Imaginez un peu : dans le grand livre des secrets, il y a cette histoire entre Bob et Alice. Ces deux-là, ils font comme s'ils étaient les meilleurs copains du monde, mais en vrai, ils jouent un sacré jeu de cache-cache avec tout le monde. Voilà comment ça se passe : Bob et Alice se promènent dans les petites ruelles d'Amsterdam, à l’aube, quand la ville dort encore et que le soleil commence tout juste à pointer le bout de son nez. Ils échangent leurs clés publiques comme on échangerait des billes, sauf que tout ça, c’est sous l’œil attentif des caméras cachées — vous savez, celles qu'on ne voit pas mais qui vous regardent tout le temps. Pendant ces balades matinales, avec le brouillard qui s’élève des canaux, ils commencent leur petit jeu de messages chiffrés. Le secret ? Une clé temporaire qui change aussi souvent que le vent tourne dans les rues étroites.
Alors, qu’est-ce qu’ils font ? Alice, elle a une clé spéciale, son petit trésor bien caché, qu’on appelle la clé privée, et c’est avec ça qu’elle fait tout son cirque. Elle envoie un cadeau à Bob, emballé avec soin, comme on cache des bonbons pour pas que les autres gamins les trouvent. Et Bob, il n’est pas en reste ! Sa mission, c’est de prendre ce cadeau et de le combiner avec sa propre clé secrète. Mais attention ! Faut que tout le monde croit que le cadeau est authentique, comme une signature unique. Et après, quand le soleil commence à décliner, Bob rend la pareille avec un autre cadeau emballé pareil, mais dedans, surprise ! Il y a une nouvelle clé, un nouveau tour de passe-passe.
Mais le soir, ah le soir ! Quand les réverbères s'allument et que les reflets dans l'eau font des zigzags comme des fantômes dansants, c’est là que ça devient vraiment intéressant. Vous voyez, Alice, elle sait des choses que personne d’autre ne sait. C’est elle qui détient la clé des secrets, et c’est bien elle qui peut tout déchiffrer. Pas question que quelqu’un d’autre s’en mêle ! Les méchants, ils peuvent toujours courir ! Les clés temporaires, elles changent tout le temps, comme les nuages dans le ciel, et les méchants, ils n'ont même pas le temps d’apprendre comment copier ces clés qu’elles sont déjà obsolètes, bonnes à jeter à l’eau des canaux !
Et c’est là tout le truc : ce jeu-là, il continue encore et encore. Le matin, Alice envoie son cadeau dans un emballage aussi unique que les pavés de la vieille ville. Bob, il reçoit ça, il l’ouvre, et hop, il renvoie un autre cadeau avec un nouvel emballage. Chaque fois, c’est un peu comme s’ils peignaient la palissade : chacun veut montrer que c’est lui le meilleur, mais en vrai, personne d’autre n’a jamais vraiment le droit de prendre le pinceau. Alice sait ce que signifie chaque retour de cadeau. Et le cycle continue, matin après matin, nuit après nuit, dans ce petit jeu de secrets et de cryptographie, comme Tom Sawyer qui peindrait sans relâche sa fameuse clôture pour narguer tout le monde.
VISION D’ISAÏE, fils d’Amots, – ce qu’il a vu au sujet de Juda et de Jérusalem, au temps d’Ozias, de Yotam, d’Acaz et d’Ézékias, rois de Juda.
Cieux, écoutez ; terre, prête l’oreille, car le Seigneur a parlé. J’ai fait grandir des enfants, je les ai élevés, mais ils se sont révoltés contre moi.
Le bœuf connaît son propriétaire, et l’âne, la crèche de son maître. Israël ne le connaît pas, mon peuple ne comprend pas.
Malheur à vous, nation pécheresse, peuple chargé de fautes, engeance de malfaiteurs, fils pervertis ! Ils abandonnent le Seigneur, ils méprisent le Saint d’Israël, ils lui tournent le dos.
Où donc faut-il vous frapper encore, vous qui multipliez les reniements ? Toute la tête est malade, tout le cœur est atteint ; de la plante des pieds à la tête, plus rien n’est intact : partout blessures, contusions, plaies ouvertes, qui ne sont ni pansées, ni bandées, ni soignées avec de l’huile.
