierre Cimon devait démissionner de la commission Bastarache car il a déjà fait des dons au Parti Libéral du Québec.<br>\n <br>\n Je suis désolé, mais... il est où, le scandale ?<br>\n <br>\n Je suis peut-être aveugle, mais j’ai beau écarquiller les yeux, je ne vois aucune raison de grimper dans les rideaux.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>L’OBSESSION DE LA PURETÉ<\/strong><br>\n <br>\n C’est bien beau, vouloir faire le ménage dans le financement des partis, mais il ne faut pas capoter. <br>\n <br>\n Maître Cimon est un citoyen comme vous et moi. Il a fait des contributions LÉGALES au PLQ car il est fédéraliste. <br>\n <br>\n En quoi cela entache-t-il son indépendance ? Il n’a quand même pas donné des dizaines de milliers de dollars dans une enveloppe brune à un organisateur du parti pour obtenir un contrat lucratif !<br>\n <br>\n D’un côté, on encourage les citoyens à s’intéresser à la politique et à participer activement à la vie publique, de l’autre, on traîne la réputation d’un avocat dans la boue parce qu’il a donné quelques dollars à un parti. <br>\n <br>\n En poussant maître Cimon vers la porte, les membres de l’opposition envoient un message clair à la population : ne faites AUCUNE contribution à une quelconque formation politique, car si un jour, ce parti se retrouvait au pouvoir et décidait d’avoir recours à vos services, ça vous retombera sur le nez. <br>\n <br>\n Belle façon de lutter contre le cynisme !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE FOULARD BLANC<\/strong><br>\n <br>\n Cette quête de pureté est en train de tourner à l’obsession.<br>\n <br>\n On met tout le monde dans le même sac : les citoyens qui ont fait une simple contribution à un parti politique et les gros fraudeurs qui profitent d’un système pour s’en mettre plein les poches. <br>\n <br>\n Pointer maître Cimon du doigt, c’est trébucher dans les fleurs du tapis, c’est passer l’aspirateur derrière le radiateur du salon pendant que la cuisine croule sous les vidanges et qu’une colonie de rats grouillent dans le lavabo.<br>\n <br>\n Ce n’est pas Pierre Cimon, le problème : c’est Tomassi, c’est Accurso !<br>\n <br>\n On embête un automobiliste qui a dépassé son temps de parcomètre de cinq minutes pendant que dans notre dos, des bandits armés dévalisent une banque !<br>\n <br>\n Si j’étais madame Marois, je ferais attention avant de me présenter comme une championne de la pureté. <br>\n <br>\n Il n’y a rien qui se salit plus vite qu’un foulard blanc. <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/20\/ou-est-le-scandale", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-22", | |
"title" : "Dépassée, vraiment?", | |
"content" : "<p>Selon un sondage CROP effectué pour le compte d'un organisme promouvant le fédéralisme, la majorité des Québécois trouvent que la souveraineté est une idée dépassée.<\/p>\n\n<p>Au moment même où je trouve que l'indépendance n'a jamais été aussi pertinente, les Québécois tournent le dos à cette option.<\/p>\n\n<p>Je me sens comme un gars qui arrive à un party juste au moment où le concierge allume les lumières, passe le balai et range les tables.<\/p>\n\n<p><b>UNE FORÊT D'ICEBERGS<\/b><\/p>\n\n<p>S'il y a un événement qui m'a démontré hors de tout doute que le Québec doit prendre ses cliques et ses claques et quitter le Canada au plus sacrant, c'est bien la crise des accommodements raisonnables.<\/p>\n\n<p>Cette histoire a agi comme un véritable révélateur. D'un côté, il y a le multiculturalisme canadien qui encourage le communautarisme, et conçoit la nation comme une courtepointe formée d'une myriade de minorités qui revendiquent chacune leurs droits et leurs différences.<\/p>\n\n<p>De l'autre, il y a le Québec qui cherche à intégrer ses nouveaux arrivants dans un projet socio-culturel commun.<\/p>\n\n<p>On ne peut rêver de deux conceptions plus différentes et plus irréconciliables de la nation.<\/p>\n\n<p>C'est l'Angleterre avec ses mosquées islamistes qui poussent comme des champignons versus la France laïque et républicaine.<\/p>\n\n<p>Comme le disait Caroline Fourest cette semaine: «C'est comme si vous étiez à bord d'un paquebot et que vous vouliez contourner un iceberg. Le Québec veut le contourner en empruntant la voie de la laïcité, alors que le Canada veut le contourner en empruntant la voie du multiculturalisme. Le hic est que le chemin privilégié par le Canada mène tout droit à une forêt d'icebergs...»<\/p>\n\n<p><b>UNE QUESTION FONDAMENTALE<\/b><\/p>\n\n<p>Vous me direz qu'on ne fait pas l'indépendance pour une question de vitres givrées et de piscines non mixtes.<\/p>\n\n<p>Ah non? On la fait pourquoi, alors? Pour des points d'impôts?<\/p>\n\n<p>Cette question de la conception de la nation n'est pas un détail. C'est le fondement même du conflit qui oppose le Canada et le Québec.<\/p>\n\n<p>Le Canada veut que le pays se mette au diapason de ses minorités. Le Québec veut que les minorités se mettent au diapason du pays.<\/p>\n\n<p>C'est pas rien, ça. C'est une différence fondamentale.<\/p>\n\n<p>Comme dirait le sociologue Mathieu Bock-Côté, c'est une question existentielle. Tout le reste découle de ça: la langue, la séparation de l'Église et de l'État, les politiques sociales et culturelles...<\/p>\n\n<p>Pour utiliser une métaphore biologique, l'ADN du Canada et celui du Québec sont incompatibles. La greffe ne prendra jamais.<\/p>\n\n<p>Nous sommes A positif alors que le Canada est O négatif.<\/p>\n\n<p><b>MANQUE DE COHÉRENCE<\/b><\/p>\n\n<p>Comment pouvons-nous demander aux nouveaux arrivants de s'arrimer à ce que nous sommes si nous n'arrivons même pas à nous nommer nous-mêmes?<\/p>\n\n<p>On demande aux immigrants de se fondre à la majorité alors que nous nous accrochons encore à notre statut minoritaire!<\/p>\n\n<p>On leur dit: «Cessez de jouer la carte de la minorité opprimée», alors que c'est EXACTEMENT ce que nous faisons au sein du Canada! Soyons cohérents, bordel!<\/p>\n\n<p>Les nouveaux arrivants nous considéreront comme une majorité le jour où nous accepterons d'en devenir une.<\/p>\n\n<p>D'ici là, nous sommes une MINORITÉ au sein du Canada.<\/p>\n\n<p><b>UN PROJET PERTINENT<\/b><\/p>\n\n<p>Dépassé, le projet de la souveraineté?<\/p>\n\n<p>Allons donc! Cette idée n'a jamais été aussi actuelle, aussi moderne, aussi urgente.<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/22\/depassee-vraiment", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-23", | |
"title" : "Passe ton bac d'abord", | |
"content" : "<p>Vos ados se préparent pour leurs examens de fin d'année?<\/p>\n\n<p>J'espère qu'ils ne se plaignent pas de la lourdeur de la tâche.<\/p>\n\n<p>Car comparés aux tests que doivent passer les étudiants en France, nos examens sont aussi difficiles que les questionnaires qu'on retrouve sur l'endos des boîtes de céréales.<\/p>\n\n<p>Voici, gracieuseté du journal<i>Libération<\/i>, un échantillon des sujets qui risquent d'être abordés dans les prochains examens du bac, qui débutent le 17 juin.<\/p>\n\n<p>Vous allez voir: quand on se compare, on se désole...<\/p>\n\n<p><b>PHILO ET HISTOIRE<\/b><\/p>\n\n<p>L'an dernier, le texte à commenter était de Schopenhauer et portait sur le désir. (Note aux étudiants québécois: Schopenhauer n'est pas un rappeur allemand, mais un philosophe du XIXe siècle.)<\/p>\n\n<p>Cette année, on croit que les étudiants seront invités à commenter l'opposition entre la matière et l'esprit. De plus, une question fera certainement appel à une notion d'épistémologie.<\/p>\n\n<p>(Note aux étudiants québécois: l'épistémologie n'est pas une maladie vénérienne, mais la philosophie des sciences.)<\/p>\n\n<p>En histoire, le test abordera probablement la guerre froide, les autres logiques de d'organisation de l'espace mondial et les conséquences géopolitiques de la décolonisation.<\/p>\n\n<p>(Note aux étudiants québécois: la guerre froide n'a rien à voir avec<i>La Guerre des tuques<\/i>, et la décolonisation n'est pas l'acte de rendre un colon moins niaiseux.)<\/p>\n\n<p><b>MATHS ET CHIMIE<\/b><\/p>\n\n<p>Selon le site letudiant.fr,le test de maths de cette année, en France, portera sur les probabilités continues et les équations différentielles. On risque aussi de poser des questions sur le produit scalaire, l'utilisation des nombres complexes dans l'étude de transformations géométriques, et le barycentre.<\/p>\n\n<p>Quant au test de chimie, il demandera aux étudiants d'expliquer les principes de mécanique quantique, ceux de la cinétique chimique, les réactions acido-basiques et la modulation et la démodulation des signaux.<\/p>\n\n<p><b>SCIENCES DE LA TERRE<\/b><\/p>\n\n<p>Finalement, dans leur examen de sciences de la vie et de la terre, les étudiants français devront disserter sur la convergence lithosphérique et ses effets, la stabilité et la variabilité des génomes, la diversité des métabolismes de même que le couplage des événements biologiques et géologiques au cours du temps.<\/p>\n\n<p>(Note aux étudiants québécois : un génome n'est pas une créature légendaire minuscule comme on en trouve dans<i>Le Seigneur des anneaux<\/i>. Ça, c'est un gnome, et ça n'a rien à voir avec la science...)<\/p>\n\n<p>En passant, pour ceux qui l'ignorent, les étudiants français qui passent leur bac ont autour de 17-18 ans.<\/p>\n\n<p>Oui, monsieur.<\/p>\n\n<p>On est loin des examens québécois!<\/p>\n\n<p><b>ON BAISSE LA BARRE<\/b><\/p>\n\n<p>Pendant ce temps-là, au Québec, on n'arrête pas de baisser la barre afin de s'assurer que tout le monde passe...<\/p>\n\n<p>Comme l'écrivait Christian Rioux dans Le Devoir l'autre jour:<\/p>\n\n<p>«Les élèves québécois n'apprennent plus le français en lisant Flaubert ou Anne Hébert, mais en parcourant des textes médiocres, sans style et sans génie, glanés sur Internet, ou des torchons bourrés d'anglicismes que le club de hockey le Canadien distribue dans nos écoles avec la bénédiction du ministère.»<\/p>\n\n<p>Décourageant...<\/p>\n\n<p><b>POP-CORN<\/b><\/p>\n\n<p>L'autre jour, à l'école, une de mes filles a vu le film<i>Danser dans les rues (Step Up)<\/i>, un film commercial américain pour ados tout ce qu'il y a de plus banal.<\/p>\n\n<p>Pouvez-vous me dire quelle est la valeur éducative d'un tel film?<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/23\/passe-ton-bac-dabord", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-24", | |
"title" : "Ne nourrissez pas les bisons", | |
"content" : "<p>Hier, on a amené les enfants faire un tour<a href=\"http:\/\/www.parc-omega.com\/\" target=\"_blank\">au Parc Oméga<\/a>. <br>\n <br>\n Sorte de Parc Safari situé à Montebello, cet endroit magnifique vous permet d’observer plusieurs animaux dans le confort de votre auto : des loups, des sangliers, des ours, des caribous, des wapitis et des bisons. <br>\n <br>\n Vous pouvez donner des carottes à tous les animaux, sauf aux bisons, car les bisons pèsent une tonne et deviennent complètement fous quand ils voient une carotte. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>SOURDS ET AVEUGLES<\/strong><br>\n <br>\n Quand vous entrez dans le parc, c’est écrit : NE NOURRISSEZ PAS LES BISONS.<br>\n <br>\n Quand vous achetez vos billets, les préposés vous disent : « NE NOURRISSEZ PAS LES BISONS. »<br>\n <br>\n Sur le plan du site, vous pouvez lire en grosses lettres : NE NOURRISSEZ PAS LES BISONS. <br>\n <br>\n Quand vous écoutez la radio du Parc, l’animateur passe son temps à répéter : « NE NOURRISSEZ PAS LES BISONS. »<br>\n <br>\n Or, que faisaient les passagers de l’auto qui était juste en avant de nous ?<br>\n <br>\n Ils nourrissaient les bisons.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>L’HOMME QUI A VU L’OURS<\/strong><br>\n <br>\n Une société a beau se fendre en quatre pour protéger ses citoyens, il va toujours y avoir des tapons qui vont nourrir les bisons.<br>\n <br>\n C’est mathématique. <br>\n <br>\n C’est comme <a href=\"http:\/\/lejournaldequebec.canoe.ca\/journaldequebec\/actualites\/faitsdiversetjudiciaires\/archives\/2009\/07\/20090704-214439.html\" target=\"_blank\">le gars de 21 ans qui s’est fait manger un doigt<\/a> après avoir taquiné un ours dans l’ancien zoo de Québec, l’an dernier.<br>\n <br>\n De très hautes clôtures barbelées ceinturaient l’endroit.<br>\n <br>\n Le gars s’est-il dit : « Ah, il y a une clôture, un gardien de sécurité et des écriteaux, ça veut donc dire que c’est dangereux ? » Non. Il est passé sous les barreaux, il s’est pointé à la cage des ours et il s’est fait manger un doigt. <br>\n <br>\n Puis il est allé voir les journalistes et a dit : « <a href=\"http:\/\/lcn.canoe.ca\/lcn\/infos\/faitsdivers\/archives\/2009\/07\/20090706-104209.html\" target=\"_blank\">C’est scandaleux !<\/a> N’importe qui peut aller là, c’est accessible à tout le monde. »<br>\n <br>\n Duh !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES TAPONS<\/strong><br>\n <br>\n Chaque année, c’est pareil.<br>\n <br>\n Des enfants meurent noyés dans des piscines non clôturées. <br>\n <br>\n Des adeptes de sports nautiques perdent la vie car ils ne portent pas de gilet de sauvetage. <br>\n <br>\n Des cuisiniers amateurs pognent en feu parce qu’ils ont eu la brillante idée de verser de l’essence sur leur BBQ. <br>\n <br>\n Et des explorateurs du dimanche se perdent dans le bois après s’être aventurés en forêt sans boussole.<br>\n <br>\n Vous avez beau écrire en lettres de 25 pieds de haut : « NE METTEZ JAMAIS VOTRE TÊTE DANS UN FOUR MICRO-ONDES », vous pouvez êtes sûr qu’il va y avoir un tapon qui va se mettre la tête dans un four micro-ondes. <br>\n <br>\n C’est plus fort qu’eux. <br>\n <br>\n Il y a des gens qui agissent de façon responsable. Et il y a les caves. <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/24\/ne-nourrissez-pas-les-bisons", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-25", | |
"title" : "Les scientifiques ont-ils perdu le Nord?", | |
"content" : "<p>En décembre, j’ai écrit<a href=\"http:\/\/fr.canoe.ca\/infos\/chroniques\/richardmartineau\/archives\/2009\/12\/20091208-053700.html\" target=\"_blank\">une chronique sur l’importance du doute en science<\/a>.<br>\n <br>\n Je citais une entrevue que le philosophe français Dominique Lecourt avait accordée au magazine Books :<br>\n <br>\n « Ce qui est important dans la démarche scientifique, ce n’est pas le consensus, c’est la remise en question de ce qu’on accepte comme certitude, disait-il. Le consensus autour de la question du réchauffement climatique n’a rien de scientifique. Pourtant, ceux qui osent remettre ce credo en question se font traiter de fous. <br>\n <br>\n « C’est une attitude religieuse... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN MYTHE NON FONDÉ<\/strong><br>\n <br>\n Lecourt n’est pas seul dans son coin. De plus en plus de scientifiques <a href=\"http:\/\/veroniqueanger.blogspot.com\/2010\/03\/serge-galam-le-rechauffement-nest-pas.html\" target=\"_blank\">osent penser à contre-courant<\/a>. <br>\n <br>\n C’est le cas de <a href=\"http:\/\/www.booksmag.fr\/audio-video\/v\/serge-galam-les-scientifiques-n-ont-pas-a-legiferer.html\" target=\"_blank\">Serge Galam<\/a>. Dans Les scientifiques ont perdu le nord, un essai publié chez Plon, ce physicien affirme qu’en science, l’unanimité n’est pas une preuve.<br>\n <br>\n « La climatologie est une science jeune et pas du tout exacte, dit-il. L'effet de serre est bien plus compliqué qu'on ne le dit. Bien sûr que le CO2 y contribue, mais on ne parle quasiment jamais du méthane, de l’activité solaire ni de la vapeur d'eau, qui y contribuent encore plus... »<br>\n <br>\n « Derrière le consensus mis de l’avant par les militants verts, il y a le mythe d'une nature idéale, où la terre débarrassée de l'homme aurait un climat qui ne bougerait pas. C'est faux. »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>SEULEMENT UNE HYPOTHÈSE<\/strong><br>\n <br>\n Avant de lancer son livre-choc, Serge Galam a publié une lettre dans Le Monde qui a fait grand bruit.<br>\n <br>\n « Que dit la science ? Elle constate à la fois un réchauffement et une augmentation de la quantité de CO2 dans l'atmosphère, un point c'est tout. Vouloir relier les deux constatations dans une relation de cause à effet n'a aucune base scientifique. Ce n'est qu'une supputation faite à partir de modèles limités qui laisse une grande place à la libre interprétation. » <br>\n <br>\n Le géophysicien Jean-Louis Le Mouël partage le scepticisme de Galam. Pour lui, « le réchauffement du climat créé par l'homme n'est pas une vérité scientifique, mais une hypothèse, qu'il faudrait considérer et discuter comme telle ».<br>\n <br>\n Même son de cloche du côté du géochimiste Claude Allègre, qui affirme que « les promoteurs de la thèse du réchauffement climatique apportent des réponses simplistes à un système complexe et prétendent prédire le climat dans cent ans, alors qu’on a du mal à obtenir une météo fiable à plus de trois jours... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>TOUJOURS LES MÊMES<\/strong><br>\n <br>\n Je ne dis pas que ces scientifiques ont raison et que les écolos ont tort. Comment le pourrais-je ? Je ne suis pas un spécialiste. <br>\n <br>\n Je me demande seulement pourquoi on n’entend pas leur point de vue plus souvent.<br>\n <br>\n Ce sont toujours les mêmes qu’on interviewe : Hubert Reeves, David Suzuki, Stephen Guilbeault, Jean Lemire...<br>\n <br>\n J’apprécie les propos de ces militants, là n’est pas la question. Mais pourquoi on ne donne jamais le micro <a href=\"http:\/\/www.wikiberal.org\/wiki\/Liste_de_scientifiques_sceptiques_sur_le_r%C3%A9chauffement_climatique\" target=\"_blank\">aux « climato-sceptiques »<\/a> ?<br>\n <br>\n Contrairement à ce que laissent croire les adeptes de la religion verte, ces hérétiques ne sont pas tous des coucous. Certains ont même plus de crédibilité scientifique que la plupart des commentateurs professionnels. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>VIVE LE DOUTE<\/strong><br>\n <br>\n « Il faut apprendre à douter avant d’apprendre à croire », disait un auteur danois. <br>\n <br>\n Malheureusement, aujourd’hui, on n’apprend plus le doute aux jeunes. On les gave de certitudes dès qu’ils ont l’âge de raison. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/25\/les-scientifiques-ont-ils-perdu-le-nord", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-26", | |
"title" : "Liberté 105", | |
"content" : "<p>Vous trouvez que la population vieillit ? Vous vous demandez comment les jeunes travailleurs vont faire pour payer la pension de tous ces retraités ?<br>\n <br>\n Vous n’avez encore rien vu.<br>\n <br>\n Selon un texte paru dans le journal britannique <a href=\"http:\/\/www.independent.co.uk\/news\/science\/has-the-elixir-of-youth-come-of-age-1971341.html\" target=\"_blank\">The Independent<\/a>, des chercheurs affirment qu’en 2012, ils auront mis au point des médicaments permettant de <a href=\"http:\/\/www.telegraph.co.uk\/health\/healthnews\/6282196\/Turning-back-the-clock.html\" target=\"_blank\">retarder le processus de vieillissement<\/a>.<br>\n <br>\n Les gens, disent-ils, pourront vivre jusqu’à 120 ans, <a href=\"http:\/\/news.bbc.co.uk\/2\/hi\/science\/nature\/3761310.stm\" target=\"_blank\">même jusqu'à 150<\/a>.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE CATSTROPHE ÉCONOMIQUE<\/strong><br>\n <br>\n « On pourra voir grandir nos arrière-petits-enfants, même nos arrière-arrière-petits-enfants », prévoient-ils. <br>\n <br>\n Médicalement, <a href=\"http:\/\/abcnews.go.com\/Health\/Longevity\/story?id=4544003&amp;page=1\" target=\"_blank\">c’est extraordinaire<\/a>. Mais économiquement, ça va être catastrophique. <br>\n <br>\n Car notre système économique est comme le mariage : il n’a pas été prévu en fonction d’une société où les gens peuvent vivre aussi vieux. <br>\n <br>\n Quand l’institution du mariage a été créée, les gens mouraient du scorbut à 25 ans. C’était facile de se jurer fidélité jusqu’à la mort ! Mais maintenant que les gens vivent jusqu’à 80 ans, c’est une autre paire de manches. <br>\n <br>\n Il en arrive, des choses, en 60 ans ! On en rencontre des gens, on en subit, des tentations !<br>\n <br>\n Idem pour l’économie. Payer des pensions pendant 15 ans (de 65 ans, l’âge où les gens prennent leur retraite, à 80 ans, l’âge où ils meurent), c’est une chose. <br>\n <br>\n Mais que fera-t-on quand les gens vivront jusqu’à 120 ans ? On n’est toujours bien pas pour leur payer une pension pendant 55 ans !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>MÉCHANTE TAXE SANTÉ<\/strong><br>\n <br>\n Et vous imaginez l’impact sur le système de santé ?<br>\n <br>\n À partir de 70 ans, le corps commence à se déglinguer. Un petit bobo par-ci, un petit bobo par-là. Plus on vieillit, plus on va chez le médecin.<br>\n <br>\n Qu’est-ce que ça va être quand les gens vont vivre jusqu’à 120 ans ? <br>\n <br>\n Combien de fois peut-on remplacer les genoux et les hanches d’une personne ? <br>\n <br>\n Il va falloir payer une taxe santé annuelle de 20 000 $ pour pouvoir financer le système et assurer des soins à tout le monde ! <br>\n <br>\n Cette histoire montre à quel point il existe un énorme fossé entre la science et l’économie. <br>\n <br>\n C’est comme si la science, la haute technologie et la médecine filaient à 500 KM\/h sur une autoroute à dix voies alors que l’économie roulait encore à 50 km\/h sur un chemin de terre. <br>\n <br>\n À un moment donné, le système économique ne peut plus suivre. <br>\n <br>\n On n’a plus suffisamment d’argent pour payer les coûts engendrés par les découvertes scientifiques et le progrès technologique.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>FAIRE DES CHOIX<\/strong><br>\n <br>\n C’est bien beau, inventer des machines performantes capables de guérir toutes sortes de maladies hyper pointues. Mais si on n’a pas assez d’argent pour les utiliser, qu’est-ce que ça donne ? <br>\n <br>\n C’est comme s’acheter un IPad 3G alors qu’on n’a pas les moyens de se payer un forfait téléphonique. On se retrouve avec un beau gadget qui ne sert à rien. <br>\n <br>\n Qu’on le veuille ou non, il faudra faire des choix. À moins qu’on fasse pousser de l’argent dans les arbres, ou qu’on invente un nouveau modèle économique, on ne pourra pas soigner tout le monde. <br>\n <br>\n Alors, on privilégiera qui ? On écartera qui ?<br>\n <br>\n Méchant beau dilemme...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>JOB D’AVENIR<\/strong><br>\n <br>\n En tout cas, une chose est sûre : si j’avais 20 ans aujourd’hui, je me lancerais dans la fabrication et la distribution de manger mou.<br>\n <br>\n Il y a une piasse à faire là...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>\n\n<p><br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/26\/liberte-105", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-27", | |
"title" : "Plus blanc que blanc", | |
"content" : "<p>Avez- vous remarqué ? Depuis quelques années, la mode est de se faire photographier pieds nus. Photos de famille accrochées au mur,<\/p>\n\n<p>portraits d'enfants, photos de vedettes dans les magazines : tout le monde est pieds nus. De préférence habillé en beige sur un fond blanc.<\/p>\n\n<p>Ça fait «pur», «authentique».<\/p>\n\n<p>Genre : «Le monde est amoral et artificiel, mais nous sommes vrais et transparents.»<\/p>\n\n<p>Comme les pubs d'eau de source.<\/p>\n\n<p><b>Des squelettes dans le placard<\/b><\/p>\n\n<p>C'est le message que des membres de l'opposition ont voulu communiquer en se présentant devant les caméras avec un foulard blanc autour du cou.<\/p>\n\n<p>«Nous sommes purs, nous sommes intègres. Nous sommes plus blancs que blancs.»<\/p>\n\n<p>Tout juste si Pauline Marois et Amir Khadir n'ont pas enlevé leurs souliers et montré leurs doigts de pied.<\/p>\n\n<p>Le hic, c'est qu'il n'y a pas de meilleure façon d'attirer l'attention que d'agiter un drapeau blanc.<\/p>\n\n<p>Tout le monde va fouiller dans votre placard pour voir s'il n'y a pas des squelettes qui traînent.<\/p>\n\n<p>C'est ce qui est arrivé au PQ.<\/p>\n\n<p><b> Pas l'idée du siècle<\/b><\/p>\n\n<p>Cette obsession de la transparence frise parfois l'hypocrisie.<\/p>\n\n<p>Comme le demandait Joseph Facal, l'autre jour : qui est<\/p>\n\n<p>au-dessus de tout soupçon ? Qui n'a jamais payé quelqu'un en dessous de la table ou contourné quelques règles pour payer moins d'impôts ?<\/p>\n\n<p>Qui n'a pas fait de passe-droit pour aider un ami ? Qui n'a pas de squelette dans son placard ?<\/p>\n\n<p>Je ne tente pas de minimiser ce qui se passe autour du PLQ. Tout ça sent terriblement mauvais, et le temps est venu de faire la lumière sur les allégations de collusion, de corruption et de conflits d'intérêts qui entachent la réputation du parti et celle du gouvernement.<\/p>\n\n<p>Mais de là à se présenter comme un symbole de pureté, il y a une marge. Disons que ce n'était peut-être pas l'idée du siècle.<\/p>\n\n<p><b> L'argent fait le bonheur <\/b><\/p>\n\n<p>Tous les spécialistes en marketing vous le diront : le nerf de la guerre, c'est l'argent. Plus tu as d'argent pour faire connaître tes gâteaux, plus tu vas vendre de gâteaux.<\/p>\n\n<p>C'est la même chose en politique. Tant et aussi longtemps que les partis auront besoin d'argent pour financer leurs campagnes et faire connaître leurs idées, ils seront tentés de contourner certaines règles pour remplir leurs coffres.<\/p>\n\n<p>Plus ta machine à collecter est grosse, et plus tu as de contacts dans le milieu des affaires, plus tu as de chances d'être élu. C'est aussi simple que ça.<\/p>\n\n<p>C'est bien beau, recevoir 100 $ de Joe Bloe. Mais c'est pas avec le p'tit change de Joe Bloe que tu remplis ta caisse électorale. C'est avec le gros chèque (ou le coup de pouce) de Big Shot.<\/p>\n\n<p>Surtout qu'en période de crise, Joe Bloe a autre chose à faire que de donner 100 $ à un parti politique. Il a d'autres priorités.<\/p>\n\n<p>Comme s'acheter une télé plasma de 42 pouces, par exemple.<\/p>\n\n<p><b> Un drôle de mariage<\/b><\/p>\n\n<p>On reproche souvent aux partis de gauche d'être trop près des grosses centrales syndicales. Mais qui pourrait les financer, sinon ?<\/p>\n\n<p>Certainement pas les chômeurs ou les assistés sociaux !<\/p>\n\n<p>On dit qu'il faut resserrer les règles du financement des partis politiques.<\/p>\n\n<p>Mais selon moi, le problème, c'est le mariage même des mots «financement» et «politique».<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/27\/plus-blanc-que-blanc", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-29", | |
"title" : "Quel chat?", | |
"content" : "<p>Vous êtes pour la laïcité ?<br>\n <br>\n Vous aimeriez que le Québec appuie une laïcité à la française plutôt que le multiculturalisme à la Charles Taylor qui encourage le repli et le communautarisme ?<br>\n <br>\n Vous êtes probablement raciste.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE CORRÉLATION LIMPIDE ?<\/strong><br>\n <br>\n C’est du moins ce qu’affirme la chantre du multiculturalisme canadien Lysiane Gagnon.<br>\n <br>\n Dans <a href=\"http:\/\/www.cyberpresse.ca\/chroniqueurs\/lysiane-gagnon\/201005\/26\/01-4284022-le-chat-est-sorti-du-sac.php\" target=\"_blank\">un texte hallucinant publié le 27 mai dernier<\/a>, la chroniqueuse de La Presse (qui affirme avoir toujours trouvé l’engouement subit de certains Québécois pour la laïcité « très suspect ») dit que cette soudaine passion pour la laïcité à la française sert « de paravent honorable à l’instinct xénophobe ».<br>\n <br>\n La preuve ?<br>\n <br>\n André Drouin, le célèbre père du code de vie d’Hérouxville, a demandé un moratoire sur l’immigration devant la commission parlementaire étudiant le projet de loi 94.<br>\n <br>\n Il dit même souhaiter que la charte des droits ne mentionne plus la liberté de religion. <br>\n <br>\n « Ah Ah ! », lance madame Gagnon, toute contente. <br>\n <br>\n « La corrélation est limpide et le chat est sorti du sac ! »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>À COURT D’ARGUMENT<\/strong><br>\n <br>\n Désolé de dégonfler votre balloune, madame Gagnon, mais... quel chat ? <br>\n <br>\n À ce que je sache, André Drouin n’est pas et n’a jamais été le porte-parole du courant laïque québécois.<br>\n <br>\n C’est tout ce que vous avez trouvé pour discréditer <a href=\"http:\/\/www.mlq.qc.ca\/\" target=\"_blank\">le mouvement laïque au grand complet<\/a> ? Le témoignage d’André Drouin devant la commission ?<br>\n <br>\n Pas fort. Je dirais même : très, très faible.<br>\n <br>\n Décidément, vous êtes à court d’argument...<br>\n <br>\n Êtes-vous en train de nous dire que Daniel Baril, Guy Rocher, Christian Dufour, Djemila Benhabib, Julie Latour (ancienne bâtonnière du Barreau de Montréal), Marie-France Bazzo, Normand Baillargeon, Henri Brun, Yolande Cohen, Marc Angenot, Jean-François Lisée, Bernard Landry, Henri Laberge, Jean-Claude Hébert, Pierre Graveline, Jacques Godbout, Claudette Carbonneau et TOUS les intellectuels qui ont signé <a href=\"http:\/\/sisyphe.org\/spip.php?article3552\" target=\"_blank\">la déclaration pour un Québec laïque et pluraliste<\/a> sont xénophobes, juste parce qu’un ancien conseiller d’une petite municipalité a demandé un moratoire sur l’immigration ?<br>\n <br>\n Eh bien...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DES PROPOS IRRESPONSABLES<\/strong><br>\n <br>\n Personnellement, je commence à en avoir ras le bol des gens qui utilisent les mots « racisme » et « xénophobie » à toutes les sauces. <br>\n <br>\n Que des zozos qui ne connaissent rien à rien traitent les laïques de racistes anti-arabes est une chose. Mais qu’une des chroniqueuses les plus en vue de La Presse tombe aussi bas est irresponsable. <br>\n <br>\n En utilisant ces mots qu’elle sait lourds de sens, Lysiane Gagnon, loin de faire avancer le débat et de calmer les passions, jette de l’huile sur le feu et éclabousse la réputation de milliers de personnes qui ont lutté toute leur vie contre le racisme et la xénophobie. <br>\n <br>\n Tout le monde sait que La Presse est un journal fédéraliste qui appuie le multiculturalisme à la canadienne, mais il y a quand même des limites qu’on ne devrait pas dépasser. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/29\/quel-chat", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-30", | |
"title" : "L'art de recevoir", | |
"content" : "<p>Qu'est-ce que les Jeux olympiques, les courses de Formule Un et la Coupe du monde de soccer ont en commun?<\/p>\n\n<p>La prostitution.<\/p>\n\n<p>Chaque fois qu'un de ces événements se déroule dans une ville, les agences d'escortes locales doivent «importer» des prostituées de l'extérieur pour répondre à la demande.<\/p>\n\n<p><b>UNE ÉTHIQUE ÉLASTIQUE<\/b><\/p>\n\n<p>En 2006, pendant le déroulement de la Coupe du monde en Allemagne, le nombre de prostitués hommes et femmes avait augmenté de 63% à Berlin! Pour accélérer le service et permettre aux touristes de tirer le maximum de coups sans trop attendre, le gouvernement avait décidé de construire des bordels aux abords des stades.<\/p>\n\n<p>Comme ça, les amateurs de sport n'avaient pas à traverser la ville pour calmer leurs ardeurs. Une p'tite vite entre deux bottés, et ils pouvaient retourner voir le match!<\/p>\n\n<p>L'Afrique du Sud devrait-elle faire la même chose pendant le Coupe du Monde qui débutera le 11 juin prochain? C'est ce que se demandent les autorités du pays.<\/p>\n\n<p>Il y a deux mois, le commissaire national de la police a suggéré que l'Afrique du Sud vote une loi spéciale permettant la légalisation de la prostitution pendant la tenue des Jeux, histoire de faire plaisir aux touristes.<\/p>\n\n<p>«Ça permettra au Mondial d'être un énorme succès!», a-t-il clamé.<\/p>\n\n<p><b>LE PAYS CAPOTE<\/b><\/p>\n\n<p>Il faut dire que la demande risque d'être spectaculaire.<\/p>\n\n<p>Selon Jean-Sébastien Mallet, un spécialiste de la mondialisation du sexe, sur les 450 000 supporteurs qui se pointeront à Johannesbourg la semaine prochaine, «plus de 20% se prêteront au tourisme sexuel, soit 100 000 nouveaux clients».<\/p>\n\n<p>C'est du monde à la messe, ça, monsieur!<\/p>\n\n<p>Non seulement les proxénètes devront-ils importer 40 000 prostitués des quatre coins du pays pour satisfaire tout ce beau monde, mais le gouvernement sud-africain a dû demander l'aide de la communauté internationale pour constituer une réserve d'un milliard de préservatifs!<\/p>\n\n<p>Les Britanniques ont été les premiers à répondre à l'appel des organisateurs par l'envoi de 42 millions de capotes.<\/p>\n\n<p>À côté de cette montagne de caoutchouc, les 100 000 condoms qui ont été distribués aux athlètes des Jeux olympiques de Vancouver sont une goutte de sperme dans l'océan...<\/p>\n\n<p><b>LA CHASSE AUX PAUVRES<\/b><\/p>\n\n<p>On nous dira ensuite que le sport permet de développer des habitudes saines...<\/p>\n\n<p>Le plus ironique, dans toute cette histoire, est que pendant que l'Afrique du Sud jongle avec l'idée de construire des bordels temporaires pour accommoder les touristes, le gouvernement a commencé à vider Johannesbourg de ses itinérants afin d'embellir l'image de la ville!<\/p>\n\n<p>On les arrête et on les envoie de force à la campagne.<\/p>\n\n<p>«C'est normal: vous devez nettoyer votre maison avant d'accueillir vos invités», a dit un conseiller municipal pour justifier cette chasse aux pauvres.<\/p>\n\n<p>Et vous devez aussi leur offrir vos filles et votre femme pour qu'ils s'amusent et passent une bonne soirée?<\/p>\n\n<p><b>LA POSITION DU MISSIONNAIRE (2)<\/b><\/p>\n\n<p>Un lecteur, André Latour, m'a envoyé un courriel savoureux sur les propos du cardinal Ouellet:<\/p>\n\n<p>«Il y a plusieurs années, le pape s'est prononcé contre l'usage du condom. Vous savez ce qu'un politicien américain lui a répondu?<\/p>\n\n<p>«When you don't play the game, you don't make the rules!»<\/p>\n\n<p>Je trouve cette phrase toujours pertinente...»<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/30\/lart-de-recevoir", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-05-31", | |
"title" : "L'intolérance honoris causa", | |
"content" : "<p>Comme vous avez pu le lire hier<a href=\"http:\/\/fr.canoe.ca\/infos\/societe\/archives\/2010\/05\/20100530-084200.html\" target=\"_blank\">dans un texte signé Dominique Hardy<\/a>, le 16 mai dernier, l’Université Laval était l’hôte d’une conférence présentée par un imam égyptien nommé Abdeladhim Ibn Badawy.<br>\n <br>\n Non seulement l’imam a-t-il affirmé que les musulmans ne peuvent pas aimer des non-croyants car « ce sont des ennemis », mais les hommes et les femmes qui ont assisté à cette conférence étaient séparés. <br>\n <br>\n Les hommes étaient aux premières loges à l’avant, tandis que les femmes étaient assises une dizaine de rangées à l’arrière.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE LOGIQUE TORDUE<\/strong><br>\n <br>\n Voulez-vous bien me dire par quelle gymnastique tordue de l’esprit une institution de haut savoir qui est censée prôner l’égalité, la tolérance et LE PROGRÈS peut accepter d’être l’hôte d’une telle conférence ?<br>\n <br>\n C’est quoi, l’idée ?<br>\n <br>\n Jamais une université n’oserait être l’hôte d’une conférence prononcée par un intégriste catholique ou un membre en règle du KKK qui croit dur comme fer que les Noirs ne peuvent s’asseoir à côté des Blancs. Les associations étudiantes grimperaient dans les rideaux et crieraient au fascisme. <br>\n <br>\n Mais quand ce sont des membres d’une minorité culturelle qui prônent la ségrégation, pas de problème, on déroule le tapis rouge, sous prétexte que l’intolérance est plus acceptable quand elle détient un passeport étranger ou qu’elle parle avec un accent. <br>\n <br>\n Dieu que nous sommes imbéciles...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES QUÉBÉCOIS NAÏFS<\/strong><br>\n <br>\n Parlant d’Égypte...<br>\n <br>\n Il y a deux semaines, je suis allé m’acheter un magazine dans une Maison de la Presse située dans le quartier de la Petite Italie, à Montréal. Un homme d’origine égyptienne est venu me serrer la main pour me féliciter pour mes articles sur l’intégrisme musulman.<br>\n <br>\n (Oui, madame Lysiane Gagnon, il y a des arabes qui sont contre l’intégrisme et pour la laïcité ! Oseriez-vous dire qu’ils sont racistes et xénophobes ? Ou réservez-vous ces insultes aux seuls Québécois de souche ?)<br>\n <br>\n « J’ai quitté mon pays car j’en avais marre des intégristes, m’a dit cet homme. Or, qu’est-ce que je vois ? Le Québec les accueille à pleines portes ! J’adore les Québécois, mais je trouve que vous êtes extrêmement naïfs envers ces gens... Vous leur permettez de faire des choses chez vous qu’ils ne peuvent même pas faire dans leur propre pays. »<br>\n <br>\n J’imagine la face que cet homme a dû faire quand il a lu le texte de Dominique Hardy. <br>\n <br>\n Il devait être catastrophé...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA DIVERSITÉ GNAN-GNAN<\/strong><br>\n <br>\n Si vous entrez le nom du prédicateur Abdeladhim Ibn Badawy dans votre moteur de recherche, vous apprendrez qu’il est l’auteur d’un livre de référence portant sur la jurisprudence islamique. <br>\n <br>\n L’homme affirme que toutes les sphères d’activités humaines (le mariage, le divorce, la nourriture, le commerce, l’éducation des enfants, etc.) doivent respecter À LA LETTRE les règlements du Coran. <br>\n <br>\n Qu’est-ce qu’un bonhomme comme ça fait dans une UNIVERSITÉ, pouvez-vous me le dire ? Accepterait-on d’ouvrir les portes d’une université à un prédicateur catholique qui affirme que la loi de Dieu se situe au-dessus de la loi des hommes ?<br>\n <br>\n « Notre université offre une formation donnée par des personnes promotrices de changement », peut-on lire <a href=\"http:\/\/www2.ulaval.ca\/notre-universite\/luniversite-laval-en-bref\/mission-valeurs-et-orientations.html\" target=\"_blank\">sur le site de l’Université Laval<\/a>. <br>\n <br>\n « Nous respectons la diversité des personnes, des savoirs et des modes de pensée. »<br>\n <br>\n TOUS les modes de pensée ? Même ceux qui veulent nous ramener mille ans en arrière ?<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/05\/31\/lintolerance-honoris-causa", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-03", | |
"title" : "La dérive", | |
"content" : "<p>Ça y est, ça recommence. Chaque fois que la situation explose au Moyen-Orient, les réseaux sociaux s'enflamment et la raison prend le bord.<\/p>\n\n<p>Depuis deux jours, les journalistes croulent sous les courriels haineux. La situation est telle que le quotidien<i>Libération<\/i> a décidé de bloquer tous les commentaires concernant l'abordage meurtrier mené par l'armée israélienne lundi.<\/p>\n\n<p>Les propos étaient trop passionnés.<\/p>\n\n<p><b>«Les sales juifs» <\/b><\/p>\n\n<p>Les antisémites sautent sur l'occasion pour vomir leur haine des Juifs et propager leurs mensonges négationnistes, alors que les racistes anti-arabes en profitent pour traiter tous les résidents de Gaza de terroristes.<\/p>\n\n<p>On se calme !<\/p>\n\n<p>Primo, ce ne sont pas «les Juifs» qui sont responsables de cette situation bâclée, ni même «les Israéliens», c'est Benjamin Netanyahu.<\/p>\n\n<p>Israël est un pays démocratique, qui a eu des gouvernements de gauche et de droite, qui a prôné le dialogue comme la ligne dure, et où -- denrée rare pour la région -- la presse jouit d'une totale liberté. Il suffit de lire les éditoriaux virulents de Haaretz pour s'en rendre compte.<\/p>\n\n<p>George W. Bush représentait-il TOUS les Américains? Ceux qui traitent aujourd'hui les<\/p>\n\n<p>Juifs de criminels sont les mêmes qui déchirent leur chemise dès qu'un commentateur amalgame islamistes, intégristes et musulmans.<\/p>\n\n<p>Ils sont tellement occupés à dénoncer le racisme de leurs adversaires qu'ils ne voient pas la bile qui coule de leur propre bouche.<\/p>\n\n<p><b>Pas des scouts<\/b><\/p>\n\n<p>N'en déplaise aux gauchistes gnan-gnan, l'organisme «humanitaire» qui a joué un rôle clé dans la formation de la flottille propalestinienne n'est pas un regroupement de scouts. C'est un organisme islamiste qui, dans les années 90, faisait du recrutement pour mener la guerre sainte.<\/p>\n\n<p>Quatre militants tués pendant le raid israélien sont Turcs. Selon des amis proches cités dans le magazine<i>L'Express<\/i>, ils étaient tous engagés dans des groupes islamistes et voulaient mourir en martyr.<\/p>\n\n<p>«Allah lui a donné la mort qu'il désirait», a dit le beaufrère de l'un d'entre eux.<\/p>\n\n<p>Bien sûr, ça ne justifie pas la dureté de l'attaque de l'armée israélienne, mais on est loin de l'image d'Épinal que nous brossent les militants pro-palestiniens !<\/p>\n\n<p>Les organisateurs de cette «mission humanitaire» ont utilisé la naïveté de certains militants pacifistes pour provoquer Israël et créer un incident diplomatique susceptible d'aider leur cause.<\/p>\n\n<p>C'est aussi dégueulasse que de cacher des armes dans une école et utiliser des enfants comme bouclier.<\/p>\n\n<p><b>Couler le bateau ? <\/b><\/p>\n\n<p>De l'autre côté, certains défenseurs de l'État hébreu écrivent que l'armée israélienne n'est pas allée assez loin et qu'elle aurait dû carrément couler le bateau avec tout le monde à bord !<\/p>\n\n<p>Comment voulez-vous qu'on arrive à une solution sensée à ce conflit empoisonné avec des arguments aussi extrêmes?<\/p>\n\n<p>Vous aimez les westerns et tenez absolument à diviser le monde en deux camps bien tranchés ?<\/p>\n\n<p><b>Parfait ! <\/b><\/p>\n\n<p>Au lieu de mettre «les Juifs» d'un bord et «les Arabes» de l'autre, mettez les modérés et les extrémistes, les adeptes du dialogue et les purs et durs.<\/p>\n\n<p>C'est ça, la véritable ligne de partage dans ce conflit: la raison contre la passion, le compromis contre la ligne dure.<\/p>\n\n<p>Les Juifs et les Arabes qui veulent travailler pour établir une paix solide ICI, MAINTENANT, versus les fous de Dieu qui rêvent d'absolu et de vie éternelle.<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/03\/la-derive", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-05", | |
"title" : "L'amour au front", | |
"content" : "<p>L’histoire du brigadier Daniel Ménard, qui a été relevé de ses fonctions après avoir été soupçonné d’avoir eu une relation extraconjugale avec une militaire sous son commandement, m’inspire une parodie de la pub de la SAQ sur l’interdiction de vendre de l’alcool aux mineurs.<br>\n <br>\n <strong>« C’EST LA LOI »<\/strong><br>\n <br>\n « Dans l’armée canadienne, les relations sexuelles sont interdites aux militaires en fonction. C’est la loi. »<br>\n <br>\n « Même avec ma femme ? »<br>\n <br>\n « Même avec votre femme. »<br>\n <br>\n « Même avec ma maîtresse ? »<br>\n <br>\n « Même avec votre maîtresse. »<br>\n <br>\n « Même avec une recrue qui n’est pas sous mon commandement ? »<br>\n <br>\n « Même avec une recrue qui n’est pas sous votre commandement. »<br>\n <br>\n « Même avec un artilleur qui a un beau six-pack ? »<br>\n <br>\n « Même avec un artilleur qui a un beau six-pack. »<br>\n <br>\n « Même avec une chèvre ? Même avec ma main droite ? Même avec une poupée gonflable ? Même avec une tarte aux pommes ? »<br>\n <br>\n « Oui, oui, oui et oui. L’armée canadienne : c’est chaste, tout le temps. »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>MAIN DANS LA MAIN<\/strong><br>\n <br>\n « Un couple de soldats peut prendre un café ensemble au Tim Hortons de la base de Kandahar. Mais ils ne pourraient pas se tenir la main », a expliqué un général à la retraite.<br>\n <br>\n Pourquoi ? Croyez-vous vraiment que la sécurité du pays et l’avenir de la mission canadienne en Afghanistan pourraient être compromises si deux soldats se frôlaient les doigts et se donnaient des bizous entre deux batailles ?<br>\n <br>\n Ben coudon.<br>\n <br>\n Moi qui pensais justement qu’on était là pour défendre la liberté...<br>\n <br>\n Finalement, on est comme les barbus intégristes qui étouffent le peuple afghan. Pas de marque d’affection en public. Pas le droit de tenir la main d’une femme. <br>\n <br>\n Rien qui ne soit susceptible d’éveiller le désir ou la concupiscence.<br>\n <br>\n Il faut être plus pur que pur. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>QUESTION D’HORMONES<\/strong><br>\n <br>\n Vous me direz que le front n’est pas le lieu le mieux indiqué pour vivre des histoires de cœur ou de cul. Qu’une relation vécue au grand jour risque de susciter la jalousie et d’effriter la cohésion du groupe. Sans parler des soupçons de traitement de faveur dans le cas d’un commandant qui joue au docteur avec une subalterne.<br>\n <br>\n O.k., d’accord. <br>\n <br>\n Mais je suis sûr que tout ça n’est pas la vraie raison.<br>\n <br>\n La vraie raison, c’est le flux. <br>\n <br>\n Le relâchement des hormones, la circulation de l’énergie. <br>\n <br>\n Comme m’a déjà dit le boxeur Jean Pascal : <br>\n <br>\n « Tous les athlètes le savent : il ne faut jamais faire l’amour avant un combat. La testostérone rend le mâle agressif. Si tu évacues cette hormone trop souvent avant de te battre, tu vas être amorphe et tu vas avoir les jambes molles. C’est important de garder ça dans toi. Moi, j’arrête de faire l’amour un mois avant chaque combat. C’est pour ça que je suis aussi explosif sur le ring ! »<br>\n <br>\n <strong>TOUCHER LE CIEL<\/strong><br>\n <br>\n Bref, un boxeur frustré est un boxeur combatif. Idem pour les soldats. <br>\n <br>\n Moins un soldat vide ses couilles, plus il tire de douilles. Et plus il va astiquer son canon. <br>\n <br>\n Voilà pourquoi le cardinal Ouellet ne veut pas que les prêtres aient une vie sexuelle. Parce que passé une certaine limite, la chasteté mène au mysticisme. <br>\n <br>\n Tu commences à voir des anges et à entendre la voix de Dieu. <br>\n <br>\n Tu sublimes, tu t’élèves, tu transcendes. <br>\n <br>\n Et tu déconnectes complètement de la réalité. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/05\/lamour-au-front", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-06", | |
"title" : "Personne n'en parle", | |
"content" : "<p>Est-ce parce que j’ai l’esprit de contradiction ?<br>\n <br>\n Toujours est-il que le drame qui s’est déroulé cette semaine au large de Gaza m’amène à me poser plusieurs questions.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DEUX MURS, DEUX MESURES<\/strong><br>\n <br>\n Question numéro un : l’embargo.<br>\n <br>\n Tout le monde dénonce l’embargo qu’Israël impose à Gaza.<br>\n <br>\n Or, saviez-vous que jusqu’au 2 juin, l’Égypte aussi imposait un embargo à Gaza ? <br>\n <br>\n Pour renforcer son blocus, le gouvernement égyptien s’est même lancé <a href=\"http:\/\/www.mecanopolis.org\/?p=11558\" target=\"_blank\">dans la construction d’un gros mur d’acier (long de neuf kilomètres)<\/a> en bordure de Gaza. <br>\n <br>\n De plus, afin de lutter contre le trafic d’armes organisé par le Hamas, les autorités égyptiennes projetaient régulièrement du gaz mortel dans les tunnels illégaux creusés par les islamistes entre Gaza et Sinaï. <br>\n <br>\n Les militants humanistes (qui ne ratent jamais une occasion de condamner Israël) ont rarement dénoncé l’embargo égyptien.<br>\n <br>\n Pourquoi ? Un mur construit par Israël serait-il plus honteux qu’un mur construit par un pays arabe ?<br>\n <br>\n D’ailleurs, parlant de l’Égypte : en mai 2009, les autorités égyptiennes <a href=\"http:\/\/www.alterinfo.net\/Pourquoi-l-Egypte-fait-elle-bruler-l-aide-humanitaire-destinee-a-Gaza_a38975.html\" target=\"_blank\">ont brûlé 250 tonnes d’aide alimentaire<\/a> destinée aux pauvres de Gaza. Si c’était Israël qui avait fait ça, il y aurait eu un tollé international. Mais vu <a href=\"http:\/\/www.city-dz.com\/legypte-detourne-l%E2%80%99aide-humanitaire-destinee-aux-palestiniens-de-gaza\/\" target=\"_blank\">que c’était un pays arabe qui a agi de la sorte<\/a>, personne n’en a parlé.<br>\n <br>\n Pourquoi ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>VIVE L’EMBARGO !<\/strong><br>\n <br>\n Question numéro deux : l’hypocrisie du Hamas. <br>\n <br>\n Officiellement, le Hamas dénonce l’embargo qui isole Gaza. Mais officieusement, la formation islamiste profite largement de cette situation. <br>\n <br>\n En novembre 2008, le magazine Courrier International <a href=\"http:\/\/www.courrierinternational.com\/article\/2008\/11\/14\/le-hamas-beneficie-du-blocus-israelien\" target=\"_blank\">publiait un texte affirmant que le Hamas<\/a> faisait une petite fortune avec le business lucratif des tunnels reliant Gaza à l’Égypte. <br>\n <br>\n « Le Hamas est depuis longtemps impliqué dans le commerce de contrebande et ses membres contrôleraient de nombreux tunnels. Par le passé, la contrebande était le fait de la pègre. Aujourd'hui, c'est un honneur d'être le propriétaire d'un tunnel, et nombre des hommes d'affaires respectés de Gaza participent à cette industrie. »<br>\n <br>\n D’ajouter Le Figaro : « Ces entrepreneurs capitalistes ont eu le temps d’amasser des fortunes colossales. »<br>\n <br>\n Tout ça, sur le dos de leurs concitoyens.<br>\n <br>\n Pourquoi personne n’en parle ? <br>\n <br>\n <br>\n <strong>COMME LA MAFIA<\/strong><br>\n <br>\n Pourquoi aucun militant humaniste ne dénonce le fait que le Hamas a profité au max des embargos israélien et égyptien pour acheter des terrains et des biens immobiliers à très faible prix ?<br>\n <br>\n Comme l’a confié un entrepreneur de Gaza <a href=\"http:\/\/www.la-croix.com\/Le-blocus-israelien-de-Gaza-enrichit-le-Hamas\/article\/2399061\/4077\" target=\"_blank\">au quotidien La Croix<\/a> : « Les gens du Hamas ont les poches pleines. Ils investissent leur surplus de liquidités dans l’immobilier et dans l’achat de terres. Et chaque fois qu’un contrebandier passe un chargement de ciment dans l’un des tunnels qu’ils contrôlent, ils prélèvent une tonne. » <br>\n <br>\n Comme la mafia !<br>\n <br>\n Contrairement à ce qu’on nous faire croire, les militants du Hamas ne sont pas révoltés par l’embargo, au contraire : ça fait parfaitement leur affaire ! <br>\n <br>\n Comme ça, ils peuvent exploiter à leur guise la population de Gaza.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DANS SES POCHES<\/strong><br>\n <br>\n Pourquoi tout le monde s’entête à dire que ce sont les Israéliens, et les Israéliens seuls, qui exploitent les Palestiniens ?<br>\n <br>\n Selon un texte publié dans le magazine américain The Atlantic au lendemain de la mort d’Arafat (<a href=\"http:\/\/www.theatlantic.com\/magazine\/archive\/2005\/09\/in-a-ruined-country\/4167\/\" target=\"_blank\">In A Ruined Country : How Yassir Arafat Destroyed Palestine<\/a>), le leader palestinien a diverti des milliards de dollars qui étaient destinés à nourrir et à éduquer le peuple palestinien. <br>\n <br>\n Pourquoi personne n’en parle ? <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/06\/personne-nen-parle", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-07", | |
"title" : "Histoires de bateaux", | |
"content" : "<p>Le 26 mars dernier, un sous-marin nord-coréen a tiré une torpille sur un bateau sud-coréen, coulant la corvette et tuant quarante-six marins.<br>\n <br>\n Pas neuf : quarante-six. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>INDIGNATION ASYMÉTRIQUE<\/strong><br>\n <br>\n Y a-t-il eu des manifestations publiques à travers le monde ?<br>\n <br>\n Les gouvernements se sont-ils empressés de condamner la Corée du Nord ?<br>\n <br>\n A-t-on assisté à un déversement de textes haineux sur ce pays ?<br>\n <br>\n Les chroniqueurs se sont-ils bousculé au portillon pour écrire à quel point la Corée du Nord était un pays cruel, barbare, sauvage ? <br>\n <br>\n A-t-on dit que la Corée du Nord était « un petit pays illégitime » qui mérite « d’être traîné devant les tribunaux » ?<br>\n <br>\n (En passant, petite note au chroniqueur qui a osé comparer Gaza au ghetto de Varsovie : tout le monde peut quitter Gaza. Personne ne pouvait quitter le ghetto de Varsovie. Cours d’Histoire 101.)<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA VICTOIRE DES EXTRÉMISTES<\/strong><br>\n <br>\n Oui, l’attaque menée par l’armée israélienne contre la flottille « humanitaire » mérite d’être sévèrement condamnée.<br>\n <br>\n Mais de là à remettre en question l’existence même d’Israël, et traiter tous les Israéliens de racistes, il y a une limite !<br>\n <br>\n Le plus triste, dans toute cette histoire, est que ce sont les extrémistes des deux côtés qui vont gagner.<br>\n <br>\n Comme l’a écrit sur <a href=\"http:\/\/www.mohamed-sifaoui.com\/article-le-petit-netanyahu-51477885.html\" target=\"_blank\">son blogue<\/a> le journaliste et réalisateur algérien Mohamed Sifaoui (qui se décrit comme un « musulman laïque ») :<br>\n <br>\n « La meute va se constituer. On va encercler les ambassades et brandir les drapeaux. Et pendant ce temps, c’est la paix qui s’éloigne, le vivre ensemble qui s’ankylose...<br>\n <br>\n « Les pulsions remplacent la raison, les tripes prennent la place du cerveau et tout le monde se met à vomir sa haine de l’autre.<br>\n <br>\n « Les extrémistes, tous les extrémistes, vont pouvoir lancer des feux d’artifice. Les modérés se feront injurier. On va donner du « sale arabe » par ci et du « sale juif » par là.<br>\n <br>\n « Les terroristes vont pouvoir répondre aux assassins et inversement. Et chaque ethnocentré va avoir l’occasion de montrer qu’il est un zélé défenseur de ses petites chapelles, de son petit Likoud et de son petit Hamas, de son Israël et de sa Palestine, comme si le sort de celles-ci dépendait de la quantité du fiel déversé... »<br>\n <br>\n Infiniment triste.<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/07\/histoires-de-bateaux", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-08", | |
"title" : "Beau sur papier", | |
"content" : "<p>Vous souvenez-vous de la désinstitutionnalisation du ministre Lazure ?<br>\n <br>\n Sous prétexte de permettre aux gens souffrant de maladies mentales de mener une vie normale, on les a sortis des asiles pour les envoyer dans « le vrai monde ».<br>\n <br>\n Sur papier, l’idée était géniale. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>PAS DE FILET<\/strong><br>\n <br>\n Malheureusement, en pratique, c’était une autre paire de manches.<br>\n <br>\n Comme l’a dit le docteur Yves Lamontagne : « On les a sortis des hôpitaux, mais les ressources monétaires et de personnel ne suivaient pas dans la société... »<br>\n <br>\n Résultat : ces malades, qu’on devait aider à réintégrer petit à petit la société, se sont retrouvés dans la rue, faute d’assistance.<br>\n <br>\n En quarante ans, près de 17 000 lits ont été fermés en soins psychiatriques au Québec. À l'hôpital Louis-Hypolyte-Lafontaine, le nombre de personnes hospitalisées, qui était de 6 000 en 1960, est passé à 645.<br>\n <br>\n Le système a fait de grosses économies. Mais pour les patients eux-mêmes, c’était la catastrophe.<br>\n <br>\n On leur a demandé de sauter du dixième étage, mais personne n’était là pour les attraper. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA MÊME ERREUR<\/strong><br>\n <br>\n Eh bien, c’est la même chose avec l’intégration des élèves en difficulté.<br>\n <br>\n Sur papier, ce projet est formidable : on va prendre les élèves qui ont de gros problèmes d’apprentissage, et on va les intégrer dans des classes dites « normales ». Comme ça, ils ne seront pas isolés dans leur petit ghetto, ils vont être stimulés, encouragés à se dépasser.<br>\n <br>\n Le hic, c’est que, pour reprendre les mots du docteur Lamontagne, « les ressources monétaires et de personnel ne suivent pas ».<br>\n <br>\n Non seulement les jeunes profs ne sont pas formés pour encadrer ces élèves spéciaux, mais les écoles manquent de professionnels.<br>\n <br>\n Résultat : les jeunes se pètent la fiole et les profs se tapent des burn-out à répétition.<br>\n <br>\n Quarante ans après l’échec du projet de désinstitutionnalisation, le Québec répète exactement la même erreur. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>MAUVAISE PLANIFICATION<\/strong><br>\n <br>\n Remarquez, ce n’est pas très surprenant : au Québec, on est les champions de la mauvaise planification. <br>\n <br>\n On investit un milliard de dollars dans la construction d’un méga stade olympique, sans savoir à quoi il servira une fois les Jeux finis. <br>\n <br>\n Quand on se lance dans des grands projets, on sait toujours comment ça commence, mais on ne sait jamais comment ça va finir...<br>\n <br>\n On se lance dans l’érection d’un gros gratte-ciel alors qu’on a juste les moyens de construire les trois premiers étages.<br>\n <br>\n On fout les infirmières dehors pour atteindre le déficit zéro, et dix ans plus tard, on s’agenouille devant elles pour qu’elles reviennent...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA PENSÉE MAGIQUE<\/strong><br>\n <br>\n Ça fait trente ans que les démographes disent que le Québec fonce droit dans un mur. Qu’en 2020, il y aura trop de retraités et pas assez de travailleurs actifs. <br>\n <br>\n Les a-t-on écoutés ? Non. On a fait comme si demain n’existait pas. « Pas de problème, ça va s’arranger ! »<br>\n <br>\n Devinez quoi ? Ça ne s’est pas arrangé. Et on est dans la boue jusqu’au cou. <br>\n <br>\n Au Québec, des idées, on en a : sortir les malades des hôpitaux, intégrer les élèves en difficulté dans les classes normales...<br>\n <br>\n Mais on n’a pas les moyens de nos ambitions. On promet à notre blonde qu’on va lui offrir un diamant alors qu’on n’est même pas capable de lui acheter une douzaine de roses. <br>\n <br>\n Pathétique...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/08\/beau-sur-papier", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-09", | |
"title" : "Donnez et vous recevrez", | |
"content" : "<p>Hier, on apprenait qu’une adolescente de 17 ans a versé 2 500 $ à la campagne de leadership de Pauline Marois, en 2005.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE GRANDE FAMILLE <\/strong><br>\n <br>\n Vous en connaissez beaucoup, vous, des ados de 17 ans qui ont 2 500 $ à donner ?<br>\n <br>\n Moi pas.<br>\n <br>\n Et même si j’en connaissais, je peux vous dire qu’ils ne donneraient certainement pas cet argent à la campagne d’une femme qui veut devenir chef du PQ.<br>\n <br>\n Greenpeace, peut-être. Le Club Compassion itou. Mais matante Pauline ?<br>\n <br>\n Come on !!!<br>\n <br>\n Ça ne prend pas la tête à Papineau pour comprendre que cette jeune fille a agi comme prête-nom pour son père. <br>\n <br>\n Non seulement le bonhomme (qui, ô coïncidence, travaille avec Claude Blanchet, le mari de Pauline Marois) a versé 2 500 $ à la campagne de madame Marois, mais il a réussi à convaincre sa fille, sa sœur, son frère, sa belle-sœur et deux autres membres de sa famille de faire de même !<br>\n <br>\n Méchant pouvoir de persuasion, non ?<br>\n <br>\n Et pendant ce temps, la chef du PQ se promène avec un foulard blanc autour du cou, en signe de « pureté » et de « transparence ».<br>\n <br>\n Bien tiens.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>BOU HOU HOU<\/strong><br>\n <br>\n On nous prend vraiment pour des caves.<br>\n <br>\n Nous sommes en 2010, bordel ! Les gens, aujourd’hui, ont vu pleuvoir, neiger et grêler, pensez-vous qu’on peut leur faire croire n’importe quoi ?<br>\n <br>\n Quand ce n’est pas un gestionnaire qui se graisse la patte avant de passer au privé (ka-ching !), un lieutenant-gouverneur qui mange dans quatre restos en même temps (ka-ching !) ou des cadres qui pigent dans le plat de bonbon pour se payer des week-ends de pêche au frais de la princesse (ka-ching !), ce sont des politiciens qui donnent des contrats lucratifs à de généreux donateurs ou des partis politiques qui contournent joyeusement la loi électorale. <br>\n <br>\n « Les gens montrent très peu de considération pour la classe politique, a déploré Lucien Bouchard, l’autre jour. Ils se permettent de parler de toutes les façons des hommes politiques. La classe politique est tombée en discrédit dans l'opinion publique... »<br>\n <br>\n Arrêtez, monsieur Bouchard, vous allez me faire pleurer...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>PAS NOTRE FAUTE<\/strong><br>\n <br>\n Je vous propose une idée révolutionnaire : et si c’était la classe politique qui était responsable de la désaffection et du cynisme de la population ?<br>\n <br>\n Non seulement on nous ment en pleine face et on nous remplit comme des gourdes, mais en plus, on nous accuse d’être trop méfiants !<br>\n <br>\n Il faudrait que les gens se sentent coupables d’être suspicieux !<br>\n <br>\n « Il y a une forme de paresse dans le fait d’être cynique », a dit Mario Dumont.<br>\n <br>\n Décidément, on n’a pas la même définition du mot « paresse ». <br>\n <br>\n Pour moi, être paresseux, c’est refuser de se regarder dans le miroir, toujours blâmer les autres pour ses déboires, et passer son temps à répéter « C’est la faute aux médias », « C’est la faute aux contribuables », « C’est la faute à la population », « C’est la faute aux électeurs »...<br>\n <br>\n Ça, c’est facile ! Ça, c’est paresseux !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>MEA CULPA<\/strong><br>\n <br>\n C’est comme le pape, qui déplore que les églises se vident...<br>\n <br>\n Au lieu de blâmer vos fidèles, très Saint Père, ça ne vous tenterait pas d’avouer humblement vos péchés et de faire acte de contrition ?<br>\n <br>\n Peut-être que ça aiderait...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/09\/donnez-et-vous-recevrez", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-10", | |
"title" : "Le monstre", | |
"content" : "<p>Sommes-nous prêts pour une nouvelle Révolution tranquille ?<br>\n <br>\n C’est la question que posait récemment <a href=\"http:\/\/www.asdeq.org\/ACTIVITES\/COMITE-POLITIQUES-PUBLIQUES\/pdf\/2010\/Txt-membres-du-CPP-Pierre-Fortin-11-mai-2010.pdf\" target=\"_blank\">l’économiste Pierre Fortin<\/a> dans le cadre d’un colloque portant sur les 50 ans de cet événement capital de notre histoire. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE TAUREAU PAR LES CORNES<\/strong><br>\n <br>\n Dans les années 60, le Québec a pris le taureau par les cornes pour se sortir de la dèche et entrer de plain-pied dans la modernité, a rappelé l’économiste. <br>\n <br>\n Notre société avait d’importants retards à combler et le peuple a relevé le défi qui se présentait devant lui avec courage et lucidité. <br>\n <br>\n Mais qu’en est-il, aujourd’hui ? <br>\n <br>\n Serions-nous capables de nous retrousser les manches et de faire table rase du passé, comme on l’a fait il y a un demi-siècle ?<br>\n <br>\n <br>\n U<strong>N GOUVERNEMENT EN OTAGE<\/strong><br>\n <br>\n « Nous avons raison d’être fiers des progrès que nous avons accomplis, a lancé Pierre Fortin dans son discours. Mais tout n’est pas parfait. <br>\n <br>\n « En 1960, l’État était porteur de tous nos espoirs. Aujourd’hui, devenu omniprésent, il est la source de beaucoup de frustration. <br>\n <br>\n « Les viaducs s’effondrent, un trop grand nombre de nos enfants décrochent de l’école, l’accès aux soins de santé est aléatoire, les milliards pour la santé semblent disparaître dans un trou noir, les grands projets de construction sont lents à démarrer et, une fois lancés, coûtent trois fois plus cher que prévu.<br>\n <br>\n « Ces ratés multiples font percevoir l’État comme une grosse machine sans âme, étouffée par des bureaucraties administratives, syndicales et professionnelles qui se bloquent mutuellement. On a l’impression que les groupes d’intérêts ont kidnappé le gouvernement, chacun cherchant à extraire le maximum d’avantages de l’État en faisant payer le reste de la collectivité. <br>\n <br>\n « L’État est devenu la nourrice des entreprises, le père Noël des régions. »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>OBÈSE ET SOUS PERFORMANT<\/strong><br>\n <br>\n Le constat que pose Pierre Fortin sur le Québec est juste. <br>\n <br>\n Dans les années 60, on avait besoin de construire un État fort pour nous sortir du trou. Il nous fallait un moteur, une locomotive. <br>\n <br>\n Mais aujourd’hui, le monstre que nous avons créé il y a 50 ans nous étouffe. <br>\n <br>\n Comme le faisait remarquer cette semaine <a href=\"http:\/\/blogues.canoe.ca\/impots\/general\/le-chiffre-du-jour-563-866-fonctionnaires\/\" target=\"_blank\">mon confrère Mathieu Turbide<\/a> dans son blogue, l’État québécois compte 563 866 fonctionnaires !<br>\n <br>\n Un demi-million de citoyens, soit 13,4 % de la population active du Québec, travaillent pour le gouvernement !<br>\n <br>\n « 249 089 personnes travaillent dans le réseau de la santé et des services sociaux, et 221 719 dans les commissions scolaires et les collèges. S’y ajoutent les 93 058 personnes qui font partie du secteur de la fonction publique. Au total, les négociations collectives à venir concernent les conditions de travail de 563 866 employés dans tout le Québec. »<br>\n <br>\n Comment voulez-vous qu’on réduise la taille de l’État quand 20 % de la population du Québec a tout intérêt à ce que le monstre demeure obèse ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE SOCIÉTÉ PÉPÈRE<\/strong><br>\n <br>\n Et puis comme me le faisait remarquer une lectrice il y a quelques jours, la population vieillit.<br>\n <br>\n Dans les années 60, le Québécois moyen était jeune. Il voulait brasser la cage, ruer dans les brancards. <br>\n <br>\n Mais aujourd’hui, le Québécois moyen est au mitan de sa vie. Quand tu as 40 ans, tu ne veux pas faire la révolution : tu prépares ta retraite.<br>\n <br>\n C’est ça, le Québec de 2010.<br>\n <br>\n De moins en moins révolutionnaire.<br>\n <br>\n De plus en plus tranquille. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/10\/le-monstre", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-12", | |
"title" : "Le lent déclin des hommes", | |
"content" : "<p>Messieurs, j’espère que vous allez profiter du Grand Prix au max, ce week-end.<br>\n <br>\n Que vous allez fumer des gros cigares, boire du bon scotch et admirer les beaux chars en masse.<br>\n <br>\n Parce que dans quelques années, les occasions de vous péter les bretelles, de rouler des mécaniques et de vous comporter comme si le monde vous appartenait vont se faire de plus en plus rares. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES VIEUX LIONS<\/strong><br>\n <br>\n Si l’on en croit <a href=\"http:\/\/www.theatlantic.com\/magazine\/archive\/2010\/07\/the-end-of-men\/8135\/\" target=\"_blank\">le magazine américain The Atlantic<\/a>, nous assistons actuellement aux derniers rugissements de la société patriarcale en Amérique. <br>\n <br>\n Pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, non seulement y a-t-il plus de femmes que d’hommes sur le marché du travail, mais 51,4 % des gestionnaires sont des femmes !<br>\n <br>\n Les PDG en jupon gagnent 43 % plus d’argent que leurs vis-à-vis masculins, et il y a plus de filles que de garçons qui sortent des écoles professionnelles et des universités. <br>\n <br>\n Alors que les hommes travaillent surtout dans le secteur manufacturier, dans le milieu de la construction et dans le monde de la haute finance (trois domaines qui ont été durement touchés par la crise), les femmes, elles, optent pour des professions libérales.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>L’AVENIR APPARTIENT AUX FEMMES<\/strong><br>\n <br>\n Bon, vous me direz que le milieu de la politique est encore un « boys club », et qu’on voit beaucoup plus de cravates que de châles dans les salons feutrés des clubs privés, mais vous ne perdez rien pour attendre. <br>\n <br>\n Toutes les études le confirment : si la tendance se maintient, l’avenir appartiendra aux femmes. <br>\n <br>\n Il suffit de regarder ce qui se passe autour de nous.<br>\n <br>\n Qui lit ? Les femmes. Qui va à l’université ? Les femmes. Qui se cultive ? Les femmes. Qui se retrousse les manches et fonce dans le tas ? Les femmes. <br>\n <br>\n Les gars, eux, se grattent les fesses et jouent au ballon. <br>\n <br>\n Pendant des années, on a mis sur pied toutes sortes de programmes pour encourager les femmes à se prendre en main et à faire leur place. Eh bien, ces programmes commencent à porter fruit.<br>\n <br>\n Les femmes sont de plus en plus actives, de plus en plus éduquées et de plus en plus riches. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>L’ŒIL DU TIGRE<\/strong><br>\n <br>\n Vous vous souvenez de Rocky III ?<br>\n <br>\n Après sa victoire contre Appolo Creed, Rocky Balboa est champion du monde. Riche, admiré, il passe son temps à faire la fête au lieu de s’entraîner.<br>\n <br>\n Résultat : il devient un gros blob sans ambition. <br>\n <br>\n C’est exactement ce qui arrive avec les gars. Ils sont tellement sûrs que le monde leur appartient qu’ils ont perdu « l’œil du tigre ». Ils batifolent dans l’herbe comme des cigales pendant que les filles se défoncent comme des fourmis. <br>\n <br>\n Les gars jouent à Grand Theft Auto affalés dans leur lazy-boy pendant que les filles se font des muscles au gym...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES BARBUS<\/strong><br>\n <br>\n Profitez de votre week-end, les amis. <br>\n <br>\n Parce que dans quelques années, ce sont vos blondes qui vont fumer des cigares et draguer les serveurs pendant que vous allez passer le Swiffer à la maison.<br>\n<\/p>\n\n<p><br>\n C’est peut-être pour ça que l’intégrisme religieux a le vent dans les voiles.<br>\n <br>\n Comme m’a dit mon amie Caroline Fourest : c’est la seule chose que les hommes ont trouvée pour conserver leurs privilèges et remettre les femmes à leur place...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/12\/le-lent-declin-des-hommes", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-13", | |
"title" : "Les entreprises «responsables»", | |
"content" : "<p>Petite visite à la banque, l'autre jour.<\/p>\n\n<p>Alors que j'attends qu'un comptoir se libère, une employée vient me voir avec des dépliants sous le bras.<\/p>\n\n<p>«Bonjour, Monsieur! Puis-je vous dire un petit mot?» Je grommelle quelque chose qui ressemble à un oui.<\/p>\n\n<p><b>PETITE LEÇON ROYALE<\/b><\/p>\n\n<p>«Connaissez-vous le programme Eau bleue?» Je grommelle quelque chose qui ressemble à un non.<\/p>\n\n<p>«C'est un programme que nous avons mis sur pied afin de sensibiliser nos clients à la fragilité de l'eau. Voyez-vous, l'eau est une richesse de plus en plus rare. Or, ici, à la banque, nous avons décidé de soutenir des organismes uvrant dans des projets axés sur la protection des bassins hydrographiques et l'accès à l'eau potable. Choisissez un numéro de un à cinq.»<\/p>\n\n<p>Je grommelle quelque chose qui ressemble à «quatre».<\/p>\n\n<p>L'employée de la banque ouvre un dépliant et se met à lire:<\/p>\n\n<p>«Question 4. Chaque jour dans le monde, combien de décès attribue-t-on à de l'eau souillée? Diriez-vous que le nombre de décès équivaut à: a) 100 taxis bondés; b) 100 autobus bondés; ou c) 100 gros-porteurs bondés?»<\/p>\n\n<p>Je hausse les épaules.<\/p>\n\n<p>«La réponse est: c) 100 gros-porteurs bondés. Voyez-vous, chaque jour, à travers le monde...»<\/p>\n\n<p><b>DES CAMPAGNES HYPOCRITES<\/b><\/p>\n\n<p>Parce que je suis un garçon poli, je n'ai rien dit à la dame. Je me suis contenté de la regarder en souriant.<\/p>\n\n<p>Mais si je n'étais pas poli, voici ce que je lui aurais crié par la tête:<\/p>\n\n<p>«Votre entreprise veut montrer qu'elle est responsable? Parfait. Alors, qu'elle améliore son service à la clientèle, qu'elle diminue ses frais bancaires et qu'elle cesse d'échapper à l'impôt en plaçant des millions de dollars dans des paradis fiscaux.<\/p>\n\n<p>«Selon vous, Madame, combien d'argent les banques canadiennes ont réussi à éluder au fisc entre 1993 et 2007? a) 1 milliard $; b) 3 milliards $; ou c) 5 milliards $ ?<\/p>\n\n<p>«La réponse est: z) 16 milliards $! Alors au lieu d'essayer de se donner une belle image de marque en emmerdant ses clients quand ils attendent patiemment qu'un comptoir se libère, votre banque devrait plutôt cesser de crosser l'État et faire preuve de solidarité en payant ses impôts comme tout le monde!<\/p>\n\n<p>«APRÈS, vous pourrez me faire la morale sur l'importance de l'entraide et l'état pitoyable de la planète...»<\/p>\n\n<p><b>UNE SIMPLE QUESTION D'IMAGE<\/b><\/p>\n\n<p>C'est bien beau de vouloir soigner son image de marque, mais il y a une limite...<\/p>\n\n<p>Plus moyen de mettre le pied dans un commerce sans qu'un employé nous demande d'appuyer telle ou telle cause.<\/p>\n\n<p>Donnez de l'argent pour les femmes battues, donnez de l'argent pour les enfants malades, donnez de l'argent pour nourrir les pauvres...<\/p>\n\n<p>Vous voulez aider les gens dans le besoin?<\/p>\n\n<p>Arrêtez de faire les cool en nous donnant des rubans bleus ou blancs, traitez mieux vos clients et payez vos impôts!<\/p>\n\n<p>Après tout, si le Québec est dans le rouge et songe à couper dans ses services, c'est, entre autres, parce que des grosses compagnies comme la vôtre fourrent le ministère du Revenu!<\/p>\n\n<p><b>SUANT<\/b><\/p>\n\n<p>Une institution bancaire qui se donne une image humanitaire, c'est comme Bono qui parle d'entraide tout en déménageant dans un paradis fiscal pour échapper à l'impôt.<\/p>\n\n<p>Ça me fait suer.<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/13\/les-entreprises-responsables", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-14", | |
"title" : "Scandale au fond des mers", | |
"content" : "<p>Il y a quelque chose que je ne comprends pas dans l’affaire de la marée noire de BP...<br>\n <br>\n S’ils ne sont pas capables de stopper la fuite, c’est qu’ils n’ont jamais envisagé qu’il y ait une fuite un jour !<br>\n <br>\n Or, comment peut-on se lancer dans un tel projet (construire une plate-forme pétrolière dans le Golfe du Mexique) sans avoir un plan B en cas de pépin ?<br>\n <br>\n Sans avoir prévu une solution en cas d’accident ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES « GÉNIES » DE BP<\/strong> <br>\n <br>\n Si on n’est pas capable de boucher ce maudit trou, c’est peut-être parce qu’on l’a creusé à un endroit où on n’aurait pas dû le creuser, non ?<br>\n <br>\n Comme l’ont dit les analystes de la banque Barclays Capital : « L'intérêt de pouvoir forer en eaux profondes doit être mis en question car il apparaît clairement qu'il est extrêmement difficile de résoudre des problèmes simples en grande profondeur... »<br>\n <br>\n En d’autres mots : avant de creuser un puits quelque part, assurez-vous que vous pourrez le boucher en cas d’explosion, bande de zoufs !<br>\n <br>\n Sinon, abandonnez votre projet...<br>\n <br>\n Il me semble que ça tombe sous le sens !<br>\n <br>\n Comment ça se fait que les génies de BP n’ont jamais pensé à ça ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>PLUS CREUX, PLUS LOIN<\/strong><br>\n <br>\n Le Brésil va bientôt pomper 50 milliards de barils de brut, 7 000 mètres sous l’eau.<br>\n <br>\n J’espère qu’ils n’ont pas fait comme BP et qu’ils ont prévu un plan B en cas de fuite !<br>\n <br>\n « À l'avenir, il est inévitable que les risques augmentent au lieu de diminuer, car les sources faciles de pétrole sont épuisées et les efforts d'exploitation se déplacent vers des frontières de plus en plus difficiles », a dit un spécialiste à un journaliste de l’Agence France Presse.<br>\n <br>\n Ça augure bien...<br>\n <br>\n Ça veut dire qu’on risque fort de connaître d’autres tragédies comme celle qui est en train de saboter le Golfe du Mexique.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>PRINCIPE DE PRÉCAUTION<\/strong><br>\n <br>\n Pour Mark Hunyadi, prof de philosophie à l’Université Laval, trois grands principes devraient guider les entrepreneurs et les États qui se lancent dans des grands projets susceptibles de causer des dommages à l’environnement : la prudence, la prévention et la précaution.<br>\n <br>\n Où était la prudence, chez BP ? Où était la précaution, où était la prévention ?<br>\n <br>\n Nulle part.<br>\n <br>\n On a creusé un trou au fond de la mer en se disant : « Bof, ça devrait tenir... »<br>\n <br>\n Or, ça n’a pas tenu. <br>\n <br>\n Et on ne sait absolument pas comment réparer les dégâts. On improvise, on panique, on court comme une poule pas de tête...<br>\n <br>\n Et pendant ce temps, des gonzillions de litres de pétrole se déversent chaque jour dans la mer, tuant tout sur leur passage...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>OBAMA DÉCEVANT<\/strong><br>\n <br>\n Au lieu de ménager les patrons de BP, Barack Obama devrait au contraire se montrer intransigeant. <br>\n <br>\n « Vous ne pensez qu’à votre profit ? Vous avez choisi de recourir à un système de tubage que vous saviez peu fiable, pour de simples raisons économiques ? Vous allez payer ! »<br>\n <br>\n Pour Thomas L. Friedman, le chroniqueur-vedette du New York Times, la façon dont Obama gère cette crise est extrêmement décevante. <br>\n <br>\n « Le président a l’air décidé à saboter son 11-Septembre écologique avec une absence d’imagination digne de Bush », a-t-il écrit. <br>\n <br>\n À quand une stratégie ambitieuse destinée à nous libérer de notre dépendance au pétrole ?<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/14\/scandale-au-fond-des-mers", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-15", | |
"title" : "Vive les catastrophes!", | |
"content" : "<p>« La nécessité est la mère de l’invention » dit l’adage.<br>\n <br>\n Faux. Ce n’est pas la nécessité qui nous pousse à être inventifs, mais la catastrophe. <br>\n <br>\n L’homme ne change ses habitudes que s’il est dans le trouble jusqu’au cou, s’il perd sa maison, sa famille, sa santé.<br>\n <br>\n Sinon, il répète les mêmes erreurs, les mêmes bêtises.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>SE SHOOTER À L’OR NOIR<\/strong><br>\n <br>\n Ça fait des années que les spécialistes le disent : il faut nous libérer de notre dépendance au pétrole et développer de nouvelles sources d’énergies. Ça presse. <br>\n <br>\n Mais on ne bouge pas. Notre système économique continue de s’injecter de l’or noir dans les veines. Comme ces toxicomanes qui n’hésitent pas à financer le crime organisé pour assouvir leur vice, nous envoyons des gonzillions de dollars à des pays qui rêvent de nous lancer des missiles dans la gueule juste pour avoir le privilège de rouler en Hummer. <br>\n <br>\n Voilà pourquoi la tragédie du Golfe du Mexique est une excellente nouvelle : elle va peut-être nous forcer à regarder la réalité en face, et à prendre conscience de l’urgence de la situation. <br>\n <br>\n Car ça ne peut plus continuer comme ça. Comme je le soulignais hier, plus ça va, plus on devra prendre des risques pour pomper du pétrole, et plus on menacera l’environnement.<br>\n <br>\n Pour reprendre l’analogie du toxicomane, on s’est tellement piqué partout qu’on est en train de se chercher des veines dans le cou et dans les parties génitales pour se geler la bine !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE MÉTHODE ARRIÉRÉE<\/strong><br>\n <br>\n Au milieu des années 40, les plus grands scientifiques américains se sont rassemblés dans le désert du Nouveau-Mexique et ont travaillé d’arrache-pied pour pouvoir inventer une bombe capable de tuer des centaines de milliers de gens en deux secondes. <br>\n <br>\n Pourquoi ne pourrait-on pas faire la même chose avec l’énergie ?<br>\n <br>\n On envoie des sondes aux confins de l’espace, on a construit un tunnel circulaire de 27 kilomètres afin de provoquer une collision de protons, on tripote les gènes, on repousse les limites de l’exploration de l’infiniment petit et de l’infiniment grand, nos scientifiques cognent littéralement à la porte de Dieu... et on n’est pas capable de créer une source d’énergie capable de remplacer le pétrole ? <br>\n <br>\n On utilise encore ce produit sale, nocif, archaïque ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA FACE DANS LE MUR<\/strong><br>\n <br>\n C’est la même chose avec la crise économique.<br>\n <br>\n Il aura fallu une crise internationale et la perte de millions d’emplois pour que les économistes se disent qu’il faudrait peut-être mieux réglementer le système et arrêter d’accorder des hypothèques de 850 000 $ à des gens qui ont de la difficulté à payer leur épicerie. <br>\n <br>\n Et au Québec, qu’est-ce que ça va prendre pour qu’on réalise que le sacro-saint modèle que nous avons mis sur pied dans les années 60 n’est pas capable de répondre aux questions qui se posent en 2010 ? <br>\n <br>\n Va-t-il falloir foncer dans un mur ? Tomber à genoux comme la Grèce ?<br>\n <br>\n Selon l’Institut économique de Montréal, la dette du Québec dépasse la barre des 220 milliards de dollars. <br>\n <br>\n Et on fait comme si de rien n’était...<br>\n <br>\n On continue de croire qu’il suffit de créer une nouvelle taxe ici et de supprimer une poignée de programmes là pour que le budget balance et que tout soit tiguidou.<br>\n <br>\n Vivement une crise qui nous réveillera !<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/15\/vive-les-catastrophes", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-16", | |
"title" : "Le Jour de l'oubli", | |
"content" : "<p>Jean-Pierre Blackburn, le ministre des Anciens combattants,<a href=\"http:\/\/www.cyberpresse.ca\/le-soleil\/actualites\/politique\/201006\/14\/01-4289892-les-quebecois-moins-sensibles-aux-anciens-combattants-selon-blackburn.php\" target=\"_blank\">ne mâche pas ses mots<\/a>.<br>\n <br>\n Cette semaine, il a dit que « la cérémonie de commémoration fait moins partie de la culture des Québécois » que de celle des autres Canadiens.<br>\n <br>\n Pas facile d’entendre ça, surtout quand notre devise est « Je me souviens ».<br>\n <br>\n Mais vous savez quoi ? Monsieur Blackburn a entièrement raison.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>TRAÎTRES À LA NATION<\/strong><br>\n <br>\n Il y a quelques mois, je vous ai parlé d’un livre extraordinaire sur la participation des Québécois à la Deuxième Guerre : <a href=\"http:\/\/martineau.blogue.canoe.ca\/2010\/03\/21\/la_guerre_ordinaire\" target=\"_blank\">Ils ont écrit la guerre<\/a> (vlb éditeur), de Sébastien Vincent.<br>\n <br>\n Or, avant de publier cet ouvrage, ce jeune historien avait écrit un autre livre, tout aussi passionnant : Laissés dans l’ombre, toujours chez vlb. <br>\n <br>\n Dans cet essai, Sébastien Vincent, à travers les témoignages émouvants de 14 anciens combattants, nous raconte la vie quotidienne des Québécois qui ont décidé de s’engager VOLONTAIREMENT dans l’armée canadienne pour combattre les Nazis. <br>\n <br>\n Il nous montre à quel point ces hommes courageux étaient « regardés de travers » par leurs compatriotes.<br>\n <br>\n Imaginez : s’engager de façon volontaire dans l’armée canadienne ! Accepter d’aller se battre pour la Couronne britannique ! Sous le commandement de militaires anglophones qui ne parlaient pas un mot de français !<br>\n <br>\n Tout ça était mal vu par les Québécois...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DANS L’OMBRE DE L’HISTOIRE<\/strong><br>\n <br>\n « Le discours nationaliste décolonisateur marginalise l’armée, symbole par excellence d’une institution anglophone et anglicisante, aux traditions et aux allégeances britanniques, écrit Sébastien Vincent. <br>\n <br>\n « Les historiens québécois ont négligé la question militaire. Par exemple, le deuxième tome de Histoire du Québec contemporain, un ouvrage de 740 pages, consacre huit lignes aux opérations militaires. »<br>\n <br>\n De dire Jacques Dupuis, qui était capitaine au 4e Régiment d’artillerie moyenne :<br>\n <br>\n « Je pense que le peu de place que les anciens combattants occupent dans la mémoire des Québécois s’explique par le fait que les générations suivant la mienne ont considéré que toute participation à une guerre était en étroite relation avec l’Angleterre et avec notre passé de conquis. C’est un vieux ressentiment à l’égard de l’Angleterre.<br>\n <br>\n « Je ne veux pas être reconnu en tant que héros. Tout ce que je souhaite, c’est que les anciens combattants ne soient plus dépréciés. Les volontaires n’étaient à la solde de personne. Je suis peiné d’entendre de tels propos... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE IMAGE PEU GLORIEUSE<\/strong><br>\n <br>\n À force de se faire répéter que les Québécois étaient contre la guerre et contre la conscription, on a fini par développer une image biaisée (et, disons-le, pas toujours glorieuse) de nos ancêtres.<br>\n <br>\n Ils étaient égoïstes, se foutaient complètement de ce qui se passait en Europe, n’avaient aucun sens du devoir et du sacrifice...<br>\n <br>\n Or, c’est faux. De nombreux Québécois se sont engagés volontairement dans l’armée. Malheureusement, on n’en parle très peu.<br>\n <br>\n On préfère véhiculer la sempiternelle image du Québécois isolationniste, peureux et individualiste, refermé sur sa culture et insensible à la souffrance des autres peuples. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>VIVE LES DÉSERTEURS !<\/strong><br>\n <br>\n « Certains nationalistes canadiens-français ont soutenu que les vrais héros étaient les déserteurs, car ils ont refusé de joindre les rangs d’une armée majoritairement anglophone et soumise à la volonté impérialiste de l’Angleterre, écrit Vincent.<br>\n <br>\n « C’est ainsi que nos combattants volontaires ont été marginalisés dès leur retour dans la province. »<br>\n <br>\n Le temps est venu de leur lever notre chapeau. Et de saluer leur courage. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/16\/le-jour-de-loubli", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-17", | |
"title" : "Pique-nique interdit", | |
"content" : "<p>D emain, à Paris, un apéro géant «Saucisson et Pinard» devait se tenir dans le quartier multiethnique de la Goutte d'or.<\/p>\n\n<p>Pour ceux qui l'ignorent, un apéro géant est un grand pique-nique improvisé.<\/p>\n\n<p>On s'envoie des courriels, on se donne rendez-vous à telle heure dans tel quartier, puis on se pointe avec de la bouffe et du vin afin de faire la fête.<\/p>\n\n<p><b> Provocation gratuite ? <\/b><\/p>\n\n<p>Demain, donc, cette fête devait se tenir dans le quartier de la Goutte d'Or, au coeur du XVIIIe arrondissement.<\/p>\n\n<p>Mais la police a décidé d'interdire la manifestation.<\/p>\n\n<p>Raison: on a jugé que ce rassemblement, qui devait se dérouler devant une mosquée un jour de prière (et qui impliquait, ô horreur, du jambon et de l'alcool, deux substances interdites par l'Islam) était une provocation gratuite qui risquait d'enflammer les relations entre les communautés.<\/p>\n\n<p>«Cet apéro géant cherchait à provoquer et à stigmatiser la population arabo-musulmane, a lancé le président de SOS Racisme. C'était la libération de la parole raciste.»<\/p>\n\n<p>Selon certains médias, ce 5 à 7 (officiellement organisé par une résidante du quartier) était en fait coordonné par Le Bloc Identitaire, un regroupement citoyen qui lutte contre «l'islamisation de la société» et cherche «à préserver l'identité historique de la France».<\/p>\n\n<p><b> Haro sur le jambon <\/b><\/p>\n\n<p>On peut détester les groupes comme Le Bloc identitaire. On peut exécrer leurs idées...<\/p>\n\n<p>Mais depuis quand est-il interdit de manger un saucisson devant une mosquée ? Et depuis quand le fait de manger du jambon est-il un acte raciste ?<\/p>\n\n<p>À ce que je sache, les organisateurs de cet événement ne demandaient pas aux gens de se pointer avec des affiches anti-musulmanes. Ils invitaient juste les gens à un apéro «Saucisson et Pinard».<\/p>\n\n<p>Si on peut organiser ce genre d'événement dans le XVIe ou dans le XVIIe arrondissement, pourquoi ne pourrait-on pas le faire dans le XVIIIe ?<\/p>\n\n<p>Devrait-on déménager Lester's, le temple du smoked meat de la rue Bernard, à Outremont, sous prétexte que ce restaurant est situé trop près d'une synagogue ?<\/p>\n\n<p>On dit que cet apéro géant était de la provocation. Mais stopper le trafic et prier dans la rue, comme ça se fait justement dans le quartier de la Goutte d'Or, ce n'est pas de la provocation, ça ?<\/p>\n\n<p><b> Deux poids... <\/b><\/p>\n\n<p>Quand vous mangez un sandwich au jambon devant une mosquée, vous provoquez. Quand vous fermez une rue pour prier Allah, vous ne faites que manifester qui vous êtes.<\/p>\n\n<p>À ce que je sache, la France est une démocratie, et en démocratie, on a le droit de manger du jambon dans la rue, que l'on soit seul dans son coin ou avec 10 000 copains.<\/p>\n\n<p>Les femmes ont le droit de se promener en mini-jupe PARTOUT sur le territoire français. Les gens ont le droit de manger des lardons PARTOUT sur le territoire français.<\/p>\n\n<p>Que ce soit devant une mosquée, une église ou une synagogue.<\/p>\n\n<p>Après tout, on est en France ou en Arabie Saoudite ?<\/p>\n\n<p><b> Tous aux abris ! <\/b><\/p>\n\n<p>Selon la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, le projet de Quebecor de créer un réseau d'information «de droite» serait un danger pour la démocratie.<\/p>\n\n<p>Et Radio-Canada qui, selon son propre ombudsman, penche toujours du même bord, c'est-à-dire à gauche, c'est correct, ça ?<\/p>\n\n<p>Non, mais quels clowns...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/17\/pique-nique-interdit", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-19", | |
"title" : "Le complot de Quebecor", | |
"content" : "<p>Mesdames et messieurs, l'heure est grave. L'empire Quebecor, qui a l'outrecuidance de publier des gens aussi peu recommandables que Nathalie Elgrably-Lévy, Joseph Facal, J. Jacques Samson et Éric Duhaime, veut en effet lancer une nouvelle chaîne d'information de langue anglaise «de droite».<\/p>\n\n<p>Imaginez: si le CRTC ne tue pas ce projet dans l'uf, des millions de Canadiens pourraient être exposés à des idées différentes de celles qu'ils peuvent entendre chaque jour à la CBC!<\/p>\n\n<p>Vous imaginez ce que cela pourrait faire au pays?<\/p>\n\n<p><b>IL FAUT PROTÉGER LA POPULACE!<\/b><\/p>\n\n<p>Heureusement, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) veille au grain.<\/p>\n\n<p>Afin de protéger la population contre ces idées qui pourraient polluer les esprits et l'amener - horreur! - à remettre en question certaines de ses convictions, les gardiens attitrés du bon goût journalistique ont publié une lettre exhortant les honnêtes citoyens à lutter contre cette opération bassement démagogique.<\/p>\n\n<p>Pour vous dire à quel point les bonzes de la FPJQ sont forts: la nouvelle station de Quebecor n'est même pas entrée en ondes, elle n'a même pas reçu le feu vert du CRTC que, déjà, ils savent ce qui va s'y trouver!<\/p>\n\n<p>Ça, c'est puissant, les amis... (C'est comme critiquer un film<\/p>\n\n<p>AVANT de l'avoir vu, une pratique qui serait en passant, vertement condamnée par la FPJQ...)<\/p>\n\n<p><b>FAITES COMME LA PRESSE!<\/b><\/p>\n\n<p>«La Loi sur la radiodiffusion oblige toujours les diffuseurs à mettre en ondes une programmation équilibrée qui renseigne, éclaire et divertit», nous rappellent les super héros de la FPJQ.<\/p>\n\n<p>En d'autres termes: Quebecor n'a pas le droit de mettre en ondes une télé de droite, car il faut TOUJOURS montrer les deux côtés de la médaille.<\/p>\n\n<p>Bizarre, quand même...<\/p>\n\n<p>Quand Radio-Canada congédie François Parenteau et Normand Lester parce qu'ils sont trop souverainistes, la FPJQ reste les bras croisés.<\/p>\n\n<p>Quand Paul Desmarais affirme au magazine français<i>Le Point<\/i> qu'il faut être fédéraliste pour être éditorialiste à <i>La Presse<\/i>, les policiers de l'info de la FPJQ se liment les ongles.<\/p>\n\n<p>Quand Radio-Canada, un organisme public, signe une entente SECRÈTE avec<i>La Presse<\/i>, une entreprise privée, la FPJQ hausse les épaules.<\/p>\n\n<p>Mais quand Quebecor affirme vouloir mettre en ondes une station d'info de droite, tout de suite on brandit le drapeau de l'équilibre des points de vue!<\/p>\n\n<p>Il faut dire que la FPJQ est commanditée par<i>La Presse<\/i> et Radio-Canada...<\/p>\n\n<p><b>UN RÉGIME ÉQUILIBRÉ<\/b><\/p>\n\n<p>Si les gardiens de la morale de la FPJQ croient sincèrement que La Presse et Radio-Canada présentent LES DEUX POINTS DE VUE quand il est question de politique québécoise, c'est qu'ils mangent trop de palourdes royales...<\/p>\n\n<p>Vous l'ignorez peut-être, chers maîtres du Grand Journalisme, mais nous sommes en 2010. Contrairement à ce que vous pensez, le citoyen moyen n'est pas con. Il n'a pas besoin de votre «lumière» ou de votre «expertise» pour avoir un régime médiatique équilibré.<\/p>\n\n<p>Il consulte des médias de droite, des médias de gauche, des médias indépendantistes et des médias fédéralistes, puis se fait SA PROPRE IDÉE!<\/p>\n\n<p>C'est fou, non?<\/p>\n\n<p>Et devinez quoi: il lui arrive même de PENSER PAR LUI-MÊME!<\/p>\n\n<p>Oui, oui, je vous jure! Ça s'est vu!<\/p>\n\n<p>C'est fou tout ce qu'on peut voir quand on sort de sa tour d'ivoire, de temps en temps...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/19\/le-complot-de-quebecor", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-20", | |
"title" : "Les professionnels", | |
"content" : "<p>Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais chaque fois que j'apprends qu'un politicien s'est fait pincer avec une prostituée payée 2 000 $ l'heure, je me demande toujours: «Mais qu'est-ce qu'elle fait pour ce prix? Qu'est-ce qui vaut 2 000 $ l'heure?»<\/p>\n\n<p><b>MÉCHANT SALAIRE<\/b><\/p>\n\n<p>Pourtant, j'ai de l'imagination, j'ai lu le Kama Sutra, je connais la brouette thaïlandaise, la levrette et le lotus renversé, mais franchement, à moins que la fille ait huit bras comme les déesses indiennes ou comme Squiddly Diddly, je ne comprends pas pourquoi une professionnelle, aussi bonne et aussi belle soit-elle, serait payée 2 000 $ l'heure...<\/p>\n\n<p>Eh bien, c'est exactement la réaction que j'ai eue quand j'ai appris que le vice-président communications de la Caisse de dépôt est payé 355 000 $ par an.<\/p>\n\n<p>Qu'est-ce qu'il fait pour mériter ce salaire, grands dieux? Il écrit ses communiqués de presse avec une plume d'oie?<\/p>\n\n<p>Il les orne de jolies enluminures comme le faisaient les moines au Moyen-ge?<\/p>\n\n<p>Il les imprime sur du papyrus? Il fait quoi?<\/p>\n\n<p><b>LE «NETTOYEUR»<\/b><\/p>\n\n<p>Vous vous souvenez de<i>Pulp Fiction<\/i>, de Quentin Tarantino?<\/p>\n\n<p>John Travolta et Samuel L. Jackson tuent un homme par accident dans leur auto. Ils ne savent pas quoi faire avec le cadavre. Alors ils vont voir Winstof Wolf, joué par Harvey Keitel.<\/p>\n\n<p>Ce personnage discret est un «nettoyeur» professionnel. Vous venez de faire une gaffe majeure qui risque de vous mettre dans le trouble pour le restant de vos jours? Vous appelez Wolf, il va tout prendre en charge: il va nettoyer le sang, effacer les traces, faire disparaître le cadavre -bref, il va régler votre problème.<\/p>\n\n<p>Mais il coûte cher. Très cher. C'est un peu ce que font les v-p communications dans les grandes entreprises.<\/p>\n\n<p>Quand vous êtes dans le trouble, vous les appelez et ils «nettoient» les dégâts.<\/p>\n\n<p>Ils rencontrent les journalistes, minimisent les conséquences de vos gestes, transforment le verre à moitié vide en verre à moitié plein...<\/p>\n\n<p><b>DES SQUELETTES DANS LE PLACARD<\/b><\/p>\n\n<p>Voilà peut-être la raison pour laquelle la Caisse de dépôt paie si bien son v-p communications.<\/p>\n\n<p>Elle a besoin d'un Winston Wolf. Un professionnel qui cache les cadavres, nettoie les tapis, limite les dégâts -bref, qui fait du<i>damage control<\/i>...<\/p>\n\n<p>La Caisse a peut-être quelque chose à se reprocher, quelque chose à cacher, quelque chose à faire oublier...<\/p>\n\n<p>Je suis peut-être dans le champ, mais en tout cas, c'est l'impression que ça donne.<\/p>\n\n<p>La Caisse de dépôt donne 355000 $ par année à son v-p communications parce qu'elle sait qu'elle va en avoir mauditement besoin dans les mois à venir...<\/p>\n\n<p><b>LES PAS GLORIEUX<\/b><\/p>\n\n<p>Un petit mot en terminant sur le hockey (oui, oui, vous ne rêvez pas, je parle de sport!).<\/p>\n\n<p>Je souhaite de tout cur que Jaroslav Halak gagne le trophée Vézina l'an prochain. Juste pour donner un magistral coup de pied au cul aux grands patrons du Canadien.<\/p>\n\n<p>Et je souhaite aussi que les Nordiques reviennent enfin à Québec. Juste pour avoir l'immense plaisir de me promener avec leur chandail sur le dos dans les rues de Montréal l'hiver prochain...<\/p>\n\n<p>Certains de mes amis détestent le Canadien à s'en confesser. Je me suis toujours demandé pourquoi.<\/p>\n\n<p>Je commence à comprendre...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/20\/les-professionnels", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-21", | |
"title" : "Une vérité qui ne dérange pas", | |
"content" : "<p>« On n’hérite pas la Terre de nos parents, on l’emprunte à nos enfants », dit le fameux adage écolo.<br>\n <br>\n Cette phrase ne s’applique pas qu’à l’environnement. Elle s’applique aussi à l’économie.<br>\n <br>\n Car lorsqu’on creuse une dette colossale de 220 milliards de dollars comme c’est le cas actuellement au Québec, ce n’est pas notre avenir que nous hypothéquons.<br>\n <br>\n C’est celui de nos enfants.<br>\n <br>\n On se paie un super party, et on envoie la facture à nos héritiers en disant : « Ils se débrouilleront comme ils veulent pour payer, on s’en fout, on va être morts. »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DES CONSÉQUENCES CATASTROPHIQUES<\/strong><br>\n <br>\n Pour <a href=\"http:\/\/www.youtube.com\/watch?v=ki7Vstq0KQM\" target=\"_blank\">l’intellectuel français Jacques Attali<\/a>, cette attitude est scandaleuse. <br>\n <br>\n Dans <a href=\"http:\/\/www.attali.com\/ecrits\/livres\/essais\/tous-ruines-dans-dix-ans-sortie-le-19-mai\" target=\"_blank\">Tous ruiné dans dix ans ?<\/a>, un essai terrifiant sur la dette publique qui vient de paraître chez Fayard, Attali, qui a été l’éminence grise de Mitterrand, affirme que nous sommes en train de ruiner nos enfants et nos petits-enfants. <br>\n <br>\n « Jamais, sauf en période de guerre totale, la dette publique des pays les plus puissants du monde n’a été aussi élevée, écrit-il. Jamais les dangers qu’elle a fait peser sur leur niveau de vie et leur système politique n’a été aussi menaçants. »<br>\n <br>\n Pour la plupart des gens, l’argent est une abstraction. Une série de signes sur une feuille. <br>\n <br>\n Mais la dette que nous ne cessons stupidement de creuser aura des conséquences bien concrètes sur la vie de nos enfants.<br>\n <br>\n Des conséquences catastrophiques. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE SCÉNARIO DU PIRE<\/strong><br>\n <br>\n « La ruine de l’Occident constitue un scénario crédible, affirme le plus sérieusement du monde Attali. Les gouvernements du Japon, de l’Europe et des États-Unis ont dépensé des fortunes pour écarter provisoirement une crise bancaire. Mais rien de fondamental n’a été réglé. »<br>\n <br>\n En d’autres mots : on a emprunté six gonzillions de dollars pour éponger une dette de six gonzillions de dollars. <br>\n <br>\n Comme dirait ma mère : on a juste changé le mal de place. <br>\n <br>\n « En 2020, continue Attali, la dette publique dépassera les 200 % du PIB en Grande-Bretagne et les 150 % en Belgique, en France, en Irlande, en Grèce et en Italie. Et en 2011, la dette publique américaine représentera 400 % des recettes de l’État et 80 % du PIB. »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN VÉRITABLE TSUNAMI<\/strong><br>\n <br>\n Tout le monde panique sur le réchauffement climatique. Le niveau de la mer va monter, des pays entiers seront submergés, il va neiger à Port-au-Prince et on va suer à Chamonix !<br>\n <br>\n Mais la plupart des gens se foutent de la dette.<br>\n <br>\n Pourtant, la catastrophe économique qui est en train de se préparer risque de faire passer Une vérité qui dérange, le fameux documentaire écolo d’Al Gore, pour une comédie musicale. <br>\n <br>\n Vous en voulez, des tsunamis, des ouragans et des tornades ? Vous allez en avoir !<br>\n <br>\n Mais ce sera des tsunamis financiers, qui détruiront les banques, pulvériseront les économies et jetteront des millions de personnes à la rue. <br>\n <br>\n Ce ne sont pas des racontars, dit Attali : c’est vrai. Si on ne réagit pas tout de suite, le système va s’effondrer. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>BEL AVENIR<\/strong><br>\n <br>\n Quand on n’a plus d’argent, dit Attali, on ne peut plus construire de ponts, on ne peut plus guérir les malades, on ne peut plus éduquer les jeunes...<br>\n <br>\n Et on déclare des guerres pour stimuler l’économie. <br>\n <br>\n C’est ça, l’avenir qu’on veut laisser à nos enfants ?<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/21\/une-verite-qui-ne-derange-pas", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-22", | |
"title" : "Je me souviens", | |
"content" : "<p>Il y a 20 ans, le Québec s’est fait passer deux sapins.<br>\n <br>\n Primo, l’accord du Lac Meech est tombé à l’eau, gracieuseté d’Elijah Harper.<br>\n <br>\n Secundo, le Canada anglais a profité de la crise d’Oka pour traîner le Québec dans la boue et nous traiter de racistes. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE QUÉBEC BRÛLE !<\/strong><br>\n <br>\n Si vous ne vous souvenez pas des textes hallucinants qu’on pouvait lire dans les journaux anglophones de l’époque, achetez Oka : Dernier alibi du Canada anglais, l’essai-choc de Robin Philpot qui vient d’être réédité aux Intouchables.<br>\n <br>\n Ça va vous rafraîchir la mémoire. <br>\n <br>\n « Le Québec ressemble à un État du sud des Etats-Unis dans les années 60 », écrivait Don MacPherson dans The Gazette.<br>\n <br>\n « Il y aura une suite au film Mississippi Burning, et ça s’appellera Le Québec brûle », lançait son confrère Jack Todd.<br>\n <br>\n « C’est comme en Alabama dans les années 60 », clamait Peter O’Neill dans l’Ottawa Citizen et le Vancouver Sun. <br>\n <br>\n C’est bien simple, on avait l’impression que les Québécois brûlaient des croix devant les réserves et lynchaient les autochtones dans la rue !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN PARRALLÈLE HONTEUX<\/strong><br>\n <br>\n Effectivement, certains Québécois excédés par cette crise provoquée de toutes pièces par un groupe de bandits (les Warriors) ont tenu des propos racistes et haineux. <br>\n <br>\n Mais de là à dire que le Québec au grand complet ressemblait au Mississippi des années 60, il y a une marge !<br>\n <br>\n C’est comme faire un parallèle entre Israël et l’Allemagne nazie, ou la bande de Gaza et le ghetto de Varsovie !<br>\n <br>\n Si un chroniqueur québécois osait faire ce genre de raccourcis, il se ferait tomber dessus par les médias anglophones, et avec raison.<br>\n <br>\n Mais quand vient le temps de cracher leur mépris sur les Québécois, les columnists canadiens anglais oublient soudainement leurs grands principes, et n’hésitent pas lancer les pires insultes et à brandir le spectre du KKK. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>PAS DE LEÇON À DONNER<\/strong><br>\n <br>\n Et le pire, comme nous le rappelle Robin Philpot dans son essai, est que les Canadiens n’ont AUCUNE leçon à nous donner en ce qui concerne le traitement des autochtones. <br>\n <br>\n Comme l’affirmait un rapport du Ministère des Affaires indiennes en 1986-1987, « c’est au Québec que les Indiens connaissent le meilleur sort, puisque leur revenu familial moyen atteint 75 % de celui de la population générale, soit 12 % de plus que la moyenne nationale » !<br>\n <br>\n Ne nous leurrons pas : si les Canadiens anglais ont pleuré sur le sort des « pauvres Indiens », pendant la crise d’Oka, c’est que ça faisait leur affaire. <br>\n <br>\n Ils pouvaient ainsi saboter le mouvement souverainiste (qui prenait de l’ampleur après la défaite de Meech) en faisant passer les Québécois pour une bande de sales racistes.<br>\n <br>\n « Regardez comment les Québécois agissent envers les Amérindiens ! Imaginez comment ils vont se comporter avec les Noirs et les Anglais après l’indépendance ! »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA PAIX DES BRAVES<\/strong><br>\n <br>\n Ça fait 20 ans que la crise d’Oka est terminée.<br>\n <br>\n Qu’ont fait les Canadiens pour les pauvres autochtones, depuis ?<br>\n <br>\n Rien. Un gros zéro. Ils les ont montrés à la cérémonie d’ouverture des J.O. de Vancouver, puis ils les ont renvoyés dans leurs réserves.<br>\n <br>\n Pendant ce temps-là, au Québec, Bernard Landry, un « méchant séparatiste », a signé la Paix des Braves. <br>\n <br>\n Et vous avez eu le culot de nous traiter de racistes ?<br>\n <br>\n Honte à vous. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/22\/je-me-souviens", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-23", | |
"title" : "Frankenstein s'est échappé !", | |
"content" : "<p>Ça fait mille fois qu’on le répète : l’État québécois est trop gros. On étouffe littéralement sous les structures, les cadres, la bureaucratie.<br>\n <br>\n L’État est comme le monstre de Frankenstein : il s’est échappé du laboratoire où il a été conçu dans les années 60, et court librement dans les champs, sans personne pour le contrôler. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA FAUTE À QUI ?<\/strong><br>\n <br>\n Rien n’illustre plus cette réalité que <a href=\"http:\/\/lcn.canoe.ca\/lcn\/infos\/national\/archives\/2010\/06\/20100622-070622.html\" target=\"_blank\">le texte que mon confrère Sébastien Ménard a publié hier<\/a>.<br>\n <br>\n Même si les écoles publiques accueillent aujourd'hui 140 000 élèves de moins qu'il y a dix ans, les commissions scolaires comptent 700 cadres de plus qu'au début des années 2000.<br>\n <br>\n Sept cents cadres !!!!<br>\n <br>\n C’est bien simple, il y a plus de cadres dans le réseau scolaire que sur les murs de tous les musées du Québec réunis !<br>\n <br>\n Et quand vient le temps de savoir pourquoi le nombre de gestionnaires augmente en flèche alors que le nombre d’élèves est en chute libre, tout le monde se renvoie la balle.<br>\n <br>\n Les commissaires scolaires disent que c’est la faute des directeurs d’école, les directeurs disent que c’est la faute du ministère...<br>\n <br>\n Bref, c’est la faute à personne. <br>\n <br>\n Les 700 nouveaux cadres qui se sont ajoutés au cours des dix dernières années sont comme de la mauvaise herbe : ils ont poussé tout seuls. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>PLUS DE BOULOT<\/strong><br>\n <br>\n Selon Bernard Tremblay, de la Fédération des commissions scolaires, s’il y a autant de gestionnaires dans le réseau, c’est à cause du ministère qui est plus exigeant.<br>\n <br>\n Par exemple, dit-il, il faut vérifier les antécédents judiciaires de tous les nouveaux employés. « Ce sont 150 000 employés qu'on vérifie, explique-t-il. C'est sûr qu'il y a du personnel associé à ça... »<br>\n <br>\n Bizarre, quand même...<br>\n <br>\n Quand c’est le temps de savoir si un bénéficiaire de l’aide sociale est allé dans le Sud, ou si un contribuable a fourré l’impôt de 60 $, pas de problème, tous les ordinateurs du gouvernement se parlent et s’échangent des données, ça prend trois minutes pour le pincer.<br>\n <br>\n Mais quand c’est le temps de savoir si le futur concierge d’une école primaire a déjà fait de la prison pour pédophilie, ça prend un temps fou, il faut mettre un cadre là-dessus à temps plein pendant six mois pour obtenir une réponse...<br>\n <br>\n Voulez-vous rire de nous autres ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN CANCER<\/strong><br>\n <br>\n Coluche a écrit un monologue hilarant sur les technocrates :<br>\n <br>\n « Mon père, y voulait que je fasse des études, parce qu'y voulait que je sois technocrate. Parce qu'y disait, technocrate, c'est une nouvelle race de fainéant ! Mon père y disait, technocrate, c'est des mecs que quand tu leur poses une question, une fois qu’ils ont fini de répondre, tu comprends plus la question que t'as posée. Mon père y disait, les technocrates, si on leur donnait le Sahara, dans 5 ans, faudrait qu'ils achètent du sable ailleurs... »<br>\n <br>\n Le dictionnaire affirme que le cancer est « une prolifération cellulaire anormalement importante au sein d’un organisme, de telle manière que la survie de ce dernier est menacée ».<br>\n <br>\n On pourrait dire la même chose à propos de la bureaucratie :<br>\n <br>\n « La bureaucratie est une prolifération de cadres anormalement importante au sein d’une société, de telle manière que la survie de cette dernière est menacée... »<br>\n <br>\n À quand un régime Montignac pour l’État québécois ?<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/23\/frankenstein-sest-echappe", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-24", | |
"title" : "À l'action!", | |
"content" : "<p>L’autre jour, je discutais de l’avenir du Québec avec<a href=\"http:\/\/jomarcotte.wordpress.com\/\" target=\"_blank\">Joanne Marcotte<\/a>, réalisatrice du documentaire <a href=\"http:\/\/www.lillusiontranquille.com\/\" target=\"_blank\">L’illusion tranquille<\/a>. <br>\n <br>\n « On sait ce qu’il faut faire pour se sortir du trou, m’a-t-elle dit. Toutes les études ont été faites, toutes les analyses, tous les rapports...<br>\n <br>\n « L’heure n’est plus à la discussion. L’heure est maintenant à l’action. »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE VRAI COURAGE<\/strong><br>\n <br>\n C’est ce que je nous souhaite, pour cette Saint-Jean : passer en mode action. <br>\n <br>\n Aller au-delà du blabla, et prendre les mesures nécessaires pour remettre le Québec sur les rails.<br>\n <br>\n Car c’est bien beau être des « gens de parole », comme le chante Gilles Vigneault, mais un moment donné, il faut se lever et agir, sinon on s’enlise et on recule. <br>\n Certains commentateurs politiques ont dit que le gouvernement Charest a déposé un budget courageux en mars dernier. <br>\n <br>\n Comme m’a dit mon amie Joanne : « Qu’est-ce qu’il y a de courageux à hausser les impôts et les tarifs ? Tous les politiciens font ça ! Le vrai courage, ce n’est pas de demander à la classe moyenne d’ouvrir encore une fois son portefeuille et de piger dans ses poches ! C’est d’entreprendre des réformes majeures, dégraisser l’appareil étatique et revoir l’offre de services de fond en comble afin que nos dépenses tiennent enfin compte de notre capacité de payer... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA CERISAIE<\/strong><br>\n <br>\n En 1904, Tchekhov présentait au public l’une de ses meilleures pièces : La Cerisaie. <br>\n <br>\n L’histoire, qui se déroule en Russie à la fin du XIXe siècle, raconte les mésaventures d’une aristocrate criblée de dettes qui est obligée de vendre le domaine où elle est née pour rembourser ses créditeurs. <br>\n <br>\n « Pourquoi ne louez pas plutôt vos terres aux citadins qui rêvent de se reposer à la campagne ? conseille un marchand à la dame et à sa famille. Comme ça, vous pourrez rembourser vos dettes et vous n’aurez pas à vendre cette maison qui vous tient tant à coeur... »<br>\n <br>\n Mais les propriétaires ne l’écoutent pas. Ils préfèrent pleurer sur leur sort, évoquer le passé avec nostalgie et noyer leur peine dans le champagne, en attendant un miracle qui leur permettra d’échapper au destin...<br>\n <br>\n Peine perdue. À la fin de la pièce, le domaine est vendu et les aristocrates (qui ont tout perdu) doivent faire leurs valises...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>ICI, MAINTENANT<\/strong><br>\n <br>\n La <a href=\"http:\/\/www.duceppe.com\/pieces\/piece.asp?IDordre=2\" target=\"_blank\">compagnie Duceppe<\/a> présentera La Cerisaie du 27 octobre au 4 décembre prochain, dans une mise en scène d’Yves Desgagnés. <br>\n <br>\n On ne peut rêver d’un choix de programmation plus opportun.<br>\n <br>\n En effet, la pièce de Tchekhov a beau se dérouler en Russie il y a 150 ans, elle parle de ce qui se passe ici, maintenant. <br>\n <br>\n Comme les personnages de la pièce, nous sommes acculés à la faillite.<br>\n <br>\n Comme les personnages de la pièce, nous nous saoulons de paroles au lieu d’agir.<br>\n <br>\n Et comme les personnages de la pièce, nous attendons passivement le sauveur qui nous sortira de la dèche au lieu de nous relever les manches et de prendre notre destin en main. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE DÉFI<\/strong><br>\n <br>\n « Nous ne faisons que philosopher, nous plaindre ou boire de la vodka, dit un personnage. Pour commencer à vivre dans le présent, il faut d'abord racheter notre passé, et l'on ne peut le racheter qu'au prix d'un labeur inouï et sans relâche... »<br>\n <br>\n Sommes-nous prêts à relever le défi ? <br>\n <br>\n Ou préférons-nous parler ?<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/24\/a-laction", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-26", | |
"title" : "Un beau party", | |
"content" : "<p>Le mois dernier, Stephen Harper a prié ses collègues du G20 de réduire leurs dépenses.<br>\n <br>\n « Il faut absolument rééquilibre nos budgets, leur a-t-il dit dans une lettre qui a été rendue publique par le Globe and Mail. Les pays industrialisés doivent envoyer un message clair à l’effet qu’ils mettront de l'ordre dans leurs finances publiques... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN ÉVÉNEMENT MODESTE<\/strong><br>\n <br>\n Or, combien va coûter l'organisation des sommets du G8 à Huntsville et du G20 à Toronto ?<br>\n <br>\n Un milliard deux cent millions de dollars. <br>\n <br>\n On a construit un centre de congrès somptueux, on a aménagé des parcs, on a créé un lac artificiel intérieur au coût de deux millions de dollars, la GRC a réservé 5 500 chambres pendant neuf jours, on a érigé une barrière de 3,5 kilomètres autour de Huntsville, plus de 10 000 policiers seront sur un pied de guerre, on a dépensé 400 000 $ pour rénover un vieux bateau à vapeur...<br>\n <br>\n Et on dit qu’il faut réduire les dépenses ? Se serrer la ceinture ? Être plus responsable, plus prudent ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>TOUS À HUNTSVILLE !<\/strong><br>\n <br>\n « On s’attend à ce que le Sommet produise de vastes retombées pour la collectivité, notamment une augmentation du tourisme et une plus grande visibilité dans les médias internationaux », peut-on lire sur le site du Gouvernement du Canada. <br>\n <br>\n Pensez-vous sérieusement que les touristes internationaux vont changer leurs plans de vacances et aller faire du camping à Huntsville juste parce que le G8 s’y est déroulé ?<br>\n <br>\n Après ça, la droite se demande pourquoi son appel à l’austérité et à la responsabilité fiscale passe mal dans la population...<br>\n <br>\n Comment voulez-vous que les contribuables acceptent de se serrer la ceinture si les apôtres mêmes de la réduction des dépenses agissent comme Marie-Antoinette ?<br>\n <br>\n Vous voulez qu’on vous suive ? Prêchez par l’exemple !<br>\n <br>\n Me semble que ça ne prend pas un doctorat en sciences politiques pour comprendre ça...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/26\/un-beau-party", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-27", | |
"title" : "Le roi de la pipe", | |
"content" : "<p>Il y a quelques années, un magazine littéraire a demandé à l’auteur John Irving (Le monde selon Garp) quel était son écrivain de fiction préféré.<br>\n <br>\n « Freud », a-t-il répondu. <br>\n <br>\n En voulant dire : je trouve son œuvre brillante, mais ses concepts (comme mes romans) sont des constructions de l’esprit qui n’ont rien à voir avec la réalité. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES STATUES MEURENT AUSSI<\/strong><br>\n <br>\n Je ne sais pas si Irving maîtrise la langue de Molière, mais je lui recommanderais de lire le dernier ouvrage de <a href=\"http:\/\/www.lexpress.fr\/culture\/livre\/le-crepuscule-d-une-idole-l-affabulation-freudienne_853211.html\" target=\"_blank\">Michel Onfray<\/a>, Le crépuscule d’une idole, paru chez Grasset. <br>\n <br>\n Il en ferait, j’en suis sûr, son livre de chevet. <br>\n <br>\n Vous vous souvenez des statues de Lénine que les Russes déboulonnaient, au lendemain de la chute du Mur de Berlin ?<br>\n <br>\n Eh bien, <a href=\"http:\/\/www.dailymotion.com\/video\/xcwxt1_michel-onfray-freud-psychanalyse-pa_news\" target=\"_blank\">Onfray fait la même chose<\/a> avec Freud. <br>\n <br>\n <a href=\"http:\/\/www.dailymotion.com\/video\/xcwxxf_michel-onfray-freud-psychanalyse-pa_news\" target=\"_blank\">Phrase après phrase<\/a>, concept après concept, <a href=\"http:\/\/www.youtube.com\/watch?v=zFCMjZ9-HUg\" target=\"_blank\">il démonte (que dis-je, il pulvérise)<\/a> la statue du père de la psychanalyse. <br>\n <br>\n À la fin de son essai de 600 pages, il ne reste plus que des miettes. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE ICÔNE CULTURELLE<\/strong><br>\n <br>\n Ça prend quand même un sacré culot pour se lancer dans une telle entreprise.<br>\n <br>\n Car Freud n’est pas qu’une idole scientifique. C’est une icône culturelle, qui influence notre façon de penser depuis plus d’un siècle. <br>\n <br>\n Même ceux qui n’ont jamais ouvert un livre de Freud connaissent ses concepts : l’inconscient, le complexe d’Œdipe, le ça, le sur-moi, le refoulement, le stade anal, l’interprétation des rêves... L’univers de Freud fait littéralement partie de notre vie. <br>\n <br>\n La clé qui représente le phallus, et la serrure qui symbolise le vagin ? C’est Freud.<br>\n <br>\n Le petit garçon de trois ans qui rêve de tuer son père et de coucher avec sa mère ? C’est Freud. <br>\n <br>\n Le puritain qui sublime ses pulsions sexuelles dans le mysticisme ? C’est encore Freud. <br>\n <br>\n De Woody Allen à Tennesse Williams en passant par Lynch, Dali et Bergman, on ne compte plus le nombre d’artistes qui ont été influencés par le père de la psychanalyse. <br>\n <br>\n Or, selon Onfray, Freud est un affabulateur, un fraudeur, un menteur.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DES SORNETTES<\/strong><br>\n <br>\n Il a falsifié des résultats de recherche, affirmé qu’il avait guéri ses patients alors que leur état s’était en fait empiré, tripé sur l’occultisme et la télépathie, plagié des chercheurs moins connus, menti, inventé des cas, détruit des documents qui pouvaient être compromettants...<br>\n <br>\n Pour Onfray, Freud était comme L. Ron Hubbard, le fondateur de la Scientologie : il voulait devenir riche et célèbre. Alors il a fondé une « pseudo-science » qui n’a rien de scientifique. <br>\n <br>\n Il a inventé une série de sornettes qu’il a réussi à faire passer pour des vérités...<br>\n <br>\n Pour se déculpabiliser du fait qu’il voulait coucher avec sa mère, il a affirmé que TOUS les hommes rêvent de coucher avec leur mère, même si (toujours selon Onfray) c’est complètement faux.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>L’INQUISITION<\/strong><br>\n <br>\n La publication du Crépuscule d’une idole a causé un véritable tremblement de terre dans le monde intellectuel. <br>\n <br>\n Onfray a été attaqué de toutes parts, on l’a insulté, traîné dans la boue...<br>\n <br>\n Pourtant, <a href=\"http:\/\/bibliobs.nouvelobs.com\/20100331\/18557\/onfray-denonce-le-complot-doedipe\" target=\"_blank\">sa démonstration est bien étayée et sacrément convaincante<\/a>.<br>\n <br>\n C’est drôle, quand même. Les intellectuels ne cessent de dire qu’il faut garder les yeux ouverts et avoir le sens critique. Mais quand vous osez remettre leurs convictions en question, <a href=\"http:\/\/danactu-resistance.over-blog.com\/article-michel-onfray-freud-est-il-une-chasse-gardee-49020496-comments.html\" target=\"_blank\">ils vous tirent dessus à boulets rouges et vous excommunient<\/a>.<br>\n<\/p>\n\n<p><br>\n Belle liberté de pensée. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/27\/le-roi-de-la-pipe", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-28", | |
"title" : "L'entente", | |
"content" : "<p>Ainsi, au lieu d’avoir une hausse salariale de 11,25 % sur trois ans, le front commun des syndicats du secteur public a accepté une hausse de 7 à 10,5 % sur cinq ans.<br>\n <br>\n Ça peut paraître beaucoup lorsqu’on regarde l’État de nos finances publiques, mais c’est moins que ce que les dirigeants du front commun exigeaient. <br>\n <br>\n Visiblement, ceux-ci ont mis de l’eau dans leur vinaigre. Ils savaient qu’ils n’avaient pas l’appui de la population, et ils ont décidé de ne pas tirer trop fort sur l’élastique, de peur qu’il ne leur pète en pleine face.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES BIJOUX DE FAMILLE<\/strong><br>\n <br>\n Cela dit, pour les employés du privé qui n’ont ni hausse salariale ni sécurité d’emploi, la pilule, même si elle est moins amère et moins grosse que ce qu’on nous avait annoncé, reste quand même difficile à avaler. <br>\n <br>\n « Pourquoi eux et pas nous ? Pourquoi devrait-on piger dans NOS poches pour payer LEUR augmentation et LEURS privilèges ? » <br>\n <br>\n Pourquoi ?<br>\n <br>\n La réponse est simple : parce que les employés du secteur public tiennent le gouvernement par les schnolles. <br>\n <br>\n Une grève dans le secteur privé, ça ne fait pas mal à grand monde. Mais une grève dans le secteur public, ça risque de paralyser l’État au grand complet. <br>\n <br>\n C’est la différence entre menacer un gars avec un balai, et menacer un gars avec une hache. <br>\n <br>\n C’est plate, mais c’est ça : dans la vie, plus tu fais peur, plus tu risques de faire mal, et plus on va t’écouter. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE BON CÔTÉ<\/strong><br>\n <br>\n Cela dit, 10,5 % sur cinq ans, c’est quand même moins coûteux pour l’État que 11,25 % sur trois ans. <br>\n <br>\n Vous me direz : « C’est normal, dans toute négociation, tu demandes la lune pour recevoir une roche. »<br>\n <br>\n Oui, c’est vrai. Reste que ça aurait pu nous coûter beaucoup plus cher et que le conflit aurait pu durer beaucoup plus longtemps. <br>\n <br>\n « Always look at the bright side of life », chantaient les Monthy Python dans Life of Brian. Est-ce parce que c’est l’été ? Toujours est-il que j’ai tendance à voir le verre à demi plein plutôt qu’à demi vide.<br>\n <br>\n Oui, certaines personnes peuvent penser qu’on nous a asséné un coup de pied dans le cul. Mais c’est quand même mieux que de recevoir un coup de poing dans la face...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE DÉCISION RÉALISTE<\/strong><br>\n <br>\n « Il faut choisir ses batailles. »<br>\n <br>\n C’est ce que je dis toujours à mes enfants : livrez seulement les combats que vous pouvez gagner.<br>\n <br>\n C’est ce que se sont vraisemblablement dit les bonzes du Front Commun : une hausse de 11,25 % sur trois ans, c’est bien beau, mais on ne l’aura jamais, pas dans le contexte actuel.<br>\n <br>\n Vaut mieux accepter l’offre que le gouvernement nous présente. <br>\n <br>\n Après tout, un tiens vaut mieux que deux tu-ne-l’auras-jamais...<br>\n <br>\n Parfois, vaut mieux rentrer au bureau la tête un petit peu penchée plutôt que de faire du piquetage le dos bien droit, mais les poches vides.<br>\n <br>\n Un peu de réalisme n’a jamais fait de tort à personne.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>EN ATTENDANT...<\/strong><br>\n <br>\n Reste qu’un jour, il faudra bien prendre le taureau par les cornes et s’attaquer une bonne fois pour toutes au problème de la taille de l’État québécois et de la sécurité d’emploi dans la fonction publique.<br>\n <br>\n Mais quel gouvernement aura le courage de le faire ?<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/28\/lentente", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-29", | |
"title" : "Se faire harbouriser", | |
"content" : "<p>Comme vous la savez, les dictionnaires de la langue française acceptent régulièrement de nouveaux mots : adulescent, webzine, geek, réseauter...<br>\n <br>\n Eh bien, je propose un néologisme pour les prochaines éditions : harbouriser.<br>\n <br>\n Comme : « Le peuple québécois se fait régulièrement harbouriser. »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>ENCORE LA SAAQ<\/strong><br>\n <br>\n Ça veut dire « se faire fourrer par des cadres, des technocrates et des haut fonctionnaires ».<br>\n <br>\n Et ça vient de John Harbour, l’ex-pdg de la SAAQ <a href=\"http:\/\/blogues.canoe.ca\/impots\/general\/saaq-la-manne-pour-les-consultants\/\" target=\"_blank\">qui a versé 800 000 $<\/a> à des « consultants en communications » externes alors que l’organisme public qu’il dirigeait avait déjà une cinquantaine d’employés affectés spécifiquement aux communications. <br>\n <br>\n Comme le dévoilait mon confrère Mathieu Turbide il y a quelques jours, un des deux consultants a été payé 650 000 $ pour écrire des discours à temps partiel et faire de la mise en page de documents !<br>\n <br>\n A-t-on fini de nous prendre pour des guichets automatiques ?<br>\n <br>\n Non seulement Harbour a fait les manchettes <a href=\"http:\/\/www.canoe.com\/infos\/quebeccanada\/archives\/2010\/03\/20100323-055622.html\" target=\"_blank\">il y a trois mois<\/a> pour avoir accordé des primes de 15 000 $ à 45 000 $ à ses cadres (une initiative douteuse qui a choqué <a href=\"http:\/\/fr.canoe.ca\/infos\/quebeccanada\/archives\/2010\/03\/20100325-054000.html\" target=\"_blank\">la ministre des Transports elle-même<\/a>), mais il a donné 800 000 $ à des pigistes pour faire un boulot que SES PROPRES EMPLOYÉS sont payés pour faire !!!<br>\n <br>\n <br>\n <strong>JOHN LE FLAMBEUR<\/strong><br>\n <br>\n Non, mais, c’est qui, ce gars ?<br>\n <br>\n Se rend-il compte que ce n’est pas son argent qu’il flambait, mais l’argent de l’État québécois, c’est-à-dire le nôtre ?<br>\n <br>\n Pourquoi avait-il besoin des services de deux « consultants externes » payés autour de 100 000 $ par année ? Il allait prononcer un discours devant le pape ? Accueillir la première délégation d’extra-terrestres ?<br>\n <br>\n « L’un des consultants est un spécialiste en rédactions d’allocutions, a expliqué la porte-parole de la SAAQ. Si le président avait besoin de faire une présentation en commission parlementaire, c’est ce consultant qui préparait le texte et des tableaux... »<br>\n <br>\n Je veux bien, chère madame, mais les deux consultants qui travaillaient pour Harbour ont empoché 800 000 $ sur cinq ans !!!! Harbour était-il en commission parlementaire dix fois par semaine ???<br>\n <br>\n Et si les spécialistes en communications de la SAAQ sont trop incompétents pour écrire eux-mêmes les discours de leur président, voulez-vous me dire pourquoi il y en a 50 À TEMPS PLEIN ???<br>\n <br>\n Qu’on les sacre dehors !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>AVATAR 2<\/strong><br>\n <br>\n Et attendez, ce n’est pas tout : John Harbour (qui ferait passer Lise Thibault pour l’abbé Pierre) a dépensé 57 000 $ pour tourner deux vidéos corporatifs de quelques minutes à l’intention de ses employés !!!<br>\n <br>\n Qui les a tournés, bordel ? James Cameron ? L’ex-pdg de la SAAQ souhaitait-il Joyeux Noël à ses employés debout sur un dragon en 3D ?<br>\n <br>\n C’est plus que scandaleux, c’est dégueulasse, répugnant...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN MEMBRE DE LA FAMILLE<\/strong><br>\n <br>\n En passant, une question quiz, pour vous divertir...<br>\n <br>\n Devinez ce que faisait Richard Thibault, l’un des deux consultants (qui a touché 175 000 $), avant de devenir un « conseiller en gestion de crise » pour John Harbour ?<br>\n <br>\n Il a été attaché de presse de plusieurs ministres libéraux.<br>\n <br>\n Non, mais quelle surprise ! Quelle coïncidence ! Quel hasard ! <br>\n <br>\n Après ça, on nous regarde dans les yeux et on nous dit que l’État québécois fait sa juste part pour équilibrer les finances publiques.<br>\n <br>\n Bien tiens. <br>\n <br>\n On nous prend vraiment pour des cruches...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/29\/se-faire-harbouriser", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-06-30", | |
"title" : "La deuxième mort d'André Mathieu", | |
"content" : "<p>Le pianiste Alain Lefèvre est un volcan. Les demi-mesures, il ne connaît pas.<\/p>\n\n<p>Il se donne à plein dans tout ce qu'il fait, que ce soit la musique, la bouffe ou l'humour (c'est l'un des gars les plus drôles que je connaisse).<\/p>\n\n<p>Devant lui, on est comme l'empereur Joseph II devant Mozart, on a envie de crier :<\/p>\n\n<p>«Trop de notes ! Trop de notes !»<\/p>\n\n<p><b> Un homme brisé<\/b><\/p>\n\n<p>Mais il y a deux semaines, quand je l'ai rencontré chez des amis communs, Alain avait l'air abattu.<\/p>\n\n<p>«Ils m'ont eu, m'a-t-il lancé, la voix éteinte. J'arrête de parler d'André Mathieu, je tourne la page, ils ont gagné...»<\/p>\n\n<p>Quelques jours plus tard, il répétait la même chose à Michelle Coudé-Lord : «C'est fini, je ne suis plus capable...»<\/p>\n\n<p>Après des années à porter l'oeuvre d'André Mathieu à bout de bras, des années à travailler d'arrache-pied pour tirer ce compositeur de l'oubli et lui redonner la place qu'il mérite, nous le redonner À NOUS, Lefèvre déclare forfait.<\/p>\n\n<p>Il est écoeuré de se faire dire qu'il se fait du capital sur le dos de Mathieu, qu'il radote, qu'il nage en plein délire, qu'il tente de faire passer un pianiste mineur (pour ne pas dire minable) pour un génie incompris...<\/p>\n\n<p><b> Des coups bas<\/b><\/p>\n\n<p>Je comprends son dégoût, sa lassitude.<\/p>\n\n<p>Car ce qu'on lui fait vivre est dégueulasse.<\/p>\n\n<p>Se faire du capital sur le dos de Mathieu ? Allons donc !<\/p>\n\n<p>Alain Lefèvre est un pianiste de réputation internationale, il pourrait passer son temps à jouer Schubert et Rachmaninov sur les plus grandes scènes du monde...<\/p>\n\n<p>Qu'est-ce qu'il a à gagner à parler d'André Mathieu? Rien.<\/p>\n\n<p>Le 8 octobre prochain, Lefèvre ouvrira la prestigieuse saison de Berlin, un de ses rêves.<\/p>\n\n<p>Que jouera-t-il? Liszt, Gershwin, Moussorgski? Non : Mathieu.<\/p>\n\n<p>Et ce n'est pas le gouvernement du Canada qui est allé voir les organisateurs de la saison de Berlin en disant: «Tenez, on vous donne une jolie cagnotte: mettez Mathieu au programme, ça va être bon pour la réputation du pays...»<\/p>\n\n<p>Ce n'est pas un hommage-bidon organisé par des fonctionnaires.<\/p>\n\n<p>Ce sont les organisateurs eux-mêmes (et les musiciens de l'orchestre de l'Opéra de Berlin) qui ont décidé d'ouvrir leur saison avec Mathieu ! Parce qu'ils trouvent son oeuvre remarquable !<\/p>\n\n<p>Et qu'est-ce qu'on fait pour remercier Lefèvre pour son travail ?<\/p>\n\n<p>On le raille...<\/p>\n\n<p><b> Le p'tit Québec<\/b><\/p>\n\n<p>Le Québec obscur et renfermé dans lequel Mathieu a sombré n'est pas encore mort. Il existe toujours.<\/p>\n\n<p>Il n'attend qu'une occasion pour nous prendre à la gorge.<\/p>\n\n<p>Le Québec jaloux, le Québec mesquin, le Québec étroit, petit, sordide, le Québec qui ne croit pas au succès, qui se méfie de l'argent, le Québec qui remet à leur place tous ceux qui osent sortir du rang, qui parlent trop bien, qui visent trop haut, qui ont trop de talent.<\/p>\n\n<p>Regardez notre système d'éducation : on ne tente pas de tirer les cancres vers le haut, on pousse les premiers de classe vers le bas.<\/p>\n\n<p>Alain Lefèvre a tenté de nous dire que la musique classique AUSSI appartient à notre héritage.<\/p>\n\n<p>Mal lui en prit.<\/p>\n\n<p>Ici, on n'a que faire du champagne. On boit du Kik Cola.<\/p>\n\n<p>Et si jamais on écoute de la «grande musique», faut que ça vienne d'Europe...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/06\/30\/la-deuxieme-mort-dandre-mathieu", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-03", | |
"title" : "Sous mon toit", | |
"content" : "<p>Au Canada, on l’a, l’affaire.<br>\n <br>\n On organise des Jeux Olympiques à Montréal ? Ce sont les Jeux les plus chers de l’histoire !<br>\n <br>\n On reçoit le G8 et le G20 ? On flambe 1,2 milliard de dollars !<br>\n <br>\n Au diable les dépenses, nous, on sait recevoir.<br>\n <br>\n On fouille dans nos poches, on sort notre carte de crédit, et tchik-a-tchik, bonsoir la visite !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>FULL VIDE<\/strong><br>\n <br>\n Le stade olympique de Montréal a coûté 1,4 milliard de dollars.<br>\n <br>\n Voici les événements qui vont s’y dérouler au cours des prochains mois...<br>\n <br>\n Le 2 octobre : le Supermotocross de Montréal.<br>\n <br>\n Le 23 octobre : le Monster Spectacular, une course de Monster Trucks.<br>\n <br>\n Le 30 octobre : la célébration de la canonisation du Frère André.<br>\n <br>\n Et du 26 novembre au 28 décembre : le Salon national des festivités de Noël. <br>\n <br>\n C’est tout. <br>\n <br>\n De l’essence, de l’encens et des bonbons. <br>\n <br>\n Depuis quatre ans, la RIO a investi 3,5 millions de dollars pour savoir quel genre de toit on devrait construire à cette abomination : un toit fixe, dur, mou, rétractable, mangeable ?<br>\n <br>\n Avant de dépenser encore plus d’argent, pourrait-on se demander si on a vraiment besoin de ce foutu stade ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE SALLE MINABLE<\/strong><br>\n <br>\n Parce que soyons sérieux : comme salle de concert, c’est nul.<br>\n <br>\n Pink Floyd y a joué le 6 juillet 1977, et je suis sûr qu’il y a encore des mesures d’Animals qui tournent en rond dans les structures de béton. <br>\n <br>\n C’est bien simple, les tunnels du métro à l’heure de pointe offrent une meilleure sonorisation que le stade !<br>\n <br>\n Pour ce qui est du sport : on n’a plus d’équipe de baseball, l’Impact a son propre stade et les Alouettes sont parfaitement à l’aise à McGill. <br>\n <br>\n Quant à l’athlétisme, c’est bien joli, mais combien de tournois de lancer du marteau ou de saut à la perche peut-on présenter en un an ?<br>\n <br>\n « Build it and they will come », disaient les fantômes dans Dreams of Field. <br>\n <br>\n Ça, c’est au cinéma. Dans la réalité, c’est une autre paire de manches. Ce n’est pas parce que tu ajoutes un magnifique couvercle à un bol de toilette géant que les gens vont faire la queue pour s’y rendre. <br>\n <br>\n Bref, on risque d’injecter des millions supplémentaires, pour se retrouver avec la même programmation qu’aujourd’hui.<br>\n <br>\n Des camions qui font de la boucane et des compétitions de chiens. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA SOLUTION ARCAND<\/strong><br>\n <br>\n Certains disent qu’on pourrait y construire des boutiques.<br>\n <br>\n Comme si on n’avait pas suffisamment de centres commerciaux ! <br>\n <br>\n En fait, la seule solution envisageable, selon moi, est de s’inspirer de L’Âge des ténèbres de Denys Arcand et d’y loger les bureaux du Ministère de la Santé et des Services Sociaux. <br>\n <br>\n Après tout, ça a fonctionné pour la campagne de vaccination, non ? Pourquoi ne pas le faire à l’année ?<br>\n <br>\n On pourrait transformer le stade en Musée de la fonction publique. Les gens viendraient des quatre coins de la planète pour voir ça.<br>\n <br>\n On exposerait les plus beaux organigrammes (« Regarde, maman, les milliers de petites cases ! »), des bureaucrates à la retraite donneraient des ateliers sur l’art de passer à travers un budget, les enfants pourraient se filmer en train de faire une manif, on organiserait des défilés de cardigans...<br>\n <br>\n Ça serait un succès assuré ! <br>\n <br>\n Après tout, les gens vont bien visiter les anciens locaux du KGB...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/03\/sous-mon-toit", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-04", | |
"title" : "Les brutes", | |
"content" : "<p>Des gens m'ont écrit pour me demander ce que je pensais de la marche contre la brutalité policière.<\/p>\n\n<p>Franchement, pas grand-chose.<\/p>\n\n<p><b>DANSE DU BACON <\/b><\/p>\n\n<p>Le jour où la gauche sera aussi rapide à pourfendre les casseurs qu'elle l'est à critiquer la police, le sujet m'interpellera.<\/p>\n\n<p>D'ici là, il ne m'inspire strictement rien.<\/p>\n\n<p>J'ai déjà assez d'un p'tit de deux ans qui fait la danse du bacon pour attirer l'attention à la maison, pas besoin en plus d'une bande de pseudo-anars qui provoquent la police afin de passer pour de pôvres victimes du système...<\/p>\n\n<p>Des gens ordinaires qui n'avaient rien à se reprocher ont été arrêtés et malmenés à Toronto? C'est désolant, oui.<\/p>\n\n<p>Mais avant de crier au fascisme et à la dictature, qu'ils condamnent les casseurs professionnels qui font tout ce qu'ils peuvent pour mettre le feu aux poudres et transformer chaque manif altermondialiste en émeute...<\/p>\n\n<p>Ce sont eux, les brutes.<\/p>\n\n<p>Chaque fois que ces sauvages pètent une vitrine, chaque fois qu'ils se masquent le visage pour foutre le feu à une auto, ils poussent un peu plus la population du côté des forces de l'ordre.<\/p>\n\n<p>Ils croient détruire le système? Pauvres imbéciles: ils le renforcent.<\/p>\n\n<p><b> VIVE LA VIOLENCE!<\/b><\/p>\n\n<p>Vous voulez savoir comment ces «militants anticapitalistes» pensent?<\/p>\n\n<p>Lisez les appels aux armes qu'ils publient sur Internet, vous allez voir, c'est édifiant. Pour ne pas dire lénifiant.<\/p>\n\n<p>«Rien n'est plus violent que le système capitaliste, affirme un regroupement d'activistes sur un site anti-G20. La réaction du peuple, fût-elle violente, est un acte de légitime défense contre la tyrannie.<\/p>\n\n<p>«Notre violence est l'explosion d'une rage qui bouillonne perpétuellement en nous. Notre violence est le refus catégorique de la politesse. Pour l'heure, notre violence reste symbolique. Mais nous voulons dépasser le symbolique.<\/p>\n\n<p>«Le silence et la passivité sont synonymes de consentement et de complicité. La non-violence est un dérèglement mental. Nous rejetons la civilité.<\/p>\n\n<p>«Les bureaucrates communautaires, les chefs syndicaux, les porte-parole de l'altermondialisme bon chic bon genre, bref, tous les apôtres dociles de la non-violence sont les kapos du système. Nous dénonçons leur complicité.<\/p>\n\n<p>«Nous aspirons à l'effondrement de l'État et du système capitaliste, et nous sommes déterminés à miner ses fondements par tous les moyens nécessaires...»<\/p>\n\n<p><b>LE FANTÔME DU CHE<\/b><\/p>\n\n<p>Brillant, non?<\/p>\n\n<p>Rappelons que la Convergence des luttes anticapitalistes, qui a organisé la marche destinée à dénoncer la répression policière, n'a pas hésité une seconde à justifier les actes de vandalisme commis à Toronto.<\/p>\n\n<p>Avant de dénoncer la brutalité de la police et le «fascisme» des forces de l'ordre, pourrait-on, s'il vous plaît, condamner la stupidité de ces casseurs qui se cachent derrière le fantôme de Che Guevara pour justifier leur goût de la violence?<\/p>\n\n<p><b>LE MENTEUR<\/b><\/p>\n\n<p>Un petit commentaire en terminant sur Jean-Daniel Lafond...<\/p>\n\n<p>«Je n'ai jamais été fasciné par le nationalisme», a lancé le «prince consort» au magazine<i>L'Express<\/i>.<\/p>\n\n<p>Ben voyons...<\/p>\n\n<p>Tous ceux qui ont déjà vu les documentaires que le mari de Michaëlle Jean a réalisés avant de vanter les charmes de la monarchie britannique savent que non seulement l'homme était fasciné par le nationalisme québécois, mais qu'il était un sympathisant felquiste!<\/p>\n\n<p>C'est une chose de changer d'idée. C'en est une autre de travestir son passé...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/04\/les-brutes", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-05", | |
"title" : "Avec pas de casque", | |
"content" : "<p>Vous avez eu connaissance du cas d'accommodement raisonnable qui a eu lieu en Ontario ?<\/p>\n\n<p>En décembre 2005, le gérant d'une succursale de Home Depot située à Milton, près de Toronto, a ordonné à Deepinder Loomba, un employé d'obédience sikhe, d'enlever son turban et de porter un casque protecteur à cause des travaux de construction qui se déroulaient à l'intérieur du magasin.<\/p>\n\n<p>«La loi sur la santé et la sécurité au travail exige qu'un casque protecteur soit porté en tout temps sur les chantiers», lui a expliqué le gérant.<\/p>\n\n<p><b>Victime de discrimination <\/b><\/p>\n\n<p>L'homme a refusé d'enlever son turban en disant que c'était contre sa religion.<\/p>\n\n<p>Le gérant lui a signifié que s'il refusait, il pourrait être renvoyé.<\/p>\n\n<p>Piqué au vif, M. Loomba a déposé une plainte au Tribunal des droits de la personne de l'Ontario (TDPO) pour discrimination.<\/p>\n\n<p>Or, il y a quelques jours, le Tribunal lui a donné raison. Selon la vice-présidente du TDPO, M. Loomba a été victime d'un traitement discriminatoire qui va à l'encontre de la Charte des droits.<\/p>\n\n<p>Son patron n'aurait jamais dû lui demander d'enlever son turban et de porter un casque protecteur, même si la loi l'exigeait.<\/p>\n\n<p><b>Le monde à l'envers<\/b><\/p>\n\n<p>«Le plaignant a été traité différemment à cause de son turban et ce traitement inégal était négatif», a expliqué la vice-présidente du TDPO dans son jugement.<\/p>\n\n<p>Pardon ?<\/p>\n\n<p>Comment ça, «traité différemment» ? Monsieur Loomba n'a pas été traité différemment, au contraire, il a été traité comme tous les autres employés du magasin !<\/p>\n\n<p>La succursale est en construction ? Tu portes un casque protecteur, que tu pries Jésus, Allah ou Francis Martin.<\/p>\n\n<p>C'est clair, non ?<\/p>\n\n<p>En fait, c'est en lui permettant de NE PAS porter de casque qu'on le traite différemment des autres! Ce sont LES AUTRES employés qui devraient porter plainte pour discrimination !<\/p>\n\n<p>«Pourquoi sommes-nous obligés de porter un casque et pas lui ? Vous nous traitez différemment à cause de notre non-appartenance à la religion sikhe et ce traitement inégal est négatif !»<\/p>\n\n<p><b>Des citoyens différents<\/b><\/p>\n\n<p>C'est quand même absurde.<\/p>\n\n<p>Le propriétaire de Home Depot doit porter un casque quand il visite la succursale de Milton.<\/p>\n\n<p>Le premier ministre de l'Ontario doit porter un casque quand il visite la succursale de Milton.<\/p>\n\n<p>Le premier ministre du Canada doit porter un casque quand il visite la succursale de Milton.<\/p>\n\n<p>Mais Deepinder Loomba, lui, n'a pas besoin d'en porter un, même s'il travaille à temps plein dans la succursale de Milton !<\/p>\n\n<p>Après ça, on nous dira qu'il ne faut pas créer de distinction entre les gens. Ce sont les accommodements qui créent différentes catégories de citoyens, avec différents droits et différentes obligations !<\/p>\n\n<p><b>Un super pouvoir<\/b><\/p>\n\n<p>Les gens de religion sikhe sont-ils protégés d'un accident de travail par une bulle invisible ? Les blocs de béton et les poutres en acier rebondissent-ils sur leur tête ?<\/p>\n\n<p>Le dieu des sikhs aurait-il un super pouvoir que les autres dieux n'ont pas ?<\/p>\n\n<p>Si oui, je vais porter plainte au Tribunal des droits des croyants. Je ne vois pas pourquoi mon Dieu serait incapable de me protéger le crâne alors qu'un autre Dieu n'aurait aucune difficulté à protéger celui de mon voisin.<\/p>\n\n<p>C'est discriminatoire !<\/p>\n\n<p>Où est maître Julius Grey quand on a besoin de lui ?<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/05\/avec-pas-de-casque", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-06", | |
"title" : "Merci, Monsieur Lefèvre", | |
"content" : "<p>Les récentes sorties du pianiste et compositeur Alain Lefèvre semblent avoir touché le coeur des Québécois.<\/p>\n\n<p>Plusieurs personnes ont écrit au Journal pour lui apporter leur appui et le remercier pour tout le travail qu'il a fait sur André Mathieu.<\/p>\n\n<p><b>Il a semé des germes<\/b><\/p>\n\n<p>De dire Line Morissette, de Sherbrooke: «Je suis déçue de ce qui arrive à Alain Lefèvre. Mais dans mon cas, je peux vous dire qu'il m'a vraiment donné envie d'en connaître plus sur André Mathieu.»<\/p>\n\n<p>«J'ai emprunté des livres à la bibliothèque et nous avons acheté des enregistrements des oeuvres de Mathieu. Il doit y en avoir d'autres qui ont fait comme nous et qui lui doivent, à monsieur Lefèvre. Moi, je lui lève mon chapeau.»<\/p>\n\n<p>«Les résultats d'une démarche comme celle qu'il a entreprise ne sont pas instantanés, mais je crois qu'il a semé des germes que nous récolterons dans quelques années. Il nous a donné le goût de la musique classique. Tout n'est pas perdu!»<\/p>\n\n<p>D'ajouter Isabelle Jean Pouliot de Chambly: «J'ai étudié le piano avec les religieuses pendant huit ans. J'ai vaguement entendu parler d'André Mathieu comme étant un enfant prodige, sans plus.»<\/p>\n\n<p>«Mais cette année, grâce au travail acharné de monsieur Lefèvre, j'ai vu plusieurs reportages sur Mathieu et j'ai découvert l'ampleur du personnage. C'était vraiment un compositeur exceptionnel et j'adore ses oeuvres...»<\/p>\n\n<p><b>Le droit de voir grand<\/b><\/p>\n\n<p>«Alain Lefèvre est extraordinaire et son travail est remarquable, écrit Julie Vaillancourt. On a besoin de gens comme lui qui se battent pour faire connaître notre culture.»<\/p>\n\n<p>«Je ne suis pas une grande fan de musique classique, mais c'est au son de cette musique que j'ai mis au monde mes trois enfants, et je souhaite qu'un jour, ils s'intéressent à l'histoire d'André Mathieu et à la musique d'Alain Lefèvre parce que même si on naît au Québec, on peut rêver grand, bien parler et avoir de la culture!»<\/p>\n\n<p>Susanne renchérit: «Lorsque le travail d'André Mathieu aura été reconnu en Allemagne, en France, en Autriche et aux États- Unis, les Québécois diront: C'est extraordinaire le travail que cet homme a accompli. C'est l'un des nôtres!»<\/p>\n\n<p>«Ce n'est qu'à ce moment-là qu'on applaudira Alain Lefèvre et qu'on arrêtera de le dénigrer. Continuez votre travail, Monsieur, et ne vous préoccupez pas des Québécois. Regardez le traitement qu'on a réservé à Céline...»<\/p>\n\n<p><b>Habitée par Mathieu<\/b><\/p>\n\n<p>Catherine Giroux, elle, est devenue une fan finie d'André Mathieu:<\/p>\n\n<p>«Je suis allée voir le film<i>L'enfant prodige<\/i>, et la musique de Mathieu m'a habitée pendant plusieurs jours. Les critiques qu'a essuyées Alain Lefèvre m'attristent. C'est fou comme on peut être ti-peuple, parfois!»<\/p>\n\n<p>«Merci, Monsieur Lefèvre de nous avoir instruits. Je suis une jeune mère de famille dans la mi-trentaine et je me sens plus riche depuis que la musique d'André Mathieu est entrée dans ma vie. C'est pour nous que vous avez autant travaillé, et je pense que plusieurs personnes vous en seront pour toujours reconnaissantes...»<\/p>\n\n<p><b>Une honte... <\/b><\/p>\n\n<p>Finalement, ce message de Merritt Eaton:<\/p>\n\n<p>«J'ai été élevé dans une famille où écouter de la musique classique était normal. Ma mère jouait du piano et elle m'a emmené voir<i>La Traviata<\/i> alors que j'avais quatre ans!»<\/p>\n\n<p>«Lorsque André Mathieu est décédé, j'avais 28 ans. Comment se fait-il que je ne le connaissais pas? Pourquoi a-t-il fallu le travail d'Alain Lefèvre pour que j'apprenne l'existence de ce compositeur génial de chez nous? Je viens de finir sa biographie, et ça m'a bouleversé.»<\/p>\n\n<p>«Les intellectuels qui croient qu'une musique accessible à la masse ne peut pas être une grande musique se prennent pour qui? C'est honteux de penser qu'André Mathieu est plus connu et apprécié en Russie qu'au Québec!»<\/p>\n\n<p>Je ne vous le fais pas dire, Monsieur.<\/p>\n\n<p>Il est tellement rare dans le merveilleux monde du<i>showbiz<\/i> qu'un artiste en aide un autre qu'on devrait applaudir le travail d'Alain Lefèvre au lieu de lever le nez et de cracher dans la soupe...<\/p>\n\n<p>* * *<\/p>\n\n<p>-Catherine Giroux<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/06\/merci-monsieur-lefevre", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-07", | |
"title" : "Cachez-vous, Sun TV arrive", | |
"content" : "<p>Il y a quelques jours, je vous faisais part de la réaction de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) à l'annonce de l'arrivée prochaine de Sun TV News, un réseau d'information «de droite» financé par Quebecor.<\/p>\n\n<p>Selon ces gardiens du bon goût journalistique, l'existence d'une telle station serait une menace à la démocratie, rien de moins.<\/p>\n\n<p>Comme si les citoyens canadiens n'étaient pas capables de penser par eux-mêmes. Comme s'il fallait les protéger des «mauvaises idées», comme si seuls les journalistes «de gauche» étaient rigoureux...<\/p>\n\n<p><b>Vive l'équilibre<\/b><\/p>\n\n<p>Heureusement, les spécialistes des médias ne sont pas tous aussi condescendants et aussi frileux.<\/p>\n\n<p>Dans un texte récemment publié dans les pages du<i>Vancouver Sun<\/i>, David M. Haskell, qui enseigne le journalisme à l'université Wilfrid-Laurier, affirme que le Canada a besoin d'un tel réseau.<\/p>\n\n<p>Pourquoi? Pour contrebalancer le discours de gauche, qui est omniprésent dans nos médias.<\/p>\n\n<p>\"En 2005, deux professeurs de l'université Ryerson ont analysé les partis-pris idéologiques des directeurs de l'information des principaux réseaux de télé du pays, écrit-il. Le résultat de leur recherche a été publié dans le<i>Canadian Journal of Communication<\/i>.<\/p>\n\n<p>\"Leur étude démontrait que les directeurs de l'information sont plus à gauche que la population canadienne.<\/p>\n\n<p>«David Pritchard et Florian Sauvageau étaient arrivés au même résultat quelques années plus tôt. Ils ont découvert que la majorité des journalistes télé avaient le sentiment que l'organisation pour laquelle ils travaillaient penchait vers la gauche...»<\/p>\n\n<p><b>Une calamité ? <\/b><\/p>\n\n<p>David M. Haskell rappelle aussi que dans leur livre<i>Hidden Agendas: How Journalists Influence the News<\/i>, Lydia Miljan, de l'Université de Windsor, et Barry Cooper, de l'Université de Calgary, démontraient eux aussi que les journalistes des médias nationaux privilégiaient les points de vue de gauche dans leurs reportages...<\/p>\n\n<p>N'est-ce pas ce que les journalistes défendent -la diversité d'information? Pourquoi l'apparition dans le paysage télévisuel canadien d'une station de télé offrant un autre point de vue serait-elle une calamité?<\/p>\n\n<p><b>Des «faux» journalistes<\/b><\/p>\n\n<p>C'est bizarre, mais quand j'ai appris qu'un conglomérat créait un réseau d'information en pleine crise économique, alors que la plupart des médias coupent des postes et réduisent leurs effectifs, je me suis dit: «Wow, les journalistes vont être contents, ça va créer des jobs!»<\/p>\n\n<p>Après tout, un journaliste de droite est quand même un journaliste, non?<\/p>\n\n<p>Eh bien, il semble que non. Pour la FPJQ, seuls les travailleurs de l'information de gauche peuvent mériter le titre de «journaliste». Les autres sont de vulgaires idéologues qui utilisent le noble titre de «journaliste» pour véhiculer des idées répugnantes et dangereuses...<\/p>\n\n<p>D'ailleurs, avez-vous remarqué? Chaque fois qu'on utilise le terme «démagogue», c'est pour dénigrer un journaliste de droite.<\/p>\n\n<p>Comme s'il n'y avait pas de démagogues de gauche!!! Pourtant...<\/p>\n\n<p><b>La FPJGQ <\/b><\/p>\n\n<p>La FPJQ devrait peut-être s'appeler la FPJGQ: la Fédération professionnelle des journalistes de gauche du Québec. Comme ça, ça serait plus clair.<\/p>\n\n<p>On saurait tout de suite qui ils défendent et de quel côté ils penchent.<\/p>\n\n<p>C'est quand même hallucinant.<\/p>\n\n<p>On applaudit à deux mains le fait qu'on peut capter les ondes d'Al Jazeera au Canada. Mais on panique à l'idée qu'un réseau tel que Sun TV News puisse voir le jour!<\/p>\n\n<p>Le monde est un<i>cartoon<\/i>, je vous dis...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/07\/cachez-vous-sun-tv-arrive", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-08", | |
"title" : "L'amnésique", | |
"content" : "<p>J'ai beau me creuser les méninges, je ne comprends pas pourquoi Jean-Daniel Lafond, le mari de la gouverneure générale Michaëlle Jean, a dit ce qu'il a dit sur l'indépendance du Québec.<\/p>\n\n<p>Craint-il que ses anciennes convictions nuisent à l'avancement de sa carrière sur la scène internationale ?<\/p>\n\n<p>Rêve-t-il d'être premier ministre du Canada un jour?<\/p>\n\n<p><b>Photoshopper son passé<\/b><\/p>\n\n<p>Qu'un homme change d'idée au cours de sa vie, tout le monde comprend ça.<\/p>\n\n<p>On a déjà vu des tenants du Oui appuyer le Non et des tenants du Non se ranger du côté du Oui.<\/p>\n\n<p>On a même vu Guy Bertrand passer du rouge au bleu et du bleu au rouge tellement vite qu'il a fini par devenir mauve.<\/p>\n\n<p>Mais renier complètement son passé ? «Photoshopper» une partie de son histoire ? Affirmer sans cligner des yeux qu'on n'a jamais été fasciné par le séparatisme québécois, alors qu'on a couché sur pellicule ses sympathies felquistes ?<\/p>\n\n<p>Ça prend du front tout le tour de la tête.<\/p>\n\n<p>Alain Dubuc et Pierre-Karl Péladeau ont tous deux été marxistesléninistes (!) quand ils étaient jeunes, et aucun des deux ne le renie. Alain Dubuc en a même parlé avec humour aux Francs-Tireurs.<\/p>\n\n<p>Pourquoi tenteraient-ils de cacher ce fait? Ça fait partie de leur histoire, de leur évolution. Ils étaient des produits de leur époque, et à l'époque, les jeunes tripaient sur Marx, Mao et les Grateful Dead. Je suis sûr qu'ils ont même inhalé pendant que leur blonde se fabriquait une jupe en terre cuite...<\/p>\n\n<p><b>Avant le chant du coq<\/b><\/p>\n\n<p>Si Jean-Daniel Lafond avait eu de la classe, il aurait dit : «Oui, j'ai été indépendantiste, mais les temps ont changé, le contexte n'est plus le même et je ne crois plus à cette option.»<\/p>\n\n<p>Personne ne lui en aurait voulu.<\/p>\n\n<p>Il a plutôt décidé de renier trois fois son passé avant que le coq n'ait chanté.<\/p>\n\n<p>Quel manque de courage...<\/p>\n\n<p>C'est comme un gars qui, confronté à une photo d'une de ses anciennes blondes, feint de ne pas la connaître.<\/p>\n\n<p>«Quoi ? J'ai couché avec cette fille ? Non, non, vous vous êtes trompé, ce n'est pas moi sur la photo, c'est mon frère jumeau... Je ne vous ai jamais dit que j'avais un frère jumeau ?»<\/p>\n\n<p><b>Jacques Godbout avait raison<\/b><\/p>\n\n<p>Tenez, moi, il y a une douzaine d'années, j'étais citoyen du monde. Je croyais dur comme fer que les gens pouvaient se détacher complètement de leurs racines et devenir des êtres désincarnés, de purs esprits.<\/p>\n\n<p>J'ai même écrit un livre sur le sujet avec Jacques Godbout,<i>Le Buffet<\/i>.<\/p>\n\n<p>Godbout vantait l'importance des racines, de l'histoire, de l'appartenance, et moi, je tripais «citoyen du monde».<\/p>\n\n<p>Eh bien, je peux dire aujourd'hui que Godbout avait tout à fait raison et moi complètement tort. Les idées que je défendais dans ce livre étaient des âneries.<\/p>\n\n<p>Des concepts à la mode, qui ne tiennent plus debout aujourd'hui.<\/p>\n\n<p>Quand je relis ce livre, j'ai l'impression de voir une vieille photo de moi avec une chemise pied-de-poule et du crayon Coal sous les yeux.<\/p>\n\n<p><b>«J'ai changé»<\/b><\/p>\n\n<p>Comprenez bien : je ne dis pas que l'indépendance du Québec n'est plus pertinente. Je dis seulement que si Jean- Daniel Lafond n'y croit plus, il n'avait qu'à le dire.<\/p>\n\n<p>Au lieu de renier qui il était.<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/08\/lamnesique", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-10", | |
"title" : "Ni ange ni bête", | |
"content" : "<p>Connaissez-vous<i>To Kill A Mockingbird?<i> C'est ce roman de Harper Lee qui raconte le combat d'un avocat qui défend un Noir faussement accusé de viol et qui est considéré comme un classique de la littérature américaine. <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i><b>UN BLOC DE BÉTON<\/b> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>Or, il y a quelques jours, un critique du Wall Street Journal a écrit un texte dévastateur à son sujet. <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>Selon lui, non seulement To Kill A Mockingbird n'est pas un chef-d'oeuvre, mais c'est un livre mineur. <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>Le rôle de la littérature, affirme ce critique, est de nous proposer un périple à l'intérieur d'une conscience, d'explorer les ambiguïtés de l'être humain, ses zones d'ombre, ses doutes, ses contradictions. <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>Or, le personnage central du roman de Harper Lee n'a aucune ambiguïté. Il est présenté comme un saint. <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>Il est un saint au début du livre, il est un saint au milieu du livre et il est un saint à la fin du livre. Il n'évolue pas, c'est un bloc de bonté qui ne se pose aucune question et ne traverse aucune période de doute. <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>Ce n'est pas un être humain, c'est une statue de marbre. <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i><b>SAUVER SA VIE<\/b> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>Voilà pourquoi j'aime tant le film sur le commandant Piché. <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>Le pilote du vol 236 n'est pas présenté comme un héros sans peur et sans reproche, mais comme un être humain normal, avec ses forces et ses faiblesses. <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>Il est alcoolique, irresponsable, courailleux, narcissique... <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>On s'attend à voir un film sur un pilote avec des nerfs d'acier qui réussit à sauver la vie de 300 personnes : on regarde un film sur un homme fragile qui réussit à sauver SA vie. <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>Il faut une sacrée dose de courage pour accepter d'exhiber ainsi ses faiblesses devant des milliers de gens ! <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i><b>TOUT BLANC, TOUT NOIR<\/b> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>Car on a beau tripper sur le cinéma en 3D, les gens aiment encore leurs héros en 2D... <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>Regardez le sort qu'on a réservé au bijoutier qui a sauvé la vie de la jeune femme qui s'est fait tronçonner les jambes par un train. <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>Un jour il était un héros qui méritait une médaille, le lendemain il était un zéro qui méritait une claque derrière la tête. <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>On n'a pas vu pareille chute depuis Ben Johnson... Comme si les erreurs que cet homme a commises annulaient le geste extraordinaire qu'il a posé ! <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>Pas étonnant que les gens aiment autant le roman de Harper Lee : l'être humain a de la difficulté à «dealer» avec l'ambiguïté. <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>Ou tu es un héros infaillible, ou tu es un trou de cul fini. Rien entre les deux. <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i><b>DE KOSSÉ ?<\/b> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>Un lecteur, Maxime Durand, m'a suggéré de consulter le site de Transport Canada. <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>On y trouve un texte intitulé «Méthode possible de calcul des coûts financiers du transport routier au Canada». <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>Voici ce qu'on peut y lire: <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>\"Cet exposé technique propose avance une méthode approche possible pour le calcul de l'estimation d'estimation préliminaire des coûts financiers du liés au transport routier au Canada. <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>«Tel qu'énoncée dans le comme précisé dans le Plan de document de travail, les différentes phases du projet se envisagées se rapportant aux routes seraient dans le cadre du projet pourraient être les suivantes...» <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i>C'est comme ça sur une page... Le Canada est un pays bilingue, dit-on. Ben tiens... <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>\n\n<p><i><i> <\/i><\/i><\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/10\/ni-ange-ni-bete", | |
"image_url" : "http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/dynamic_resize\/sws_path\/jdx-prod-images\/8420778b-b3d3-46fe-9997-cc232a990b20_ORIGINAL.jpg?quality=80&version=1&size=1936x", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-11", | |
"title" : "Un faux scandale", | |
"content" : "<p>J’ai beau appuyer l’indépendance du Québec, les souverainistes m’épuisent.<br>\n <br>\n Enfin, CERTAINS souverainistes.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>ILS ONT NOMMÉ UN FÉDÉRALISTE !<\/strong><br>\n <br>\n Prenez les réactions suscitées par la nomination de David Johnston au poste de gouverneur général. <br>\n <br>\n Selon Mario Beaulieu, président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, cette nomination est scandaleuse car l’homme a déjà écrit un livre contre l’indépendance du Québec. Il a aussi été coprésident du comité du Non lors du référendum de 1995.<br>\n <br>\n Et alors ? <br>\n <br>\n J’espère que le gars est contre l’indépendance du Québec : il est gouverneur général du CANADA !<br>\n <br>\n Qui auriez-vous aimé qu’on nomme à ce poste ?<br>\n <br>\n Biz ? <br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE NOMINATION LOGIQUE<\/strong><br>\n <br>\n « C’est un fédéraliste extrémiste », lance Mario Beaulieu, en parlant de David Johnston.<br>\n <br>\n C’est quoi, un fédéraliste extrémiste ? Quelqu’un qui veut tatouer une feuille d’érable sur les fesses de tous les citoyens canadiens ? Un homme qui traîne une photo de Rita MacNeil dans son portefeuille ?<br>\n <br>\n Personnellement, je trouve la nomination de David Johnston beaucoup plus logique que celle de Michaëlle Jean.<br>\n <br>\n Au moins, Johnston ne s’est jamais fait filmer en train de porter un toast à « l’indépendance de la Martinique et à toutes les indépendances », comme l’a fait l’ex-lectrice de Radio-Canada dans le film La Manière nègre ou Aimé Césaire, réalisé par son mari Jean-Daniel Lafond. <br>\n <br>\n On ne l’a jamais entendu dire : « L’indépendance, ça ne se demande pas, ça se prend ! »<br>\n <br>\n Il ne s’est pas découvert une passion pour le Canada le jour où on lui a remis les clés de Rideau Hall...<br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/11\/un-faux-scandale", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-12", | |
"title" : "Lettre à la police du tabac", | |
"content" : "<p>Messieurs, mesdames les fonctionnaires de la police du tabac.<\/p>\n\n<p>Je suis présentement à l’étranger, mais grâce à la magie d’Internet, j’ai pu prendre connaissance de l’action courageuse que vous avez menée contre les directeurs du Musée Gilles-Villeneuve, qui ont osé (les bandits ! les criminels !) exhiber des photos du coureur automobile arborant fièrement le logo Malboro sur son casque et sur sa combinaison.<strong>DE VRAIS HÉROS<\/strong><\/p>\n\n<p>Vous ne savez pas à quel point je suis fier de vous. Quelle force de caractère ! Quelle bravoure !<\/p>\n\n<p>Quelle belle utilisation des deniers publics !<\/p>\n\n<p>Vous êtes un véritable modèle pour les jeunes.<\/p>\n\n<p>J’ai juste un petit reproche à vous faire : pourquoi cibler uniquement Gilles Villeneuve ?<\/p>\n\n<p>Pourquoi ne pas également arrêter Mégot, le chef d’orchestre de Céline Dion ?<\/p>\n\n<p>Ou demander au Conseil de Presse de blâmer publiquement tous les reporters judiciaires qui utilisent l’expression « passer à tabac » ?<strong>PAS DE FUMÉE SANS FEU<\/strong><\/p>\n\n<p>Voici quelques tâches que vous pourriez accomplir au cours des prochains mois afin de mieux protéger la santé de nos chers enfants :<\/p>\n\n<p>1) Bloquer aux douanes les livres d’histoire comprenant une photo de Winston Churchill en train de fumer un cigare.<\/p>\n\n<p>2) Demander aux producteurs de cinéma d’effacer digitalement les cigarillos que fume Clint Eastwood dans les films de Sergio Leone.<\/p>\n\n<p>3) Demander à Rufus Wainwgright de changer le titre de sa chanson Cigarettes and Chocolate Milk pour Carrots and Chocolate Milk ou Brocolli and Soy Milk.<\/p>\n\n<p>4) Obliger Télé-Québec à diffuser un documentaire sur le cancer après chaque épisode de la série Mad Men.<\/p>\n\n<p>5) Publier des photos de poumons carbonisés, de pénis flasques et de gencives purulentes sur les pochettes des CD de Serge Gainsbourg.<\/p>\n\n<p>6) Permettre à la police d’utiliser le Teaser Gun contre les fonctionnaires qui fument devant les édifices gouvernementaux.<\/p>\n\n<p>7) Et, finalement, brûler les livres de Pierre Falardeau (ou obliger l’éditeur à changer le titre La liberté n’est pas une marque de yogourt par Fumer c’est dangereux pour la santé tabarnac).<strong>SUBVENTIONS SPÉCIALES<\/strong><\/p>\n\n<p>Cela dit, j’accorderais quand même un passe-droit aux autochtones.<\/p>\n\n<p>En effet, nos frères des Premières nations n’entretiennent pas le même rapport que nous avec le tabac. Pour eux, la nicotine n’est pas une substance nocive qui cause le cancer, mais un élément sacré qui leur permet d’entrer en contact avec les dieux.<\/p>\n\n<p>Je leur accorderais donc des subventions spéciales pour qu’ils puissent construire des cabanes à cigarettes partout sur leurs réserves, et ainsi contribuer à mieux faire connaître leur culture en vendant du tabac aux mineurs.<\/p>\n\n<p>Pourquoi ne pas leur permettre d’installer directement des comptoirs dans les écoles de la province ?<\/p>\n\n<p>Ça permettrait ainsi de lutter contre la discrimination et de jeter un pont entre nos communautés...<strong>UNE FARCE<\/strong><\/p>\n\n<p>Sérieusement...<\/p>\n\n<p>Quand j’ai lu cette nouvelle sur Internet, je ne le croyais pas, je pensais que c’était une blague...<\/p>\n\n<p>Faut le faire !<\/p>\n\n<p>Gilles Villeneuve était un coureur automobile, il a passé sa vie à brûler du carburant, à piloter des bolides hyper polluants qui tournent en rond en faisant un bruit d’enfer et en crachant du CO2 à pleins tubes, et on voudrait censurer quelques-unes de ses photos parce qu’il portait un logo de cigarettes sur son casque ?<\/p>\n\n<p>La stupidité de l’État est sans fond...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/12\/lettre-a-la-police-du-tabac", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-13", | |
"title" : "Pour la suite du monde", | |
"content" : "<p>J’aimerais revenir sur les propos du réalisateur Jacob Tierney, qui a affirmé que le cinéma québécois était refermé sur lui-même, car montrant exclusivement des francophones...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE MINORITÉ INVISIBLE<\/strong><br>\n <br>\n Si j’avais Tierney devant moi, je lui poserais une question, une seule :<br>\n <br>\n « Nommez-moi un film canadien où l’on voit des francophones... »<br>\n <br>\n Je serais curieux d’entendre sa réponse...<br>\n <br>\n Où sont les Canadiens français dans les films de David Cronenberg ? D’Atom Egoyan ? De Guy Maddin ? De Don McKellar ? De Bruce McDonald ? De Deepa Mehta ?<br>\n <br>\n Nulle part. <br>\n <br>\n Un étranger qui regarderait les films de ces cinéastes aurait l’impression que personne ne parle français au Canada. <br>\n <br>\n Or, est-ce qu’un réalisateur québécois a déjà dit que le cinéma canadien anglais était refermé sur lui-même et qu’il ne représentait pas la diversité du pays ?<br>\n <br>\n Non. <br>\n <br>\n Si c’est correct pour les cinéastes canadiens anglais d’occulter complètement la communauté francophone dans leurs films, je ne vois pas pourquoi ça serait honteux de ne pas voir d’anglophone dans les films québécois...<br>\n <br>\n What’s good for Minou is good for Pitou, non ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DEUX POIDS, DEUX MESURES<\/strong><br>\n <br>\n C’est toujours la même histoire...<br>\n <br>\n Les Canadiens anglais se foutent des francophones ? Pas de problème.<br>\n <br>\n La culture québécoise s’intéresse plus aux francophones qu’aux anglophones ? C’est parce que les artistes québécois sont frileux et refermés sur eux-mêmes.<br>\n <br>\n Voulez-vous me dire pourquoi on juge toujours plus sévèrement les Québécois francophones que les Canadiens Anglais ?<br>\n <br>\n Pourquoi sommes-nous toujours tenus de respecter des standards plus élevés que le reste du pays ?<br>\n <br>\n Jamais Jacob Tierney ne se serait adressé aux Canadiens anglais pour leur dire que leurs films ne reflètent pas suffisamment la culture francophone. <br>\n <br>\n Pourquoi se permet-il de nous faire la leçon, alors ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>ARCAND EST-IL FRILEUX ?<\/strong><br>\n <br>\n Tierney dit qu’il y a trop de blancs dans les films québécois, que ça manque de diversité.<br>\n <br>\n Elle est où, la diversité ethnique dans le cinéma japonais, danois, italien, suédois, coréen, sénégalais ?<br>\n <br>\n Quand Ingmar Bergman fait un film suédois montrant des Suédois blonds aux yeux bleus vivant des problèmes suédois propres à la Suède, on crie au génie. <br>\n <br>\n Quand Denys Arcand prend quatre intellectuels blancs francophones pour parler du Québec, on dit qu’il manque d’ouverture...<br>\n <br>\n Elle est où, la « diversité ethnique » dans les films de Lars von Trier, de Tsai Ming-liang, de Woody Allen ou de Kiyoshi Kurosawa ? <br>\n <br>\n Le Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, qui a gagné la Palme d’or à Cannes pour Oncle Boonmee, est-il un cinéaste « ouvert sur le monde » ?<br>\n <br>\n Non. À ce que je sache, ça n’a empêché aucun critique de le porter aux nues. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>PAS À AVOIR HONTE<\/strong><br>\n <br>\n Comprenez-moi bien : je ne dis pas que le cinéma québécois ne devrait s’intéresser qu’aux problèmes des Québécois de souche.<br>\n <br>\n Je dis seulement que ce n’est pas parce qu’on n’y voit aucun immigrant que le cinéma de Pierre Perrault est méprisable et arriéré...<br>\n <br>\n Comme le disait Stéphane Laporte dans son blogue :<br>\n <br>\n « Le seul cinéma qui décrit la réalité des Québécois de souche, c’est le cinéma québécois. Ce n’est pas le cinéma américain ou le cinéma canadien qui va s’en charger.<br>\n <br>\n « Nous sommes une minorité. Vivement des films qui nous racontent pour nous permettre de se voir un peu entre un Avatar et un Twilight. On n’a pas à se sentir mal de ça. »<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/13\/pour-la-suite-du-monde", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-14", | |
"title" : "Le ridicule ne tue pas", | |
"content" : "<p>Retour sur l'affaire du musée Gilles-Villeneuve.<\/p>\n\n<p>Comme vous le savez, des inspecteurs zélés du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) ont remis un constat d'infraction au directeur du musée Gilles-Villeneuve pour avoir exposé hors des murs de son institution des photos du défunt coureur arborant un logo de Marlboro sur son casque.<\/p>\n\n<p><b> Intérieur \/ extérieur <\/b><\/p>\n\n<p>Craignant (à juste titre) de se couvrir de ridicule, le MSSS a décidé de ne pas transmettre le constat d'infraction au ministère de la Justice.<\/p>\n\n<p>On applaudit ce sursaut de logique des deux mains.<\/p>\n\n<p>Reste que l'article 24.1 de la Loi sur le tabac est clair : le directeur du musée Gilles-Villeneuve n'a pas le droit de montrer des photos arborant le logo d'une compagnie de cigarettes à l'extérieur de son musée.<\/p>\n\n<p>Dans le musée, pas de problèmes, le MSSS considère que les logos de Marlboro ne représentent aucun danger pour la population.<\/p>\n\n<p>Mais, lorsque ces mêmes photos sont exposées à l'extérieur du musée (disons, à quinze pieds de celui-ci), elles se transforment comme par magie en publicités et deviennent illégales !<\/p>\n\n<p><b> De la magie <\/b><\/p>\n\n<p>C'est comme le kirpan.<\/p>\n\n<p>Quand un enfant catholique tient un kirpan dans sa main, c'est un couteau, une arme blanche, qui n'a pas sa place à l'école.<\/p>\n\n<p>Mais, quand un enfant sikh tient un kirpan dans sa main, ce couteau devient soudainement un symbole religieux inoffensif.<\/p>\n\n<p>Pourtant, c'est le même objet : un poignard avec un manche et une lame !<\/p>\n\n<p>Mais cet objet change de signification selon l'identité de la personne qui le manipule.<\/p>\n\n<p>Idem avec les foetus.<\/p>\n\n<p>Un foetus de huit mois et demi qui est à l'intérieur du ventre de sa mère n'a aucune identité légale et aucun droit. On peut le tuer sans encourir le moindre problème.<\/p>\n\n<p>Mais un foetus de huit mois et demi qui est à l'extérieur du ventre de sa mère est considéré comme un être humain à part entière et est protégé par la Charte des droits.<\/p>\n\n<p>Pourtant, c'est le même maudit bébé ! Il a le même âge, les mêmes membres, le même cerveau...<\/p>\n\n<p>Mais dépendant de l'endroit où il est (DANS le ventre de sa mère ou, cinq minutes plus tard, SUR le ventre de sa mère), sa nature change du tout au tout.<\/p>\n\n<p>La loi est drôlement faite, parfois, vous ne trouvez pas ?<\/p>\n\n<p><b> «Les bras nous tombent» <\/b><\/p>\n\n<p>Alain Bellehumeur, le PDG du musée Gilles-Villeneuve, ne dérougit pas.<\/p>\n\n<p>«Le musée Gilles-Villeneuve existe depuis 1988, sans aide gouvernementale pour son fonctionnement», écrit-il.<\/p>\n\n<p>«Si le musée ne peut plus sortir de ses murs pour organiser des levées de fonds et faire sa promotion, le gouvernement du Québec nous aidera-t-il en nous subventionnant?»<\/p>\n\n<p>«Je travaille depuis plus de 25 ans à perpétuer le souvenir de ce pilote de légende, avec l'aide de bénévoles. Lorsqu'une telle stupidité nous arrive, les bras nous tombent.»<\/p>\n\n<p>«Depuis 25 ans, avec ma petite équipe, nous attirons des touristes d'une trentaine de pays chaque année à Berthierville. Quel magnifique remerciement du gouvernement du Québec visant à souligner nos efforts !»<\/p>\n\n<p>Une idée, Monsieur : la prochaine fois que vous présentez vos photos dans un endroit public, dites que la tente que vous louez est une extension de votre musée !<\/p>\n\n<p>Les zélés vont peut-être écraser...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/14\/le-ridicule-ne-tue-pas", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-15", | |
"title" : "What's the problem?", | |
"content" : "<p>Il y a deux semaines, j’ai pris l’avion avec ma femme et mes enfants.<br>\n <br>\n Un vol Air Transat en direction de l’Europe. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>DIALOGUE DE SOURD<\/strong><br>\n <br>\n Pendant le vol, ma femme demande à une agente de bord si elle peut avoir un jus d’orange pour le petit.<br>\n <br>\n « What ? »<br>\n <br>\n « Un jus d’orange, s’il vous plaît... »<br>\n <br>\n « What ? »<br>\n <br>\n « Vous ne comprenez pas le français ? », de demander ma femme.<br>\n <br>\n « No, no... », répond l’agente de bord, excédée.<br>\n <br>\n « Comment ça se fait ? lui demande ma femme en anglais. À ce que je sache, Air Transat est une compagnie québécoise. C’est la moindre des choses d’être servie en français à bord d’un transporteur aérien basé à Montréal, non ? »<br>\n <br>\n L’agente de bord hausse les épaules.<br>\n <br>\n « Je viens de Toronto, répond-elle en anglais, et quand j’ai été embauchée, on ne m’a pas demandé si je parlais français, ce n’était pas important... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>PARLEZ-VOUS GREC ?<\/strong><br>\n <br>\n Sur ce, l’agente de bord tourne les talons et va se plaindre à l’un de ses confrères à l’autre bout de l’allée.<br>\n <br>\n Elle lui parle en nous pointant du doigt.<br>\n <br>\n « Tu aurais dû lui dire qu’elle descende de ses grands chevaux », lui dit l’autre agent de bord en anglais, assez fort pour qu’on l’entende. Puis il se dirige dans notre direction d’un pas ferme.<br>\n <br>\n « Quel est le problème ? nous demande-t-il dans la langue de Stephen Harper. Ma consoeur m’a dit que vous étiez rude avec elle... »<br>\n <br>\n « Nous n’avons pas été rude, dis-je en anglais. Nous lui avons juste demandé pourquoi elle ne parle pas un mot de français alors qu’elle travaille comme agent de bord pour Air Transat... »<br>\n <br>\n Le gars nous jette un regard haineux et se met à nous parler en grec d’un ton tranchant. <br>\n <br>\n « Désolé, lui dis-je, je ne parle pas grec. »<br>\n <br>\n « Oh no ? You don’t speak greek ? Well, I don’t speak french. What’s the problem ? »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>TOUTES LES LANGUES S’ÉQUIVALENT<\/strong><br>\n <br>\n Voici le multiculturalisme dans toute sa splendeur.<br>\n <br>\n Le français n’est pas plus important que le grec au Canada. C’est l’une des nombreuses langues qui sont parlées au pays. Comme le cantonnais, l’arabe et l’italien.<br>\n <br>\n Ne pas parler français à bord d’un avion d’Air Transat n’est pas plus grave que ne pas parler grec ou hindi.<br>\n <br>\n Toutes les langues s’équivalent, aucune n’est plus importante que l’autre.<br>\n <br>\n Deux jours plus tard, je prenais un avion reliant Athènes et Santorin.<br>\n <br>\n Tous les agents de bord présents dans l’avion parlaient grec.<br>\n <br>\n Pourquoi ? Parce que c’était un transporteur aérien grec, et qu’en Grèce, les gens qui travaillent avec le public parlent grec.<br>\n <br>\n Et ça ne viendrait jamais à l’idée d’un Grec de contester ce fait, ou de mettre le français ou l’allemand sur le même pied que sa langue...<br>\n <br>\n Les Grecs, voyez-vous, respectent leur culture et leur identité. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>NOTRE FAUTE<\/strong><br>\n <br>\n C’est quand même hallucinant.<br>\n <br>\n Deux agents de bord d’Air Transat ne parlent pas un maudit mot de français, et c’est MOI qui devrais me sentir mal ?<br>\n <br>\n C’est EUX qui me font la leçon ?<br>\n <br>\n Pincez-moi, je rêve...<br>\n <br>\n Remarquez, je suis sûr que c’est la première fois que ces employés entendaient des passagers se plaindre.<br>\n <br>\n Après tout, nous sommes au Québec.<br>\n <br>\n Le seul endroit au monde où les gens qui se font marcher sur les pieds se confondent en excuses...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/15\/whats-the-problem", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-17", | |
"title" : "Une poitrine, deux cuisses", | |
"content" : "<p>Les blondes aux gros seins, on le sait, sont des nunuches.<br>\n <br>\n (Enfin, selon les brunes aux petits seins. Personnellement, je ne suis pas aussi tranché. J’attends toujours de voir — pardon : d’entendre — avant de juger...)<br>\n <br>\n Mais ça n’a pas empêché Pamela Anderson d’avoir une bonne idée.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>TROP COCHON POUR MONTRÉAL<\/strong><br>\n <br>\n Afin de promouvoir le végétarisme, et de sensibiliser les gens aux traitements cruels qu’on inflige aux animaux, l’ex star de Baywatch a posé pour une affiche la montrant en bikini, le corps découpé de pointillé comme si c’était une pièce de viande, avec les différentes coupes bien identifiées : côtes, poitrine, épaules, etc.<br>\n <br>\n « All the animals have the same parts », clame l’affiche (« Tous les animaux sont faits des mêmes morceaux »). <br>\n <br>\n C’est drôle, original. Et sexy.<br>\n <br>\n Mais les fonctionnaires de la Ville de Montréal ont trouvé, eux, que c’était cochon et sexiste. Alors ils ont interdit cette campagne sur le territoire de la Ville.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DANSES À DIX<\/strong><br>\n <br>\n C’est quoi, le problème ?<br>\n <br>\n Le fait que la star soit en bikini ? <br>\n <br>\n Voyons, la ville de Montréal est remplie d’affiches de bars de danseuses invitant les passants à venir peloter de jolies demoiselles pour dix dollars la danse !<br>\n <br>\n Le fait que l’affiche compare Pamela Anderson à un animal ? <br>\n <br>\n Mais c’est justement le but de cette campagne astucieuse : montrer que les animaux et les êtres humains partagent la même anatomie ! <br>\n <br>\n Le fait que le corps de la pin-up soit découpé comme un morceau de viande ? <br>\n <br>\n C’est justement la question que pose cette affiche : on ne découperait pas un être humain, pourquoi on découperait un animal ?<br>\n <br>\n On peut être d’accord ou pas avec les idées exprimées par cette campagne, mais dire qu’elle est sexiste est profondément ridicule !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>CACHEZ CE (GROS) SEIN<\/strong><br>\n <br>\n Si c’était un homme qui était montré de la sorte, en Speedo hyper moulant avec des pointillés partout sur le corps, l’affiche aurait-elle été acceptée par les fonctionnaires de la ville ?<br>\n <br>\n Bien sûr que oui ! On l’aurait placardée partout. <br>\n <br>\n Mais vu que c’est une femme (et une femme sexy, avec — ô scandale ! ô crime ! — de gros nichons), c’est considéré comme allant à l’encontre des « valeurs » de la ville.<br>\n <br>\n Les valeurs de la ville ? Faites-moi rire ! Depuis quand Montréal a des valeurs ?<br>\n <br>\n Les prostituées font le trottoir sans problème, certains parcs sont jonchés de condoms et de seringues, les bars de danseuses annoncent leurs couleurs avec des néons qui flashent et des bonimenteurs qui invitent les passants à venir voir « la jolie Manon dans la deuxième partie de son spectacle », et vous jouez les vierges offensées ?<br>\n <br>\n Maudits hypocrites...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA CONFUSION RÈGNE<\/strong><br>\n <br>\n « Les publicités stigmatisent la femme dans un rôle qui n'est pas égalitaire à l'homme. C'est une publicité qu'on considère sexiste, c'est une pose éminemment sexuelle et ça réduit la femme à une offre permanente sexuelle », clame la directrice du Réseau québécois d'action pour la santé des femmes.<br>\n <br>\n Mon Dieu...<br>\n <br>\n Et pendant ce temps-là, il ne faut pas critiquer les femmes qui portent le voile et se cachent le visage sous prétexte que c’est « leur choix »...<br>\n <br>\n C’est fou comme le mouvement féministe nage en pleine confusion. <br>\n <br>\n On pointe du doigt Pamela Anderson, et on défend le droit des femmes de porter la burka...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/17\/une-poitrine-deux-cuisses", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-18", | |
"title" : "Meunier, l'ovni", | |
"content" : "<p>Vous rappelez-vous la première fois que vous avez vu Claude Meunier à l’œuvre ?<br>\n <br>\n J’étais au cégep, et à la fin du spectacle, j’avais l’air de Richard Dreyfuss quand il voit sa première soucoupe volante dans <em>Close Encounters<\/em> : les yeux exorbités, la mâchoire inférieure frôlant le plancher, pensant :<br>\n <br>\n « Kessé ça, cibole ? »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>MÉCHANT CHOC<\/strong><br>\n <br>\n Je me souviens, je me suis retourné vers mon chum, et je lui ai demandé : « Pis, as-tu aimé ça ? »<br>\n <br>\n « J’sais pas, j’ai rien compris », m’a-t-il dit. <br>\n <br>\n « J’pense qu’il y avait rien à comprendre », que je lui ai répondu, tout aussi perplexe. <br>\n <br>\n Il faut dire que Paul et Paul (de même que Les Frères Brosse et la gang de La Quenouille bleue, quelques années auparavant) détonnait complètement de tout ce qui se faisait à l’époque. <br>\n <br>\n Passer d’Yvon Deschamps à ça, c’était comme passer de Félix Leclerc à Lucien Francoeur. <br>\n <br>\n Un jour, un guitariste avec une grosse voix chante L’île d’Orléans. Le lendemain, un freak avec des bas résille gueule : « Embarque avec moé, dans mon char de mongol, t’es mon parc Belmont sexuel »...<br>\n <br>\n Méchant choc.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>TROP DE RÉALITÉ<\/strong><br>\n <br>\n Annie Le Brun est une essayiste que j’aime beaucoup. Elle a entre autres écrit un magnifique bouquin sur Sade : <em>Soudain un bloc d’abîme, Sade<\/em>. <br>\n <br>\n En 2000, cette adepte du mouvement surréaliste a publié un essai intitulé <em>Du trop de réalité<\/em>. <br>\n <br>\n Le monde moderne, disait-elle, est envahi par une réalité débordante, qui vient nous assiéger au plus profond de nous-mêmes. Plus moyen d’échapper à l’information, aux nouvelles, à la politique, aux faits divers.<br>\n <br>\n Le rêve a purement et simplement disparu de notre horizon, il n’y a plus aucune place pour la poésie, l’imaginaire. <br>\n <br>\n Je pense que Claude Meunier, c’est ça. Un gros fuck you à la réalité qui nous étouffe. <br>\n <br>\n Sol sur l’acide.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>L’INDIGESTION<\/strong><br>\n <br>\n Quand Ding et Dong est apparu sur le radar, on venait tout juste de sortir de la première campagne référendaire. <br>\n <br>\n Des mois et des mois à parler de politique, de pays, d’économie. <br>\n <br>\n La réalité nous sortait par les oreilles. On voyait le drapeau du Québec, et on avait des haut-le-cœur. C’était aussi grave que ça...<br>\n <br>\n On avait beau adorer Deschamps, on avait besoin de prendre une pause de ses « messages ». Films à message, humour à message, chansons à message — on avait donné. Et pour quoi ? Pour rien... <br>\n <br>\n Est arrivé Meunier. <br>\n <br>\n Des phrases qui ne veulent rien dire, de l’humour sans punch, des dialogues qui créent une distance entre les gens au lieu de les rapprocher.<br>\n <br>\n C’était EXACTEMENT ce qu’il nous fallait.<br>\n <br>\n Meunier était comme deux Tylenol au lendemain d’une grosse brosse. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>FULL VIDE<\/strong><br>\n <br>\n Il y a trois mois, Annie Le Brun a publié un livre intitulé <em>Si rien avait une forme, ce serait cela<\/em>. <br>\n <br>\n Le titre colle parfaitement à l’univers de Claude Meunier. <br>\n <br>\n Meunier, c’est le poète du vide. Vide post-référendaire, post-utopies.<br>\n <br>\n Ses personnages ont des rêves, mais ne savent plus comment les exprimer. Ils ont des désirs, mais ne savent plus comment les communiquer.<br>\n <br>\n Ils parlent, mais leurs mots ne veulent plus rien dire.<br>\n <br>\n Leur vide est tellement plein, tellement lourd, tellement dense qu’il les paralyse. <br>\n <br>\n Demain, le Québec lui rendra hommage.<br>\n <br>\n Espérons qu’on trouvera les mots justes pour lui dire tout le bien qu’on pense de lui.<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/18\/meunier-lovni", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-19", | |
"title" : "Les Noirs savent-ils nager?", | |
"content" : "<p>Selon une étude d’Ipsos Reid rendue publique il y a quelques jours, les immigrants seraient plus à risques de se noyer.<br>\n <br>\n En effet, près de 19 % des immigrants ne savent pas nager contre 4 % pour les Canadiens d’origine, et 31 % des immigrants sont nerveux autour de l’eau.<br>\n <br>\n Suis-je seul à trouver cette étude bizarroïde ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>VISONS TOUS LES CITOYENS !<\/strong><br>\n <br>\n Je suis sûr que si on comptabilisait tous les accidents possibles qui se sont déroulés au cours de la dernière année (incendies, collisions, chutes, empoisonnements), et qu’on découpait ça par catégories de citoyens (âge, sexe, orientation sexuelle, origine, langue maternelle), on arriverait à des chiffres tout aussi « parlants ».<br>\n <br>\n Genre : les homosexuels francophones ont plus de risques de tomber en bas d’un dixième étage, ou les obèses rousses de 50 ans et plus sont plus susceptibles de mourir dans un incendie. <br>\n <br>\n Faudrait-il lancer des études pour savoir quelles tranches de la population ont le plus peur des hauteurs, ne savent pas comment éteindre un feu, connaissent les manœuvres pour éviter l’aquaplanage, maîtrisent les techniques de réanimation cardio-pulmonaire, causent le plus d’accidents sur les routes, sont plus susceptibles d’être allergiques à la moutarde ou de perdre la vie au cours d’une fusillade, etc. ?<br>\n <br>\n Il y a plus de noyades que l’an dernier ? Alors qu’on sensibilise TOUS LES CANADIENS à l’importance d’apprendre à nager !<br>\n <br>\n Pourquoi viser des sous-groupes ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DÉCOUPER EN TRANCHES<\/strong><br>\n <br>\n Étrange, quand même, cette manie de toujours découper la population en petites tranches. <br>\n <br>\n « 65 % des enfants abusés sexuellement sont (blancs, noirs, jaunes, rouges), on va donc diffuser une campagne de sensibilisation disant aux enfants (blancs, noirs, jaunes, rouges) de faire particulièrement attention quand ils se retrouvent seuls en présences d’adultes... » <br>\n <br>\n Voyons !<br>\n <br>\n Verriez-vous une campagne de sensibilisation contre la violence conjugale qui viserait un groupe ethnique en particulier ? <br>\n <br>\n Tout le monde crierait au racisme, en disant : « Il n’y a pas plus de batteurs de femmes dans cette communauté que dans le reste de la population ! »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE CRIME A-T-IL UNE COULEUR ?<\/strong><br>\n <br>\n On dit que les immigrants sont plus à risques de périr noyés que les autres Canadiens.<br>\n <br>\n Je ne trouve pas ça assez spécifique...<br>\n <br>\n Pourquoi ne pas y aller par régions ?<br>\n <br>\n Genre : « Les immigrants d’Afrique sont plus à risques que les immigrants d’Europe. »<br>\n <br>\n Ou « Les immigrants d’Afrique du Nord sont plus à risques que les immigrants d’Afrique du Sud »...<br>\n <br>\n Comme ça, on pourrait être encore plus efficace !<br>\n <br>\n On pourrait y aller aussi par sexe et religion : « Les immigrantes musulmanes d’Asie du Sud-Est sont plus à risques que les immigrantes catholiques d’Asie du Sud-Est... » <br>\n <br>\n Non, mais tant qu’à cibler, ciblons ! Ne nous perdons pas dans des généralités !<br>\n <br>\n Apposons aussi une couleur ou une religion à la criminalité et à la déliquance, tant qu’à faire, histoire de mieux cibler nos interventions !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DANS LE MÊME BATEAU<\/strong><br>\n <br>\n Quand va-t-on enfin le comprendre : nous sommes TOUS ENSEMBLE dans le même bateau, nous sommes TOUS des Québécois, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs.<br>\n <br>\n On veut dire aux gens qu’il faut porter un condom ? On envoie le message à TOUTE la population !<br>\n <br>\n On veut dire aux gens qu’il faut qu’ils surveillent leurs enfants aux abords des piscines ? On le dit à tout le monde !<br>\n <br>\n Pas à un sous-groupe spécifique...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/19\/les-noirs-savent-ils-nager", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-20", | |
"title" : "Inception: déception", | |
"content" : "<p>Il n’y a rien de pire que d’entendre trop parler d’un film avant de l’avoir vu. Dans 90 % des cas, nos attentes sont tellement élevées qu’on ne peut qu’être déçu.<br>\n <br>\n C’est ce qui m’est arrivé avec Inception, le dernier « blockbuster intelligent » de Christopher Nolan, le réalisateur des deux derniers Batman.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>POMPEUX ET CONFUS<\/strong><br>\n <br>\n Si on en croit le « buzz » qui circule depuis des mois sur Internet, Inception (qui raconte les aventures d’un espion industriel qui entre dans les rêves de ses victimes pour dérober leurs idées) est le nouveau 2001 : l’Odyssée de l’espace, un chef-d’œuvre incontournable du cinéma de science-fiction.<br>\n <br>\n Ah oui ?<br>\n <br>\n J’ai trouvé personnellement que c’était une mauvaise copie de The Matrix, une œuvre pompeuse et confuse, qui veut tellement montrer qu’elle est « intelligente » qu’elle croule littéralement sous le poids de ses idées et de ses références (Total Recall, The Matrix, Solaris, Mission Impossible, James Bond). <br>\n <br>\n Ce n’est pas un film : c’est une équation mathématique, une illusion optique de M. C. Escher, un cube de Rubik créé par un nerd dans l’intention d’épater ses amis Facebook.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN GROS JEU MÉCANO<\/strong><br>\n <br>\n Nolan a dépensé tellement de temps à emboîter les différents niveaux de son scénario les uns dans les autres (un rêve dans un rêve dans un rêve) qu’il a oublié de créer des personnages en chair et en os. <br>\n <br>\n Quant aux dialogues, ils sont aussi passionnants qu’un manuel d’algorithmes pour futurs programmateurs d’applications web en langage Java.<br>\n <br>\n Bref, j’ai eu autant de plaisir à regarder Inception qu’à tenter de monter un lit jumeau IKEA.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA VÉRITÉ EST UN MENSONGE<\/strong><br>\n <br>\n Mais, bon, le film va quand même avoir un méga succès international.<br>\n <br>\n Car il dit EXACTEMENT ce que les gens veulent entendre en 2010 : « Ce qu’on vous présente comme la réalité n’est en fait qu’un gros mensonge créé de toutes pièces pour vous manipuler. »<br>\n <br>\n Bref, c’est un gros film porno pour amateurs de théories du complot. <br>\n <br>\n Tout ce que vous croyez vrai est faux, pour connaître la « vérité vraie », il faut aller au-delà des apparences, se déprogrammer, sortir du coma artificiel dans lequel le pouvoir nous maintient, ce que vous croyez être VOS opinions ne sont en fait que des IDÉES qui ont été implantées dans votre cerveau, blablabla...<br>\n <br>\n Guy Debord adorerait. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>DE BELLES CONSTRUCTIONS<\/strong><br>\n <br>\n J’ai l’impression, depuis quelques années, que le cinéma n’est intéressé qu’à une chose : déconstruire la façon dont on peut raconter une histoire.<br>\n <br>\n C’est comme si les réalisateurs avaient décidé de se lancer des défis : voir combien de flashbacks ils peuvent accumuler dans un seul film, combien de séquences de rêves, d’histoires qui s’enchevêtrent, de personnages qui se croisent, d’univers parallèles qui s’interpellent. <br>\n <br>\n Babel, The Matrix, Adaptation, Being John Malkovich, Eternal Sunshine of the Spotless Mind, mêmes les séries Lost et Grande Ourse, c’est la nouvelle fièvre, le nouveau courant : jouer avec les différents niveaux de conscience, jongler avec les époques, brouiller les cartes entre la réalité et la fiction.<br>\n <br>\n Pour les uns, ça, c’est du cinéma.<br>\n <br>\n Pour moi, c’est du bricolage.<br>\n <br>\n Tout dans la construction, rien dans l’émotion.<br>\n <br>\n Mais, bon, je peux me tromper...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>INTERMINABLE<\/strong><br>\n <br>\n En passant, c’est quoi, le trip avec les films qui durent deux heures et demie ?<br>\n <br>\n Comme disait Woody Allen : « Si tu ne peux pas dire tout ce que tu avais à dire en 90 minutes, c’est que tu es un mauvais cinéaste. »<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/20\/inception-deception", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-21", | |
"title" : "De si bons amis", | |
"content" : "<p>C’est fou comme le temps arrange les choses.<br>\n <br>\n Prenez les relations entre le Canada et l’Arabie Saoudite, par exemple. <br>\n <br>\n Au lendemain du 11 septembre, les relations entre les deux pays étaient au plus bas. <br>\n <br>\n Normal : on venait d’apprendre que 15 des 19 terroristes qui avaient participé aux attentats avaient un passeport saoudien. <br>\n <br>\n Veut, veut pas, ce genre de nouvelle jette un froid.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE NOUVELLE ENTENTE<\/strong><br>\n <br>\n Le Canada avait donc décidé de serrer la vis aux Saoudiens qui voulaient venir au Canada. Ils devaient obtenir un visa qui n’était valide que pendant 18 mois.<br>\n <br>\n Or, qu’ont nous ont appris <a href=\"http:\/\/fr.canoe.ca\/infos\/quebeccanada\/archives\/2010\/07\/20100718-133159.html\" target=\"_blank\">deux reporters de l’Agence QMI<\/a>, il y a quelques jours ?<br>\n <br>\n Que <a href=\"http:\/\/www.prochoix.org\/cgi\/blog\/index.php\/2010\/06\/16\/2290-arabie-saoudite-quatre-vingt-dix-coups-de-fouet-et-quatre-mois-de-prison-pour-un-baiser\" target=\"_blank\">l’Arabie saoudite<\/a> a réussi à convaincre le Canada d'assouplir les règles d'attribution de visas pour ses citoyens ! <br>\n <br>\n « Avec la nouvelle entente, la durée des visas a été portée à cinq ans, sans limites sur l'entrée et la sortie du pays, dans le but de faciliter le séjour des étudiants saoudiens.<br>\n <br>\n « Ces nouvelles dispositions ont été obtenues après une discrète campagne de lobbying à Ottawa... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN RÉGIME ARRIÈRÉ<\/strong><br>\n <br>\n Bref, sans que notre gouvernement n’en discute publiquement, <a href=\"http:\/\/www.lefigaro.fr\/international\/2010\/04\/01\/01003-20100401ARTFIG00704-l-arabie-s-apprete-a-decapiter-un-animateur-pour-sorcellerie-.php\" target=\"_blank\">l’Arabie Saoudite<\/a> est redevenue un pays ami ! <br>\n <br>\n C’est-y pas beau, ça ?<br>\n <br>\n J’avais presque le goût d’aller acheter un gâteau pour fêter.<br>\n <br>\n Sauf que je suis tombé sur un texte publié le 8 mars dernier, qui a un peu refroidi mes ardeurs...<br>\n <br>\n <a href=\"http:\/\/www.hns-info.net\/article.php3?id_article=12686\" target=\"_blank\">L’Arabie Saoudite<\/a> a beau être un pays ami, le régime, là-bas, est toujours aussi horrible. <br>\n <br>\n Les femmes ne peuvent pas sortir en public sans être accompagnées d'un homme de leur proche entourage.<br>\n <br>\n Elles ne peuvent pas travailler, voyager, se marier ou avoir accès à des services médicaux sans l’autorisation d'un père, d'un mari ou même d'un fils.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>SANS TAMBOUR NI TROMPETTE<\/strong><br>\n <br>\n En février 2010, une Saoudienne a été condamnée à 18 mois de prison et à 300 coups de fouet pour être sortie de chez elle sans chaperon !<br>\n <br>\n « Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les femmes sont soumises à toutes sortes de discriminations, déclare Nadia Khalifeh, une spécialiste des droits de la femme pour l’organisme Human Rights Watch. Mais <a href=\"http:\/\/www.wluml.org\/fr\/node\/209\" target=\"_blank\">l'Arabie Saoudite<\/a> reste un cas exceptionnel puisque c'est le seul pays dans la région qui applique un système aussi strict et qui prive les femmes d'un minimum de droits... »<br>\n <br>\n Imaginez...<br>\n <br>\n En <a href=\"http:\/\/www.centpapiers.com\/citoyen-canadien-mohammed-kohail-23-ans-condamne-a-la-decapitation\/2110\/\" target=\"_blank\">Arabie Saoudite<\/a>, les femmes n'ont pas le droit de conduire un véhicule et elles sont obligées de se voiler pour déambuler dans la rue !<br>\n <br>\n Et c’est avec ce pays qu’on est redevenu copain-copain ?<br>\n <br>\n Pas étonnant que le gouvernement canadien est resté discret sur le sujet et qu’il n’a pas annoncé cette nouvelle avec tambours et trompettes...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE LOI RACISTE ?<\/strong><br>\n <br>\n Parlant de voile...<br>\n <br>\n En France, il y a quelques jours, des fidèles d’Allah ont protesté contre la loi anti-burqa, disant qu’elle était discriminatoire et raciste...<br>\n <br>\n Or, au même moment, on apprenait que <a href=\"http:\/\/www.lemonde.fr\/proche-orient\/article\/2010\/07\/19\/la-syrie-interdit-le-port-du-niqab-a-l-universite_1389818_3218.html\" target=\"_blank\">la Syrie avait décidé<\/a> d’interdire le voile intégral à l’université !<br>\n <br>\n « Toute étudiante ne respectant pas cette règle sera exclue », a affirmé le ministre de l’enseignement supérieur.<br>\n <br>\n Vous savez pourquoi le ministre a pris cette décision ?<br>\n <br>\n Parce qu’il a reçu plusieurs plaintes de parents ne souhaitant pas que leurs enfants étudient dans un environnement où règne l'extrémisme religieux !<br>\n <br>\n Est-ce raciste, les amis ? Est-ce discriminatoire ?<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/21\/de-si-bons-amis", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-22", | |
"title" : "Les glorieux", | |
"content" : "<p>Suis-je le seul à me sacrer du fait que Lindsay Lohan aille en prison ?<\/p>\n\n<p>S'il vous plaît, rassurez-moi, dites-moi que vous aussi, ça vous passe dix mille pieds par-dessus la tête...<\/p>\n\n<p><b> Connus pour être connus <\/b><\/p>\n\n<p>Comment en sommes-nous arrivés là ?<\/p>\n\n<p>Avant, pour devenir célèbre, il fallait avoir fait quelque chose : traverser la Manche en solitaire, mettre au point un vaccin contre la polio, remporter un Oscar.<\/p>\n\n<p>Mais maintenant, plus besoin d'avoir de talent particulier. Vous pouvez être la dernière des pétasses, jouer comme un pied et chanter comme une casserole, il suffit que vous pétiez une crise sur un tournage et que vous fassiez deux overdoses pour devenir une célébrité mondiale.<\/p>\n\n<p>La gloire est maintenant une machine qui tourne à vide : vous êtes connu parce que vous êtes connu.<\/p>\n\n<p>Plus on vous voit, plus on veut vous voir. C'est la loi de la saucisse hot-dog.<\/p>\n\n<p><b> Une expérience unique <\/b><\/p>\n\n<p>Prenez les vedettes des émissions de télé-réalité.<\/p>\n\n<p>Qu'est-ce qu'ils ont fait dans la vie à part se frencher dans un jacuzzi ? Rien. Pourtant, on les connaît par leur p'tit nom, on s'intéresse à leurs amours... Il y en a même qui ont publié leur autobiographie !<\/p>\n\n<p>Avez-vous déjà feuilleté l'autobiographie de l'ex-lofteuse Élisabetta ? Je vous le recommande fortement, c'est une expérience existentielle unique, une plongée vertigineuse dans le vide, un tête-à-tête bouleversant avec le néant.<\/p>\n\n<p>On se dit : «Des millions et des millions d'années d'évolution, le bing bang, l'atome, le photon, les dinosaures, l'australopithèque, la Renaissance, les galaxies qui s'éloignent, les étoiles qui meurent, tout ça pour arriver à ça, l'autobiographie d'Élisabetta, comment elle s'est laissé conquérir par Maxime, comment elle a craqué pour Benoît, pourquoi elle aimait bien Mathieu mais un peu moins Jean-François, tout ça pour la modique somme de 24,95 $...»<\/p>\n\n<p><b> Des héros anonymes<\/b><\/p>\n\n<p>Il y a quelques mois, je suis allé à un souper-bénéfice destiné à amasser des fonds pour le Centre de recherche du CHUM.<\/p>\n\n<p>La salle était remplie de chercheurs qui travaillent d'arrache-pied pour guérir le cancer, l'Alzheimer, le Parkinson...<\/p>\n\n<p>Je ne connaissais AUCUNE de ces personnes. Mais je sais que les productions Disney ont retouché électroniquement les seins de Lindsay Lohan dans<i>Herbie Fully Loaded<\/i>, car ils les trouvaient trop gros pour un film pour enfants...<\/p>\n\n<p>Au milieu de la soirée, Jean-René Dufort, qui animait le gala, a demandé à ces chercheurs de se lever pour qu'on les applaudisse.<\/p>\n\n<p>Vous auriez dû voir leur visage...<\/p>\n\n<p>Pour la première fois, on reconnaissait leur travail, on saluait leur expertise !<\/p>\n\n<p>«La recherche scientifique est un métier ingrat, a dit Dufort, qui connaît bien le sujet. Les chercheurs passent le plus clair de leur temps dans des sous-sols mal éclairés à remplir des demandes de subvention...»<\/p>\n\n<p>Ils devraient se frencher dans un bain-tourbillon. On leur courrait après avec un carnet de chèques...<\/p>\n\n<p><b> Contrat échange ? <\/b><\/p>\n\n<p>Pierre Brillon, de Pierrefonds, a réagi à ma chronique d'hier sur l'Arabie Saoudite :<\/p>\n\n<p>«Je me demande si le Canada n'a pas assoupli ses règles envers les Saoudiens qui veulent venir au pays en échange de l'annulation de la peine de mort contre Mohamed Kohail, ce jeune Canadien de 23 ans qui avait été condamné à être décapité ?»<\/p>\n\n<p>Maudite bonne question...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/22\/les-glorieux", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-24", | |
"title" : "La fin d'une époque?", | |
"content" : "<p>L’état de notre système d’éducation vous désespère ? Vous trouvez qu’on n’encourage pas suffisamment l’effort et qu’on nivelle par le bas ?<br>\n <br>\n Eh bien, j’ai de mauvaises nouvelles pour vous.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>YO, JULIETTE !<\/strong><br>\n <br>\n Selon un texte publié récemment dans le magazine MacLean’s, de plus en plus de professeurs ont recours au cinéma pour éduquer leurs élèves. <br>\n <br>\n On ne leur fait plus lire Shakespeare (trop dur, trop long et trop « déconnecté » de la réalité des jeunes d’aujourd’hui). On leur projette Romeo + Juliet, une adaptation hip-hop avec Leonardo DiCaprio. <br>\n <br>\n « Hey, Yo, Juliette, tu viens chiller avec moi ? »<br>\n <br>\n Dans le cadre d’un cours sur les différents systèmes de transport, un prof a même projeté la comédie Planes, Trains and Automobiles, avec Steve Martin et John Candy !<br>\n <br>\n C’est comme si on montrait De père en flic pour parler du système de justice et de la lutte contre le crime...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DU PABLUM INTELLECTUEL<\/strong><br>\n <br>\n Jeudi dernier, Barbara Kay, chroniqueuse au très conservateur National Post, a suggéré qu’on devrait utiliser la bédé comme outil d’éducation pour les jeunes garçons. <br>\n <br>\n Au lieu de les obliger à lire d’ennuyants manuels sur l’Holocauste, par exemple, on devrait leur distribuer des bédés sur le sujet. <br>\n <br>\n « Tout le monde le sait : les garçons aiment bouger et leur imaginaire est plus orienté vers l’action, écrit-elle. Ils sont attirés par des livres qui contiennent des images excitantes, ça les stimule davantage... »<br>\n <br>\n Pourquoi ne pas leur présenter la comédie La vie est belle de Roberto Benigni, alors ? Comme ça, ils pourront rigoler...<br>\n <br>\n Au lieu d’encourager les jeunes à sortir de leur torpeur, on leur donne du fast-food intellectuel mâché d’avance.<br>\n <br>\n Du « manger mou » pour le cerveau...<br>\n <br>\n Comme ça, ils n’ont pas besoin de faire le moindre effort. Juste d’ouvrir paresseusement la bouche...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA SAUCE SUR LES PATATES<\/strong><br>\n <br>\n Vous me direz qu’on n’a pas le choix, qu’il vaut mieux leur offrir des bédés qu’ils vont lire de la première à la dernière page que des manuels « savants » qu’ils n’ouvriront jamais.<br>\n <br>\n Peut-être.<br>\n <br>\n Mais vous ne trouvez pas ça triste, vous ?<br>\n <br>\n C’est comme les gens qui ne lisent que les chroniques dans les journaux. Parce que c’est plus drôle, plus vivant...<br>\n <br>\n Je le répète chaque fois que je rencontre des étudiants : un journal est constitué de textes et de chroniques.<br>\n <br>\n Les textes, les reportages, les entrevues, c’est la viande et les patates. Les chroniques, c’est la sauce qui accompagne le mets, le sel qu’on saupoudre sur les légumes, pour leur donner un peu plus de goût...<br>\n <br>\n Quelqu’un qui ouvre un journal pour ne lire que les chroniques a un régime « médiatique » déficient.<br>\n <br>\n Il se nourrit de sel et de sauce...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE TEMPS DES BARBARES ?<\/strong><br>\n <br>\n Il y a quelques mois, j’ai croisé Denys Arcand dans une soirée. Je lui ai dit à quel point j’avais de la difficulté à intéresser mes enfants aux vieux films, à la « grande » littérature...<br>\n <br>\n « Oubliez ça, m’a-t-il dit, vous perdez votre temps. Cette bataille est terminée. Les jeunes vivent dans un autre monde, leur culture n’a plus rien à voir avec la nôtre.<br>\n <br>\n « Je ne dis pas qu’elle est moins valable. Je dis seulement qu’ils vivent dans un autre univers. Essayer de leur faire lire Shakespeare est absurde, c’est un exercice est voué à l’échec... »<br>\n <br>\n Déprimant...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/24\/la-fin-dune-epoque", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-25", | |
"title" : "Prévenir les crimes d'honneur", | |
"content" : "<p>Si vous êtes déjà allés à New York, vous savez que les taxis jaunes transportent des petits panneaux publicitaires sur leur toiture.<br>\n <br>\n La plupart du temps, ce sont des pubs pour des films, des comédies musicales ou des bars de danseuses.<br>\n <br>\n Mais avant-hier, alors que j’étais de passage dans La Grande Pomme, j’ai vu une pub qui m’a jeté par terre.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>IMPOSSIBLE AU QUÉBEC<\/strong><br>\n <br>\n On voit la photo d’une jolie jeune fille, avec ce petit texte :<br>\n <br>\n « Cette fille a été victime d’un crime d’honneur. Votre famille vous harcèle-t-elle ? Si oui, contactez LeaveIslamsafely.com » (traduction : Quittez l’Islam en toute sécurité)<br>\n <br>\n Vous imaginez une telle pub au Québec ? Ça serait impossible.<br>\n <br>\n Toute la petite gogauche se mobiliserait pour interdire cet « affront » à la liberté de religion. <br>\n <br>\n On dirait que c’est raciste, intolérant...<br>\n <br>\n Or, à New York, ville multiculturelle par excellence, pas de problème. Les chauffeurs de taxis peuvent se promener avec cette pub sur leur auto.<br>\n <br>\n Et pourquoi pas ? Si on peut sensibiliser les gens à la violence conjugale, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas les sensibiliser aux dangers du fondamentalisme religieux...<br>\n <br>\n Après tout, tuer une femme par dévotion, c’est aussi grave que de tuer une femme par jalousie, non ?<br>\n <br>\n <strong>DES VICTIMES INNOCENTES<\/strong><br>\n <br>\n Sur le site <a href=\"http:\/\/freedomdefense.typepad.com\/leave-islam\/\" target=\"_blank\">Leave Islam Safely<\/a>, on retrouve les photos de dizaines de femmes qui ont été <a href=\"http:\/\/atlasshrugs2000.typepad.com\/honor_killings\/\" target=\"_blank\">victimes de « crimes d’honneur »<\/a>.<br>\n <br>\n Une ado de 15 ans qui a reçu 68 coups de couteau car « elle ne respectait pas les règles de l’Islam », une fille de 20 ans qui a été écrasée par son père, une adolescente qui a été enterrée vivante pour avoir parlé à des garçons, une immigrante britannique qui a été brûlée vive avec ses quatre filles...<br>\n <br>\n De même que les quatre victimes de la famille Shafia, à Kingston, Ontario.<br>\n <br>\n Toutes massacrées par des fous d’Allah.<br>\n <br>\n « Si vous songez à quitter l’Islam, prenez garde, disent les auteurs du site. N’en parlez ni à vos amis musulmans ni à votre famille. <br>\n <br>\n « Et si vous croyez être en sécurité parce que vous vivez en Amérique, détrompez-vous : la loi de l’Islam ne connaît aucune frontière.<br>\n <br>\n « Si vous craignez pour votre vie, contactez-nous à [email protected]. Nous ferons tout ce qui est possible pour vous aider... »<br>\n <br>\n À quand une campagne du genre chez nous ?<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/25\/prevenir-les-crimes-dhonneur", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-26", | |
"title" : "He shoots, he scores", | |
"content" : "<p>Hier, je vous parlais du chroniqueur sportif Ted Bird qui, sur le site du réseau CTV, a pourfendu un journaliste qui avait osé demander à Andrei Markov s’il allait apprendre le français maintenant qu’il est citoyen canadien.<br>\n <br>\n « Markov n’a pas à apprendre le français, a-t-il écrit. Il va évoluer dans des cercles anglophones et a des choses plus importantes à faire... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>« UNE LANGUE STUPIDE »<\/strong><br>\n <br>\n Ces propos vous choquent ? Vous devriez lire certains commentaires qui suivent la chronique de Bird, c’est encore plus méprisant.<br>\n <br>\n Brian : « Bravo pour Markov. De toute façon, le français est une langue stupide, compliquée, qui assigne un sexe à des objets. J’ai hâte de quitter cette province, et j’espère que Markov n’apprendra JAMAIS le français. »<br>\n <br>\n Joe : « Deviendra-t-il un meilleur joueur de hockey s’il patine en disant câlisse et tabarnac ? Idiots ! »<br>\n <br>\n CrackerJackLee : « Ça illustre comment sont les Québécois. Vous êtes les dernières personnes à parler français en Amérique. Les immigrants qui vont venir s’installer au Canada ne parleront pas français et vont tout faire pour envoyer leurs enfants dans des écoles anglaises. »<br>\n <br>\n Rich : « Markov connaît déjà des mots français, comme hot dog et shooter. Signé : un anglo fier. »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>NOUS SOMMES INTOLÉRANTS<\/strong><br>\n <br>\n C’est quand même incroyable...<br>\n <br>\n Un Québécois francophone évolue au sein d’une équipe canadienne anglaise ? Il se fait traiter de « fucking frog », même s’il est parfaitement bilingue. <br>\n <br>\n Un joueur allophone ou anglophone qui joue pour les Canadiens de Montréal ne parle pas un maudit mot de français ? Pas de problème, il faut le laisser tranquille, il est dans son droit, on n’a aucune raison de le critiquer...<br>\n <br>\n On ne demande quand même pas à Markov de réciter par cœur l’œuvre complète de Molière ! Juste de pouvoir se débrouiller en français...<br>\n <br>\n Mais non, rien que demander ça est intolérant...<br>\n <br>\n C’est rendu qu’on doit avoir honte de demander aux gens qui viennent vivre et travailler au Québec de parler français !!!!<br>\n <br>\n Il y a quand même une maudite limite, non ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES MOLLUSQUES<\/strong><br>\n <br>\n Mais il y a pire : des francophones qui font la carpette...<br>\n <br>\n Il y a quelques jours, je vous ai fait part de mon aventure à bord d’un avion Air Transat. Deux agents de bord ont refusé de me parler en français. L’un d’eux m’a même dit que le français n’est pas plus important que le grec, au Canada...<br>\n <br>\n Eh bien, croyez-le ou non, mais trois lecteurs FRANCOPHONES m’ont écrit pour me crier des bêtises !<br>\n <br>\n Selon eux, c’était moi, le problème, je n’avais pas à exiger d’être servi dans ma langue, je ne faisais qu’attirer le trouble...<br>\n <br>\n Pauvres mollusques. Pauvres moutons. <br>\n <br>\n Je n’ai pas fait une scène. J’ai juste demandé poliment d’être servi dans ma langue à bord d’un avion appartenant à une compagnie québécoise...<br>\n <br>\n C’est intolérant, ça ? J’aurais dû me la fermer et dire : « Yes, sir », « No, sir » ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DES EXCUSES<\/strong><br>\n <br>\n Parlant d’Air Transat : le porte-parole de la compagnie m’a écrit le lendemain de la publication de mon texte pour me dire que le traitement que j’avais subi était inacceptable, et qu’Air Transat allait ouvrir « une enquête interne immédiatement ». <br>\n <br>\n Parfait.<br>\n <br>\n Mais, dites-moi, monsieur : votre entreprise aurait-elle agi aussi prestement si j’avais été un « simple citoyen » et si je n’avais pas écrit ma chronique ?<br>\n <br>\n Permettez-moi d’en douter...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/26\/he-shoots-he-scores", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-27", | |
"title" : "La balloune", | |
"content" : "<p>Comme vous l’avez lu hier,<a href=\"http:\/\/fr.canoe.ca\/infos\/quebeccanada\/archives\/2010\/07\/20100726-100200.html\" target=\"_blank\">une entreprise québécoise a mis au point un test de dépistage<\/a> permettant aux patrons de savoir si leurs employés consomment de la drogue. <br>\n <br>\n Six semaines après sa sortie, ce test a déjà trouvé preneur auprès d'une cinquantaine d’entreprises québécoises.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>« C’EST MA VIE ! »<\/strong><br>\n <br>\n Pour certains, l’utilisation de tels tests en milieu de travail est une intrusion dans la vie privée des gens. <br>\n <br>\n Comme m’a écrit une auditrice de TVA en direct hier midi : « La marijuana reste dans le système très longtemps. Un lundi après-midi, on peut détecter des traces de cette drogue dans mon corps alors que j’en ai fumé le week-end. Or, ce que je fais hors des heures de travail ne regarde que moi, pas mon patron. »<br>\n <br>\n La dame a un point. Qu’est-ce que ça peut faire, à l’employeur X, si l’un de ses employés a fumé un joint deux jours avant de se présenter au boulot ? Ce n’est pas de ses affaires.<br>\n <br>\n L’important est que l’employé en question puisse accomplir ses tâches correctement. <br>\n <br>\n Personnellement, il y a une autre chose qui me chicote dans l’utilisation de ces tests en milieu de travail : ils sont « à sens unique ».<br>\n <br>\n Seuls les employés sont visés.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN LUNCH BIEN ARROSÉ<\/strong><br>\n <br>\n Vous voulez me tester quand je reviens de mon heure de lunch pour savoir si j’ai fumé du pot ?<br>\n <br>\n O.K.<br>\n <br>\n Mais permettez-moi de tester mon boss pour savoir s’il n’a pas pris trois scotchs pendant son lunch. <br>\n <br>\n Non, mais c’est vrai : pourquoi les patrons auraient le droit de se paqueter la fraise sur les heures de travail, mais pas les employés ?<br>\n <br>\n Un employé qui se gèle la bine sur l’heure du lunch est irresponsable. Un employeur qui cale un apéro, une bouteille de vin et un digestif avec des « clients » sur l’heure du midi « fait de la représentation » et « brasse de grosses affaires ».<br>\n <br>\n Pourquoi ?<br>\n <br>\n Êtes-vous en train de me dire que fabriquer des clous est plus exigeant que diriger une fabrique de clous ?<br>\n <br>\n Si John the Third a le droit d’être « feeling » au boulot, pourquoi on refuserait la même chose à Ti-Jean ? <br>\n <br>\n Si t’es saoûl, t’es saoûl, que tu gagnes 20 000 $ ou 200 000 $...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>MINOU ET PITOU<\/strong><br>\n <br>\n Je suis sûr qu’on en apprendrait des belles si on obligeait les patrons à souffler dans la balloune chaque fois qu’ils reviennent de leurs lunchs d’affaires...<br>\n <br>\n Les syndicats devraient exiger la réciprocité.<br>\n <br>\n « Vous testez nos membres pour savoir s’ils sont sobres ? Nous sommes entièrement d’accord : il est important d’avoir toute sa tête pour faire son travail.<br>\n <br>\n « D’ailleurs, on trouve tellement que c’est une bonne idée qu’on voudrait que vous fassiez la même chose... »<br>\n <br>\n Je suis convaincu que certains patrons y penseraient à deux fois avant de tester leurs employés !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN P’TIT VERRE DE VINO !<\/strong><br>\n <br>\n Chaque fois qu’on apprend que des hauts fonctionnaires ou des cadres supérieurs ont fait le party aux frais de la princesse, l’alcool se retrouve toujours en tête de liste des dépenses. <br>\n <br>\n Et pas de la piquette, non : que des grands vins. Il n’y a rien de trop beau pour la classe dirigeante !<br>\n <br>\n Et après ça, ça revient au bureau pompette, les joues rouges et le regard clair. <br>\n <br>\n Pourquoi on ne les testerait pas ?<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/27\/la-balloune", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-28", | |
"title" : "L'hypocrisie des artistes", | |
"content" : "<p>Après Carlos Santana, les Pixies et Brian Eno, c’est<a href=\"http:\/\/www.guardian.co.uk\/music\/2010\/may\/18\/elvis-costello-cancels-israel-concerts\" target=\"_blank\">maintenant au tour d’Elvis Costello<\/a> de boycotter Israël en annulant une série de spectacles <a href=\"http:\/\/www.haaretz.com\/news\/national\/elvis-costello-joins-israel-boycott-canceling-june-shows-1.290936\" target=\"_blank\">qu’il devait présenter à Tel-Aviv<\/a>.<br>\n <br>\n « C’est une question de conscience », a dit le musicien pour justifier sa décision. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>SILENCE RADIO<\/strong><br>\n <br>\n Au Québec, 500 artistes québécois (dont Richard Desjardins, Yann Perreau et Gilles Vigneault) ont donné leur appui à la campagne Boycottage, désinvestissement et sanctions contre l'apartheid israélien, afin protester contre « le traitement inhumain que le gouvernement israélien fait subir au peuple palestinien »...<br>\n <br>\n Tout ça est bien joli.<br>\n <br>\n Mais ils sont où, nos valeureux artistes, quand le gouvernement iranien pend les homosexuels en public ? <br>\n <br>\n Avez-vous déjà entendu ces défenseurs de la liberté critiquer l’Arabie saoudite, le Soudan, la Corée du Nord, le Pakistan, l’Algérie, la Chine, la Russie, Cuba ?<br>\n <br>\n Jamais. <br>\n <br>\n Mais quand c’est le temps de pointer Israël ou les États-Unis du doigt, pas de problème, les artistes sont là !<br>\n <br>\n Pourquoi cette indignation à deux vitesse ?<br>\n <br>\n Un juif qui se fout des droits de l’homme serait-il plus répréhensible qu’un arabe ou un asiatique qui agit de même ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA FAUTE AUX YANKEES<\/strong><br>\n <br>\n Ils étaient où, nos artistes, quand les terroristes du Hezbollah lançaient des roquettes sur la population civile israélienne ?<br>\n <br>\n Quand la Chine emprisonnait ses étudiants ? Quand Cuba internait ses homosexuels ? <br>\n <br>\n Quand la Syrie enfermait ses militants kurdes ?<br>\n <br>\n Nulle part. Trop occupés à traîner les Yankees dans la boue, j’imagine...<br>\n <br>\n À entendre les artistes, on croirait que seuls les Américains et les Israéliens commettent des injustices sur cette planète...<br>\n <br>\n En Algérie, la loi interdit les réunions publiques pour la pratique d'une religion autre que l'islam.<br>\n <br>\n Au Koweït et au Yémen, le gouvernement ne permet pas la construction de lieux de culte non musulmans.<br>\n <br>\n Au Soudan, au Pakistan et en Arabie saoudite, la conversion d’un musulman à une autre religion est passible de la peine de mort.<br>\n <br>\n Pourtant, aucun artiste ne dénonce ces pays ou ne prend la défense des chrétiens opprimés dans les pays musulmans... <br>\n <br>\n Pourquoi ?<br>\n <br>\n Certaines religions seraient-elles moins défendables que d’autres ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA HONTE DES OCCIDENTAUX<\/strong><br>\n <br>\n Dans <a href=\"http:\/\/www.michaeltotten.com\/2010\/05\/the-flight-of-the-intellectuals.php\" target=\"_blank\">The Flight of Intellectuals<\/a>, un essai percutant dénonçant l’anti-américanisme et l’antisémitisme « bon chic bon genre » qui règnent dans certains milieux intellectuels occidentaux, le journaliste Paul Berman affirme que si les Occidentaux sont aussi rapides à dénoncer les sociétés occidentales (et aussi lents à critiquer les sociétés orientales), c’est qu’ils ont honte de ce qu’ils sont. <br>\n <br>\n « On dit que les Occidentaux souffrent d’un complexe de supériorité, dit-il. Or, c’est faux : nous souffrons d’un complexe d’infériorité ! Nous croyons que si nous sommes riches, c’est parce que nous avons pillé les autres pays. Si nous sommes puissants, c’est parce que nous exploitons les autres peuples. <br>\n <br>\n « Nous croulons sous la culpabilité, le remords... Nous sommes convaincus que si nous avons réussi, c’est parce que nous sommes racistes, impérialistes... Afin de nous excuser d’être riches, nous passons notre temps à répéter que nous sommes pauvres moralement et que LES AUTRES cultures sont riches spirituellement... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>COUPABLES D’ÊTRE LIBRES ?<\/strong><br>\n <br>\n C’est exactement ce que font nos artistes.<br>\n <br>\n Toujours prêts à dénoncer l’Occident. Jamais disponibles quand vient le temps de critiquer l’Afrique ou le Moyen-Orient. <br>\n <br>\n Comme s’ils se sentaient coupables de pourvoir gratter leur guitare sans problème...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/28\/lhypocrisie-des-artistes", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-29", | |
"title" : "Les mononcles saoûls", | |
"content" : "<p>Un (autre)<a href=\"http:\/\/lejournaldequebec.canoe.ca\/journaldequebec\/actualites\/faitsdiversetjudiciaires\/archives\/2010\/07\/20100727-105928.html\" target=\"_blank\">récidiviste de l’alcool au volant<\/a> a été arrêté avant-hier par la police de Saguenay.<br>\n <br>\n Ça fait 10 fois que le bonhomme se faisait prendre à conduire qu’il était complètement paf.<br>\n <br>\n Avait-il 18 ans ? 20 ans ? 21 ?<br>\n <br>\n Non : 59. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>C’ÉTAIT LE BON TEMPS<\/strong><br>\n <br>\n Remarquez, ce n’est guère surprenant.<br>\n <br>\n La grande majorité des récidivistes de l’alcool au volant sont des vieux mononcles saoûls nostalgiques de la « belle époque » où ils pouvaient conduire leur Lincoln Continental avec un 40 onces de gros gin entre les deux jambes et un paquet de Mark-Ten dans la manche de leur t-shirt. <br>\n <br>\n Et pendant ce temps, on veut interdire toute consommation d’alcool <a href=\"http:\/\/fr.canoe.ca\/infos\/quebeccanada\/archives\/2010\/07\/20100727-214449.html\" target=\"_blank\">pour les jeunes automobilistes de 21 ans et moins<\/a>...<br>\n <br>\n Je ne dis pas que les jeunes sont sans tache. Mais pourquoi viser cette tranche d’âge en particulier ?<br>\n <br>\n Il y a des jeunes automobilistes responsables comme il y a des vieux automobilistes tapons. <br>\n <br>\n Pourquoi faire payer tout un groupe pour les frasques commises par une minorité ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>BIEN MEILLEUR GOÛT<\/strong><br>\n <br>\n La Table québécoise sur la sécurité routière préconise la tolérance zéro pour les conducteurs de 21 ans et moins en disant qu’à taux d'alcoolémie égal, les jeunes sont quatre fois plus à risque d'avoir un accident qu'un adulte. 
<br>\n <br>\n D’accord. <br>\n <br>\n Mais selon la plupart des études effectuées à travers le monde, les hommes causent plus d’accidents de la route que les femmes et sont deux fois plus nombreux à boire de l’alcool tous les jours.<br>\n <br>\n Est-ce à dire qu’on devrait se montrer plus sévères envers les jeunes hommes qu’envers les jeunes femmes ? Après tout, si on peut tenir compte de l’âge quand on légifère, pourquoi on ne pourrait pas tenir compte du sexe ?<br>\n <br>\n C’est ça, le problème avec les législations qui ne visent qu’une partie de la population. On arrête où ?<br>\n <br>\n Si on trouve que la consommation d’alcool, même minime, est dangereuse, alors resserrons les règles pour tout le monde.<br>\n <br>\n Autant pour les jeunes que pour les vieux mononcles qui ont grandi à une époque où on l’intoxication avait bien meilleur goût. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/29\/les-mononcles-saouls", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-31", | |
"title" : "La job de Jean Charest", | |
"content" : "<p>Il y a quelques jours, Joseph Facal déplorait le fait qu'au Québec, les citoyens veulent des politiciens qui ressemblent à des «beaux-frères».<\/p>\n\n<p>Des bons gars, ordinaires, qui flippent des boulettes de viande sur leur BBQ.<\/p>\n\n<p>«La grandeur nous met mal à l'aise, écrivait Facal. Tout doit être rabaissé au niveau moyen.»<\/p>\n\n<p>Mon confrère a raison. Mais il faut ajouter que parfois, ce sont les politiciens eux-mêmes qui manquent d'envergure...<\/p>\n\n<p>UN GÉRANT<\/p>\n\n<p>Récemment, Jean Charest accordait une longue entrevue à la CBC. Le journaliste lui a demandé s'il aimerait être premier ministre du Canada...<\/p>\n\n<p>«Non, a-t-il répondu sans hésiter. J'ai une job que j'adore, ça m'a pris beaucoup de temps pour être là où je suis, et je suis très content d'être rendu là...»<\/p>\n\n<p>«J'aime ma job...» My God !<\/p>\n\n<p>On dirait le gérant d'un magasin de chaussures !<\/p>\n\n<p>Vous imaginez Churchill ou De Gaulle parler de leur poste de premier ministre en ces termes ? Ils parleraient de devoir, de mission, d'Histoire, de l'importance de se dépasser, de servir le peuple, d'aider la nation...<\/p>\n\n<p>Charest, lui, parle de «sa job». Zzzzzzzzzzzzz...<\/p>\n\n<p>C'est pour ça qu'il veut être réélu ? Pour garder la «job» qu'il aime ?<\/p>\n\n<p>L'HYPOCRISIE DES ARTISTES (SUITE)<\/p>\n\n<p>Parlons de politique internationale... Mercredi, j'ai critiqué les artistes qui<\/p>\n\n<p>boycottent Israël tout en fermant les yeux devant les exactions commises par les autres pays.<\/p>\n\n<p>\"Avez-vous déjà entendu ces défenseurs de la liberté critiquer l'Arabie saoudite, le Soudan, l'Algérie, Cuba ? demandais-je. Jamais.<\/p>\n\n<p>«Mais quand c'est le temps de pointer Israël ou les États- Unis du doigt, pas de problème, nos artistes sont là !»<\/p>\n\n<p>COMMENTAIRES ENFLAMMÉS<\/p>\n\n<p>Comme à chaque fois que je parle d'Israël, cette chronique m'a valu plusieurs commentaires enflammés.<\/p>\n\n<p>On m'accuse d'être trop mou envers le traitement inhumain que le gouvernement israélien fait subir au peuple palestinien...<\/p>\n\n<p>Écoutez, les amis : je ne dis pas qu'Israël est sans tache, ni qu'on n'a pas le droit de critiquer le gouvernement de Benyamin Netanyahou.<\/p>\n\n<p>Je me demande seulement pourquoi vous pointez toujours les mêmes cibles du doigt.<\/p>\n\n<p>Avez-vous lu la chronique que Khaled Abu Toameh a publié dans le National Post le 24 juillet dernier ?<\/p>\n\n<p>Vous devriez. Ce reporter basé à Gaza pose d'excellentes questions que peu de militants pro-Palestiniens (et trop peu de journalistes) osent soulever.<\/p>\n\n<p>Pourquoi, demande Toameh, les militants pro-Palestiniens sont restés silencieux quand la Jordanie a décidé de retirer la citoyenneté à des milliers de Palestiniens ?<\/p>\n\n<p>Pourquoi ne dénoncent-ils jamais les restrictions que l'Égypte, la Syrie, le Liban, la Jordanie et plusieurs autres pays arabes imposent à leurs ressortissants palestiniens ?<\/p>\n\n<p>Actuellement, au Liban, les Palestiniens sont traités comme des citoyens de seconde zone. On leur interdit l'accès à 50 professions (journaliste, pharmacien, avocat, physicien...), on li-mite leur accès aux soins de santé, ils n'ont pas le droit d'être propriétaires, etc.<\/p>\n\n<p>Qui en parle ? Qui dénonce cette situation ? Personne.<\/p>\n\n<p>ON REGARDE AILLEURS<\/p>\n\n<p>Quand Israël fait subir des mauvais traitements aux Palestiniens, le monde entier déchire sa chemise. Mais quand les pays arabes traitent les Palestiniens comme de la merde (et Dieu sait qu'ils ne se gênent pas), les preux chevaliers de l'Union des artistes et les militants de la gogauche tournent la tête et regardent ailleurs.<\/p>\n\n<p>Pourquoi ?<\/p>\n\n<p>Visitez le blogue de Richard Martineau<\/p>\n\n<p>martineau.blogue.canoe.ca<\/p>\n\n<p>[email protected]<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/31\/la-job-de-jean-charest-1", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-07-31", | |
"title" : "La job de Jean Charest", | |
"content" : "<p>Il y a quelques jours, Joseph Facal déplorait le fait qu’au Québec,<a href=\"http:\/\/fr.canoe.ca\/infos\/chroniques\/josephfacal\/archives\/2010\/07\/20100726-054312.html\" target=\"_blank\">les citoyens veulent des politiciens<\/a> qui ressemblent à des « beaux-frères ». <br>\n <br>\n Des bons gars, ordinaires, qui flippent des boulettes de viande sur leur BBQ.<br>\n <br>\n « La grandeur nous met mal à l’aise, écrivait Facal. Tout doit être rabaissé au niveau moyen. »<br>\n <br>\n Mon confrère a raison. Mais il faut ajouter que parfois, ce sont les politiciens eux-mêmes qui manquent d’envergure... <br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN GÉRANT<\/strong><br>\n <br>\n Récemment, Jean Charest accordait <a href=\"http:\/\/www.cbc.ca\/canada\/story\/2010\/07\/09\/charest-future-interview.html\" target=\"_blank\">une longue entrevue à la CBC<\/a>. Le journaliste lui a demandé s’il aimerait être premier ministre du Canada...<br>\n <br>\n « Non, a-t-il répondu sans hésiter. J’ai une job que j’adore, ça m’a pris beaucoup de temps pour être là où je suis, et je suis très content d’être rendu là... »<br>\n <br>\n « J’aime ma job... » My God !<br>\n <br>\n On dirait le gérant d’un magasin de chaussures !<br>\n <br>\n Vous imaginez Churchill ou De Gaulle parler de leur poste de Premier Ministre en ces termes ?<br>\n <br>\n Ils parleraient de devoir, de mission, d’Histoire, de l’importance de se dépasser, de servir le peuple, d’aider la nation...<br>\n <br>\n Charest, lui, parle de « sa job ».<br>\n <br>\n Zzzzzzzzzzzzz...<br>\n <br>\n C’est pour ça qu’il veut être réélu ? Pour garder la « job » qu’il aime ?<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/07\/31\/la-job-de-jean-charest", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-02", | |
"title" : "Pourquoi je ne participerai pas au Défilé de la fierté gaie", | |
"content" : "<p>C'est le 15 août que se déroulera le traditionnel Défilé de la fierté gaie de Montréal. Comme ils le font chaque année depuis 1979, les organisateurs de l'événement demanderont à des «personnalités» hétérosexuelles de prendre part au défilé afin de manifester leur appui à la cause.<\/p>\n\n<p><b> Notre permission<\/b><\/p>\n\n<p>J'ai participé deux fois à ce défilé. Une fois avec Benoît Dutrizac, avec qui je coanimais Les<i>Francs-Tireurs<\/i>, et une autre fois avec ma femme.<\/p>\n\n<p>Chaque fois, j'ai eu énormément de plaisir. Il faisait beau, l'atmosphère était à la fête, bref, le gros party.<\/p>\n\n<p>Mais chaque fois, je me suis posé la même question : pourquoi les gais demandent-ils à des hétérosexuels de participer à leur Défilé de la fierté ?<\/p>\n\n<p>Ont-ils besoin de notre bénédiction pour exister ? Cherchent-ils notre assentiment, notre approbation ?<\/p>\n\n<p>Veulent-ils dire à la foule : «Regardez, des hétéros connus défilent à nos côtés, c'est la preuve que c'est correct d'être gai» ?<\/p>\n\n<p><b> Suivre la parade<\/b><\/p>\n\n<p>Je me suis beaucoup amusé les deux fois, mais je me sentais autant à ma place que si j'avais participé à un défilé antillais ou haïtien.<\/p>\n\n<p>Il me semble que la place d'un non-Irlandais au défilé de la Saint-Patrick est sur le trottoir avec les badauds, pas dans la rue avec les O'Toole, les Mac-Mahon et les Fitzpatrick, non ?<\/p>\n\n<p>J'ai beaucoup de respect pour les militaires. Chaque fois que les anciens combattants défilent dans la rue, j'essaie d'assister à leur événement pour leur lever mon chapeau et leur manifester mon soutien. Mais l'idée ne me viendrait jamais de défiler à leurs côtés !<\/p>\n\n<p>Eh bien, ça devrait être la même chose pour les gais.<\/p>\n\n<p>La place d'un hétéro au Défilé de la fierté gaie devrait être à côté de la parade, pas DANS la parade !<\/p>\n\n<p><b> Les sympathisants<\/b><\/p>\n\n<p>Vous êtes hétéro et vous appuyez la cause des gais ? Pointez-vous sur le boulevard René-Lévesque le 15 août prochain avec votre chaise pliante et votre glacière, et applaudissez les homosexuels qui défilent. Mais ne participez pas au Défilé !<\/p>\n\n<p>Après tout, c'est LEUR party, pas le vôtre !<\/p>\n\n<p>Qu'un gai dise haut et fort : «Je suis fier d'être gai» tombe sous le sens.<\/p>\n\n<p>Mais pourquoi un hétéro dirait : «Je suis fier que mon ami soit gai ?» Ça ne tient pas debout deux secondes ! C'est comme dire : «Je suis fier que mon ami soit Noir !»<\/p>\n\n<p><b> Sortir au grand jour<\/b><\/p>\n\n<p>Et puis, entre vous et moi, savez-vous ce qui aiderait vraiment la cause des gais ?<\/p>\n\n<p>Pas que des athlètes et des artistes hétéros participent à leur défilé pour leur donner la permission d'être ce qu'ils sont.<\/p>\n\n<p>Mais que des athlètes et des artistes gais sortent du garde-robe et revendiquent haut et fort leur différence !<\/p>\n\n<p>Les gais n'ont pas besoin de plus de Guy A. Lepage pour défiler à leurs côtés : ils ont besoin de plus de Dany Turcotte, d'Alex Perron et de Jasmin Roy !<\/p>\n\n<p>Qu'est-ce que ça fait qu'un hockeyeur hétéro participe au défilé de la fierté gaie ? Ce sont les hockeyeurs gais qui devraient le faire !<\/p>\n\n<p>Ce sont eux qui devraient dire : «Je suis gai et j'en suis fier», pas Jean Béliveau ni Guy Lafleur !<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/02\/pourquoi-je-ne-participerai-pas-au-defile-de-la-fierte-gaie", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-03", | |
"title" : "Encore le voile", | |
"content" : "<p>Ainsi, si l’on en croit un vidéo tourné par un touriste britannique à l’aéroport Trudeau, les femmes qui portent un voile intégral n’auraient pas besoin de montrer leur visage avant de monter à bord d’un avion...<br>\n <br>\n Tout ça, sous prétexte qu’il faut respecter la liberté de religion.<br>\n <br>\n Quand va-t-on comprendre que le voile intégral, qui cache complètement le visage, n’a rien à voir avec la religion ?<br>\n <br>\n Que le niqab et la burqa sont même interdits dans certains pays musulmans ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>RIEN DANS LE CORAN<\/strong><br>\n <br>\n À la Mecque (l’épicentre de l’univers selon les Musulmans), il est interdit de se couvrir le visage pendant le pèlerinage.<br>\n <br>\n En Égypte et en Syrie, le port du voile intégral est interdit dans les universités. <br>\n <br>\n En Tunisie et en Turquie, le niqab, la burqa (et même le hijab, qui ne couvre que la tête) sont interdits dans les écoles, les universités et pour les employées de la fonction publique.<br>\n <br>\n En France, le président du Conseil français du culte musulman, un organisme qui représente tous les musulmans du pays, a souligné qu’aucun texte coranique ne prescrit le port du voile intégral. <br>\n <br>\n Et ici, on permettrait aux femmes qui portent un voile intégral de monter à bord d’un avion sans s’identifier ?<br>\n <br>\n Voyons !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>MANQUE DE RESPECT<\/strong><br>\n <br>\n En juillet 2003, le grand poète arabe Adonis a publié <a href=\"http:\/\/www.courrierinternational.com\/article\/2003\/07\/17\/le-foulard-islamique-est-un-voile-sur-la-vie\" target=\"_blank\">un texte contre le voile intégral<\/a> dans le journal palestinien Al-Hayat Al-Jadida. <br>\n <br>\n « Il n'existe dans le Coran aucun passage univoque qui impose le voile à la femme musulmane, comme le voudraient les fondamentalistes, écrivait-il. Il s'agit d’une interprétation du texte. De quel droit, ou de quelle autorité, certains imposeraient-ils leur interprétation à tous, et iraient-ils même jusqu'à utiliser la violence contre les femmes et contre tous ceux qui ont un avis divergent du leur ?<br>\n <br>\n « Le premier principe que devraient respecter les musulmans émigrés est d'établir une nette distinction entre ce qui est du domaine du public et ce qui relève du privé. <br>\n <br>\n « Les musulmans qui insistent sur le port du voile doivent savoir que leur insistance même signifie qu'ils ne respectent pas les sentiments des gens avec lesquels ils vivent, qu'ils n'adhèrent pas à leurs valeurs, qu'ils se moquent des lois pour lesquelles ces gens ont longtemps lutté, et qu'ils refusent les principes de la démocratie républicaine dans les pays qui les ont accueillis et leur offrent travail et liberté. »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN MESSAGE CLAIR<\/strong><br>\n <br>\n Une femme qui porte le voile intégral envoie un message très clair à sa communauté d’accueil : « Je refuse de m’intégrer, je refuse vos valeurs... »<br>\n <br>\n Pourquoi accepterait-on qu’elle vienne chez nous, alors ?<br>\n <br>\n Quand je prends l’avion, je dois montrer mon visage à plusieurs reprises, afin que l’on vérifie mon identité. <br>\n <br>\n C’est une question de sécurité. <br>\n <br>\n Une lectrice, Lucie Bruneau, m’a écrit pour me dire qu’en février dernier, suite à une intervention chirurgicale au bras droit, elle a dû porter un gant de rétention et un manchon qui recouvrait complètement son bras du poignet à l’épaule.<br>\n <br>\n Quand elle a voulu monter à bord d’un avion, un agent de l’aéroport Trudeau lui a demandé d’enlever son manchon pour qu’il puisse vérifier s’il ne servait pas à cacher une arme !<br>\n <br>\n Et on laisserait passer une femme qui se voile le visage ?<br>\n <br>\n C’est vraiment n’importe quoi...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/03\/encore-le-voile", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-04", | |
"title" : "Des couches et des ceintures", | |
"content" : "<p>Vous avez lu l'histoire de cette Québécoise qui s'est fait pincer aux douanes américaines avec une petite fortune (212 000 $) cachée dans des couches ? Ça m'a fait penser à une conversation que j'ai eue il y a quelques semaines, en Grèce.<\/p>\n\n<p><b>Belle réputation <\/b><\/p>\n\n<p>Je croise un homme sympathique dans un resto de l'île d'Eubée.<\/p>\n\n<p>\"Où habitez-vous? que je lui demande.<\/p>\n\n<p>-- Je suis originaire de Belgique, mais je vis au Luxembourg, me répond-il. Vous connaissez le Luxembourg? C'est le plus beau paradis fiscal au monde, bien meilleur que la Suisse! Chez nous, personne ne paie d'impôt. Et vous, vous venez d'où?<\/p>\n\n<p>-- Du Québec.<\/p>\n\n<p>-- Ah, des ceintures! me lance-t-il, en regardant sa femme avec un sourire entendu.<\/p>\n\n<p>-- Quoi?<\/p>\n\n<p>-- C'est comme ça que j'appelle les Québécois : les ceintures.<\/p>\n\n<p>-- Pourquoi?<\/p>\n\n<p>-- Parce que j'en ai croisé plusieurs, et que la première chose qu'ils font, quand ils descendent de l'avion et qu'ils rencontrent un conseiller en placement comme moi, c'est d'enlever leur ceinture et de sortir tous les billets de banque qu'ils ont cachés dessous.<\/p>\n\n<p>Comme vous le savez, si vous sortez du Canada avec 10 000 $ ou plus, vous devez remplir une déclaration. Tout montant non déclaré qui dépasse le seuil prescrit peut être saisi.<\/p>\n\n<p>Or, en cachant de l'argent dans des ceintures spéciales, les gens peuvent contourner la loi. Voilà pourquoi j'appelle les Québécois Les Ceintures... Parce que plusieurs de mes clients qui viennent au Luxembourg placer leur argent à l'abri du fisc sont du Québec...\"<\/p>\n\n<p><b> À la mode <\/b><\/p>\n\n<p>Jacques Dutronc avait enregistré une chanson rigolote à ce sujet :<\/p>\n\n<p>\"Savez-vous planquer vos sous \/ À la mode, à la mode \/ Savez-vous planquer vos sous \/ À la mode de chez nous?<\/p>\n\n<p>On les planque dans ses souliers \/ À la mode, à la mode \/ On les planque dans ses souliers \/ À la mode d'Aubervilliers.<\/p>\n\n<p>On les glisse dans ses bretelles \/ À la mode, à la mode \/ On les glisse dans ses bretelles \/ À la mode de Bagatelle...\"<\/p>\n\n<p>On pourrait ajouter: «On les cache dans l'ceinturon \/ À la mode, à la mode \/ On les cache dans l'ceinturon \/ À la mode de Saint-Zénon...»<\/p>\n\n<p><b> Du propre<\/b><\/p>\n\n<p>C'est la différence entre la criminalité des pauvres et la criminalité des riches.<\/p>\n\n<p>Les crimes commis par les pauvres sont visibles, spectaculaires :<i>hold-up<\/i>, kidnappings, agressions...<\/p>\n\n<p>Alors que les crimes commis par les riches sont propres, discrets. Pas de sang, pas de balles, du beau travail sans bavure, effectué par des hommes bien rasés, qui lisent la section Affaires des journaux...<\/p>\n\n<p>C'est tellement plus «classe», vous ne trouvez pas?<\/p>\n\n<p><b> À deux vitesses <\/b><\/p>\n\n<p>Hier, on apprenait que pour 127$, le prix d'un abonnement à un gym, on pouvait passer devant des gens qui attendent de voir un médecin depuis un an et demi, et obtenir un rendezvous avec LE MÊME DOCTEUR en deux semaines!<\/p>\n\n<p>Et après ça, nos élus nous disent qu'ils ne veulent pas ouvrir les portes au privé, car ça créerait une médecine à deux vitesses.<\/p>\n\n<p>Voulez-vous rire de nous?<\/p>\n\n<p>Elle existe déjà, la médecine à deux vitesses!!!! Elle est là, devant notre face, à rire de vous!<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/04\/des-couches-et-des-ceintures", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-05", | |
"title" : "Se garder une petite gêne", | |
"content" : "<p>Comme vous le savez, des musulmans veulent ériger une mosquée à 200 mètres de Ground Zero.<\/p>\n\n<p>Pour certains, ce projet (un édifice de dix étages qui comprendra entre autres un auditorium de 500 places, une piscine et une salle de prière) est un affront aux gens qui ont péri lors de l'attentat du 11 septembre.<\/p>\n\n<p>Pour d'autres, dont le maire de New York lui-même, ce projet est tout à fait acceptable.<\/p>\n\n<p>Après tout, la liberté de prier qui l'on veut est l'un des fondements de l'Amérique, avec le droit de porter un revolver quand on va au Wal-Mart, non ?<\/p>\n\n<p><b> Contre le fouet<\/b><\/p>\n\n<p>Les défenseurs de ce projet disent que les Américains n'ont rien à craindre puisque Feisal Abdul Rauf, l'imam qui dirigera ce centre, est un musulman modéré qui prône la coexistence pacifique des religions et n'a jamais hésité à condamner les islamistes.<\/p>\n\n<p>Effectivement, l'homme (qui rédige une chronique dans la page Religion du<i>Washington Post<\/i>) a souvent pourfendu les extrémistes musulmans qui, dit-il, «déforment le message de l'Islam».<\/p>\n\n<p>Le 29 juillet 2009, par exemple, après avoir procédé à une analyse en profondeurs du Coran, il est venu à la conclusion qu'on n'avait pas le droit de fouetter un homme parce qu'il avait bu de la bière (merci, monsieur).<\/p>\n\n<p>Et le 21 juillet 2010, il a dit qu'on devait prier pour l'âme des victimes du 11 septembre, surtout pour celle de Mohammad Salman Hamdani, un Pakistanais qui se trouvait dans l'une des tours jumelles.<\/p>\n\n<p>(Pourquoi prier davantage pour l'âme de cette victime plus que pour celle des autres ? L'imam ne le dit pas.)<\/p>\n\n<p><b> Un drôle de modéré<\/b><\/p>\n\n<p>Mais voilà : j'ai lu les chroniques de Monsieur Feisal Abdul Rauf, et certaines de ses idées me donnent froid dans le dos.<\/p>\n\n<p>Le 25 juin 2009, il écrivait qu'au lieu d'interdire la burqa, Nicolas Sarkozy devrait au contraire demander aux meilleurs couturiers de Paris (Hermès, Chanel, Christian Lacroix, Dior) de participer à une compétition destinée à récompenser la «plus belle burqa de France».<\/p>\n\n<p>(Je n'invente rien. Vous pouvez lire les textes de cet imam sur mon blogue.)<\/p>\n\n<p>Le 13 mars 2008, il écrivait que le gouvernement britannique devrait inclure la charia dans ses codes de loi.<\/p>\n\n<p>Le 23 avril 2009, il célébrait les vertus de la loi islamique.<\/p>\n\n<p>Le 28 décembre 2009, il disait que les Américains devraient abolir la barrière qui sépare l'Église et l'État.<\/p>\n\n<p>Et le 23 février 2010, il écrivait que les communautés religieuses devraient s'impliquer activement en politique, et que «la religion était la solution aux conflits internationaux ».<\/p>\n\n<p><b> Les droits et les devoirs <\/b><\/p>\n\n<p>C'est ça que vous appelez un modéré ?<\/p>\n\n<p>Si lui est un modéré, moi, je suis Marie de l'Incarnation !<\/p>\n\n<p>C'est bien beau, le «droit» de construire une mosquée à 200 mètres de Ground Zero.<\/p>\n\n<p>Mais il y a aussi le «devoir».<\/p>\n\n<p>Devoir de comprendre les blessures des Américains. Devoir de ne pas jeter de l'huile sur le feu.<\/p>\n\n<p>Devoir de ne pas provoquer inutilement les proches des victimes.<\/p>\n\n<p>Devoir de se garder une petite gêne.<\/p>\n\n<p><b> Inimaginable<\/b><\/p>\n\n<p>Imaginerait-on un Centre culturel américain de dix étages (avec une piscine, pour que les gens s'amusent !) juste à côté du point de chute de la bombe atomique à Hiroshima ?<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/05\/se-garder-une-petite-gene", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-07", | |
"title" : "Un débat stérile", | |
"content" : "<p>C'est cette semaine que les couples infertiles du Québec ont pu avoir accès gratuitement à certains traitements de procréation médicalement assistée.<\/p>\n\n<p>Comme on pouvait s'y attendre, l'entrée en vigueur de cette mesure a fait couler beaucoup d'encre.<\/p>\n\n<p>UNE QUESTION DE CHOIX<\/p>\n\n<p>Pour certains, le Québec n'a tout simplement pas les moyens de rembourser ces traitements coûteux.<\/p>\n\n<p>C'est cependant une question de choix. Si on a les moyens de dépenser des dizaines de millions de dollars pour changer les panneaux de signalisation afin d'accommoder la population vieillissante, on peut bien aider les couples infertiles à avoir des enfants, non ?<\/p>\n\n<p>Actuellement, on rembourse les avortements. On rembourse les vasectomies. On rembourse les ligatures de trompes.<\/p>\n\n<p>Un gars a trois enfants et n'en veut plus ? Ka-ching, on lui paie une vasectomie.<\/p>\n\n<p>Il divorce, rencontre une femme et veut un enfant avec elle ? Ka-ching, on lui paie une vasovasectomie (qui «rebranche » son canal coupé).<\/p>\n\n<p>Sa nouvelle femme accouche et le gars veut se faire recouper le zizi pour ne pas avoir un cinquième enfant ?<\/p>\n\n<p>Ka-ching, on lui paie une autre vasectomie !<\/p>\n\n<p>On rembourse les interruptions volontaires de grossesse et les opérations destinées à stériliser des gens parfaitement fertiles, mais on n'aiderait pas financièrement les couples infertiles à avoir des enfants ? Alors que la population est tellement vieille qu'on a besoin de dépenser des millions de dollars pour grossir les panneaux de signalisation ?<\/p>\n\n<p>Franchement, je ne comprends pas ce raisonnement...<\/p>\n\n<p>C'EST UNE MALADIE<\/p>\n\n<p>Selon certains détracteurs, ce dossier a été totalement improvisé.<\/p>\n\n<p>Voyons ! Cette loi est le fruit de cinq ans de réflexion sur le sujet. Le projet de loi 26 a été adopté il y a 13 mois !<\/p>\n\n<p>Déjà en 2006, les membres de l'Association des pédiatres du Québec réclamaient «la prise en charge de l'infertilité par l'État», car cela «permettrait de réduire considérablement le nombre de grossesses multiples, les complications néonatales et, par conséquent, les frais de santé assumés par l'État» !<\/p>\n\n<p>D'autres disent que l'infertilité n'est pas une maladie, mais une «condition». Certaines personnes sont fertiles, d'autres non, c'est la nature, faut faire avec.<\/p>\n\n<p>Eh bien, c'est faux. Le 29 octobre 1993, l'Association des obstétriciens et gynécologues du Québec affirmait noir sur blanc que l'infertilité est bel et bien une maladie, et que les actes effectués pour la corriger, incluant la fécondation in vitro, sont des actes médicaux.<\/p>\n\n<p>UN ÉCRAN OU UN BÉBÉ<\/p>\n\n<p>Régulièrement, mon confrère Mathieu Turbide fait la recension des dépenses du gouvernement du Québec. Je vous invite fortement à consulter son blogue, «Où vont vos impôts» ( http:\/\/blogues.canoe.ca\/impots).<\/p>\n\n<p>Vous verrez, il y a des dépenses autrement plus douteuses que celle qui consiste à aider des gens infertiles à avoir des enfants.<\/p>\n\n<p>Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais dans mon livre à moi, donner 1 361 900 $ pour l'installation de deux écrans géants dans un amphithéâtre ou 1 118 875 $ pour la construction d'un stade de soccer pour un cégep, je trouve ça pas mal moins pertinent que de mettre un enfant au monde...<\/p>\n\n<p>Surtout qu'un enfant, c'est un futur payeur de taxes qui va travailler six mois par année pour payer les dépenses de notre bon gouvernement !<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/07\/un-debat-sterile", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-08", | |
"title" : "Le sens des affaires", | |
"content" : "<p>Certaines personnes ont tellement le sens des affaires que ça leur coule par les oreilles.<br>\n <br>\n C’est le cas de Normand Ducharme, de la compagnie Norfolk, qui a créé tout un émoi à Oka, vendredi.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>EN TERRAIN MINÉ<\/strong><br>\n <br>\n Imaginez...<br>\n <br>\n Suite à la faillite d’un de vos créanciers, vous vous retrouvez propriétaire d’une terre évaluée à 400 000 $. <br>\n <br>\n Le hic est que cette terre est située devant la pinède d’Oka, en plein territoire mohawk.<br>\n <br>\n Qu’est-ce que vous voulez faire avec ça ? Qui va acheter vos terres dans un endroit pareil ? Aucune personne saine d’esprit. <br>\n <br>\n Ça serait comme planter une tente sur un terrain miné. <br>\n <br>\n Pas moyen de toucher un arbre sans déclencher la colère des amérindiens...<br>\n <br>\n N’importe qui aurait été découragé dans pareilles circonstances. Pas Normand Ducharme.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>ACHETER LA PAIX<\/strong><br>\n <br>\n Le promoteur a eu une brillante idée : alerter les médias.<br>\n <br>\n Téléphoner aux journalistes, et leur demander de se pointer avec des caméras devant ses terres, le lendemain, à 10 heures précises, alors qu’il fera une « petite visite de courtoisie » en compagnie d’un ingénieur forestier. <br>\n <br>\n Le bonhomme savait que les Mohawks lieraient les journaux, qu’ils se pointeraient eux aussi avec des pancartes, et que le feu prendrait.<br>\n <br>\n C’est exactement ce qui est arrivé.<br>\n <br>\n Résultat : au moment où vous lisez ces lignes, la municipalité d’Oka et le gouvernement fédéral sont probablement en train de faire des pieds et des mains pour faire une offre généreuse à monsieur Ducharme et ainsi, éviter un deuxième été des Indiens.<br>\n <br>\n Rien de mieux que la menace d’une explosion pour faire monter les enchères.<br>\n <br>\n Certaines personnes ont le sens des affaires, vous disais-je...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/08\/le-sens-des-affaires", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-09", | |
"title" : "Haïti : encore un messie", | |
"content" : "<p>Ça y est, Wyclef Jean, l'ex-leader des Fugees, est officiellement candidat pour devenir président d'Haïti. La nouvelle a réjoui son ami Luck Mervil. «Haïti, qui est en pleine reconstruction, a besoin de cela», a-t-il lancé.<\/p>\n\n<p>Ah oui? Ce n'est pas l'avis de plusieurs observateurs.<\/p>\n\n<p><b>Détournement de fonds<\/b><\/p>\n\n<p>«Wyclef Jean aurait pu continuer à aider à la reconstruction d'Haïti par le biais de la fondation qu'il a mise sur pied. Il a choisi une autre voie. C'est admirable», dit Mervil.<\/p>\n\n<p>Parlons-en, de cette fondation.<\/p>\n\n<p>Incorporée en 1998, The Yele Haiti Foundation a rempli son premier formulaire d'impôts en... août 2009. Et ça ne couvrait que 3 des 12 ans de l'existence de l'organisme.<\/p>\n\n<p>Des documents dévoilés par le site américain<i>The Smoking Gun<\/i> démontrent que non seulement la fondation de Wyclef Jean est dans le rouge, mais que 400 000 $ du budget de l'organisme se sont retrouvés comme par hasard dans les poches du musicien.<\/p>\n\n<p>De plus (attachez votre tuque avec de la broche), lorsque Wyclef Jean a participé à un concert-bénéfice qu'il avait LUI-MÊME organisé au profit de SA PROPRE fondation, le musicien «admirable» s'est payé 100 000 $ pour sa performance !<\/p>\n\n<p>À même l'argent qu'il a recueilli ! C'est ce qu'on appelle être en business...<\/p>\n\n<p><b> Aucune solidarité<\/b><\/p>\n\n<p>Et attendez, ce n'est pas tout. Non seulement la fondation de Wyclef<\/p>\n\n<p>Jean joue à cache-cache avec le fisc, mais le musicien lui-même fait tout ce qu'il peut pour éviter de payer ses impôts. Selon le journal<i>The Village Voice<\/i>, le fisc américain poursuit Wycleff Jean pour des centaines de milliers de dollars.<\/p>\n\n<p>Une poursuite de 792 269 $ en juillet 2007,<\/p>\n\n<p>Une poursuite de 724 332 $ en mai 2010 et une poursuite de 599 167 $ en juillet 2010.<\/p>\n\n<p>Bref, le grand Wyclef Jean, ami des déshérités et apôtre de la solidarité internationale, doit 2,1 millions $ à l'impôt !<\/p>\n\n<p>Comme l'a demandé un journaliste du<i>Village Voice<\/i> jeudi dernier: «Comment un homme qui n'est même pas capable de gérer ses propres affaires peut-il prétendre diriger un pays?»<\/p>\n\n<p>Je serais curieux d'entendre Luck Mervil là-dessus.<\/p>\n\n<p><b>Concours de popularité<\/b><\/p>\n\n<p>Est-ce vraiment ce dont Haïti a besoin? Un autre sauveur descendu du ciel qui va guérir son peuple d'un coup de baguette magique ?<\/p>\n\n<p>Un autre démiurge qui va utiliser sa position pour s'en mettre plein les poches ?<\/p>\n\n<p>Le peuple haïtien n'a-t-il pas appris de son histoire, de son passé ?<\/p>\n\n<p>À quoi ont servi ces années de souffrance et de misère si c'est pour recommencer EXACTEMENT la même chose ?<\/p>\n\n<p>«Wyclef Jean a du charisme», disent Mervil et les autres. Et alors ?<\/p>\n\n<p>Il ne se présente pas pour diriger un groupe de musique, mais un pays ! On ne parle pas de la finale d'<i>Haïti Got Talent<\/i>, mais d'une élection présidentielle !<\/p>\n\n<p><b>Leader naturel ? <\/b><\/p>\n\n<p>«Je sais que des gens vont me critiquer en disant que je ne connais rien à la politique, a lancé Wyclef Jean, mais je suis un leader naturel...»<\/p>\n\n<p>C'est exactement ce qui nous fait craindre le pire.<\/p>\n\n<p>Haïti n'a pas besoin d'un autre «leader naturel» qui va jouer les pasteurs, mais d'une équipe, d'un gouvernement formé de gens compétents.<\/p>\n\n<p>Un peu moins de passion, un peu plus de raison.<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/09\/haiti--encore-un-messie", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-10", | |
"title" : "Avant le naufrage", | |
"content" : "<p>C'est moi, ou le départ soudain de Jacques Dupuis sent mauvais ?<\/p>\n\n<p>On a l'impression de voir les dernières minutes de Titanic, quand le paquebot coule à pic et que passagers sautent tête première dans les canots de sauvetage pour ne pas boire la tasse...<\/p>\n\n<p><b> La soupe trop chaude ? <\/b><\/p>\n\n<p>Je ne connais pas personnellement monsieur Dupuis, mais je l'ai croisé à de nombreuses reprises lors de la dernière élection provinciale, et il m'est toujours apparu comme un<i>workaholic<\/i> qui avait la piqûre de la politique et éprouvait un plaisir fou à faire son boulot.<\/p>\n\n<p>Le genre de gars qui travaille jusqu'à 102 ans. S'il quitte, c'est qu'il a une maudite bonne raison.<\/p>\n\n<p>Ou il sent le vent tourner, ou il n'a plus aucun plaisir à aller au «batte» pour son patron.<\/p>\n\n<p>Une chose est sûre, monsieur Dupuis ne s'est pas levé un matin en se disant : «Je pense que je vais passer le reste de ma vie sur un terrain de golf...»<\/p>\n\n<p>Qui sait? Peut-être a-t-il peur de ce qui va sortir au cours des prochaines semaines...<\/p>\n\n<p>«When the going gets tough, the tough get going», disent les Anglais («Quand les choses se corsent, les durs continuent...»).<\/p>\n\n<p>En politique, c'est : «Quand les choses se corsent, les durs sacrent le camp et se trouvent une job payante dans le privé...»<\/p>\n\n<p>Regardez Couillard...<\/p>\n\n<p><b> Le matamore <\/b><\/p>\n\n<p>Jacques Dupuis était ce qu'on appelle un «matamore», un<i>goon<\/i>.<\/p>\n\n<p>Le Georges Laraque du PLQ. C'est lui qu'on envoyait sur la<\/p>\n\n<p>glace quand le boss était menacé ou quand on trouvait que le temps était venu de donner deux, trois coups bien placés à l'adversaire.<\/p>\n\n<p>En bon soldat, le ministre de la Sécurité publique n'a jamais hésité une seconde à jeter les gants et à se jeter dans la mêlée. Il semblait même y prendre un certain plaisir, pour ne pas dire un plaisir certain.<\/p>\n\n<p>Mais pour faire ça, il faut croire dur comme fer à sa cause, à son patron.<\/p>\n\n<p>Les convictions de monsieur Dupuis ont-elles été ébranlées? A-t-il appris des choses qu'il ignorait? Avait-il soudainement moins le goût de jouer les boucliers, de recevoir des baffes pour protéger «le gars d'en haut» ?<\/p>\n\n<p>Trouvait-il que ça commençait à brasser un peu trop ? Que le jeu n'en valait plus la chandelle ?<\/p>\n\n<p>Toujours est-il qu'il a décidé d'accrocher ses patins.<\/p>\n\n<p>Publiquement, Jacques Dupuis va continuer de défendre le premier ministre.<\/p>\n\n<p>Mais personnellement, que pense-t-il ?<\/p>\n\n<p><b> Quel profilage ? <\/b><\/p>\n\n<p>Selon une étude rendue publique hier, la police de Montréal fait effectivement du profilage racial.<\/p>\n\n<p>Moi, il y a une question que je me pose...<\/p>\n\n<p>Le Noir qui porte un veston et une cravate se fait-il écoeurer lui aussi par la police, ou les flics visent-ils plutôt les jeunes Noirs habillés en Yo ?<\/p>\n\n<p>Est-ce vraiment du profilage racial, ou plutôt du profilage de classe, de culture ?<\/p>\n\n<p>Tenez, par exemple, je suis sûr que les Blancs qui portent des tatouages ou qui conduisent des grosses motos se font plus aborder par la police que les Blancs BCBG qui conduisent une Audi.<\/p>\n\n<p>Vise-t-on seulement les Noirs qui arborent un look «gang de rue», ou tous les Noirs ?<\/p>\n\n<p>Je serais curieux d'avoir la réponse à cette question...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/10\/avant-le-naufrage", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-11", | |
"title" : "Plus gros, je ne vois rien", | |
"content" : "<p>Il y a trois ans, ma vue a commencé à faiblir. Je voyais très bien de près, mais mal de loin.<\/p>\n\n<p>Sur la route, ça devenait un problème. Je plissais des yeux, avais de la difficulté à lire les panneaux...<\/p>\n\n<p>Ai-je demandé au gouvernement de grossir les panneaux routiers pour m'accommoder ?<\/p>\n\n<p>Non. J'ai acheté des lunettes.<\/p>\n\n<p><b> L'état est là<\/b><\/p>\n\n<p>Ça tombe sous le sens : tu as de la difficulté à lire les panneaux de signalisation quand tu conduis ? Tu vas chez l'optométriste.<\/p>\n\n<p>Mais c'est oublier que nous vivons au Québec.<\/p>\n\n<p>Ici, les individus n'ont pas à prendre leurs responsabilités. L'État le fait pour eux.<\/p>\n\n<p>Pourquoi t'acheter des verres de contact quand l'État peut changer les panneaux de signalisation ?<\/p>\n\n<p>«Il faut grossir les indications sur les panneaux, car la population vieillit», nous dit-on. C'est quoi, la suite ?<\/p>\n\n<p>Obliger les comédiens de théâtre à crier plus fort ? Établir un quota de manger mou dans les restos ? Subventionner la culture du Postum ?<\/p>\n\n<p>«Ne vous demandez pas ce que l'État peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour l'État», disait Kennedy.<\/p>\n\n<p>Ça paraît qu'il ne vivait pas au Québec...<\/p>\n\n<p>Ici, s'il y a un tapon qui se brûle après s'être mis la tête dans un four micro-ondes, le gouvernement va passer une loi obligeant tous les fabricants de fours micro-ondes à installer un dispositif spécial empêchant les tapons de se mettre la tête dans leurs appareils !<\/p>\n\n<p><b> Quel profilage ? (2) <\/b><\/p>\n\n<p>Je reviens sur le profilage racial.<\/p>\n\n<p>Hier, je me demandais si la police de Montréal effectuait vraiment du profilage racial (c'est-à-dire : interpeller TOUS les Noirs) ou s'il ne s'agissait pas plutôt de profilage culturel (interpeller les jeunes Noirs qui, à cause de leurs vêtements ou de leurs comportements, ont l'air de faire partie d'un gang de rue).<\/p>\n\n<p>Eh bien, je ne suis pas seul à me poser la question.<\/p>\n\n<p>Hier, à<i>TVA en direct<\/i> (que j'anime en remplacement de François Paradis), un auditeur noir m'a appelé pour me dire que lorsqu'il était jeune, il habitait Montréal-Nord, et il arrivait que des policiers l'abordent pour lui demander ce qu'il faisait, où il allait, etc.<\/p>\n\n<p>Est-ce que cela le mettait en colère? Non.<\/p>\n\n<p>\"À l'époque, je m'habillais comme un membre de gang de rue, c'était donc normal que des policiers du quartier m'interpellent, m'a-t-il dit. Je répondais à leurs questions, et ils me laissaient tranquille.<\/p>\n\n<p>«Mais aujourd'hui, j'ai 27 ans, un enfant, j'ai changé de<i>look<\/i> et d'attitude, et les policiers ne m'interpellent plus...»<\/p>\n\n<p><b> Question de <i>look<\/i> ? <\/b><\/p>\n\n<p>«Je me suis fait interpeller une trentaine de fois par des policiers, pourtant je suis blanc, mais j'avais une moto et les cheveux longs», écrit un lecteur sur mon blogue.<\/p>\n\n<p>«Dans les années 70, j'avais une moto de style<i>chopper<\/i>, les cheveux longs et je portais des jeans, écrit un autre lecteur. La police m'a interpellé plusieurs fois pour effectuer des vérifications et j'ai toujours collaboré sachant fort bien que mon accoutrement était plus à risque que le papy de 60 ans dans son gros char.»<\/p>\n\n<p>Je ne dis pas qu'il n'y a pas de profilage racial. Mais combien de cas tiennent d'abord et avant tout au<i>look<\/i> ?<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/11\/plus-gros-je-ne-vois-rien", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-12", | |
"title" : "Jean Charest, sexologue", | |
"content" : "<p>L’autre jour, dans un magazine français, un sexologue répondait à une femme qui se plaignait de la banalité de sa vie sexuelle.<br>\n <br>\n « Je suis mariée depuis 35 ans, et c’est toujours la même chose, disait la dame. Ça manque de punch, d’épice... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>HENRI ET GEORGETTE<\/strong><br>\n <br>\n « Participez des jeux de rôles, lui répondait le sexologue. Demandez à votre mari de se déguiser et de se faire passer pour un laitier ou un pompier, vous allez voir, ça va stimuler votre imaginaire et ajouter de l’excitation à vos ébats... »<br>\n <br>\n Ce genre de conseil m’a toujours fait rire. <br>\n <br>\n Comme s’il suffisait de se coller une fausse moustache et de porter une perruque pour devenir quelqu’un d’autre !<br>\n <br>\n Henri a beau se déguiser en gars du gaz pour exciter Georgette, il sera toujours Henri ! <br>\n <br>\n Une fois qu’il aura examiné le compteur de sa femme et baissé son pantalon, Henri redeviendra le bon-vieux-Henri-marié-à-Georgette-depuis-35-ans...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>PAS TRÈS EXCITANT<\/strong><br>\n <br>\n Si je vous raconte ça, c’est parce que ça me fait penser au remaniement ministériel de Jean Charest. <br>\n <br>\n Qu’a fait le premier ministre, hier ?<br>\n <br>\n Il a vissé placé une longue perruque rousse sur la tête de Georgette pour essayer de raviver notre désir.<br>\n <br>\n « Regardez, c’est pas Georgette : c’est Tanya, une danseuse exotique ! Elle est venue vous donner un cours de lambada ! C’est excitant, non ? »<br>\n <br>\n Non, monsieur Charest, c’est pas excitant. <br>\n <br>\n C’est toujours les mêmes ministres avec leurs mêmes idées et leur même façon de faire. Vous leur avez juste demandé de changer de chaises. <br>\n <br>\n On va faire les mêmes maudits trucs qu’on faisait avant...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN TROU DE 500 MILLIONS<\/strong><br>\n <br>\n Y a-t-il vraiment des citoyens qui s’excitent à l’idée que Line Beauchamp passe de l’environnement à l’éducation et Michelle Courchesne, de l’éducation au Conseil du Trésor ?<br>\n <br>\n Si oui, je les plains. Ça ne leur prend pas grand-chose pour mettre de la couleur dans leur quotidien...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/12\/jean-charest-sexologue", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-14", | |
"title" : "Et les wiccans?", | |
"content" : "<p>Vous ne le savez peut-être pas, mais aujourd’hui, 14 août, on célèbre la fête de Saint Arnoul de Soissons, de Saint Dominique Ibanez de Erquicia, de Saint Eusèbe, de Saint Évrard, de Saint Fachanan, de Saint Ursicin et de Saint Marcel.<br>\n <br>\n (Oui, il y a un saint qui s’appelle Marcel ! Il y a aussi Saint Robert, Saint Roger, Sainte Sylvie et Sainte Suzanne, qui a été pendue par les cheveux pendant huit heures avant d’être décapitée...)<br>\n <br>\n <br>\n <strong>PLAIRE À TOUT LE MONDE<\/strong><br>\n <br>\n Les lologues du ministère de l’Éducation vont-ils ajouter ces anniversaires <a href=\"http:\/\/fr.canoe.ca\/infos\/quebeccanada\/archives\/2010\/08\/20100812-065401.html\" target=\"_blank\">au calendrier scolaire<\/a> ?<br>\n <br>\n Ça ne me surprendrait pas. Avec eux, il faut être prêt à tout. <br>\n <br>\n Sur son site Internet, le ministère de la Défense publie <a href=\"http:\/\/www.cmp-cpm.forces.gc.ca\/pub\/rc\/index-fra.asp\" target=\"_blank\">une liste exhaustive<\/a> de toutes les religions pratiquées au Canada.<br>\n <br>\n Il y a l’Église unitarienne universaliste, l’Église wesleyenne, l’Église universelle de Dieu, les doukhobors, les luthériens, les rastas, les sikhs, les quakers, les wiccans...<br>\n <br>\n On y apprend que les zoroastriens célèbrent la fête des âmes du 16 au 20 mars, que les celtes célèbrent la Sainte Brigitte le 1er février et que les wiccans célèbrent la fête du feu et de la lumière le 2 février.<br>\n <br>\n Pourquoi ne pas intégrer ces fêtes au calendrier ? Après tout, il s’agit de religions reconnues officiellement par le gouvernement !<br>\n <br>\n On pourrait aussi y inclure le Memorial de la mort de Jésus-Christ (Mormons), l’anniversaire de naissance du prophète Joseph Smith (Témoins de Jéhovah) et la Fête de la création du premier homme en laboratoire par les extra-terrestres, que les Raëliens célèbrent le premier dimanche d’avril.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>ON ARRÊTE OÙ ?<\/strong><br>\n <br>\n C’est beau être ouvert à la diversité, mais passé une certaine limite, ça devient carrément ridicule.<br>\n <br>\n Et puis, pourquoi inclure une religion mais pas une autre ? <br>\n <br>\n La liste des fêtes religieuses produite par Québec ne comprend aucune fête amérindienne ni aucune fête orthodoxe.<br>\n <br>\n Pourquoi ? Après tout, les Grecs et les Amérindiens font partie intégrante du paysage culturel canadien, non ?<br>\n <br>\n C’est le danger avec ce genre d’exercice. Une fois qu’on commence, on ne sait plus où arrêter. On trace la ligne où ?<br>\n <br>\n J’imagine que c’est ce qui arrive quand on a trop de bureaucrates : ils se mettent à inventer toutes sortes de trucs pour occuper leur temps...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/14\/et-les-wiccans", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-15", | |
"title" : "De toutes les couleurs", | |
"content" : "<p>Vous souvenez-vous de Nigger Black, le brillant monologue d'Yvon Deschamps qui avait été stupidement vilipendé par le<\/p>\n\n<p>président de la Ligue des Noirs du Québec ?<\/p>\n\n<p>Deschamps disait ironiquement que les Noirs aussi étaient racistes.<\/p>\n\n<p>La preuve : il n'y a que des noirs dans les orchestres de noirs...<\/p>\n\n<p>ENRAGÉ NOIR<\/p>\n\n<p>Deschamps faisait de l'humour, bien sûr. Mais la question qu'il posait dans son célèbre monologue fait maintenant parler tous les commentateurs américains.<\/p>\n\n<p>En effet, il y a quelques semaines, Essence, le plus important magazine pour les femmes noires aux États-Unis, a annoncé la nomination d'Ellianna Placas comme directrice des pages mode.<\/p>\n\n<p>Ellianna Placas est une rédactrice de mode extrêmement réputée. Mais elle a la peau blanche comme du lait.<\/p>\n\n<p>La nouvelle a fait enrager plusieurs intervenants de la communauté noire.<\/p>\n\n<p>«Pourquoi un magazine qui s'adresse aux femmes noires a-t-il décidé d'embaucher une rédactrice blanche ? Il n'y avait pas de candidates noires disponibles ?»<\/p>\n\n<p>ROUGE DE HONTE<\/p>\n\n<p>C'est exactement la question que s'était posée Spike Lee il y a une dizaine d'années quand il avait entendu dire que le réalisateur canadien Norman Jewison voulait tourner un film sur la vie de Malcolm X.<\/p>\n\n<p>«Ce film doit être tourné par un cinéaste noir !», avait tonné Lee, qui avait finalement eu gain de cause.<\/p>\n\n<p>Pourquoi ?<\/p>\n\n<p>Faut-il absolument être une femme pour écrire sur le féminisme ? Être juif pour parler de la Shoah ? Être gai pour porter à l'écran la vie de Liberace ou de Michel Girouard ?<\/p>\n\n<p>À la fin des années 1960, Norman Jewison a tourné l'un des plus grands films antiracistes de tous les temps : Dans la chaleur de la nuit ( In the Heat of the Night), un drame policier percutant qui a permis à Sidney Poitier de devenir une star internationale.<\/p>\n\n<p>Pourquoi n'aurait-il pas pu faire un film sur la vie de Malcolm X ?<\/p>\n\n<p>LA FIERTÉ DES MINORITÉS<\/p>\n\n<p>En fait, la colère de Spike Lee était parfaitement intéressée. Le cinéaste a utilisé la couleur de sa peau pour écarter ses concurrents et mettre la main sur un projet qui faisait saliver Hollywood.<\/p>\n\n<p>Il a bassement joué la carte du racisme pour semer un cli-mat de panique et remporter le gros lot.<\/p>\n\n<p>Un blogueur américain a dit que les femmes blanches réagiraient de la même façon si elles apprenaient qu'une Noire était nommée à un poste de direction dans un magazine qui s'adresse spécifiquement aux femmes blanches.<\/p>\n\n<p>Mais il n'existe pas de magazines de ce genre !<\/p>\n\n<p>On a le droit de publier des magazines pour les Noires, les Chinoises, les Arabes, les Indiennes... mais pas pour les Blanches.<\/p>\n\n<p>Ce serait perçu comme un crime, un affront. On dirait que c'est digne du KKK.<\/p>\n\n<p>On peut être fier d'être Noir. Pas d'être Blanc. Seules les minorités peuvent brandir leur différence.<\/p>\n\n<p>RIRE JAUNE<\/p>\n\n<p>Ça me fait penser aux restaurants de cuisine japonaise.<\/p>\n\n<p>Dans 90 % des cas, ce sont toujours des Asiatiques qui travaillent dans ces restos. Pourtant, je suis sûr qu'il y a des Haïtiens ou des Italiens qui font de maudits bons sushis.<\/p>\n\n<p>Mais on préfère embaucher des Asiatiques (souvent, des Coréens qu'on déguise en Japonais).<\/p>\n\n<p>On leur demande de porter un kimono et des sandales traditionnelles, c'est plus folklorique...<\/p>\n\n<p>Et ça fait plus «authentique».<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/15\/de-toutes-les-couleurs", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-16", | |
"title" : "Histoire d'horreur", | |
"content" : "<p><img src=\"http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/dynamic_resize\/?src=http:\/\/storage.journaldemontreal.com\/v1\/blogs-prod-static\/2010\/08\/17\/image\/3cf2a1a15b383fb49388a201a84a0cb3.jpg&size=400\" border=\"0\" title=\"Horreur\" alt=\"Horreur\"><br>\n <br>\n <br>\n Aimez-vous les gros films d’horreur sanguinolents ?<br>\n <br>\n Possédez-vous un DVD de Décadence ou de Cannibal Holocaust ?<br>\n <br>\n Si oui, jetez-moi ça dans une poubelle : la police risque de débarquer chez vous et de vous accuser de corruption de mœurs.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>CADAVRES MUTILÉS<\/strong><br>\n <br>\n C’est ce qui est arrivé à Rémy Couture <a href=\"http:\/\/lejournaldequebec.canoe.ca\/journaldequebec\/actualites\/quebec\/archives\/2009\/11\/20091113-191729.html\" target=\"_blank\">en octobre 2009<\/a>.<br>\n <br>\n Couture est un <a href=\"http:\/\/www.politiquebec.com\/forum\/topic35396.html\" target=\"_blank\">maquilleur professionnel de films d’horreur<\/a>. Il a travaillé sur plusieurs productions américaines, et ses œuvres (des cadavres en baignant dans leur sang, des zombies terrifiants qui se promènent le cerveau à l’air) ont été publiées dans plusieurs fanzines de réputation internationale, comme Fangoria ou Rue Morgue.<br>\n <br>\n Ces quatre dernières années, Couture avait un site Internet dans lequel il exposait ses photos et ses courts métrages. <br>\n <br>\n Ses productions sont hard, très hard : cadavres mutilés, victimes démembrées... C’est dégueulasse, mais pas plus que la plupart des films disponibles dans tout bon club vidéo de quartier. Votre collection habituelle de zombies et de psychopathes. <br>\n <br>\n Personnellement, ce n’est pas ma tasse de thé, mais comme on dit, <a href=\"http:\/\/www.facebook.com\/pages\/Accuse-a-la-cour-criminelle-pour-de-la-fiction\/169071977598\" target=\"_blank\">chacun ses goûts<\/a>. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>HANNIBAL JUNIOR<\/strong><br>\n <br>\n L’an dernier, des policiers d’Interpol (la grosse police internationale créée pour attraper des gros bandits internationaux) sont tombés sur le site de Rémy Couture et ont capoté bien raide. <br>\n <br>\n Même si les films DE FICTION tournés par Couture contiennent un générique complet citant le nom de tous les ACTEURS ayant participé à leur tournage, nos gendarmes étaient sûrs qu’ils venaient de mettre la main sur le fils tordu d’Hannibal Lecter.<br>\n <br>\n Ils ont donc appelé la police de Montréal, qui a tout de suite envoyé deux agents doubles (un gars, une fille) arrêter le maquilleur. <br>\n <br>\n Nos valeureux défenseurs de l’ordre se sont fait passer pour un couple qui cherchait à louer les services de Rémy pour les fins d’une photo d’Halloween. <br>\n <br>\n Quand Rémy a mordu à l’hameçon, ils l’ont arrêté, menotté (devant chez lui, au vu et au su de tous), ont fouillé son appartement de fond en comble, l’ont obligé à fermer son site et ont saisi son matériel informatique. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>FICTION INTERDITE<\/strong><br>\n <br>\n Résultat : au grand étonnement des créateurs de films d’horreur, Rémy Couture (qui plaidera non coupable le 13 octobre prochain au Palais de justice de Montréal) est passible de deux ans d’emprisonnement. <br>\n <br>\n Pour des courts métrage de fiction !<br>\n <br>\n Selon le code 163 du Code criminel canadien, « commet une infraction quiconque produit, imprime, publie, distribue, vend, ou a en sa possession aux fins de publier, distribuer ou mettre en circulation, une histoire illustrée de crime... »<br>\n <br>\n Je m’excuse, mais c’est quoi, « une histoire illustrée de crime » ? 99,9 % des films illustrent des crimes ! <br>\n <br>\n Selon le Code criminel, une histoire illustrée de crime « s’entend d’un magazine, périodique ou livre comprenant, exclusivement ou pour une grande part, de la matière qui représente, au moyen d’illustrations, la perpétration de crimes, réels ou fictifs. »<br>\n <br>\n Quoi ? On n’a pas le droit de représenter la perpétration de crimes FICTIFS ????<br>\n <br>\n Vous me niaisez, ou quoi ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>ABSURDE<\/strong><br>\n <br>\n Si on appliquait cette loi à la lettre, la majorité des artistes seraient actuellement sous les verrous. <br>\n <br>\n Maître Dominic Bouchard, le criminaliste qui défend Rémy Couture, n’en revient tout simplement pas.<br>\n <br>\n On le comprend. C’est complètement surréaliste, comme situation...<br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/16\/histoire-dhorreur", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-17", | |
"title" : "Gilles Duceppe est-il ouvert?", | |
"content" : "<p>Pour son vingtième anniversaire de vie politique, Gilles Duceppe a reçu un cadeau de taille, vendredi dernier :<a href=\"http:\/\/www.cyberpresse.ca\/opinions\/201008\/13\/01-4306396-gilles-duceppe-20-ans-a-combattre-lintolerance.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&amp;utm_contenuinterne=cyberpresse_place-publique_241663_accueil_ECRAN1POS1\" target=\"_blank\">une lettre ouverte<\/a> vantant son « combat contre l’intolérance » et, surtout, son soutien empreint de « sagesse » au concept de laïcité ouverte.<br>\n <br>\n C’est-à-dire, pour ceux qui sont un peu perdus dans le débat, une laïcité permettant le port de signes ostentatoires religieux à l’école et dans la fonction publique, un principe controversé qui a été portée aux nues par Gérard Bouchard, Daniel Weinstock et Charles Taylor, mais qui a été rejeté du revers de la main par... le Parti Québécois !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN HOMME DE « PRINCIPE »<\/strong><br>\n <br>\n « En appuyant publiquement la laïcité ouverte, écrivais-je dans <a href=\"http:\/\/fr.canoe.ca\/infos\/chroniques\/richardmartineau\/archives\/2010\/03\/20100329-053906.html\" target=\"_blank\">ma chronique le 29 mars dernier<\/a>, Gilles Duceppe et ses sbires du Bloc ne font pas que s’opposer publiquement aux Péquistes : ils font passer ces derniers pour des croisés de la laïcité intégrale, des purs et durs qui méritent d’être dépeints comme des xénophobes par le Globe and Mail !<br>\n <br>\n « Merci, les boys ! Avec des amis comme vous, le mouvement souverainiste n’a pas besoin d’ennemis... »<br>\n <br>\n Les auteurs de la lettre ouverte publiée dans La Presse (Mohamad Sawan, du Centre islamique libanais ; Bachar El Solh, de la Fédération des Canadiens musulmans ; Bassam Hussein, de l’Association El-Hidaya ; Samer Majzoub, du Forum canadien musulman, et Ehab Lotayef, de Parole arabe) ne sont pas de cet avis. <br>\n <br>\n Selon eux, en prenant position pour la laïcité ouverte, Gilles Duceppe montre qu’il est « un homme d’honneur et de dévouement », un « homme de principe » qui a « bravé le silence politique et le tapage médiatique de l’intolérance »...<br>\n <br>\n En d’autres mots : la laïcité ouverte du Bloc est tolérante, alors que la laïcité stricte prônée par le PQ est intolérante, discriminatoire et raciste...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>VIRAGE À 180 DEGRÉS ?<\/strong><br>\n <br>\n Si j’étais les signataires de cette lettre, je me garderais bien de danser dans la rue et de saluer le courage de Gilles Duceppe pour mieux mieux cracher mon venin sur les Péquistes.<br>\n <br>\n En effet, selon un proche de monsieur Duceppe, le chef du Bloc aurait récemment changé sur fusil d’épaule sur la question de la laïcité ouverte et se serait finalement rangé du côté du PQ. <br>\n <br>\n Bref, pour reprendre les attaques mesquines que les auteurs de la lettre ouverte ont lancé en direction des tenants de la laïcité « stricte » : loin « de faire obstacle à la propagation des attitudes racistes et islamophobes », comme ils l’ont écrit, Gilles Duceppe serait maintenant... un chantre de la discrimination !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE POSITION CLAIRE<\/strong><br>\n <br>\n Dans un mois et demi, Gilles Toupin, ex-journaliste à La Presse, publiera un livre d’entretien avec Gilles Duceppe.<br>\n <br>\n J’espère que le chef du Bloc profitera de l’occasion pour clarifier une bonne fois pour toutes sa position pour le moins ambigüe sur la laïcité.<br>\n <br>\n Quelle laïcité défend-il ? Celle de Bouchard-Taylor, ou celle prônée par la plupart des indépendantistes, dont ses amis du PQ ?<br>\n <br>\n J’espère aussi qu’il clarifiera une autre question qui me turlupine depuis un bon bout de temps :<br>\n <br>\n Le Bloc est-il d’abord et avant tout un parti INDÉPENDANTISTE, ou une branche francophone du NPD dont la mission première est de défendre les valeurs de gauche à travers le Canada ? <br>\n <br>\n Car entre vous et moi, plus ça va, plus je penche vers la deuxième option...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/17\/gilles-duceppe-est-il-ouvert", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-19", | |
"title" : "Le bras d'honneur", | |
"content" : "<p>En 1978, le chansonnier américain David Allan Coe a connu un succès mondial avec son tube<a href=\"http:\/\/www.youtube.com\/watch?v=EPrSVkTRb24\" target=\"_blank\">Take this job and shove it<\/a> (qu’on pourrait librement traduire par : « Prends ta job, pis fourre-toi-là dans l’cul... »). <br>\n <br>\n Cette toune western a été reprise par <a href=\"http:\/\/www.youtube.com\/watch?v=ODIhgB2eF1c&amp;feature=related\" target=\"_blank\">un groupe punk<\/a>, un rappeur, un chanteur folklorique irlandais, etc. <br>\n <br>\n On en a même fait un film en 1981. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN HÉROS POPULAIRE<\/strong><br>\n <br>\n Trente ans plus tard, c’est au tour de Steven Slater de connaître la gloire en faisant un bras d’honneur au monde du travail.<br>\n <br>\n En quittant son avion par le toboggan de secours après avoir copieusement insulté une passagère délinquante via le système intercom de l’appareil, cet agent de bord est devenu le héros des travailleurs frustrés qui en ont ras le bol de se faire presser le citron par leur patron ou insulter par les clients qu’ils desservent.<br>\n<\/p>\n\n<p><br>\n Alors que la plupart des gens plient l’échine, Slater, lui, a laissé libre cours à sa colère. <br>\n <br>\n Comme le personnage central <a href=\"http:\/\/www.youtube.com\/watch?v=90ELleCQvew\" target=\"_blank\">du film Network<\/a>, il s’est levé et a crié : « Je suis fou de rage, et je ne vais plus tolérer ça ! »<br>\n <br>\n Puis il a pris une bière, a sauté dans le toboggan de secours et est rentré tranquillement à la maison. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>PÉTER LES PLOMBS<\/strong><br>\n <br>\n Des milliers de travailleurs se sont reconnus dans le geste explosif de Slater, et avec raison : le monde du travail est de plus en plus stressant.<br>\n <br>\n Internet foisonne de vidéos montrant des employés en train de péter les plombs au boulot : commis de bureau démolissant leur ordi avec un bâton de baseball, serveurs insultant des clients, cadres pleurant comme des enfants...<br>\n <br>\n Après les chats qui actionnent la chasse d’eau ou qui jouent du piano, <a href=\"http:\/\/www.youtube.com\/watch?v=5raMCkfAqJw&amp;feature=fvst\" target=\"_blank\">c’est le hit de YouTube<\/a> !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES NOUVEAUX ESCLAVES<\/strong><br>\n <br>\n Vous souvenez-vous de la « société des loisirs » ? Dans les années 70, on disait que dans un proche avenir, les gens passeraient leur journée à se divertir (« Les hommes ne travaillent presque plus \/ Le bonheur est la seule vertu », chantait Renée Claude).<br>\n <br>\n Or, c’est le contraire qui arrive : la technologie ne nous a pas libérés, elle nous a asservis.<br>\n <br>\n On est maintenant rejoignable 24 heures sur 24, on n’a plus de raison de ne pas apporter de boulot à la maison, il faut répondre à nos courriels, finaliser une présentation PowerPoint, participer à une vidéo-conférence, aller sur Twitter...<br>\n <br>\n Pas étonnant qu’on soit en train de devenir fou !<br>\n <br>\n Non seulement travaillons-nous comme des dingues, mais la moitié de notre paie va au gouvernement pour qu’il puisse nous offrir un système d’éducation et de santé qui craque de partout !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>ON DÉCROCHE !<\/strong><br>\n <br>\n Dans son blogue, cette semaine, <a href=\"http:\/\/blogues.canoe.ca\/impots\/general\/cyniques-dites-vous\/\" target=\"_blank\">mon confrère Mathieu Turbide<\/a> disait que les électeurs québécois avaient toutes les raisons du monde d’être cyniques. <br>\n <br>\n « La population en a soupé d’entendre des politiciens dire une chose dans l’opposition et le contraire une fois au pouvoir, écrit-il. Elle en a marre de voir ses élus gérer davantage leur image que les finances de l’État. »<br>\n <br>\n Si ça continue, les électeurs aussi vont faire comme Steven Slater.<br>\n <br>\n Ils vont actionner la sortie de secours, vont se prendre une bonne bière froide dans le frigo et vont lancer un gros F**K YOU au système avant d’aller se terrer dans leur sous-sol. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/19\/le-bras-dhonneur", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-21", | |
"title" : "La ville orange", | |
"content" : "<p>Vous souvenez-vous de Montréal ?<br>\n <br>\n Vous savez, la ville qui était située entre Laval et Brossard ? Avec le Stade olympique et la Place Ville-Marie ?<br>\n <br>\n Eh bien, cette ville n’existe plus. Rasée, disparue.<br>\n <br>\n Elle a été remplacée par un chantier.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>QUÉBEC-MONTRÉAL<\/strong><br>\n <br>\n Je suis sûr que lorsque les astronautes de la station spatiale pointent leur téléscope en direction de Montréal, ils voient un gros point orange.<br>\n <br>\n Si j’avais de l’argent à investir, je crois que je me lancerais dans la fabrication et la distribution de cônes oranges. À Montréal, je suis sûr qu’il en manque. <br>\n <br>\n Pas une rue qui ne soit bloquée, fermée, barrée. C’est rendu que les détours débouchent sur d’autres détours ! <br>\n <br>\n Même la fille qui parle dans mon GPS est en train de pogner les nerfs (« J’ai dit de tourner à droite, épais, es-tu sourd ? »)...<br>\n <br>\n La semaine dernière, j’ai fait Québec-Montréal deux fois de suite. <br>\n <br>\n La première fois, ça m’a pris cinq heures. Deux heures et demie pour me rendre aux portes de Brossard, puis deux heures et demie pour traverser le pont.<br>\n <br>\n Je me suis dit : « La prochaine fois, je ne me ferai pas prendre, je vais utiliser l’autre pont. »<br>\n <br>\n J’ai utilisé l’autre pont, et ça m’a pris... cinq heures. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>DE LA CAVE AU GRENIER<\/strong><br>\n <br>\n Je comprends que les infrastructures de la ville craquent de partout et qu’il faut faire des travaux. Et je comprends que la meilleure façon de stimuler l’économie est de poser de l’asphalte. <br>\n <br>\n Mais était-on obligé de les faire tout en même temps ?<br>\n <br>\n Habituellement, quand tu rénoves ta maison, tu y vas par petits bouts : la salle de bain en premier, puis la salle à dîner et la chambre à coucher. <br>\n <br>\n À Montréal, on a décidé de tout refaire d’un coup, de la cave au grenier. <br>\n <br>\n On est censé vivre où, nous, pendant ce temps-là ? À St-Cyrille-de-Wendover ?<br>\n <br>\n Le gouvernement va-t-il payer notre déménagement ?<br>\n <br>\n C’est rendu qu’il y a tellement de tracteurs dans la ville que même mon fils, qui tombe en transe dès qu’il voit un camion, ne se retourne plus quand on croise une tractopelle. <br>\n <br>\n Il est blasé, le petit...<br>\n <br>\n Comme un obsédé sexuel qui devient DJ dans un club de danseuses et qui, quatre mois après avoir décroché le boulot de ses rêves, fait des mots mystères pendant que des filles magnifiques se baladent à poil sous son nez...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>ENVELOPPES BRUNES<\/strong><br>\n <br>\n Vous imaginez le nombre d’enveloppes brunes qui changent de mains, ces temps-ci, avec tous ces chantiers qui poussent comme des champignons ?<br>\n <br>\n Ça doit être hallucinant. <br>\n <br>\n Dix mille ici, vingt mille là...<br>\n <br>\n Si ça continue, il va falloir installer des portes tournantes dans les toilettes de restaurants italiens pour accommoder tous ces gens qui se graissent la patte...<br>\n <br>\n En 1973, Denys Arcand a tourné un film sur la corruption dans le monde de la construction : Réjeanne Padovani, avec Luce Guilbeault et Jean Lajeunesse.<br>\n <br>\n À l’époque, ce film était une œuvre-choc, un pamphlet courageux et dénonciateur.<br>\n <br>\n Aujourd’hui, la corruption est tellement endémique, ce mal fait tellement partie du paysage que le film d’Arcand passerait pour une comédie musicale.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>TÉLÉ RÉALITÉ<\/strong><br>\n <br>\n J’ai une idée pour une nouvelle émission de télé réalité : Rénove ta ville. <br>\n <br>\n Avec Bernard « Rambo » Gauthier comme animateur.<br>\n <br>\n T’as quelque chose contre ça ?<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/21\/la-ville-orange", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-22", | |
"title" : "La guerre aux laids", | |
"content" : "<p>On condamne beaucoup la discrimination, dans notre société. Contre les Noirs, les gais, les handicapés...<\/p>\n\n<p>Mais il y a une discrimination dont on ne parle jamais, une discrimination d'autant plus sournoise qu'elle est pratiquée tous les jours, au vu et au su de tout le monde.<\/p>\n\n<p>La discrimination contre les moches.<\/p>\n\n<p>SIGNE D'INTELLIGENCE<\/p>\n\n<p>En novembre 2009, à Lille, s'est tenu le premier colloque sur les discriminations liées à la beauté.<\/p>\n\n<p>Hélène Garner-Moyer, spécialiste des sciences de gestion, y a présenté les résultats d'une vaste étude portant sur la question.<\/p>\n\n<p>La chercheuse a envoyé 700 CV aux quatre coins de la France. La moitié de ces CV étaient accompagnés d'une photo d'une belle femme, l'autre moitié, d'une photo d'une femme moins séduisante.<\/p>\n\n<p>La belle a été convoquée dans 42 % des cas et la moche dans seulement 16 %.<\/p>\n\n<p>Selon Jean-François Amadieu, directeur de l'Observatoire des inégalités, «les beaux sont jugés plus intelligents, plus ambitieux, plus chaleureux, plus équilibrés et moins agressifs».<\/p>\n\n<p>UNE DISCRIMINATION «NORMALE»<\/p>\n\n<p>On connaît la vieille blague : un patron cherche une secrétaire bilingue qui tape vite à la machine.<\/p>\n\n<p>Il a le choix entre deux candidates : une qui est bilingue, mais qui ne sait pas taper, et une qui tape vite, mais qui n'est pas bilingue. Laquelle choisit-il ? Celle qui a de gros seins.<\/p>\n\n<p>Aucun patron ne le dira jamais, mais c'est souvent comme ça que ça se passe dans le milieu du travail. Idem pour les patronnes, qui, au rayon apparence physique des employés, ne sont pas plus égalitaires que leurs confrères.<\/p>\n\n<p>De dire Jean-François Amadieu : «Étrangement, l'opinion publique dénonce les discriminations liées à la couleur de peau, mais ne trouve pas anormal qu'on sélectionne sur le physique quand il s'agit de recruter une hôtesse ou une vendeuse...»<\/p>\n\n<p>RICHES ET PAUVRES<\/p>\n\n<p>Combien de serveuses nunuches qui ne connaissent rien à la bouffe, mais qui ont des jambes jusque-là ? De chroniqueuses culturelles qui ont un joli minois, mais croient que Grease est un classique du cinéma ?<\/p>\n\n<p>Combien d'hommes sont prêts à donner le Bon Dieu sans confession à Nathalie Normandeau, à Yolande James ou à Rona Ambrose juste parce qu'elles ont un physique agréable ?<\/p>\n\n<p>Dans Extension du domaine de la lutte, l'écrivain Michel Houellebecq affirme que la beauté représente un système de différentiation tout aussi impitoyable que l'argent.<\/p>\n\n<p>Tout comme il y a des riches et des pauvres, il y a des beaux et des moches. Les premiers sont populaires et ont une vie sociale, amoureuse et sexuelle «variée et excitante », alors que les seconds sont la plupart du temps «réduits à la masturbation et à la solitude».<\/p>\n\n<p>Idem pour ce qui est de leur vie professionnelle. Les beaux grimpent plus facilement les échelons du succès, alors que les moches doivent ramer...<\/p>\n\n<p>LEUR FAUTE<\/p>\n\n<p>«Si les pauvres sont pauvres, c'est de leur faute, ils n'ont qu'à travailler», disent les tenants du libéralisme économique.<\/p>\n\n<p>On tient le même discours sur les moches. «Tu n'es pas joli ? C'est de ta faute, tu n'as qu'à aller chez le dentiste, au gym ou chez le chirurgien...»<\/p>\n\n<p>Bref, si les laids sont laids, c'est qu'ils sont paresseux. D'où l'hésitation des patrons à les embaucher.<\/p>\n\n<p>À quand des quotas de laids dans les entreprises ?<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/22\/la-guerre-aux-laids", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-23", | |
"title" : "Le droit de se poser des questions", | |
"content" : "<p>Hier, l'Agence QMI nous a appris qu'un sondage tenu secret par le gouvernement fédéral indique que la majorité des Tamouls qui obtiennent le statut de réfugié retournent éventuellement au Sri Lanka pour y passer leurs vacances ou y effectuer un voyage d'affaires.<\/p>\n\n<p>Comme vous le savez, pour obtenir un statut de réfugié au Canada, vous devez prouver que votre vie est en danger si on vous renvoie dans votre pays.<\/p>\n\n<p>Or, si votre vie est effectivement en danger, il me semble que vous n'allez pas y passer vos vacances, non?<\/p>\n\n<p><b> Une question taboue <\/b><\/p>\n\n<p>À entendre certains chroniqueurs, nous n'avons pas le droit de nous poser des questions lorsque des gens débarquent sur nos côtes et nous demandent de leur accorder le statut de réfugiés.<\/p>\n\n<p>Il faut tout de suite leur ouvrir les bras.<\/p>\n\n<p>Désolé, mais... non. Un pays n'est pas un bar open. Ce n'est pas parce que vous frappez à notre porte qu'il faut nécessairement vous laisser entrer.<\/p>\n\n<p>Il faut vérifier vos dires, enquêter, passer votre histoire au peigne fin.<\/p>\n\n<p>Et ce n'est pas être xénophobe que d'agir de la sorte. Ce n'est pas raciste. Ce n'est pas faire preuve d'égoïsme.<\/p>\n\n<p>C'est juste normal.<\/p>\n\n<p>Il y a une procédure à suivre, que le demandeur soit Tamoul, Nord-Coréen ou Tunisien.<\/p>\n\n<p><b> Il ne faut pas être naïf<\/b><\/p>\n\n<p>C'est comme l'expulsion des Roms en France.<\/p>\n\n<p>Tout le monde crie au racisme, à l'intolérance, au fascisme. «Sarko veut expulser les Gitans du territoire français, c'est intolérant, honteux, dégueulasse !»<\/p>\n\n<p>La décision de les expulser est peut-être effectivement draconienne. Ça rappelle une période sombre de l'histoire de France. Mais de là à dire que les Roms ne posent aucun problème, il y a une marge.<\/p>\n\n<p>On établit à 300 le nombre de campements illégaux qui ont été établis par les Roms en France. Souvent, les parents n'envoient pas leurs enfants à l'école, préférant qu'ils aillent mendier dans la rue en compagnie de leur mère ou de leur grand-mère.<\/p>\n\n<p>Le gouvernement français devrait réagir comment, face à cette situation ?<\/p>\n\n<p>La comédienne Fanny Ardant (qui a déjà traité un terroriste des Brigades rouges de «héros») s'est portée à la défense des Roms, en disant qu'ils sont victimes de préjugés.<\/p>\n\n<p>Madame l'actrice accepterait-elle qu'un campement illégal de Roms s'établisse à côté de sa chic demeure ?<\/p>\n\n<p>Facile de prêcher le vivre-ensemble quand on vit dans un ghetto de luxe...<\/p>\n\n<p><b> À quoi servent les lois ? <\/b><\/p>\n\n<p>Je ne dis pas qu'il faille fermer les portes du pays à double tour ou rejeter les Gitans à la mer.<\/p>\n\n<p>Je dis seulement qu'en matière d'immigration, les choses ne sont pas aussi simples que certaines personnes voudraient nous le faire croire.<\/p>\n\n<p>Ras le bol d'entendre le mot «racisme» dès que quelqu'un ose s'interroger à voix haute sur les intentions véritables de certains demandeurs d'asile.<\/p>\n\n<p>On n'a plus le droit de se poser des questions, c'est ça ? Il n'y a qu'un camp qui devrait avoir voix au chapitre ?<\/p>\n\n<p>Les mots le disent : un campement illégal est illégal et un immigrant illégal est illégal. À quoi ça sert d'avoir des lois si on ne peut pas les faire respecter ?<\/p>\n\n<p><b> Étouffer le débatT<\/b><\/p>\n\n<p>La meilleure façon d'ouvrir la voie à l'extrême droite est d'empêcher toute discussion, tout débat.<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/23\/le-droit-de-se-poser-des-questions", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-24", | |
"title" : "The Gilles Duceppe World Tour", | |
"content" : "<p>Après avoir fait le tour du Canada pour «vendre la souveraineté», Gilles Duceppe met maintenant le cap vers les États-Unis et l'Europe.<\/p>\n\n<p>Devant les spectateurs de Boston, New York, Washington, Paris, Bruxelles et Strasbourg, le leader du Bloc reprendra ses plus grands succès, dont<i>Il suffirait de presque rien, Le temps qu'il nous reste<\/i> et <i>Un jour, un jour<\/i>.<\/p>\n\n<p><b> Digne de Claude Meunier<\/b><\/p>\n\n<p>Interviewé par un journaliste qui lui demandait s'il avait des raisons de se réjouir d'avoir passé les 20 dernières années à Ottawa, alors que le but premier du Bloc était de FAIRE LA SOUVERAINETÉ, Monsieur Duceppe a répondu, enthousiaste :<\/p>\n\n<p>«Absolument ! Trouvez-moi un parti qui a remporté les six dernières élections générales et qui est toujours largement premier dans les sondages. Il y a de la fierté dans ça!»<\/p>\n\n<p>Qui sait ? Avec un peu de chance, le Bloc sera encore là dans 20 ans, et le Québec au complet pourra se vanter d'avoir eu un parti souverainiste sur la scène nationale pendant 40 ans !<\/p>\n\n<p>Et après ça, on se demande pourquoi les gens sont cyniques envers les politiciens...<\/p>\n\n<p>La réponse de Gilles Duceppe est tellement absurde et tellement insensée qu'elle semble tout droit sortie de la pièce<i>Les Voisins<\/i>, de Claude Meunier.<\/p>\n\n<p><b> La charrue et les boeufs<\/b><\/p>\n\n<p>Alors que la souveraineté pique du nez dans les sondages au Québec, Gilles Duceppe va la vendre... à l'étranger !<\/p>\n\n<p>Suis-je seul à trouver que ça n'a aucun maudit bon sens ?<\/p>\n\n<p>Il me semble qu'avant de vendre tes saucisses aux acheteurs de saucisses européens et américains, il faut que tu aies des saucisses à vendre, non ?<\/p>\n\n<p>Or, non seulement le Québec n'a pas commencé à fabriquer la moindre saucisse, mais on est en train de devenir végétarien !<\/p>\n\n<p>Les Québécois se foutent de la souveraineté comme de la première guitare de Félix Leclerc !<\/p>\n\n<p>En essayant de vendre la souveraineté aux étrangers alors que l'option tire de la patte ici même, là où ça compte, Gilles Duceppe ne met pas la charrue devant les boeufs : il met la charrue devant les cochons qui sont devant les poules qui sont devant les ânes qui sont devant les boeufs !<\/p>\n\n<p>La charrue est tellement loin qu'on ne la voit même plus !<\/p>\n\n<p><b> Une valve de sécurité<\/b><\/p>\n\n<p>Il y a trois mois, le magazine<i>Maclean's<\/i> consacrait un long texte au vingtième anniversaire du Bloc québécois.<\/p>\n\n<p>«En donnant aux séparatistes un parti pour lequel voter lors des élections fédérales, et en leur assurant une voix entre les campagnes, le Bloc agit comme une sorte de valve de sécurité, permettant au Canada de ne pas exploser sous la pression», écrivait le journaliste John Geddes.<\/p>\n\n<p>C'est exactement ce que je pense de ce parti.<\/p>\n\n<p>Loin de menacer le Canada, le Bloc permet au pays de se consolider en prouvant par A + B que le Québec peut se faire entendre au sein des institutions fédérales.<\/p>\n\n<p>Le fait que Gilles Duceppe célèbre ses vingt ans à Ottawa n'est pas une victoire pour les séparatistes, mais pour les fédéralistes !<\/p>\n\n<p>Il n'y a qu'au Québec où l'on croit qu'on peut devenir indépendant en se faisant élire à la Chambre des communes et en prononçant des discours à Strasbourg et à Washington...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/24\/the-gilles-duceppe-world-tour", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-25", | |
"title" : "Duel à Bastarache City", | |
"content" : "<p>On aurait dit un film de Sergio Leone.<br>\n <br>\n Dans le coin droit, le propriétaire terrien qui règne sur le village. Dans le coin gauche, le franc-tireur (pour ne pas dire le loose canon) qui tire sur tout ce qui bouge. <br>\n <br>\n Ajoutez l’harmonica lancinant de Jim Zeller, et vous avez le premier western poutine du Québec.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>BELLEMARE COMPLICE<\/strong><br>\n <br>\n Je sais que le premier ministre du Québec est innocent jusqu’à preuve du contraire.<br>\n <br>\n Je sais qu’il faut avoir entendu les deux versions de la même histoire avant de se prononcer.<br>\n <br>\n Je sais que Marc Bellemare s’est fait beaucoup d’ennemis lors de son passage-éclair en politique et qu’il a une dent contre Jean Charest. <br>\n <br>\n Mais une question me turlupine : pourquoi Marc Bellemare inventerait-il ces allégations ? Qu’aurait-il à gagner ? Pourquoi mettrait-il ainsi sa carrière et sa réputation en danger ?<br>\n <br>\n La question me travaille d’autant plus qu’en avouant avoir cédé aux pressions de son ancien patron qui lui aurait demandé de nommer deux juges pour faire plaisir à un collecteur de fonds du parti, l’ex-ministre de la Justice s’incrimine lui-même. <br>\n <br>\n Il exhibe sa faiblesse, sa lâcheté. Il dit haut et fort qu’il a participé volontairement à un acte illégal. <br>\n <br>\n Pourquoi met-il sa tête sur le billot, pourquoi inventerait-il cette histoire ?<br>\n <br>\n Pour se venger ? Par narcissisme ? Pour alimenter sa légende ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>ÇA PUE<\/strong><br>\n <br>\n Une chose est sûre : si le but de la Commission Bastarache était d’assainir le climat malsain qui règne actuellement à l’Assemblée Nationale, c’est raté.<br>\n Plus Marc Bellemare et Jean Charest parlent, plus ils se renvoient la balle, plus ils se fixent dans les yeux, et plus ça pue. <br>\n <br>\n Car de deux choses l’une : ou Jean Charest est corrompu, ou l’ex-ministre de la Justice du Québec est un mythomane fini.<br>\n <br>\n D’un bord comme de l’autre, ça fait dur. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN DUEL FRUSTRANT<\/strong><br>\n <br>\n Ce duel entre Charest et Bellemare est d’autant plus frustrant que les règles sont hyper contraignantes.<br>\n <br>\n Pas le droit de parler d’enveloppes brunes, pas le droit d’aborder les scandales de la construction, pas le droit de discuter du financement du PLQ. On ne parle que de la question de la nomination des juges. <br>\n <br>\n Il y a un troupeau de bisons entre les deux belligérants, et il faut faire comme s’il n’existait pas !<br>\n <br>\n Comment voulez-vous que la population fasse entièrement confiance à cette Commission ? On a toujours l’impression qu’on nous cache quelque chose...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN WESTERN CONFUS<\/strong><br>\n <br>\n En fait, la Commission Bastarache me fait penser aux <a href=\"http:\/\/www.dvdclassik.com\/Critiques\/coffret-monte-hellman-dvd.htm\" target=\"_blank\">westerns de Monte Hellman<\/a> : Ride in the Whirlwind (1965), The Shooting (1967)...<br>\n <br>\n Avez-vous déjà vu ces films ? Ils sont encore plus bizarres que les westerns spaghetti de Sergio Leone.<br>\n <br>\n Il n’y a pas de héros, les cowboys tournent en rond dans le désert, les redresseurs de torts ne sont pas plus blancs que les bandits qu’ils poursuivent, les combats sont totalement dépourvus de sens, on ne sait pas pourquoi ces hommes se tirent dessus, tout est flou, ambigu...<br>\n <br>\n Et contrairement aux westerns traditionnels, les duels finaux ne règlent strictement rien. À la fin, on est toujours aussi mêlés qu’au début, aussi confus...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>MAUVAISE IMAGE<\/strong><br>\n <br>\n L’apparence de conflit d’intérêt est aussi dommageable que l’existence d’un conflit d’intérêt, disent les spécialistes en image.<br>\n <br>\n Si c’est vrai, ça regarde mal pour Jean Charest...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/25\/duel-a-bastarache-city", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-26", | |
"title" : "Seul maître à bord", | |
"content" : "<p>Un lecteur, Martin Forgues (qui tient<a href=\"http:\/\/objecteur-consciencieux.blogspot.com\/\" target=\"_blank\">ce blogue<\/a>), m’a fait part d’une réflexion très intéressante, hier, concernant la commission Bastarache.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN PM TROP PUISSANT<\/strong><br>\n <br>\n « Je crois qu’il faut se questionner sur les sacro-saintes règles de la commission, écrit-il. Elles en disent long sur les pouvoirs du Premier Ministre.<br>\n <br>\n « Aux États-Unis, le Président est considéré comme l'homme le plus puissant de la planète. Pourtant, son pouvoir — immense — est subordonné par la Constitution à celui du peuple, représenté par le Congrès et spécialement sa puissante chambre haute : le Sénat.<br>\n <br>\n « De ce fait, aucun Président américain ne pourrait se substituer à une Commission sénatoriale, et encore moins en définir les règles.<br>\n <br>\n « Or, quelle situation retrouve-t-on à Santo Quebeco ? Un Premier Ministre PROVINCIAL qui a le pouvoir de refuser une Commission d'enquête pouvant potentiellement l'incriminer, et celui de faire définir les règles d'une autre Commission d'enquête pouvant potentiellement établir qu'il est le pantin des argentiers de son parti.<br>\n <br>\n « Est-on en droit de se poser des questions sur la balance du pouvoir dans un système parlementaire ? »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>PAS DE COMPTE À RENDRE<\/strong><br>\n <br>\n Maudite bonne question, non ?<br>\n <br>\n Car soyons sérieux, ce qui se passe au Québec est hallucinant...<br>\n <br>\n Tout le monde veut une Commission d’enquête élargie sur le milieu de la construction et le financement des partis politiques, mais il suffit que le Premier ministre soit contre pour que la machine bloque.<br>\n <br>\n Chez nos voisins du sud, ce serait impensable. Les représentants des autres niveaux de pouvoir exerceraient une pression et feraient plier le chef de l’État. Regardez ce qui s’est passé avec Nixon...<br>\n <br>\n Mais ici, non. Le Premier ministre est le seul maître à bord, et n’a de compte à rendre à personne. <br>\n <br>\n Non seulement Jean Charest a-t-il les deux mains sur le volant (gracieuseté de l’électorat québécois qui lui a donné un mandat majoritaire), mais il est tout seul dans le char et se fout carrément des panneaux de signalisation. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>POUVOIR DISCRÉTIONNAIRE<\/strong><br>\n <br>\n Au Québec, quand tu es à la tête d’un gouvernement majoritaire, tu peux faire à peu près tout ce que tu veux. <br>\n <br>\n Le fameux système américain de « Checks and Balances » est à peu près inexistant. <br>\n <br>\n Au Canada, c’est encore pire. En plus de nommer tous les ministres de son cabinet, le premier ministre du Canada nomme les juges à la Cour Suprême, les membres du Sénat, les directeurs des sociétés de la Couronne (Banque du Canada, Radio-Canada, etc.), les ambassadeurs, le gouverneur général...<br>\n <br>\n Aucun autre leader d’un pays démocratique n’a autant de pouvoir. <br>\n <br>\n Comme l’a déjà écrit un journaliste du <a href=\"http:\/\/www.conservativeforum.org\/EssaysForm.asp?ID=6321\" target=\"_blank\">National Post<\/a> : « Louis XVI se sentirait chez lui à la Chambre des communes... »<br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/26\/seul-maitre-a-bord", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-28", | |
"title" : "La tête dans le sable", | |
"content" : "<p>Dans sa chronique du 8 juin dernier, Stéphane Gendron disait qu'on paniquait pour rien en ce qui concerne le terrorisme au Canada, que toute cette campagne de peur était fabriquée de A à Z.<\/p>\n\n<p>«Voilà qu'on va former nos policiers pour la lutte contre le terrorisme ! Êtes-vous malade ? Mais cette industrie de la peur profite à qui au juste ? Il existerait des cellules dormantes de Ben Laden au Québec ?»<\/p>\n\n<p>Eh oui, monsieur le maire. Il existe des cellules dormantes de Ben Laden au Québec et au Canada.<\/p>\n\n<p>Suffit de lire les journaux pour s'en rendre compte.<\/p>\n\n<p>AUTO BOURRÉE D'EXPLOSIFS<\/p>\n\n<p>«Au Québec, la menace terroriste n'existe pas», affirme l'homme qui voulait imposer un couvre-feu à tous les jeunes de sa municipalité pour lutter contre une poignée de délinquants (parlant de campagne de peur créée artificiellement pour se faire du capital politique...).<\/p>\n\n<p>Ilfautêtrenaïf pourécrirecegenredechoses. Oualors être de très mauvaise foi.<\/p>\n\n<p>Ahmed Ressam, ça vous dit quelque chose, monsieur Gendron ?<\/p>\n\n<p>Ce terroriste, qui a été reconnu coupable d'avoir voulu faire sauter l'aéroport de Los Angeles à la veille de l'an 2000, habitait à Montréal. Lorsqu'on l'a arrêté, à Seattle, il était en possession de l'un des plus puissants explosifs au monde.<\/p>\n\n<p>Son complice, Mokhtar Haouari, habitait Anjou et dirigeait une boutique d'artisanat située boulevard Saint-Laurent, à Montréal.<\/p>\n\n<p>Même s'il avait été déclaré persona non grata au Canada en juillet 1994, Haouari a reçu des prestations de bienêtre social de septembre 1994 à avril 1999 !<\/p>\n\n<p>PRISON À VIE<\/p>\n\n<p>Pas de cellules terroristes au Québec ?<\/p>\n\n<p>En février dernier, Saïd Namouh a été condamné à l'emprisonnement à perpétuité. Il a été déclaré coupable de complot à l'engin explosif, de participation aux activités d'un groupe terroriste, de facilitation de leurs activités et d'extorsion par association.<\/p>\n\n<p>Il habitait Maskinongé.<\/p>\n\n<p>Pas de cellules terroristes au Québec ?<\/p>\n\n<p>Au cours des années 1990, Mohamed Omary s'est inscrit à un club de tir de Longueuil, où il a appris à manier des armes comme des fusils d'assaut AK-47, en se présentant comme un travailleur humanitaire.<\/p>\n\n<p>Pendant presque 20 ans, ce Montréalais a encaissé de l'aide sociale en dépit du fait qu'il sillonnait l'Europe et qu'il y rencontrait des individus, qui, depuis, ont été associés à des activités terroristes.<\/p>\n\n<p>Pas de cellules terroristes au Québec ?<\/p>\n\n<p>RÉVEILLEZ-VOUS !<\/p>\n\n<p>Dans son livre Montréalistan, le journaliste Fabrice de Pierrebourg dressait des portraits d'une vingtaine d'islamistes radicaux de Montréal.<\/p>\n\n<p>En juillet dernier, le plus long procès pour terrorisme de l'histoire du Royaume-Uni a pris fin. Trois hommes ont été trouvés coupables de complot pour meurtres. Ils ciblaient notamment la ville de Montréal.<\/p>\n\n<p>«Le Canada n'a rien à craindre du terrorisme international », écrivait le professeur des HEC Omar Aktouf dans Le Devoir du 20 juillet 2005.<\/p>\n\n<p>Ah oui ?<\/p>\n\n<p>Cette semaine, Misbahuddin Ahmed, Hiva Alizadeh et Khurram Sher, trois Canadiens qui habitent à Ottawa et à London, ont été arrêtés pour complot terroriste.<\/p>\n\n<p>Dans leurs résidences, la police a saisi du matériel et des documents pour fabriquer des bombes. Ils sont accusés d'implication dans un complot préparant «une attaque terroriste violente », notamment à Ottawa.<\/p>\n\n<p>Réveillez-vous, bordel !<\/p>\n\n<p>Des terroristes, c'est pas mal plus dangereux que des jeunes qui font du grabuge à Huntingdon...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/28\/la-tete-dans-le-sable", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-29", | |
"title" : "Histoires de seins", | |
"content" : "<p>C'est fou comme les pays peuvent avoir des codes moraux bizarres, parfois. Prenez l'Arabie saoudite.<\/p>\n\n<p>LE FOUET ET LA PRISON<\/p>\n\n<p>Dans ce pays surréaliste, une femme n'a pas le droit de côtoyer un homme s'ils n'ont pas de liens familiaux. Une femme peut aller au marché avec son frère ou son fils de cinq ans, mais pas avec un ami.<\/p>\n\n<p>Et surtout, pas seule.<\/p>\n\n<p>C'est ainsi qu'en mars 2009 une veuve de 75 ans a eu droit à la prison et à 400 coups de fouet parce qu'elle s'est retrouvée en compagnie de deux hommes qui étaient passés chez elle lui livrer du pain.<\/p>\n\n<p>Par contre, les Saoudiennes peuvent contourner ce règlement arriéré en allaitant les hommes qui ne font pas partie de leur famille !<\/p>\n\n<p>LA SAGESSE DU CHEIK<\/p>\n\n<p>La loi des barbus affirme en effet qu'un étranger, une fois allaité par une femme, peut être considéré comme un membre de sa famille proche -et ainsi, la fréquenter sans problème !<\/p>\n\n<p>En Arabie saoudite, les femmes n'ont pas le droit de conduire une auto. Ce règlement pose un problème particulier aux femmes qui n'ont ni mari ni enfant.<\/p>\n\n<p>Mais dans sa grande bonté, le cheikh Abdul Mohsen Bin Nasser Al-Obeikan, membre du Conseil des grands oulémas d'Arabie saoudite, a dicté une fatwa permettant aux femmes de fréquenter des étrangers (et de monter à bord de leur auto) à condition qu'elles allaitent ceux-ci !<\/p>\n\n<p>Le hic est que les barbus ne s'entendent pas sur le terme «allaiter». Certains disent que les hommes peuvent téter directement le sein, alors que d'autres, plus frileux du turban, pensent plutôt que la femme doit tirer son lait et l'offrir à son invité dans une tasse !<\/p>\n\n<p>TÉTÉE INTERDITE<\/p>\n\n<p>Pendant qu'en Arabie saoudite les femmes sont encouragées à donner la tétée à des étrangers en public, aux États-Unis, les mères doivent se cacher pour donner le sein à leurs enfants.<\/p>\n\n<p>Ma voisine française, qui a accouché il y a un peu plus d'un an, est allée à Las Vegas avec ses enfants le mois dernier.<\/p>\n\n<p>Elle donnait discrètement le sein à sa petite fille dans un coin d'un resto quand la gérante a débarqué et l'a sommée d'aller se cacher dans les toilettes pour effectuer sa basse besogne !<\/p>\n\n<p>À Vegas !<\/p>\n\n<p>Un bordel à ciel ouvert où des livreurs de circulaires vous offrent des catalogues de putes à la descente de l'avion !<\/p>\n\n<p>Une ville qui a fait sa fortune en montrant ses boules et en ouvrant ses cuisses !<\/p>\n\n<p>Décidément, le monde ne cessera de m'étonner...<\/p>\n\n<p>NOIR DE MONDE<\/p>\n\n<p>Du 22 septembre au 3 octobre prochain, à Montréal, se déroulera le Festival international du film black.<\/p>\n\n<p>Un Festival du cinéma africain, je comprendrais. Un Festival du film haïtien itou.<\/p>\n\n<p>Après tout, il y a des festivals de films français, iraniens, québécois...<\/p>\n\n<p>Mais un Festival de film black ? Créer un festival sur la base de la RACE ???<\/p>\n\n<p>Ça, vraiment, ça me dépasse...<\/p>\n\n<p>«Ce festival jette un regard nouveau et rafraîchissant sur le cinéma noir des quatre coins du globe», peut-on lire sur le site Internet de l'événement.<\/p>\n\n<p>Le cinéma noir ? C'est quoi ça ?<\/p>\n\n<p>Quel est le lien entre les Jamaïquains, les Haïtiens et les Afro-Américains ?<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/29\/histoires-de-seins", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-30", | |
"title" : "Bastarache : l'écoeurement", | |
"content" : "<p>Je savais que ça s'en venait, je le sentais monter en moi depuis un bout de temps. J'ai tout essayé pour combattre cette idée, cette émotion, mais il est trop tard, maintenant, ça y est, je suis en plein dedans, je ne peux rien y faire, c'est plus fort que moi. Je ne crois plus personne en politique. Je ferme la shop, merci, bonsoir.<\/p>\n\n<p><b> Qui dit vrai ? <\/b><\/p>\n\n<p>Quand ce n'est pas l'aspirante mairesse Louise Harel qui achète un condo de luxe dans un complexe immobilier qu'elle n'a cessé de critiquer, c'est Jean Charest qui «oublie» d'être intervenu auprès du ministre de la Justice lors du procès des Hell's en octobre 2003 ou c'est l'exministre Marc Bellemare qui affirme n'avoir jamais demandé à Franco Fava de financer sa course à la mairie de Québec alors qu'un avocat affirme le contraire.<\/p>\n\n<p>Comment voulez-vous croire les politiciens, après ça ?<\/p>\n\n<p>«Tu mens !», «Non, c'est toi qui mens !», «Non, c'est toi!», «J'étais pas là», «Pas vrai, tu y étais, je m'en souviens, j'étais présent», «Je ne l'ai jamais rencontré», «Oui, tu l'as rencontré», etc., etc.<\/p>\n\n<p>Le premier ministre dit une chose, son attaché politique affirme le contraire; Marc Bellemare fait une déclaration sous serment, des témoins le contredisent, bref, on ne sait plus qui dit vrai, qui dit faux.<\/p>\n\n<p>La commission Bastarache était censée faire la lumière sur les agissements des hommes qui dirigent la province, elle ne fait qu'agrandir la zone d'ombre.<\/p>\n\n<p><b> Perte de confiance<\/b><\/p>\n\n<p>À force de voir ces personnages prétendument honorables se contredire, se traiter de menteur et se pointer du doigt, on a une seule envie : fermer la télé et passer à autre chose.<\/p>\n\n<p>«Le cynisme consiste à voir les choses telles qu'elles sont et non telles qu'elles devraient être», écrivait Oscar Wilde.<\/p>\n\n<p>Eh bien, si c'est ça, je suis cynique.<\/p>\n\n<p>J'aimerais croire aux politiciens, mais je ne peux pas, je ne peux plus.<\/p>\n\n<p>Même Marc Bellemare, que je trouvais pourtant crédible, me donne l'impression d'avoir un agenda caché.<\/p>\n\n<p>Sa chronologie des faits laisse à désirer, il a de la difficulté à préciser certaines dates, il dit avoir été informé de l'implication de l'organisateur libéral Guy Bisson dans le scandale des commandites à l'été 2003, alors que les premières informations concernant cette histoire sont sorties en mars 2005...<\/p>\n\n<p>Bref, je n'ai plus confiance en personne.<\/p>\n\n<p>J'ai l'impression que tous les acteurs de cette farce ont quelque chose à cacher.<\/p>\n\n<p><b> Une attitude dangereuse<\/b><\/p>\n\n<p>Le politologue Christian Dufour m'a souvent mis en garde contre les dangers du cynisme. «Non seulement ça ne mène nulle part, mais ça peut être extrêmement dangereux», m'a-t-il dit de nombreuses fois.<\/p>\n\n<p>Je veux bien, Christian, mais on fait quoi ? On continue de se faire remplir comme des gourdes ? On continue de croire qu'il est possible de faire de la politique honnêtement alors que l'actualité nous prouve le contraire jour après jour après jour ?<\/p>\n\n<p>Oscar Wilde (qui avait le sens de la répartie) a lancé une autre belle phrase sur le cynisme : «Le cynisme, c'est connaître le prix de tout et la valeur de rien.»<\/p>\n\n<p>C'est exactement ce que je pense de la politique.<\/p>\n\n<p>Je sais ce qu'elle coûte, mais je ne sais plus ce qu'elle vaut.<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/30\/bastarache--lecoeurement", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-08-31", | |
"title" : "Du sel sur la plaie", | |
"content" : "<p>À croire certains commentateurs, seuls des non musulmans sont contre la construction d’une méga mosquée de 13 étages à côté de Ground Zero.<br>\n <br>\n Faux. Plusieurs musulmans se sont élevés contre ce projet. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE MAUVAISE IDÉE<\/strong><br>\n <br>\n « Qui veut de ce projet évalué à 100 millions de dollars ? a demandé Abderrahman Al-Rached dans le quotidien arabe Asharq Al-Awsat. Cette idée n'est pas bonne. La dernière chose dont les musulmans ont besoin est d'une mosquée qui serait perçue comme un défi ou comme un musée que les gens visiteraient pour se détendre, à côté d’un cimetière.<br>\n <br>\n « Je ne pense pas que les musulmans veuillent d'un endroit qui permettra aux uns de glorifier le terrorisme et aux autres d'exprimer leur islamophobie sous prétexte que cette mosquée s'érige sur les cadavres de 3 000 Américains tués par des gens qui lançaient des \"Allahou Akbar\", exactement comme pour l'appel à la prière, qu'on y entendra cinq fois par jour... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN MANQUE DE CONSIDÉRATION<\/strong><br>\n <br>\n Farzana Hassan, une musulmane qui vit à Toronto, et Tarek Fatah, le fondateur du Congrès musulman canadien, fustigent également ce projet. <br>\n <br>\n « Aucun musulman qui appuie ouvertement la charia peut être considéré comme un modéré », a lancé madame Hassan. <br>\n <br>\n Elle parlait bien sûr de Feisal Abdul Rauf, l’imam derrière la mosquée de Ground Zero, qui non seulement a appuyé la charia dans le Washington Post, mais a pourfendu les caricaturistes danois pour avoir manqué de respect envers l’Islam et défendu la révolution islamique iranienne de l’ayatollah Khomeini !!!<br>\n <br>\n Fatah, quant à lui, rappelle qu’il y a déjà une trentaine de mosquées à New York.<br>\n <br>\n « En tant que musulman, a-t-il écrit, je suis consterné par le manque de considération de mes coreligionnaires pour leurs concitoyens : ils mettent du sel sur la plaie. »<br>\n <br>\n « Le coran commande aux musulmans d’être respectueux. Or, construire une mosquée dans un lieu où des musulmans ont tué des milliers de New-yorkais n’est pas une marque de respect ou de sensibilité, c’est une fitna (semer la discorde), un acte interdit par l’islam... »<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/08\/31\/du-sel-sur-la-plaie", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-02", | |
"title" : "Les chiens de guerre", | |
"content" : "<p>Avant-hier, j'étais en Normandie, sur la plage Juno, à Courseulles-sur-Mer, là où des milliers de soldats canadiens et québécois sont débarqués le 6 juin 1944 pour aller libérer l'Europe et botter le cul des nazis.<\/p>\n\n<p>J'y suis allé pour y tourner un reportage dont je vous parlerai le jour de sa diffusion à Télé-Québec.<\/p>\n\n<p><b> Héros et salaud<\/b><\/p>\n\n<p>J'y ai rencontré deux Normands qui, chacun à sa façon, ont connu la guerre de près.<\/p>\n\n<p>Le fils d'un résistant français recherché par la Gestapo qui a perdu son père et sa mère le jour même du Débarquement (ils ont été tués par les bombardements alliés).<\/p>\n\n<p>Et un militaire bardé de médailles qui a fait la guerre d'Algérie.<\/p>\n\n<p>Les deux m'ont parlé (à micro fermé) de Charles de Gaulle.<\/p>\n\n<p>Pour le premier, le grand Charles était un héros qui a mené le peuple français à la victoire. Pour le second, c'était un salaud qui a trahi les militaires français en accordant l'indépendance à l'Algérie.<\/p>\n\n<p>Deux hommes, deux facettes de la même personne.<\/p>\n\n<p><b> Les deux guerres<\/b><\/p>\n\n<p>Deux facettes de la guerre, aussi. Comme m'a lancé l'ancien combattant<\/p>\n\n<p>d'Algérie, qui est revenu du front la tête basse, «la guerre dans les Aurès n'avait rien de comparable à la Seconde Guerre. C'était une guerre sale. Nos ennemis ne portaient pas d'uniforme, ils étaient partout, il n'y avait pas de front, pas de règle, c'était la guérilla....»<\/p>\n\n<p>Et contrairement aux combattants de 1944, les vétérans de la «guerre sans nom» ne revenaient pas chez eux sous les applaudissements, mais dans un silence honteux lourd de reproches.<\/p>\n\n<p>On les soupçonnait tous d'être racistes, d'avoir torturé et croqué du «bougnoule»...<\/p>\n\n<p><b> Tableau d'honneur<\/b><\/p>\n\n<p>Devant le Centre Juno, le Musée rendant hommage aux soldats canadiens qui ont libéré la Normandie, on trouve des colonnes austères où apparaissent les noms des combattants...<\/p>\n\n<p>Certains ont participé au Débarquement, d'autres ont fait la campagne d'Italie ou ont occupé Berlin.<\/p>\n\n<p>On y trouve aussi les noms de militaires canadiens morts au combat pendant l'actuelle guerre en Afghanistan.<\/p>\n\n<p>Les soldats de la Deuxième Guerre sont revenus du front avec le sentiment du travail accompli. Ils avaient une mission à remplir, et ils l'ont remplie. Les proches de ceux qui sont tombés sous les balles des nazis peuvent se consoler en se disant que leur fils, leur frère ou leur soeur ne sont pas morts pour rien.<\/p>\n\n<p><b> Le jugement de l'histoire <\/b><\/p>\n\n<p>Mais qu'en est-il des anciens combattants d'Irak ou d'Afghanistan? À quoi ont servi ces morts, ces sacrifices?<\/p>\n\n<p>Non seulement la région est-elle toujours aussi instable, mais Ben Laden court toujours et la mouvance islamiste est aussi dangereuse, sinon plus.<\/p>\n\n<p>On pourrait même dire que ces guerres impopulaires auront servi à nourrir le mouvement djihadiste plutôt qu'à l'éteindre.<\/p>\n\n<p>«Je ne suis pas contre toutes les guerres. Seulement contre les guerres idiotes», a déjà dit Barack Obama.<\/p>\n\n<p>Je me demande comment l'Histoire jugera celle que mènent actuellement les États-Unis et le Canada...<\/p>\n\n<p><b> Sport idiot<\/b><\/p>\n\n<p>Après le car surfing, les jeunes écervelés ont inventé un nouveau sport : le balconing. Il s'agit de plonger dans une piscine depuis le balcon de votre chambre d'hôtel.<\/p>\n\n<p>Depuis le début de l'année, neuf touristes sont morts aux Baléares.<\/p>\n\n<p>On n'arrête pas le progrès...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/02\/les-chiens-de-guerre", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-04", | |
"title" : "De quoi la gauche a-t-elle peur?", | |
"content" : "<p>Ainsi, l'auteure de renom Margaret Atwood a appuyé une pétition demandant à (ou plutôt : SOMMANT) Stephen Harper de tuer dans l'oeuf le projet de chaîne de nouvelles de centre droite Sun TV.<\/p>\n\n<p>La pétition signée par la grande dame des lettres canadiennes exhorte le président du CRTC «à garder le cap et à continuer de se battre pour les traditions démocratiques canadiennes ».<\/p>\n\n<p>LA LOI DU BILLON<\/p>\n\n<p>Et après ça, ça se gargarise la gorge en prononçant de vi-brants discours sur «la belle et grande liberté d'expression ...»<\/p>\n\n<p>Pour les intellos de gauche de la trempe de madame Atwood, la liberté d'expression est un droit qui ne devrait être accordé qu'aux gens qui pensent comme eux.<\/p>\n\n<p>Les autres, vos gueules !<\/p>\n\n<p>Le Parti Vert peut envisager le plus sérieusement du monde de légaliser la polygamie au Canada, pas de problème, c'est correct, car c'est un parti «de gauche».<\/p>\n\n<p>Mais n'allez surtout pas suggérer que l'État aurait peut-être besoin de subir une cure minceur pour mieux desservir ses citoyens, car on va grimper aux barricades, crier au fascisme et essayer de vous mettre un bâillon sur la bouche !<\/p>\n\n<p>PERVERSITÉ INTELLECTUELLE<\/p>\n\n<p>Selon Margaret Atwood, Sun TV («un média haineux d'inspiration américaine», comme affirme la pétition, bien que personne n'en ait encore vu une seule image) ne devrait pas faire partie des chaînes qui sont payées par les frais d'abonnement au câble, comme la CBC, par exemple. Elle ne devrait être payée que par ceux qui veulent s'y abonner...<\/p>\n\n<p>Exactement comme si c'était une chaîne porno !<\/p>\n\n<p>TOUS les Canadiens doivent ouvrir leur portefeuille pour exposer l'ensemble du pays aux analyses très souvent progauches de Radio-Canada et de la CBC, mais si vous êtes un méchant pervers de centre droite qui croyez qu'il y a d'autres façons de gérer un pays et d'aider les pauvres, allez vous masturber le cerveau dans votre coin. Les Canadiens n'ont pas à payer pour que vous puissiez assouvir vos bas instincts.<\/p>\n\n<p>Quel puritanisme idéologique ! Et ça se dit «intellectuel»<\/p>\n\n<p>RÉSEAU LIBERTÉ QUÉBEC<\/p>\n\n<p>J'ai hâte de lire toutes les absurdités qui vont se dire et s'écrire à propos de la création du Réseau Liberté Québec (RLQ), le «think tank» de centre droite mis sur pied par Joanne Marcotte, la réalisatrice du documentaire L'Illusion tranquille, qui remettait en question le «modèle québécois».<\/p>\n\n<p>Ça va faire passer les élucubrations paranoïaques de Margaret Atwood pour des perles de sagesse.<\/p>\n\n<p>On va nous ressortir tous les gros mots d'usage : «Fascisme », «Égoïstes», «Parti de riches», toutes les insultes imbéciles qu'on vomit chaque fois que quelqu'un ose penser à contre-courant de nos élites bien-pensantes payées à même le coffre de l'État pour «guider» le bon peuple et l'empêcher de céder à ses plus vils instincts...<\/p>\n\n<p>Car on le sait, le bon peuple ne peut marcher tout seul. Il doit être «orienté» par des sages autoproclamés, sinon il risque de se perdre dans les dédales obscurs et puants de la méchante droite...<\/p>\n\n<p>BONNE NOUVELLE<\/p>\n\n<p>Personnellement, je trouve que la création du RLQ est une sacrée bonne nouvelle.<\/p>\n\n<p>Ça va stimuler et encourager les débats, les échanges. Contrairement à Margaret Atwood et à ses amis, la diversité<\/p>\n\n<p>des points de vue et des opinions ne m'effraie pas.<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/04\/de-quoi-la-gauche-a-t-elle-peur", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-05", | |
"title" : "La loi du désir", | |
"content" : "<p>C'est fou comme nous pouvons être bouchés, côté sexe. Prenez l'histoire de la juge manitobaine Lori Douglas. Parce qu'elle a une vie sexuelle olé olé (elle participait à des séances sadomasos et faisait des trips à trois avec son mari), Mme Douglas pourrait être destituée par le Conseil canadien de la magistrature.<\/p>\n\n<p>LE JOUR ET LA NUIT<\/p>\n\n<p>\"Elle n'a plus la crédibilité d'être juge\", a lancé un vénérable professeur de droit à un journaliste de la CBC.<\/p>\n\n<p>Pourquoi ? Parce qu'elle organise des trips à trois avec son époux ? Parce qu'elle s'est fait photographier alors qu'elle participait à des séances de bondage ?<\/p>\n\n<p>En quoi cela entache-t-il son jugement ?<\/p>\n\n<p>À ce que je sache, Lori Douglas n'a rien fait d'illégal. Elle n'a forcé personne à coucher avec elle et ne s'envoyait pas en l'air avec des mineurs.<\/p>\n\n<p>Toutes ses activités sexuelles impliquaient des adultes majeurs et vaccinés.<\/p>\n\n<p>Qu'est-ce que ça peut nous foutre qu'elle aime s'envoyer en l'air avec des Noirs sous le regard intéressé de son mari ou qu'elle adore se faire attacher ?<\/p>\n\n<p>Ce qu'on fait dans notre lit et ce qu'on fait dans la vie sont deux choses fort différentes.<\/p>\n\n<p>Vous pouvez diriger une association féministe et avoir des fantasmes de sou-mission.<\/p>\n\n<p>Lutter pour l'égalité des sexes le jour et vous faire menotter à votre lit la nuit.<\/p>\n\n<p>UN LIEU SOMBRE<\/p>\n\n<p>On voudrait que l'inconscient sexuel des individus soit propre et aseptisé comme un cabinet de dentiste.<\/p>\n\n<p>Ce n'est pas le cas. Le désir est un lieu sombre rempli de créatures mystérieuses, un sous-sol suintant et humide.<\/p>\n\n<p>On y descend pour faire des choses qu'on ne ferait jamais au grand jour.<\/p>\n\n<p>En fait, moi, ce sont les gens qui n'ont pas de fantasmes troubles qui m'effraient et m'inquiètent. Ceux qui pensent à des champs de tulipes en faisant l'amour. Ou qui ne sont jamais allés voir des photos cochonnes sur Internet.<\/p>\n\n<p>Eux me font freaker.<\/p>\n\n<p>L'inconscient sexuel a des raisons que la raison ne connaît pas et ne devrait pas connaître.<\/p>\n\n<p>Déjà que certains patrons commencent à faire passer des tests de dépistage de drogue à leurs employés, faudra-t-il aussi avouer nos fantasmes sous hypnose ?<\/p>\n\n<p>UNE IMAGE PROPRE<\/p>\n\n<p>On dit que Mme Douglas aurait dû dévoiler ses pratiques olé olé lorsqu'elle a été approchée pour siéger à la Cour du Manitoba, histoire \"de ne pas nuire à l'image du système judiciaire\".<\/p>\n\n<p>Elle est bonne, celle-là !<\/p>\n\n<p>Vous savez ce qui nuit à l'image du système judiciaire ? Le fait que des juges peuvent être nommés par des collecteurs de fonds de partis politiques.<\/p>\n\n<p>Ça, ça nuit à l'image du système !<\/p>\n\n<p>Pas le fait qu'une juge aime s'habiller en Catwoman. Ou qu'un président aime se faire faire des pipes par une stagiaire en fumant des cigares...<\/p>\n\n<p>On est tellement occupé à passer l'aspirateur sous l'armoire du salon qu'on ne voit pas le gros tas de vidanges qui trône dans la cuisine...<\/p>\n\n<p>AMOUR LIBRE<\/p>\n\n<p>On croit que notre société est sexuellement libre parce qu'on permet aux vendeurs de parfum de placarder les murs de la ville d'images sexy.<\/p>\n\n<p>Rien de plus faux.<\/p>\n\n<p>Rayon sexe, nous sommes aussi pognés et aussi hypocrites que l'étaient nos parents.<\/p>\n\n<p>Il suffit de voir ce qu'on a fait avec le cours d'éducation sexuelle...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/05\/la-loi-du-desir", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-06", | |
"title" : "Un monde sans visage", | |
"content" : "<p>La semaine prochaine, l'écrivain français Philippe Claudel (Les âmes grises, Le rapport Brodeck) sortira son tout dernier livre,<\/p>\n\n<p>L'enquête, un polar existentiel qui se déroule dans un monde kafkaïen.<\/p>\n\n<p>Pour l'occasion, Claudel a accordé une entrevue passionnante à l'hebdomadaire L'Express.<\/p>\n\n<p>LE LABYRINTHE<\/p>\n\n<p>\"J'ai l'impression d'avoir perdu le mode d'emploi du monde, d'être devant une sorte de machine dont je n'ai plus la notice, dit-il. Cela peut être d'ordre très pratique, comme lorsque j'essaie de m'y retrouver dans les méandres d'opérateurs téléphoniques ou de serveurs Internet auxquels je demande de modifier mon abonnement...\"<\/p>\n\n<p>\"J'ai le sentiment de parler à des standards électroniques, des voix de synthèse. Je n'arrive plus à savoir vers qui je dois me tourner pour avoir une réponse, un regard. Je ressens cette même absence d'interlocuteur dans le domaine politique...\"<\/p>\n\n<p>\"La complexité de nos technologies et de nos systèmes financiers, de nos entreprises sans visage et de nos conseils d'administration mystérieux fait que plus personne ne peut comprendre l'assemblage global.\"<\/p>\n\n<p>OÙ LOGE LE POUVOIR ?<\/p>\n\n<p>Claudel a parfaitement raison. Plus ça va, plus l'homme se sent impuissant face à la complexité et à l'abstraction du monde.<\/p>\n\n<p>Prenez le monde du travail.<\/p>\n\n<p>Avant, les entreprises étaient à échelle humaine, les travailleurs connaissaient leur patron, ils pouvaient lui parler, le croiser à la cafétéria.<\/p>\n\n<p>Les dirigeants d'entreprise participaient à la vie de leur collectivité.<\/p>\n\n<p>Aujourd'hui, comme dit Philippe Claudel, \"on a affaire à des systèmes, des flux d'informations, des transferts de capitaux, des sociétés enchevêtrées...\"<\/p>\n\n<p>On ne connaît plus l'origine exacte des produits que nous consommons.<\/p>\n\n<p>Avant, le pouvoir était identifiable. \"Quand le serf se faisait taper dessus, il savait par qui, explique l'écrivain. Aujourd'hui, on ne sait plus à qui présenter ses doléances. Aux dirigeants? À soi-même? À Dieu?\"<\/p>\n\n<p>UNE COURSE D'OBSTACLES<\/p>\n\n<p>Le monde ressemble de plus en plus à un labyrinthe.<\/p>\n\n<p>Qui comprend l'affaire Madoff ou les causes de la dernière crise économique? Le système économique est devenu tellement complexe que même les spécialistes s'y perdent.<\/p>\n\n<p>C'est comme s'il n'y avait plus personne dans le cockpit. Comme si le pouvoir logeait partout et nulle part à la fois.<\/p>\n\n<p>Plus moyen de parler à une personne responsable. On vous met toujours en attente. Faites le 1, faites le 2, votre appel est important, entrez votre code, appuyez sur le dièse, revenez en arrière, chaque tentative d'entrer en contact avec un décideur ressemble à une course d'obstacles sans fin, on ne voit jamais le bout et l'on finit toujours par raccrocher, frustré et épuisé.<\/p>\n\n<p>Ou lorsqu'on réussit enfin à parler à une personne en chair et en os, c'est un sous-traitant qui travaille dans un mégacentre d'appel à Bombay et qui n'a jamais mis les pieds dans l'entreprise que vous tentez désespérément de joindre.<\/p>\n\n<p>VERS DIEU<\/p>\n\n<p>L'homme a perdu pied. On n'a plus la maîtrise de rien. Même la politique ressemble à un organigramme délirant.<\/p>\n\n<p>Pas étonnant que la religion fasse un retour en force. Vers qui se tourner quand plus personne ne nous écoute?<\/p>\n\n<p>Tant qu'à vivre dans un monde abstrait, aussi bien parler à la plus abstraite des créations, c'est-à-dire Dieu.<\/p>\n\n<p>Il ne nous répond pas? Qu'importe ! Le monde réel n'est pas moins sourd...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/06\/un-monde-sans-visage", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-07", | |
"title" : "Commission Bastarache: la bibitte", | |
"content" : "<p>La commission Bastarache est quand même une drôle de bibitte, vous ne trouvez pas ?<br>\n <br>\n Car, enfin, la commission Gomery était basé sur des faits. <br>\n <br>\n Il y avait eu une enquête de la vérificatrice générale, des informations, des preuves, des reportages dans les journaux montrant par exemple que le gouvernement avait payé 550 000 $ à une firme de marketing pour un rapport que personne ne pouvait retrouver, etc.<br>\n <br>\n Bref, cette commission reposait sur du solide.<br>\n <br>\n On avait toutes les raisons du monde de la mettre sur pied. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>SUR DU SABLE<\/strong><br>\n <br>\n Or, la commission Bastarache repose sur des allégations non prouvées et non prouvables.<br>\n <br>\n Bellemare affirme que le premier ministre a dit telle affaire. Charest dit que c’est faux.<br>\n <br>\n Aucun fait, aucune preuve. Que des assertions. <br>\n <br>\n Comme disent les anglos : « He says, he says. »<br>\n <br>\n Ou vous croyez le premier ministre, ou vous croyez l’ex-ministre de la Justice. <br>\n <br>\n À moins d’une surprise de dernière minute (un témoin caché dans le placard qui a tout entendu), cette commission ne réussira jamais à révéler ce qui s’est vraiment passé entre ces deux hommes.<br>\n <br>\n Les doutes continueront de flotter.<br>\n <br>\n Ceux qui détestent Charest feront fi du principe de présomption d’innocence et le déclareront coupable. Ceux qui l’aiment le défendront bec et ongle, en disant qu’il a été l’objet d’un règlement de compte. <br>\n <br>\n Aucun sceptique ne sera confondu, aucun croyant ne sera converti.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE DUEL<\/strong><br>\n <br>\n En fait, Bastarache n’est pas une commission. C’est un duel.<br>\n <br>\n Marc Bellemare a lancé des affirmations remettant en question l’honnêteté et la respectabilité de Jean Charest. Charest l’a poursuivi et a créé une commission d’enquête pour rétablir sa réputation. <br>\n <br>\n Dans d’autre temps (à l’époque des mousquets et des chapeaux haut-de-forme), Charest aurait giflé son ancien ministre en public et l’aurait sommé de se présenter à l’orée d’une forêt, aux petites heures du matin, avec un témoin et un pistolet. <br>\n <br>\n Contrairement à la commission Gomery, la commission Bastarache n’a pas tant été mise sur pied pour éclairer la population que pour laver l’honneur d’un politicien. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>VIENS VOIR LES COMÉDIENS<\/strong><br>\n <br>\n Le réseau LCN a cartonné en diffusant les audiences de la commission Bastarache. Normal : c’est la meilleure pièce de théâtre en ville.<br>\n <br>\n Vu qu’aucune allégation ne pourra être prouvée, tout repose sur le jeu et la crédibilité des belligérants. <br>\n <br>\n L’enjeu n’est pas « Qui va dire la vérité ? » (on ne la connaîtra probablement jamais), mais « Qui SEMBLE le plus dire la vérité ? »<br>\n <br>\n Alors on scrute attentivement le visage des deux adversaires. <br>\n <br>\n Le moindre clignement d’œil, la moindre goutte de sueur, le moindre tremblement de la joue est analysé, disséqué, décortiqué. <br>\n <br>\n C’est comme lorsque le juge américain Clarence Thomas avait été accusé de harcèlement sexuel par Anita Hill. <br>\n <br>\n Les républicains prenaient pour lui. Les démocrates prenaient pour elle. <br>\n <br>\n Mais que s’est-il passé vraiment entre ces deux personnes ? Personne ne peut le dire avec certitude. <br>\n <br>\n Notre vision des faits varie en fonction de notre allégeance politique. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE EXPÉRIENCE TROUBLANTE<\/strong><br>\n <br>\n Au XIIe siècle, le prince syrien Ibn Mounqidh a assisté à un duel entre un forgeron et un vieil homme. <br>\n <br>\n L’expérience l’a profondément choqué.<br>\n <br>\n « Où était la justice dans tout cela ?, s’est-il écrié. Où était le criminel ? Où était l'innocent ? » <br>\n <br>\n Maudite bonne question. <br>\n <br>\n Que je me pose chaque jour en regardant la Commission. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/07\/commission-bastarache-la-bibitte", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-08", | |
"title" : "Trop tôt", | |
"content" : "<p>En octobre 2009, le ministre Claude Béchard a accordé une entrevue très touchante et très lucide à Josélito Michaud.<br>\n <br>\n « Si ça revient, je sais que c'est fini », a-t-il dit.<br>\n <br>\n C’est revenu. Et il s’est éteint à 41 ans, quelques heures après qu’on ait bizarrement annoncé sa démission. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>AUCUNE JUSTICE<\/strong><br>\n <br>\n On répète toujours les mêmes phrases à propos de la mort.<br>\n <br>\n « La mort est la seule justice ici-bas », et « Il faut vivre chaque jour comme si c’était le dernier ».<br>\n <br>\n Ces deux affirmations sont probablement les phrases les plus stupides jamais prononcées. <br>\n <br>\n En effet, comment la mort peut-elle être considérée comme une forme de justice ?<br>\n <br>\n Des salauds meurent à 92 ans dans leur sommeil alors que des citoyens exemplaires sont emportés par de terribles maladies dans la fleur de l’âge.<br>\n <br>\n Elle est où, la justice, là-dedans ?<br>\n <br>\n Le dictateur espagnol Franco est mort à 83 ans. Maurice Papon, le criminel de guerre français qui a aidé les nazis à déporter des centaines de juifs, a crevé à 97 ans. Henry Kissinger, qui a formenté le coup d’État au Chili et autorisé le bombardement de civils cambodgiens, a 87 ans et prononce toujours des discours aux quatre coins de la planète. <br>\n <br>\n Claude Béchard, lui, est mort du cancer du pancréas à 41 ans, laissant dans le deuil quatre enfants...<br>\n <br>\n Pas étonnant que l’homme ait inventé Dieu. Comment pourrait-on supporter pareille injustice, sinon ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE DERNIER JOUR<\/strong><br>\n <br>\n La seconde phrase est tout aussi bête. <br>\n <br>\n Car soyons francs : si on vivait chaque jour comme si c’était le dernier, personne ne travaillerait, on serait tous aux îles Mouc-Mouc, un cocktail dans chaque main...<br>\n À la fin de sa vie, alors qu’il sentait le souffle de la Grande Faucheuse sur sa nuque, Claude Béchard a dit que s’il avait su, il n’aurait pas autant travaillé, il aurait passé plus de temps avec sa femme et ses enfants...<br>\n <br>\n « Pendant la nuit, tu penses aux enfants, à ce que tu n'as pas eu le temps de faire », a-t-il confié à Denis Lessard. <br>\n <br>\n Cette année, il a pu assister au spectacle de fin d’année de ses deux filles biologiques.<br>\n <br>\n « C'était la première fois... et tu ne peux pas t'empêcher de penser que c'est peut-être la dernière », a-t-il dit, étranglé par l’émotion.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>SOUS LE TAPIS<\/strong><br>\n <br>\n On travaille, on travaille...<br>\n <br>\n Pourquoi ? Qu’est-ce que ça donne, à la fin ? Plus d’argent ? Quelques honneurs ?<br>\n <br>\n Pensez-vous vraiment qu’à la fin de vos jours, lorsque vous sentirez la vie vous quitter, vous vous direz : « J’aurais dû travailler encore un peu plus ? Passer quelques week-ends supplémentaires devant mon ordi ? »<br>\n <br>\n Nous nous comportons tous comme si nous étions immortels. Remarquez, c’est peut-être la seule façon de vivre. Balayer ce gros monstre sous le tapis, et foncer...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA MORT EN FACE<\/strong><br>\n <br>\n Comme mon idole le journaliste Christopher Hitchens, qui <a href=\"http:\/\/www.huffingtonpost.com\/2010\/08\/10\/christopher-hitchens-im-d_n_676681.html\" target=\"_blank\">se meurt d’un cancer de l’œsophage<\/a>, Claude Béchard a affronté la mort avec une dignité et un courage exemplaires. <br>\n « Il ne faut pas toujours remettre ses projets à plus tard, a-t-il lancé à Josélito. Il faut les faire tout de suite... »<br>\n <br>\n Le jeune ministre avait déjà un pied « l’autre côté » quand il a dit ça. <br>\n <br>\n Mais nous, qui habitons toujours le pays des vivants, sommes-nous capables d’entendre ce message ?<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/08\/trop-tot", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-09", | |
"title" : "Elle est partie prendre son Bovril", | |
"content" : "<p>J’ai passé les derniers jours à l’étranger.<br>\n <br>\n Grâce à Internet, j’ai pu suivre quelques dossiers de près (la commission Bastarache, par exemple), mais certaines nouvelles m’ont échappé.<br>\n <br>\n C’est en lisant <a href=\"http:\/\/lejournaldequebec.canoe.ca\/journaldequebec\/chroniques\/ericduhaime\/archives\/2010\/09\/20100907-091253.html\" target=\"_blank\">mon confrère Éric Duhaime<\/a> avant-hier que j’ai appris que le député péquiste Bernard Drainville était passé de critique en matière de Santé à critique des Affaires intergouvernementales. <br>\n <br>\n Ça n’a aucun bon sens.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DÉCISION DE PEE-WEE<\/strong><br>\n <br>\n Quand on a un joueur de la trempe de Drainville dans son équipe (loyal, informé, toujours prêt à aller au bâton pour le groupe), on ne l’assoit pas sur le banc pépère des Affaires intergouvernementales (zzzzzzzzz).<br>\n <br>\n On le fait jouer sur le premier trio : Santé, Économie, Éducation. <br>\n <br>\n C’est quoi, cette décision de Pee-Wee ? Comment madame Marois peut-elle prétendre pouvoir diriger le gouvernement si elle n’est même pas capable de monter un bon cabinet fantôme ? De reconnaître les bons joueurs au sein de sa propre équipe ?<br>\n <br>\n Bernard Drainville connaissait le dossier de la santé comme le fond de sa poche. Il était pugnace mais respectueux, savait tirer à boulets rouges sur le gouvernement sans jamais aller trop loin.<br>\n <br>\n De plus, c’est un père de famille impliqué, qui a le sort des enfants à cœur. <br>\n <br>\n Comment diantre peut-on se passer d’un tel homme dans un dossier aussi important que celui de la santé ?<br>\n <br>\n Il n’y a qu’une seule solution possible : Pauline Marois trouvait qu’il prenait trop de place et avait peur qu’il veuille devenir calife à la place du calife.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>PAS DE VAGUES<\/strong><br>\n <br>\n Parlant de madame Marois : pouvez-vous me dire où elle est, ces temps-ci ?<br>\n <br>\n La commission Bastarache bat son plein, la popularité du premier ministre est en chute libre, les citoyens lui donnent le diable sans confession et on n’entend presque pas madame Marois. <br>\n <br>\n On a l’impression que c’est Gérard Deltell qui est la chef de l’opposition officielle.<br>\n <br>\n Pour reprendre les mots d’Éric Duhaime, la chef du PQ se comporte comme si elle attendait que la couronne de Premier ministre lui tombe sur la tête par défaut. <br>\n <br>\n « Pas besoin de faire de vagues et de monter sur une échelle pour secouer l’arbre du gouvernement, on a juste à attendre que le fruit soit mûr et que le Premier ministre, brisé par les scandales qui s’accumulent, tombe par lui-même, comme une pomme rongée par les vers... »<br>\n <br>\n Pas fort, comme stratégie. Je dirais même : plutôt faible...<br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/09\/elle-est-partie-prendre-son-bovril", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-11", | |
"title" : "Pauvres chrétiens!", | |
"content" : "<p>C’est aujourd’hui que Terry Jones (pas le membre des Monthy Python — l’autre comique, le pasteur fêlé de Floride) devrait — ou non — brûler des exemplaires du Coran pour protester contre la construction d’une mosquée à côté de Ground Zero.<br>\n <br>\n Qui a dit que l’Occident n’acceptait pas la diversité ?<br>\n <br>\n Le sosie du Capitaine Higliner n’avait même pas encore acheté ses allumettes que déjà, la communauté internationale le pointait du doigt. <br>\n <br>\n Barack Obama, le général des forces armées de l’ONU, le pape, Stephen Harper — tout le monde s’est empressé de dénoncer son geste.<br>\n <br>\n Ne manquait plus que Stéphane de Normétal.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DES ENFANTS CRUCIFIÉS<\/strong><br>\n <br>\n Pendant ce temps, les chrétiens vivant en Arabie saoudite ne peuvent pratiquer publiquement leur religion sous peine d’emprisonnement. <br>\n <br>\n Les chrétiens sont persécutés en Corée du Nord, en Iran, en Somalie, en Inde, en Irak, en Afghanistan, au Nigéria. <br>\n <br>\n En 2004, un prêtre catholique a été assassiné en Inde par des extrémistes hindous qui l’accusaient de prosélytisme. Le pays de Gandhi n’est pas tendre envers les chrétiens. On y a agressé des pèlerins, saccagé des couvents, incendies des églises, forcé des catholiques à se convertir à l’hindouïsme...<br>\n <br>\n En Irak, il y a deux ans, des militants musulmans ont crucifié des enfants catholiques pour terroriser leurs parents et les inciter à fuir le pays. <br>\n <br>\n Certains, âgés d’à peine 10 ans, ont été enlevés et tués, puis cloués sur des croix de fortune près de chez eux pour terrifier et tourmenter leurs parents.<br>\n <br>\n Un enfant a été décapité, brûlé et laissé sur le pas de la porte de sa mère, juste parce que ses parents étaient chrétiens.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>TENDRE L’AUTRE JOUE<\/strong><br>\n <br>\n C’est pire que de brûler des livres, ça !<br>\n <br>\n Or, qui parle pour les Chrétiens persécutés ? Qui prend leur défense ? <br>\n <br>\n Il faut dire que les chrétiens ne sont pas intimidants.<br>\n <br>\n Ils ne se font pas sauter dans des marchés publics quand on se moque de leur dieu. Ils ne menacent pas le monde entier de représailles dès qu’un caricaturiste ridiculise leur prophète. <br>\n<\/p>\n\n<p><br>\n Ils n’égorgent pas des enfants, ne promettent pas de mettre le feu à des hôtels, ne dansent pas dans les rues en chantant à tue-tête quand des innocents se jettent du haut d’un gratte-ciel de 110 étages pour échapper aux flammes...<br>\n <br>\n Les chrétiens se contentent de présenter l’autre joue...<br>\n <br>\n C’est ça, leur faiblesse.<br>\n <br>\n S’ils prenaient les nerfs et faisaient couler le sang dès que quelqu’un les attaque, Barak Obama et ses copains les défendraient peut-être avec autant d’empressement qu’ils ont défendu les musulmans cette semaine...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN PARALLÈLE BOÎTEUX<\/strong><br>\n <br>\n Je sais ce que certains vont me dire : ce n’est pas vrai que les chrétiens ne sont pas menaçants, certains ont tué des médecins qui pratiquaient des avortements...<br>\n<\/p>\n\n<p><br>\n Comment peut-on faire ce parallèle ? Ces assassinats étaient des gestes isolés commis par des crack-pots. Pas des persécutions systématiques commises — ou cautionnées — par des États !<br>\n <br>\n Vous en voyez beaucoup, vous, des chrétiens qui dansent dans les rues quand un médecin avorteur se fait tirer dans son salon ? <br>\n <br>\n <br>\n <strong>RESPECT<\/strong><br>\n <br>\n Si l’Occident a fait pression sur le pasteur Jones, cette semaine, c’est parce que l’Occident avait peur des représailles. <br>\n <br>\n Conclusion : le terrorisme fonctionne. <br>\n <br>\n Rien de mieux que la menace d’une bombe pour se faire respecter...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/11\/pauvres-chretiens", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-12", | |
"title" : "Aucune dignité", | |
"content" : "<p>Il est beaucoup question, dans l'éternel débat sur le suicide assisté, du fameux organisme suisse Dignitas, un «mouroir» légal qui permet aux gens qui en ont le moyen de mettre fin à leurs jours en avalant une potion mortelle.<\/p>\n\n<p>Or, saviez-vous que les bureaux de Dignitas sont situés dans une zone industrielle glauque, à une centaine de mètres du plus gros bordel de Suisse ?<\/p>\n\n<p><b>DES USINES EN BÉTON<\/b><\/p>\n\n<p>Pas de farce. Même le fondateur de Dignitas trouve cette coïncidence cocasse.<\/p>\n\n<p>À un bout de la rue, vous payez pour vous envoyer en l'air. À l'autre bout, vous payez pour vous envoyer au ciel!<\/p>\n\n<p>Remarquez, ce rapprochement n'est pas aussi incongru qu'il en a l'air de prime abord.<\/p>\n\n<p>Car, comme le bordel Le Globe (qui loge lui aussi dans un bâtiment en béton), Dignitas est une usine à fantasmes qui permet à ses clients de se soulager en réalisant leur désir le plus secret.<\/p>\n\n<p>Dans son livre témoignage J'ai accompagné ma soeur, le comédien français Daniel Gall raconte le double suicide assisté de sa soeur aînée et de son mari, qui l'ont choisi comme témoin.<\/p>\n\n<p>On est loin de l'image romantique qu'on peint généralement de Dignitas! On a plutôt l'impression de se retrouver dans un chenil où l'on gaze les animaux...<\/p>\n\n<p><>UNE EXPÉRIENCE SORDIDE<\/p>\n\n<p>«C'était un cauchemar, a raconté Daniel Gall à un journaliste. Le contexte faisait penser à un avortement dans les années 1950. On se retrouve au beau milieu d'une zone industrielle, pris en charge par les manoeuvres de service dans un local vraiment glauque où il n'y a même pas de toilettes. Il règne une atmosphère de clandestinité sordide.»<\/p>\n\n<p>«À une heure de la mort, on nous demande de signer un tas de papiers. On poireaute. Et après avoir été filmés en train d'assister à la mort de nos proches, nous sommes totalement livrés à nous-mêmes, abandonnés sans aucun suivi. On n'a même plus le droit d'aller voir les défunts dans la chambre.»<\/p>\n\n<p>L'activité de Dignitas vous paraît-elle motivée par l'appât du gain?, lui demande le journaliste.<\/p>\n\n<p>«Une chose est sûre, ils font du chiffre, répond le comédien. Tout ça est assez monstrueux. Ainsi, faute de place, deux jeunes qui voulaient se suicider ont pris la boisson létale dans leur auto, dans le parc de stationnement. Il n'y a aucune dignité là-dedans.»<\/p>\n\n<p><b>UNE FORTUNE<\/b><\/p>\n\n<p>Dans son tout dernier livre,<i>La carte et le territoire<\/i>, le romancier français Michel Houellebecq parle aussi de Dignitas.<\/p>\n\n<p>«Une euthanasie est facturée en moyenne cinq mille euros, alors que la dose létale de pentobarbital de sodium revient à vingt euros, et une incinération bas de gamme sans doute pas bien davantage, écrit-il. Sur un marché en pleine expansion, où la Suisse est en situation de monopole, ils doivent se faire des couilles en or.»<\/p>\n\n<p>Le 25 juin dernier, le Daily Mail de Londres annonçait que le fondateur de Dignitas est maintenant multimillionnaire.<\/p>\n\n<p>Une infirmière qui y travaillait (et qui a «aidé» 30 patients à se suicider) était tellement perturbée qu'elle a quitté son poste.<\/p>\n\n<p>Selon elle, Dignitas est une machine à imprimer de l'argent.<\/p>\n\n<p>C'est ça qu'on veut ? Des usines de la mort qui se font un fric fou en tuant des malades chroniques ?<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/12\/aucune-dignite-2", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-12", | |
"title" : "Aucune dignité", | |
"content" : "<p>Il est beaucoup question, dans l'éternel débat sur le suicide assisté, du fameux organisme suisse Dignitas, un «mouroir» légal qui permet aux gens qui en ont le moyen de mettre fin à leurs jours en avalant une potion mortelle.<\/p>\n\n<p>Or, saviez-vous que les bureaux de Dignitas sont situés dans une zone industrielle glauque, à une centaine de mètres du plus gros bordel de Suisse ?<\/p>\n\n<p><b>DES USINES EN BÉTON<\/b><\/p>\n\n<p>Pas de farce. Même le fondateur de Dignitas trouve cette coïncidence cocasse.<\/p>\n\n<p>À un bout de la rue, vous payez pour vous envoyer en l'air. À l'autre bout, vous payez pour vous envoyer au ciel!<\/p>\n\n<p>Remarquez, ce rapprochement n'est pas aussi incongru qu'il en a l'air de prime abord.<\/p>\n\n<p>Car, comme le bordel Le Globe (qui loge lui aussi dans un bâtiment en béton), Dignitas est une usine à fantasmes qui permet à ses clients de se soulager en réalisant leur désir le plus secret.<\/p>\n\n<p>Dans son livre témoignage J'ai accompagné ma soeur, le comédien français Daniel Gall raconte le double suicide assisté de sa soeur aînée et de son mari, qui l'ont choisi comme témoin.<\/p>\n\n<p>On est loin de l'image romantique qu'on peint généralement de Dignitas! On a plutôt l'impression de se retrouver dans un chenil où l'on gaze les animaux...<\/p>\n\n<p><>UNE EXPÉRIENCE SORDIDE<\/p>\n\n<p>«C'était un cauchemar, a raconté Daniel Gall à un journaliste. Le contexte faisait penser à un avortement dans les années 1950. On se retrouve au beau milieu d'une zone industrielle, pris en charge par les manoeuvres de service dans un local vraiment glauque où il n'y a même pas de toilettes. Il règne une atmosphère de clandestinité sordide.»<\/p>\n\n<p>«À une heure de la mort, on nous demande de signer un tas de papiers. On poireaute. Et après avoir été filmés en train d'assister à la mort de nos proches, nous sommes totalement livrés à nous-mêmes, abandonnés sans aucun suivi. On n'a même plus le droit d'aller voir les défunts dans la chambre.»<\/p>\n\n<p>L'activité de Dignitas vous paraît-elle motivée par l'appât du gain?, lui demande le journaliste.<\/p>\n\n<p>«Une chose est sûre, ils font du chiffre, répond le comédien. Tout ça est assez monstrueux. Ainsi, faute de place, deux jeunes qui voulaient se suicider ont pris la boisson létale dans leur auto, dans le parc de stationnement. Il n'y a aucune dignité là-dedans.»<\/p>\n\n<p><b>UNE FORTUNE<\/b><\/p>\n\n<p>Dans son tout dernier livre,<i>La carte et le territoire<\/i>, le romancier français Michel Houellebecq parle aussi de Dignitas.<\/p>\n\n<p>«Une euthanasie est facturée en moyenne cinq mille euros, alors que la dose létale de pentobarbital de sodium revient à vingt euros, et une incinération bas de gamme sans doute pas bien davantage, écrit-il. Sur un marché en pleine expansion, où la Suisse est en situation de monopole, ils doivent se faire des couilles en or.»<\/p>\n\n<p>Le 25 juin dernier, le Daily Mail de Londres annonçait que le fondateur de Dignitas est maintenant multimillionnaire.<\/p>\n\n<p>Une infirmière qui y travaillait (et qui a «aidé» 30 patients à se suicider) était tellement perturbée qu'elle a quitté son poste.<\/p>\n\n<p>Selon elle, Dignitas est une machine à imprimer de l'argent.<\/p>\n\n<p>C'est ça qu'on veut ? Des usines de la mort qui se font un fric fou en tuant des malades chroniques ?<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/12\/aucune-dignite-1", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-12", | |
"title" : "Aucune dignité", | |
"content" : "<p>Il est beaucoup question, dans l’éternel débat sur le suicide assisté, du fameux<a href=\"http:\/\/www.dignitas.ch\/\" target=\"_blank\">organisme suisse Dignitas<\/a>, un « mouroir » légal qui permet aux gens qui en ont le moyen de mettre fin à leurs jours en avalant une potion mortelle.<br>\n <br>\n Or, saviez-vous que les bureaux de Dignitas sont situés dans une zone industrielle glauque, à une centaine de mètres du plus gros bordel de Suisse ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DES USINES EN BÉTON<\/strong><br>\n <br>\n Pas de farce. Même le fondateur de Dignitas trouve cette coïncidence cocasse. <br>\n <br>\n À un bout de la rue, vous payez pour vous envoyer en l’air. À l’autre bout, vous payez pour vous envoyer au ciel. <br>\n <br>\n Remarquez, ce rapprochement n’est pas aussi incongru qu’il en a l’air à prime abord. <br>\n <br>\n Car comme le bordel Le Globe (qui loge lui aussi dans un bâtiment en béton), Dignitas est une usine à fantasmes qui permet à ses clients de se soulager en réalisant leur désir le plus secret. <br>\n <br>\n Dans son livre-témoignage J’ai accompagné ma sœur, le comédien français Daniel Gall raconte le double suicide assisté de sa sœur aînée et de son mari qui l'ont choisi comme témoin.<br>\n <br>\n On est loin de l’image romantique qu’on peint généralement de Dignitas ! On a plutôt l’impression de se retrouver dans un chenil où l’on gaze les animaux...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE EXPÉRIENCE SORDIDE<\/strong><br>\n <br>\n « C’était un cauchemar, a raconté Daniel Gall à un journaliste. Le contexte faisait penser à un avortement dans les années 50. On se retrouve au beau milieu d’une zone industrielle, pris en charge par des manœuvres de service dans un local vraiment glauque où il n’y a même pas de toilettes. Il règne une atmosphère de clandestinité sordide. <br>\n <br>\n « À une heure de la mort, on nous demande de signer un tas de papiers. On poireaute. Et après avoir été filmés en train d’assister à la mort de nos proches, nous sommes totalement livrés à nous-mêmes, abandonnés sans aucun suivi. On n’a même plus le droit d’aller voir les défunts dans la chambre. »<br>\n <br>\n L’activité de Dignitas vous paraît-elle motivée par l’appât du gain ? lui demande le journaliste.<br>\n <br>\n « Une chose est sûre, ils font du chiffre, répond le comédien. Tout ça est assez monstrueux. Ainsi, faute de place, deux jeunes qui voulaient se suicider ont pris la boisson létale dans leur auto dans le parc de stationnement. Il n’y a aucune dignité là-dedans. »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE FORTUNE<\/strong><br>\n <br>\n Dans son tout dernier livre, La Carte et le territoire, le romancier français Michel Houellebecq parle aussi de Dignitas.<br>\n <br>\n « Une euthanasie est facturée en moyenne cinq mille euros, alors que la dose létale de pentobarbital de sodium revient à vingt euros, et une incinération bas de gamme sans doute pas bien davantage, écrit-il. Sur un marché en pleine expansion, où la Suisse est en situation de monopole, ils doivent se faire des couilles en or. »<br>\n <br>\n Le 25 juin dernier, le Daily Mail de Londres annonçait que le fondateur de Dignitas <a href=\"http:\/\/www.dailymail.co.uk\/news\/worldnews\/article-1289217\/Dignitas-founder-Ludwig-Minelli-multi-millionaire.html\" target=\"_blank\">est maintenant multimillionnaire<\/a>. <br>\n <br>\n Une infirmière qui y travaillait (et qui a « aidé » trente patients à se suicider) était tellement perturbée qu’elle a quitté son poste.<br>\n <br>\n Selon elle, Dignitas est une machine à imprimer de l’argent. <br>\n <br>\n C’est ça, qu’on veut ? Des usines de la mort qui se font un fric fou en tuant des malades chroniques ?<br>\n <br>\n _____<br>\n <br>\n Notes supplémentaires:<br>\n <br>\n 1) Dignitas planifie de mettre sur pied un service permettant aux gens de se suicider dans le confort de leur propre foyer! Un <a href=\"http:\/\/www.dailymail.co.uk\/news\/article-492516\/Death-wheels-The-suicide-service-comes-door.html\" target=\"_blank\">\"mouroir\" sur roue<\/a>, en somme!<br>\n <br>\n 2) Dans <a href=\"http:\/\/www.dailymail.co.uk\/news\/worldnews\/article-1269271\/Fury-300-urns-containing-human-remains-Dignitas-suicide-clinic-Lake-Zurich.html\" target=\"_blank\">ce texte<\/a>, on accuse Dignitas de jeter des restes humains dans le fond d'un lac!<br>\n <br>\n 3) Que diriez-vous d'un magnifique <a href=\"http:\/\/www.thisislondon.co.uk\/standard\/article-23810337-dignitas-promises-pleasant-final-stay-at-its-suicide-hotel.do\" target=\"_blank\">\"hôtel-mouroir\"<\/a>? On n'arrête pas le progrès!<br>\n <br>\n 4) Dignitas aurait aidé <a href=\"http:\/\/www.highbeam.com\/doc\/1P2-8902293.html\" target=\"_blank\">des personnes en excellente forme physique<\/a> à mettre fin à leurs jours... Leur seul problème: ces gens étaient dépressifs, ce qui n'est pas une maladie mortelle...<br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/12\/aucune-dignite", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-13", | |
"title" : "Dedans ou dehors?", | |
"content" : "<p>C’est hier que s’est ouvert, au Palais des Congrès de Montréal,<a href=\"http:\/\/lcn.canoe.ca\/lcn\/infos\/national\/archives\/2010\/09\/20100912-080140.html\" target=\"_blank\">le Congrès mondial sur l’énergie<\/a>. <br>\n <br>\n Pour l’occasion, des milliers de délégués provenant de plus d’une centaine de pays se sont donnés rendez-vous pour discuter des défis auxquels le secteur de l'énergie sera confronté dans les années futures. <br>\n <br>\n Comme c’est le cas chaque fois que des représentants de la politique ou de l’industrie se réunissent, des manifestants de tout acabit se sont massés autour du Palais des Congrès pour brandir des pancartes, faire leur show et critiquer les « dérives du capitalisme néo-libéral ».<br>\n <br>\n <br>\n <strong>« VRAIS » ET « FAUX » ÉCOLOS<\/strong><br>\n <br>\n Pour certains écolos purs et durs, le fait qu’une personne comme Steven Guilbeault, d’Équiterre, ait choisi de participer de plein gré au Congrès mondial sur l’énergie plutôt que de manifester à l’extérieur avec « les vrais militants » est inacceptable.<br>\n <br>\n « Ces soi-disant environnementalistes ne font que donner une fausse caution écologiste aux discussions, derrière des portes closes, des grands pollueurs de la planète », a déploré Cameron Fenton, du Campement climatique, un organisme « résistant » qui lutte pour que « les citoyens reprennent le pouvoir ».<br>\n <br>\n C’est l’éternel débat auquel finissent toujours par se confronter les gens qui veulent changer le monde : faut-il être dedans ou dehors ?<br>\n <br>\n Vaut-il mieux essayer de faire avancer les choses de l’intérieur, ou prêcher la révolution à l’extérieur ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>GAGNER OU AVOIR RAISON<\/strong><br>\n <br>\n C’est, bien sûr, un faux débat.<br>\n <br>\n Car la solution se retrouve, comme c’est le souvent le cas, entre les deux. <br>\n <br>\n Il faut à la fois exercer une pression sur le système de l’extérieur et essayer de le transformer de l’intérieur. <br>\n <br>\n Au lieu de percevoir Steven Guilbeault comme un « traître », les écolos vert foncé devraient au contraire le voir comme un allié. <br>\n <br>\n Car c’est bien beau, prêcher la révolution avec un grand R, mais plus souvent qu’autrement, les cris de guerre sur fond d’affiches noires et rouges ne plaisent qu’aux convertis. <br>\n <br>\n Voulez-vous gagner ou avoir raison ?<br>\n <br>\n Si vous voulez avoir raison, continuez de jouer les anarchistes et de vous prendre pour les héritiers de Che Guevara. <br>\n <br>\n Si vous voulez VRAIMENT changer les choses (et pas seulement soigner votre image), achetez-vous une cravate comme l’a fait Guilbeault, assoyez-vous avec les décideurs, et tentez de les convaincre que le changement peut leur être profitable. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA COULEUR DE L’ARGENT<\/strong><br>\n <br>\n C’est plate, mais c’est la réalité : ce ne sont pas les bonnes intentions qui font tourner le monde. C’est l’argent. <br>\n <br>\n Les grosses compagnies vont prendre le virage vert le jour où on leur prouvera noir sur blanc que ça va leur permettre de faire du fric. <br>\n <br>\n D’ici là, les bonzes de l’énergie vont continuer de pomper, de creuser et de forer. <br>\n <br>\n Ultimement, ce ne sont pas les défenseurs de la grenouille zébrée qui vont améliorer le sort de la planète : ce sont les constructeurs automobiles qui vont faire un fric fou en vendant des autos électriques. <br>\n <br>\n Quoiqu’en pensent Fenton et ses amis anars, la planète ne sera pas sauvée par les « forces anti-capitalistes » : elle va être sauvée par les capitalistes ! <br>\n <br>\n Plus le consommateur exigera des produits verts, plus les fabricants lui vendront des produits verts ! <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES PIEDS SUR TERRE<\/strong><br>\n <br>\n Je ne sais pas vous, mais personnellement, je préfère les transformations aux révolutions. <br>\n <br>\n Et la réalité aux rêves. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/13\/dedans-ou-dehors", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-14", | |
"title" : "La cause est entendue", | |
"content" : "<p>Dure journée pour Marc Bellemare hier.<br>\n <br>\n S’il s’agissait d’un combat de boxe, on pourrait dire que l’ex-ministre de la Justice est dans les cordes et que ses genoux ont, pour la première fois, touché le sol.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UPEER CUT AU MENTON<\/strong><br>\n <br>\n En effet, alors que Marc Bellemare a juré dans son contre-interrogatoire du 31 août avoir fait part à son attaché de presse Jacques Tétrault des pressions effectuées par Franco Fava dans le dossier de la nomination des juges, monsieur Tétrault a affirmé n’avoir JAMAIS entendu parler de ça !<br>\n <br>\n Pire : il a dit avoir été « renversé » par les allégations de Marc Bellemare, qu’il a apprises à la télévision le printemps dernier. « Je ne comprends pas qu’il ne nous en ait pas parlé », a-t-il déclaré. <br>\n <br>\n Ouch !<br>\n <br>\n Alors qui ment ? Qui a des « trous de mémoire » ?<br>\n <br>\n Bellemare ou Tétrault ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN LOOSE CANON<\/strong><br>\n <br>\n Une chose est sûre : le ministre Marc Bellemare ne semblait pas particulièrement apprécié de son entourage. <br>\n <br>\n Impulsif, cachottier, incapable de travailler en équipe, paranoïaque, fielleux, mal organisé — le portrait que Jacques Tétrault et l’ex-chef de cabinet Michel Gagnon ont brossé de leur ancien patron était dévastateur. <br>\n <br>\n « À titre d’employeur, cet homme était une catastrophe », a lancé l’ancien attaché de presse. <br>\n <br>\n Ça me rappelle cet homme qui m’a abordé dans la rue, il y a quelques jours. <br>\n <br>\n « Ma femme a travaillé avec une douzaine de ministres et de sous-ministres, m’a-t-il dit. Elle a adoré son boulot. Dans toutes ces années, elle n’a eu qu’une seule mauvaise expérience : quand elle travaillait pour Marc Bellemare. C’était l’enfer... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA THÉORIE DU COMPLOT<\/strong><br>\n <br>\n De là à dire que Marc Bellemare ment lorsqu’il affirme avoir subi des pressions, il y a bien sûr une marge. Après tout, on peut être honnête ET ne pas être apprécié de ses subalternes. <br>\n <br>\n Mais disons que son image a été sérieusement entachée...<br>\n <br>\n Cela dit, les témoignages de Jacques Tétrault et Michel Gagnon ne semblent pas avoir ébranlé Monsieur et Madame Tout-le-monde. Si je me fie aux courriels et aux appels que j’ai reçus hier, la population est toujours derrière Marc Bellemare. <br>\n <br>\n « Je ne crois pas les témoignages des deux anciens collaborateurs de Marc Bellemare, de me dire un lecteur. Pour moi, ils ont tout intérêt à salir la réputation de leur ancien patron pour conserver leur lien avec le gouvernement. Tout ça, c’est un gros complot destiné à protéger le Premier ministre... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>PRÉSOMPTION DE CULPABILITÉ<\/strong><br>\n <br>\n Bref, quoique disent les témoins au cours des prochains jours, le jury populaire a tranché et la cause est (déjà) entendue. <br>\n <br>\n Marc Bellemare aurait beau se retrouver face contre le matelas, on le déclarerait vainqueur. <br>\n <br>\n Le lien de confiance entre Jean Charest et la population semble être définitivement rompu. <br>\n <br>\n « Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage », dit le dicton.<br>\n <br>\n Idem pour les Premiers ministres. <br>\n <br>\n Les deux principaux collaborateurs de Marc Bellemare ont beau avoir contredit sous serment le témoignage de leur ancien patron et remis en question son jugement, les électeurs ne croient pas le Premier ministre et vont continuer à douter de lui, quoiqu’il dise, quoiqu’il fasse et quoique les témoins de la Commission Bastarache déclarent au cours des prochains jours.<br>\n <br>\n Ne reste plus qu’à attendre les élections...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/14\/la-cause-est-entendue", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-15", | |
"title" : "Mon amie la police", | |
"content" : "<p>Marc Parent, le nouveau directeur du Service de police de la Ville de Montréal, a dit qu’il voulait rapprocher le corps policier des communautés culturelles.<br>\n <br>\n Pourquoi ? Elles sont loin ?<br>\n <br>\n Si oui, ce sont elles qu’il faut rapprocher, pas le contraire !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE ATTITUDE CONDESCENDANTE<\/strong><br>\n <br>\n Pourquoi « se rapprocher des communautés culturelles » ? Pourquoi ne pas « se rapprocher du citoyen tout court », que celui-ci soit noir, blanc ou rouge ? <br>\n <br>\n Les « communautés culturelles » ne sont pas stupides, on n’a pas besoin de se mettre à genoux et d’articuler lentement pour leur parler, elles connaissent les lois, elles savent que lorsqu’on les brise, on a affaire à la police...<br>\n <br>\n Les Québécois d’origine haïtienne, salvadorienne ou algérienne sont des citoyens à part entière, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs que tout le monde, on n’a pas besoin d’agir de façon spéciale avec eux, ou de mettre des gants blancs quand on leur adresse la parole...<br>\n <br>\n C’est quoi, cette attitude condescendante ?<br>\n <br>\n J’ai l’impression de lire Tintin au Congo quand j’entends des trucs du genre !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>CHACUN SON BOULOT<\/strong><br>\n <br>\n Personnellement, je ne veux pas que la police « se rapproche de moi ». Je n’en ai rien à foutre. <br>\n <br>\n Ce que je veux, c’est qu’elle me protège et qu’elle protège ma famille en attrapant les bandits.<br>\n <br>\n Et ce n’est pas en transformant les policiers en chefs scouts ou en travailleurs sociaux qu’on va faire ça. C’est en leur donnant les moyens de répondre plus rapidement aux appels d’urgence. <br>\n <br>\n Vous voulez prévenir la délinquance dans les milieux à risques ? Donnez davantage d’argent aux VRAIS travailleurs sociaux qui ont étudié le TRAVAIL SOCIAL, et laissez la police faire son boulot — c’est-à-dire : arrêter les gens qui ont enfreint la loi !<br>\n <br>\n Bientôt, si ça continue, on va demander à Passe-Partout de diriger les services de police de la province...<br>\n <br>\n « Tu as volé une banque ? Ah la la, viens, prends ma main, on va aller voir ta mère... »<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/15\/mon-amie-la-police", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-16", | |
"title" : "La clé et le lampadaire", | |
"content" : "<p>Connaissez-vous<a href=\"http:\/\/www.selectdigital.ca\/drm\/a\/lucien-boyer-une-heure-avec-lucien-boyer\" target=\"_blank\">Lucien Boyer<\/a> ?<br>\n <br>\n Ce stand-up comic grassouillet qui a fait les belles heures des cabarets dans les années 50-60 n’a jamais atteint le statut de Gilles Pellerin ou de Ti-Gus et Ti-Mousse.<br>\n <br>\n Mais il a connu un <a href=\"http:\/\/www.postedecoute.ca\/catalogue\/album\/lucien-boyer-une-heure-avec-lucien-boyer-1\" target=\"_blank\">certain succès sur disque<\/a>.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>GAGS DE MONONCLE<\/strong><br>\n <br>\n À la maison, quand j’étais petit, on avait les trois « microsillons » de <a href=\"http:\/\/fr.wikipedia.org\/wiki\/Lucien_Boyer_(humoriste)\" target=\"_blank\">Lucien Boyer<\/a> : celui avec la pochette rouge, celui avec la pochette jaune et celui avec la pochette bleue.<br>\n <br>\n Je les faisais jouer du matin au soir afin d’apprendre ses gags par cœur et les répéter à mes chums, le lendemain, à l’école.<br>\n <br>\n « C’est l’histoire d’un gars qui rentre dans un restaurant et qui demande à la serveuse : Madame, avez-vous des cuisses de grenouilles ?<br>\n <br>\n — Non, c’est mon marcher naturel... »<br>\n <br>\n Ba-doum, ba-doum.<br>\n <br>\n Ou alors : « C’est l’histoire d’un gars qui rentre dans une épicerie et qui demande au commis : Monsieur, avez-vous des oignons à la poche ?<br>\n <br>\n — Non, rien que des cors aux pieds... »<br>\n <br>\n Ba-doum, ba-doum.<br>\n <br>\n Pas très subtil mais, comme dit l’autre, ça fait la job.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>MÉTAPHORE DU QUÉBEC<\/strong><br>\n <br>\n Bref, sur un de ses disques, Lucien Boyer racontait l’histoire d’un gars qui voit un homme à quatre pattes en dessous d’un lampadaire, au beau milieu de la nuit.<br>\n <br>\n « Qu’est-ce que vous faites là ?, lui demande-t-il.<br>\n <br>\n — Je cherche mes clés...<br>\n <br>\n — Vous les avez perdues ici ?<br>\n <br>\n — Non, plus loin, à un kilomètre.<br>\n <br>\n — Pourquoi vous les cherchez ici, alors ?<br>\n <br>\n — Parce qu’ici, il y a de la lumière... »<br>\n <br>\n Eh bien, ce gag représente parfaitement ce qui se passe actuellement au Québec.<br>\n <br>\n Pendant que <a href=\"http:\/\/fr.canoe.ca\/infos\/quebeccanada\/archives\/2010\/09\/20100913-151554.html\" target=\"_blank\">Québec Solidaire<\/a> révèle que quatre firmes de génie-conseil aurait versé illégalement 400 000 $ au Parti Libéral du Québec, on fait venir des spécialistes en calligraphie pour analyser les notes de Marc Bellemare !!!<br>\n <br>\n Au lieu de parler du vrai scandale (le rôle des firmes de génie-conseil dans le financement des partis politiques), on perd notre temps à tergiverser sur la nomination des juges, un sujet dont la plupart des gens se foutent éperdument !<br>\n <br>\n Tout ça, parce que Jean Charest a décidé de créer une commission pour faire la lumière là-dessus !<br>\n <br>\n Pour reprendre le gag de Lucien Boyer : on cherche nos clés sous un lampadaire alors qu’elles se trouvent à un kilomètre plus loin !!!<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA CHASSE AUX FOURMIS<\/strong><br>\n <br>\n Et pourquoi Jean Charest a créée une commission sur le processus de nomination des juges, alors que le sujet qui interpellait les gens était le financement des partis politiques ?<br>\n <br>\n Parce que le Premier ministre savait que cette commission-là allait lui donner raison. <br>\n <br>\n Je le sais, vous le savez, tout le monde le sait. <br>\n <br>\n On dirait un mauvais drame policier : tout le monde sait qu’à la fin du dernier acte, c’est Marc Bellemare qui va être montré du doigt, mais ça ne fait rien, on joue la pièce quand même...<br>\n <br>\n Pendant ce temps-là, aucune commission, aucun juge ni aucun avocat se penche sur le vrai scandale.<br>\n <br>\n Un éléphant de 600 tonnes est en train de démolir la maison, et on part à la chasse aux fourmis...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DES BIDOUS<\/strong><br>\n <br>\n Et combien va coûter cette jolie commission ? Autour de six millions de dollars. <br>\n <br>\n Qui seront payés par chèques. Pas en liquide, dans des enveloppes brunes...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/16\/la-cle-et-le-lampadaire", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-18", | |
"title" : "À la défense de Pierre Curzi", | |
"content" : "<p>Je vais probablement me faire traiter de tous les noms par les « post-nationalistes » qui crient au fascisme dès qu’un Péquiste dit du bout des lèvres qu’il faudrait défendre plus ardemment la langue française, mais je m’en fous, je tiens aujourd’hui à prendre la défense de Pierre Curzi.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>RIEN DE CHOQUANT<\/strong><br>\n <br>\n Depuis une semaine, le député de Borduas est l’objet de railleries suite aux propos qu’il a tenus sur la faible présence de francophones au sein du Canadien de Montréal à l’émission Les Francs-Tireurs (que je co-anime avec Patrick Lagacé sur les ondes de Télé-Québec).<br>\n <br>\n Qu’est-ce qui vous a tant choqué dans les propos de monsieur Curzi ?<br>\n <br>\n Ce qu’il a dit n’a pourtant rien de scandaleux : il n’y a pas beaucoup de francophones au sein du Canadien pour la simple et bonne raison que les propriétaires actuels de l’équipe n’ont pas le fait français particulièrement à cœur et ne perçoivent pas le Canadien comme un « symbole identitaire ».<br>\n <br>\n Si c’était un nationaliste francophone qui dirigerait l’équipe, on y compterait certainement plus de joueurs qui parlent la langue de Michel Tremblay. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>« DU FÉDÉRALISME ÉTROIT »<\/strong><br>\n <br>\n C’est quoi, le problème ?<br>\n <br>\n Même Alain Dubuc (qu’on ne peut mettre dans le même lit idéologique que Pierre Curzi) a écrit hier que « l'insensibilité des dirigeants du Canadien ressemble à du fédéralisme étroit des années 60 » !<br>\n <br>\n Et avant de grimper dans les rideaux, réécoutez les propos de Curzi : le député péquiste n’a pas parlé d’un « complot fédéraliste », il n’a pas dit que les fanatiques de la feuille d’érable se réunissaient chaque dimanche soir dans un sous-sol de Westmount pour savoir quel autre « véhicule identitaire québécois » ils allaient acheter !<br>\n <br>\n Il a seulement dit que la faible présence de joueurs francophones au sein du Canadien faisait probablement l’affaire des fédéralistes. <br>\n <br>\n Quand on voit avec quelle insistance les bonzes du fédéralisme tentent de nous enfoncer le credo multiculturel dans la gorge, il faut vraiment être naïf pour croire le contraire. <br>\n <br>\n Vous pensez vraiment que ça ne fait pas l’affaire des défenseurs du multiculturalisme à la canadienne de voir que les francophones constituent un groupe parmi tant d’autres au sein du Canadien ?<br>\n <br>\n Voyons !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>SANS ODEUR NI COULEUR<\/strong><br>\n <br>\n Vraiment, je ne vous comprends pas.<br>\n <br>\n Vous ne cessez de pourfendre la langue de bois, mais dès qu’un politicien ose dire franchement et honnêtement le fond de sa pensée, vous cognez dessus à coups de bâton de baseball. <br>\n <br>\n Qu’est-ce que vous voulez ? Des politiciens passionnés qui n’ont pas peur de brasser la cage, comme le faisaient Claude Charron, Lise Payette, Guy Chevrette, Jean Cournoyer et Jean Garon, ou des avocats cravatés sans odeur, sans saveur et sans couleur ?<br>\n <br>\n Vous dites que la politique est plate. C’est de votre faute, bordel ! Si vous arrêtiez de vous comporter comme des p’tites Sœurs du Bon Pasteur dès qu’un politicien dit QUELQUE CHOSE (au lieu de ne rien dire), on n’en serait pas là. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>PAS DE LEÇON À DONNER<\/strong><br>\n <br>\n Pour ce qui est du Globe and Mail, qui a ridiculisé Curzi, le journal de Toronto n’a de leçon à donner à personne. <br>\n <br>\n Après tout, c’est une de leurs chroniqueuses qui a dit que les tueries de Dawson et de Polytechnique avaient été causées par la loi 101 !!!<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>\n\n<p><br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/18\/a-la-defense-de-pierre-curzi", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-19", | |
"title" : "Hockey Night in Montreal", | |
"content" : "<p>Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais chaque fois que j’entends des amateurs de hockey se plaindre du trop petit nombre de joueurs francophones au sein du Canadien de Montréal, j’ai un petit sourire en coin.<br>\n <br>\n J’ai le goût de leur dire : « Tant pis pour vous. »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>ANYTHING BUT QUEBECOR<\/strong><br>\n <br>\n Je me souviens des réactions qu’on pouvait lire et entendre quand Pierre-Karl Péladeau a annoncé qu’il était intéressé à acheter le club, en partenariat avec le Fonds de solidarité de la FTQ et Les Productions Feeling de René Angélil.<br>\n <br>\n « Ah non, tout sauf l’Empire !!!! Anything but Quebecor ! »<br>\n <br>\n À croire certains commentateurs, c’était le pire scénario-catastrophe qui pouvait arriver au Québec. Imaginez, l’Empire et le mari de Céline qui mettent la main sur le Canadien ! <br>\n <br>\n Marie-Élaine Thibert, capitaine de l’équipe ! Garou, entraîneur-chef !<br>\n <br>\n C’était un signe de l’Apocalypse ! Il fallait à tout prix empêcher cette transaction maléfique, diabolique !<br>\n <br>\n Il valait mieux saborder l’équipe plutôt que de la voir tomber dans les mains de Darth Vader !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>PAS SURPRENANT<\/strong><br>\n <br>\n Aujourd’hui, le Canadien est la propriété de la famille Molson, en partenariat avec The Woodbrige Company Limited, une société d’investissement basée à Toronto, et Michael Andlauer, un entrepreneur qui vit à Burlington, Ontario. <br>\n <br>\n Vous êtes contents, messieurs ?<br>\n <br>\n Je ne dis pas qu’on aurait dû empêcher des entrepreneurs anglophones d’acheter le Canadien. Je suis un ardent défenseur du libre marché, et la famille Molson (qui connaît le hockey comme le fond de sa poche) est à 100 % québécoise.<br>\n <br>\n On met l’équipe en vente, et au plus fort la poche !<br>\n <br>\n Mais qu’on ne se surprenne pas du fait que la question de la représentation francophone au sein de l’équipe ne soit pas la « priorité numéro un » des propriétaires du Canadien !<br>\n <br>\n Ça leur passe probablement 25 000 pieds au-dessus de la tête...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/19\/hockey-night-in-montreal", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-21", | |
"title" : "La farce du CHUM", | |
"content" : "<p>« Un chameau est un cheval dessiné par un comité », dit l’adage.<br>\n <br>\n La meilleure illustration est ce qui est arrivé au CHUM. <br>\n <br>\n Alors que l’hôpital universitaire francophone avait besoin d’un site d’une superficie de deux à trois millions de pieds carrés pour remplir convenablement sa mission, il se retrouve maintenant sur un site exigu (le 1000 Saint-Denis) qui empêche tout agrandissement majeur. <br>\n <br>\n Le projet situé au 6000 Saint-Denis était quatre fois plus grand que le site actuel. Celui de la gare de triage d’Outremont, 12 fois plus grand !<br>\n <br>\n Or, lequel a remporté la mise ? Le plus petit !<br>\n <br>\n Cherchez l’erreur...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE CATASTROPHE<\/strong><br>\n <br>\n Dans Le CHUM : une tragédie québécoise, un livre-choc publié aux éditions Boréal, l’économiste Robert Lacroix (ex-recteur de l’Université de Montréal) et le sociologue Louis Maheu (représentant de l’UDM au conseil d’administration du CHUM) retracent avec beaucoup de détails <a href=\"http:\/\/argent.canoe.ca\/lca\/affaires\/quebec\/archives\/2010\/09\/20100920-125719.html\" target=\"_blank\">la triste histoire de ce méga projet<\/a>. <br>\n <br>\n À côté de ça, la construction du stade olympique est un conte de fée...<br>\n <br>\n « On aboutit à un hôpital moins fonctionnel, construit sur un terrain trop petit et qui coûtera au moins 1,2 milliard de dollars de plus que les projets du 6000 Saint-Denis ou d’Outremont, écrivent les auteurs. <br>\n <br>\n « Si la commission Mulroney-Johnson avait recommandé le maintien du projet au 6000 Saint-Denis, cet hôpital aurait pu ouvrir ses portes en 2008. Sur le site Outremont, une ouverture en 2010 était tout à fait plausible. <br>\n <br>\n « Au 1000 Saint-Denis, au rythme où vont les choses, nous pensons que le projet ne sera complètement terminé qu’en 2020. »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN PREMIER MINISTRE FAIBLE<\/strong><br>\n <br>\n À ce stade-là, on ne parle plus d’un cheval qui se transforme en chameau, mais d’un cheval qui ressemble à une scie à chaîne !<br>\n <br>\n On a l’impression que toutes les mauvaises décisions qui auraient pu être prises ont été prises.<br>\n <br>\n Le plus désolant, dans toute cette histoire, est de voir à quel point Jean Charest (qui appuyait le projet Outremont) a été incapable de tenir tête à son ministre de la Santé, Philippe Couillard (qui, lui, penchait en faveur du 1000 Saint-Denis).<br>\n <br>\n C’est à se demander qui dirigeait le gouvernement !<br>\n <br>\n En février 2005, au plus fort de la tempête, Jean Charest annonce un remaniement ministériel. En profitera-t-il pour tasser Couillard ?<br>\n <br>\n Non : il le reconfirme dans son poste de ministre de la Santé !<br>\n <br>\n Vraiment, c’est à n’y rien comprendre...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA FACTURE GONFLE<\/strong><br>\n <br>\n Pas étonnant que certains croient que Jean Charest laisse les collecteurs de fond de son parti nommer les juges : il ne pouvait même pas tenir tête à l’un de ses ministres !<br>\n <br>\n « Nous écrivons ces lignes en 2010, et personne ne peut dire avec certitude quand le nouveau CHUM accueillera ses premiers patients, disent les auteurs. On ne sait même pas encore ce que sera cet hôpital, quand sa construction débutera, sous quel régime il sera réalisé (PPP ou autre) et quel en sera le coût définitif. »<br>\n <br>\n On avait prévu un projet de 1,6 milliard de dollars, prêt pour 2008. On est rendu à une facture de 2,6 milliard de dollars, et la première pierre n’a pas encore été posée...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>QUI CONDUIT ?<\/strong><br>\n <br>\n « Je veux avoir les deux mains sur le volant », disait Jean Charest. <br>\n <br>\n À quoi bon, monsieur le Premier ministre, si ce n’est pas vous qui conduisez ?<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/21\/la-farce-du-chum", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-24", | |
"title" : "Santa Bananas", | |
"content" : "<p>Il y a un passage du témoignage de Franco Fava qui m’a particulièrement accroché, hier.<br>\n <br>\n Un passage qui ne parlait pas de la nomination des juges, qui ne traitait pas du milieu de la construction et qui concernait ni le financement du PLQ ni l’influence « indue » des collecteurs de fonds.<br>\n <br>\n Ça traitait de l’école.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DONNEZ GÉNÉREUSEMENT<\/strong><br>\n <br>\n Franco Fava parlait d’un de ses amis qui voulait inscrire son enfant dans une école spécialisée dans l’aide aux élèves en difficulté. Malheureusement, l’homme se butait à une porte close.<br>\n <br>\n Qu’a fait Franco Fava pour aider son ami ? Il a fait un don de 5 000 $ à l’école.<br>\n <br>\n Et qu’est-ce qui est arrivé ?<br>\n <br>\n L’enfant a été accepté. Comme ça, par magie.<br>\n <br>\n Chaque fois qu’il est question de corruption, on montre toujours du doigt les pays du Tiers-Monde. « Dans ces pays-là, il faut toujours graisser des pattes pour que les choses débloquent. »<br>\n <br>\n Eh bien, devinez quoi : c’est la même chose au Québec. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>SECRET DE POLICHINELLE<\/strong><br>\n <br>\n Vous le savez, je le sais, tout le monde le sait. <br>\n <br>\n Si tu contribues régulièrement et généreusement à la Fondation de l’école privée que ton enfant fréquente, fortes sont les chances que les directeurs de l’école t’écoutent avec attention le jour où tu vas leur parler du fils ou de la fille d’un ami.<br>\n <br>\n Si l’enfant en question ne réussit pas les tests d’admission, l’école ne le prendra probablement pas.<br>\n <br>\n Mais à compétence égale, bof, pourquoi pas ? <br>\n <br>\n Après tout, les bons comptes font les bons amis, non ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES BONNES RELATIONS<\/strong><br>\n <br>\n C’est aussi comme ça en santé.<br>\n <br>\n Les gens qui ont un ami médecin dans leur entourage courent la chance d’être mieux traités que les pauvres malades qui n’on aucun contact. <br>\n <br>\n Plus l’économie d’un pays se fissure, plus sa machine se détraque, plus le système prend l’eau, et plus le réseau de contact devient important.<br>\n <br>\n Et que faites-vous pour remercier l’ami médecin qui a « accéléré » le dossier de votre vieille mère ?<br>\n <br>\n Vous ne lui donnez pas une enveloppe brune, ça serait trop insultant. <br>\n <br>\n Vous l’invitez dans un bon resto. Vous lui achetez une bonne bouteille de vin. Vous le gâtez, vous pensez à lui quand vous gagnez un week-end pour quatre personnes dans une auberge de luxe...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>JURÉ CRACHÉ<\/strong><br>\n <br>\n Je ne veux pas minimiser ce qu’on apprend à la Commission Bastarache. Je ne dis pas qu’il n’y a pas matière à scandale, que c’est ordinaire, banal.<br>\n <br>\n Mais il faut être naïf en maudit pour penser qu’un collecteur de fonds qui dépose un million de dollars par année dans les caisses du parti au pouvoir n’a pas ses entrées dans le bureau du Premier ministre !<br>\n <br>\n Qu’on essaie de nous faire avaler ça est pathétique...<br>\n <br>\n Nous prenez-vous pour des caves ? Pensez-vous vraiment qu’on vous croit quand vous jurez n’y a AUCUN lien entre le travail « bénévole » (a-hum) effectué par Franco Fava pour le compte du PLQ et les centaines de millions que son entreprise a empochés ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>INSULTANT<\/strong><br>\n <br>\n Moi, c’est ça qui m’insulte le plus dans la Commission Bastarache.<br>\n <br>\n Pas les histoires de copinage et de réseautage, qu’on devinait tous.<br>\n <br>\n Mais le fait qu’on nous prenne pour des cons.<br>\n <br>\n Fourre-moi, Chose, mais cesse de me mentir en pleine face...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/24\/santa-bananas", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-25", | |
"title" : "Des problèmes ? Où ça ?", | |
"content" : "<p>C'est quand même hallucinant. Un collecteur de fonds du PLQ (Charles Rondeau) entre régulièrement dans le bureau de Chantal Landry pour l'aider à faire le tri dans la courte liste de personnes susceptibles d'être nommées à des postes importants par le gouvernement et que dit Jean Charest?<\/p>\n\n<p>«Je ne suis pas mal à l'aise du tout de ces rencontres-là...» Allo ?<\/p>\n\n<p>UNE SITUATION INACCEPTABLE<\/p>\n\n<p>Le premier ministre affirme qu'il est parfaitement à l'aise avec cette situation, car «Charles Rondeau et Chantal Landry sont tous deux honnêtes».<\/p>\n\n<p>Là n'est pas la question.<\/p>\n\n<p>Charles Rondeau aurait beau être un saint, il n'a pas d'affaire à aider Chantal Landry à «placer» des gens dans l'appareil gouvernemental.<\/p>\n\n<p>Voyons ! Il est collecteur de fonds pour le PLQ ! Il connaît les noms des plus gros donateurs du parti ! Il sait qui mérite un retour d'ascenseur !<\/p>\n\n<p>Voulez-vous me dire qu'est-ce qu'un homme comme ça fait dans le bureau de Chantal Landry ?<\/p>\n\n<p>Comment le premier ministre, qui incarne l'État et qui est garant de l'indépendance de ses institutions, peut-il affirmer sans rougir que cette situation ne le gêne pas ?<\/p>\n\n<p>L'APPARENCE COMPTE<\/p>\n\n<p>Tout le monde vante «la prestance» de Jean Charest, son allure, la façon dont il a «reviré maître Jean-François Bertrand comme une crêpe».<\/p>\n\n<p>Désolé, mais je ne partage pas cet enthousiasme.<\/p>\n\n<p>Traitez-moi de «pur et dur», mais quand j'entends le premier ministre dire que cette situation hautement discutable sur le plan éthique ne le dérange absolument pas, je ne suis pas impressionné.<\/p>\n\n<p>Je dirais même : je suis atterré.<\/p>\n\n<p>«Il est préférable d'éviter toute situation où il y a apparence de conflit d'intérêts, et ce, même si la loi ne sanctionne que l'existence réelle de conflit d'intérêts», affirment les juristes.<\/p>\n\n<p>Jean Charest n'a-t-il pas été avocat ? Ne sait-il pas qu'en matière de conflit d'intérêts, l'image est tout aussi dommageable que la réalité ?<\/p>\n\n<p>POW-WOW ISLAMISTE<\/p>\n\n<p>Pendant que la Commission Bastarache siège, la vie continue.<\/p>\n\n<p>C'est ainsi qu'aujourd'hui, dans l'indifférence quasi générale, le Palais des congrès de Montréal sera l'hôte de la plus grande conférence islamique de l'histoire du Québec.<\/p>\n\n<p>Organisé par United For Change, une association qui a des liens avec les Frères musulmans (un organisme extrémiste qui prône l'instauration de gouvernements islamistes), cet événement mettra en vedette Tariq Ramadan, un théologien musulman qui croit que l'homosexualité, l'adultère et la sexualité hors mariage sont des crimes devant Dieu.<\/p>\n\n<p>Comme l'a demandé Céline Plourde, une citoyenne québécoise, dans une lettre qu'elle a envoyée à de nombreux politiciens :<\/p>\n\n<p>«Comment se fait-il que le ministère du Tourisme autorise la tenue, dans un édifice payé par les contribuables québécois, d'une conférence parrainée par les Frères musulmans, un groupe extrémiste dont l'objectif déclaré est l'instauration d'un califat mondial régi par la charia?»<\/p>\n\n<p>«L'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité une résolution contre l'instauration de tribunaux islamiques. Comment le gouvernement du Québec peut-il justifier qu'il offre des installations publiques à des groupes dont l'objectif est d'instaurer la charia au Québec et dans le monde ?»<\/p>\n\n<p>CE N'EST QU'UN DÉBUT<\/p>\n\n<p>Pendant qu'on analyse l'encre des stylos de Marc Bellemare, l'extrémisme musulman fait tranquillement son lit au Québec.<\/p>\n\n<p>Bientôt, Montréal ressemblera à Londres. Et qu'est-ce qu'on fait ? Rien. Honte à nous...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/25\/des-problemes--ou-ca", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-26", | |
"title" : "La leçon de Maclean's", | |
"content" : "<p>Quand on voit ce que les médias canadiens anglais pensent de nous, on se demande pourquoi ils veulent nous garder dans la fédération.<\/p>\n\n<p>Non, c'est vrai : si on est si pire que ça, si vous pensez vraiment qu'on est raciste, braillard, paresseux et corrompu, pourquoi vous ne nous sacrez pas dehors ?<\/p>\n\n<p>Pourquoi vous prenez le train et vous venez nous embrasser chaque fois qu'on menace de partir ?<\/p>\n\n<p>MACLEAN'S N'A PAS TORT<\/p>\n\n<p>Remarquez, concernant la corruption au Québec, Maclean's n'a pas tout à fait tort.<\/p>\n\n<p>Juste comme le magazine sortait dans les kiosques, notre premier ministre disait haut et fort qu'il ne voyait aucun problème à ce qu'un collecteur de fonds du parti aide une de ses proches collaboratrices à faire le tri dans la liste des nominations !<\/p>\n\n<p>Comme symbole de manque d'éthique, on ne peut faire mieux. C'est encore plus parlant que le Bonhomme Carnaval avec une valise bourrée de fric.<\/p>\n\n<p>Comment pouvez-vous dire après ça que «non, nous sommes honnêtes, ici, au Québec» ?<\/p>\n\n<p>Notre premier ministre lui-même hausse les épaules devant des preuves flagrantes de conflit d'intérêts !<\/p>\n\n<p>SERVIR LA CAUSE<\/p>\n\n<p>Ce qui m'agace, dans l'article de Maclean's, ce n'est pas qu'on dise que le Québec est une province corrompue -c'est vrai.<\/p>\n\n<p>C'est qu'on dise que le Québec est la province LA PLUS corrompue du pays !<\/p>\n\n<p>Comment peut-on affirmer une telle chose ?<\/p>\n\n<p>Si je me souviens bien, le scandale des commandites impliquait le gouvernement fédéral, non ? Comme m'a écrit Benoît Saint-Jean, un lecteur :<\/p>\n\n<p>«Maclean's dit que les Québécois sont tellement obsédés par le débat national qu'ils en ont oublié la bonne gouvernance. L'auteur n'a pas tort, mais il se trompe de cible !<\/p>\n\n<p>En effet, cette analyse colle d'abord au clan fédéraliste. Les fédéralistes sont tellement obsédés par la lutte contre les méchants souverainistes qu'ils excusent tous les dérapages pourvu qu'ils servent la cause.»<\/p>\n\n<p>PAS DE LEÇON À DONNER<\/p>\n\n<p>Le scandale des commandites ? Pas de problème, c'était pour une bonne cause !<\/p>\n\n<p>Le «Love Fest» du référendum de 1995, qui contournait la loi sur le financement ? On n'avait pas le choix, c'était pour lutter contre les séparatistes !<\/p>\n\n<p>La naturalisation accélérée de milliers d'immigrants avant le référendum pour renforcer le clan du Non ? Il faut ce qu'il faut !<\/p>\n\n<p>Et après ça, VOUS venez nous donner des leçons d'éthique ?<\/p>\n\n<p>Pour qui nous prenez-vous, calvaire ?<\/p>\n\n<p>BLANCS COMME NEIGE<\/p>\n\n<p>Vous pensez vraiment que le milieu de la construction n'est pas corrompu dans le reste du Canada ?<\/p>\n\n<p>Que les partis politiques des autres provinces sont blancs comme neige ?<\/p>\n\n<p>La seule différence entre le Québec et le reste du pays, c'est qu'ici les histoires de corruption finissent toujours par sortir. Alors que chez vous, c'est caché.<\/p>\n\n<p>Vous préférez enterrer ou manger vos vidanges plutôt que les laisser traîner sur le bord de la rue...<\/p>\n\n<p>EXCUSATUM<\/p>\n\n<p>Petite note concernant les médias canadiens anglais... Il y a quelques jours, je disais que le Globe and Mail avait ridiculisé la sortie de Pierre Curzi sur le Canadien. Erreur : c'était le National Post.<\/p>\n\n<p>Le Globe, lui, avait publié la chronique délirante de Jan Wong sur les liens entre le massacre de Poly et la loi 101.<\/p>\n\n<p>Désolé, mais avec toutes ces insultes qui fusent de partout, on s'y perd...<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/26\/la-lecon-de-macleans", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-27", | |
"title" : "Mon problème avec la droite", | |
"content" : "<p>C’est le 23 octobre prochain que se déroulera, à Sainte-Foy, le premier événement public du<a href=\"http:\/\/www.liberte-quebec.ca\/\" target=\"_blank\">Réseau Liberté Québec<\/a>, un nouveau mouvement qui vise à donner une voix aux tenants de la droite qui souhaitent une réforme en profondeur du modèle québécois. <br>\n <br>\n Si je suis d’accord avec plusieurs propositions mises de l’avant par ce mouvement (dégraissage de l’État, gestion plus responsable des fonds publics, refonte des programmes gouvernementaux pour les rendre moins coûteux et plus efficaces), une me pose problème :<br>\n <br>\n « Remplacer l’axe fédéralisme-souverainisme par l’axe gauche-droite. »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DES DÉBATS STÉRILES ?<\/strong><br>\n <br>\n À croire les ténors de la droite (surtout ceux qui sont concentrés dans la région de Québec, et qui ont les Péquistes en horreur), tout ce qui touche de près ou de loin la question constitutionnelle et les relations Québec-Ottawa est une vaste perte de temps. <br>\n <br>\n La défense du français, la laïcité, les accommodements raisonnables, la question identitaire, le Québec bashing, les écoles-passerelles, le voile — toutes ces questions sont des débats stériles et inutiles alimentés par des nationalistes paranos et vaguement xénophobes.<br>\n <br>\n Il n’y a qu’une chose de vraie : l’économie. <br>\n <br>\n Le reste, c’est de la bouillie pour les chats. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>L’OFFRE ET LA DEMANDE<\/strong><br>\n <br>\n Premièrement, je ne vois pas pourquoi on devrait complètement occulter l’axe fédéralisme-souverainisme pour ne privilégier que l’axe gauche-droite. <br>\n <br>\n À ce que je sache, un État (pour reprendre une expression à la mode) a un cerveau « multi-tâches » et peut marcher et mâcher de la gomme en même temps. <br>\n <br>\n On peut à la fois défendre le français ET réduire la dette. <br>\n <br>\n Deuxièmement, c’est bien beau, l’économie, mais on ne peut analyser tous les aspects d’une société sous la seule loupe de la logique comptable. <br>\n <br>\n Parfois, quand je lis certains tenants de la droite, j’ai l’impression de relire Marx. Tout est ramené à la question économique. Hors des sous, point de salut. <br>\n <br>\n La culture, par exemple, devrait être considérée comme une activité économique comme une autre, obéissant aux lois de l’offre et de la demande. On ne devrait encourager que les artistes qui marchent. <br>\n <br>\n Les autres (plus intellos, moins populaires) devraient accrocher leurs crayons et se trouver « une vraie job ».<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DES CHIFFRES ET DE LETTRES<\/strong><br>\n <br>\n Qu’on se comprenne : je ne banalise pas l’importance de l’économie. Effectivement, le Québec doit remettre de l’ordre dans ses finances. Ça presse !<br>\n <br>\n Mais une nation n’est pas une entreprise. Ça n’a pas seulement que des profits ou des pertes : ça a aussi — je sais que ce mot va faire rire certains lecteurs, mais qu’importe, je l’utilise sans rougir — une âme. <br>\n <br>\n Les Québécois le savent d’ailleurs très bien. S’ils ont l’économie à cœur, ils refusent de tout rabaisser à une simple question de chiffres. <br>\n <br>\n Prenez l’ADQ. Quand le parti de Mario Dumont a-t-il réussi à décoller ? Quand son chef a commencé à parler d’identité. <br>\n <br>\n Quand il a ajouté un peu de bleu à son discours sur le Québec dans le rouge. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN DISCOURS ÉTROIT<\/strong><br>\n <br>\n Personnellement, je me réjouis de l’arrivée du Réseau Liberté Québec sur la scène politique et intellectuelle. <br>\n <br>\n Mais j’espère que les membres de ce think tank ne se contenteront pas d’aligner des colonnes de chiffres. <br>\n <br>\n Et qu’ils oseront se libérer de temps en temps des ornières trop étroites de la logique comptable. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/27\/mon-probleme-avec-la-droite", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-28", | |
"title" : "La faute aux séparatistes", | |
"content" : "<p>Plusieurs personnes m’ont écrit pour me dire que j’avais tort de critiquer la une du Maclean’s.<br>\n <br>\n « L’auteur a raison, le Québec est corrompu, il faut nommer les choses par leur nom et cesser de crier au racisme chaque fois que quelqu’un nous dit nos quatre vérités », m’ont dit de nombreux lecteurs.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES VIERGES OFFENSÉES<\/strong><br>\n <br>\n Effectivement, nous sommes très mal placés pour jouer les vierges offensées. Après tout, les histoires de corruption font la manchette au Québec depuis plusieurs années. Quand ce n’est pas l’administration de Montréal qui trempe dans des affaires louches, c’est le gouvernement du Québec. <br>\n <br>\n Et tout le monde sait ce qui se passe dans le milieu de la construction...<br>\n <br>\n Mais pourquoi faire un lien entre ces « affaires » et le débat constitutionnel ?<br>\n <br>\n C’est quoi, le rapport ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN DÉBAT TROP ACCAPARANT<\/strong><br>\n <br>\n « On ne dit pas que les souverainistes sont de méchantes personnes, a expliqué Martin Patriquin, journaliste au Maclean’s. Mais on voit que nos gouvernements poussent soit pour le Canada, soit pour le Québec. Ça reste continuellement comme ça. Nous sommes obsédés par ça, et on ne se concentre pas sur la bonne façon de gouverner. »<br>\n <br>\n Bref, si on patauge dans la corruption la plus abjecte, c’est parce qu’on passe trop de temps à parler de la question nationale.<br>\n <br>\n Le jour où l’on enterrera cette question, on pourra enfin s’occuper « des vraies affaires » et la province redeviendra propre. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES « VRAIES AFFAIRES »<\/strong><br>\n <br>\n J’ai trois choses à dire à propos de cet argument.<br>\n <br>\n Un : quoiqu’en pensent les Martin Patriquin de ce monde, la question nationale fait partie des « vraies affaires ». <br>\n <br>\n Et elle continuera de le faire tant que le Canada persistera à nous enfoncer le multiculturalisme dans la gorge et à utiliser les tribunaux pour affaiblir la loi 101 et fragiliser notre langue.<br>\n <br>\n Deux : comme je l’écrivais hier, l’État peut marcher et mâcher de la gomme en même temps. Parler des relations fédérales-provinciales ne nous empêche pas de nous atteler à d’autres tâches.<br>\n <br>\n Trois : à entendre le journaliste du Maclean’s, les Québécois passent leur temps à parler du débat constitutionnel. Je m’excuse, mais... Où ? Quand ?<br>\n <br>\n Même le PQ n’en parle pratiquement plus !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DANS NOS GÈNES<\/strong><br>\n <br>\n En fait, l’idée qui sous-tend le texte du Maclean’s est simple : les Québécois vont cesser de vivre dans une République de bananes le jour où ils vont ENFIN s’affranchir de leur héritage culturel arriéré pour devenir de vrais Canadiens. <br>\n <br>\n « Au Québec, les racines de la corruption plongent dans l’histoire politique de la province », a écrit Andrew Coyne, chroniqueur au Maclean’s.<br>\n <br>\n « Pourquoi les Québécois sont-ils aussi tolérants face à la corruption ? Est-ce parce qu’ils ont tendance à se soumettre à l’autorité ? Parce que les Catholiques ferment les yeux sur les vices de leurs chefs ? »<br>\n <br>\n Tout juste s’il ne dit pas que c’est parce qu’on parle français !!!<br>\n <br>\n <br>\n <strong>RACISME<\/strong><br>\n <br>\n Bref, notre « tolérance légendaire » à la corruption serait inscrite dans notre ADN politique, historique et culturel !<br>\n <br>\n Entre ça et dire que les Juifs sont obsédés par l’argent ou que les Italiens sont tous des bandits, il n’y a qu’un pas...<br>\n <br>\n Et le pire est qu’il faut accepter cette insulte avec le sourire, car on va dire qu’on est susceptible et incapable de prendre la critique !<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/28\/la-faute-aux-separatistes", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-29", | |
"title" : "Trafic d'influence", | |
"content" : "<p>Je ne sais pas si c’est parce que je regarde trop la Commission Bastarache, mais ces temps-ci, mon cynisme est à son plus haut niveau.<br>\n <br>\n Je me demande si on peut vraiment assainir les mœurs politiques. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>L’ARGENT FAIT LE BONHEUR<\/strong><br>\n <br>\n Organiser une campagne électorale coûte très cher. Très cher.<br>\n <br>\n Il faut se promener aux quatre coins de la province, louer des salles, imprimer des affiches, acheter du temps d’antenne à la télé...<br>\n <br>\n Bref, ça prend du foin.<br>\n <br>\n Qui vous permet de payer tout ça ? Les collecteurs de fonds, qui organisent des tournois de golf à 500 $ la shot. Sans ces machines à rapporter des sous, votre parti parle dans le désert. <br>\n <br>\n Comment voulez-vous que les politiciens tiennent les collecteurs de fonds de leur parti à distance une fois qu’ils ont gagné leurs élections ?<br>\n <br>\n Ils leur doivent leur job ! C’est grâce à eux s’ils ont été élus !<br>\n <br>\n Sans le travail et les connections de ces wheeler dealers, ils seraient encore députés d’arrière-banc !<br>\n <br>\n Les collecteurs de fonds les tiennent par les bijoux de famille...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>RETOURS D’ASCENSEURS<\/strong><br>\n <br>\n Idem pour les donateurs.<br>\n <br>\n Soyons sérieux, qui donne encore de l’argent à des partis politiques ?<br>\n <br>\n Vous avez l’environnement à cœur, il y a Greenpeace. Vous voulez aider les malades, il y a la Fédération canadienne du cancer. <br>\n <br>\n Pourquoi quelqu’un donnerait de l’argent à un parti politique, en 2010, si ce n’est pour recevoir un retour d’ascenseur ?<br>\n <br>\n En période référendaire, je peux comprendre que Monsieur et Madame Tout-le-monde donnent de l’argent à des organisations politiques : l’enjeu est élevé et les passions sont vives.<br>\n <br>\n Mais en temps normal ? Seuls les gens ou les organisations qui ont quelque chose de concret à gagner sont prêts à ouvrir leur portefeuille pour le parti X, Y ou Z. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES AMIS DU PARTI<\/strong><br>\n <br>\n Il n'y a pas que les gros partis qui sont sous influence. Les partis plus marginaux aussi.<br>\n <br>\n Imaginez que Québec Solidaire prenait le pouvoir demain matin. Vous pensez vraiment que le premier ministre Amir Khadir nommerait des proches du Conseil du patronat à des postes-clés de l’appareil étatique ?<br>\n <br>\n Bien sûr que non : il privilégierait sans doute des compagnons de route...<br>\n <br>\n Et il retournerait probablement l’ascenseur aux organisations syndicales qui l’ont soutenu. <br>\n <br>\n Je ne banalise pas ce qui se passe dans les coulisses du PLQ. <br>\n <br>\n Mais comment se protéger du trafic d’influence, quand la politique n’est qu’un jeu d’influence ?<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/29\/trafic-dinfluence", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-09-30", | |
"title" : "Les deux Charest", | |
"content" : "<p>C’est fou comme l’actualité peut être ironique, parfois.<br>\n <br>\n Prenez la lettre que Jean Charest a envoyée au magazine Maclean’s le 26 septembre. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE RÉPONSE MUSCLÉE<\/strong><br>\n <br>\n D’un côté, la lettre est — je le dis sans aucune arrière-pensée — admirable. Bien tournée, bien envoyée, avec des relents nationalistes qui, ma foi, raviraient même les plus fervents péquistes. <br>\n <br>\n « Oui, le Québec est différent du reste du Canada, écrit le premier ministre. Vous dites qu'il en est la bête noire, je dis plutôt que qu'il est la moitié de son âme, de son identité et de son humanité... »<br>\n <br>\n « Les Québécois ont toujours reconnu que leur État assume avec ses institutions une mission identitaire unique. Aucun autre gouvernement d’Amérique du Nord ne porte sur ses épaules la responsabilité de protéger la culture d’un peuple qui représente moins de 3 % de la population du continent... »<br>\n <br>\n Oui, oui, il a bien utilisé le mot « peuple » ! Et « identité » ! <br>\n <br>\n <br>\n <strong>CHAREST LE NATIONALISTE<\/strong><br>\n <br>\n À mots couverts, Jean Charest s’indigne même que le magazine torontois fasse porter la responsabilité de « la corruption endémique qui gangrène depuis des décennies le Québec » sur les épaules du mouvement souverainiste.<br>\n <br>\n Bref, une réponse ferme, vive et musclée, qui défend le Québec avec conviction. Contrairement à André Pratte de La Presse, par exemple, qui s’est couché de tout son long devant l’article du Maclean’s, Jean Charest a refusé de se faire gifler sans répliquer. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>VIERGE OFFENSÉE<\/strong><br>\n <br>\n De l’autre côté, cependant, on ne peut s’empêcher de sourire en lisant la lettre du Premier ministre.<br>\n <br>\n Car qui est en partie responsable du climat pourri dans lequel nous baignons, ces temps-ci ? Qui refuse qu’on fasse TOUTE la lumière sur les allégations de corruption qui entachent la crédibilité du gouvernement ?<br>\n <br>\n Qui ne voit aucun problème à ce que l’un des plus gros collecteurs de fonds du PLQ aide sa proche conseillère à faire le tri dans les personnes susceptibles d’être nommées par le gouvernement ?<br>\n <br>\n Jean Charest !<br>\n <br>\n Celui-là même qui s’indigne du texte du Maclean’s !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>AU FEU !<\/strong><br>\n <br>\n Jean Charest se retrouve en fait dans la position du pyromane qui s’indigne que les gens crient au feu et appellent les pompiers. <br>\n <br>\n Cela dit, entre vous et moi, je préfère de loin la réponse cinglante du Premier ministre que les commentaires de certaines personnes qui applaudissent des deux mains le texte « odieux » et « simpliste » du Maclean’s.<br>\n <br>\n Car il y a une différence entre dire que les institutions du Québec sont corrompues, et affirmer que les Québécois sont ESSENTIELLEMENT, par leur culture, leur religion (!!!) et leur histoire, portés à tolérer et à encourager la corruption !<br>\n <br>\n Comment peut-on être Québécois et appuyer cette thèse ?<br>\n <br>\n Comme m’a dit Normand Lester que j’ai croisé hier matin, enlevez « Québec » dans le texte du Maclean’s, et mettez « Israël » à la place, et on vous accusera — avec raison — d’être antisémite !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>BÊÊÊÊÊ...<\/strong><br>\n <br>\n Parfois, les Québécois me découragent.<br>\n <br>\n On les traite de pourris, et ils bêlent comme des moutons en disant que leurs accusateurs ont raison...<br>\n <br>\n Un peu de fierté, que diable ! <br>\n <br>\n Quoiqu’en dise Martin Patriquin, le journaliste du Maclean’s (et, surtout, Andrew Coyne, le rédacteur en chef), ce ne sont pas nos institutions que le magazine torontois attaque.<br>\n <br>\n C’est ce que nous sommes...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/09\/30\/les-deux-charest", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-10-03", | |
"title" : "La déroute", | |
"content" : "<p>Aujourd’hui, tout doit se faire vite : manger (debout derrière un comptoir), converser (par courriel ou texto), jouir (par Internet).<br>\n <br>\n Même le deuil se vit à la vitesse grand V. <br>\n <br>\n Vous avez quelques jours pour pleurer lorsque vous perdez un être cher. <br>\n <br>\n Après, vous devez vous relever les manches et affronter avec détermination le reste de votre vie, sinon votre entourage se posera des questions sur votre santé mentale ou votre force de caractère.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>FOUS DE DOULEUR<\/strong><br>\n <br>\n Dans <a href=\"http:\/\/filmsquebec.over-blog.com\/article-bande-annonce-a-lorigine-dun-cri-54590271.html\" target=\"_blank\">À l’origine d’un cri<\/a>, de Robin Aubert, et <a href=\"http:\/\/filmsquebec.over-blog.com\/article-bande-annonce-film-route-132-54949303.html\" target=\"_blank\">Route 132<\/a>, de Louis Bélanger, deux longs métrages québécois présentement en salles, deux écorchés vifs qui viennent de perdre l’un sa femme, l’autre son fils, décident de tourner le dos à la convenance et de plonger tête première dans leur deuil. <br>\n <br>\n Le premier, joué par un Michel Barette spectaculairement sobre, déterre le cadavre de sa femme et l’amène avec lui dans une chambre de motel. <br>\n <br>\n L’autre, interprété par un François Papineau étonnamment vulnérable, sèche les funérailles de son fils et part sur un nowhere éthylique avec un de ses amis. <br>\n <br>\n Qui a dit que l’homme doit toujours, en cas de coup dur, serrer les poings, pencher la tête et avaler dignement sa douleur ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>APOCALYPSE NOW<\/strong><br>\n <br>\n Une fois les amarres sociales rompues, chacun de ces hommes vivra un Apocalypse Now intime, fait d’alcool, d’ouragans psychiques et de bagarres. <br>\n <br>\n Dans À l’origine d’un cri, la dérive du personnage principal précipitera même son jeune fils (Patrick Hyvon, tout en violence contenue) et son vieux père (Jean Lapointe, immense comédien dans le rôle le plus courageux de sa carrière) au bord du précipice. <br>\n <br>\n Que ceux et celles qui aiment leurs hommes forts et stoïques prennent garde : ici, le mâle a mal. <br>\n <br>\n Rompant avec les justiciers à cape et autres Jack Bauer indestructibles qui peuplent notre imaginaire survitaminé, les road movies d’Aubert et de Bélanger renouent avec les antihéros mythiques des années 70, les regards effrayés de Pacino et la rage autodestructrice de De Niro. <br>\n <br>\n Non seulement l’homme ne sauve plus la civilisation, mais il ne veut plus rien savoir d’elle, préférant se terrer dans des motels miteux ou des bars perdus remplis d’épaves. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES MAUVAIS GARÇONS<\/strong><br>\n <br>\n Cinéma de loosers, donc ? Retour de l’homo quebecus impuissant, faible et impotent ?<br>\n <br>\n Non, plutôt un gros doigt d’honneur à une société hyper normalisée, où tout le monde doit sortir son bac vert à heure fixe, manger des légumes et économiser son argent et ses émotions. <br>\n <br>\n Dans À l’origine d’un cri et Route 132, l’homme éclate, explose, et renoue avec sa part de danger. <br>\n <br>\n Terminé, le p’tit garçon gentil qui ne se chamaille pas dans la cour d’école et ne dit jamais un mot plus haut que l’autre : ici, les fameuses valeurs féminines n’ont plus loi, et l’homme est libre d’aller au bout de lui-même, de sa folie et de son agressivité, quitte à perdre la raison au terme de ce voyage au bout de la nuit. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>À CŒUR OUVERT<\/strong><br>\n <br>\n Tout, dans notre société, vise le réconfort. Robin Aubert et Louis Bélanger, eux, ont décidé de déranger, de bousculer les conventions et d’effectuer une opération à cœur ouvert sans anesthésie. <br>\n <br>\n Leurs films, bien sûr, ne feront pas courir les foules. <br>\n <br>\n Ce qui rend leur existence d’autant plus importante...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/10\/03\/la-deroute", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-10-04", | |
"title" : "La conjuration des imbéciles", | |
"content" : "<p>« C’est pas fini tant que c’est pas fini », aimait à dire le très sage Yogi Berra.<br>\n <br>\n On pourrait appliquer cette phrase à ce qui se passe présentement au Parti Républicain.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE CAS O’DONNELL<\/strong><br>\n <br>\n On croyait que la montée fulgurante de Sarah Palin, une idiote qui se disait calée en politique internationale parce qu’elle « pouvait voir la Russie de sa fenêtre », sonnait la fin du déclin du Grand Ole Party.<br>\n <br>\n Eh bien, non. Il semble que le parti d’Abraham Lincoln, qui a mis fin à l’esclavage en 1863, peut s’enfoncer encore plus profondément dans les affres de la bêtise et de l’ignorance.<br>\n <br>\n La preuve : la popularité croissante de Christine O’Donnell, <a href=\"http:\/\/www.youtube.com\/watch?v=zsk-5eRzS_4\" target=\"_blank\">une gourde<\/a> qui ferait passer l’ex-gouverneure de l’Alaska pour un prix Nobel de physique. <br>\n <br>\n Née en 1969, cette militante ultraconservatrice, qui <a href=\"http:\/\/www.lemonde.fr\/ameriques\/article\/2010\/09\/15\/primaire-du-delaware-nouvelle-victoire-d-une-candidate-ultraconservatrice_1411245_3222.html\" target=\"_blank\">vient de remporter l’investiture républicaine<\/a> pour la prochaine élection sénatoriale dans l’État de Delaware, est considérée par plusieurs Américains comme la nouvelle étoile du Parti Républicain. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN NID DE COUCOUS<\/strong><br>\n <br>\n Comment le parti d’Andrew Johnson et de Theodore Roosevelt a pu tomber si bas ?<br>\n <br>\n Car dire que Christine O’Donnell <a href=\"http:\/\/www.youtube.com\/watch?v=RzHcqcXo_NA\" target=\"_blank\">est une endive<\/a> est une insulte aux légumes.<br>\n <br>\n Non seulement cette jeune femme a-t-elle déjà avoué avoir flirté <a href=\"http:\/\/www.youtube.com\/watch?v=nECxQUi_pr0\" target=\"_blank\">avec la sorcellerie<\/a> quand elle était jeune, mais elle milite activement contre la masturbation (« Si mon mari se masturbe, à quoi je sers, moi ? ») et croit que <a href=\"http:\/\/www.youtube.com\/watch?v=KB0TLgcNesU\" target=\"_blank\">l’évolution est un mythe<\/a> (« Sinon, pourquoi y a-t-il encore des singes parmi nous s’ils se sont transformés en hommes ? »).<br>\n <br>\n Même le très conservateur David Frum, ex-rédacteur des discours de George W. Bush (« L’axe du mal », c’est lui), est <a href=\"http:\/\/articles.latimes.com\/2009\/sep\/14\/nation\/na-gop-fringe14\" target=\"_blank\">découragé de voir<\/a> ce qui arrive à son parti !<br>\n <br>\n Depuis que George Bush père a ouvert les portes de sa formation à l’extrême droite religieuse, histoire de mettre le Sud dans sa petite poche et Dieu de son bord, le Parti Républicain est envahi par les coucous de toutes sortes. <br>\n <br>\n Ce n’est plus un parti : c’est un asile !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>PAS MA TASSE DE THÉ<\/strong><br>\n <br>\n Entre les membres de la NRA (National Rifle Association) qui affirment sans rire qu’Obama est un communiste, aux cathos extrémistes qui croient durs comme fer que leur Président est un islamiste africain, en passant par les adeptes hystériques des « Tea Parties » qui comparent le gouvernement démocrate actuel à la monarchie britannique du 18e siècle, le Parti Républicain n’est plus que l’ombre de lui-même. <br>\n <br>\n Incapables d’opposer un discours cohérent et logique aux réformes d’Obama, les Républicains ont recours aux insultes, aux mensonges et aux théories du complot.<br>\n <br>\n C’est bien simple, on en vient à éprouver de la nostalgie pour l’ère Reagan !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>DÉLIVRANCE<\/strong><br>\n <br>\n Ajoutez à ce cirque politique une méfiance pour tout ce qui semble un tant soit peu « intellectuel » (la grande époque des Mailer, Updike, Vonnegut et Vidal est bel et bien morte), et vous vous retrouvez avec un pays en déroute totale. <br>\n <br>\n J’ai toujours pourfendu l’antiaméricanisme primaire. Mais j’avoue que mes voisins du Sud m’inquiètent. J’ai l’impression d’habiter à côté d’une famille de consanguins qui passent leurs journées à jouer du banjo sur leur balcon. <br>\n <br>\n Plus ça va, plus je crois qu’Obama risque effectivement de se faire descendre.<br>\n <br>\n Pas parce qu’il est noir. Mais parce qu’il est intelligent. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/10\/04\/la-conjuration-des-imbeciles", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-10-05", | |
"title" : "Les \"petites gens\"", | |
"content" : "<p>De passage à Tout le monde en parle, Marc Bellemare a dit qu’il était « naïf de penser que le Parti libéral du Québec s'intéressait au sort des petites gens... »<br>\n <br>\n Entendez : en refusant de réformer le principe d'indemnisation sans égard à la faute (ce qu’on appelle familièrement le « no fault »), le PLQ a démontré qu’il n’avait pas le sort du « monde ordinaire » à coeur...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>APPLAUDISSEMENTS FACILES<\/strong><br>\n <br>\n Rien de mieux quand on veut mettre l’opinion publique de son côté que de se présenter comme le défenseur des « petites gens ». <br>\n <br>\n Le peuple adore ça. C’est une façon extrêmement facile de récolter des applaudissements. <br>\n <br>\n Malheureusement, n’en déplaise à Marc Bellemare, rien ne prouve que la réforme du « no fault » aurait amélioré le sort du « monde ordinaire ».<br>\n <br>\n Celui des avocats, certainement. Mais celui des « petites gens » ?<br>\n <br>\n Pas sûr. <br>\n <br>\n En mai 2003, alors que le ministre Bellemare claironnait à qui voulait l’entendre que sa réforme du « no fault » n’entraînerait pas de hausses des primes d’assurances, le Bureau d’assurance du Canada affirmait au contraire qu’elle aurait des répercussions directes sur le portefeuille des assurés. <br>\n <br>\n « Si on est exposé à un risque additionnel, soit des poursuites contre des criminels, et qu'on paie des indemnités de plus, les primes vont suivre la même courbe de croissance. Si les sinistres augmentent, il va automatiquement y avoir un impact sur les primes », a expliqué le vice-président du Bureau. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES MOYENS DE POURSUIVRE<\/strong><br>\n <br>\n Il n’y a pas que le Bureau d’assurance du Canada qui s’opposait à la réforme du « no fault ». CAA-Québec souhaitait également le maintien de ce régime. <br>\n <br>\n « Le principe du no fault doit être maintenu dans l’intérêt de tous », affirmait l’organisme sans but lucratif. <br>\n <br>\n « Même si on peut comprendre les victimes de vouloir décider elles-mêmes de poursuivre ou non la personne responsable de la situation tragique dans laquelle elles se trouvent, qui va poursuivre dans les faits ? Seuls les gens fortunés qui pourront se le permettre ? Quant aux chauffards riches, ils pourront bien se défendre... Et il ne faut pas oublier que la majorité des coupables de conduite dangereuse sont généralement insolvables.... »<br>\n <br>\n <br>\n U<strong>NE AFFIRMATION DÉMOGOGIQUE<\/strong><br>\n <br>\n Je ne dis pas que Marc Bellemare avait tort de vouloir réformer le principe du « no fault ». Celui-ci ouvre effectivement la porte à plusieurs aberrations (des chauffeurs ivres indemnisés par l’État après s’être blessés dans un accident qu’ils ont eux-mêmes commis, par exemple).<br>\n <br>\n Mais de là à dire que cette réforme allait bénéficier directement aux « petites gens » est une affirmation démagogique contredite par plusieurs groupes et associations. <br>\n <br>\n C’est bien beau, appuyer Bellemare dans son duel contre Charest. Mais il ne faudrait quand même pas perdre notre sens critique...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/10\/05\/les-petites-gens", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-10-06", | |
"title" : "Carlos Superstar", | |
"content" : "<p>Après le dictateur en herbe Che Guevara et le bandit Jacques Mesrine, c’est maintenant au tour du terroriste Carlos d’être l’objet d’un biopic.<br>\n <br>\n Réalisé par Olivier Assayas, <a href=\"http:\/\/www.commeaucinema.com\/cannes\/bandes-annonces\/carlos-le-film,181769\" target=\"_blank\">Carlos<\/a> sortira sur nos écrans le 15 octobre dans une version de 2 h 45. <br>\n <br>\n Je n’ai pas vu la version écourtée. Mais j’ai regardé <a href=\"http:\/\/carlos.canalplus.fr\/\" target=\"_blank\">la version télé de 5 h 30<\/a>, qui a été diffusée sur Canal +, en France, et disons que le résultat m’a grandement agacé.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA LEÇON DE ROSI<\/strong><br>\n <br>\n En 1962, le grand cinéaste italien Francesco Rosi a tourné une biographie de <a href=\"http:\/\/www.telerama.fr\/cinema\/films\/salvatore-giuliano,11073,critique.php\" target=\"_blank\">Salvatore Giuliano<\/a>, un bandit qui a mis son « talent » au service de la mafia et des séparatistes siciliens. <br>\n <br>\n Au lieu de raconter platement la vie de Giuliano (il est né en novembre 1922, il a commis tel et tel crime et il a été tué le 4 juillet 1950), Rosi a plutôt choisi d’utiliser la figure du bandit pour mettre à jour les liens secrets qui unissaient la mafia, la police et l’État italien dans les années 40. <br>\n <br>\n Ce n’est pas « Salvatore le criminel romantique » qui intéressait le cinéaste. Il s’en foutait complètement. C’est le système de corruption qui tournait autour de lui.<br>\n <br>\n En utilisant Giuliano comme prétexte à brosser un portrait complexe de la corruption en Italie, Rosi n’a pas seulement transformé une simple biographie filmée en pamphlet politique : il a évité de « mythifier » le criminel, d’alimenter sa légende et de le transformer en star. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE MICK JAGGER DU CRIME<\/strong><br>\n <br>\n Dans Carlos, un portrait du « terroriste qui a fait trembler le monde », pour reprendre le slogan publicitaire du film, Olivier Assayas fait tout le contraire. <br>\n Il filme Carlos comme si c’était Mick Jagger. <br>\n <br>\n Dans Salavatore Giuliano, le personnage principal ne fait que passer. On l’aperçoit de dos, on sent sa présence, on voit son cadavre.<br>\n <br>\n Dans Carlos, le terroriste sanguinaire est présent dans chaque plan ou presque. Tout le film tourne autour de lui, alors que le contexte socio-politique de l’époque est à peine esquissé. <br>\n <br>\n Les motivations psychologiques et politiques du personnage ne sont jamais expliquées. <br>\n <br>\n Pourquoi Carlo était prêt à tuer et à mourir pour défendre les Palestiniens ? On n’en sait foutrement rien. <br>\n <br>\n Tout ce qu’on sait, c’est qu’il était beau, qu’il avait un look d’enfer quand il tirait de la mitraillette et qu’il aimait caresser le corps de ses petites amies avec une grenade.<br>\n <br>\n Bref, le degré zéro du film politique. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE ŒUVRE IRRESPONSABLE<\/strong><br>\n <br>\n Ma déception est d’autant plus vive qu’Olivier Assayas est un grand cinéaste.<br>\n <br>\n Mais avec cette biographie qui a l’épaisseur d’un clip, ce réalisateur nous donne aux mieux un biopic inutile, au pire une œuvre moralement irresponsable. <br>\n <br>\n Dans une scène particulièrement « parlante », Carlos et ses amis détiennent des otages dans un avion. Assayas nous montre l’un des kidnappeurs pleurer, mais ne nous fait jamais partager l’angoisse des otages. <br>\n <br>\n Un choix esthétique qui en dit très long. <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/10\/06\/carlos-superstar", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-10-07", | |
"title" : "L'envers de la médaille", | |
"content" : "<p>Je parlais hier du film Carlos qui brosse un portrait romantique du terroriste.<br>\n <br>\n On vit aussi ce phénomène au Québec, avec le 40e anniversaire de la crise d’octobre. <br>\n <br>\n Certaines personnes ont tendance à mythifier les felquistes, à les représenter comme des victimes du système, des idéalistes qui ont été manipulés par la police et le gouvernement...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE ENFANT BLESSÉE<\/strong><br>\n <br>\n Mais sur le terrain, la réalité était moins rose.<br>\n <br>\n La fille d’un felquiste m’a écrit. Elle dit que cette période l’a profondément blessée.<br>\n <br>\n « Au cours des dernières années, il m’est arrivé de rencontrer des profs qui se disaient fiers d’avoir devant eux l’enfant d’un felquiste. Je leur répondais qu’il ne connaissait pas l’envers de la médaille, les souffrances, les vies de famille sacrifiées au nom d’un idéal.<br>\n <br>\n « Comment peut-on voir un acte héroïque dans cette tragédie ? Quarante ans plus tard, j’en tremble encore. Les journalistes qui nous appelaient en pleine nuit, les commentaires dans les journaux, les enfants qui nous harcelaient dans la cour d’école, l’obligation de nous exiler pendant des semaines pour fuir l’agitation, la honte, la peur, les soldats qui se pointaient dans notre cuisine avec leurs mitraillettes.... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES PRESBYTES<\/strong><br>\n <br>\n « J’avais 13 ans, à l’époque, et je vivais dans la peur de perdre mes parents. Tout cela a complètement bousillé ma vie. J’espère que cela ne se reproduira plus, car aucune famille ne mérite de subir de telles blessures.<br>\n <br>\n « J’offre mes plus sincères condoléances aux membres de la famille Laporte... »<br>\n <br>\n Les militants purs et durs souffrent souvent de presbytie.<br>\n <br>\n Ils sont prêts à tout pour aider des inconnus mais se foutent des gens qui sont près d’eux...<br>\n <br>\n Ils veulent changer le monde, mais gâchent la vie de leur propre famille.<br>\n <br>\n Au lieu de se jeter dans le travail ou dans l’alcool pour fuir la réalité, ils se jettent dans une cause. <br>\n <br>\n C’est la même soif d’absolu qui pousse les gens à joindre des sectes, ou des mouvements fondamentalistes...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/10\/07\/lenvers-de-la-medaille", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-10-10", | |
"title" : "À quoi sert la FFQ?", | |
"content" : "<p>Une lectrice, Johanne Lauzon, m’a envoyé un courriel suite à ma chronique d’hier sur l’imbécile publicité anti-guerre de la Fédération des femmes du Québec :<br>\n <br>\n « Voulez-vous bien me dire à quoi sert la FFQ, avec seulement 500 membres ? Quels sont les objectifs de ces groupes, sinon soutirer des subventions au gouvernement et se faire offrir des emplois à vie ou presque ? »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES MAMELLES AU SANG<\/strong><br>\n <br>\n Mon ami Stéphane Lessard m’a fait part d’une réflexion similaire : <br>\n <br>\n « Les organismes comme la FFQ reçoivent des sommes astronomiques sans pour autant légitimement parler au nom des femmes. Un jour, j'ai fait un sondage maison autour de moi pour me rendre compte qu'aucune femme que je connais ne se sent représentée par ces organismes. <br>\n <br>\n « Ce sont des générateurs de subventions pour des gens qui veulent continuer à pousser leurs idéologies comme à la belle époque des années 70, mais avec un chèque de paie en plus. Et il n'y a pas que la FFQ, en passant. Le Québec a les mamelles au sang tellement il y a de ces générateurs de vide qui s'y accrochent... »<br>\n <br>\n Difficile de mieux dire. <br>\n <br>\n En effet, comment peut-on prétendre parler au nom des femmes, des Noirs, des Juifs ? Ces groupes sont aussi hétérogènes et aussi morcelés que la société !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>ACHETER LA PAIX<\/strong><br>\n <br>\n Qu’on donne de l’argent à des groupes qui aident les femmes battues, par exemple, pas de problème. Ces organismes d’entraide qui oeuvrent sur le terrain offrent une aide concrète, réelle.<br>\n <br>\n Mais « la Fédération des femmes du Québec » ? À quoi ça sert ?<br>\n <br>\n Il s’agit en fait d’une poignée de pseudo-intellectuelles qui se cachent derrière un segment de la population pour mousser leur propre agenda. <br>\n <br>\n Croyez-vous que les femmes d’affaires se reconnaissent dans la FFQ ? Ou que les Juifs qui dénoncent les politiques d’Israël se reconnaissent dans le Congrès juif canadien ?<br>\n <br>\n Absolument pas.<br>\n <br>\n Pourquoi les gouvernements continuent de subventionner ces groupes, alors ? Tout simplement pour acheter la paix.<br>\n <br>\n Comme ça, ils peuvent dire : « Regardez, on prend soin de nos minorités, on a donné X dollars au Réseau des Petites Personnes du Québec ou à la Fédération provinciale des Albinos... »<br>\n <br>\n <br>\n L<strong>ES TÈTEUX<\/strong><br>\n <br>\n Dans <a href=\"http:\/\/en.wikipedia.org\/wiki\/Radical_Chic_%26_Mau-Mauing_the_Flak_Catchers\" target=\"_blank\">Mau-Mauing the Flak Catchers<\/a>, son livre le plus drôle et le plus caustique, le satiriste américain Tom Wolfe brosse un portrait hilarant de ces groupes de pression qui brandissent toutes sortes de causes pour téter des subventions. <br>\n <br>\n Les dirigeants de ces groupes disent travailler pour les communautés chinoises ou latines, mais dans le fond, les subventions qu’ils réussissent à extirper à l’énorme machine bureaucratique mise sur pied pour pomper l’argent des contribuables ne servent qu’à les faire vivre, eux et leurs copains. <br>\n <br>\n Ils sont comme les p’tits poissons qui accompagnent toujours les gros requins et qui bouffent les restes de leurs repas...<br>\n <br>\n Une subvention pour une étude bidon, une autre pour une pub anti-guerre, et ils font leur année...<br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/10\/10\/a-quoi-sert-la-ffq", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-10-11", | |
"title" : "Les deux faiblesses de Force Québec", | |
"content" : "<p>Ainsi, après une longue période de réflexion (et un exil d’un an), mon confrère chroniqueur Joseph Facal aurait donc décidé de se lancer une nouvelle fois dans l’aventure politique aux côtés de l’ex-ministre François Legault.<br>\n <br>\n Voilà qui me réjouit. <br>\n <br>\n Cela dit, si — comme tous les pro-Lucides — j’accueille avec enthousiasme l’arrivée éventuelle d’un nouveau parti de centre droit sur l’échiquier politique (il y a quand même l’ADQ, ne l’oublions pas), je me pose quand même deux grosses questions.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES RÊVES ET LA RÉALITÉ<\/strong><br>\n <br>\n Un : Legault et Facal, semble-t-il, veulent mettre de côté la fameuse question nationale pour créer une coalition rassemblant autant des souverainistes que des fédéralistes.<br>\n <br>\n Sur papier, c’est génial.<br>\n <br>\n Mais en pratique, ça risque d’être une autre paire de manches.<br>\n <br>\n En effet, comme l’a dit très justement Françoise David, tôt ou tard, les membres de Force Québec vont frapper l’écueil de la question nationale. Mettre cette question sous le tapis, c’est comme dire que l’hiver n’existe pas au Québec. <br>\n <br>\n C’est, comme disent les anglais, du wishful thinking. Prendre ses rêves pour la réalité. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>ÇA RISQUE DE CRAQUER<\/strong><br>\n <br>\n Effectivement, la question nationale n’a pas la cote, ces temps-ci. Elle se cache, elle hiberne. Mais que feront les membres de FQ quand elle se pointera de nouveau le museau ? <br>\n <br>\n Quelle sera la position de cette formation sur la défense de la langue, les accommodements, la laïcité, les écoles passerelles ou les relations avec Ottawa ?<br>\n <br>\n Y aura-t-il une ligne de parti, ou les membres voteront-ils chacun selon sa conscience ?<br>\n <br>\n Au printemps, on peut faire comme si l’hiver n’existe pas. Mais à la mi-décembre, c’est plus difficile. <br>\n <br>\n S’entendre sur un programme économique n’est pas très compliqué. Après tout, les chiffres ne mentent pas. Mais c’est beaucoup plus complexe de créer un consensus sur des questions aussi « abstraites » et « volatiles » que l’identité. <br>\n <br>\n Qu’arrivera-t-il lorsque le paquebot de Force Québec frappera la banquise de la question nationale ? La coque craquera-t-elle de partout ?<br>\n <br>\n Les fédéralistes sauteront-ils dans les canots de sauvetage ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE BEURRE ET L’ARGENT DU BEURRE<\/strong><br>\n <br>\n Autre obstacle qui risque de faire du mal à Force Québec : l’immaturité de l’électorat québécois.<br>\n <br>\n Car soyons francs : le Québécois moyen est difficile à suivre. Demandez-le à Lucien Bouchard.<br>\n <br>\n Un jour, nous disons que nous sommes prêts à faire les sacrifices qui s’imposent pour mettre de l’ordre dans nos finances publiques. Le lendemain, nous pourfendons le gouvernement parce qu’il a eu l’outrecuidance de nous demander de nous serrer la ceinture. <br>\n <br>\n On agit comme des jeunes en pleine crise d’adolescence. Parfois, nous voulons être traités comme des enfants qui ont besoin de se faire raconter des histoires avant d’aller dormir. D’autres fois, comme des adultes responsables. <br>\n <br>\n On demande aux élus de nous parler franchement et de nous donner l’heure juste. Mais quand ils le font, on grimpe dans les rideaux. <br>\n <br>\n Bref, sommes-nous vraiment prêts pour un parti comme Force Québec ? <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LES IDÉALISTES<\/strong><br>\n <br>\n Cela dit, ça m’épate toujours de voir que des gens de qualité qui ont une belle carrière dans le privé sont prêts à faire d’immenses sacrifices pour essayer de remettre le Québec sur les rails. <br>\n <br>\n Je me demande juste si les gens derrière Force Québec ne sont pas un peu trop optimistes, un peu trop idéalistes...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/10\/11\/les-deux-faiblesses-de-force-quebec", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-10-12", | |
"title" : "Le soleil se lève à l'Est", | |
"content" : "<p>Un de mes amis qui est avocat dans le milieu des affaires revient d’un séjour à Shangaï. Je l’ai rencontré dimanche soir dans un restaurant, alors qu’il était encore sous l’effet du décalage horaire.<br>\n <br>\n « J’ai vu l’avenir, m’a-t-il dit. Je suis convaincu que dans 20 ans, la Chine va dicter l’agenda au reste du monde. Nous aurons été les derniers humains à vivre sous l’hégémonie américaine. Cette période de l’histoire est terminée, nos enfants vont grandir dans un monde qui n’aura rien à voir avec celui que nous avons connu... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE GÉANT VERT<\/strong><br>\n <br>\n Mon ami m’a montré des photos qu’il a prises à l’aide de son Blackberry.<br>\n <br>\n « Regarde... Tu vois ce centre-ville qui ressemble à Manhattan ? Ces gratte-ciels illuminés, cet hôtel de 94 étages ? C’est une petite partie de Shangaï. Il y a 20 ans, il n’y avait rien à cet endroit, c’était un immense champ, avec des rizières... <br>\n <br>\n « Au lendemain de l’Expo universelle de Shangaï, le 1er novembre, des grues et des bulldozers vont se pointer sur le terrain de l’expo. On va démolir les pavillons et construire un immense complexe d’habitation, avec un centre commercial, des écoles, des aires vertes, des stations de métro, des autoroutes... Dans deux ans, on ne reconnaîtra pas le quartier. »<br>\n <br>\n Non seulement la Chine se développe à la vitesse grand V (elle sera probablement la première puissance économique dans une trentaine d’années), mais elle le fait de façon intelligente. <br>\n <br>\n Elle est maintenant le premier investisseur mondial en technologie verte. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>MADE IN QUÉBEC<\/strong><br>\n <br>\n Terminée, l’époque où seules les bébelles à un dollar étaient « Made in China ». Bientôt, nos autos, nos ordis et nos appareils électro-ménagers seront conçus et fabriqués en Chine. Idem pour nos éoliennes et nos panneaux solaires. <br>\n <br>\n Et au Québec, on va fabriquer quoi ? Du sirop d’érable et des maquettes en plastique de la Place Rouge pour les touristes étrangers de passage à Shangaï. <br>\n <br>\n Les Chinois vont aller au Dollarama de leur quartier pour acheter des jouets cheap « Made in Québec ». <br>\n <br>\n « Et tu sais ce qui m’a le plus déprimé ? m’a confié mon ami. En revenant au Québec, j’ai ouvert la télé et je suis tombé sur un reportage sur le CHUM, un projet qui a été lancé en 1999 ! Pendant qu’ici, on a de la difficulté à construire un simple hôpital, là-bas, on érige des quartiers complets en cinq ans... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA CIGALE ET LA FOURMI<\/strong><br>\n <br>\n Il y a quelque temps, j’ai regardé un documentaire passionnant sur De Gaulle.<br>\n <br>\n Des Français qui avaient 20 ans dans les années 50-60 disaient à quel point le grand homme leur tombait sur les nerfs après la guerre.<br>\n <br>\n « Il ne cessait de parler de nation, de devoir, de travail et de sacrifice, alors que tout ce qu’on voulait faire, c’est nous amuser », se rappelait un homme.<br>\n <br>\n C’est exactement ce que nous faisons aujourd’hui.<br>\n <br>\n Chaque fois qu’un lucide nous dit qu’il faut travailler plus fort et être plus performant, nous roulons des yeux. <br>\n <br>\n Il fut un temps où l’Occident produisait. Maintenant, l’Occident consomme. On s’endette jusque là pour consommer.<br>\n <br>\n Et qui produit ? L’Orient. <br>\n <br>\n Il n’y a pas qu’en géographie où le soleil se lève à l’Est et se couche à l’Ouest. En économie aussi. <br>\n <br>\n ______<br>\n <br>\n PS: je parle bien sûr ici du développement ÉCONOMIQUE de la Chine, et non de son développement POLITIQUE, qui, lui, est loin d'être <a href=\"http:\/\/evenement.branchez-vous.com\/2010\/10\/sommes-nous_trop_laches_avec_l.html\" target=\"_blank\">un modèle à envier<\/a>...<br>\n <br>\n Il est à espérer que plus la Chine se développera économiquement, plus elle évoluera politiquement...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/10\/12\/le-soleil-se-leve-a-lest", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-10-13", | |
"title" : "C'est une exception...", | |
"content" : "<p>À Longueuil, Nouténé Sidimé, une jeune musulmane de 13 ans, aurait été battue à mort par son père de 71 ans car elle refusait de faire sa prière quotidienne.<br>\n <br>\n « C’est une exception, il ne faut pas généraliser... », diront certains.<br>\n <br>\n O.K., d’accord.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>NOYÉES, DÉCAPITÉES<\/strong><br>\n <br>\n À Kingston, trois jeunes musulmanes de 19, 17 et 13 ans ont perdu la vie après avoir été poussées dans un canal par des membres de leur famille qui n’approuvaient pas leur mode de vie occidental. <br>\n <br>\n « C’est une exception, il ne faut pas généraliser... »<br>\n <br>\n À Mississauga, une jeune Ontarienne originaire du Pakistan a été étranglée par son père et son frère parce qu’elle refusait de porter le hidjab.<br>\n <br>\n « C’est une exception, il ne faut pas généraliser... »<br>\n <br>\n À Buffalo, une Musulmane de 37 ans qui était sur le point de divorcer a été décapitée par son mari.<br>\n <br>\n « C’est une exception, il ne faut pas généraliser... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>ÉTRANGLÉES, MENACÉES<\/strong><br>\n <br>\n Au Texas, deux sœurs musulmanes de 17 ans ont été criblées de balles par leur père qui n’aimait pas la façon dont elles s’habillaient.<br>\n <br>\n « C’est une exception, il ne faut pas généraliser... »<br>\n <br>\n En Georgie, une Musulmane de 25 ans originaire du Pakistan a été étranglée par son père pour avoir voulu se sortir d’un mariage arrangé.<br>\n <br>\n « C’est une exception, il ne faut pas généraliser... »<br>\n <br>\n En Angleterre, l’actrice Afshan Azad, qui jouait dans le film Harry Potter et la coupe de feu, a reçu des menaces de mort de la part de membres de sa famille car elle fréquentait un non musulman.<br>\n <br>\n « C’est une exception, il ne faut pas généraliser... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>ÉBORGNÉES, ABATTUES<\/strong><br>\n <br>\n À Nîmes, en France, un Musulman a arraché les yeux de sa femme avec ses mains car elle désirait mettre un terme à leur mariage forcé.<br>\n <br>\n « C’est une exception, il ne faut pas généraliser... »<br>\n <br>\n En Turquie, un jeune Musulman a abattu sa soeur de 16 ans avec l’accord de ses parents, de son frère et de deux de ses oncles car elle avait eu l’imprudence de tomber enceinte après un viol.<br>\n <br>\n « C’est une exception, il ne faut pas généraliser... »<br>\n <br>\n En Belgique, une jeune Musulmane a été assassinée par son frère de 22 ans car elle refusait d’épouser de force un Pakistanais qui avait été choisi par sa famille.<br>\n <br>\n « C’est une exception, il ne faut pas généraliser... »<br>\n <br>\n <br>\n <strong>BRÛLÉES, FRAPPÉES<\/strong><br>\n <br>\n En Allemagne, un Musulman de 20 ans a étranglé sa sœur jumelle avec un câble et l’a frappée avec une matraque jusqu’à ce qu’elle meure. Raison : la jeune fille avait déshonoré sa famille en se faisant avorter.<br>\n <br>\n « C’est une exception, il ne faut pas généraliser... »<br>\n <br>\n À Lyon, un jeune Musulman de 17 ans a étranglé sa sœur aînée et a brûlé son cadavre dans le sous-sol de la demeure familiale. <br>\n <br>\n Etc. etc.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA TÊTE DANS LE SABLE<\/strong><br>\n <br>\n Contrairement au magazine Maclean’s, qui aime tirer des conclusions générales à partir de quelques faits, je ne dirais pas que l’Islam est la religion la plus dangereuse au monde...<br>\n <br>\n Mais tout comme ne pouvait pas dire « Il n’y a AUCUN problème de corruption au Québec », on ne peut pas se mettre la tête dans le sable et affirmer qu’il n’y a AUCUN problème avec l’islam. <br>\n <br>\n Ça serait complètement déraisonnable...<br>\n <br>\n À quand une véritable prise de conscience dans le monde musulman ?<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/10\/13\/cest-une-exception", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-10-14", | |
"title" : "De simples doléances?", | |
"content" : "<p>Avez-vous écouté les plaidoiries de deux parties à la Commission Bastarache, hier et avant-hier ?<br>\n <br>\n Si oui, bravo. Vous méritez deux morceaux de robots.<br>\n <br>\n Sinon, vous avez manqué — oui, oui, je vous le jure — un bon show. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE GRANDE PLAIDEUSE<\/strong><br>\n <br>\n Tous les observateurs ont applaudi la performance impressionnante de Me Suzanne Côté, qui représente la partie gouvernementale, et avec raison.<br>\n <br>\n Autant elle n’a guère brillé en interrogatoire et en contre-interrogatoire (trop sèche, pour ne pas dire glaciale, comme si elle menait une vendetta personnelle), autant elle est une plaideuse redoutable. <br>\n <br>\n (Les téléspectateurs qui ont vu l’avocate à l’œuvre à l’émission La Joute, où elle m’a battu à plate couture, peuvent en témoigner.)<br>\n <br>\n Mais il y a une chose qui m’a fait tiquer dans la plaidoirie de Me Côté : quand elle a accusé Marc Bellemare d’avoir crié au feu et d’avoir tiré la sonnette d’alarme pour rien. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>Y A RIEN LÀ<\/strong><br>\n <br>\n « Tout ministre de la Justice est constamment sollicité, a lancé Me Côté dans sa plaidoirie, mardi matin. La personne qui accepte de devenir ministre doit être en mesure de traiter l'information qu'on lui donne sans en être affectée. Recommander la candidature de quelqu'un d'autre que cela vienne d'un ministre, du premier ministre, d'un solliciteur de fonds, ce n'est pas illégal. Ce n'est pas interdit. Ce n'est pas sinistre... »<br>\n <br>\n Bref, approcher un ministre et lui demander de considérer telle ou telle candidature quand vient le temps de nommer un juge n’est pas un crime. Il n’y a pas de quoi grimper dans les rideaux.<br>\n <br>\n À entendre Me Côté, ça fait même partie de la job de ministre !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>PAS N’IMPORTE QUI<\/strong><br>\n <br>\n Pour Me Côté, proposer un nom à un ministre n’est pas une pression indue, mais une simple « doléance » (c’est le mot qu’elle a utilisé). <br>\n <br>\n Quand une telle demande vient de Joe Blow ou de monsieur et madame Tout-le-monde, d’accord, Me Côté a raison. Tout le monde a droit de mousser la candidature de son cousin ou de son beau-frère, il n’y a pas de quoi crier au loup. <br>\n <br>\n Mais quand ça vient d’un des principaux collecteurs de fonds du parti au pouvoir, c’est une autre paire de manches.<br>\n <br>\n Franco Fava et Charles Rondeau ne sont pas des citoyens ordinaires. Ce sont des collecteurs de fonds qui ont fait entrer des centaines de milliers de dollars (pour ne pas dire des millions) dans les caisses du Parti libéral du Québec.<br>\n <br>\n Quand des gars comme ça te parlent, t’as intérêt à les écouter.<br>\n <br>\n Monsieur Fava et monsieur Rondeau n’ont pas à vous harceler pour effectuer une pression indue sur votre personne. Ils ont juste à ouvrir la bouche et à murmurer.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE FOND DU PROBLÈME<\/strong><br>\n <br>\n Me Côté a beau avoir livré une excellente plaidoirie, reste que les questions soulevées par les travaux de la Commission demeurent.<br>\n <br>\n Un : pourquoi madame Landry a-t-elle informé le premier ministre de l’allégeance politique de certains candidats, si ce n’est pour orienter son choix ?<br>\n <br>\n Deux : pourquoi des collecteurs de fonds peuvent-ils entrer dans le bureau du premier ministre ?<br>\n <br>\n Et trois : pourquoi des collecteurs de fonds demandent-ils à un ministre d’envisager telle ou telle candidature ?<br>\n <br>\n C’est ça, le fond du problème. <br>\n <br>\n Tout le reste, c’est de la poudre aux yeux. <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/10\/14\/de-simples-doleances", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-10-16", | |
"title" : "Monsieur Patate", | |
"content" : "<p>Mon amie Marie-Pierre a eu une drôle de vision, l’autre jour.<br>\n <br>\n Je ne sais pas ce qu’elle avait bu, mais elle m’a lancé, en pleine réunion :<br>\n <br>\n « T’imagines, Richard, le fun qu’on aurait si on avait Régis Labeaume à la mairie de Québec, Gilbert Rozon à celle de Montréal et Denis Coderre comme premier ministre ? »<br>\n <br>\n Juste à y penser, j’ai failli pisser dans mes culottes.<br>\n <br>\n Même Les Parlementeries n’accoteraient pas ça !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>TOUT D’UN BLOC<\/strong><br>\n <br>\n Une chose est sûre : ça changerait des momies à la langue de bois qui nous servent de politiciens. <br>\n <br>\n Voilà pourquoi Labeaume est tant aimé du public : il est à prendre ou à laisser. Vous l’aimez ? Parfait ! Vous ne pouvez pas le sentir ? Tant pis, il s’en fout. <br>\n <br>\n Contrairement aux politiciens de carrière qui ne peuvent pas faire un geste sans consulter leurs faiseurs d’images, et qui commandent des sondages pour savoir s’ils devraient dire « Salut » ou « Bonjour », le maire de Québec se fout complètement de ce qu’on peut penser de lui.<br>\n <br>\n Il est tout content que Red Bull commandite un de ses événements ? Il va brandir le produit devant les photographes et demander à ses électeurs de l’acheter. Tant pis si ça fait Président de chambre de commerce : Red Bull aide Québec ? Québec va aider Red Bull !<br>\n <br>\n Que ceux qui ne sont pas contents écrivent une lettre ouverte au Devoir en buvant du thé vert. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>GROS JEAN COMME DEVANT<\/strong><br>\n <br>\n Labeaume nous ramène à la belle époque des Jean Garon et des Guy Chevrette, quand la politique était un sport de contact qui attirait non pas des technocrates inodores, incolores et sans saveur, mais des « Gros Jean comme devant » qui buvaient du gin sur l’heure du lunch et n’avaient pas peur de dire que les militants de Greenpeace étaient des « gosseux de poils de grenouilles ».<br>\n <br>\n Ça manque de fini ? Ce n’est pas digne d’un élu ? <br>\n <br>\n On s’en balance !<br>\n <br>\n Que ceux qui ne sont pas contents écrivent une lettre au Devoir en mangeant du tofu. <br>\n <br>\n Après tout, on ne met pas une ville sur la « mappe » en faisant des petits points et en marchant sur des œufs. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE RETOUR DU GRAS<\/strong><br>\n <br>\n Suivez-vous ce qui se passe sur la scène culinaire ?<br>\n <br>\n On assiste de plus en plus au retour du « gros manger gras ». Même les grands cuisiniers s’y mettent : soupes au pois maison, jarrets de veau, poutines au fois gras. <br>\n <br>\n Après des années passées à grignoter des feuilles de laitue arrosées d’une goutte de vinaigre balsamique, les gens se tournent maintenant vers la bouffe avec un gros B. <br>\n <br>\n Celle qui coule sur le menton, et qui triple votre degré de cholestérol juste à la regarder.<br>\n <br>\n Eh bien, Labeaume, c’est ça.<br>\n <br>\n Le retour de la grosse Patate après trois décennies de politique minceur. <br>\n <br>\n C’est pas subtil pour deux sous, mais c’est authentique et ça nourrit son homme. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE PARTI MINI-WHEATS<\/strong><br>\n <br>\n Certains diront que c’est de la politique populiste. Et pourquoi pas ? Qu’y a-t-il de mal à parler au peuple et à se faire comprendre de lui ?<br>\n <br>\n C’est d’ailleurs ce qui manque à Force Québec : une bonne couche de sucre susceptible de nous aider à avaler la pilule. <br>\n <br>\n Joseph Facal et François Legault sont très nutritifs, personne n’en doute. <br>\n <br>\n Mais où est le côté givré ? <br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/10\/16\/monsieur-patate", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-10-18", | |
"title" : "Barbus 1 Canada 0", | |
"content" : "<p>Comme vous le savez, un jugement autorise maintenant<a href=\"http:\/\/fr.canoe.ca\/infos\/quebeccanada\/archives\/2010\/10\/20101013-045649.html\" target=\"_blank\">le port du voile intégral<\/a> dans les tribunaux de l’Ontario.<br>\n <br>\n Les femmes seront forcées de témoigner sans leur niqab seulement lors de cas extrêmes. <br>\n <br>\n Même l’Assemblée musulmane canadienne trouve qu’il s’agit d’une décision « politiquement correcte » !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE TENUE COMME UNE AUTRE<\/strong><br>\n <br>\n Savez-vous ce que ça veut dire en termes clairs ?<br>\n <br>\n Ça veut dire que le système de justice ontarien a donné sa bénédiction au voile intégral ! <br>\n <br>\n Aux yeux de la justice de l’Ontario, le voile intégral (« une cage que l’on pose sur la tête des femmes », pour reprendre la très juste définition de Janette Bertrand) est maintenant considéré comme une tenue vestimentaire parmi tant d’autres, une habitude culturelle comme le port du kilt pour les Écossais. <br>\n <br>\n Si ce n’est pas un signe d’aplaventrisme, je ne sais pas ce que c’est...<br>\n <br>\n Mais, que voulez-vous, ça concerne la religion, alors on plie !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>PAIN CASHER<\/strong><br>\n <br>\n Ça me fait penser à un texte ahurissant que j’ai lu, l’autre jour, dans La Presse.<br>\n <br>\n La journaliste a travaillé quelques jours dans une boulangerie appartenant à des juifs hassidiques. Elle raconte que les employés de ce commerce doivent respecter la loi hébraïque à la lettre, même s’ils ne sont ni juifs ni hassidiques.<br>\n <br>\n « S'ils ont droit d'éteindre le four, ils n'ont pas le droit de l'allumer, écrit-elle. Une fois, un employé de nuit a allumé le four par lui-même. Il a fallu jeter tout le travail de la nuit, a dit le patron. Pour que le pain soit casher, il doit avoir été cuit par un juif... »<br>\n <br>\n La journaliste retranscrit cette grossièreté sans aucun jugement, comme si c’était la chose la plus normale du monde, une habitude culturelle comme une autre...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE RACISME ACCEPTABLE<\/strong><br>\n <br>\n Or, quelle est la différence entre jeter une fournée de pain aux poubelles parce que le four a été allumé par un non juif, et les Rednecks du Mississippi qui vidaient complètement les piscines publiques dans les années 60 dès qu’un sale Noir avait osé y tremper le pied ?<br>\n <br>\n C’est le même racisme virulent, la même discrimination pathologique ! La même peur de l’autre, de l’étranger, de ceux qui « ne sont pas comme nous »...<br>\n <br>\n Mais vu que c’est religieux, on hausse les épaules et on dit que c’est une pratique « folklorique » et « mystérieuse ».<br>\n <br>\n Alors que c’est complètement débile ! <br>\n <br>\n Vous imaginez, un boulanger catholique qui jette une fournée de pain parce que le four a été allumé par un juif ???<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA COUR DES MIRACLES<\/strong><br>\n <br>\n C’est fou comme la raison prend le champ quand la religion se pointe le bout du nez.<br>\n <br>\n Prenez tout le brouhaha sur la canonisation du Frère André. <br>\n <br>\n On parle de ses prétendus miracles comme s’il s’agissait d’une vérité historique et scientifique !<br>\n <br>\n Un peu de scepticisme, s’il vous plaît ! <br>\n <br>\n Pour qu’un miracle soit « authentifié », nous dit-on, il faut que le « miraculé » ait seulement prié le frère André. <br>\n <br>\n Car s’il a aussi prié un autre saint (saint Bernard de Menthon, par exemple, le saint des alpinistes, ou saint René Goupil, le saint des anesthésistes), on ne pourrait pas savoir si c’est vraiment le Frère André qui l’aurait guéri ou si ce n’était pas son voisin de nuage.<br>\n <br>\n Allô ???<br>\n <br>\n Où est passé notre sens critique ?<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/10\/18\/barbus-1-canada-0", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-10-20", | |
"title" : "Si la vie vous intéresse", | |
"content" : "<p>La prochaine fois que j’entends quelqu’un dire qu’il ne faut pas accepter de gais dans l’armée, que ça brise le moral des troupes, et qu’il n’y a rien de mieux qu’un petit séjour dans les Forces pour insuffler le sens du devoir, de la discipline et de l’autorité chez un individu (sans oublier une bonne dose de virilité), je lui montre une photo du colonel Williams en train de faire le coq dans une p’tite culotte en dentelle rose extra small.<br>\n <br>\n Ça va lui fermer la trappe drette-là.<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LA FORCE DU MENTAL<\/strong><br>\n <br>\n « Une carrière au sein des Forces armées canadiennes vous permettra de contribuer à un monde meilleur, peut-on lire sur le site de l’organisme (qui massacre le français comme ce n’est pas permis). Votre entraînement vous donnera une bonne condition physique et mentale et développera chez vous un sens aigu de la performance, d’un but à atteindre et de confiance... »<br>\n <br>\n La preuve : le colonel Russell Williams. <br>\n <br>\n Voilà un homme qui avait un « mental » équilibré ! Et quel sens aigu du devoir !<br>\n <br>\n Ce n’est pas comme ces crottés aux cheveux longs qui traînent dans les parcs, et qui sont la honte du pays...<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE IMPOSSIBILITÉ PHILOSOPHIQUE<\/strong><br>\n <br>\n En juillet 1997, le ministre de la Défense nationale a rendu public le rapport de la Commission d’enquête sur les événements scandaleux qui s’étaient déroulés en Somalie (des soldats canadiens avaient torturé et assassiné un jeune voleur de 16 ans).<br>\n <br>\n Voici ce qu’on pouvait y lire :<br>\n <br>\n « Un homme peut être égoïste, lâche, déloyal, faux, il peut être insaisissable, se parjurer et être immoral à tous autres égards, mais rester excellent dans certaines entreprises qui n'ont pas les mêmes impératifs que la carrière militaire. <br>\n <br>\n « Il est possible, par exemple, d'être un artiste extrêmement créatif ou un scientifique de premier plan tout en étant un homme très mauvais. Par contre, un homme mauvais ne peut pas être un bon marin ni un bon soldat ni un bon aviateur... »<br>\n <br>\n Vous avez bien lu : un homme « mauvais » ne peut pas être un bon militaire ! Vous ne pouvez pas être un officier émérite et un crack-pot ! <br>\n <br>\n Ça ne se peut pas, c’est une impossibilité philosophique...<br>\n <br>\n Un comptable brillant qui viole ? Oui. Mais un grand soldat psychopathe ?<br>\n <br>\n Ça n’existe pas. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE MONSTRE<\/strong><br>\n <br>\n Pourtant...<br>\n <br>\n Russell Williams ÉTAIT bel et bien un grand officier. Ce pilote d’élite qui commandait la base de Trenton était même considéré comme un modèle. <br>\n <br>\n Mais ça ne l’a pas empêché d’être un monstre. <br>\n <br>\n Dans Combat Motivation : The Behavior of Soldats in Battle, Anthony Kellet écrit : « Pour que l'armée soit en mesure d'accomplir sa mission sur le champ de bataille, elle doit être formée à l'agression... »<br>\n <br>\n Et comment on amène une personne normale à tirer sur des gens qu’elle n’a jamais vue ? <br>\n <br>\n On lui apprend à agir comme une machine, c’est-à-dire à dissocier ses actes et ses émotions. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE PARADIS<\/strong><br>\n <br>\n Comprenez-moi bien : <strong>JE NE DIS PAS QUE L'ARMÉE FORMES DES TUEURS EN SÉRIE OU QUE TOUS LES SOLDATS SONT DES PSYCHOPATHES!!!<\/strong><br>\n <br>\n<\/p>\n\n<p>Juste que si vous êtes un tueur en série, vous devez vous sentir comme chez vous dans l’armée, car c'est une institution où l'on vous apprend à dissocier vos actes et vos émotions...<br>\n <br>\n Idem pour les pédophiles. <br>\n <br>\n Un pédophile qui travaille au sein de l’Église catholique, c’est comme un vampire qui décroche un boulot dans une banque de sang...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/10\/20\/si-la-vie-vous-interesse", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-10-21", | |
"title" : "Un vieux combat ?", | |
"content" : "<p>Voulez-vous me dire depuis quand la défense du français est devenu un combat d’arrière garde ?<br>\n <br>\n À lire certains commentateurs, l’opposition à la loi 115 est un réflexe frileux, peureux, passéiste. <br>\n <br>\n Seuls les collectionneurs de ceintures fléchées ont peur d’élargir l’accès aux écoles anglaises. <br>\n <br>\n Les autres, les citoyens modernes qui vivent au XXIe siècle, applaudissent à deux mains cette entaille à la loi 101. <br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE MYTHE DU LAISSER-FAIRE<\/strong><br>\n <br>\n Pourtant...<br>\n <br>\n Si les immigrants parlent de plus en plus français, s’ils réussissent à s’intégrer et à prendre leur place, s’ils jouent un rôle de plus en plus important dans la construction du Québec moderne, ce n’est pas parce qu’on leur a permis d’étudier dans la langue de leur choix. <br>\n <br>\n C’est parce qu’on a voté une loi les OBLIGEANT à fréquenter l’école française !<br>\n <br>\n Pensez-vous que si on n’avait pas orienté les nouveaux arrivants, ils auraient naturellement opté pour un enseignement en français ? Non : ils auraient continué de faire ce qu’ils faisaient avant l’application de la loi 101, ils se seraient tournés vers l’école anglaise. <br>\n <br>\n C’est bien beau, le libre choix, mais quand vous êtes en désavantage numérique (comme c’est le cas pour les francophones en Amérique), le laisser-faire privilégie la majorité, pas la minorité !<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UNE QUESTION DE PRINCIPE<\/strong><br>\n <br>\n Qu’on le veuille ou non, la plupart des immigrants qui s’installent chez nous ne viennent pas vivre au Québec : ils viennent vivre au Canada, pour ne pas dire en Amérique. Si on ne leur force pas la main, si on ne les oblige pas à étudier dans une école française, ils vont tout simplement dériver vers l’anglais. <br>\n <br>\n Qu’y a-t-il de si méprisable à vouloir protéger sa langue et sa culture ? En quoi est-ce un combat rétrograde, passéiste ?<br>\n <br>\n On dit qu’il n’y a « que » 2 500 personnes qui vont se prévaloir du passe-droit que constituent les écoles passerelles. <br>\n <br>\n À partir de quel nombre a-t-on le droit de se poser des questions ? 5 000 ? 10 000 ?<br>\n <br>\n C’est comme dire : « Il n’y a que six musulmanes qui portent un voile intégral dans la fonction publique québécoise, donc, pas besoin de légiférer... »<br>\n <br>\n Et le principe, lui ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>LE PROBÈME EST RÉGLÉ !<\/strong><br>\n <br>\n Quant à l’argument voulant que la loi 101 est obsolète maintenant que les immigrants parlent français, c’est comme dire qu’on n’a plus besoin de mettre des feux rouges au coin des rues parce que les automobilistes arrêtent...<br>\n <br>\n Il n’y a rien de pire qu’une mesure de protection qui a du succès. Les gens ont l’impression que le problème qui était à la base de l’adoption de cette mesure est réglé et qu’ils n’ont plus besoin d’elle.<br>\n <br>\n Le nombre de victimes du sida est en baisse ? Plus besoin de capote !<br>\n <br>\n Les gais sont plus acceptés qu’avant ? On peut recommencer à rire d’eux !<br>\n <br>\n Le français se porte bien ? Le temps est venu d’élargir l’accès aux écoles anglaises !<br>\n <br>\n On veut revenir en arrière, c’est ça ?<br>\n <br>\n <br>\n <strong>UN TROU DANS LE BARRAGE<\/strong><br>\n <br>\n Les gens sont tannés de l’État-maman qui leur dit toujours quoi faire et comment agir, je le comprends. <br>\n <br>\n Mais il ne faudrait quand même pas jeter le bébé avec l’eau du bain. <br>\n <br>\n Élargir l’accès aux écoles anglaises, c’est percer un trou dans un barrage.<br>\n <br>\n Pas sûr que j’ai le goût de prendre le risque...<br>\n <br>\n <br>\n <br>\n<\/p>", | |
"url" : "http:\/\/www.journaldemontreal.com\/2010\/10\/21\/un-vieux-combat", | |
"image_url" : "", | |
"image_credit" : "", | |
"image_legend" : "" | |
}, | |
{ | |
"date" : "2010-10-23", | |
"title" : "Le jupon dépasse", | |
"content" : "<p>Ça a fait un an jour pour jour hier que Guy Crevier, l'éditeur de La Presse, envoyait une lettre à ses employés syndiqués leur disant que s'ils n'acceptaient pas l'offre que la direction leur proposait, Gesca suspendait la publication du quotidien.<\/p>\n\n<p>LA CLÉ DANS LA PORTE<\/p>\n\n<p>En d'autres termes : signez ou on ferme le journal. Pas : «Signez ou on déclare un lock-out jusqu'à ce que les négociations débloquent.»<\/p>\n\n<p>Pas : «Signez ou vous allez faire du piquetage avec 72 % de votre salaire non imposable dans vos poches.»<\/p>\n\n<p>Mais : «Signez ou vous allez vous retrouver sans emploi. Acceptez nos offres ou on met la clé dans la porte.»<\/p>\n\n<p>«IL EST HORS DE QUESTION QUE LA PRESSE MAINTIENNE DES EMPLOIS QUI NE SONT PAS NÉCESSAIRES À SES OPÉRATIONS», écrivait Guy Crevier en majuscules.<\/p>\n\n<p>«L'entreprise étouffe, son modèle d'affaires ne peut sur-vivre. »<\/p>\n\n<p>SILENCE RADIO<\/p>\n\n<p>Guy A. Lepage a-t-il reçu les porte-parole des syndicats des employés de La Presse à son émission pour qu'ils disent à quel point ils trouvaient cette tactique du couteau sur la gorge dégueulasse ? Non.<\/p>\n\n<p>Christiane Charette a-t-elle demandé à des journalistes du Journal de Montréal de commenter la situation à La Presse ?<\/p>\n\n<p>Non.<\/p>\n\n<p>C'est fou comme Radio-Canada se fait discrète quand La Presse est dans l'eau chaude, non ?<\/p>\n\n<p>Alors que lorsque ça brasse chez Quebecor, c'est le branle-bas de combat dans la tour pour jeter de l'huile sur le feu.<\/p>\n\n<p>AUCUNE GÊNE<\/p>\n\n<p>La semaine dernière, j'ai entendu deux journalistes permanents de La Presse «commenter» le conflit de travail du Journal de Montréal sur les ondes de la radio de Radio-Canada.<\/p>\n\n<p>Que des chroniqueurs de La Presse se prononcent sur ce qui se passe chez leur compétiteur dans les pages de leur publication, pas de problème.<\/p>\n\n<p>Mais sur les ondes de la radio publique ?<\/p>\n\n<p>Les animateurs de Radio-Canada demanderaient-ils à des porte-parole d'Esso de «commenter» à titre de «spécialistes» la fuite de BP ? Demanderait-on à des porte-parole du Groupe Jean Coutu de se prononcer sur les déboires de Pharmaprix ?<\/p>\n\n<p>Certainement pas. On |
Sign up for free
to join this conversation on GitHub.
Already have an account?
Sign in to comment