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@nddrylliog
Created February 3, 2014 12:52
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Nintendo vs Indies - La guerre des Let's Play (écrit pour Indius, 21 mai 2013)

Alors je sais, je sais, y’a Nintendo dans le titre – il s’est cru où le petit nouveau, chez JVC? Mais faites-moi confiance, c’est une histoire fascinante, avec toujours les indies dans le rôle des gentils.

Les Let’s Play, ce sont ces vidéos qui présentent le gameplay d’un jeu, souvent d’un bout à l’autre, et même plusieurs fois pour les opus les plus rejouables. Par exemple, l’ami NorthernLion a plus de 500 vidéos du jeu sulfureux d’Edmund McMillen, The Binding of Isaac.

Plus vivant qu’un simple article, c’est souvent un bon moyen de voir d’un coup d’oeil si un jeu est fait pour nous… mais aussi, pour certains, de jouer par procuration. C’est en tout cas l’avis de Nintendo, qui a récemment réclamé les droits de plusieurs centaines de vidéos YouTube, des Let’s Players les plus connus, pour y mettre des pubs à eux.

(Image: Un peu de pub gratuite. Nintendo, pour le sponsoring c'est quand tu voulez.)

Car oui, n’en déplaisent aux sceptiques, il est possible de « gagner sa vie sur YouTube ». Et Twitch. Grâce à la magie de la publicité et des sponsors. Ces casteurs ont construit leur entourage pendant des mois, voire des années, abonné par abonné, en se trouvant un style propre, et en affûtant leur sens de la critique constructive, en inventant leur propre valeur ajoutée.

Alors le débat naît chez les développeurs indépendants, qui en parlent sur Twitter comme au café du coin. Le créateur de Thomas Was Alone, Mike Bithell, va jusqu’à en faire un article, qu’il publie sur Develop Online (anglais). Les réactions fusent: certains affirment que les Let’s Play sont similaires au piratage: leur effet, parfois positif, souvent négatif, mais dans tous les cas, « on s’en passerait bien ».

De ceux qui trouvent la décision de Nintendo abusive, à ceux qui n’adhèrent pas, mais défendent Nintendo – qui ne fait que contrôler sa propriété intellectuelle, au juste, toutes les opinions sont présentes. Bithell, et d’autres développeurs, volent au secours des casteurs, faisant remarquer notamment le fait que leurs plus grosses semaines de vente correspondent pile poil aux publications des Let’s Play de son jeu.

(Image: Thomas Was Alone, le jeu de Mike Bithell.)

Quand aux casteurs eux-même, ils se reposent sur le principe de Fair use: YouTube interdit de monétiser (mettre des pubs, quoi) des vidéos de jeu vidéo telles quelles – mais le commentaire du Let’s Player, et sa manière de jouer, peut constituer un travail « transformatif » et non « dérivatif » – ce qui aiderait à légitimer l’utilisation d’enregistrements de jeux commerciaux. Sans entrer dans les détails législatifs, il ne faut pas avoir fait Lyon III pour réaliser que la situation est loin d’être limpide.

En fait, il s’agit plutôt du géant YouTube (donc Google), qui tente de rester dans les bonnes grâces des grands éditeurs, comme le nippon centenaire susnommé, en faisant la nique à ses créateurs de contenu, pourtant ses alliés les plus précieux dans l’immédiat. En réaction, Lars Doucet (Defender’s Quest) a commencé à compiler une liste de studios que les Let’s Play ne chatouillent pas, et qui y sont au contraire, plutôt favorables.

(Image: Un aperçu de la vie de l'équipe de Let's Play: Yogscast. Pas facile tous les jours.)

En effet, les indépendants n’y voient pas une atteinte à leur propriété intellectuelle, ou une forme de jouer au jeu sans l’acheter, mais bien plutôt une manière comme une autre de faire connaître leur jeu. Quand on a pas un budget publicité faramineux, le bouche à oreille, ça marche très bien.

Et vous, qu’en pensez-vous? Les Let’s Play: légitimes et bénéfiques, ou piratage déguisé et argent facile?

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