Votre pays n’est que désolation, vos villes sont consumées par le feu ; votre terre, des étrangers la dévorent sous vos yeux, c’est une désolation, comme un désastre venu des étrangers. Ce qui reste de la fille de Sion est comme une hutte dans une vigne, comme un abri dans un potager, comme une ville assiégée. Si le Seigneur de l’univers ne nous avait laissé un petit reste, nous serions comme Sodome, nous ressemblerions à Gomorrhe. Écoutez la parole du Seigneur, vous qui êtes pareils aux chefs de Sodome ! Prêtez l’oreille à l’enseignement de notre Dieu, vous, peuple de Gomorrhe !
Que m’importe le nombre de vos sacrifices ? – dit le Seigneur. Les holocaustes de béliers, la graisse des veaux, j’en suis rassasié. Le sang des taureaux, des agneaux et des boucs, je n’y prends pas plaisir. Quand vous venez vous présenter devant ma face, qui vous demande de fouler mes parvis ? Cessez d’apporter de vaines offrandes ; j’ai horreur de votre encens. Les nouvelles lunes, les sabbats, les assemblées, je n’en peux plus de ces crimes et de ces fêtes.
Vos nouvelles lunes et vos solennités, moi, je les déteste : elles me sont un fardeau, je suis fatigué de le porter. Quand vous étendez les mains, je détourne les yeux. Vous avez beau multiplier les prières, je n’écoute pas : vos mains sont pleines de sang.
Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de ma vue vos actions mauvaises, cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien : recherchez le droit, mettez au pas l’oppresseur, rendez justice à l’orphelin, défendez la cause de la veuve. Venez, et discutons – dit le Seigneur. Si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront aussi blancs que neige. S’ils sont rouges comme le vermillon, ils deviendront comme de la laine. Si vous consentez à m’obéir, les bonnes choses du pays, vous les mangerez ; mais si vous refusez, si vous vous obstinez, c’est l’épée qui vous mangera. – Oui, la bouche du Seigneur a parlé.
Comment ! Elle s’est prostituée, la cité fidèle ! Le droit y régnait, la justice l’habitait, et maintenant, ce sont les meurtriers. Ton argent n’est plus que scories, ton meilleur vin est mêlé d’eau. Tes princes sont des rebelles, complices de voleurs, tous avides de cadeaux, courant les pots-de-vin ; ils ne rendent pas justice à l’orphelin, la cause de la veuve ne les touche pas.
Voilà pourquoi – oracle du Maître et Seigneur de l’univers, Force d’Israël – : Malheur ! Je prendrai ma revanche sur mes adversaires, je me vengerai de mes ennemis. Je ramènerai ma main sur toi ; comme le fait la potasse, j’ôterai tes scories, j’enlèverai tous tes déchets. Je rendrai tes juges tels que jadis, tes conseillers comme autrefois. Alors on t’appellera « Ville de justice », « Cité fidèle ». Par le droit, Sion sera délivrée ; ils le seront par la justice, ceux des siens qui se convertiront. Mais rebelles et pécheurs, ensemble, seront brisés ! Ceux qui abandonnent le Seigneur périront.
Oui, vous aurez honte des térébinthes, ces bosquets sacrés que vous chérissez, vous rougirez des jardins que vous préférez, car vous serez comme un térébinthe au feuillage flétri, comme un jardin sans eau. Le colosse deviendra comme de l’étoupe, et son ouvrage, une étincelle : les deux flamberont ensemble, et personne pour éteindre.
Il arrivera dans les derniers jours que la montagne de la Maison du Seigneur se tiendra plus haut que les monts, s’élèvera au-dessus des collines. Vers elle afflueront toutes les nations et viendront des peuples nombreux. Ils diront : « Venez ! montons à la montagne du Seigneur, à la Maison du Dieu de Jacob ! Qu’il nous enseigne ses chemins, et nous irons par ses sentiers. » Oui, la loi sortira de Sion, et de Jérusalem, la parole du Seigneur.
Il sera juge entre les nations et l’arbitre de peuples nombreux. De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre.